- Un quartier… Non pas d'orange, mais un vrai quartier. Non pas de maisons, mais des bâtiments. On est sur Armada, une flotte à la flotte, le prélude du film Titanic. Enfin j'espère pas, mais sait-on jamais.
Peu après notre entrevue où je lui ai laissé le rossignol en souvenir. On avait passé un marché : mes services contre une futur rencontre, et survie, face à Jack. Le quartier était une preuve de bonne foi de sa part ? Ou pour s'assurer que je reste ici ? Si je m'implique dans le projet, il y a forcément moins de chances que je m'en aille… Il est fourbe le Red.
Comme nous partions de Tortuga pour Logue Town, j'avais jusqu'à l'entrée de Grand Line pour m'occuper de ma nouvelle propriété. Il me fallait trouver un nom, une organisation, me faire connaître, trouver une personne pour me représenter quand je ne serais pas sur Armada. Pleins de choses, mais j'avais, à priori, le temps pour tout ça. Voyons déjà à quoi ressemble ce quartier.
Des navires de toute part, servant de logis. Et du bois, du bois partout… J'aurais préféré un peu de terre ferme. Et si on plantait un arbre au milieu ? Mais un arbre, c'est aussi du bois… Erf, je touche du bois. Au moins, je suis pas boiteux… Héhé, mon esprit semble de bonne humeur aujourd'hui.
Un bruit sourd attisa ma curiosité. Me retournant, je vis un homme volait au-dessus du pont d'un navire pour tomber sur une planche un peu plus loin. Un autre homme fit son apparition, l'agresseur sans doute. Il avait les cheveux trempés et il sentait l'alcool. Sans doute une bagarre de bar. Ces choses-la sont monnaie courante dans une ville peuplée de criminels. Je n'en avais cure jusqu'à présent, mais là, il s'agissait de ma propriété, et c'est mauvais pour les affaires tout ça ! Je m'approchais alors qu'ils se ruèrent de nouveau dessus, mais l'algarade prit fin sitôt qu'ils me virent m'avancer vers eux. C'était sans doute ma tenue d'ancien prisonnier qui leur signala mon identité ? Ou savaient-ils que j'étais le nouveau chef de ces lieux ?
Un simple regard de ma part avait suffit à clore cette rixe. Les deux hommes s'abaissèrent à mon approche. Eux qui étaient pourtant si énergique demeurèrent à présent coi, voire timorés. Je me demandais tout de même d'où venait cette réputation qui avait déjà fait le tour du quartier, moi qui pensais devoir me faire connaître.
" S'il vous plait… Vous m'avez déjà ôté ma virilité… "
Ah, voici donc la raison, et ce n'était pas pour me déplaire. Une tâche en moins à effectuer. D'un geste morgue, je leur fis signe de s'en aller, mais je mémorisais leurs visages dans mon esprit. Je n'avais juste pas encore trouvé la sanction appropriée aux fauteurs de troubles de mon quartier. Car ici, y en aura pas, de quartier !