Luvneelpraad est à North Blue ce que Las camp est à West Blue, un lieu retranché marqué du sceau du pêché et de la désolation. Les bourgeois et nobles de la capitale adjacente n’avaient même pas pris soin de reconstruire la ville côtière, cette dernière trop exposé aux marées houleuses et autres joyeusetés marines que réserve un océan déchaîné. Ils l’avaient laissé gentiment péricliter, se confortant dans le luxe, les fastes et l’opulence de leur petite cage doré et laissant par cet état de fait, germer les graines de l’opprobre et de l’infamie. Qu’on se le dise, Luvneelpraad n’était en réalité qu’un ghetto officieux où les riches nantis aimaient entasser la vermine rampante et se dire que celle-ci dieu merci n’inhalait pas le même air, pur, sain de leur auguste cité. Ils aimaient à se dire qu’à leurs pieds gisaient toute la misère du monde qu’ils s’évertuaient à piétiner, à dénigrer, à calomnier, chaque jour que dieu fait de leurs misérables vies.
Bien que j’avais rejoint les rangs du gouvernement, j’éprouvais toujours une profonde aversion pour ces nobles qui, se gaussent fièrement d’être les descendants de ceux qui ont établi les règles régissant ce monde. J’abhorrais de les voir glousser lorsque de leur royal popotin, ils asservissaient pour des motifs triviaux tout ce qui leur passait sous le main. J’exécrais l’idée de leur devoir un respect immérité, un respect de gradation, de rang, qui ne n’avait aucun trait à l’hémoglobine épandu par le passé. Je maudissais cette forme de royauté et de loi filiale où ces presque consanguins s’entremêlaient dans toute la bourbe qui était la leur. Cependant, je devais faire avec et mettre mon mouchoir par-dessus, cela faisait partie des règles élémentaires des Cipher Pol et bien que ces règlements avaient été édictés par cette noblesse désabusé, nous apportions bien plus de bien que ces grandiloquents engendraient le mal.
Lorsque que j’avais été mandaté par le gouvernement pour rejoindre le royaume, il y a de çà quelques mois, on m’avait chargé alors de m’infiltrer au sein d’un groupe de mercenaires particulièrement coriaces, bossant pour un grand ponte du crime organisé. Les dits lascars s’affairaient à opérer en meute, frappaient les zones névralgiques vite et fort et donnaient du fil à retordre aux autorités dans la mesure où ils ne laissaient guère de témoins dans leur sillon. Ce groupe de mercenaires avait élu domicile dans la lagune désolée de Luvneelpraad, quartier général des opérations à partir duquel, ils déployaient leurs membres tentaculaires pour le plus grand comble de leur patriarche.
J’avais eu bien de peine à remonter le filon pour me faire repérer par leurs soins, à montrer pâte blanche à bien des occasions, à mettre du cœur à l’ouvrage. Je n’étais tout de même pas parvenu à identifier le patron en haut de la pyramide, la distance hiérarchique entre les lascars et la tête pensante, la mother brain comme disent les gars d’ici, était foncièrement longue et il n’était pas une mince affaire d’enrayer la machinerie avec un grain de sable dans les rouages de l’ingénieux mécanisme du crime. Rares étaient ceux qui avaient vu en personne le tenancier du groupuscule. L’homme était infiniment prudent et suspicieux quant à sa sécurité et à celle de ses affaires.
Nous avions bien travaillés, il était fier de ses troupes, de tout sa petite milice privée qu’il pouvait déplacer où bon lui semblait tant qu’il crachait au bassinet les billets verts. Il se sentait puissant et en confiance parmi les siens à tel point qu’il convoqua un bon paquet d’hommes de confiance pour les mettre dans la confidence de son prochain coup.
Vingt heures sonnèrent au loin au beffroi de la capitale, nous avions gagné le terrain d’une ancienne friche industrielle sur laquelle autrefois, les navires autrefois étaient inaugurés et mis pour la première fois à l’eau. Sur cette friche, un reste de chantier de naval de béton et de bouts de tôle qui portent les stigmates de son triste sort, abandonné en ce lieu et place depuis presque 25 ans maintenant. A l’intérieur de celle-ci, une dizaine d’hommes tuent le temps, en fumant, en jouant aux cartes ou en lustrant leurs pompes, attendent celui qui, détient les rennes du business. J’ai la chance d’y figurer pour les bons et loyaux services rendus à la maison et on m’a a maintes reprises signalés qu’il s’agissait d’un insigne honneur. Je m’en grille une comme les autres, je suis le Judas de la troupe mais je demeure le type d'expérience qu'on questionne pas et à qui on va pas chercher des noises. C'est mon rôle, ma couverture, mon honneur également qui sont dans la balance.
Une silhouette obscure, encapuchonné et emmitouflé dans une longue tenture kaki, à priori de bonne facture, apparaît bientôt à l’extrémité sud de l’ancien chantier naval.
« Messieurs, c’est avec un plaisir non dissimulé que vous ai réunis aujourd’hui pour fomenter notre prochain coup d’éclat. Vous vous êtes rendus particulièrement efficaces ces derniers temps et je suis particulièrement fier de pouvoir collaborer avec des professionnels de votre calibre. »
« Nous avons eu vent de l’arrivée imminente en notre belle et criminelle contrée d’une femme qui, outre ses talents éminents en mécanique, a construit une sorte de canard robotique, agrégat de boulons et de plaque d’acier. On prétend que la bestiole est dotée d’une carapace d’acier et est truffé d’armes en tous genres. Cette femme en question se prénomme Lilou B. Jacob et tout porte à croire qu’elle est venue agrémenter son modèle de fonctionnalités supplémentaires. Messieurs, je vais être clair, il nous faut à tout prix faire main basse sur cette arme. Imaginez donc la puissance de feu que nous posséderions avec une telle arme entre nos mains. Nous pourrions peut être même dominer le monde! ».
L’homme devint fiévreux, fébrile, son œil bouillonnait de tous les méfaits qu’il se voyait déjà accomplir avec l’arme en question. Un rire sardonique transperça le silence froid implacable de l’immense hangar à bateaux tandis qu’il regagnait les ténèbres en compagnon de ses plus fidèles acolytes. Un écho émergea des tréfonds de la pièce, une voix parfaitement audible grâce à l’agencement du lieu qui faisait office de caisse de résonance.
« Je vous paierai extrêmement bien si vous veniez à vous emparer de Bee. La fille, vous pouvez la liquider. »
« Bee ? «
« Oui, ‘fin le robot quoi ! »
« En vl’a, un nom étrange, moi je l’appellerai Gontran tiens haha.» lança l’un des mercenaires.
La dizaine d’hommes que nous étions nous éclipsâmes bientôt de l’ancien chantier naval pour rejoindre nos pénates respectifs. La chose promettait d’être hasardeuse pour l’ingénieure mécano qu’elle était et il allait falloir que tôt ou tard, je rentre en contact avec Lilou B.Jacob. La nuit porte conseil, essayons donc de fermer l’œil et de s’abandonner à un court séjour dans les bras de Morphée.
Bien que j’avais rejoint les rangs du gouvernement, j’éprouvais toujours une profonde aversion pour ces nobles qui, se gaussent fièrement d’être les descendants de ceux qui ont établi les règles régissant ce monde. J’abhorrais de les voir glousser lorsque de leur royal popotin, ils asservissaient pour des motifs triviaux tout ce qui leur passait sous le main. J’exécrais l’idée de leur devoir un respect immérité, un respect de gradation, de rang, qui ne n’avait aucun trait à l’hémoglobine épandu par le passé. Je maudissais cette forme de royauté et de loi filiale où ces presque consanguins s’entremêlaient dans toute la bourbe qui était la leur. Cependant, je devais faire avec et mettre mon mouchoir par-dessus, cela faisait partie des règles élémentaires des Cipher Pol et bien que ces règlements avaient été édictés par cette noblesse désabusé, nous apportions bien plus de bien que ces grandiloquents engendraient le mal.
Lorsque que j’avais été mandaté par le gouvernement pour rejoindre le royaume, il y a de çà quelques mois, on m’avait chargé alors de m’infiltrer au sein d’un groupe de mercenaires particulièrement coriaces, bossant pour un grand ponte du crime organisé. Les dits lascars s’affairaient à opérer en meute, frappaient les zones névralgiques vite et fort et donnaient du fil à retordre aux autorités dans la mesure où ils ne laissaient guère de témoins dans leur sillon. Ce groupe de mercenaires avait élu domicile dans la lagune désolée de Luvneelpraad, quartier général des opérations à partir duquel, ils déployaient leurs membres tentaculaires pour le plus grand comble de leur patriarche.
J’avais eu bien de peine à remonter le filon pour me faire repérer par leurs soins, à montrer pâte blanche à bien des occasions, à mettre du cœur à l’ouvrage. Je n’étais tout de même pas parvenu à identifier le patron en haut de la pyramide, la distance hiérarchique entre les lascars et la tête pensante, la mother brain comme disent les gars d’ici, était foncièrement longue et il n’était pas une mince affaire d’enrayer la machinerie avec un grain de sable dans les rouages de l’ingénieux mécanisme du crime. Rares étaient ceux qui avaient vu en personne le tenancier du groupuscule. L’homme était infiniment prudent et suspicieux quant à sa sécurité et à celle de ses affaires.
Nous avions bien travaillés, il était fier de ses troupes, de tout sa petite milice privée qu’il pouvait déplacer où bon lui semblait tant qu’il crachait au bassinet les billets verts. Il se sentait puissant et en confiance parmi les siens à tel point qu’il convoqua un bon paquet d’hommes de confiance pour les mettre dans la confidence de son prochain coup.
Vingt heures sonnèrent au loin au beffroi de la capitale, nous avions gagné le terrain d’une ancienne friche industrielle sur laquelle autrefois, les navires autrefois étaient inaugurés et mis pour la première fois à l’eau. Sur cette friche, un reste de chantier de naval de béton et de bouts de tôle qui portent les stigmates de son triste sort, abandonné en ce lieu et place depuis presque 25 ans maintenant. A l’intérieur de celle-ci, une dizaine d’hommes tuent le temps, en fumant, en jouant aux cartes ou en lustrant leurs pompes, attendent celui qui, détient les rennes du business. J’ai la chance d’y figurer pour les bons et loyaux services rendus à la maison et on m’a a maintes reprises signalés qu’il s’agissait d’un insigne honneur. Je m’en grille une comme les autres, je suis le Judas de la troupe mais je demeure le type d'expérience qu'on questionne pas et à qui on va pas chercher des noises. C'est mon rôle, ma couverture, mon honneur également qui sont dans la balance.
Une silhouette obscure, encapuchonné et emmitouflé dans une longue tenture kaki, à priori de bonne facture, apparaît bientôt à l’extrémité sud de l’ancien chantier naval.
« Messieurs, c’est avec un plaisir non dissimulé que vous ai réunis aujourd’hui pour fomenter notre prochain coup d’éclat. Vous vous êtes rendus particulièrement efficaces ces derniers temps et je suis particulièrement fier de pouvoir collaborer avec des professionnels de votre calibre. »
« Nous avons eu vent de l’arrivée imminente en notre belle et criminelle contrée d’une femme qui, outre ses talents éminents en mécanique, a construit une sorte de canard robotique, agrégat de boulons et de plaque d’acier. On prétend que la bestiole est dotée d’une carapace d’acier et est truffé d’armes en tous genres. Cette femme en question se prénomme Lilou B. Jacob et tout porte à croire qu’elle est venue agrémenter son modèle de fonctionnalités supplémentaires. Messieurs, je vais être clair, il nous faut à tout prix faire main basse sur cette arme. Imaginez donc la puissance de feu que nous posséderions avec une telle arme entre nos mains. Nous pourrions peut être même dominer le monde! ».
L’homme devint fiévreux, fébrile, son œil bouillonnait de tous les méfaits qu’il se voyait déjà accomplir avec l’arme en question. Un rire sardonique transperça le silence froid implacable de l’immense hangar à bateaux tandis qu’il regagnait les ténèbres en compagnon de ses plus fidèles acolytes. Un écho émergea des tréfonds de la pièce, une voix parfaitement audible grâce à l’agencement du lieu qui faisait office de caisse de résonance.
« Je vous paierai extrêmement bien si vous veniez à vous emparer de Bee. La fille, vous pouvez la liquider. »
« Bee ? «
« Oui, ‘fin le robot quoi ! »
« En vl’a, un nom étrange, moi je l’appellerai Gontran tiens haha.» lança l’un des mercenaires.
La dizaine d’hommes que nous étions nous éclipsâmes bientôt de l’ancien chantier naval pour rejoindre nos pénates respectifs. La chose promettait d’être hasardeuse pour l’ingénieure mécano qu’elle était et il allait falloir que tôt ou tard, je rentre en contact avec Lilou B.Jacob. La nuit porte conseil, essayons donc de fermer l’œil et de s’abandonner à un court séjour dans les bras de Morphée.