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Une journée avec une prêtresse


Hé Yarost, je crois que mes paturons de bestiau me manquent. La prise et l’essence de chaussettes. Tout. Je me sentais plus homme en bête, ça doit bien signifier quelque chose. Hé, tu m’écoutes ? [Qu’est-ce qu’il raconte…] Ah oui, tes loches en captent plus une maintenant qu’j’suis redevenu humain. J’sais pas laquelle des formes fiche le plus la trouille. Sincèrement. Ça doit te faire bizarre, toi. Mais moi je paierai cher pour être un lézard comme toi. Enfin, pas si p’tit. [Je comprends pas ce que tu dis mais je sais quand tu me vannes, bâtard.] Aïe. Donc tu pionçais pas, c’est bien ce que j’me racontais dans la caboche.

Hé regarde, [quoi encore ?] j’étais pas allé si loin dans la jungle. N’empêche, les globes ça sert. Le Komodo est une bestiole sans sens. Tu me diras, nous, nos sens, hein… [Oui, oui, donne-moi plutôt à bouffer, je crève la dalle.]

Tain, je pensais que tous les sauvages étaient partis sous ordre de Jack, on dirait qu’il reste quelques tronches pas fraîches de ce côté. Hé, t’entends ? [Qu’est-ce qu’il dit ? Il a toujours pas sorti son paquet de chips ?] Affine tes esgourdes, ils beuglent une sorte d’incantation bizarre.

[Une prêtresse dans la jungle, c’est quoi ces conneries ?]
Une prêtresse dans la jungle, c’est quoi ces conneries ? Attends, si c’est une prêtresse soit elle est longée genre profil type du Papi Mujo au féminin, soit c’est une jeune vierge qui ferait bander un mort.
[On va voir, vas-y, cours !]

Hé, Yarost, tu trouves pas que j’ai pris des couleurs ? Le bronzage elles aiment bien. [T’es laid, comme quand je t’ai rencontré, mais en plus laid, encore plus moche que Tatie Muguette.] Bon, on bouge. Sinon on sera en retard pour le final.

BOUM


Aïe ! C’était quoi ça ?! Ah, t’es qui ? T’as un costume en latex, on dirait Walters à Halloween, je te jure.

OU EST LE PRESIDENT ?

Hein ?

LE MAITRE ! MONSIEUR TOVSKI !

Mec, on est dans la jungle, ton ski il est sûrement pas ici. … Quoi ? Yarost, rigole. [Je te suis pas là.]

Ecoutez, dans deux minutes, une armada va se pointer ici et dans tous les cas vous finirez pendu. Autant coopérer.

T’as vu ma gueule, connard ? Avant d’être pendu faut que j’accomplisse mes rêves, genre, comme Blake, toucher la poitrine de Jouvence. Et voir Oswald en nuisette.

[Quoi ?]
Quoi ?

…je plaisantais.

BEIGNE DANS TA GUEULE ET TU BAIGNES DANS TON SANG


Sont bizarres les zumains. Ils t’agressent pour te demander quelque chose, maintenant. [Attends mais tu te fous de ce qui vient de se passer ?] Hé, t’entends Yarost ? ça gueule plus par là, on s’approche de la jolie vierge. Héhé, je me demande à quoi elle ressemble. Tu sais Yarost, j’ai aimé une femme d’amour qu’une fois. Puis plein de femmes de sexe. Plein plein. Elle je sens que je pourrais l’aimer d’amour. [Tu veux me faire avaler que t’as réussi à pécho avec ta gueule d’alcoolique ?] Après, c’est vrai que des fois fallait que je paie. Enfin, le plus souvent, ouais. Bon. Ah, tiens, lui il pourra me renseigner.

AHHHH !

Salut, c’est où le village à la prêtresse ? T’as deux secondes où je te casse la caboche.

De quoi est…

BOUM

Trop tard.[Mais t’es con ?]

Va falloir qu’on se fie à notre instinct, Yarost. Tiens, toi qu’est de base animal, tu dois avoir un bon flair. Guide-nous.  […]



Putain c’est quoi cette populasse de dézingués mentaux ? L’époque des cro-magnons, c’est pas ici, les mecs. Ni des village people version moyen âge. Et toi le gros graisseux me regarde pas avec tes yeux de sectaire cuisse de grenouille anonyme ou j’t’en colle une.

Où qu’elle est ?

Silence.

Puis elle apparait, sortant d’une grande tente avec des idiots en monokini la ventilant aider de feuilles de palmier.

…………HAHAHAHA

Au même moment, alors que le héros était pris d’une crise de fou rire qui ne voulait pas finir, comme l’avait prédit Jean Baptiste (défunt soldat croisé tout à l’heure), une armée de mecs en latex envahirent le village de fanatiques. Et Kiril ria de plus belle.

Hahahahahaaha, j’amène les emmerdes. Mais faut que tu m’expliques.
    Ça doit faire une bonne heure que j'me la coule douce à rien branler et à rien penser. Après toutes ces péripéties, on peut dire que ça fait un bien fou d'absolument rien foutre. J'gratte une plaie qui me démange encore, laissant ensuite la soigneuse du clan vérifier mes derniers bandages. Depuis mon retour et l'après fête/cérémonie en mon honneur, j'ai l'impression qu'on fait que ça... S'occuper de moi. Étaler des mixtures chelous sur ma peau pour cicatriser, m'préparer des tenues de moins en moins portables. J'ressemblerai presque à une momie en tenue exotique.
    La brune me quitte bien vite en s'inclinant respectueusement, pendant que deux autres continuent de me brasser de l'air en agitant de grandes feuilles de cocotiers. Anthrax roupille sur un coussin trop confortable pour lui, et évidemment, une voix de con vient troubler ce cadre idyllique. Une voix d'con que je connais bien pour l'avoir trop souvent entendu. Un soupir m'échappe pendant que j'me relève, réajustant mes "vêtements" pour sortir botter le cul à l'autre enflure.

    Vous d'vriez vous mettre à l'abri.

    Et pendant que j'dis ça, laissant mon lit d'coussins conforts a regret, j'sors de l'abri pour faire face à l'enflure de punk qui m'regarde avec des yeux exorbités. Il doit mettre un temps fou à m'reconnaitre parce qu'il a pas la lumière à tous les étages ce garçon. Mais quand ça s'allume là-haut, il s'marre comme une dinde. Un soupir m'échappe tandis que j'le zieute se tenir les côtes comme un empaffé et j'ai pas encore l'temps d'lui dire qu'il est con qu'une bande de gros bras déboulent à ses trousses et annoncent direct qu'ils veulent le passer à tabac. J'ai bien envie d'leur dire de s'faire plaisir. Et d'taper fort sur la crête, c'est son point sensible. Mais non hein... Parait qu'il faut que je l'aide.

    Kiril Jeliev, tu es un mystère.

    Ignorant royalement les derniers arrivants armés jusqu'aux dents et pas tentés de négocier la sanction, j'm'avance les pieds nus et le pas lent vers mon comparse de mauvaises farces. J'me plante à ses côtés et lui colle une tape derrière la tête pour qu'il reprenne ces esprits. Concentre-toi garçon.

    J'ai pas encore compris c'qui te rend aussi con.

    Les autres sauvages s'agitent et se mettent derrière moi, comme pour attendre les ordres. Le village est déserté par les hommes pour l'heure, partie organiser la révolution. Les enfants sont mis à l'abri dans les tipis de bambou, les femmes s'arment d'objets contondants pour me soutenir. En face une voix s'élève de la jungle, puis de derrière les muscles sans têtes qui attendent après le punk :

    Faiffe moif pafferf !

    Le petit visage tuméfié d'un type que personne connait sauf Kiril perce la petite foule compact pour se planter devant nous. Et son petit index boudiné pointe le punk en tremblant de colère :

    FOUS ! Fe faisf fous pfendrffe ! Tfuez fe !

    Je comprends qued de ce qu'il bave entre ses dents restantes, mais je pige globalement l'idée. Kiril a déconné. Quelque part. Pas que ça change vraiment de d'habitude, mais faut tasser l'histoire avant d'prendre des mesures... Alors comme dit un grand homme :

    Pas de violence, c'est les vacances.

    Ils s'arrêtent avant l'assaut. Ça doit être le costume. Ou la punchline. Faut croire que j'ai du charisme.

    Avant ça de répandre le sang, je veux savoir pourquoi. Kiril, a toi la parole.

    Va y, explique au monde pourquoi t'es insortable.
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    Hé merde. C’est toujours moi qui me retrouve dans des situations complexes de ce genre. N’empêche que la dernière fois que ça m’est arrivé, elle était déjà enceinte de sept mois. Enfin avec la carcasse de fer qu’il se trimballe le Tovski, t’es sûr que tu risques pas de l’encloquer. Yarost, c’que t’en penses toi, le lézard ? ]Elle est bien jolie la minette.] Boarf, voilà que je me mets à parler avec un lézard quand de lézard, y en a un. Faudrait pas que je devienne fou, sinon Micha se vanterait d’avoir eu raison.

    J’ai… rien fait ô grande prêtresse ! HAHAHAHAHA merde, alors toi, t’as bien géré ton affaire. Pendant qu’on se fait chier à faire chier les autres, tu te fais pas chier !

    EUHH PFFIL FAIIT FOI LA ?

    On dirait bien qu’il vous ignore, patron.

    Et sinon Micha, tu sais j’avais une super idée pour rafraichir un peu ton menu. Et si tu nous faisais des langoustes grillées ? que je dis, posé à côté de la prêtresse, entrain de lui donner mon coude pendant que Yarost beugle de terreur. Mais tout comme les gars en latex qui me regardaient dans le rouge des yeux, elle attendait une réponse. Réponse que je ne donnerai pas tant que y aurait des gens assez stupides pour l’élever au rang d’élue des Dieux de la forêt.

    Tu devrais rajouter la saveur du fond des mers dans ta cuisine… Tu sais que j’adore, mais vous tuez trop de sangliers et pas assez de poissons, quoi.

    Je remarque quand même que Tovski commence à développer une ride sur le front. Pas grave. Puis je remarque cette même ride sur le front de Micha. Grave.

    ELIMIFEZ VLAN

    Longtemps qu’elle avait pas sorti sa poêle de nulle part pour me la foutre en pleine tronchiole. Coup de poêle assez puissant puisqu’il a le mérite de me projeter loin, juste devant la sale gueule de Tovski. Il me regarde, je le regarde. J’entends Micha ricaner, une seconde. Je me prends un coup d’armure de fer dans la tête. Je bouffe la terre.

    Yarost aussi se marre bien, puisque bien subtilement le bougre a trouvé refuge sur l’épaule de Micha. Je la sens d’ailleurs arrivé d’un pas léger, comme si on lui avait offert son cadeau d’anniversaire. Elle me prend par le col et me force à me relever puis elle me conseille de tout bien gentiment lui expliquer si je veux pas être seul dans ma merde. Et qu’elle dit qu’elle est capable de se casser et que je sais qu’elle est capable de se casser. Moi, comme je suis un brin emmerdeur, je dis.

    Bien joué le coup de la poêle ! Au moins, ils pigeront pas qu’on est ensemble !

    Qu’il est con, ils goberont jamais ça.

    Alors fous pensfiez me ffernez !

    Ah, ils l’ont gobé.

    FFFATTAFFEZ LES !!

    J’envoie un de mes plus beaux sourires à Grande Prêtresse et je me change en Dieu Varan. Puis je croque, je croque, je croque.
      Il croque, il croque, il croque.

      Sous une forme bizarre, faut bien l'admettre. Il ressemble plus du tout à ce que je connaissais de lui. Fini la tête d'idiot... Non, en fait il a toujours sa tête d'idiot mais à un Level au-dessus. Et m'faut pas longtemps pour comprendre que cette buse a mangé un fruit du démon. Comme quoi, les grands comme les petits esprits se rencontrent à un moment. On s'transforme pas en rossard comme ça sinon. Et même si j'ai quelques secondes pour me faire à son nouveau super pouvoir de super fou, je m'y habitue bien vite pour en venir aux choses sérieuses. Kiril le Punk finit de croquer son encas dans sa grande gueule dégueulasse et s'en va vers d'autres comme si de rien n'était.
      Mais un petit bon en avant en reprenant mes esprits, et c'est l'énorme queue de Varan que j'attrape à deux mains pour la tirer vers moi. Et d'un mouvement rapide et souple, c'est le Kiril que je soulève et fais tournoyer à bout de bras pour l'envoyer tabasser du pauvre type en respectant l'adage "en prendre un pour taper sur l'autre". Et le burin-varan est quand même assez efficace. Il tente bien de se raccrocher au sol à coup de griffe, parfois en saisissant des corps assommés, mais rien n'y fait, la lutte est vaine.

      Quand c'est pas le varan qui tournoie magnifiquement dans les airs, c'est la poêle qui s'écrase habilement sur les caboches, visant les types que le nain désigne du doigt pour me prévenir. J'ai l'oeil vif qui le suit attentivement, planqué derrière les méchants. Même si, disons-le, le terme "méchant" est sujet à débat. Parce qu'on se trouve quand même au milieu d'un rassemblement de sales types, faut l'dire. Les Saigneurs n'étant pas réputés pour être des enfants de choeurs... Mise à part Jack, maintenant qu'il est célèbre et adulé par toutes les ménagères du monde.

      Jack Calhugan, le Sauveur.
      Jack Calhugan, le défenseur des faibles.
      Jack, le pourfendeur du mal.

      Si tout le monde connaissait Jack comme moi, nous, je le connais, j'crois bien qu'il retrouverait bien vite son surnom de "sans Honneur" avec la mention "Connard". Mais pour en revenir à Monsieur Salaud (Kiril) et ses emmerdes ici présents, je lâche brutalement le varan pour faire face à la petite boule tuméfiée qui balance des ordres depuis le début. Ordres qui, Au milieu d'un combat forcément déséquilibré, n'aboutissent à rien. Déséquilibré parce que Kiril comme moi sommes pas forcément très normaux. J'pense que pour utiliser son "coéquipier" comme masse, faut pas être très normale, par exemple. Mais j'pense ça, on s'en fout. Reste que le petit là, qui finit par comprendre qu'il est tombé sur la mauvaise équipe et j'ai qu'à tendre le doigt en le désignant pour que les quelques femmes qui m'adulent se jettent sur lui sauvagement :

      Chopez-le.

      En fait je dis ça surtout pour la forme, parce qu'elles l'ont déjà fait. Dans un cri du coeur comme venant d'une seule. L'intrus se retrouve attaché autour d'un pic, ligoté à l'aide de lianes, bâillonner à l'aide d'une peau de bête et encadré de fières guerrières contentes de bien faire pour leur prêtresse.

      Mettez le en cage. Faites de même pour les autres brutes. Je dois discuter avec le Varan.

      Et j'fais la route vers le dit Varan qu'a manger le sol et qui s'remet à peine debout. Avec son regard mi-moqueur mi-haineux, j'crois qu'il me déteste. Alors j'm'accroupie à côté et j'lâche avec l'air détaché :

      Tu as raison, Kiril. Mais faire chier les autres veut pas dire qu'on peut pas profiter de ce chaos pour se la mettre cool. C'est là où tu t'es planté, toi. C'est parce que tu vois pas plus loin que ton nez...

      Et en parlant de nez, je le lui pique. Comme les grands font aux enfants. Et j'suis sûre qu'il pourrait courir.

      Bon, qu'est-ce que tu branles à faire tout capoter, mh ? T'es au courant qu'on peut pas les laisser en vie.
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      Disons que j’ai essayé d’aider… Et puis, toi ton paradis c’est qu’on s’occupe de toi. Le mien, c’est l’enfer de ceux qui s’occupent trop d’eux. Mais note que je fais une exception pour les afros.

      C’est chouette de regarder son bras se transformer, d’un vert rocailleux et foncé, il passe à un blanc pâle, presque rose. Et là je me sens beaucoup moins fort. Surtout devant elle. J’ai mis ma paluche sur son poignet pour me défaire de ses pinces peu agréables, puis l’ai ramené dans ma poche pour en sortir mon nectar divin. D’un œil je dis tu veux ? Puis je réponds non pour elle. Et je bois.

      N’empêche que, j’y avais réfléchi un minimum, vois-tu. Du fait de mon anonymat, parce que ces connards m’ont pas refilé le papier avec les chiffres dessus, je me suis dit que je pouvais me permettre de m’amuser un peu.

      Je regarde le temps qui commence à se faire vieux, en fin d’après-midi, il a ses rides qu’on peut distinguer si on n’a pas peur de finir aveugle. Son âme est infiniment grande, il arrive à l’étendre indéfiniment alors que moi il m’en faut pour la sortir de mon petit corps, ma carapace et aussi ma perte. Micha est derrière, sacrée divine, qu’il eut cru. Les Saigneurs sont beaux en entités.

      Il va falloir les enterrer. Dis à tes sbires que ce sont des offrandes ou je ne sais quoi… Mais on a un autre problème, dans ce cas.

      J’ai laissé une graine de plante carnivore sans même m’en rendre compte, sûrement trop enthousiaste sous ma forme bestiale. Cette graine bien que son nom soit ridiculement moche, est en relation directe avec la Cornick, et si elle l’apprend, elle va certainement se douter que la troupe de Jack n’y est pas pour rien.

      Mh ?

      Anus. Ah oui ! Parce que je t’ai pas dit, je suis tombé sur lui, bon, bon. On a joué à qui faisait le plus mal, bon, bon… Je l’ai assommé.

      Et ?

      Bon, bon… Je l’ai laissé… à côté d’un arbre ?

      Ah. T’es vraiment…

      VLAN ! BAM ! VLAN !

      Quelques pansements plus tard, je récupère Yarost, qu’il trouve où est-ce que j’ai précisément lâché Manus, avec Micha aussi, beuglant dans mon dos. L’habitude, sauf qu’en temps normal, elle fait la bouffe et c’est bon. Donc je ferme ma bobine. Mais là elle fait rien que piailler. Y avait le paysage de ces îles tropicales, et la végétation de ce que t'as vu dans tes films d'horreur. Les arbres devaient faire vingt fois mois, alors des milliers de fois Yarost. [BOUM.] Aïe. Parfois on rencontrait des animaux sympas, et je distinguais même les caméléons. Je leur balançais du whisky dans la tronchiole, il virait transparent.

      L'autre braille, trop habituée au confort de son hamac et de ses coussins en soie. Vraiment pas l'âme d'une Indianah Hope, tu m'étonnes, avec ce corps de femmelette. J'dis, Micha pour moi tu faisais plus mec, je me prends un caillou dans la crête, ça fait pas mal mais je feins. Parce que n'empêche, on se marre tous les jours à se chamailler. Je prends un instant, la tête bien échauffée, je me retourne et je la fixe. On dirait une Amazone sans le sein gauche de coupé, et puis je suis sûr que même elles, elles souriaient plus. Notre afro pourtant semblait être née pour qu’on l’appelle Seigneur. Avec un e, d'ailleurs c'est quoi son féminin ? Enfin... Je fais taffer mes neurones, jusqu’à l’épuisement, puis ils vomissent. Ça donne en un vers un truc comme ça.

      Hé, Prêtresse. Ça t’apporte quoi, tout ça ?

      Souvent je me dis, être méchant ou gentil, tant qu’on arrive à son but, c’était des cases qu’on avait le droit de pas cocher. Mais elle a le profil sans l’avoir. Et je pense qu'elle serait la même dans n'importe quel autre monde, si ?

      Même si tes mandales envoient du lourd, t’as pas le visage à gâcher ta vie. Alors, sûrement que t’as une idée derrière l’afro, je me trompe ?

      Ben oui, que je peux me tromper. Dieu n’a-t-il pas, selon divers croyants ou quoi qu’est-ce, créé les hommes pour construire quelque chose de beau ? Héhé, ben d’après moi, c’est pas le meilleur choix qu’il ait fait dans sa vie (sauf s’il a épousé une femme). Quand t’as des pouvoirs divins, faut éviter l'absinthe.
        T'es quand même assez lourd comme gars, avec tes pensées métaphysiques. Il te faut une raison à tout sur terre ? Pourquoi les Hommes, pourquoi la Vie, pourquoi le Monde ?

        Est-ce que j'ai une gueule de grande philosophe ? Non parce qu'ok, j'ai une superbe afro qui pourrait laisser croire que je suis stone H24, mais faut pas déconner non plus. L'air sévère, la grimace, l'autorité, c'est quand même des signes qui trompent pas d'ordinaire. Cartes et Deskante, c'est pas mes potes sur le principe. J'comprends pas comment on a pu laissé de pareils junkies penser par eux-mêmes et écrire des bouquins qui, disons-le, n'ont aucun sens ! Un tissu de connerie ! Avec ça, n'importe qui peut s'improviser philosophe en sniffant de la colle et en écrivant de la merde sur un bout de papier... J'regarde Kiril avec le regard dubitatif en l'invitant à se mettre confort sur des racines géantes et des feuilles mortes.

        Je sais pas, par exemple, d'être proche des bonnes personnes au bon moment pour pouvoir agir en conséquence, ça t'a pas traversé l'esprit ? Non hein... Des fois, je m'interroge sur ta santé oculaire mon bonhomme ! Oculaire oui, farpaitement. Je me demande comment est-ce que le fait que je sois bandée de la tête au pied ait pu t'échapper ? Et qu'à partir de ce principe, j'avais peut-être pas le PUTAIN DE COURAGE de traverser cette PUTAIN DE JUNGLE après m'être faite grignoter tour à tour par des PUTAINS de moustiques, des PUTAINS de macaques, des PUTAINS de piranhas et des PUTAINS d'araignées, tu comprends ?

        Y'a-t-il vraiment un truc qui passe sous cette crête ? Excepté les questions inutilement métaphysiques qui ne trouveront jamais de réponses ? Et là, le punk a l'air de remarquer qu'en effet j'ai l'air d'une momie en pagne. Et ça pourrait presque le faire marrer un coup avant qu'il ne retienne ça dans sa gorge en se rappelant que j'ai pas encore assez de respect/d'amour/de crainte (rayez la mention inutile) à son égard pour me retenir de le tabasser quand il me soule.

        T'y as pensé à ça avant de m'envoyer tes emmerdes gracieusement ?

        Est-ce que tu penses parfois ? Ou est-ce que tu penses tellement que parfois l'évidence se noie dans ton cerveau ? Non, trop retord comme interrogatoire, il risque de s'envoler trop loin pour moi et ne plus jamais réatterrir sur terre avec ces confrères humains.

        NON, T'Y AS PAS PENSE ! Parce que la vraie question existentielle, c'est : EST-CE QUE DIEU T'A MUNI DE DEUX PUTAINS DE BONS YEUX ?

        Je souffle un bon coup, et marque une pause qui me fait du bien. Rien que le fait de m'énerver me fait mal. A la tête, au coeur. J'ai même plus la force de crier tellement je suis fatiguée de ces bêtises.

        On va tacher de réparer tes conneries avant que ça ne se sache. Ce soir, c'est champagne exotique, garçon. Et tu pourras rester pour la fête, tu trouveras peut-être les réponses à toutes tes questions.

        Revenons-en a nos moutons punks, d'ailleurs.

        Anus est capable de dire si c'est toi l'emmerdeur où tu t'es présenté à lui avec ta gueule de lezard ? D'ailleurs, ça te sort d'où ?
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        Ah ben... Fais une virée avec le Scott et dis moi si t'en sors indemne. Concernant Flanus, il m'a vu en Dieu Varan. Je l'ai assommé dans un coin, par là...

        Au pied de cette arbre où il n'est plus. Je glousse, le dos gelé. Et je me retourne au ralenti, affrontant l'afro momifié. Non. J'lui dis pas, c'est moi qu'elle va tuer, autant construire mon pardessus sans manches maintenant et creuser le trou avec. Même Walty avec qui j'suis resté une bonne partie d'mon temps, qu'est censé quand même être un fantôme, avec des enfants déglingos qui prient Satan, est pas aussi coupe-tête que Micha. Elle m'donne envie de dégoupillonner, que ses mains ou que se poêles qu'on dirait des rotins de bourrasse folle.

        Ah non, ben non, c'était pas là. Tiens tu peux pas demander à tes acolytes de fouiller toute la jungle pendant qu'on se boit un café ?

        Elle peut pas. Par deçà, ça m'intéresserait de savoir où qu'il se planque, je l'ai quand même sacrément amoché. Et pour ça, je change de veston, préférant ma redingue de vieux marine à celle des écailles robustes et presque noires qui flanquent la trouille. J'me sens mieux animal, dans un certain sens, j'me sens plus humain.

        J'me sers de l'odeur du sang de Mac Manus que j'ai stocké dans ma gueule pour voir où qu'il pourrait être dans le rassemblement de toutes ces âmes, et j'le sens qu'avance mollo, qui court pas. Mais où précisément, j'sais pas, c'est clair comme du jus de chique. Quand j'relève la tête, j'fais aïe. C'est pas seulement la ville, c'est le QG de la Mac Cornick. Il s'doute d'un truc, il va nous balancer. J'le dégueule à Micha, elle saisit comme une plume. On avance vénère, enfin elle moins vénère vu qu'y'a ses cousines qui lui filent de l'air avec des grandes feuilles.

        Puis j'entends l'bruit d'un escargot qui sonne. Que c'est pas le mien.

        Pullupullupullu. pullu pullu pullu.
        Putain vous l'avez pas mis en silencieux !
        Si on le met en silencieux, on entend rien. D'mon temps ça existait pas ces conneries de mode...
        Tu crois qu'ils nous ont entendu ?
        Ça risque pas pour la fille momie. Après le Varan géant... Ben on peut toujours courir.
        Et les autres ?
        Elles sont fanatisés ou que'que chose comme ça, d'vant la momie. Et sinon c'est qui ?
        Personne, un appel de détresse. Des autres sûrement.
        Ah merde, le patron a dit que ça se déclenche que s'ils mourraient.

        Et si on déclenchait le vôtre, d'appel de détresse ?

        Beigne dans vos gueules, vous baignez dans votre sang.


        J'en prends un pas trop amoché, et que j'lui demande pour qui il bosse même si j'le sais déjà. Le vieux que Micha a enterré. Que j'lui demande si y en a d'autres dans son genre, qu'il met du temps à me répond alors j'lui écrabouille les bourses avec mes pattes. Y en a plein d'autres dans son genre. Je l'envoie dire bonjour à la camarde et je me relève, en bon dieu Varan que je suis, je prophétise :

        Le parcours pour arriver à ton but sera semé d'embûches, Dame Momie, mais ne baisse jamais les bras...de toute façon vu ta condition je doute que tu puisses... ne tourne jamais la tête...même réflexion...

        Le coup était prévisible. Facile d'esquiver.
          Kiril cause beaucoup quand même. On pourrait penser qu'il a une maladie communément appelé "parlotte". Et ça doit être ça. On croirait pas à l'voir comme ça. On croirait pas qu'il est du genre à blablater autant sur des conneries. J'm'en perds même dans mes pensées à force d'essayer de le suivre. J'ai sa voix et la mienne dans ma tête qui s'mélangent alors forcément quand j'essaye de lui taper sur la gueule parce que je suis sûre qu'il a été insultant (y'a qu'a voir son délit de sale tête pour en être convaincu), ça rate. Mais tout se paie, sur terre, surtout le fait d'être casse-couille. Il faut juste savoir être patient et attendre le bon moment.

          Bon, y'a plus urgent que tes considérations sur mon état de santé à la mord-moi-l'noeud. Mac Anus, d'abord. Faudrait lui mettre la main dessus pour terminer ton taff mal fait...

          Et puisqu'on se partage un cerveau pour deux (le mien), faut pas que j'hésite à remettre les points sur les i. Recentrer le débat. Focaliser l'attention sur l'essentiel. Piquer l'intérêt de ce Saigneur digne d'un electron libre stimulé par cinquante milles influes électrophilosophicomagnétique. Faut apprendre à le canaliser ce garçon, sinon il surchauffe et il devient fou. Et ça pose soucis, quand il surchauffe, comprenez... Alors, pour piquer la curiosité d'un type comme lui, faut forcément un cadeau à la fin d'un jeu.

          Posons d'abord le jeu.

          Alors, on va jouer : Le premier qui le retrouve avant qu'il rentre rapporter tes conneries gagne...

          J'sais pas trop ce que j'ai à lui offrir. Et j'ai pas trop envie de lui devoir quelque chose s'il vient à remporter la victoire. Un truc simple. Un truc con. Que j'pourrais faire sur le pouce entre deux trucs importants. Un truc qui m'prendra pas d'temps. Un truc qu'il galérerait trop à faire s'il venait à perdre. Genre...

          Une pizza à la langouste !

          J'l'amène à s'placer à l'orée de la jungle, derrière une ligne que je trace à l'aide de mon pied. Et j'l'invite à s'mettre derrière cette ligne pour faire genre on est deux gens civilisés qui respectent les règles d'un jeu. Qu'on fera pas d'faux départs pour partir à la chasse au sale type. J'fais un sourire au punk varan, dénouant mes épaules en les faisant rouler...

          A vos marques...

          Et j'me transforme à mon tour, en position pour prendre mon impulsion. Les pattes griffées fermement ancrées dans la terre, la gueule féline qui lui lance un regard malicieux et plein d'une sombre embrouille qu'il connait sans doute trop bien. Les babines retroussées et les sens aux aguets, j'vois déjà le p'tit bonhomme de mon haki se dandiner à quelques mètres devant moi...

          Prêts...

          Paf, j'lui colle un coup d'paluche dans la face avant d'miauler :

          Partez !

          Et zou ! J'ai déjà déguerpie. En ayant à peine tricher.
          A moi Mac Manus !
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          Micha était partie comme une flèche avec une forme qui lui allait bien, oui, va, fonce, cours. Très loin de moi. Et on se portera bien. Pour ma part, j’avais fait demi-tour, un vent bien spécial était venu charmer mon museau, je le reniflais, son odeur était bien plus enivrante que celle des langoustes que proposaient l’autre affreuse. La curiosité guidait mes pas, et les pattes de Yarost, frottant nos écailles à la peau rocailleuse des arbres. Etranges. Mais plus nous marchions, plus ce vent se faisait doux. Il avait l’odeur d’une mer différente. Une mer saine et sans morts. J’entendais le monde aquatique se chamailler et quand j’ai ouvert les yeux, j’étais tout près d’elle. Une rivière, au cœur de la forêt.

          Elle me soufflait d’une voix muette, un cri à peine audible, des mots que seuls les bonnes gens de sa grâce auraient pu comprendre. Mon regard fixait le grand vide que m’offrait sa beauté. Et j’étais troublé parce qu’en somme, je ne voyais rien. Comme tombé dans un gouffre de l’imaginaire, la réalité au dessus mais infiniment loin. Impossible à atteindre. Comme elle. Elle était comme une fée sans pouvoir, juste le mot, l’espace et le temps. Et si j’avais pu tendre le bras, jamais je n’aurais pu l’attraper. Mon cœur se nouait mais son existence n’était pas nécessaire car il ne battait plus. Seulement pour respecter le silence qu’imposait son ruissellement. Et si elle s’était arrêtée… Je n’aurais pas pu la voir, sûrement submergé par un trop grand nombre de pensées ou de sentiments parasites, me piégeant dans un dédale de plusieurs capharnaüms de mots échoués et de phrases perdues en pêle-mêle. Sûrement parce que je n’aurais pas eu le courage de prendre le risque d’écrire, à sa simple vue, une définition du mot parfait. Et si je l’avais fait, je crois, que j’aurais subitement perdu mon statut de simple humain.

          Elle s’écoulait sensuellement vers l’infini, et j’étais ébloui, emprisonné par ses charmes tandis que j’oubliais le but de ma venue ici. Et Mich..et Ma…et les Sai… Et le nom d’une seule personne occupait l’espace de toutes mes pensées. Elle. L. Lana… Elle aurait aimé être ici, voir un si joli endroit, je pensais. Il y avait sûrement des truites et des saumons qui peuplaient l’habit de la dame rivière. C’était toute une famille qui occupait l’endroit, les grands saules tortueux qui protégeaient la divine, le ciel, son miroir et quelques rochers étrangers qui se sont perdus près d’elle. J’en étais un, et pendant que j’oubliais tout, mon corps parlait pour moi. Le dos à l’arbre, les pieds dans l’eau, doucement bercé par le vent, celui même qui fait danser l’herbe.

          J’étais là, assis, à vivre et à me dire, que le paradis n’est qu’un concept et qu’il en existe plusieurs. Sauf qu’ils sont tous perdus. J’étais là à me dire que je l’emmènerai ici, un jour. Quand tout sera arrangé et que je serai devenu fréquentable. Ou peut-être pas. La rivière, elle, m’acceptait comme j’étais. Sale petit punk peu scrupuleux, malhonnête esthète, escroc et paria. Et pourtant capable d’aimer ce qu’offre la vie, la terre, « les îles maléfiques. » C’était trop beau pour être vrai, hélas, mais, je n’osais pas me pincer pour m’apercevoir que j’étais là où Micha m’avait laissé. Ni même demander à ma caboche de me poser cette question. Et si tout cela était un mirage ?

          Une journée avec une prêtresse Sans_t10
            - Vous allez me foutre la paix, oui ?!

            Pas croyable ça ! La faune locale. Les indigènes. Je les ai croisé y'a une heure. Ou ptetre deux. Ce sont surtout eux qui m'ont trouvé. A coup de lance. Après avoir vérifié qu'ils ne pouvaient pas me faire de mal, comme Jack avec sa pierre, j'ai laissé coulé. Mais eux, non. Ils me suivent. Et de temps en temps, ils balancent un autre projectile, qui me passe à travers. Je crois que c'est ça qui les attire. Et en amuse certains. J'suis un peu la bête de foire du coin. Si je devais pas la jouer discret, ça brûlerait dans le coin...

            Un petit coup à la vive card. Rimbau est droit devant. Mais à quelle distance ? Dingue l'écart qui s'est installé entre nous en à peine un jour ou deux.


            Frrshh

            Ca remue dans les buissons devant. Ami ? Ennemi ? Indigène ? Normalement, le Haki permet de faire la distinction. Mais après les récents événements, j'ose pas m'en servir. C'est pas le moment de me taper un mal de tête carabiné. Dans le doute, j'enflamme mon poing.

            - Je vous jure, si une autre lance me passe à travers, je crame la moitié de la forêt !

            Même ma patience a des limites. Un type sort. C'est pas un sauvage. C'est pas Rimbau non plus. Fringué plutôt chic, tout de noir vêtu. Il me calcule. Voit mon poing que j'éteins. Ca le choque. Mais pas tant que ça. Au moins, lui, il me lance pas son arme pour voir si ça fait un trou. Mais il regarde derrière. Genre poursuivis. Pis il me refait face, s'approche. Trop près.

            - Toi ! Aide-moi !

            - Quoi ?

            - J'ai pas l'temps. Suis-moi ! Le feu ça éloigne les sauvages !

            - Euh...

            Il cause pas clair.

            - Jte payerai !

            - Mais pour faire quoi ?

            - M'escorter.

            - Pourquoi ?

            - Pour ma sécurité !

            - J'ai pas le temps. Chui occupé.

            Pas spécialement en vrai. Juste que j'dois pas m'approcher des habitations. La Marine rôde par là-bas. Et pis, ce mec va dans le sens opposé à la direction de la vive card. Alors ça m'arrange pas.

            - Ciao.

            Je lui passe devant.

            - Attends !

            - Ciao, j'ai dit.

            Je me retourne pas. Je continue mon chemin.

            Un gros morceau de bois me traverse la tête. Je me retourne. Il est sur le cul. Façon de parler. Lui, il a voulu m'assommer. Parce que je l'ai contrarié ? Ou pour pas que je révèle à qui je croiserai qu'il est bien passé par là ? Les deux, sans doute. Maintenant, il court. Il veut fuir. Mais alors que je m'élance pour le poursuivre, mon pied fait des siennes. Il s'enflamme et je fais un bond exceptionnel sur mon interlocuteur que je percute. Il s'étale de tout son long. Moi c'est limite.

            En me remettant de mes émotions, je réalise que je me suis boosté un court instant. Par propulsion. J'y avais jamais pensé.


            - Hun... Intéressant...

            L'autre il est mal par contre. Le coup de genou dans le dos, ça fait pas du bien.


            Dernière édition par Grey le Mer 4 Juin 2014 - 12:23, édité 2 fois
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            J'crois que j'distance Kiril. Ou que ce con tourne en rond dans sa tête, un peu comme d'habitude. Et que j'ai forcément une longueur d'avance sur lui parce qu'il a pas fini d'explorer tout le vide qu'il a à l'intérieur. Alors je fonce, j'bondis, je griffe et je saute de branche en branche et de racine en racine en flairant la piste de ma proie. L'odeur de Manus se perd dans la jungle luxuriante qui sointe d'odeur plus sucrés les unes que les autres. Mais celle du gestionnaire se démarque par une pointe acre qui me remue l'estomac. Et elle se fait plus forte, en même temps que les marques de ses pas traînant sur la boue retournée se font plus nette. Et ni une ni deux, je bondis toutes griffes dehors !

            Ayaaaaaaaaaaaaa !

            Dépassant un tronc, j'attrape au passage un bout d'homme qui jouait à la pyropropulsion d'une manière dangereuse. Et la collision fait mal, comme le rouler-bouler qui suit jusqu'à se faire amortir par le corps de MacManus. On mange de la terre et quelques feuilles avant que j'me relève en écrasant la salle trogne d'un rouquin en-dessous de moi et en pestant de vive voix contre le premier nom qui me vient en tête :

            Bordel, Kirikou...

            J'secoue le pelage et cherche du regard MacManus. J'suis sûre qu'il est là. Son odeur est forte, elle m'imprègne le nez violemment. Et quand j'baisse les yeux, j'vois que le rouquin écrase ma proie qui à la tête presque complètement enfoncée dans le sol. J'soupire, m'relève et mets les mains sur mes hanches en virant une feuille qui ressemble plus à une palme de palmier de mes cheveux.

            Rah, merde ! J'ai perdu...

            Regard vers le p'tit qu'à l'air de pas trop pigé ce qui vient de lui arriver :

            Bah mon grand, t'as gagné une pizza. Tu nous files le monsieur steuplait ? Que j'dis en désignant le convive sous son derche avant d'lui vanter les mérites de la pizza qu'il a gagner.

            Puis là, j'me rends compte qu'il manque quelqu'un à l'appel. J'crois qu'on a perdu le lézard.

            Kirikou ?

            Oui oui, définitivement. Il doit faire le philosophe quelque part dans la jungle...

            Merde. Dis voir, t'aurais pas vu un Varan par hasard, rouquin ?
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            Yarost se disait qu'il n'aurait peut-être pas du suivre cet esprit troublé qu'était le grand Varan... Mais c'était un Dieu ! Un Dieu, comme tout le monde, à ses petits problèmes. Et lui, qui faisait partie des grandes entités de la nature, avait besoin d'y venir se ressourcer. Et regarder l'eau, l'herbe, les arbres...le vide ?

            Le petit lézard n'y comprenait rien, il aurait même préféré suivre la momie qui s'était transformée en félin, certainement plus intéressante qu'un ancien Roi perdu dans la nature. Mais c'était son maître et il avait juré de le servir. Et il savait à quoi s'attendre en choisissant de l'accompagner... Un fantôme, un gros gorille sans scrupules et la mort répandue partout. Et maintenant une momie capable de se transformer en léopard ! C'était sans doute le début d'une grande aventure. Et, même avec tout le respect qu'il avait envers le Dieu Varan, il n'allait pas le laisser la lui gâcher.

            Tout d'abord, il lui avait fallu reculer d'une vingtaine de mètres, l'élan qu'il fallait pour délivrer Kiril de ses pensées. Il voyait son dos. Et la rivière. Il s'en rapprochait, de son dos. Et de la rivière. S'en rapprochait jusqu'à le percuter et que celui finisse en plein dans l'eau.

            //

            Quelle idée, de ne plus savoir nager après avoir bouffer un fruit des diables ? Frustrant aussi, le savoir, connaître les mouvements, mais que ça ne fonctionne pas. Ne plus voir que la transparence de l'eau, les pierres, les saumons. Un bel endroit pour finir la course. Mais une mort idiote. Et je n'avais même pas la force de fermer les yeux. Mais je sentais comme une force, qui me soulevait, que je puisse m'accrocher à une branche et me rendre compte que...

            L'eau m'arrivait à peine aux cuisses.

            //

            Je suis pas taré, je profitais des lieux... Tu profitais tellement que tu parlais aux écorces ? On a perdu la momie !
            Aux diables Micha ! et cette île naze... Et Mac Manus ? Un vrai problème, ça. Si Jack apprend que je l'ai laissé filer, je suis un varan mort. Mais un Dieu, ça meurt pas ? Tu vois, les fantômes ? Oui. Explique moi ce que c'est. Euh... des gens morts qui sont invisibles ! Tu crois aux fantômes ? Euh...non. Alors comment tu peux croire en Dieu ? Surtout un Dieu que tu peux toucher et qui se noie dans 40cm d'eau... T'es quoi alors ?

            J'en sais rien... Un saigneur.

            Merde. Dis voir, t'aurais pas vu un Varan par hasard, rouquin ?

            Non, il l'a pas vu.

            J'apparais, venu de nulle part, habitude. Et je reluque les deux zigs. Les trois, même. Le type a Manus. Et le type je le connais.

            Tu lis pas le journal Micha ? Ce mec s'est évadé d'Impel Down avec...

            Avant que je puisse finir, une aura transparente s'était emparée des lieux. Et sûrement de l'île entière. Et elle puait la violence. C'était Jack. Et c'était l'Heure.

            On dirait qu'on va devoir y aller...
              Y aller. Aller où ?

              Et c'est quoi ce délire encore ? Pas moyen d'avoir deux secondes de répit dans le coin. Soit des sauvages, soit des mecs qui pensent pouvoir t'acheter. Enfin c'est ce que je croyais qu'il pouvait m'arriver de pire. Parce que pour se faire renverser par un gros chat... enfin, une panthère, pis se faire toiser par un gros lézard... On atteint des sommets dans le genre bizarre. Ah, et évidemment, les deux parlent. Si je suis pas trop flippé, c'est parce que le mot "zoan", me vient immédiatement à l'esprit. Peu à peu, le monde s'ouvre à moi, me dévoile ses secrets. Grâce à ces connaissances, j'apprends à garder mon calme. Pour pas passer pour le péquenot sorti de son île. En plus, je suis moi-même devenu une erreur de la nature, alors...

              La panthère a daigné virer ses pattes de moi, et moi de lui. Lui, c'est celui que j'ai latté, et écrasé ensuite. Kirikou qu'elle a dit la grosse bête à poils. Je me relève, vire la poussière sur ma veste. Ce seraient donc deux membres des Saigneurs ? L'ancien équipage de Tahar, et l'actuel de Jack.


              - Micha. Michaela ? Des Saigneurs ?

              La panthère me regarde. Je prends son mouvement de tête pour un oui. Ouaip, je sais qui tu es. Non pas que je connaisse ton vrai visage. Mais quelqu'un m'a parlé de toi.

              - J'ai voyagé avec Rimbau. J'ai eu un petit brief sur vous. Par contre, le gros lézard, je sais pas qui t'es. Mais votre Capitaine, ça oui. Je l'ai... croisé... en ville.

              Souvenir douloureux à l'épaule d'ailleurs. J'en reviens toujours pas d'avoir été touché par un caillou. Faut pas me regarder comme ça par contre. Je ne suis pas un messager. Je n'ai rien à vous transmettre.

              - Il ne m'a pas donné les détails, mais ça sent pas bon pour cette île. Il m'a même demandé de foutre le feu. Pas spécialement ici, mais dans le coin. Il devait pas savoir qu'on se croiserait.

              Il fait de plus en plus sombre.

              - Votre Kirikou là, je vous le laisse. C'est lui qui m'est tombé dessus. Plus très frais par contre. Il m'a attaqué parce que j'ai pas fais ce qu'il attendait. Alors je l'ai calmé.

              D'un coup de pied, je le balance à côté de Michaela. Il ne m'intéresse pas. D'autres trucs se passent et ont l'air bien plus attractifs.

              - Vous voulez pas me dire ce que vous allez faire par hasard ? Parce que j'ai Rimbau à retrouver aussi. Si je pouvais ne pas laisser ça de côté trop longtemps...


              Dernière édition par Grey le Mer 4 Juin 2014 - 12:22, édité 1 fois
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              Les amis de Rimbau sont mes amis, que j'dis d'une voix douce en croisant mes bras, posant un pied conquérant sur le torse de MacManus que Grey prend apparemment pour Kirikou. J'me marre un temps et fais les présentations. J'oublie trop souvent que Kiril est un illustre inconnu parce qu'il a aucune prime sur la poire : Kiril alias Kirikou, j'te présente le rouquin. Le Rouquin, voilà Kirikou le Kiril. Et lui, c'est MacManus. Mais on s'en branle.

              J'pense à Rimbau, et j'dois dire que j'sais plus vraiment à quoi il ressemble en fait. J'ai en mémoire une énorme barbe fournie et des cheveux crades surmontant une tête. Un truc du genre, mais c'est quand même assez flou, globalement... Bon, j'préfère ne rien dire, Rimbau est quand même mon ami, j'vais pas revenir sur mes paroles. Non, j'me contente de faire la conversation, là, alors que le temps presse...

              Et je vois que Jack t'a fait forte impression.

              Toujours, avec Jack. C'est ainsi qu'il fonctionne : avec des fortes impressions. Et des coups de poings, de pieds et de têtes aussi. Mais bon, d'abord l'impression. Putain, quand j'pense que ce type est une célébrité adulée maintenant, qu'est-ce que j'peux me marrer... Un soupir m'provient de sous le pied et j'me rends compte que j'appuie sur le bide de Manus qu'a bouffé un peu trop de terre. J'l'avais oublié.

              Kiril, y'a un témoin. Tu t'en occupes ? Que j'dis en m'approchant d'Grey pour l'attraper par les épaules : Alors mon bon, viens donc. Si Jack t'a demandé cette faveur, c'est sans doute que t'as les capacités pour.

              Ouais, il a l'air tout feu tout flamme. Et j'dis pas ça parce qu'il a la crinière avec. Y'a des rumeurs là, qui causent de chais pas quoi. Bref, on s'en branle, l'idée c'est que si Jack veut, Jack a. Et là, Jack a dit, c'est le moment du chaos, alors chaotons. Mais d'abord, éclairons la lanterne de ce brave Grey qui semble être un peu perdu au milieu de cette forêt luxuriante...

              Jack, c'est un Dieu de Chaos, il aime bien ça. Il trouve ça sympa, à voir comme à faire. Et là, concrètement, le plan, c'est de cramer la côte et tout c'qui appartient de près ou de loin à l'agence Voyage Tout Risque...

              J'me stoppe et songe un instant. Le chaos a-t-il vraiment un ordre ? Se limite-t-il ? Evidemment que non.

              Et plus si affinités. On aime le chaos ou on ne le fait pas.

              Silence. J'regarde Grey avec l'oeil vif :

              C'est l'plan.

              Ca a pas l'air fou dit comme ça, mais ça nous a pris une bonne soirée et une grosse pizza à mettre ça en place. Et pour des Saigneurs, c'est beaucoup de parlotte, de jugeotte, de reflexions intenses sur des problèmes épineux du genre "tabasco avec ou pas ?". J'ai fait avec. Mais pas Jack, c'est qu'une fillette. J'reviens à mon mouton roux et lâche d'une voix claire :

              Tape à l'aveugle, mais pas sur nous. Et tape surtout.

              Et j'accompagne la parole du mouvement, en frappant le poing dans ma paume. Et puis, j'lui rends la pareille. S'il sème les flammes sur sa route, ça nous sera bénéfique...

              Et si tu cherches Rimbau, il est...

              J'me tourne. J'réflechis. Je sonde. J'renifle. Et j'balance :

              Par-là, avec le doigt tendu dans la direction opposée où on regarde tous les deux.
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              Manus, le temps c'est de l'argent. Et je suis pauvre et pressé. Si tu veux dire deux mots avant qu'on te fende la gueule, puis qu'on t'enterre dans cette île maudite artificielle que tu as toi même construites, tu peux.

              1, 2, ...

              Jamais aucun de vous n'aura su prononcer mon nom correctement... bande de trous du cul.

              Je dé-fige ma figure. La patte qui serre son cou, ça fait crack, deux cent six fois et simultanément. Pas de sang. Juste l'impression de n'avoir plus qu'un pantin devant soi. Je relève la gueule, le paysage me parait plus sombre. Et l'instinct se voit confirmer par des bruits, claquements, hurlements. J'ai du mal à faire le distinguo entre un cri de peur ou les espèces des chants que les sauvages gueulent en autre honneur, moi qui suis Dieu.

              Je finis mon oeuvre en suspendant le mort à un arbre. Je lui ai menti. Pour être enterrer, il faut le mériter, et ces tarés de l'Agence ont sûrement pas creusés pour tous les péquenots qu'ils ont buté.

              Hé, Maître du Feu. C'est bien que tu veuilles retrouver ton copain, mais vous ne pourrez pas partir sans assister à la colère des Dieux...

              ...

              Quoi ? Je suis entré dans le personnage... Donc.., les résultats du plan de Jack.

              Bon, c'était pas un plan. Il avait juste envie de foutre la merde et de se marrer, parce que faut dire qu'on se faisait sacrément chier à l'hotel. Sauf Micha. Micha est passée des luxueux bungalows aux tantes incas, des dingues tatoués avec de la merde de hyènes chantant sa gloire. Micha est une femme bizarre.

              Comme on en a fini avec le dernier témoin oculaire, on se casse. Tu trouveras Rimbau avec Jack, forcément... Alors on va dans la même direction.
                - Je vois...

                Pour être sûr d'échapper aux hommes d'Harvey, valait mieux être seul. C'est ce que j'espérais. Mais là pas le choix, j'allais avoir de la compagnie. Tant pis. Ceux deux-là avaient l'air forts néanmoins. Au pire, on tabassera du Marine à trois.

                - Avancez un peu.

                Vers là où on doit se rendre. Il fait pas bon de rester derrière. Parce que derrière, bientôt, ça n'existera plus. J'écarte lentement mes bras du corps. Mes mains s'enflamment. Le reste suit doucement. Je me concentre. C'est la première fois que je n'ai pas à contenir mon pouvoir. Oui, enfin, on me demande de tout lâcher. Le feu s'est répandu sur une bonne partie de mon corps à présent. Enfin, c'est plus un effet de style que vraiment utile. Encore que le sol sous mes pieds noircit vite.

                - C'est parti.

                Je tends les bras, et c'est le festival ! Des traînées de flammes partout ! La nature en prend pour son grade. Etant habitué aux forêts et aux arbres, ça me fait un peu mal de tout brûler. Mais il se passe des trucs pas net sur cette île, et je suis pourchassé. Certes, la Marine saura où je me situe, mais vu la rapide progression des flammes dans les environs, il leur sera bien difficile de m'atteindre.

                Les Saigneurs vont devoir s'écarter un peu plus. Parce que pour une fois que j'peux, je me retiens pas. J'ai envie de voir ce dont je suis capable. Chaque projection est un peu plus forte que la précédente. Et c'est comme une drogue. Plus j'en balance, plus je veux en balancer. Jusqu'à ce qu'une terrible odeur me calme. Il ne me faut pas longtemps pour en trouver la source. C'est le corps de Manus, de sa chaire brûlée. C'est écoeurant. Aujourd'hui sera aussi la première fois où j'aurais vu les effets de mon pouvoir sur un corps humain si j'y vais pour de bon. Celui-là était déjà mort, mais ça fait bizarre. Ca a éteint toute envie de brûler en moi.


                - C'est un bon début, je pense qu'on peut y aller.

                J'fais mine que j'ai décidé d'arrêter de mon propre chef. La chaleur dégagée par les flammes est forte. Comme le vent. Ca va encore grossir tout ça. Il vaut mieux ne pas trop traîner. Moi j'peux survivre dans cet enfer, mais pas les autres. Alors j'avance, non sans un dernier regard vers le cadavre calciné.
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                Manus meurt.
                Grey comprend.
                On enterre le cadavre.
                On discute un poil.

                Bref, tout roule.

                Et quand Grey commence à allumer l'incendie qui prend très vite vu l'endroit, on sait que le glas de l'île maléfique et de son voyage tout risque a sonné. Un sourire orne mes lèvres alors que je m'avance d'un pas comme le demande le rouquin, regardant le feu prendre comme sur de la poudre, en bien mieux. Les plantes brûlent, crament, se tordent, les petits cris des bestioles de la jungle sont comme des alarmes... Autrement dit, ça commence à sentir mauvais pour la petite clique de joyeux lurons qui ont investi les lieux, comme pour ceux y vivant depuis bien plus longtemps.

                Kiril, comme Grey, se rendent compte qu'il faut pas rester sur les lieux du crime. Crime déjà en train de brûler avec le reste quand les flammes prennent de la hauteur et grimpent en léchant les troncs cent fois centenaire. Mac Manus, paix à son âme, ne sera que la victime d'un concours de circonstances un poil trop organisée pour être seulement un concours de circonstances. Main sur les hanches et reprenant ma forme d'hybride, j'me tourne vers les deux zouaves à côté :

                C'est par là.

                Mon doigt griffu indique la direction ou la voix de Jack fait le plus écho, couplée à celle d'un poète qu'on a en commun, le rouquin et moi. Un pas devant l'autre, nous accélérons finalement la cadence quand Grey s'enflamme et s'emballe et que nous partons, d'branches en branches et de racines en racines, pour foncer vers le Dieu Gorille qui attend, impatiemment, ses meilleurs chevaliers de l'apocalypse pour rendre à la terre sa plus belle œuvre :

                Le chaos.
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