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Venga, fais pas de chichi abuelo !

Manshon Manshon Manshon, tu as vue ça Naimon ?

Le soleil brillait ardemment sur la ville aujourd'hui, cela faisait longtemps qu'Epsillon n'y avait mis les pieds, en tout pas pour des affaires. Elle se sentait comme chez elle ici, entouré de malfras tous aussi pourris que les membres de sa famille et pleins aux as par dessus tout; oui ça sentait la richesse malsaine aussi bien dans l'aspect de la ville, que par celui des habitants dont les visages lui paraissaient plus ou moins familiers par les multiples relations des C.Guevara.

Ajustant sa longue veste blanche malgré la forte chaleur, ainsi que ses longs cheveux blanchâtres sur le dos de son chat somnolant -pour le préserver du soleil- , la jeune femme pétillante sortait d'une boutique de vêtements, les mains pleines de sachets et d'un pas élégant se dirigeait vers une bijouterie pour effectuer encore un dernier achat. Celui-ci ne serait pas à titre esthétique, mais à titre d'offrande dans l'église incontesté et incontournable du crime : Manée.
La bijouterie dans laquelle Dona Blanca mettait les pieds était quasiment élégante: les murs et le sol blanc ressortaient avec perfection les lattes rouges corail, qui ornaient les vitrines parallèles entre elles et perpendiculaires à l'entrée.

Un client venait de quitter, le gérant et Epsillon s'avança donc devant celui-ci en prenant sa fameuse pose jambes écartés, tête légèrement relevée, mains dans les poches. D'un ton enjoué et marqué d'arrogance, elle s'adressa à l'homme en costume/cravate:"


- Digame Hombre, qu'elle est donc la plus belle pierre que tu as dans ta boutique ?

- Mademoiselle désire t-elle quelque chose en particulier?

- No comprendes ? J'ai dis la plus belle tonto.

-Suivez-moi donc, vous avez ici un diamant blanc pur, un sapphir au bleu aussi pur que celui de la mer, par là un magnifique topaze resplen...

-Tu n'as pas quelque chose de moins... commun ? De moins ... No sé.

- Voudriez-vous ...

-ça ! Je veux ça...

-Vous voulez un onix alors, que vos habits sont aussi blancs que neige?! Si je puis me permettre...

-La ferme abruti, elle est aussi noir que l'impureté que je compte posséder en Ma personne dans quelques temps. Encaisses-là, Ma Personne est pressée.

-Tout de suite."


Elle dit et se fût, l'homme devait avoir l'habitude de ce genre de clientèle pour garder ainsi son sang froid.
Quand sa course fut fini, Epsillon se rua vers l'église à l'architecture imposante. Même si celle-ci était le fruit du crime à l'état pure, de l'argent et de souffrance sans doute extérieure, le monument dégageait comme un esprit de sainteté. Elle pénétra dans l'église se mit à prier en déposant son offrande afin que tout actes puissent lui-être redevables et s'en pressa de ressortir . *C'est bientôt l'heure*, elle regardait sa montre puis leva sa tête à la sortie de l'église * C'est lui, grand blouson marron, tête de vieux lèche-botte, couvre-chef démodé. Si, me parece que es el hombre*; c'était celui qu'on lui avait décrit et comme prévue à 15h05 tapante, il se dirigeait vers le restaurant qui se trouvait non-loin de Manée. Alors discrètement, Dona Blanca le suivit jusqu'à ce qu'il s'arrête au lieu prédit.


Dernière édition par Epsillon C.Guevara le Mer 5 Fév 2014 - 14:32, édité 1 fois
    Alec passa une main à l'intérieur de la veste de son uniforme, pour en retirer une petite montre à gousset, faite d'un fer blanc vieillissant, mais lisse, régulier. 15H05 précises. Il était à l'heure. Satisfait, il referma sa montre d'un geste ferme, mais parfaitement maîtrisé, et prit place à sa table habituelle, apprêtée selon ses exigences qui n'avaient pas changé depuis le premier jour de son service à Manshon.
    C'était un dimanche. L'unique jour de permission qu'il prenait, une fois par quinzaine. Il se levait vingt-cinq minutes plus tard qu'à l'accoutumée, travaillait à son grand œuvre (un commentaire exhaustif du code civil de Lou Trovahecnik), buvait un café, retournait à son ouvrage, et n'allait déjeuner qu'une fois la clientèle de son restaurant habituel dissipée ou accoudée au comptoir. Alec aimait la solitude et le calme, lorsqu'il mangeait et fumait sa pipe en relisant religieusement ses passages préférés du code pénal.

    Mais ce jour là, il était angoissé. Le matin même, il avait renversé son encrier et égaré les clefs de son bureau. Aussi s'autorisa-t-il à rééquilibrer la balance en commandant un double cognac. Alors, il se sentit mieux.

    -Hum ? Que venez-vous faire à ma table, mademoiselle ?

    Jour de contrariété pour Alec. Une jeune femme venait de prendre place en face de lui, sans prévenir, sans qu'un rendez-vous n'ait été décidé, et comble du comble : elle portait des vêtements voyants, d'un blanc de nacre, ce qui en faisait automatiquement une marginale, quelqu'un qui excédait la norme implicite qui rongeait souvent le cerveau et le cœur d'Alec, les soirs sans sommeil. Il faudrait les écrire quelque part, un jour, ces règles du vivre ensemble pensées au nom du plus grand nombre... que l'on puisse enfin citer des textes, des sources, quelque chose de solide qui puisse accuser et défendre en toute légitimité...

    Parce qu'en l'absence de code pour penser, Alec se retrouvait face à un magma de sentiments diffus dont il se méfiait au plus au point. Une goutte de sueur perla à sa tempe.

    Ce qui constitua le quatrième élément fâcheux de sa journée.
      Le restaurant avait l'air d'un parfait classique conformément à l'attitude du vieil homme qui paraissait contrarié, autant par son expression renfermée que par son timbre de voix et à vrai dire, cette situation satisfaisait pleinement Epsillon qui jouissait de cet air décapité, alors qu'elle s'était carrément invité à la table qui ne lui était pas destiné. 
      En fait, elle prévoyait déjà ce genre de comportement de la part de ce vieux soldat à l'allure solitaire. Ce type de personnes sont grincheux à longueur de temps, respectent les règles à la lettre, jouent les rabat-joies de service et par dessus tout, ont horreur des petits jeunots qui imposent à leur entourage leur joie de vivre et leur familiarité insolente. Surtout quand ils portent des vêtements de couleur éblouissant: En clair, les gens comme Alec détestent les êtres vivants comme Epsillon. 

      Notre chère philosophe, sentait donc la frustration de celui-ci et avait décidé de tester ses limites. Elle se pencha d'abord en avant pour jeter son regard gris pâle dans celui du soldat et se pencha carrément en arrière en cabrant sa chaise pour interpeller le serveur:


      -Heii, hombre! Ramènes nous une bouteille de vodka por favor.


      -Très bien.

      Ça y est son visage commençait à se froisser, l'homme tapa du poing sur la table.


      -Mais, bon sang je n'ai rien demandé de tel ! Mais... mais qui êtes-vous ?

      -Chhh, du calme abuelo. Je veux juste briser la glace, tu as l'air totalement coincé.


      Alec ne semblait vraiment pas d'humeur à supporter ce genre de comportement, il plongea sa main dans son manteau, jetant un coup d'oeil à sa montre en fer blanc.
      Son visage était le reflet de sa frustration, on pouvait deviner l'envie d'extérioriser à pleins poumons... La femme aux cheveux blancs se demandait s'il pensait que lever la voix serait utile, mais dans ce cas Il serait sûr que la jeune fille s'en porterait aussi et ce serait pénible pour lui d'être acteur d'une scène plus qu'embarassante. Il se montra stratégique en prenant une longue respiration et se mit à chuchoter.


      -Qui êtes-vous, nom de dieu?! Je vous prie de quitter ma table.
       
      -" Ze vous prie de quitter ma table et niah niah niah, etc!".

      Le serveur passa en même temps et leur servi deux verres de taille moyenne avant de s'en aller.
      Saisissant son verre, Epsillon le présenta comme pour trinquer et avala d'un coup sec. Elle ne savait pas vraiment par quoi commencer  mais la priorité était de maintenir assit l'homme porteur de ses informations,  car après tout l'agacement pousse souvent le plus gêné à s'éclipser. Selon des théorie universelles, les officiers renfermés du genre apprécient souvent parler de leurs exploits, de leurs moments de gloire et pour vérifier ce raisonnement, notre bonne femme se jeta à l'eau:


      - Epsillon... Epsillon C.Guevara pour te servir abuelo, racontes-moi ton histoire. 
        Son histoire ? Mais quelle histoire !? Il était l'homme sans histoire par excellence ; c'étaient les voyous, les marginaux, les gens pas tout à fait nets qui en avaient une ; une qui se raconte, qu'on s'entende bien. C'est sûr, on a tous occupé la terre pendant un certain temps qu'il a bien fallu remplir. Mais la nature de ces occupations, lorsqu'elles sont honnêtes, droites, dans les clous... elle est telle que nulle histoire ne peux être produite à-partir d'elle.

        En tous les cas, c'était la fable à laquelle il voulait croire, à toute force. N'être qu'un homme tout entier dévoué à sa tâche, parfaitement ordonné, policé, l'incarnation de la logique et par là-même de l'ordre du monde. Alec était un mystique qui s'ignorait, mais un mystique de la pire espèce.

        Un bureaucrate passionné.

        -Je n'ai rien à vous raconter, mademoiselle.

        Il avait dit ça en tentant de récupérer son assurance comme il le pouvait. Malgré les apparences, Alec était un homme à femmes, mais en cette matière, c'était comme tout le reste : certains jours, à certaines heures, dans certains lieux, un certain type, dans certaines circonstances. Et pas autrement. Seul un cadre bien posé le rassurait ; il était comme un Robinson qui ignore la compagnie des autres, perpétuellement obligé d'administrer sa vie en tyran pour ne pas sombrer en-dessous du niveau d'humanité qu'il croyait nécessaire, indispensable, à un point tel qu'il en venait à effacer son bonheur sous les formulaires, le travail éreintant, les tic-tacs ininterrompus de sa montre à gousset.

        -Et je ne boirais pas avec vous. Est-ce que c'est bien clair ? Sortez, maintenant. Ne m'obligez pas à employer la force...
          Il l'avait offusqué en refusant son verre, elle se sentait trahie et rejetée. Malgré tout cela ne l'empêchait pas de se réjouir de l'agacement qu'éprouvait ce personnage au ton sombre et vieux.
          Cependant l'objectif n'est en aucun cas de le faire fuir, mais au contraire d'obtenir l'information tant voulu et elle voyait bien que sa première piste ne semblait en aucun cas, vouloir rester avec Sa Personne. Il fallait donc changer de stratégie, Epsillon s'empara de nouveau de la bouteille puis rempli son verre calmement tout en réfléchissant. 
          *Ce serait un faux pas de ma part si cette discussion tournait au conflit maintenant,  la politique de la ciudad est quasiment sous la dominación de la familia Tempiesta e... Aux dernières nouvelles, ils n'apprécient pas trop les sujets qui se finissent en mierda*.

          Dégustant sa boisson, Epsillon changea aussitôt de visage. L'expression si enjoué qui généralement faisait sa caractéristique venait de s'évanouir,  pour laisser place à un visage grave.

          -Eh hombre! Fais moi plaisir, ne gache pas cette si belle journée. Je peux comprendre que tu sois dépourvue de vie sociale, mais de là  à refuser un verre... Tu deviens presqu'insolent; mais si tu veux faire le furioso vas y, il me semble toute fois, abuelo,  que ce ne serait sûrement pas bon pour ta réputation,  es falso?

          Sur ce coup, Dona Blanca improvisait totalement.  Elle n'avait aucune idée de si celui-ci tenait réellement une réputation, mais Epsillon espérait bien ne pas s'être trompé. Quand bien même se fut le cas, la jeune femme souhaitait également qu'il ne serait pas assez furieux pour sortir de ses gonds, certes elle pourrait se défendre,  mais si l'affaire remontait jusqu'aux Tempiesta, les C.Guevara risquerait gros et perdrait surtout l'avocate familiale avant tout.

          Ils se fixaient comme si une bataille se produisait intérieurement, d'Epsillon à Alec, d'Alec à Epsillon. Aucun des deux ne baissait le regard et clignait peut-être même pas des yeux. 
          Dans un éventuel doute, la philosophe posait discrètement une main sous la table afin de saisir au niveau de sa taille le manche d'un couteau. 

          - Venga, fais pas de chichi abuelo. Discutons en toutes personnes civilisées...


          Dernière édition par Epsillon C.Guevara le Ven 28 Fév 2014 - 14:32, édité 1 fois
            Alors même qu'il la menaçait, qu'il représentait l'autorité sur Manshon, elle ne bougeait pas. Et alors, Alec se rappela brutalement qu'il habitait une île sur laquelle il fallait sans cesse cohabiter avec la vermine pour survivre ; il aurait fallu un buster call pour éliminer la gangrène mafieuse qui s'était emparée de la population. Qui s'était emparée ? Non. Les gens du coin avaient toujours été comme ça. Jonas l'avais très bien compris, tandis que lui avait simplement fait semblant de fréquenter une île tout à fait correcte, aux mœurs banales.

            -C'est vous qui êtes insolente.

            Mais sa voix avait perdu de sa force, il n'en était plus vraiment persuadé. Et pour ce qui était de sa réputation, elle avait raison. Sauf qu'elle ne pensait pas forcément toucher du doigt ce qu'elle avait réellement touché. Alec se moquait éperdument du regard des autres, il évoluait dans une dimension parallèle à la leur et ne voulait certainement pas s'y trouver mêlé.. chose qui arriverait sans doute s'il venait à s'emporter. Une partie de son équilibre interne serait rompu. Et il ne le supporterait pas.

            Il risqua un coup d'œil au gérant du restaurant, et cru y déceler un éclat de malice qui le fit frissonner.

            -Bon, concentrons-nous et soyons efficaces. Allez-vous enfin me dire ce que vous attendez de moi ?

            C'était vrai, depuis le début, elle le harcelait et lui posait des questions absurdes et terriblement vagues. Son visage lui était inconnu, il y avait peu de chance pour que ce soit une criminelle. Ou alors, si c'en était une, elle faisait partie de la fange de Manshon, et il fallait faire avec. Jonas avait raison.

            Le sous-lieutenant fronça les sourcils, baissa les yeux sur son verre, et but une gorgée. Le goût de l'alcool lui parut terriblement amer.
              - Sage décision hombre, n'a t-il pas bon goût? 

              Enfin Alec Kaloupalekis semblait coopératif et rien que le fait qu'il ait entamé son verre,  était pour Epsillon un début de réussite. Elle l'avait observé pendant son moment de réflexion, celui-ci avait baissé les yeux ... Ça signifiait donc qu'elle avait touché un point sensible. Une fierté?  De l'honneur? Ou tout simplement un instinct intérieur? Epsillon s'en moquait éperdument, cependant un soldat de cet ordre ne s'avoue jamais vaincu aussi facilement et elle savait prendre en compte les efforts des autres.

              Retirant sa main du manche de son couteau, la jeune femme chercha une photo dans son blanc manteau puis la posa brutalement sur la table qui manqua de céder. 
              Une fois de plus elle transperça de ses yeux gris pâles,  l'homme assit en face qui était visiblement surprit par sa force.

              - Surpris hein ? C'est le fruit d'un sur-entraînement intensif. 
              Primero, perdoname pour mon intrusion je reconnais que j'ai sans doute abusé,  mais vous êtes dur d'accès généralement. 

              Epsillon glissa la photo vers Alec délicatement, accompagné d'un sourire tout à fait suspect.

              - Il s'appelle " All for One", c'est un des pistolets les plus exceptionnels et j'ai ouïe dire que le propriétaire actuel était en relation avec la familia Tempiesta. La familia avec laquelle il me semble... Tu as déjà eu affaire,  n'est-ce pas? 
              Je voudrais abuelo,  que tu me dises tout ce que tu sais du " All for One" et surtout qui le possède! 

              Le visage d'Alec rechangeait de forme,  plus décapité qu'à la première minute. Il aurait sans doute préféré s'emporter que de livrer une information concernant les Tempiesta. Raffolent de suspense,  Epsillon attendait patiemment une réaction... Une réponse tout en dégustant de nouveau un verre de vodka.
                -QUOI ?

                Ce coup-ci, il était véritablement hors de ses gonds, tout bon fonctionnaire qu'il était. Et le fait de s'en rendre compte le rendait encore plus furieux. Toute pleine d'assurance que tu es, avoue que tu ne peux t'empêcher de t'enfoncer un peu dans ton siège, tandis qu'il se dresse et se met à faire les cent pas en essayant de contrôler la mouche qui l'a piquée.

                -J'aurais du m'en douter ! Toute cette... farce... ce... burlesque... ah ! J'aurais du m'en douter !

                Tu as beau lui demander ce qu'il veut dire par là, il met deux bonnes minutes à revenir s'assoir, à souffler et à reprendre une couleur plus proche du vieux parchemin que de la chaudière en surchauffe.

                -Tout ceci... est une redoutable plaisanterie !

                Il tremble, lorsqu'il retrousse ses manches pour réajuster sa chemise dans l'alignement de sa veste. Dans son esprit, un seul visage, chauve et narquois. Jonas. C'est Jonas qui a du utiliser son nom à lui pour couvrir ses petits trafics et ses négociations obscures avec la fange de Manshon ! Et à cause de lui... son honnêteté, sa droiture de magistrat... avait été irrémédiablement souillée. C'était impardonnable. Irréversible. Les gens le confondaient avec son antithèse. En était-il si éloigné qu'il le prétendait, à présent ? Il buvait avec une drôle de fille depuis déjà plusieurs minutes ; il allait se mettre en retard sur son emploi du temps ; ça ne lui ressemblait pas. Ça ne lui ressemblait plus.

                -Vos informations sont inexactes. C'est le vice-amiral Portefoudre qui s'occupe des pourparlers avec la plèbe de l'île. Prenez rendez-vous avec lui si vous le voulez, en ce qui me concerne, je ne connais absolument pas ces individus.
                  -Rolah l'ami, tu me fais quoi là ?

                  Bien qu'elle ne laissait rien paraître, Epsillon était ahurie. Il lui faisait quoi là ? Une crise de panique?
                  Son informateur lui avait pourtant assuré qu'il savait garder la tête froide, hors en ce moment précis c'était surtout l'inquiétude qui se faisait lire sur son visage de vieux crouton.
                  Il était hors de question qu'elle rebrousse chemin pour rencontrer ce général: ça demanderait trop d'investigation, trop de recherche, trop de temps ... peut-être même trop d'argent ; Même si Epsillon serait ravie de le revoir, ce serait quand même retourner au point de départ.
                  À vrai dire ils ne se connaissaient pas vraiment, Le vice-général Portefoudre de son prénom Jonas était quelqu'un de très plaisant. Jovial à première vue, sympathique, drôle et charmant. Epsillon l'avait brièvement rencontré dans un bar la dernière fois qu'elle était venue avec son père pour affaire.

                  Non, ce serait une perte sur tous les fronts la jeune femme se devait de faire pression, mais comment ?

                  - Sientate amigo...

                  Le voir faire les cent pas devenait irritant et les autres clients du restaurant commençaient à se poser des questions. Après mûre réflexion, il était tant de faire comprendre que ce n'était nullement une subjection mais une obligation.
                  Elle sorti un de ses fusils à canon de son manteau et le posa tendrement sur la table en poussant la bouteille de vodka presqu' achevée.

                  -Assieds-toi maintenant l'ami ça vaut mieux. Je pense que tu n'as pas très bien compris mon objectif, c'est-à-dire acquérir ce que je veux dans un temps tout à fait compté... Que tu le veuilles ou pas. Je suis tout à fait prête à tout pour avoir ce que je veux et cela dans l'immédiat. 


                  Elle jetait ses mots comme s'il s'agissait d'une simple discussion entre amis autour d'une tasse de thé et lui la fixait comme s'il regrettait de s'être levé en ce jour.

                  -Jonas est certes plus intéressant à voir, mais encore plus compliqué à trouver. Je ferais avec ce que j'ai sous la main, hombre.

                  Juste au cas où les ennuis feraient surface il était tout de même nécessaire de préparer des arguments,  ou un plan B. Parce que là aussi tout était improvisé,  le plan A était de commencer et finir en négociation discutée, sauf que dans le cas présent, notre très cher abuelo ne se sentait pas d'humeur à faire acte de charité. 
                  Généralement quand ce genre de situation se produit, il n'y a que le dinero pour régler l'affaire, cela dit, Alec Kaloupalekis n'avait pas du tout l'envergure de celui qui accepterait les pots de vin.
                  Après quoi, elle fouillait dans sa poche pour en sortir un berry.


                  - Alors, l'ami? 
                    Les yeux d'Alec s'assombrissent brusquement, au moment même où tu prends la décision désespérée de le menacer physiquement. Mauvaise pioche. S'il y a bien une chose dont notre brave fonctionnaire n'a jamais eu peur, c'est que l'on attente à son existence. Pour lui, l'essentiel est dans les textes, et eux, sont éternels. Ils poursuivront son œuvre à sa place, et quand bien même il ne serait plus là pour les lire, les interpréter et parfois, les faire appliquer. Ils inspireraient d'autres jeunes, qui voudront relever le défi. Quelques fois, en mission, il s'était fait joliment casser la gueule. Une fois même, par un chasseur de prime plutôt renommé à l'époque. Il ne faisait confiance à personne. Et malgré ses airs de fonctionnaire aux réflexes endormi, il évoluait dans un dojo permanent, toujours aux aguets.

                    C'est comme ça que tu t'es retrouvée prise de vitesse, ta main armée écrasée par un code civil remanié particulièrement pesant, et la gorge menacée par la pointe affutée d'un stylo plume.

                    -Mesdames, messieurs, veuillez quitter le restaurant. Selon l'article 32 du code militaire appliqué au domaine civil, un militaire en passe de régler un conflit se doit d'impliquer un minimum de gens. Pardonnez ce léger désagrément.

                    Merci à toi, tu lui as donné l'occasion de se sentir de nouveau dans son élément, en sortant ton arme. Il est en mission. Légitimement excessif. La passe de trouble est passée. Il est inébranlable.

                    -Votre petite comédie a suffisamment duré. Votre visage ne fait pas partie de nos registres, aussi vous demanderais-je de faire attention à la teneur de vos actes. Ici, sur Manshon, la législation a été quelque peu, et à mon corps défendant, assouplie. C'est votre chance pour échapper à la prison. Ne la laissez pas passer.

                    Il attend un signe d'acquiescement de ta part, laisse tomber son arme improvisée, s'empare de ton calibre. Qu'il garde soigneusement posé de son côté de la table.

                    -Maintenant, vous allez m'écouter attentivement, mademoiselle. Gardez vos deux mains posées bien en évidence sur la table... bien. Si vous avez rencontré le vice-lieutenant Portefoudre, vous avez du vous apercevoir de... l'originalité du personnage. Il est menteur, fourbe et retors. C'est la raison même pour laquelle il s'est senti obligé d'entretenir un lien avec la pègre de l'île. S'il vous a dirigé vers moi, ce peut être aussi bien à titre de mauvaise plaisanterie à mon encontre (et à la vôtre aussi, j'en ai peur) que par volonté de vous protéger. Les deux motifs sont bien évidemment cumulables.

                    Cette fois-ci, tu es bien obligée d'admettre que Jonas s'est généreusement foutu de toi. Très à son aise, Alec allume une cigarette très fine, qu'il porte à ses lèvres en remontant ses lunettes.

                    -Une dernière chose. Portefoudre a été promu commandant il y a peu. Il a reçu sa lettre de mutation pour Grand Line. D'ici deux jours, il sera parti.

                    Il te fait signe de partir, en rangeant ton arme dans ses affaires. Tu as le sentiment très net que quoi que tu fasses, tu ne lui arracheras plus un mot. Si ce n'est, peut-être : « mademoiselle, nous rediscuterons de tout cela à l'heure de votre jugement ».
                      Les yeux ahuris, Epsillon ne revenait pas de ce qui venait de se passer. Non seulement on venait de la conduire à la porte mais en plus ce vieux fou venait de lui mettre une bible de droit sous les yeux et sur sa main alors qu'elle était en congé. En voir pendant ses procès ça pouvait toujours aller, mais rappeler le boulot en vacances ? Non, inacceptable !
                      Le pire pour Epsillon n'était non pas ces faits tactiles, comme le fait de la virer ou encore de la toucher mais c'était son arme. Ce misérable bon à rien aux airs trompeurs a eu le fâcheux réflexe de s'emparer d'une de ses armes alors qu'elle venait de lui faire l'honneur de l'admirer ; Autant le véritable visage d'Alec avait été dévoilé par un acte maladroit, autant le rideau venait de tomber pour elle.


                      * Il se fout de ma gueule cet abruti ??! J'ai voulu être sympa et cet hijo de **** a tout simplement, souiller ma personne! La venganza es un plato que sabe mejor cuando se sirve frío !!! *

                      - ATENCIÒN A TU NARIZ !!!

                      Sur ce cri roque, la jeune femme enragée s'empara du bras de l'ennemi pendant qu'il s'attardait à lui faire signe de partir, afin de l'incliner et lui donner un coup de genou puissant dans la figure. Ce qui aurait pû être un coup tout à fait humain n'aurait sans doute qu'eu pour effet de le basculer, cependant boostée par des méthodes tout à fait confidentielles, Alec fut projeté la tête la première dans le fond du restaurant.


                      -JE VAIS TE FAIRE PASSER L'ENVIE DE JOUER LES TROUBLES-FÊTE, HOMBRE !!!

                      En vitesse elle sortit deux poignards et repénétra dans les lieux afin de les lancer de façon à ce qu'un embroche sa chemise au niveau de l'épaule  lors de sa chute puis que effleure son visage avant de se planter dans le mur.


                      - Je crois que tu n'as pas bien compris l'ancêtre, je n'ai pas eu besoin de voir ce ... Don Portefoudre pour te trouver. Je ne vois pas quel est l'intérêt d'allé voir quelqu'un qui me ferait perdre mon temps et gagner des ennuis et ne me regardes pas genre "vous allez le regretter " . Qu'en dîtes-vous de me donner mes informations demandées, sans fourbe jeu et qu'en suite, de m'en laissé découdre ou de me poursuivre par des lois tout à fait légales?
                      Tu sais chaque famille mafieuse, famosas o no ... possède ses propres moyens de punition, les Tempiesta como las C.Guevara . Hum, si tu connais?

                      Elle s'accroupit avant de rajouter:
                      - Alors, General Kaloupalekis?  Puis-je avoir les informations sur l'arme nommée "All for One", et où se trouve l'actuel propriétaire?  Voyez-vous j'ai.... besoin d'elle, elle m'intéresse. 
                      Promis, je pars après. 
                        Et pendant que tu sors gentiment de tes gonds, une silhouette martiale se profile aux portes du restaurant. Le port droit sous l'uniforme, le crâne rasé, un air à la mode qu'il siffle du bout des lèvres. Il pose une main rugueuse sur le comptoir, cherche le patron, plisse les yeux, s'écrie d'une voix forte :

                        -Bonj... ah, personne. Bon. Hoy, le vieux ! Où tu te caches ? Tu as dix minutes de retard sur ton planning, les collègues commencent à s'inquiéter ! Tout va bie... oh ? Ahah ! Sacré Kalou...

                        Le fait est que Jonas a choisi le moment le plus tendancieux de votre conversation pour vous débusquer, puisque tu te trouves agenouillée devant un sous-lieutenant en civil immobilisé et débraillé par la bagarre.

                        -Oh, tiens, on se connait ?

                        Il se souvient de toi. Son sourire s'élargit, son poing retombe bruyamment dans sa paume.

                        -Mais bien sûr ! La petite avocate de l'autre soir ! Héhé, deux juristes ensemble, si c'est pas... mignon. Bwahaha !

                        Il a hésité, on dirait qu'il a du mal à avaler le mot « juriste ». Sans doute ses habitudes de grand insoumis, d'homme joueur qui n'ignore rien de l'art de jouer avec les circonstances, et tout de celui de jongler avec les articles de code. Sa voix devient malicieuse. Non pas qu'il soit forcément dupe. Peut-être que tu es bel et bien en train de colorer ton rang de civil en rouge, peut-être que tu es en train d'agresser un représentant de la loi, qu'il soit ou non en permission. Mais tu es tombé sur le seul phénomène de la base susceptible d'en tirer partie pour son compte.

                        -Bon, loin de moi l'idée de vous déranger, les amoureux. Oublie pas le pot de départ ce soir, Kalou ! A plus !

                        Il tourne les talons, rieur. Il a fait une bonne blague à son ancien supérieur, celui qui lui en a tant fait voir, qui l'a poussé à accepter des missions l'embarquant sans cesse dans des aventures qui le tenaient loin de sa famille. Mais à présent, c'était fini. Il allait partir avec sa femme et ses filles, sauf une qui resterait pourrir la vie d'Alec en récupérant son poste. Le gars du recrutement le lui avait promis après la troisième tournée offerte.

                        Si tu as quelque chose à lui demander, c'est le moment ou jamais. Alec est trop vert de honte et de rage pour dire quoi que ce soit de plus dans l'immédiat.
                          C'était la panique totale dans sa tête,  elle n'avait pas du tout planifié l'arrivée du commandant Portefoudre,  cet éternel bel homme bien plus intéressant que son collègue , ou pas ... Peu importe, il arrivait dans un moment sans doute opportun pour Kaloupalekis mais pas pour Epsillon qui se voyait déjà prise la main dans le sac: endommagement d'un lieu public, contact physique agressif envers un agent représentant de l'autorité ou peut-être même le non-respect de la distance autorisée entre un haut-gradé et un simple civil?! 
                          Bref, piégée comme un rat on pouvait dire. 
                          Elle pouvait aussi ne pas paniquer et se flatter du fait que le grand Jonas Portefoudre ait daigné se rappeler d'elle et de sa profession... Cela dit, cette situation pouvait aussi se retourner contre sa personne puisque celui-ci aurait pû aisément se servir de ça pour décrire en détails une éventuelle personne à rechercher, en l'occurrence C.Guevara Epsillon. 

                          Du calme rien n'était encore perdu, à première vue il semblait être un crétin de premier choix cependant, un "crétin" n'accède pas au rang de commandant sans un minimum de clair voyance. Il fallait donc agir en conséquence, c'est-à - dire que s'il pense réellement que le contexte actuel est amical,  ça ne servirait à rien de s'attaquer à lui, de montrer de l'inquiétude ou encore de fuir , mais s'il se doutait réellement d'une chose, pourquoi ne pas garder cette extension amicale tout en improvisant une petite sortie de secours ? Histoire de rajouter un peu de folie à cette situation déjà absurde.

                          Jetant un petit coup d'oeil et un sourire quasi serein à Alec qui ne put s'empêcher d'esquisser une grimace, Epsillon récupéra et rangea discrètement ses poignards ainsi que l'arme "confisquée" dans sa veste blanche avant de chuchoter à l'oreille de l'homme au sol " Je récupère ça, l'ami. "

                          Puis se redressant lentement, elle claqua des doigts pour appeler Naimon qui couru bien que mal à ses pieds et prit son chat dans ses bras . La jeune femme se tourna vers l'homme qui s'apprêtait à partir. 
                          *Si ce personnage ne peut m'informer,  espero que este hombre puede ayudarme*.


                          "- Espera ! Attendez monsieur Portefoudre... Comment allez-vous ? Vous savez... vous venez justement de réaliser le vieil adage " quand on  parle du loup, en voici la queue"...
                          Hum, j'étais en pleine conversation avec Don Kaloupalekis au sujet d'une certaine arme que vous auriez sans doute déjà vue ou aperçue et votre collègue s'est mépris. Pensez-vous pouvoir m'indiquer qui possède cette arme?" Elle montra la photo du pistolet, avant de rajouter "Et où pourrais-je trouver cette personne,  por favor ?
                          Votre collègue aussi... charmant qu'il soit , vous avait justement recommandé. "


                          Le commandant se retourna et s'empara de la photo avant de l'analyser, il frotta son menton puis jeta un regard interrogateur à celle qui la fixait avec insistance et admiration, et qui derrière cela , se préparait déjà à une terrible réaction.


                          Dernière édition par Epsillon C.Guevara le Lun 14 Avr 2014 - 17:59, édité 1 fois
                            Tu es stupéfaite de voir que, maintenant que tu es loin de son collègue, Jonas s'est assombri. Il s'est emparé de ta photo, il y jette un œil, mais reporte très vite son regard sur toi.

                            -Vous décrocherez gentiment mon collègue, vous époussetterez ses habits et vous lui demanderez pardon à genoux quand je serais parti. Prétextez une folie passagère, dites que vous suivez un traitement. Je crois pas qu'une sanction soit prévue par le code dans ces cas là.
                            On évite les vagues, vous échappez aux emmerdes, et je peux finir de plier bagages tranquille. Ça, c'était pour les formalités chiantes, on est bien d'accord ?


                            Il prend ton mutisme stupéfait pour un oui. Mais sa voix t'incite à penser que tu as tout intérêt à faire exactement ce qu'il te dit et à te tenir à carreau si tu ne veux pas être fichée comme une criminelle et être poussée à quitter Manshon avant d'avoir trouvé ce que tu cherches.

                            -Yak ! Voilà, dernière chose : je ne sais pas qui vous a dit d'aller parler de cette affaire au sous-lieutenant, mais je pense que vous pourrez aller lui faire sentir tout le poids de votre reconnaissance à coups de crosse dans les dents.

                            Il se tient debout, désinvolte mais attentif, un sourire imperceptible toujours figé au coin des lèvres. Il te domine de toute sa hauteur, de toute sa présence. Et tu dois bien avouer que malgré ton tempérament fougueux et sanguin, tu as du mal à trouver ta place en face de lui.

                            -C'est Annabella Tattaglia. Elle gère pas mal de trucs chez les Tempiesta. Vous galérerez pas trop à la trouver, ça fait un moment qu'ils se tiennent tranquilles sur Manshon. Allez voir du côté de la taverne des Embruns, près des docks, demandez au patron. Débrouillez-vous pour être convaincante sans être violente, Alec supporterait mal un nouvel écart de votre part. Tout est clair ?

                            Il n'attend pas ta réponse. Il dérobe une poignée de bonbons sur le comptoir, réajuste sa casquette.

                            -Yak ! Bonne chance !

                            Et te voilà livrée à toi-même, riche de la précieuse information que tu étais venue chercher, mais obligée de gérer une situation particulièrement tendue pour pouvoir rester encore un peu sur l'île sans être inquiétée. Dehors, Jonas siffle joyeusement. Sa manière à lui de dire qu'il s'en lave les mains.
                              -Manshon Manshon Manshon....

                              Le soleil brillait toujours aussi ardemment sur cette ville et bien que cette scène se déroulait en intérieur, Epsillon pouvait sentir la lourde chaleur comme si elle se trouvait dehors... Surprise du ton grave prit par celui qui était sans doute un de ses idoles, elle le regardait s'en aller sans broncher un mot. Son aura de meurtrier se faisait toujours ressentir à tel point que même son absence donnait des frissons.

                              Mais tout le monde aurait pû s'attendre à ce genre de réaction et c'est pour cette raison que la femme ici présente se retourna lentement vers ce Kaloupalekis, lui aussi légèrement apeuré visiblement.  De cette même lenteur, elle avança vers lui prenant un regard froid et meurtrier avant de s'accroupir de nouveau en face de l'homme fébrile et argneux qui semblait se réjouir, malgré un moment de peur, au spectacle offert par son collègue, peut-être au point d'oublier que son arrogance lui avait valu d'être actuellement au sol.

                              - Eh bien, j'ai eu l'information voulue, dit-elle de la voix la plus grave et froide possible avant de prendre une pause pour regarder son visage jouissif, le visage d'un homme fier qui attendait sans doute des excuses à la hauteur de son grade.


                              -Cependant,  vous êtes une véritable abomination juridique.  Voyez-vous, la différence entre celui qui applique la loi et celui qui l'étudie , c'est que l'un ne fait que la servir et l'autre... Voit les failles et les avantages. 
                              En vérité,  je vous voues une certaine admiration pour vos titre et votre réputation mais devant un tribunal neutre, vous ne tiendriez pas la route.  Je vous explique: je suis venue vous voir en paix pour vous demander quelque chose, certes plus ou moins maladroitement mais, avouez tout de même que l'on pouvait voir cela sous un angle comique.
                               Jusque là tout allait bien, puis vînt le moment où ma patience commença à prendre un peu le large, et où je posa mon arme à feu sur la table et c'est là! !! C'est là que vous avez commis l'erreur, car Je n'ai fait que la sortir et la poser .


                              Soupirant,  elle reprit de nouveau :


                              -Sortir et poser. Ce qui veut dire que je ne vous menaçait pas, ou du moins pas encore. Et entre menacer et mise en garde, il y a une différence. 
                              Ne me regardez pas comme s'il ne s'agissait que d'un simple jeu de mot, car je suis persuadée que vous comprenez ce que je veux dire,  n'est - ce pas? 
                              Je suis responsable de ce que je dis et de ce que je fais, mais je ne suis pas responsable de ce que vous comprenez,  Don A-Lec Ka-lou-pa-le-kis.

                              L'expression de l'homme paraissait partagée entre doute et colère, et de ce fait la jeune femme récupéra ses poignards puis aida le lieutenant à se redresser alors que celui-ci montrait encore de la résistance.  Ce qui n'empêcha pas cette personne aux cheveux blancs de le lever de force et de l'appuyer contre l'appui le plus proche. 

                              Quand se fût fait, elle prit sa pose habituelle : jambes écartés, mains dans les poches et tête légèrement haussée.

                              -Ne croyez surtout pas que je me mettrais à genoux pour quelqu'un comme vous, car n'oubliez pas que mon acte violent peut être considéré comme de la légitime défense,  après que vous m'ayez "attaqué" pour peu que vous vous soyez mépris. De plus, grâce à vous, j'ai découvert deux personnes bien sûrs d'elles-mêmes... Deux personnes arrogantes donc peut - être deux personnes à éliminer!

                              Sur ces derniers mots, Epsillon perdit son sérieux et se mit à rire.

                              - Non, je plaisante. C'est juste que je déteste les gens comme vous qui sous-estimez les autres parce que vous avez un certain grade. Allez-quoi, prenez ça comme une distraction. Rien de bien méchant,  señor!

                              Epsillon sortit un chapeau blanc orné de plumes d'or et d'un voile, puis le posa sur sa tête. 

                              -Por favor amigo, n'oublies pas que j'aurais pû profiter de la faiblesse produite par l'effet de surprise pour gravement t'endommager car je sais que sans la stupéfaction, j'y aurais sans doute laissé ma peau. N'oublies pas non-plus que si ça a tourné au vinaigre, que t'y ait pour quelque chose et surtout no olvides los berrys, déposés sur la table... Ce serait un gâchis et puis pour moi c'est la même humiliation que de poser genoux au sol.
                              Je quitte l'île l'ami, j'espère ne jamais revoir un si mauvais collègue juridique", jeta t-elle d'un sourire presque pervers avant de prendre son chat et de quitter ce restaurant sans se retourner.

                              Epsillon s'éloignait de l'édifice d'un pas pressé, parce que non seulement elle réfléchissait après des conséquences de ses actes, mais en plus elle s'était faite menacer par l'un de ses idoles, qui malheureusement faisait parti de l'autorité. 
                              Et si... Sa bêtise avait également compromis les relations des C.Guevara?
                              Tout se bousculait dans sa tête,  aurait-elle dû s'incliner et demander le pardon du sous-lieutenant ?

                              *Sûrement pas! 
                              Tengo lo que quería... Annabella Tattaglia donc, y la taverne des Embruns. Muy bien.
                              Ma vraie question est de savoir si je dois véritablement quitter l'île maintenant ou pas ? Dans les deux cas, le mieux serait qu'Alec m'ait cru ... Alala, que d'amusement! *
                                Alec n'a pas dit un seul mot pendant que tu le couvrais d'injures. Ou de ce qui s'y apparentait de très près. Maintenant, il époussette ses vêtements avec rage, en essayant de retrouver une dignité et une contenance. Et entre ses dents, silencieusement, il pense déjà à tout un tas d'articles de loi qui pourront jouer en sa faveur : l'outrage à agent ne fonctionne pas en permission, mais l'article sur les violences diverses contient des mines d'or à exploiter. Alinéas après annexes, règles après décrets, il trouverait matière à te couler. Lentement, calmement, méthodiquement. Cela prendrait le temps que cela devrait prendre. Tu peux bien quitter l'île, de toutes façons, il ne commencerait à constituer le dossier qu'une fois ses tâches courantes accomplies. Et avec le départ de Jonas, il a de la paperasse sur l'établi. Mais tôt ou tard, le couperet te rattrapera. Tu seras cataloguée criminelle, et primée.

                                C'est le serment que fait Alec, la main posée solennellement sur son exemplaire du code civil, un cigarette fraichement allumée au coin des lèvres. Et puis, sans se presser, d'un pas de seigneur, il reprend le chemin de son bureau en laissant sur sa table l'exact montant en berrys nécessaire à payer son repas.