En qûete | Enquête [FB 1623] [Shaïness Raven-Cooper]

Chez Pinky - Port de Norland -1624– Luvneel – North Blue

Chez Pinky. Repère malfamé s’il en est. Petite enseigne non loin des docks, elle a su attirer son lot de malandrins, d’aventuriers et de crapules : n’ayons pas peur de l’affirmer. Ce qui fait tout le charme de l’endroit est sa fameuse bière ambrée légèrement fumée. Tout le monde se l’arrache. Rectification, la bière a un gout de pisse, mais n’est pas chère et c’est pour cela qu’on se l’arrache en fin de compte. Revenons-en à cet endroit où tout est à l’envers ou presque. Des verres vols dans la salle, une épaisse fumé hante constamment l’endroit et les bagarres y sont monnaie courante. Dans ce lieu de perdition, je trouverais bien au moins une âme pour m’accompagner dans mon périple.  
Quoi que c’est déjà tout un périple d’arriver jusqu’au comptoir sans en prendre une au passage. Je joue des épaules, je plante précieusement mes pieds au sol en évitant l’urine, le vomi, le derrière de la grosse serveuse, le pickpocket qui cache sa main sous son journal daté de l’an passé et enfin un corps. Un corps ! Propulsé avec force jusque l’un des piliers porteurs contre lequel il se rompt. La chute est abrupte, la mine du trouble-paix est déconfite. J’ai à peine eu le temps d’esquisser un pas de côté digne d’une parade d’escrime. Mon regard se porte alors aussitôt sur celui ou celle à l’origine du lancer et je trouve finalement une petite fille assise sur le comptoir, des élastiques dans les mains et un chewing-gum en bouche.

Ma surprise est total et pour le coup, mon visage affiche clairement mon étonnement tandis que je peux admirer ma frimousse d’ahuri contre l’un des miroirs fêlés du présentoir. Puis, une fois installé sur l’un des tabourets encore potable, j’observais plus attentivement cette petite gamine. Elle n’avait rien à faire dans ce genre d’endroit. D'une part, parce qu’elle était bien trop jeune, d’autre part, son style vestimentaire composé d’une robe à froufrou et de mocassin vernis contrastait plus que grandement avec l’infamie qui régnait dans ce bar. Soudain, je vis une large et immense silhouette émerger depuis les abysses, sous le comptoir. L’homme, bien que viril, arborait les artifices d’une femme comme le fond de teint sur les joues, du rouge sur les lèvres, du noir sous les yeux et des cils largement accentués. Une perruque faite de boucle d’or habillait le crâne, surement dégarni, de l’individu. Un nez franc et large surplombait sa bouche généreuse qui ne s’ouvrait jamais, mais qui se plissait toutefois pour sourire tendrement à la petite fille.  Les deux semblaient être très complice, toutefois l’enfant fit une moue lorsque les bras puissant du tavernier la soulevèrent comme si elle ne pesait rien pour ensuite, la poser de son côté du comptoir. On ne la distinguait alors plus ou presque. Boudeuse, elle frappa le géant au tibia d’un grand coup de pied avant de disparaître sous ses rires et les complaintes de la montagne. Observant la scène avec naïveté, cela me fit aussitôt songer à ma sœur. Il fallut la mine sévère du maître de maison et le bruit d’une chope de bière pleine claquée devant moi sur le présentoir pour que je revienne dans le monde matériel.

Souriant simplement en laissant choir sur le comptoir quelques pièces, j’observais lentement la mousse de cette bière et les curieux mystères que recelait sa douce robe blanche. Combien de personnes avaient déjà tentés de s’y baigner, de s’y perdre, de trouver un semblant de réconfort ou un quelconque endroit improbable en plongeant leurs lèvres dans ce breuvage… Les abrutis. Après avoir éloigné cette pisse de ma vue, je tournais lentement mon corps sur le tabouret pour contempler la déchéance, la décadence. Les hommes étaient affalés sur le sol les uns sur les autres. Les plus courageux étaient encore attablés, la tête en arrière ou bien posée lourdement contre le bois, une bave dégoulinante dans la bouche. Les relents me donnaient des haut-le-cœur et j’avais bien là sous les yeux la direction même dans laquelle se dirigeait le monde. Alors que j’étais dans la peau d’un spectateur dépité, je lorgnais lentement sur le papier que je venais de sortir de ma poche. Ce petit mot tout droit sorti d’une bouteille et qui à travers vents et marées m’était parvenu. Réajustant mon col une fois la lecture de celui-ci terminé je pris place au milieu de la pièce, tournoyant sur moi-même en tentant de captiver mon auditoire sourd et ivre, ou plutôt rendu sourd par l’ivresse justement. Alors que mes élans participaient à ma fougue et à moi soif d’aventure, je vis que tout ne s’offrait toutefois pas complètement à ma vue. En effet quelques personnes demeuraient dans les recoins sombres des lieux, je ne distinguais d’ailleurs que le blanc de leurs yeux ou bien encore, la braise rougeoyante au bout de leurs cigarettes.

Alors il n’y a donc personne ici pour se joindre à moi ?

A cet instant, une meute sortit du bois, à comprendre, des gens louches se levaient et avançaient vers moi. Ils semblaient sortir de nulle part et là, sans un semblant d’avertissement, une jambe terminée par un pied géant fonçait droit sur moi.  Trop rapide pour que je puisse esquiver, mes bras se levèrent instinctivement pour atténuer la puissance du coup qui m’envoya à plus de deux mètres de la position dans laquelle je me trouvais initialement. Plaquant mes longs cheveux en arrière et sans même que je n’ai eu le temps de correctement cerner mon agresseur, c’était hélas moi qui me retrouvais cerné puis pris à partie. J’avais beau répliquer, ils étaient trop nombreux. Je ne pouvais que reculer jusqu’aux battants des portes de l’entrée. Une table vola ensuite au-dessus de mes agresseurs. Esquivant celle-ci au dernier moment avec la même adresse dont j’avais fait preuve pour esquiver le corps quelques instants plus tôt,  je fus cueilli par un coup net et franc au niveau du thorax.  Sonné et chancelant, quelques pas en arrière et un soufflé coupé plus tard, je me retrouvais assis sur le sol, dehors. Ma main avait laissé échapper ma carte et je ne pus que demeurer dans cette position en regardant ces bandits s’éloigner avec ce qu’ils pensaient être la promesse d’un avenir meilleur. Loin d’être le plus fort, j’étais plutôt malin et je serais loin quand ils découvriront une recette gribouillé sur le parchemin. Tapotant mes vêtements, je souriais amèrement alors que machinalement, mes doigts apportaient à mes lèvres une cigarette bien mérité.

Si ça commence comme ça, ça promet…


Dernière édition par Sorrento Olin le Lun 21 Avr 2014 - 21:10, édité 1 fois
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-  « Je ne sais pas à quoi tu joues ou si tu as un désir de mort, mais tu commences mal et la seule promesse que te réserve l'avenir, c'est déception et douleur. Enfin, douleur surtout. » fis-je en sortant des ombres dans lesquelles je m'étais comme enroulée pour échapper discrètement de la taverne. Enfin, taverne, taverne.... Une bauge pareille ne méritait pas, à mon avis, une telle dénomination. Le temps que j'y avais passé m'avait appris deux choses : 1. ici, les probabilités de mourir d'une infection suite à un coup de couteau étaient plus élevées que celles de mourir dudit coup de couteau et 2. les okamas avaient vraiment élevé le mauvais goût au rang de religion sacrée. Aviez-vous vu une décoration plus kitsch ? Sans parler de la couche de graisse et de crasse incrustée dans repli et crevasse, fissure et trou.

Ma mission avait été assez simple : faire parvenir à un contact une liasse de documents. Qui, quoi, je ne savais pas. Le comment aussi, vous allez me dire. Parce que si j'avais su que je devrais être contrainte de poireauter pendant des heures dans ce taudis, j'aurais refusé. Parfaitement ! Ce genre de repaire mal famé ne convenait pas à un agent de ma qualité. Haute, la qualité. Chez Pinky, je n'avais juste pas la capacité à me fondre dans le décor. J'étais bien trop... classe. Ma lumière intérieure ne pouvait pas être totalement supprimée et j'irradiais les bonnes manières et le « chic » comme un phare sur la côte. Que j'eusse réussi à rester assise là, sans me faire apostropher pendant autant de temps, prouvait cependant que j'avais été une bonne élève au BAN que je venais de quitter. Avant mes classes d'élite, je n'aurais pas été à même à me faire oublier. Finalement, au bout d'une attente interminable, j'avais vu une silhouette venir à moi, échanger les bons mots de code et j'avais fait glisser en sa direction l'enveloppe qui avait pesé comme une ancre dans ma besace. Le tas de papiers disparut comme par enchantement et mon inconnu le resta, tandis qu'il glissait vers une autre table. Moi ? Je restais assise, pendant encore cinq minutes, avant de me décider qu'il était temps de retourner au monde civilisé et surtout aux bains à bulles et au savon senteur fleurs des îles.

J'avais donc assisté de prime abord et aux premières loges à la démonstration d'une stupidité sans nom par un inconnu qui avait pourtant un joli minois. Je sais, c'est idiot d'assumer que les gens beaux sont intelligents. Mais ça vaut mieux que de partir du principe que parce qu'ils ne sont pas moches, ils sont du niveau d'activité mentale d'un mouton apathique !! Non, vraiment ! Je m'étais interrogée, lorsque je l'avais vu entrer, alors que j'attendais le moment propice pour sortir discrètement de la salle commune maintenant que j'avais rempli ma mission, des raisons de sa présence ici.
Cela sautait aux yeux qu'il n'était pas fait pour ce genre d'endroit. La qualité banale des étoffes de ses vêtements, à la coupe un peu passée, loin des presque haillons mal lavés de la populace locale, l'assurance que seule l'expérience confère à ses pas, son regard franc et clairement pas aviné.... que faisait-il au Pinky, oubliettes sulfureuses de toute moralité ?
Aucune idée. Si ce n'était la recherche d'ennuis bien plus gros que lui – ce qui n'était pas trop difficile, vu qu'il donnait plus dans le freluquet que dans l'armoire goaïenne.

Ce fut donc dans le sillage du tourbillon de violence mal attentionnée mais totalement avinée qu'il avait déclenché que je pus passer la porte. Mon premier instinct fut de partir tout de suite, de ne pas m'attarder ici, mais quelque chose me retint. Sûrement un sentiment étrange de curiosité un peu morbide. Ou la nécessité de vérifier que ce jeune homme était bel et bien fou, sans rien de plus. La peur de passer à côté de quelque chose. L'intuition, peut-être. Aucune idée, je serais bien incapable d'expliquer pourquoi j'étais restée, et encore plus pourquoi j'avais pris la parole.

-  « Si je peux poser la question, pourquoi cherches-tu des compagnons ? Parce que si tu cherches quelqu'un avec un minimum de loyauté ET de bon sens, ce n'est pas ici que tu trouveras. » Je penchais la tête sur le côté, tentant de percer à jour les secrets de cet étrange bonhomme. « Je m'appelle Shaïness. » lançai-je. Cela ne me contraignait en rien. Bien au contraire, c'était une ouverture admirable. C'était sûrement pour cela que des millions de gens commençaient par se présenter quand face à face avec un inconnu. Généralement, je me méfiais des habitudes bêtement ancrées dans le collectif éducationnel. Cependant, je devais admettre que cette fois, la foule n'avait pas tort. « Il serait aussi judicieux de ne pas rester dans le coin. Attirer l'attention ici, c'est s'attirer des ennuis. Dans ton cas, encore plus d'ennuis.... » Et moi, j'avais bien l'intention de partir de son trou sans dégueulasser mes bottines plus encore...
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Le ciel s’était paré de sa robe la plus sombre ainsi que de sa parure d’étoiles. J’enviais la quiétude dont semblait être dotée le toit du monde alors que tout autour de moi n’était qu’un grouillement d’infâmes personnages : c’était d’autant plus vrai chez Pinky. Un vent froid et lugubre souffle sur moi qui me retrouve assis par terre et à dire vrai, je n’ai que ce que je mérite. J’ai cru trouver des aventuriers dans cet endroit où tout n’est que perdition. Pire encore, j’ai laissé l’assurance qui est la mienne prendre le pas sur mon jugement, c’est chose rare me concernant. Je baisse ma garde et manque de discernement lorsqu’il s’agit d’agir au nom de celle qui m’est le plus chère. Oui, faisons les comptes. Je n’ai qu’un vague écrit sur une carte qui fut jeté à la mer dans une bouteille. C’est peut être l’œuvre de petits garnements qui s’amusent à prendre les autres pour ce qu’ils sont en réalité : des sots ivres d’aventures et de promesses d’un futur plus clément que ne fut leur passé.  

Mes doigts apportent machinalement une tige de tabac à ma bouche et tandis qu’elle s’embrase à la première bouffée, quelques volutes de fumée s’en dégagent et troublent un instant seulement mon regard. Ce n’est qu’après quelques secondes qui semblèrent durer une éternité qu’elle apparut clairement à ma vue. Elle avait de longs cheveux d’une teinte unique et doucement ondulée, le port altier, elle se déplaçait avec aisance. Oui, mes yeux s’agitaient à mesure que défilaient dans mon esprit les différents points à relever sur une personne. On nous avait appris à tenter de cerner un individu afin de recueillir un maximum d’informations sur elle en un minimum de temps, ce que je faisais aussi naturellement que je respirais. La voici, en face de moi, me dominant alors, car j’étais encore sur mon derrière.  Sans la quitter des yeux, mais sans encore croiser son regard, je me contentais de me relever simplement en guettant ses mouvements éventuels tandis qu’elle prit alors la parole :

« Si je peux poser la question, pourquoi cherches-tu des compagnons ? Parce que si tu cherches quelqu'un avec un minimum de loyauté ET de bon sens, ce n'est pas ici que tu trouveras. »

Une intonation parfaite. Une assurance presque naturelle dans la voix et des mots prononcés de manière distincte, exempt d’un quelconque verbiage familier, aucun accent réellement perceptible… Étrangement elle me faisait penser à ma propre personne ou plus exactement, à ma situation. Elle ne s’en rendait peut être pas compte, mais si moi je n’étais pas à ma place parmi eux, elle ne l’était pas non plus et je me contentais toutefois de lui sourire doucement avec un brin d’amertume et de gêne, car rappelons le, je venais de me faire malmener.

« Je m'appelle Shaïness. »

Elle portait un ravissant prénom qui lui allait parfaitement. Du reste une personne intéressé aurait convenu qu’il s’agissait là d’une très belle femme, peut être que je pouvais moi aussi convenir d’une pareille évidence.

Je me prénomme Edward et malgré mon infortune, je suis enchantée de faire votre connaissance Shaïness. Pour le reste, père disait souvent qu’il me fallait apprendre à séparer le bon grain de l’ivraie et que c’était parmi les huîtres vulgaires que l’on pouvait trouver la plus rare des perles. Peut-être alors que cette rencontre lui donnera raison.

Aussitôt avais-je terminé que des grognements instinctifs provenaient de la ruelle même où s’étaient engouffrés mes assaillants. A coup sûr, ils avaient dû parcourir le parchemin qu’il venait de me rafler et s’étaient alors aperçu que je venais de les rouler. J’entre aperçois une torche qui s’avance dans les ténèbres de la venelle. Regardant alors celle qui venait de m'apparaître, je l’invitais d’un geste ample de la tête à fuir avec moi vers le port.

Shainess, ne laissons pas ces barbares ruiner notre rencontre : fuyons plutôt !
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Edward hum ? Ça ne lui allait pas du tout, comme nom. Cela ne voulait pas dire qu'il me mentait. Juste qu'il n'avait pas une tête à s'appeler Edward. Pour moi, les Edward, c'était comme les héros de mes aventures de jeune adolescente : le prince aussi élégant que déterminé, le baroudeur aux relents machos, l'intellectuel qui cache un physique de rêve sous sa carapace de savant incompris. Lui n'était rien de tout ça. Il n'appartenait à aucune des catégories dans lesquelles je pouvais classer les gens après un premier échange.
Peut-être que son niveau de langage dont il avait fait usage dans la taverne était un escamotage. Ou peut-être était-ce là sa véritable façon de parler. Trop tôt pour le dire. Il aurait pu être rêveur, s'il n'était pas aussi terre à terre et réactif. Un rêveur n'aurait pas fui aussi rapidement. Un aventurier aux allures cabotines ? Peu probable. Cette race-là ne survivait pas longtemps. Les pirates et le mauvais sort goûtent fort peu aux joies du théâtre. En dépit de la stupidité de ses récentes actions, « Edward » semblait raisonné et plein de sagesse que seule l'expérience fournit. Il y avait contradiction.
Mais au moins cela justifiait mon intérêt pour la bestiole. Quelque part, j'avais senti, décelé, l'anomalie, avant de réellement savoir qu'elle était là.

- « Fuir ? Devant ces gars ? Ne me fais pas croire que tu n'as pas les moyens de les dégommer. Personnellement, c'est une question de priorité. J'ai bien mieux à faire que rester ici à perdre mon temps avec des crapules qui me rapporteront à tout casser quelques dizaines de berrys. » Et hop, une petite allusion comme quoi je pourrais être chasseuse de prime. Cela expliquerait en tous les cas ma présence dans un bauge pareil. « Puisque nos intérêts et nos trajectoires convergent... courrons, donc.. »
C'était marrant. Sa façon de parler déteignait. Je me retrouvai à imiter son style sans le vouloir. Que voulez-vous ? Je suis cabotine. Mais j'avais pour moi de ne pas être aventurière, d'où ma longévité assez exceptionnelle.

Bien entendu, c'est toujours quand on se félicite d'un truc pareil qu'une menace de mort se présente devant vous. Un grand classique littéraire, par ailleurs. Mais puisque nous étions dans un trou paumé, au fin fond dudit trou, la menace fut fantôme et le Gouvernement contre-attaqua avec célérité. La Ban-ette en moi expédia un coup de poing dans le ventre du mécréant qui voulut s'interposer, l'envoyant valdinguer dans un tas de caisses qui se trouva être le refuge d'une paire de va-nus-pieds qui n'apprécièrent pas de voir ainsi détruits leurs chez-eux. On n'a que ce qu'on mérite, après tout. Une mini bagarre bien bruyante commença, et se fut l'occasion idéale pour s'éclipser.

Un peu plus loin, et un peu plus tard, je repris la parole, comme si rien ne s'était passée, comme une page tournée d'un doigt blasé.
- « Tu ne m'as pas répondu. Pourquoi cherchais-tu des compagnons ? Je pourrais t'aider, peut-être. Je cherche un moyen de quitter l'île, et toi, tu as une destination en tête. Il me semble que nous avons là un terrain d'entente, non ? Et autrement moins boueux que chez Pinkie... »
La boue, je n'avais rien contre, comme elle était verte et des lagons de Emerald Island. Un véritable paradis paramédical, cette île. Privée, bien entendue, et ouverte uniquement aux clients de l'unique hôtel que le propriétaire avait judicieusement fait construire, sous l'appellation de « pavillons d'amis ». Tu parles, ce gars avait autant d'amis que moi de cheveux blancs. Mais la boue de Luvnel n'avait aucune propriété thérapeutique. Décidément, plus tôt je quittais cet endroit... et maudit fut le chef qui m'y avait envoyé. Je décidai que j'avais besoin de petites vacances. Au pire, je prétexterai avoir suivi une piste, sans résultat.


Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Ven 9 Mai 2014 - 23:15, édité 1 fois
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La fuite. Art ancestral et principale technique d’Edward, donc la mienne vu l’instant. Le malaise d’être ainsi poursuivi se lit sur mon visage alors que je prends mes jambes à mon cou sans même attendre la princesse sorti de son château, enfin, la rose louche sorti de chez Pinky. Louche, oui c’est le mot et la suite va me donner raison, mais pour l’instant, place à la course. Le pas nonchalant, seul mes orteils et la plante de mes pieds touchent le sol, mais au grand jamais mon talon.

Un peu comme si quelqu’un cherchait à se déplacer sans faire le moindre bruit, mais aussi vite que possible. Ajouté à cela un corps qui ne file pas droit, mais qui tangue comme s’il se trouvait sur le pont d’un navire prit dans la houle, touillé un peu le tout et enfin, enfin, vous arriverez à vous faire une petite idée sur sa fuite en avant. Quelques pas et là voilà qui s’agite encore, moi qui la pensait plus réservée, il n’en est rien. C’est une bonne chose qu’elle tente toutefois de se battre contre ce type d’énergumènes, dommage qu’elle ne l’est pas fait avant, avant qu’on ne m’abîme par exemple.

J’évite la furie alors qu’elle envoie son poing tout droit vers un de ceux qui tentaient de nous barrer le chemin. L’homme virevolte jusqu’à des caisses qui semblaient servir de maison de fortune à des miséreux. Je m’excuse auprès d’eux non sans lancer une pièce pour le dédommagement. Puis, je la regarde en écarquillant des yeux, car sa force semble être singulière. Me reprenant je lui réponds alors :

Bien sûr que je pourrais les battre facilement ! J’ai juste une sainte horreur de la violence d’une part et je n’ai pas de temps à perdre d’autre part.

Plusieurs mètres plus tard, alors que je montre déjà des signes de fatigue, nous voici sorti de la venelle pour arriver en déambulant non loin d’un ponton que nous empruntons. Les torches disséminées tout le long éclaire nos personnes tandis que nos ombres dansent sur la structure en bois qui grince sous nos pas. Je marche à présent plus que je ne cours, un point de côté m’oblige à me tenir le flanc droit et tandis que je l’observe, je prends une nouvelle fois la parole :

Un terrain d’entente vous dite ? Oui pourquoi pas ! Parlons-en à bord de mon vaisseau.

Là, vaguement, je désigne mon navire. Puissant, rapide, un monstre des mers dans toute sa splendeur et tandis que la miss observe le galion qui quitte le port l’air incrédule ou presque, je lui fais remarquer qu’il ne s’agit nullement de celui-ci, mais du rafiot plus bas qui a plus l’air d’une barque en fin de vie. Cependant pour moi il avait du mérite, car malgré son bois miteux il ne présentait encore aucun trou dans sa coque, au moins nous serions au sec.

A bord ! C’est mon moyen de quitter cette île !

Sans attendre, je défais le cordage qui retient mon serviteur à quai. Hélas, des coups de feu retentissent, les bougres, ils ne savent pas quand s’arrêter. Tandis que je déploie la toile de la seule voile déchirée, bien entendu, j’en profite pour désigner à ma nouvelle complice une pétoire à l’arrière. Un vieux mousquet qui ne tire plus droit, mais qui devrait faire l’affaire.

Ne les tuez pas ! Je ne veux pas être recherché pour avoir participé à ça, gardez les juste en respect le temps de ne plus être sous leur feu….AH !

Une balle se loge sur le petit mat de fortune, vite je me planque derrière elle en pagayant aussi vite que possible. Lentement nous nous éloignons pour nous rapprocher du galion.
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Je ne pensais pas tomber plus bas que Chez Pinkie, mais apparemment « Edward » avait le chic pour relever les défis les plus inopinés. La barque qu'il me présenta comme était son vaisseau me donna envie de rire. Il pensait réellement que ce machin allait traverser les eaux entre ici et sa destination, quoi qu'elle fût ? Oui, ce n'était pas Grand Line, mais les monstres marins, ça existait ici aussi. Et en tant que personne ayant ingéré un fruit du démon, j'avais un rapport avec l'eau salée de moins cordial.

- « J'espère réellement pour toi que ceci est un test,Ed - tu permets que je t'appelle Ed, hein? Ou alors que les apparences sont trompeuses, car il est hors de question que je me noie. » Si nous devions couler, je me savais capable de dépatouiller. J'étais capable de voler, en forme animale ou hybride, et le geppo me permettait également de garder les pieds au sec. Puis il me tendit une arme à feu dans l'espoir que je fisse quelque chose d'intelligent. Comme quoi, il n'avait pas encore pris la juste mesure de mon personnage.
Puisqu'il m'avait dit détester la violence, j'allais donc m'amuser à être le plus bourrine possible. Ça ne pouvait de surcroît que valider mon identité de chasseuse de primes. Je rejetai donc son arme au fond de la barque où miracle, elle ne se déclencha pas, et je frappai le ponton d'un coup de jambe appuyé. Le bois mouillé et vermoulu éclata en mille et un morceaux, tandis qu'une sorte de lame remontait l'assemblage de bois dans sa longueur, jusqu'à la pierre des quais, où elle se fracassa avec une gerbe d'eau de mer.
- « Et voilà, plus personne peut nous poursuivre. Et reconstruire ce truc ? Un acte de salubrité public en plus d'être l'occasion d'offrir un job à un péquenaud local. Quand à être primé pour avoir dégommer trois crapules locales... Aucune chance. M'enfin... »

Et d'un haussement d'épaules fatalistes, je montai à bord, m'installant confortablement sur le petit banc, sans montrer la moindre tentative de l'aider à ramer.
- « Et maintenant, ô vaillant capitaine ? Jusqu'où notre fougueuse monture de bois nous portera-t-elle ? Peut-être pourrions-nous demander à ce galion, ou à un bâtiment plus équipé pour la traversée, de nous prêter assistance ? A moins que notre destination soit à portée de main ? En gros, je n'ai pas trop confiance en cette coque de noix, et j'aimerais savoir où nous allons, pourquoi, et ce que nous sommes susceptibles de trouver.  »
Et je plantai mon regard dans le sien sur la dernière partie. Hors de question de le laisser me baratiner et de le laisser m'embarquer – littéralement parlant – dans je ne savais trop quoi.
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J’étais là, accusant le coup que venait de porter la furie. Oui, c’était décidément une furie, une brute épaisse cachée derrière un minois si délicat et naturelle que ça en était presque effrayant. Je la regardais, incrédule l’espace d’un instant avant de sourire de nouveau. Mes pas me mènent jusqu’à l’avant de la barque, là,  je recommence à pagayer avec toute la brasse que me permet la longue hampe de la rame. La barque file en direction du vaisseau et curieusement elle semble bien plus stable qu’elle n’en a l’air. L’embarcation de fortune se fraye un passage sur l’onde glacé des eaux et tandis que je redouble d’effort en pagayant, je distingue à présent un lourd cordage attaché à une poutre de bois qui flotte à la surface.

Croulant alors sous l’effet de la fatigue après cet effort impensable, voici que je me retourne et m’assoit tout en m’épongeant le front avec un mouchoir de fortune que je dissimulais jusqu’alors dans le revers de sa veste. Là je souris doucement tandis que la barque était à présent harnacher au cordage tiré par le galion qui s’enfonçait toujours plus loin vers le large. La nuit a revêtu sa plus belle parure d’étoile et tandis que je me relève pour observer le ciel, j’écoute les innombrables questions de celle qui n’a pas hésité à me suivre dans cette aventure. Après l’avoir entendu, je posais mes yeux sur elle. C’était une femme plutôt intrigante et ayant un goût plus que prononcé pour les rixes. Toussotant pour prendre de la voix, je lui répondis alors.

Nous poursuivons sans doute une chimère et sommes à la recherche d’un lieu, d’un endroit où se trouverait une chose qui aurait les propriétés que je recherche, un remède unique dont il me faut m’approprier. J’ai mis la main sur une note faisant mention de cela et sur cette note figure le patron d’une carte bien plus conséquente et qui indique le lieu que je recherche. Malheureusement je ne suis pas le seul à être en quête de ce remède. D’autres le sont comme ce richissime collectionneur, Ballian.
Un homme autrefois fort bien portant et qui n’est plus aujourd’hui que l’ombre de celui qu’il a été. Pour éviter de penser au mal qui le ronge, il organise fréquemment des bals et des représentations. Son plus grand faible fut les femmes et il le paye aujourd’hui. Toutefois, il ne peut se priver de leur compagnie. Une dénommé Marie doit justement danser pour lui ce soir, on l’a dit forte habile et délicieusement belle. Quoi qu’il en soit, nous allons profiter de ce moment pour dérober à Ballian un autre morceau de la carte qu’il garde précieusement dans ses quartiers qu’il ne quitte que pour assister à des représentations.
Vous semblez être une personne intéressée, quant à moi, je suis intéressant. Voilà pourquoi je vous offrirais une forte somme si vous me prêter main forte. J’espérais trouver d’autres complices dans mon larcin, malheureusement il n’y a que nous et un usurpateur que j’ai payé très largement pour nous permettre de mener cette opération à bien.


Lui tournant alors le dos, je pris sur moi de tirer sur le cordage pour nous rapprocher, lentement mais surement du galion.

Etes-vous avec moi gente demoiselle ?

Après un temps certain pour ne pas dire un certain temps, la barque toucha enfin le galion. Il fallait faire attention à ne pas attirer l’attention des gardes qui rodaient sur le pont supérieur. Tandis que je grimpais sur le long du cordage, j’observais derrière moi la ‘douce brute’ opérer de la même façon, mais avec d’avantage d’habileté. Nous venions d’entrer dans l’une des nombreuses chambres présentes à l’arrière. Là attendais notre allié au-dedans. Un homme, ou une partie tout du moins. Chétif et timide aux premiers abords, mais qui se révélait être un esprit singulier et fourbe quand il le fallait. Il avait pris l’identité de l’agent de Marie quand ce dernier avait refusé l’offre de Ballian.

C’était là une occasion rêvé de pouvoir monter à bord en prétextant être celui qu’il n’était pas. Il a d’abord écrit une lettre pour annoncer sa venue et celle de sa protégée. D’ailleurs, la robe gisait sur le lit, elle était de toute beauté. La pièce dans laquelle nous nous trouvions était aussi de qualité. Notre hôte avait décidément les moyens. Alors que j’échangeais des paroles avec Louis l’usurpateur, j’indiquais à Shainess la robe en lui souriant comme si j’avais une idée derrière la tête.
Lorsqu’elle comprit où je voulais en venir, je la rassurais en lui jetant un regard hautain et un brin amusé.

Non, cette robe est décidément faite pour moi.

Je m’en saisis afin de m’en habiller dans une petite pièce prévu à cet effet. Pendant ce temps, Louis briefait la ‘douce-brute’ sur le rôle qu’elle aurait à jouer. Elle devait, en effet, pénétrer dans les appartements de Ballian et lui dérober une carte pareille à nulle autre. Aussi sombre que l’ébène avec des esquisses d’un rouge singulier dessus. Louis lui montra d’ailleurs le morceau qui était en notre possession, après quoi je sortis de la pièce. Pouponné de la tête aux pieds, un rouge carmin habillait mes lèvres tandis que le noir accentuait mon regard. Ma poitrine prononcée avait été rembourré pour l’occasion et pour donner le change. Une vraie princesse aux souliers vernis, Marie n’avait qu’à bien se tenir, Edward allait lui voler la vedette pour cette nuit. Alors que je récupérais la carte que tenais jusqu’alors Louis, nous pouvions à présent nous séparer pour mener notre plan à bien :

Je distrairais les convives et le maitre des lieux avec Louis tandis que toi Shainess, tu te glisseras dans les appartements de Ballian pour lui prendre ce qui doit me revenir. Essaye de ne pas te faire voir ni prendre. Si cela devait tourner mal, sauve-toi. Allez, en avant…
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Edward avait le chic pour te complimenter et t'insulter en même temps. J'étrécis les yeux, le sondant, cherchant à savoir si le mélange des mots n'avait été que fortuit ou s'il cachait la volonté manifeste de se jouer de moi, pendant que sur son visage s'affichait une expression béate d'angelot benêt.
Il se perdait en des circonvolutions de vocabulaire et d'effets de manche. Si c'était un rôle, il se pourrait que je fusse en train d'assister à ce que, jamais ô grand jamais, je n'avouerais s'agir d'une prestation de haute voltige. Je serais alors bien trop jalouse pour être de bonne foi. Pas un geste, pas une intention hors sujet. J'avais devant moi un précieux ridicule qui comme Jourdain devant Dorimène ou Harpagon devant un sou se plaisait à sa propre vision du monde, à la poursuite d'un remède imaginaire.

Car pas l'instant d'un moment, je ne crus à cette histoire. Que la carte fut vraie ou non ou qu'il s'agisse réellement du but de mon compagnon, je ne validais pas l'existence d'un médicament miracle. Il ne restait plus beaucoup de poésie et de magie dans ce monde qui se mourrait. La science d'un côté, le fait accompli de l'autre. Qu'importe les raisons pour la génération d'un fruit du démon à tel ou tel endroit. Ils étaient, et c'était bien ça leur malédiction. Ah, bien malheureux que de naître dans un monde où rien n'a de sens. Le cynisme était la seule réponse raisonnable aux bouffonneries de l'humanité.

- « Je te suis, tant que j'y trouverai un intérêt. Trompe-toi ou pire, trompe-moi, et tu regretteras de ne pas être derrière moi. » Si avec ça, il n'avait pas compris que je n'étais qu'une mercenaire... Après tout, m'avait-il fait signer un contrat ? Versé une avance ? Non, j'étais là de mon plein grès, et je n'étais tenue qu'à mon honneur. J'avais en effet signalé que je voyais un bénéfice à notre association. Mais comme dans tout pantomime, mes moues ne remplissaient rien, ni main ni bourse et de toutes les façons, de l'honneur, je n'en avais pas. Enfin, plus beaucoup. Et Edward ne méritait pas que j'en dépensasse. C'était à lui de faire ses preuves...

Le laissant se dépatouiller avec ses rames, ses cordes, son ascension, son aventure, je lui suivis docilement, comme un spectateur vivant une immersion théâtrale d'un autre genre. Puis il me parut devenir un gamin devant une devanture de magasin de bonbons, les yeux émerveillés, déjà trop shooté au sucre, tandis qu'il s'envolait déjà vers d'autres aventures. J'étais bien plus captivée par ses mimiques que par l'histoire qu'il tentait de me vendre. Non décidément, je n'arrivais pas à savoir s'il était réellement illuminé ou s'il se foutait de moi.

- « Cette couleur ne m'irait pas. Et ce n'est pas ma taille. » fis-je en haussant les épaules devant sa mine minaude. Il pensait me prendre à contre-pieds avec son plan ? Il voulait jouer à la fille ? Hé bien, je te laisse la place. L'idée de me promener devant une pourriture en état de décomposition avancée, tout en roucoulant et jouant les évaporées, ce n'était pas ce que j'allais une partie de plaisir. J'étais bien contente d'être en charge de la fouille.
- « Je suppose que le point de rendez-vous est ici, dans une heure ? A moins que la barque ne fut l'option préférée ? »
Allions-nous jouer nos classiques, acte II scène 1, et apparaît le héros ? Ou allions-nous finalement agir comme des professionnels ? Même ma paranoïa n'arrivait pas à suivre et à se dire que tout cela n'était qu'une mise en scène, qu'à un moment donné, une teinture allait tomber pour dévoiler une foule hilare clamant un « surpriiiiise ! ». C'était comme un rêve. Un rêve étrange, qui me faisait me questionner sur les ingrédients utilisés pour le dîner. Avais-je été droguée à l'insu de mon plein grès.

- « Allez-y d'abord, je vais attendre que le maximum de personnes soit attiré dehors pour le... show... » Edwardette était un cliché sur patte. Sa robe était de confection moyenne : si les tissus étaient beau, l'assemblage était approximatif et toute femme digne du monde savait qu'on ne mélangeait jamais mousseline et dentelle. Le rouge sur les lèvres de Nenette tendait vers le pétassouille et je ne pouvais m'empêcher de penser que quand on ne savait pas marcher avec des talons, on s'abstenait. Ceci dit, je comprenais mieux pourquoi Edward avait cru bon aller au Pinkie pour trouver des acolytes.
L'écho de leur pas était retombé. Je me transformai alors en forme animale, et je me mis à fureter dans les coursives étroites, voletant d'ombre en ombre. Il y avait peu de matelots, mais la configuration des lieux était telle que ce petit nombre permettait de couvrir un bon périmètre. Heureusement les flonflons de rires gras et de musiques populaires qui descendaient à travers les écoutilles étouffaient les sons les plus immédiats.

En tant que fille de Marine, j'avais mis les pieds sur un nombre certain de bâtiments. La géographie d'un galion ne devait pas m'être inconnue. Pourtant, les deux portes que derrière lesquelles je me faufilai, persuadée de tomber dans la cabine principale puisque j'étais à la poupe, m'offrirent la vision d'une collection de balais qui pourraient servir plus et de boites de conserve qui pourraient se passer d'utilisation. Étrange. Ce Billian aurait-il refait faire la disposition des lieux pour planquer la porte de sa chambre ? Bah, que m'importait. Galion en planches de bois Vs Papillon de petite taille. Round 1 gagné par KO par le papillon.
Bon, j'avais des éraflures un peu partout et à mon avis, des « bleus » à venir, et j'avais perdu un temps assez précieux. Mais j'avais réussi !!! Et puis, la bonne chose à considérer dans tout ça, c'était que Billian comptant tellement sur le côté introuvable de ses quartiers, laissait ses affaires traîner un peu partout. A tel point que j'avais l'impression qu'un cambrioleur était déjà passé avant moi. Un tel désordre ne pouvait avoir de sens... je connaissais certaines personnes qui vivaient dans un tel capharnaüm qu'une chatte n'y aurait trouvé ses petits ; mais eux savaient parfaitement l'emplacement de chaque chose. Billian n'était clairement pas de ces gens-là.
La fouille du bureau ne donna rien, et l'expédition sous le lit me ramena des moutons, des chaussettes et bien plus que je ne le voudrais, mais pas de carte. Restaient les coffres de rangements et les bibliothèques, avant de penser à une cachette secrète. Une recherche méticuleuse me posa pourtant devant cette option. Voyons voir, que savais-je du mécréant qui agonisait dans ses lieux ? Un richissime goûtant aux joies du rosé de la cuisse, m'avait dit Ed. Alors, je m'avançais vers la statue de bois sculptée, intégrée au montant de la cabine, comme un proue d'où jaillirait une naïade peu farouche à l’œil. Celle-ci n'avait froid ni yeux ni aux seins, vu son dévoilé, et après avoir tripoté les rondeurs de séquoia, j'entendis un déclic. Une sorte de tiroir secret, dépassant à peine les moulures, parfaitement intégré à la scène de guerre nautique gravée dans le pan.
Et parmi plusieurs papiers et objets, la fameuse carte.

Le reste aurait pu être une partie de plaisir, si je savais comment revenir au point de rendez-vos sans me perdre. A défaut de génie, j'avais le bon sens pour moi, et j'endurai de nouveaux tortillements papillonaires avant de retrouver la liberté.
Sauf qu'un papillon, ça n'a pas forcément le sens de l'observation. Et encore moins celui de l'orientation. J'étais dans un environnement inconnu, au beau milieu de l'océan. Le dépaysement et la menace aqueuse saline me brouillaient l'esprit et au bout d'un moment, je dus reprendre forme humain, sous peine d'être prise de folie papillon et de me précipiter vers la torche la plus proche. Quand on était un zoan, les émotions étaient traîtres, et en cas de stress important, elles tendaient vers les instincts les plus primaires.
Ce fut donc sur mes deux pieds que je continuai à fureter, à la recherche de la cabine.
- « Hé vous !!! »
- « Ouiiiii ? » fis-je d'une voix innocente à la réponse à l'interjection rugueuse.
- « Qui vous êtes et qu'est-ce que vous faites là ? »
- « Hé ben... je … je... Je suis perdue, naturellement. Je vous donnais peut-être une autre impression ? »
- « Et pourquoi vous êtes perdues, hein ? Les invités ne sont pas admis sous le pont. »
- « Mais je ne suis pas une invitée !!! Je suis la dame de compagnie de Miss Marie, voyons ! » Je jouais la carte de l'indignation.
- « Ah ouais ? Une dame de compagnie ? »
- « Naturellement.Vous ne pensez pas qu'elle s'habille, se coiffe et se maquille toute seule, peut-être ? Mon art, c'est ce qui la rend si belle !!!! »
- « Ouais, ben, la beauté, elle est en haut, et vous y allez aussi ! »
Il me prit le bras et me poussa sans trop de ménagement. Bien entendu, j'aurais pu me débarrasser de lui d'un geste, mais je ne voulais pas attirer l'attention sur moi, maintenant qu'il m'avait vu. Et je ne voulais pas être fouillée alors que j'avais la carte en ma possession. Donc j'obéis. De toutes les façons, une fois sur le pont supérieur, s'enfuir tous ensemble devenait carrément facile.
Enfin, c'était ce que je pensais à ce moment...


Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Lun 4 Aoû 2014 - 22:16, édité 1 fois
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La scène était plongée dans le noir quant à la salle, elle était recouverte d’un voile de silence. De ceux qui annoncent l’arrivée d’une tempête ou d’une grande catastrophe à venir. Le souffle court, nombre de convives avait fait le déplacement simplement pour assister à ce spectacle avec des yeux plein d’envies prêt à dévorer tout ce qui se déroulera sur la scène. Là, des torches disséminées habilement s’embrasèrent soudainement tandis qu’une fumée dense envahissait la salle. Soudain, la fumée se dissipa alors qu’un halo bleuté était tombé du ciel pour l’éclairé elle, Marie.

Drapé d’une robe à la fois subtile et aguichante, celle-ci ne montrait rien, mais suggérait tout. Après quelques pas sur la scène pour faire monter la température, voilà qu’on lui jetait déjà des roses, des promesses et d’autres paroles, parfois dégradantes.  Toutefois, elle avait ce qu’elle était venue chercher : l’attention de la foule. Le brouhaha devint à nouveau silence lorsqu’elle dégaina ses sabres jumeaux. Maniant l’acier comme elle manipulait la foule, la belle esquissait des gestes à la fois raffinés et mortelles tout en tournoyant sur la scène. Elle ne ravissait pas les vies, mais les cœurs. Conquis et admiratif, la beauté était plus que jamais le centre d’attraction et la foule n’avait d’yeux que pour elle. Le feu des torches embellissait l’acier des lames qui virevoltait au gré de ses envies, de ses esquisses et de ses caprices.

Comme un fruit juteux dont on déshabille la peau pour y croquer à pleine dent, la belle se dépossédait lentement de son vêtement qu’elle tailladait parfois entre deux poussées d’acclamation des convives. Alors qu’il ne restait rien ou presque, que le dernier voile de mensonge recouvrait encore la vérité, le halo de lumière s’était subitement éteint et avec lui, les torches s’éteignirent pour ne laisser place qu’à une obscurité totale. Les applaudissements fusaient de toutes parts. L’on entendait les riches invités acclamer le nom de Marie et de Ballian leur hôte de la soirée. Celui-ci se félicitait lui-même d’avoir eu le bon goût de mettre en place cette délicieuse entrée en la matière. Le vil se léchait les babines dans l’ombre, gageons qu’il se réservait la nuit pour retirer le dernier voile de la belle, fourbe et pervers…

Le noir régnait donc dans la grande salle. Là, dans un recoin de son esprit, le jeune agent qui avait pris la place de Marie repensait au début de cette escapade. A cette île où il avait failli y rester, mais qui l’avait endurcit. Il repensait à cet instant sur la plage, à ce fragment d’éternité alors qu’il était plongé dans une solitude sans fin. Puis les vagues avait conduit cette bouteille sur le rivage avec à l’intérieur, quelques mots couchés sur un papier usé. Des dernières paroles sans doute suggérant un remède aux maux. S’il avait souri bêtement en éloignant le papier, il avait cependant continué à le fixer en se disant ‘Et si c’était vrai ?’ Le désespoir nous pousse à accomplir les choses les plus insensées, mais s’il retournait auprès de sa bien aimé sans avoir essayé, il n’aurait pu porter le regard sur elle en lui confiant qu’il avait tout entreprit.

On peut mentir à beaucoup de monde et il était fort habile pour ça. Oui, on peut mentir à la terre entière, mais jamais à soit même. Rien n’était sûr ici-bas, rien n’était certain et pour toujours. Non, la seule certitude était que tout était possible sur l’immensité des eaux abyssales. Tout pouvait être accompli et l’histoire l’avait démontré à de nombreuses occasions.

Alors, il s’était mis à espérer, à se répéter que cela pouvait être vrai jusqu’à finalement croire aux mots écrits tant et si bien qu’il s’était même convaincu lui-même en ajoutant à l’histoire griffonné quelques passages né de son esprit pour crédibiliser le tout. La folie n’était plus loin, il en avait conscience, mais n’y prêtait pas plus d’attention. Tout ce qui comptait à présent était de retrouver les autres fragments de la carte. Il se revoyait effectuer des recherches et détourner les moyens formidables du gouvernement pour arriver à ses fins. Cependant sa fonction ne lui permettait pas plus et seul, il ne se croyait pas capable d’y arriver. Voici pourquoi il était entré dans cette taverne alors que tout le poussait à ne pas y mettre les pieds. Il cherchait à enrôler des canailles qui détourneraient l’attention, des sbires qu’il paierait ou non pour lui prêter main forte sans que la plus puissante organisation du monde n’est vent de ce qu’il tramait.

Et là, dans les travers de ce monde sordide il fit une rencontre des plus inattendus. Celle d’une fille à la chevelure unique. Celle d’une brute tapis sous les traits d’une douce princesse. Le ciel était décidément de son côté. Il avait entreprit de poursuivre une chimère, il avait outrepassé ses prérogatives en se maudissant et le voici qui avait trouvé sur son chemin la plus improbable des aides. Comme une fleur qui avait poussée parmi les ronces, comme une rose qui avait trouvé vie au milieu d’une terre stérile et aride sous les feux d’un soleil impitoyable : il l’avait trouvé, elle. Certes, leur rencontre ne s’était pas déroulé de la plus belle des manières, mais elle eut quand même lieu.

###


De retour dans le monde des vivants, la lumière était revenue sur la grande salle qui, au final, n’avait été plongé dans le noir qu’une poignée de secondes. Je m’étais éloigné à vive allure de la scène, mais quelque chose clochait, Louis n’était pas là. Selon le plan, il était censé me rejoindre avec Shaïness après le spectacle, mais voici qu’il était introuvable. Me rendant dans les loges pour me changer, j’avais entendu des pas lourd se diriger vers moi. Troquant ma loge pour une pièce adjacente, j’avais pu entendre Louis s’adresser aux hommes de main de Ballian.

Il n’est pas loin je vous jure, il faut me croire ! Marie n’est jamais venue, Edward est venu voler sa seigneurie, il est accompagné en plus!

La ferme avorton ! Il est où ton Edward, hein ?!

Je… Il doit être sur le pont supérieur ou dans la cabine par laquelle il était entré! Allons-y !

Le traître. Voilà ce que c’était que de travailler dans l’ombre et sans l’appui du gouvernement. J’avais trouvé Louis un peu à la va vite, un peu trop visiblement. La barque comme seul moyen d’extraction avait dû être compromise. Le plan était parfait, enfin, il l’était pour le temps qui m’était imparti. Tout n’était pas rose, mais la rose justement, ils ne l’avaient pas trouvé, pas encore.
Aussi, ils ignoraient à quoi je ressemblais vraiment. Un chapeau venant habiller ma tête et recouvrir mes cheveux long placés au-dessus et le tour était joué. Sortant par la baie vitrée du galion, j’avais coupé au plus court pour pouvoir la rejoindre et l’alerter, mais elle n’était pas dans la pièce où nous avions échafaudé notre plan. Ou pouvait-elle bien être ? Tout sauf le pont supérieur, c’est ce que j’espérais alors que moi aussi, je ne devais pas rester là sous peine de me faire avoir par Louis qui devait approcher…
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L'avantage des soirées à ronflonflons, c'était que la présence de ce beau monde exigeait un certain niveau de service. Et amener une potentielle intruse en la tenant par la peau du cou – dans mon cas, le bras – en l'accusant de tous les maux, ce n'était juste pas class. Ballian ne pouvait pas se permettre une telle scène qui marquerait d'infamie son nom. Ses sbires l'avaient très bien compris, aussi je fus tirée sur le pont et stockée sous bonne garde dans un recoin pendant qu'un sbire-sous-chef allait faire son rapport à un sbire-chef. Pendant ce temps, je ne résistai pas. Enfin, pas physiquement. Je protestai de mon innocence, du bien-fondé de ma présence en bas en tant que camériste de Marie. Pendant ce temps, j'avais scanné le pont, à la recherche de.... mais de quoi ? Je n'en avais aucune idée. Edwardette sûrement. Un moyen de s'enfuir, incontestablement. La meilleure façon de tout foutre en l'air, assurément. C'était enivrant, cette sensation de liberté. Je n'étais redevable de rien. Edward ne m'avait rien payé, juste promis une potentielle récompense. Et encore, nous n'avions pas discuté tarif. Donc, même si cette mission devait se transformer en fiasco total, tant que je ne douillais pas, je m'en fichais totalement. Et c'était un nectar divin qui faisait bouillir mon sang, à l'idée de pouvoir faire de mon mieux – ou de mon pire – sans me soucier des conséquences.
Forcément, si j'avais su qu'Edward était en fait Sorrento et CP, j'aurais rangé illico mon exaltation boostée à l'adrénaline. Mais si je pouvais voir le futur, je peux vous assurer que ma vie aurait été bien différente....

Bref, je protestai mollement, comme une bonne petite civile l'aurait fait, me débattant juste ce qu'il fallait pour ne pas être suspecte, quand je sentis le vent tourner. Le sous-sbire avait fait son rapport et le sbire-en-chef après avoir donné un premier ordre, rattrapa in extremis son homme d'équipage pour lui donner de nouvelles instructions. Le regard qu'il me lança valait tous les discours et au moment où nos yeux se croisèrent, ce fut le début de la fin. Sbire peut-être mais pas si bête. Il sut que je venais de lire sur son visage que mon destin avait été scellé. Comment avais-je été démasquée, je ne le savais pas, mais la dureté nouvelle dans la crispation de la mâchoire d'un homme qui n'était pas un enfant de cœur était signe suffisamment éloquent pour moi. Le truc, c'était que j'étais habituée à avoir affaire à des débutants. Mon sentiment de toute-puissance avait été ma perte car tout comme il avait été un livre ouvert devant moi, je venais de trahir les replis de mon âme. Je me serais tatouée une cible sur le front que cela n'aurait pas changé beaucoup à la situation.

Ce n'était que l'affaire d'un moment avant que le chaos n'éclatât. C'était exactement ce à quoi j'avais aspiré l'instant d'avant, et il n'en fallut pas plus pour que je réalisasse que ce n'était juste « pas une bonne idée ». Si la réponse à tout se trouvait dans la liberté égoïste, nous vivrions dans un monde de pirates. Ah, les pirates ! Sales engeances que ces types là. En plus de leur propre déchéance, ils avaient semé les graines de ce qui allait devenir la peste de notre monde : le Gouvernement Mondial, à travers l'union de pays fatigués de se faire harceler par une bande de malfaiteurs embarqués. En l’occurrence, sur le pont de ce navire, ce n'était pas ce concept qui s'imposa à moi. C'était le fait qu'il y avait sûrement des innocents dans la foule qui se pressait autour des tables. Les invités de Bellian ne méritaient pas de mourir pour s'être liés à la mauvaise personne. Si je les déclarais coupable, alors je devrais retourner ma lame contre ma propre famille, puisque mon père et mes frères avaient, sous l'uniforme Marine, des liens forts avec l'Ennemi.

Et puis, je n'avais pas de nouvelle d'Edward. Il avait pu me trahir. Ce qui aurait été bien stupide de sa part, puisque j'avais la partie de carte qu'il recherchait. Pour le moment, je n'avais pas été fouillée. Mais encore une fois, c'était clairement dans les intentions du chef-sbire qui fendait la foule vers moi. Une avance pas très discrète, et les invités sur son passage s'écartaient. Donc, j'allais assumer qu'Ed était encore de mon côté. Enfin du sien. La seconde où je lui tendrai cette carte, je pourrais savoir jusqu'où nous étions alliés. C'était donc dans son intérêt de faire quelque chose. Je ne pouvais pas savoir quoi. Je ne pouvais que compter sur moi-même. Hum.
L'image d'Edwardette me revint. Cette vision avait réussi à me scier. Pendant peut-être deux secondes je n'avais même pas respiré. Qui savait ce qu'Edward pouvait faire en deux secondes ? Qui savait ce que JE pouvais faire en deux secondes.
- « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY ! » meuglai-je de toute la force de mes poumons. Les gens autour de moi sursautèrent, le sbire qui me tenait le premier. A vrai dire, je me suis faite peur. Je ne savais pas que j'avais ça en moi !« OH PITIE, NE ME TUEZ PAS ! JE SUIS ENCORE SI JEUNE ! JE N'AI RIEN FAIT DE MAL, JE LE JURE !!! » continuai-je. Si j'avais été sur la scène, on aurait pu me confondre avec une actrice lyrique rejouant la scène clé de l'intrigue. « QU'AI-JE FAIT POUR MERITER UN TEL TRAITEMENT ? JE DEMEURE IMMOBILE, ET MON ÂME ABATTUE CEDE AU COUP QUI ME TUE !! »
La foule gronda. S'en prendre à une malheureuse n'était jamais une bonne idée. La torturer au point de vous casser les oreilles, les pieds et toute autre partie de votre anatomie, non plus. Un sentiment collectif s'empara des gens : quoi que vous lui fassiez, à la miss, vous allez arrêter, pour que ELLE, elle s'arrête.
Elle étant moi.

Sauf que... depuis quand je faisais ce qu'on attendait de moi ?
Du coup, je continuai à hululer. Et j'en profitai pour asséner un coup de coude en douce à mon garde du corps. Après, tout dépendait d'Edward. Il pouvait difficilement dire qu'il ne m'avait pas entendu. J'avais clairement signalé ma position, n'est-ce pas ?
Et là, la lumière fut.
J'avoue que ce ne fut pas très flagrant, jusqu'à l'embrasement soudain de la poupe. Je pense que c'est le vernis. C'est bien, ça donne un côté rutilant rustique. Et je pense sincèrement que le galion de Ballian n'était pas forcément fait pour naviguer. Par contre, niveau flambe... Je ne savais pas comment Edward s'était débrouillé. Il avait mis le feu aux planches. Mine de rien, il était né pour la scène.


[Et je te laisse conclure, avec bien entendu, le droit (l'obligation même ^^) de faire bouger Shaïness pour l'échappée sauvage!]


Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Mar 4 Nov 2014 - 18:23, édité 1 fois
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[Puisque Sorrento est passé dans le groupe des absents, je finis ce RP à ma sauce, en essayant au maximum de ne pas bloquer Sorrento s'il devait revenir, puisque la carte est relié à sa quête, à son gain. Shaïness n'était là que pour l'aventure.]

- « AU FEU ! AU FEU !! » repris-je d'une ardeur nouvelle. Tout autour de moi, mon changement de discours ne fut pas perçu immédiatement, puisque je n'avais pas vraiment changé de ton de voix. Ma peur, par contre, était autrement peur réelle. Je n'étais pas terrifiée ou paniquée. Non. Mais ça serait mentir si je disais être complètement à l'aise. Mine de rien, l'idée de sombrer dans l'eau, quand on a ingéré un fruit du démon, est tout sauf rassurante.
J'avais à tout moment la possibilité de m'échapper. Entre justement mon fruit et mes capacités, c'était presque un jeu d'enfant. Mais je n'oubliais pas que je sortais d'une mission plus ou moins secrète – comme toutes les missions CP, après tout – et qu'il ne serait pas bon de se faire repérer de façon aussi flagrante. On ne savait jamais qui pouvait connecter deux neurones dans son cerveau et faire le lien entre deux affaires complètement séparées. Les illuminations presque miraculeuses, ça existait.

Le reste des invités était moins discipliné que moi. Eux paniquèrent. Sans aucun problème.
- « AU FEU, AU FEU !!! » reprirent-ils tous en cœur en se précipitant vers la passerelle d'embarquement. Ou en l’occurrence, de désembarquement. Ça fit, comme on pouvait se l'imaginer, bouchon. La précipitation devint bousculade, alors que le feu prenait de l'ampleur. Les flammes léchaient l'arrière du navire avec avidité, et je sus que la cabine par laquelle nous étions arrivés n'était plus une sortie à envisager. Par ailleurs, j'imaginais facilement le feu en train de s'emparer de la corde reliant la petite embarcation au galion et vrouuuf, adieux barquette.
Profitant du chaos total, et puisque je m'étais libérée de l'homme qui devait me garder, je me mêlai à la foule qui se ruait vers la terre ferme. Utilisant à bon escient les bases de tekkai et de soru, je parvins à me frayer un chemin hors du navire en perdition. Une fois sur revenue sur les pontons, il ne me fut pas bien difficile d'esquiver pour plonger dans l'ombre et disparaître. La camériste éphémère venait de connaître son heure de gloire.

Transformée en papillon à qui personne ne prêtait attention vu la flambée phénoménale qui égayait maintenant le port de ce trou perdu – ça, on en parlera encore dans dix ans, vu que c'est ce qui se sera passé de plus marquant pour des générations à venir – je voletai ici et là, cherchant à repérer Edward. Trouver un type louche qui tentait de passer inaperçu, c'était encore dans mes moyens et je l'identifiai alors qu'il se tenait à l'écart de la foule, dans la pénombre projetée par la façade d'un bar chichement éclairé de l'intérieur. Ce n'était pas « Chez Pinkie », mais ça aurait pû l'air. La seule différence se situait dans le fait qu'en tant qu'établissement de front de mer, ce bauge devait maintenant une apparence d'honnête coupe-gorge. Surgissant hors de la nuit comme une Érinye, je me tins à ses côtés, attendant qu'il me remarquât.
- « Tenez....... » fis-je d'un ton laconique en lui glissant la carte. « C'était bien ce que vous cherchez, non ?... Bien. » répondis-je à son hochement silencieux qui suivit son déroulage de papier pour un examen sommaire. « Nous allons en rester là. J'ai des affaires qui se sont manifestées entre temps. » Ce n'était pas forcément un mensonge. Mon den-den de liaison avait peut-être un message pour moi. « Ce fut court, mais marrant. Si le Destin le veut, on se recroisera. »
Je replongeai dans les ombres, et disparus à jamais de cette île, et avec un peu de chance, de la vie de Sorrento.
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