Je suis dubitative a la vue de cette enveloppe. Ai-je vraiment ma place dans cette armoire ?
Oui, bien sûr, je suis sa fille. Sa fille… Ai-je encore envie de l’être ?
Tahar a toujours été la personne que j’admirai secrètement et ce depuis que je l’ai rencontré il y a plus de 10 ans. Je ne sais même pas pourquoi. Quelque chose chez lui m’a tout de suite attirée et sans même m’en rendre compte, je l’ai tout de suite apprécié.
Peut être parce qu’il a cru en moi, qu’il a accepté de m’apprendre ce qu’on m’avait toujours refusé avant son arrivé.
Ou peut être est-ce simplement une question de sang. Parce que son sang, qui tourne dans ma main, coule aussi dans mes veines. Et que ce lien du sang, même l’ignorance de l’esprit ne peut le rejeter et qu’à défaut de l’expliquer, il l’accepte tel qu’il est.
C’est surement pour ça, oui, que je l’admirai et l’admire encore, quoi que je ne sais plus vraiment… Et c’est sans aucun doute pour cela que je refusais d’écouter mon autre père, celui qui m’a élevée, lorsqu’il me racontait toutes ces choses horribles sur celui qui m’a conçue. C’est pour ça aussi que je ne lis pas les journaux : je ne veux rien savoir par autrui, je veux laisser mes seuls yeux juger.
Mais cette armoire… Cette armoire va à l’encontre de tout cela. Elle me révèle ce que je ne veux pas savoir. Ce que je ne veux pas croire.
Non, je ne veux pas y croire.
Il doit y avoir des explications à tout ça. Et ces explications, je ne les obtiendrai que d’une seule personne, et son sang coule dans mes veines.
Mais il n’y a pas que son sang dans mes veines. Il y a aussi celui d’une autre personne, celui d’une ange.
Celui de ma mère.
La seule chose que je sais d’elle c’est qu’à priori, elle voulait me concevoir. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Mais ce n’était surement pas par désire d’élever un enfant puisqu’elle m’a abandonnée. Et elle n’est plus de ce monde pour me le dire.
Pour me dire ce qu’elle attendait de moi.
Maintenant, la seule chose que je peux espérer, c’est de trouver la réponse dans cette enveloppe. Alors délicatement, je l’ouvre et en sors le contenu dans un coin du bateau volant encore vierge d'informations.
Deux photos tombent à terre alors que je sors les feuilles. Il y a cette femme aux longs cheveux rouges et aux yeux verts et il y a…
Moi.
Moi, lorsque j’étais plus jeune. Moi, regardant l’un des chefs d’œuvre de mon père, de Géralt. Je m’en souviens. C’est lui-même qui a pris cette photo. Alors comment ce fait-il qu’elle soit là ?
Géralt, Maria, j’espère que vous allez bien tous les deux…
De nombreux souvenir me reviennent à la vue de cette image, mais je me force à en détourner le regard, je ne souhaite pas entrer dans la mélancolie. Je ne souhaite pas penser à eux que je ne peux plus me permettre de revoir. Car si cette photo est ici et non dans le cadre sur la cheminé, c'est qu'ils ont du avoir quelques ennuis par ma faute. Mais ce sont des gens bien, alors il n'y a pas de raison qu'ils aillent mal, non ?
De toute façon, je ne peux malheureusement rien pour eux, je ne dois plus y penser. Alors je m’intéresse à la seconde photographie.
Cette femme, je ne la connais pas, mais elle me ressemble. J’aurai bien dis que c’était ma mère, mais elle n’a à priori pas d’aile. C’est étrange.
Curieuse, je retourne l’image à la recherche d’indice.
Séléna AmnelRed disait que ma mère s’appelait Séléna. Alors ce serait elle ? Mais d’où viennent donc mes ailes ?! Je ne comprends pas…
J’espère que ce tas de papier m’aidera.