Une cage pour les animaux

C’est quoi cette île ? Les gens sont joyeux, tout le monde se salue. Beurk j’envie de gerber. J’ai eu du mal à m’infiltrer dans un navire pour au final, tomber sur ça. Les bâtiments se ressemblent, les hommes se ressemblent. Les chemins se ressemblent. Mais oui, c’est juste des masques. Ils jouent tous un rôle. QUI ME JOUE UNE BLAGUE ?! J’regarde à droite, à gauche. En haut en bas. Plus le temps passe plus je cherche dans des endroits improbables. Au final, rien.

-Bonjour étranger, vous cherchez quelque chose ?

J’entends un petit bruit d’insecte. Une mouche. Je la suis du regard et finis par l’exploser entre mes mains. Oui j’ignore totalement l’individu. Une autre mouche vient pour venger l’autre. Cette enflure entre dans mon nez. Ah, beurk j’la ressortspar la bouche et crache un coup.

-Ho ?!

En plein dans la tête de l’être humain en face de moi. J’le pointe du doigt et me moque parce que c’est drôle !


J’me roule par terre tellement j’rigole et le pauvre citoyen offenser finit par me sortir quelque chose d’improbable.

-Vous êtes un dur vous. Que diriez-vous de vous faire de l’argent ? Les hommes ici ne sont point forts.

L’homme en face de Roger est entraineur du combat de cage. Car sur cette île, les êtres sont relativement calmes la journée mais la nuit tous les coups sont permis dans un secteur souterrain. Les combats de cage.

-Va voir ailleurs. Allez, oust !

-Vous ne voulez pas vous faire des millions ?

Bon là le mec comprend pas le français je crois. Alors j’lui lance un sourire et un coup de boule par la même occasion. Au sol et le front en sang, j’me permets de lui recracher dessus. Tandis qu’une personne de sexe féminin passe tout proche. Le teint pale et la chevelure blonde. J’l’interpelle avec délicatesse…

-Hey Palo, tu sais où se trouvent les combats pour ce faire du fric dans cette ville ? Y’a toujours des zones de fight.

Le regard que j’lui lance et le ton est loin d’être amicale. Les mains dans les poches comme à mon habitude et le dos courbé. Avec ma petite chemise à fleurs ouverte et mon chapeau sur la tête j’ressemble pas vraiment au gars fréquentable.

Une réponse directe. J’aime ça. Me faut des sous pour rejoindre l’ile de Goa, alors j’suis la demoiselle sans faire d’histoire. Certains me traitent de fou, mais une folie contrôlée est encore plus terrifiante. Hum…

-Avec toi ? Je combats pour gagner petite pale. Regardes-toi. T’es toute frêle. J’ai appris qu’on ne juge pas la valeur d’un combattant par son apparence. Du coup, prouve-moi que t’es digne d’être ma partenaire.

J’vole la chope d’un gars et bois tranquillement. Le bouffon met un certain temps à réagir et braille comme un bon loup de mer. De belle insulte. Mais bon j’fait pas attention. Rien à foutre. Je jette la chope à l’arrière et me dirige vers une autre. Les hommes sont bien peureux. Si c’était moi, j’me serais battu pour de l’alcool.

-Hey Bilboquet.

-C’est Bill...

-Ouais c’est ça, ferme là. Rempli ma gourde d’alcool.

J’la pose sur le comptoir et attend la petite sabreuse. Bon aujourd’hui j’suis un homme bon et fait un signe de main pour qu’on règle ça dehors. Pas besoin de plus pour avoir l’attention des gens de la taverne. Après tout, les gens aiment les combats, même s’ils n’aiment pas se battre. Des paris sont lancers. J’lui fais face avec le corps avachi et les mains dans les poches.

-Billbo, ma gourde.

-L'argent !

-J'rentre dans les paris, j'mise sur moi, si j'gagne vous me payez l'alcool

Il me la balance et j’l’attrape d’une main et me mets à picoler. Entre deux gorgés j’lui balance des provocations. Des insultes histoire de voir de quoi elle est capable.

-J’t’attends face de pet. Crâne creux. Dents de poulet. Cochon-dinde rose. Manchot. Fille indigne.

Même mes insultes sont pas top. J’me ramollis ou quoi ? En plus c’est une femme…

Pff, le gros du comptoir l’empêche de s’exprimer, c’est même pas drôle. En plus elle me prend par le bras et me traine dehors. Je le retire rapidement.

-Je peux marcher tout seul… Abruti.

Le combat approche, j’sens que j’vais bien me marré. Sauf qu’elle se met à courir. On peut se battre ici… Elle a quoi dans la tête ? Enfin, peut-être qu’elle garde son talent pour le tournoi. Du coup j’la suis sans trop parler. On s’arrête au bout de dix petites minutes.

-Sérieux ? T’es essoufflé ?! Aucun physique la donzelle.

J’range ma bibine et mets les mains dans les poches. J’allais partir mais elle finit par retenir mon attention. Un truc à me montrer. P’tin elle va pas se foutre à poil ici. C’est quoi ça une catin ? Fait chié. J’la bute ou pas ? M’énerve ce genre de femme. Pas le temps de prendre une décision qu’elle me fait comprendre que c’est pas pour une partie de jambe en l’air. J’suis soulagé.

-J’ai une femme moi. Prends moi encore une fois pour un obsédé et tu vas finir six pieds sous terre. Pff, gamine.

Là elle me montre son dos… Qu’est-ce que j’en ai à foutre de son dos !

-Boua, un tatouage, et alors ?

J’vois pas où elle veut en venir. Elle me menace ? Du style, elle appartient à un gang ou je sais quoi… Je la laisse parler sans broncher. Les sourcils légèrement froncés. Mais elle me parle d’une maitresse et du gouvernement….

-J’t’ai demandé de me raconter ta vie ? On est où là ? A perdu de recherche ?

Un homme en costume m’interpelle. La première fois que je vois ce type. Cette fille va m’attirer des ennuis j’le sens. J’viens d’arriver sur l’ile et j’ai pas envie de fuir maintenant. Pour la première fois que j’suis innocent dans une histoire. La pale se met en garde tandis que j’me gratte la tête tranquillement.

-Tu connais pas une pâtisserie ? J’ai faim.

J’m’assieds sur un tonneau et attend la réponse. Ça serrait drôle de la voire se faire écrasé. Ouai’p. Pourvu qu’elle perde. Le sourire vicieux aux lèvres.

-Que le combat commence YOUHOU !

Je pourrais l’aider si elle perd. Après ça sera un jeu d’enfant de la manipuler. Hé hé hé.

Même pas drôle. Les gars se sont faits écraser en deux secondes. J’m’approche d’eux et donne quelques coups de pied. J’confirme c’est d’la merde. Boaf. Direction la pâtisserie. Ça me fait penser que j’ai pas un rond. De plus, j’ai même pas payé le barman. Mais aussi c’est quoi cette époque. On échange des pièces et du papier contre de la nourriture et d’la bière. N’importe quoi.

Devant la boutique, le pirate n’a qu’une réaction…


Toute cette nourriture lui donne l’eau à la bouche. En extase, le blond colle son visage à la vitre il finit même par la lécher. Ça fait longtemps qu’il n’a pas savouré ce genre de met délicieux. Mais le vendeur sort du magasin et lui cris dessus.

-Allez oust ! On fait pas la charité. Arrête de salir ma vitre. Soit tu rentres et payes soit tu t’en vas !

-Moué. J’ai pas un rond.

-Alors dégage !

L’air déprimé le vil monsieur marche la tête basse et laissant trainer ses pieds comme un gamin. Puis il se cache dans une ruelle et sort de son sac des habits fabuleux. Même Shinao a du mal à le reconnaitre. Cette fois c’est avec une démarche gracieuse qu’il entre dans ce magasin tout en demandant à Shinao de jouer la garde du corps. Le problème c’est que le vendeur la vus avec lui avant ce changement d’habit.


-Je n’aime point attendre. J’espère que le scélérat devant se magasin a eu ce qu’il mériter. La seule vision de ce genre d’individu me coupe l’appétit.

Le mec me dévisage. C’est chaud chaud chaud. Allez, laisse moi tranquille j’veux juste manger. De toute façon j’fais le plein de nourriture. Gateau au chocolat, à la poire, à la fraise, à la vanille, au caramel et j’en passe. Un grand paquet sur le comptoir et ce plouc me dit la somme.

-Dans ce genre de situation je dis toujours une chose. Bonne appétie !

J’prends les gâteaux et me mets à courir en espérant que la pale me suis. J’évite de courir trop vite. Quoi que… Non j’accélère.  Après avoir pris dans une ruelle en angle droit, j’escalade rapidement et me cache sur le toit. Au moins ici elle me trouvera pas et j’peux manger sans partager.

-Tout pour moi héhéhé

Je commence à manger et qu’est ce que c’est bon. C’est encore plus bon quand c’est fraichement volé. Je savoure tellement que j’émets des petits bruits de satisfaction qui peut bien conduire la donzelle à moi. Mais j’y prête pas attention.

-Hum. HUUUm. Qu’est-ce que c’est bon. A oui, c’est d’la bonne. Ennn ouii. La poire mon préféré. J’vais te démonter.

Ce gâteau sait bien qu’il n’a aucune chance face à moi. J’vais l’engloutir.

-Désoler mais, il ne doit en rester qu’un !

Je l’attaque, un gros croc pour commencer pour montrer c’est qui le patron. Saisi par ma main, cet ennemi n’a aucune chance de fuir. Je me délecte tandis qu’il me provoc. J’vois clair dans son jeu. Mais je ne cèderais pas à la tentation. Si je l’attaque trop rapidement j’vais finir par m’étouffer et il gagnera. Petit joueur va. J’ai plus d’un tour dans mon sac !

-J’m’appelle Roger. Gold Roger. J’suis le descendant de l’ancien seigneur des pirates.

Ouais je sais, personne peut gober ce mensonge mais j’men fous à vrai dire. On se met en route et j’pense à remplir de nouveau ma gourde avant qu’on se rend au hangar. Une belle cage au centre des attention. Une fois dedant, les hommes se transforment en bêtes.Y’a foule. Les gens veulent voir du sang et Shinao semble acclamer. D’après les mouvements que j’ai vus, elle est loin d’être un monstre.Bref, j'regarde les deux gus en face. Wouaw. Des hommes poissons ?! C’est stylé.

-ça va dans l’eau et tout, ces trucs ? Ho les poissons, vous nagez bien ?

Une petite provocation comme d’habitude. Alors que la fille me regarde. Elle veut quoi encore. Bon c’est vrai que j’ai pas dit c’est quoi mon style de combat, mais après tout on s’en fiche. Ça va même pas être drôle j’le sens. Et j’ai bien raison parce que l’organisateur annonce que le premier combat a lieu avec une chaine qui lie ma main droite à la main gauche de la palo. On a le droit à une épée et un bouclier.

-J’prends le bouclier si ça te dérange pas.

Le combat commence est l’ennemi semble organisé. L’un donne un coup de bouclier sur la championne pour la déstabiliser et l’autre en profite pour une frappe droite avec son arme. Elle le dévie de justesse et s’ouvre légèrement la joue. Sa belle joue avec la couleur de sang. C’est beau. Le combat continue et j’fou pas grand-chose. Je les regarde s’acharner sur la pauvre gamine. Mais au bout d’un moment, y’en a marre. Je tire Shinao pour qu’on recule un peu.

-J’ai analysé ton style de combat. Tu te débrouilles bien... Mais pendant la suite du combat ne lutte pas contre les mouvements que je vais effectuer laisse toi emporté. C’est parti pour le spectacle.

Le combat au corps à corps reprend. Je pose le bouclier et lorsque l’homme poisson avec le bouclier tente de rentrer sur la pale, je la tire en arrière, la porte et effectue une rotation et la lance avec délicatesse. Ses jambes touchent le sol et son bras se tend. Un coup puissant qui envoie au sol le bonhomme avec la protection. J’attrape la main armée de ma compagnonne et on se retrouve comme on position de danse. Un face à face torride.

-M’accorderiez-vous cette danse ?

C’est parti pour la danse du siècle. On fil des coups d’épée ensemble, des coups de pied. On tournoie on cogne, on enchaine. C’est classe.