- Il est bon de profiter d'un repos mérité après un dur labeur.
- Mais ... De quel labeur parlez-vous, madame ..?
- Silence, petite fille. Tu ne peux comprendre toute la pression qui repose sur mes frêles (mais élégantes) épaules.
La petite mousse, qui ne devait pas avoir plus de quinze ans, me regardait de ses grands yeux bleus, ne comprenant pas mes paroles. Pauvre petite, à l'intellect limité ... Je lui adressais un petit sourire bienveillant, alors que je battais l'air de mon éventail.
- Profite du soleil, de cette terrasse. Une fille du commun tel que toi n'aura pas toujours l'occasion d'être dans les Hauts Quartiers du Royaume de Saint Uréa. Tiens, dans ma grande mansuétude, je t'offre un sorbet aux fruits exotiques !
- Mansuéquoi ..?
Je fronçais les sourcils en la regardant. J'allais ouvrir les lèvres pour lui répondre, que je me souvenais qu'en fait, je n'avais aucune idée du sens de ce mot. Enfin, si, je le savais. Ma perfection me donne ce talent inouï de connaître tous les mots que ce monde abrite et leur sens ! C'est juste que là tout de suite, je ne me sentais d'humeur à lui expliquer.
- Qu'importe. Va donc profiter de la fraîcheur de ce met, précise bien au serveur que c'est la commandante d'élite Syla Uzas qui essuiera les frais.
La petite mousse, qui semblait ne pas y croire, se contentait de hocher la tête à plusieurs reprises en me remerciant, avant de foncer à l'intérieur du bâtiment réclamer le dessert adoré et adorable. Aaah ... Qu'il est bon d'être moi, je vous le dis, comme ça, sans hypocrisie aucune.
Je m'installais confortablement contre le dossier de ma chaise, soupirant d'aise. Aujourd'hui était une belle journée d'été. J'étais passée voir mes géniteurs, puis j'avais vagabondé dans les galeries marchandes les plus huppées du coin. J'avais glissé quelques mots à des connaissances qui me regardaient avec une jalousie à peine dissimulée (l'effet de l'uniforme, que voulez-vous) et m'était délectée des regards d'envie glissant sur mon look impeccable.
Aaah .... Cela dit, il restait une ombre sur ce tableau. Comme l'impression d'avoir oublié quelque chose. Mais ça ne devait être qu'une impression. Après tout, laisser sans surveillance ce pirate dangereux enfermé dans les geôles de mon navire ... Ça ne pouvait pas mal se passer.
N'est-ce pas ?
We come from the light [Ft. Kaitô]
Rares sont les temps des permissions du Cipher Pol, rares sont ces instants où flâneries et oisiveté deviennent l’espace de quelques jours l’affairement des agents les plus endurcis. Fallait bien reconnaître que le gouvernement savait foncièrement entretenir ses purs sang, on bénéficiait pour l’occasion des meilleurs services de remise en forme, de séjours complet en thalasso haut de gamme ainsi que de centres de loisirs dédiés aux membres les plus éminents du Cipher Pol. Tout un tas de petites attentions à nos égards qui ne nous laissait guère indifférent d’autant plus que toute cette prévenance s’opérait aux frais de la princesse. La plupart des agents n’avaient guère de famille, de proches à qui rendre visite et rejoignaient bien souvent de fait les fameux centres d’activités où la prise en charge 4 étoiles suffisait presque à leur faire oublier leur statut dans l’organisation.
De mon côté, j’utilisai cette perm’ pour me rendre dans un endroit qui me tenait à cœur, la perle de South Blue, un lieu magique qui forçait l’admiration : Les hauts quartiers de Saint-Urea. Autrefois, j’avais réalisé mes classes dans ce bastion réputé pour ses traditions militaires avant de me faire embrigader dans le Cipher Pol. Bien sûr, je n’étais pas du tout de la haute comme aime à rappeler la gente d’ici, je n’avais pas été nourri au lait des petits nobles bienpensants, tantôt odieux, tantôt pire, que comptaient l’illustre cité. Je n’étais qu’un de ces rares types qu’on croise mais dont on oublierait bien la venue dans la haute, un peu comme ces militaires pour qui on a des égards d’apparence mais qu’officieusement on méprise avec arrogance dés qu’ils ont le dos tourné. Des galeries marchandes, des fontaines monumentales de grès, aux rues scrupuleusement pavés où l’étalage de faste, de somptuosités en tous genres et de clinquant sont devenu l’apanage d’un mode de vie décomplexé. Ouais, les gens d’ici aimaient péter dans la soie, poser leurs gros derches sur du velours matelassé et se torcher avec du vison, mais le plus important étant que tout le monde sache et surtout entende lorsqu’un intel s’était fait le plaisir de lâcher un vent pour toute l’auguste assemblée. C’était les us et coutumes d’ici bas, l’ostentation comme principe de vie, le dédain des autres érigé comme garant de la cohésion entre nobles.
Je battais de la semelle l’auguste cité, je déambulais cà et là sans véritable intention, en avais profité pour faire quelques emplettes, quelques breloques de touristes que je rapporterai à mon retour pour offrir à mes supérieurs, pas pour l’attention non, pour mes émoluments et mon plan de carrière pardi. Les gradés aiment bien ce genre d’égards même si on ne se fait guère d’illusion sur le sort qu’il leur réserve. Toujours bon d’arroser les bonnes personnes, ca ouvre des portes et ca évite de s’en voir fermer, ca fait tisser du lien social et ca finit par se graver dans l’inconscient collectif, on aime bien le social au Cipher Pol.
Le soleil tape fort, je n’ai pas de couvre-chef et à mon âge ce ne serait pas raisonnable de poursuivre la vadrouille. Je finis par me jucher à la terrasse de l’un des salons de thé huppé, le genre où on met un point d’honneur à rester à angle droit comme si on vous avait juché un balai droit entre les deux pêches. Il y a des gens qui aiment, moi pas. Heureusement, je passe pas pour l’erreur statistique, il y a des gus normaux comme moi qui sont aussi attablés. 2 cafés au lait plus tard et tandis que je m’apprête à régler mon dû, et et je l’aperçois…mon cœur palpite, s’embrase d’un brasier insondable, mon âme saigne, ce qui me sert de prunelles s’humidifie instantanément et je dois retenir mes larmes tant la chose semble idyllique. Je suis happé par cette beauté sans faille, interminable, je deviens fébrile, tremblotant devant une telle démonstration de perfection et de symétrie. Aussi fais-je malencontreusement la tasse de café, laquelle se brise en mille et morceaux sur le pavé, son œil d’émeraude plonge dans le mien, comme si cette déesse des temps modernes expiait mon âme.
"Je...Hmmh"
De mon côté, j’utilisai cette perm’ pour me rendre dans un endroit qui me tenait à cœur, la perle de South Blue, un lieu magique qui forçait l’admiration : Les hauts quartiers de Saint-Urea. Autrefois, j’avais réalisé mes classes dans ce bastion réputé pour ses traditions militaires avant de me faire embrigader dans le Cipher Pol. Bien sûr, je n’étais pas du tout de la haute comme aime à rappeler la gente d’ici, je n’avais pas été nourri au lait des petits nobles bienpensants, tantôt odieux, tantôt pire, que comptaient l’illustre cité. Je n’étais qu’un de ces rares types qu’on croise mais dont on oublierait bien la venue dans la haute, un peu comme ces militaires pour qui on a des égards d’apparence mais qu’officieusement on méprise avec arrogance dés qu’ils ont le dos tourné. Des galeries marchandes, des fontaines monumentales de grès, aux rues scrupuleusement pavés où l’étalage de faste, de somptuosités en tous genres et de clinquant sont devenu l’apanage d’un mode de vie décomplexé. Ouais, les gens d’ici aimaient péter dans la soie, poser leurs gros derches sur du velours matelassé et se torcher avec du vison, mais le plus important étant que tout le monde sache et surtout entende lorsqu’un intel s’était fait le plaisir de lâcher un vent pour toute l’auguste assemblée. C’était les us et coutumes d’ici bas, l’ostentation comme principe de vie, le dédain des autres érigé comme garant de la cohésion entre nobles.
Je battais de la semelle l’auguste cité, je déambulais cà et là sans véritable intention, en avais profité pour faire quelques emplettes, quelques breloques de touristes que je rapporterai à mon retour pour offrir à mes supérieurs, pas pour l’attention non, pour mes émoluments et mon plan de carrière pardi. Les gradés aiment bien ce genre d’égards même si on ne se fait guère d’illusion sur le sort qu’il leur réserve. Toujours bon d’arroser les bonnes personnes, ca ouvre des portes et ca évite de s’en voir fermer, ca fait tisser du lien social et ca finit par se graver dans l’inconscient collectif, on aime bien le social au Cipher Pol.
Le soleil tape fort, je n’ai pas de couvre-chef et à mon âge ce ne serait pas raisonnable de poursuivre la vadrouille. Je finis par me jucher à la terrasse de l’un des salons de thé huppé, le genre où on met un point d’honneur à rester à angle droit comme si on vous avait juché un balai droit entre les deux pêches. Il y a des gens qui aiment, moi pas. Heureusement, je passe pas pour l’erreur statistique, il y a des gus normaux comme moi qui sont aussi attablés. 2 cafés au lait plus tard et tandis que je m’apprête à régler mon dû, et et je l’aperçois…mon cœur palpite, s’embrase d’un brasier insondable, mon âme saigne, ce qui me sert de prunelles s’humidifie instantanément et je dois retenir mes larmes tant la chose semble idyllique. Je suis happé par cette beauté sans faille, interminable, je deviens fébrile, tremblotant devant une telle démonstration de perfection et de symétrie. Aussi fais-je malencontreusement la tasse de café, laquelle se brise en mille et morceaux sur le pavé, son œil d’émeraude plonge dans le mien, comme si cette déesse des temps modernes expiait mon âme.
"Je...Hmmh"
Dernière édition par Atsuji Kaitô le Jeu 3 Avr 2014 - 14:43, édité 1 fois
Il y a les murmures, les bruits de pas, de portes qui s'ouvrent et se ferment, et lointain, très lointain, la rumeur de mouettes caquetant une ode au soleil. Une ode bien moche si je peux me permettre, mais bon, c'est pas leur faute : elles font ce qu'elles peuvent avec ce que la Nature leur a donné, soit pas grand-chose. Parce que, soyons sincères : Si les mouettes étaient nées avec les qualités divines qui sont les miennes, lorsqu'elles chanteraient, l'on entendrait les accord de piano et des sonates cristallins. Oui, oui, rien que ça. Mais voilà qu'un son inattendu résonne un peu trop près de mes illustres oreilles : Celui de verre qui se brise sauvagement contre un sol peu clément !
Je tourne la tête pour voir la source de la dissonance sonore : Une tasse de thé. A moins que ce soit de camomille. Et son propriétaire qui me regarde d'une drôle de manière. Je tique, passe ma main sur mes lèvres, histoire de nettoyer l'éventuel reste de crème fouetté qui aurait pu me souiller. Mais il n'y a rien, je crois. J'entends un son, alors qu'on se fixe. Il parle ? Ou il grogne ? La Déesse que je suis se trouve face à quelque chose de bien étonnant, croyez-moi ! Un homme bien intrigant, même si j'en ai vu plus, je suis une déesse après tout et rencontrer plein de gens est tout à fait normal. Quoi qu'il en soit, il faut que je fasse preuve de grandeur, après tout, il est un sujet parmi tant d'autres, un sujet qui mérite ma bienveillance.
- Vous portez vous bien, brave homme ? Vous avez le mine fiévreuse, un coup de soleil ? Sans nul doute, sans nul doute ... Laissez moi voir ça de plus près.
Je me redresse vivement, et m'avance devant lui, en une grande emjambée. Je plaque ma main sur son front, pour prendre la température. Mais en fait, j'ai l'impression que c'est tiéde, après tout, j'ai aucune formation en médecine (si ce n'est celle donnée par les livres pour enfants *Martine la médecine coiffeuse de poneys). Mais il est trop tard, trop tard pour aller en arrière. Une est une Déesse, elle ne peut perdre face. Et après tout, je sais parfaitement ce qu'il a.
- Ah. Je suis navrée, mais vous avez un cancer du sourcil. Si j'étais vous, je prendrai des infusions de lavande et romarin pour guérir tout ça avant que ça se gâte.
Je hochais la tête doucement, avant de lui adresser un sourire radieux (aidé en cela par ma dentition parfaite).
- Ne me remerciez pas, je ne fais que mon devoir !
La bonté d’âme de la demoiselle semblait sans bornes. Sa voix suave et mélodieuse distillait dans l’oreille un ode à l’admiration, à un émerveillement inouï, à une exaltation de la tempe qui, sur ses mots harmonieux et harmonique semblait découvrir la quintessence du plaisir. Sa silhouette voluptueuse, son innocence crédule, presque irréprochable la faisait briller de milles et uns feux. L’astre solaire, lui-même, semblait louer ses plus beaux rayons à cette magnificence inégalable, faisant reluire sur son armure dorée toute la beauté qui la caractérisait. Elle avait ce don pourtant si diabolique mais paradoxalement si angélique que possédaient certaines femmes, ce don de faire naître en quiconque viendrait à croiser leur chemin une dévotion frénétique. Mes membres ne répondaient plus en rien de manière rationnelle et cohérente, mon système nerveux lui-même était affecté par ce débordement d’émotions, j’en étais venu à bafouiller substantiellement devant cet être chimérique, ce monstre fabuleux dont elle devait être la réincarnation pour nous hanter, pauvres et chétifs mortels de notre condition et nous faire seulement percevoir le nectar sucré des dieux.
J’étais tout de même rassuré de remarquer que l’incarnation de Vénus sur terre provoquait le même effarement auprès de mes congénères ou tout du moins ceux qui étaient dotés de ce qu’il leur fallait pour être qualifié d’homme viril, comme votre preux et fidèle serviteur. Certains ne purent tout simplement que restèrent bouche bée, frappé par la béatitude miséricordieuse ayant illuminé leurs existences oisives. Manifestement éprouvé par l’apparition divine et l’annonciation quant à leurs rôles proéminents dans l’avènement de cette déesse en devenir. Fallait bien dire qu’elle en foutait plein les mirettes, sorte de haki des rois version beauté fatale, elle vous étale presto en bougeant simplement ses paupières et en esquissant un sourire sur son joli minois.
- Ne me remerciez pas, je ne fais que mon devoir !
Elle était aussi charmante qu’élégante, aussi sensuelle qu’intrigante, aussi séduisante que stupéfiante. Visiblement, je n’étais pas son type et peut être avait t’elle effectivement vu juste sur le cancer du sourcil qui finirait par m’affliger. Vestale du temps présent, oracle des temps futurs, je remerciais le très haut de m’avoir donné l’opportunité de croiser la route de son émissaire.
« Hé bien, je, je vous remercie charmante demoiselle. Il est rare de croiser pareille prévenance en ces hauts lieux. Je souhaiterais d’ailleurs vous… »
Un soldat vint bientôt interrompre la tirade enflammé que je m’apprêtais à livrer à la ravissante demoiselle. Une frustration à peine dissimulé m’envahit soudainement, j’étais sur le point de lui confier toute l’admiration qu’elle avait éveillée en mon moi profond et ce sombre idiot venait de gâcher toute la magie de cet instant rare et précieux.
« Capitaine, Capitaine ! Nous avons un problème avec le forban ! Il est rentré dans une rage noire et est parvenu à libérer quelque uns de ces camarades avant de gagner les faubourgs de la ville basse ! » Lui asséna t’il, littéralement essoufflé par la cavalcade qu’il venait de dévaler pour prévenir celle qui, selon toute apparence, était sa supérieure hiérarchique.
« Hmmh… »
Une capitaine de la marine…comme quoi la nature fait sensiblement bien les choses. La demoiselle devait avoir un charisme sans précédent sur le champ de bataille, une meneuse d’hommes comme la marine n’en compte que peu parmi ses rangs. Son leadership singulier, devait à lui seul, déplacer des montagnes et susciter l’effroi le plus insondable chez ses misérables ennemis ! J’étais certain qu’elle finirait tôt ou tard par être élevé au grade d’amiral, elle était venue au monde pour gouverner les hommes, tous ses fidèles, vers la félicité. Nous étions prédestinés à nous rencontrer et à vivre pareil évènement. Les aléas de l’existence sont autant d’occasions et de péripéties qui nous réservent bien d’audacieuses et de stupéfiantes surprises.
L’apercevant quelque peu perturbé par la nouvelle, je me propose instantanément de lui porter assistance.
« Laissez-moi donc vous prêter main forte, gente demoiselle. Châtier ses vauriens sera pour notre tandem une bagatelle dont nous nous enquerrons avec simplicité ! »
Par inadvertance, j’avais prononcé le mot tandem, évoquant un possible duo momentané entre nos 2 personnes. Une relation de coopération, d’interdépendance, une association éminente, une complicité entre nos 2 esprits partenaires, cimenté par la poursuite du même objectif, pourrait par la même voir le jour si elle venait à répondre par l’affirmative à mon débordement d’enthousiasme. Je pourrais de la même manière veiller à ce que l’énergumène et sa troupe n’osent poser sa paluche infectieuse sur ce joyau salvateur.
J’étais tout de même rassuré de remarquer que l’incarnation de Vénus sur terre provoquait le même effarement auprès de mes congénères ou tout du moins ceux qui étaient dotés de ce qu’il leur fallait pour être qualifié d’homme viril, comme votre preux et fidèle serviteur. Certains ne purent tout simplement que restèrent bouche bée, frappé par la béatitude miséricordieuse ayant illuminé leurs existences oisives. Manifestement éprouvé par l’apparition divine et l’annonciation quant à leurs rôles proéminents dans l’avènement de cette déesse en devenir. Fallait bien dire qu’elle en foutait plein les mirettes, sorte de haki des rois version beauté fatale, elle vous étale presto en bougeant simplement ses paupières et en esquissant un sourire sur son joli minois.
- Ne me remerciez pas, je ne fais que mon devoir !
Elle était aussi charmante qu’élégante, aussi sensuelle qu’intrigante, aussi séduisante que stupéfiante. Visiblement, je n’étais pas son type et peut être avait t’elle effectivement vu juste sur le cancer du sourcil qui finirait par m’affliger. Vestale du temps présent, oracle des temps futurs, je remerciais le très haut de m’avoir donné l’opportunité de croiser la route de son émissaire.
« Hé bien, je, je vous remercie charmante demoiselle. Il est rare de croiser pareille prévenance en ces hauts lieux. Je souhaiterais d’ailleurs vous… »
Un soldat vint bientôt interrompre la tirade enflammé que je m’apprêtais à livrer à la ravissante demoiselle. Une frustration à peine dissimulé m’envahit soudainement, j’étais sur le point de lui confier toute l’admiration qu’elle avait éveillée en mon moi profond et ce sombre idiot venait de gâcher toute la magie de cet instant rare et précieux.
« Capitaine, Capitaine ! Nous avons un problème avec le forban ! Il est rentré dans une rage noire et est parvenu à libérer quelque uns de ces camarades avant de gagner les faubourgs de la ville basse ! » Lui asséna t’il, littéralement essoufflé par la cavalcade qu’il venait de dévaler pour prévenir celle qui, selon toute apparence, était sa supérieure hiérarchique.
« Hmmh… »
Une capitaine de la marine…comme quoi la nature fait sensiblement bien les choses. La demoiselle devait avoir un charisme sans précédent sur le champ de bataille, une meneuse d’hommes comme la marine n’en compte que peu parmi ses rangs. Son leadership singulier, devait à lui seul, déplacer des montagnes et susciter l’effroi le plus insondable chez ses misérables ennemis ! J’étais certain qu’elle finirait tôt ou tard par être élevé au grade d’amiral, elle était venue au monde pour gouverner les hommes, tous ses fidèles, vers la félicité. Nous étions prédestinés à nous rencontrer et à vivre pareil évènement. Les aléas de l’existence sont autant d’occasions et de péripéties qui nous réservent bien d’audacieuses et de stupéfiantes surprises.
L’apercevant quelque peu perturbé par la nouvelle, je me propose instantanément de lui porter assistance.
« Laissez-moi donc vous prêter main forte, gente demoiselle. Châtier ses vauriens sera pour notre tandem une bagatelle dont nous nous enquerrons avec simplicité ! »
Par inadvertance, j’avais prononcé le mot tandem, évoquant un possible duo momentané entre nos 2 personnes. Une relation de coopération, d’interdépendance, une association éminente, une complicité entre nos 2 esprits partenaires, cimenté par la poursuite du même objectif, pourrait par la même voir le jour si elle venait à répondre par l’affirmative à mon débordement d’enthousiasme. Je pourrais de la même manière veiller à ce que l’énergumène et sa troupe n’osent poser sa paluche infectieuse sur ce joyau salvateur.