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À l'eau ou au resto !

Bah voilà ! Les réseaux sociaux étant ce qu'ils sont, entre autre pour se lancer tel ou tel défi à-la-con, il fallait toujours que ça se termine par de l'accident mortel. Il y avait par exemple ces glandus qui n'avaient pas peur de se jeter dans une eau glacée. Et pour le même prix, on apprenait même, le surlendemain, que le pauvre type ne savait tout simplement pas nager !
Ou encore, il y avait toujours un péquenaud en bas âge pour aller boire de l'eau non potable au robinet du coin. On lui avait pourtant dit de s'abreuver à la bouteille ou à la gourde, mais non ! Rebelle ou inconsciant, ce devait être sa façon de prouver qu'il avait des balloches dans le pantalon... ou quelque chose comme ça. Si si ! Même si jeune.

Bref, pourquoi Gura avait atterri sur l'île de Tanuki, cette fois-là ? Peut-être parce que dans ces eaux-là, il avait pas mal voyager sur North Blue. Alors forcément, d'une manière ou d'une autre, on aurait qu'à en déduire que le bâteau passant par là à cette époque de l'année, l'y avait amené. Picétou !
Néanmoins, on y faisait quoi de super intéressant dans ce pays tout moisi ? Non pas qu'il n'y résidait que des clodos, hein ! Disons que c'était de la bonne campagne pour Karine Lemarchand, à un ou deux détails près. Des fermes, du bétail, du beurre, l'argent du beurre, et le cul de la crémière. Puis des moutons aussi ! La spécialité, à ce qu'il paraît. Les braves bêtes aimaient se faire tondre, qu'on racontait ici et là.

_ Bah p*tain ! Avait d'ailleurs répondu le Sumo, pensant déjà à autre chose, au détour d'une conversation avec les autochtones. Moi j'm'en fous, j'suis imberbe.

Alors si en prime, il pouvait trouver le moyen de rajouter sa touche perso, il n'y manquait pas.

Enfin voilà. Le grand chauve avait vaguement fait son nid pour quelques jours, et avait également réussi à se tenir à carreau. C'est ti pas beau, ça ? En effet, il y avait de la belle garnison de soldats sur ce caillou. Alors vous vous en doutez, transpirer restait pardonnable. Mais pour ce qui était de donner des coups de seins à rallonge dans la face du premier venu, il valait mieux éviter.

_ Qu'est-ce qu'on se fait ch...! commença-t-il au bout de plusieurs douzaines d'heures sur place.

Commencer... parce qu'il s'interrompit soudain, bien entendu.

Le catcheur tournait en rond, et sa promenade l'avait gavé jusqu'à la mer. À croire qu'il était né pour vivre comme une bouée, si ça tombe. Quoi qu'il en soit, il y avait surtout une silhouette en train de flotter sur le ventre au milieu des vagues. On ne savait pas depuis combien de temps ce corps, visiblement sans vie, trainait là, ou encore pourquoi personne ne l'avait remarqué auparavant.
Mais une chose était certaine : s'il pourrissait davantage, ce serait dégueulasse.

_ Hey ! Paniqua-t-il aussitôt, en accourant vers la victime. Hey ! Monsieur !

Comme si crier pouvait changer quelque chose au problème. Mais peut-être qu'après tout, le gars se noyait à peine ?

Gura fonça donc, tant bien que mal à cause de son surplus de graisse. Et au final, il y avait bien déjà cinq minutes qui s'étaient écoulées depuis. Tout le monde ne s'appelait pas David Hasselhoff aussi, faut le comprendre !
Puis, lorsqu'il ne resta plus qu'une petite dizaine de mètres, il se jeta à la flotte sans réfléchir et nagea jusqu'au cadavre. Du moins, plus il avançait, plus ça y ressemblait.
Avait-on déjà atteint le point de non-retour ? Qu'importe ! Gura tenterait le tout pour le tout d'abord, avant de tirer des conclusions hâtives.


/hrp: vala pour l'intro. J'commence doucement. du blabla, des conneries, du remplissage, du décor... et quand même la scène qui se met en place, hein. ^^'

https://youtu.be/7iOTtCHR1TQ (désolé, c'était obligé...) Razz
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*sob*

Je commençais à en avoir un peu marre. Oui, d'habitude calme, fervent bouddhiste et patient. Mais je commençais sérieusement à en avoir marre.

J'étais parti de la dernière île avec le sourire au visage, ambitieux et avec une soif d'aider la révolution. Je me dirigeais vers le nord, avant de le perdre suite à un endormissement. Je continuais tout de même, en suivant le courant, même s'il avait dû changer, entre temps. Mais bon, on était motivé. Et e m'étais endormi. Encore. Je m'étais perdu parmi les courants marins à force de siestes sauvages. Etant un homme-poisson, c'était un comble tout de même de se perdre en milieu marin.

Je m'étais réveillé (après quelques jours de dérive) sur une île bizarre et très peu peuplée, aussi dépourvue d'habitants terrestres que marins. Bon. Soit. Je décidai alors de prendre un repos forcé, pour quelques jours. Ca ne pouvait me faire que du bien, un peu de méditation et de vert. Sauf que, quand on dormait, on ne chassait pas. Et la faim vint bientôt se faire sentir.

Je n'étais pas à mon premier jeûne, loin de là. Quand on était moine, il fallait se débrouiller : la nourriture pouvait se faire rare. Mais avec les dernières aventures sur le moral, et dans le corps... Aouch, bobo. Et ce fut à ce moment que je compris pourquoi le manque de populace sur ce (pardonnez-moi, pensée de mon maître récurrente sur la politesse) FOUTU CAILLOU me gênait autant ! Aucun poisson, aucun petit animal, aucune proie, rien. Aucune pensée de cette providence bouddhiste de mes vessies natatoires pour un fervent croyant et pratiquant ! Tout ça à cause d'un emmerdement génétique contre lequel je n'ai jamais pu rien faire, ET QUI CHANGEAIT TROIS QUARTS DE MA VIE EN MAUVAISES SURPRISES !


Pfiou... Je pris quelques minutes pour me calmer. Dieu Bouddha que cette faim était destructrice. Et je me rendis bientôt compte que rester assis ici à se plaindre allait plus nuire à ma santé qu'autre chose. Surtout que ça n'allait pas me nourrir de m'énerver. Donc partis à la chasse. Une fois. Deux fois. Bredouille. Trois fois. Toujours rien. Et au bout de la quatrième fois, je trouvai une chaussure. J'en avais marre.

Mais, fort de volonté et surtout de désespoir, je ne m'arrêtais pas, non. Je continuais, encore et encore. Toujours un peu plus loin, un peu plus profondément. Et je vis soudain quelque chose bouger. Sans même réfléchir je me ruait dessus, croyant distinguer un amuse-gueule encore frais. Vite vite vite... Presque, et... et... et pourquoi tout était devenu noir ?

Nom d'un kitsune handicapé. Je m'étais encore endormi. J'en avais sérieusement marre. En plus je devais être beau, vu de la berge. Un corps, affublé de vieux vêtements et d'un masque de Tanuki, qui flottait sur l'eau.

J'en avais vraiment marre de cette narcolepsie.


Dernière édition par Zetsu Dorenji le Mar 5 Aoû 2014 - 17:39, édité 1 fois
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Ayé ! Un dernier crawl, une dernière brasse, et Gura arriva enfin au chevet du corps immobile et flottant. Sans perdre une seconde de plus, il retourna son patient sur le dos, lui empoigna pratiquement la gorge dans le creux de son bras potelé, et se retapa le parcours de nage en sens inverse jusqu'à la rive.
Ce devait être la première fois qu'il se trouvait dans ce genre de situation palpitante et triste en même temps, alors il ne valait mieux pas se louper. Sinon, c'était un coup à se lamenter et culpabiliser à vie pour le restant de ses jours.

Pendant sa traversée, voulant trop bien faire, il se précipita sans jamais regarder derrière lui, de peur de ralentir. Déjà que ce n'était pas le genre de bonhomme souple et qui savait se déplacer comme une anguille, autant maximiser le peu de ses performances dans le moindre centième de sa vitesse, d'énergie et de cadence.
Puis enfin, le Sumo retrouva pied dans les derniers mètres. Il piétina alors jusqu'à la terre ferme, déposa son sac de patates humanoïde... et reprit son souffle. Beh oui ! Ça aurait été ballot de crever soi-même d'abord, hein.

À ce moment-là sinon, on ne savait pas si ses bourrelets dégoulinaient de transpiration ou si c'était toujours l'eau de North Blue. Désolé quand même pour le mec allongé. Lot de consolation peut-être, la pluie qui lui tombait dessus ne se dirigeait pas dans sa bouche.

_ Bon, et maintenant ? Rumina le porcin, tout en se frottant les mains. Ah oui ! Le massage cardiaque !

Il zieuta l'horizon à la recherche d'un quelconque clampin dans les alentours qui aurait pu également l'aider, mais en vain. Le secteur semblait vraiment désert.

Sur ce, après une profonde respiration et de la concentration, Gura se mit à quatre pattes. Manque de bol, en se penchant, Zetsu fit inconsciemment la connaissance des premiers morceaux de viande pendouillant de son futur sauveur foireux. Mais dans un second temps, puisque tout dépassait vers la cage thoracique du mec, le catcheur fut en quelque sorte bloqué pour commencer ses exercices.

_ Chiottes ! Se plaignit-il en s'essayant à d'autres positions.

Si si ! Une sorte de Kamasutra retravaillé, quoi.

Et finalement, ahem ahem ! Le meilleur "angle de tir" fut de monter à califourchon sur l'autre gaillard. Enfin, pas au niveau de ses jambes, hein... mais vers la tête, quoi. Ainsi, Gura put écarter toute son anatomie faisant bostruction sur les côtés, tout en gardant un accès aux poumons du client.
Mouais bof ! Quelques secondes plus tard, rien n'y faisait. Est-ce que le type avait déjà succombé ? Ou est-ce que le catcheur s'y était mal pris ? Bref, une ou deux dernières solutions pouvaient peut-être encore marcher, après réflexion.

La dure et... la moins dure.

Dans l'ordre donc, Gura se mit à gifler un Zetsu endormi à plusieurs reprises. Malheureusement, à part une tête qui faisait du gauche-droite comme sur un terrain de tennis, ou encore quelques gémissements dûs aux baffes, le résultat ne fut pas très fructueux.

_ Mais tu vas te réveiller, bordel ! Allez, t'es encore jeune, en plus ! Dans la fleur de l'âge ! T'as encore toute la vie devant toi !

Moralité, et si le fameux bisou, version princesse au bois dormant, s'avérait être l'unique chance de réveiller quelqu'un qui se dirigeait probablement vers les abysses du monde des morts ? De toute façon, c'était ça ou lui creuser une tombe.

Gura tira tout de même la grimace. Non pas parce qu'il avait enfin capté qu'il faisait face à un homme-poisson. Au contraire ! C'était bien ça, sa plus grosse boulette depuis le départ. Mais parce que dans ses rêves les plus chauds, le partenaire avait surtout un visage d'ange, un super balcon bien avancé, et un corps de sirène. Enfin quelque chose du genre, quoi.

Bref, il s'y aventura donc en fermant les yeux... mais ?


/hrp: fiouuu, c'était moins une... bon bah j'ai préféré laisser en suspens, hein, huhu. Comme ça, ça te laisse le choix. Razz
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A la troisième gifle, je me réveillai. Tout ce que je vis, c'est un bout d'humain tout rose et tout rond s'agiter dans tous les sens, près de moi. Je ne pus pas réagir tout de suite, tellement j'étais stupéfait. Et endolori : il m'avait fait mal, cet abruti. Et alors que je le voyais s'inquiéter sur place, je n'avais même pas envie de rire. J'avais mal, j'avais faim, et quelque chose me disait qu'heureusement, je n'étais pas réveillé avant...

Et ce fut à ce moment que je le voyais approcher ses grosses lèvres baveuses des miennes. Non. Oh non. Ohnononononononononononononononon. Ni une, ni deux, je réagis au quart de tour : mes moustaches se tendirent, et les autres muscles de mon corps aussi. Ma main gifla d'une traite la joue droite du gaillard, avec toute la force du désespoir qui m'habitait à ce moment.

"Samehada Shoutei !"

Et fort heureusement, je le vis tomber à la renverse. Je m'extirpais alors rapidement des lieux,  mes bras me tirant vers l'arrière, rapidement, tel un serpent fuyant. Mes yeux auparavant animés par la faim (et puis après, par la narcolepsie) s'illuminèrent désormais de peur et de dégoût, fixant la grosse bêbête rose devant moi. Mais bon, comme le voulaient mes enseignements religieux, j'essayais de prendre du recul. Métaphoriquement, cette fois-ci. Il y avait sûrement un pourquoi à cette attitude beaucoup trop affectueuse.


Alors voyons voir... J'étais tombé dans les pommes en pleine flotte. Ah, et alors il avait sûrement du tenter de me sauver ! D'où les traces de corps sur la plage, son agitation près de moi et ce baiser. C'était sûrement juste une tentative de bouche à bouche. Ça expliquerait aussi les claques. Ça ne pouvait être que ça. Ou alors une tentative de viol. On va dire que c'était un sauvetage.

Seulement, mon masque était tombé : autrement dit, il avait vu que j'étais un homme-poisson. Donc, je pouvais respirer sous l'eau. Et donc, son sauvetage était complètement inutile. Je voulus alors le remercier, et lui expliquer que ce n'était pas la peine, que j'étais narcoleptique, mais qu'il était tout de même gentil. Malheureusement, j'avais faim, j'avais mal, j'étais encore surpris et je ne savais pas tout ce qui s'était passé pendant mon sommeil.

"Je de... Faim... Narco... Homme... Poisson... J'allais pas me noyer, DÉBILE !"
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_ Awww !

Gura sentit sa joue se déformer en un éclair, avant que son corps tout entier n'exécute une jolie roulade arrière. Ça devait sans doute être ce qu'on appelle dans le jargon, se prendre un râteau.

Alors voilà le tableau ? On sauve les miches de quelqu'un, et bonjour le remerciement ensuite, hein ! Lorsque le Sumo se releva enfin, ce fut pour s'apercevoir que son patient était bel et bien vivant. Cependant, il avait une allure bizarre. À moins que ce ne soit tout bonnement son physique entier, pour être exact. Est-ce qu'il venait réellement de cette planète ? Ça expliquerait bien des choses sinon. Et ainsi, sa navette spatiale aurait coulé au fond de l'eau, et lui, seul survivant, flottait depuis à la surface, quoi.
D'ailleurs, quand on y pense, puisqu'il n'y avait, semble-t-il, aucun habitant de l'île dans les alentours, peut-être avaient-ils eu tous les chocottes et avaient donc préféré se terrer dans leurs caves ?

_ P*tain ! T'as une sale gueule, n'empêche ! J'ignorais que la mer pouvaient provoquer des ravages de ce type sur euh... un être humain ?

Blague ou non, Gura n'avait apparemment pas dû se regarder lui-même dans un miroir depuis des lustres, dirait-on.

Puis, sa cervelle réajustant tous les paramètres, le gros porta ses mains devant sa bouche, un brin embarrassé par sa connerie. Il était face à un homme-poisson. Ni plus, ni moins. Meuh si, vous savez ? L'espèce qui vit normalement dans les profondeurs marines. D'accord, on pouvait alors se demander ce qu'elle foutait là... mais le pire dans tout cet imbroglio était que Gura se rendait compte enfin que ces dernières minutes n'avaient carrément servi à rien !

À la rigueur, mouiller son slip pour un autre mâle... mouais bof ! Mais alors s'il avait dû titiller de la bouche de poiscaille pour de vrai... beurk ! La scène du baiser lui revint d'ailleurs en tête, et il dût se la secouer (la tête, pas l'autre truc, ahem ahem !) pour effacer rapidos cette vision atroce avant qu'elle ne soit projetée jusqu'au générique de fin.
Enfin qu'importe ! Ledit homme-poisson confirma ses origines, en plus de ses soucis d'estomac vide. Grossomodo, il avait surtout faim. Un peu comme si son comatage n'avait pas opéré comme le repas du soir. "Qui dort, dîne", ne disait-on pas ?

_ Euh... traduction ? Demanda Gura, largué par le discours saccadé de l'extra-terrestre. Toi, escargophone maison ? Moi, pas casse-croûte, en tout cas.

Ok, ok, il se moquait un peu beaucoup de la façon de parler de l'autre, j'avoue. En échange, on ne tarda pas à l'insulter de débile. Après tout, c'était de bonne guerre... même si ça ne plut pas au mastodonte torse-pwal. Son égo en avait pris un coup tout à l'heure avec le sauvetage absurde, alors si on persistait à le rabaisser d'une manière ou d'une autre ! C'était une occasion à réclamer vengeance sans discuter.

_ Home Sweat Home ! Lui répondit alors le catcheur, tout en brandissant sa ceinture. J'ai cru voir quelques crevettes par là-bas ! Je pense que ça devrait t'intéresser !

Pour tout dire, il n'en avait strictement aucune idée. Mais ça, chut !

La vérité ? La poiscaille n'avait pas dit merci, et maintenant il faudrait en prime lui coller une fourchette dans la bouche ? Qu'à cela ne tienne, il gagnerait au moins une séance avec la serviette de table... enfin, pour le peu que l'arme de Gura y ressemble vaguement, hein.
Sur ce, si l'homme-poisson paraissait toujours aussi affaibli, le drôle de fouet du gros tas partirait enserrer la gorge de sa cible. Ainsi, il n'y avait plus qu'à exécuter le geste brusque qui l'enverrait rejoindre les flots. Oh, de rien ! En plein dans son élément naturel, au final.
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Bon. J'étais réveillé maintenant, et moins en panique. Alors que le gras double se perdait entre ses réalisations, son speech et le mien, j'en profitais pour me calmer. Prendre du recul, ne pas laisser les émotions l'emporter... Cette attitude était ce qui définissait le moine fervent que j'étais. Aussi, je ne décrochais pas un mot, écoutant calmement ce qu'avait balbutié le gros. Jusqu'à ce qu'il parle de bouffe.

J'avais faim. J'avais très faim. C'en était presque insoutenable. Aussi, quand il mentionna les crevettes au loin, mon corps se tendit, chaque muscle se raidit, prêt à bondir chercher ce qui soumettait chaque être vivant au règne animal, aux lois les plus simples. Je m'accroupissais en un instant, et était prêt à courir vers ce qui m'éloignait du Nirvana. Ce qui... M'éloignait du... Non, non. Mais non, voyons ! Un peu de raison ici, que diable ! L'instinct est presque diamétralement opposé à la voie du moine. Je ne pouvais pas me laisser aller à ce qui n'était rien d'autre qu'une tentation malsaine.

J'avais faim, c'était un fait. Mais je décidai de réfléchir quelques secondes. Des crevettes ? Là-bas ? Cela faisait une demi-journée que je cherchais de la nourriture. Si elle était si évidente, je l'aurais aperçue. Non, quelque chose ne collait pas. Et je me rendis compte alors de la main ferme que le gros machin rose exerçait sur un manche, caché sur lui. A en supposer que ce n'était pas ses tendances perverses qui en était la cause... il devait s'agir d'une arme. Oh. C'était vrai. Je ne m'étais pas excusé : j'avais négligé cette relation naissante, ce lien avec le nouveau venu que Bouddha fit entrer dans ma vie. Je me décidai alors enfin à palabrer un peu.

"Ne mens pas, inconnu. Surtout si c'est pour punir violemment un frère."

Et calmement, je me rasseyais en tailleur, face à cet homme qui avait tenté des attouchements aquariophiles homosexuels. Les moines ne jugeaient pas, ils admettaient leurs erreurs avant de souligner celles des autres. Et je me devais de ne pas faire exception. Alors, tranquillement, je saluais cet honorable bout de gras, avec humilité et patience. Le front contre le sol, mon regard en-dessous du sien.

"Je te prie d'accepter mes plates excuses pour ma réaction trop instinctive, frère..."

Mais l'instinct revenait toujours à la charge : on ne mentait pas à propos de nourriture fantasmagorique envers un affamé.

"...mais pardonne mes paroles : j'ai la dalle, putain."
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L'étranger aux écailles esquiva la technique de fouettage de Gura, qui eut de quoi faire les yeux ronds. Pif-pouf, juste comme ça... en s'asseyant par terre, le plus naturellement du monde. Avait-il bêtement eu un coup de chance ? Ou, même en prévoyant le coup d'avance, c'était juste une façon de dire qu'il n'en tiendrait pas rigueur ? Qui sait, peut-être qu'après avoir été suffisamment intime l'un envers l'autre, de discrets sentiments d'amûûûr avaient profité de s'imiscer en ce début de relation.
Ouais mais non ! Pas question d'en arriver aussi facilement à de telles conclusions. Surtout que Gura cherchait à divorcer de son nouveau compagnon, lui ! Quoi qu'il en soit, le bonhomme ne tarda pas à se plier pour faire dans la prière.

_ Euh... frère ? S'étonna le Sumo, en épiant l'autre pêcheur en contrebas. Mais tu m'as bien regardé ? Et puis tu sais ce qu'on dit, hein... y'a pas d'arête dans le bifteck, y'en a que dans le poisson sec, mouhahaha !

Ah bah si. Cymbale, obligé ! Les deux n'avaient rien en commun.

_ Bon d'accord, reprit-il, tandis que l'homme-poisson persistait à faire l'aumône. J'en sais rien, moi, s'il y a des crevettes ici ou là ! J'me suis déjà mouillé jusqu'au cou pour tes beaux yeux, de toute façon.

Beaux yeux, euh... façon de parler, bien sûr. Cette espèce de monstruosité dérangeait toujours Gura d'un poil. En fait, il ne savait pas comment il fallait la dévisager. Un peu comme n'importe quelle surprise, on va dire. Parfois, c'est chouette. Sinon, c'est euh... saugrenu. Quelque chose comme ça, en tout cas.

Par contre, le gros s'interrogea sur le piteux état de son voisin. Et si le type s'affalait encore par la suite ? Narco-machin-truc ou manque de vitamines, ça revenait au même, en fin de compte. Le gars s'évanouirait et on n'en parlerait plus. De plus, ça donnait carrément l'occasion de s'éclipser gratos, sans demander son reste.

_ Et si tu mangeais ta main, et gardais l'autre pour demain ? Qu'en dis-tu ? En voilà une idée qu'elle est bonne, hein ?

Gura exagéra ensuite son plus beau et faux sourire, tout en se grattant la tête. C'est sûr qu'avec des blagues foireuses pareilles, il irait loin dans la vie. Enfin, on gagnait du temps comme on pouvait, hein.

Pour réfléchir, essentiellement. À vrai dire, le catcheur avait le choix de reprendre la séance baffage ou de venir en aide à ce pèlerin perdu... en train de crever de faim. Il se remémora alors les on-dits de quelques habitants croisés par le passé, et puisqu'on y vénérait un peu trop les moutons ici, il y aurait ainsi moyen de partir en expédition afin d'en égorger un ou deux, puis de revenir jouer au bénévole de soupe populaire.
Mouais bof ! Avec du bol, la poiscaille serait capable de mourir direct après avoir foulé une dizaine de mètres à peine de ce pays, pfff. À moins de le porter sur son dos ? Non, jamais de la vie ! Sans compter que ce serait également le pompon de se mettre les habitants... à dos.

_ Je sais ! Pourquoi attendre alors que j'peux l'endormir moi-même quand j'veux, héhé ? Pensa le gros, tout haut, fier de son génie.

Allez hop ! Le pro du bourrelet dégomma l'obstacle d'une douillette propulsion grâce à sa célèbre Toupie Booblade, et ce pleurnichard valserait sûrement pour faire dodo vers un nouveau décor. Un joli récif là-bas faisait parfaitement l'affaire, ça tombait bien. Et puis, qui n'a jamais souhaité se faire bercer par les boobies d'un gros sac de graisse et de sueur ?
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Et tada ! On dirait que l'homme-poisson ne bronchait plus depuis plusieurs secondes. Peut-être que sa tête avait heurté un peu trop violemment l'un des rochers, là-bas.
Gura contempla son acte encore un instant. Puis coincé dans un dilemme entre la mort ou le sommeil lourd de son adversaire, il se sentit finalement obligé d'aller vérifier l'issue de ce bref combat.

Arrivé au-dessus du type inerte, le détail plus ou moins rassurant de la scène était qu'il n'y avait pas de sang ayant giclé partout-partout. Et toujours plus précisément, le crâne de Zetsu ne s'était pas non plus fendu en deux. Moralité, assommé par la force ou endormi par son syndrome, celui-ci restait donc bien vivant. La faim le tuerait sans doute un de ces quatre, pourtant ! Mais d'ici là, Gura, lui, ne serait plus au fait de la situation. Ainsi, ce serait plus facile pour lui de s'en contrefoutre et d'oublier cette rencontre.

_ Tu mériterais que je m'assois sur ta maudite carcasse, grrr !

Bah oui ! La faute à l'autre, bien sûr. Le gros avait quand même dû se déplacer jusqu'au dormeur. Du coup, ça l'essoufflait toujours un peu plus après chaque pas.

Cependant, après cette petite jérémiade gratuite, Gura tomba nez à nez avec les rochers environnants. Avec plus d'intérêt cette fois-ci, quoi. Au départ, c'était supposé n'être que de bêtes cailloux volumineux, rien de plus. Mais en y regardant de plus près, on aurait dit que la roche était parsemée de champignons, de verrues, ou de... moules, pour être exact !?

_ Mouarf ! Bah ça alors ? De la bouffe pour l'autre clampin, dès qu'il se réveillera. J'ai bien fait de l'avoir éjecté jusqu'à ce récif, héhé.

Et hop ! Voilà comment on retournait de la méchante baston à son avantage. Pour la peine, le Sumo s'imagina même, le temps d'une fraction de seconde, que l'autre poiscaille devait obligatoirement bisouter ses niches de Sa Sainteté, en guise de remerciements.
Grâce à lui et à son attaque de la vrille furieuse, Gura avait réussi à apporter de la bectance pratiquement sur la langue du pauvre affamé. Qui l'eut cru ? Bref, il fallait donc se soumette au sauveur en slip comme il se doit. Logique, hein ?

Bêêêh !

Le catcheur sursauta tout en se retournant vers le bruit. Il était encore en train de se palper le haut du corps, quand il aperçut le mouton un peu plus loin certainement se foutant de sa gueule. L'animal était accompagné par un vieux, qui visiblement le promenait comme un chien au bout d'une laisse.

_ Ce ne sera pas aussi facile que tu le crois. Ton copain ne pourra pas manger ces moules.

Ah ouais, comme ça, direct ? Ce nouveau trublion débarquait comme un cheveu sur la soupe, et vas-y qu'il déballait sa verve du mec qui sait tout, histoire de bien plomber l'ambiance.

_ J'm'en fous, c'est pas mon copain ! Coupa net le gros. Mais j't'en prie, hein... va lui expliquer pourquoi, si ça te démange autant. Mais fais gaffe. Pour avoir son attention, il n'y a que le bouche-à-bouche qui fonctionne sur lui, haha.

Gura sourit et se frotta les mains. À présent que ce convive se manifestait à l'improviste, il se disait qu'il n'avait plus rien à faire dans ce trou. Le vieux se chargerait probablement de soigner le moine à écailles. Alors s'il y avait moyen de profiter de l'occasion pour disparaître, c'était tout ce qui compte.
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Un signe de la main et une dizaine de pas plus tard, Gura avait donc bien entamé son départ. Cependant, le vieillard souhaitait visiblement que le gros touriste lui tienne encore un peu compagnie.

_ Oh c'est dommage que tu sois si pressé. On raconte que certains de ces mollusques renferment parfois une perle en leur sein.

Le Sumo se mordit la langue et se figea dans la foulée. Le mec avait parlé de bijou, là, non ?

_ Et je présume que si tu ne veux pas finir comme notre ami commun, tu vas me cracher tout le morceau qui s'ensuit ?

Gura avait dit ça tout en rembobinant son chemin jusqu'à l'autre vieux bavard. Ce dernier n'avait pas dû s'imaginer que le colosse torse-pwal serait si friand de ce qui tourne autour des trésors. En clair, que ce devait juste être un simple étranger qui apprécierait d'écouter les folles rumeurs concernant l'île. Ni plus, ni moins.

Pourtant, vu la soudaine attitude changeante de Gura, on aurait plutôt dit qu'il bavait plus qu'il ne transpirait. Un peu comme s'il était à deux doigts de dévorer son interlocuteur... -au propre comme au figuré- sauf s'il se maniait à réciter tout ce qu'il savait, bien sûr.

_ Eh bien, c'est tout... je n'ai jamais pu vérifier la véracité de ces on-dits. Je crois surtout qu'on a inventé ça pour attirer de nouvelles têtes, de nouveaux clients, vacanciers dans le pays.

Gura connaissait la chanson, alors on ne l'embobinerait pas aussi facilement. Le vieux cherchait tout bonnement à réparer sa boulette. Du coup, sans perdre un instant de plus, il chopa le mouton à la gorge, l'enfonça dans ses bourrelets, et crak ! Une vive pression grâce à sa technique du Hot Dog, l'animal n'aurait dorénavant plus qu'à reposer en paix.

_ Tu disais ? Reprit-il sèchement, tandis que le vieux tira une tronche horrifiée.

Le temps que le proprio de la bête se remette de ses émotions, le catcheur profita pour en rajouter une couche... comme quoi le mouton ferait un bon repas pour l'homme-poisson à son réveil. Ainsi, tout n'était pas perdu, mouarf !

_ Tu es un pirate, c'est ça ? Commença-t-il en tremblottant. D'accord... je vais tout te dire... Pitié, me tue pas...

Il se mit en prime à chialer, à claquer des dents, à renifler du nez, et tout le toutim. Résultat, on ne pigea que dalle à son speech narratif, pfff.

Gura montra un peu plus son impatience d'une baffe prête à partir dans la face de l'autre. Heureusement, l'autre réussit à se ressaisir de justesse et arriva enfin à jacter dans un langage clair et compréhensible. En gros, l'histoire du passé de l'île racontait qu'un jour, on découvrit que la laine des moutons était devenue sacrée à cause de ces fameuses moules. La douce matière avait la capacité extraordinaire de caresser leurs coquilles avec une telle tendresse, que celles-ci finissaient par s'ouvrir d'elles-mêmes.

Manque de bol, cette connaissance avait également fini par s'estomper, parce que la guerre perpétuelle entre la Marine et les Pirates était venue s'en mêler entre temps. Il y avait toujours plus de blessés, alors les gens décidèrent finalement d'utiliser la laine des moutons pour les pansements. Là encore, la sensation de bien-être s'avéra tellement puissante qu'on disait même que les soldats pouvaient passer outre la douleur.

_ Comme c'est touchant, plaça tôt ou tard Gura, pour ne pas s'endormir.

_ À présent, cette période est tombée dans l'oubli. La Marine et les Pirates ont bien su se trouver d'autres contrées où sévir. Par contre, la tonte du bétail est une tradition très respectée et très contrôlée. On ne peut donc pas s'amuser comme ça nous chante. Il y a des saisons bien spécifiques.
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Sur ce, voilà le dilemme. Gura devait-il passer des heures à frotter chaque moule sur les rochers ? Ou devait-il s'en tenir à son plan d'origine : celui de se tailler de cette fichue ruralité ? Enfin, si on partait bien sûr du principe que l'autre plouc âgé disait la vérité, hein !
Après tout, les perles restaient rares. Donc, pas sûr que l'effort soit rentable, en fin de compte. Et puis, il n'y avait pas une base de la Marine dans le coin ? Oups. Encore que, tuer un mouton de sang-froid, ça devait viser dans le pardonnable, non ?

_ Grrr ! Fais ch*er !

En effet, plus il perdrait son temps à cogiter, plus il prenait le risque qu'on l'interpelle ou qu'on le chope carrément en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

_ J'ai une idée ! Pour t'acheter une nouvelle bestiole, tu n'auras qu'à caresser de la moule, héhé. Et puis si tu sais te dégoter une perle ou deux, hein... tout rentrera dans l'ordre, quoi. Et tu n'auras même plus besoin de me dénoncer, quand j'aurai le dos tourné.

Gura tapota l'épaule du grand-père, comme pour le rassurer d'aller de l'avant, puis l'heure de se dire au revoir une bonne fois pour toutes sonna.

Le gros se bougea donc l'oignon aussi vite qu'il put, en laissant ses fans sur le bas-côté, jusqu'à disparaître de la scène pour de bon. S'il avait bien calculé son coup, il pouvait espérer qu'en se dirigeant dans une autre ville, et ainsi de suite, on aurait logiquement plus de mal à lui mettre la main dessus. Si si ! Même si pour un goret de sa taille, ça relevait probablement aussi de l'impossible.

Conclusion, il arriva dans un nouveau lieu, complètement en sueur. De quoi semer le doute et la peur dans la plupart des regards des habitants. Mais par chance, une fois ce détail entré dans les moeurs, la vie reprit un cours normal. Sauf peut-être lorsque les commérages, au sujet d'un type immense en slip, se répandirent comme la peste, au fur et à mesure.
Enfin qu'à cela ne tienne ! Au début, les badauds n'osèrent pas jouer aux héros contre un gabarit aussi démesuré, à vrai dire. Et quand bien même, quelques courageux tentèrent de s'y aventurer, les imbéciles terminaient souvent dans le mur.
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