Rappel du premier message :
Vers 1625, East blue
Cela faisait désormais quelques temps que j'avais pris mon affectation comme chef d'équipe du Cinquième Bureau, QG de East Blue à Logue Town. Les débuts avaient été un peu difficiles, puisque j'étais par définition, plutôt une solitaire, sans aucune réelle expérience de la conduite d'équipe. Mais j'avais démontré des capacités certaines à penser « hors de la boîte » comme ils disaient, et prouvé mon désir de m'améliorer. Ma promotion m'avait surprise, et pas que moi, mais elle semblait méritée. Et qu'est-ce qu'une dizaine d'agents à encadrer pouvait avoir de pire qu'un entraînement avec les gars du BAN ? J'avais survécu à ça, à l'attaque des bases principales de la Marine à North et South Blue. Donc, le management, ça ne pouvait pas être SI terrible.
Facile à dire. Le premier gars que j'avais eu à « guider », je l'avais envoyé à l'infirmerie, à deux doigts du cimetière. Bon, il l'avait cherché, mais ce n'était pas une raison. Mes chefs me l'avaient bien fait comprendre. Ce fut pourquoi je ne bronchai pas à l'écoute de la mission qui m'était confiée en ce joyeux matin :
- « L'îlot aux perroquets. Dénomination non officielle par les locaux. Les cartes répertorient l'endroit comme île 465-E74. Vous allez prendre une petite équipe de gens « terrain » et mener une investigation en règle de cet endroit. Des petits malfrats auraient pris possession des ruines pour y dissimuler des activités peu légales. »
- « Je veux bien, chef, mais pourquoi envoyer des CP pour ça ? Une patrouille de Marine ne suffirait-elle pas ? »
- « La Marine a mieux que ça à faire, surtout quand les agents CP ont besoin d'entraînement. Vous encore plus. En tant que chef d'équipe, vous êtes garante de l'intégrité du personnel et des moyens. Vous avez intérêt à faire un sans-faute ici, et pas une égratignure, sur la moindre caisse ! »
- « M'ouais chef. » Je baissais le nez, piteuse. C'était moche, comme punition.
- « Et comme ici au CP, on ne reste jamais sur un échec, alors vous allez reprendre ce jeune Marine, et il a intérêt à être en bonne santé quand il revient. En bonne santé et un peu moins con. »
- « Ce n'est pas ma faute s'il est un bourrin de Marine, voy--- »
- « Je ne veux pas être ennuyeux par des détails techniques. Vous êtes chef d'équipe, vous vous débrouillez. »
Et on s'étonnait encore que la Révolution ne fut toujours pas éliminée. Mais avec de tels raisonnements, comment vouliez-vous que quelque chose de productif ressortît de cette organisation ? M'enfin, je n'allais pas me plaindre non plus.
Réunir mon équipe, y compris Clotho, faire faire les recherches nécessaires, surveiller la préparation du matériel, affréter une petite vedette pour nous conduire à proximité de l'îlot aux perroquets – ainsi nommé parce qu'il y avait beaucoup de perroquets sur l'île... ben quoi, on n'allait pas l'appeler l'îlot aux girafes ! - et nous voilà en route.
Nous étions partis avec l'aube. L'horizon était dégagé, il faisait beau, il allait faire chaud. L'idée d'avoir à faire un trek dans un environnement de style jungle sauvage me déplaisait, mais bien entendu, ces satanées ruines n'étaient pas au bord de l'eau, non. Il avait fallut que ces abrutis de premiers peuples se décidassent pour le quasi-milieu de l'île, avec des grands arbres et leur foutues racines, des insectes qui crissaient, vibraient, stridulaient à-qui-mieux-mieux, des odeurs de feuilles en décomposition près des flasques d'eau croupie, le tout dans la pénombre fournie par les feuillages épais desdits arbres qui empêchaient le soleil de passer pour la majeure partie. De temps à autre, il y avait une trouée dans la canopée, un fait inexplicable – pourquoi les branches ne poussaient-elles, ou repoussaient-elle pas là ? - et un rayon de soleil s'engouffrait, comme un petit miracle au détour d'un énième rocher moussu. J'aurais pu trouver ça beau si je n'étais pas aussi insensible. Moi, la nature, je l'aimais en tube, de crème pour la peau ou en gel douche. CP peut-être, révo sûrement, aventurière, aucunement.Au bout d'un moment, alors que le soleil avait déjà bien décliné, sous le couvert de la végétation, nous regardions les pirates qui s'activaient dans ce qui restait d'une sorte de château. Déjà dans la forêt, nous avions croisé les ruines d'habitations modestes. Les historiens n'avaient pas conclu de façon définitive sur la raison de la disparition des habitants, il y a déjà plus de cinq cents ans. Sûrement une maladie quelconque.
Le bâtiment avait été construit le long d'une falaise, rendant ainsi la nécessité de garder ce côté complètement caduque. Bon, pour des agents maîtrisant le geppo, ce n'était pas ça qui allait arrêter quoi que ce soit.
- « Bon, nous allons attaquer des deux côtés. Les CP, sous le commandement de Dorst, prendront les bandits à revers. Les Marines, avec moi, et nous fonçons droit devant. L'idée, ce n'est pas de les tuer, mais de les arrêter. Et ne détruisez rien ! On ne sait pas ce qu'ils ont pu ranger dans ces ruines ! Les CP, je vous donne une heure pour vous mettre en position. Silence radio sauf en cas de nécessité. »
Les den-dens de service terrain étaient connus pour être difficilement traçables, mais prudence était mère de sûreté... La mission n'était pas difficile, mais bon. Si le Gouvernement était connu pour la justesse de ses renseignements, ça se saurait. - « Lieutenant Clotho, vous restez près de moi, je veux vous avoir à l’œil. »
Parce qu'il ne faisait que s'écorcher le genou en glissant tout seul sur un caillou, on était capable de me décapiter...
Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Mar 17 Mar 2015 - 18:10, édité 1 fois