Alabasta. Terre de lumière, terre de souffrance. Un endroit où la misère du sage côtoyait celle du peuple. Une région magnifique en réalité. Mais le sang gouvernait cette terre comme toutes les autres. Les vestiges de la grandeur de cette civilisation ornaient encore le désert. Cette terre mystérieuse que peu d’hommes osaient affronter. Le gruau de la révolution prenait corps dans les dunes, là où nul homme doué de raison n’osait se réfugier. Pourtant, ils étaient là et faisaient face à la fureur de la nature, préférant son sein vengeur que celui des cités humaines emplies de fiel et de félonie. Mais aujourd’hui, les révolutionnaires avaient trouvé un endroit où se réfugier. Une terre d’accueil ancestrale, bercée par les mythes et légendes des nomades. Ces derniers mois, Alabasta avaient vu plusieurs légendes se réveiller dans son giron. Le réveil du roi-momie, la renaissance de Syrdaha … Le dernier des requins de sable. Des légendes que la Marine avait piétinées, froissant l’amour que lui portait les habitants de cette terre ancestrale. Ainsi la révolution en sortait grandie, massacrée mais grandie. Sans compter l’auréole que prenait la plus étrange des résurrections dans leur maigre camp. Une entité revenue des morts. La momie qui cheminait avec la rose des sables, Scarlett, n’était en réalité qu’une autre de leurs histoires : Rafaelo Di Auditore, le bourreau de Goa. L’homme qui avait mené un peuple à sa perte par ses simples désirs de liberté. Il était revenu victorieux malgré tout, ayant rendu à ce royaume esclavagiste une liberté dans leur sang. Mais aujourd’hui, ce territoire était gouvernemental. Ce fut sur ces états de fait que l’homme fut accueilli parmi les siens. Avec une timide révérence, un respect mêlé de crainte. Il était mort pour Goa … ou presque. Sa mémoire y était demeurée, en offrande à sa survie. Le poison de la corneille blanche, ainsi qu’il était surnommé, avait des effets dévastateurs. Sa survie avait été orchestrée par l’un de ses plus fidèles alliés et ami : Lord Servo Vendetta. Sentant le vent tourner lors de la bataille finale, ils avaient tous deux mis au point la défaite du révolutionnaire face à son adversaire de toujours, le Contre-Amiral Keegan Fenyang. Le poison ingéré porta Rafaelo aux portes de la mort, dans un état de vie si frêle qu’il fut jeté dans un charnier, destiné à y brûler. L’épée qui l’avait traversé de part en part ne l’avait donc pas tué.
L’homme qui le tira de cette fange se nommait Hebieso. Sage sibyllin, il devint contremaître d’un navire esclavagiste en fuite des nouvelles lois de la république de Goa. Ainsi le corps à demi-mort du révolutionnaire fut acheté, entreposé et martyrisé au nom de la survie de sa cause. Rafaelo Di Auditore était mort aux yeux du monde, mais son corps avait survécu. Lentement en train de guérir mais à jamais marqué par le sacrifice exigé par sa défaite. Puis le hasard, ou presque, le fit s’échouer sur la côte d’Alabasta puis rejoindre la compagnie d’une autre âme d’infortune : Shaïness Raven Cooper. Alliée de longue date, amie et confidente du révolutionnaire. Tandis que toujours de loin, le sage Hebieso veillait à aiguiller son esprit blessé sur la voie de la guérison. Ainsi était-il apparu à Rainbase pour le mener vers les esclavagistes afin de réveiller sa haine de ce système. Ainsi avait-il mené malgré eux les hommes de l’Umbra, ses plus terribles ennemis, à l’affronter pour qu’il goûtât de nouveau à leur félonie et se rapelât de ses capacités martiales. Et vint la dernière fois. Où son apparition lui rappela qu’il avait autrefois été le Seigneur de Guerre du Grey Terminal, une bande de bandits, d’esclaves et de révolutionnaires qui s’étaient alliés pour mettre fin au régime totalitaire de ce qui était alors le Royaume de Goa. Cela n’avait pourtant pas suffit. Il avait fallu que le corps en errance de Rafaelo fasse face à ses propres faiblesses pour se rappeler des bribes de souvenirs. Mettant pied sur un étrange sable gris, édifice de la faiblesse des fruits du démon, il avait subi sa première défaite en temps que guerrier ressuscité. Un sabre lui avait percé le ventre et dans son réveil, il s’était rappelé une partie de ce que la mort lui avait pris : les pouvoirs qui étaient les siens. Ainsi avait-il surgi dans la cuve pour sauver Shaïness, puis il avait affronté les pirates à l’aide de ses aptitudes réveillées. Pourtant, si tout le monde le reconnaissait, restait toujours une question en suspens : qui était-il ?
« Maître. »
C’était une voix avec un fort accent. Elle résonnait dans le néant comme un appel impératif mais c’était aussi une preuve de respect face au retour de l’assassin. Il le ressentait dans chacune des fibres de son être. Il faisait nuit, mais il ne dormait pas : trop de questions. Ses pouvoirs étaient revenus à lui comme aux premiers jours ainsi ne fit-il pas plus de bruit qu’un courant d’air lorsqu’il traversa les volets de la bâtisse. Il reprit consistance aux aguets de la muraille de la cité, se dirigeant vers une petite lumière dans la nuit. Une lampe à huile qui éclairait à peine le rebord d’une oasis. Là était installé un camp rudimentaire où trônait un encensoir avec quelques herbes vaudous. Un homme vêtu de blanc attendait paisiblement, les mains fermées sur divers grigris en os. Il psalmodia quelques rites puis ouvrit des yeux embrumés sur l’assassin. Sachant que l’homme était capricieux, Rafaelo s’assit en tailleur et attendit qu’Hebieso parle en premier. Il savait que cet homme aussi était un assassin, l’un de ceux de Servo Vendetta. Il avait été un temps esclave puis libéré au service du noble de Goa. Il pratiquait les arcanes vaudous avec une résolution sombre. On racontait que cette magie exigeait bon nombre de sacrifices et Rafael n’avait pas réellement envie d’en savoir plus.
« Tu es revenu, maître, mais tu n’es pas encore entier. Je ne connais malheureusement pas de remède assez puissant pour contrer le châtiment que tu t’es infligé. Mais je suis heureux d’avoir réussi à te guider sur la bonne voie. » déclara l’homme noir, enroulant ses grigris autour de sa nuque.
L’assassin resta silencieux.
« Il y a des choses que l’on ne peut retrouver que soi même. Te guider plus aurait pu pervertir l’être que tu étais, maître. J’étais là lorsque tu arpentais la mauvaise voie, rien de plus. » poursuivit le sage, plongeant son regard ambré dans les pupilles bigarrées de son interlocuteur.
« N’y avait-il pas d’autre voie que de me laisser piller un musée, tuer des assassins où ravager une ville ? » répliqua-t-il, acerbe.
« Tu m’avais dit que tu dirais ça, maître. C’étaient tes propres instructions. Tu devais devenir plus fort avant de reprendre ton rôle : c’est chose faite. Tu as vu que tes convictions n’étaient pas infondées : pourquoi aurais-tu de nouveau rejoins la révolution en ce cas ? » questionna-t-il, réthorique.
« Tu veux dire que c’est moi-même qui ait demandé à ce que l’on m’inflige cela ? Je n’ai jamais rien entendu de plus stupide. » lâcha l’assassin tandis qu’un léger brouillard se levait tout autour de lui.
Hebiseo lâcha quelques herbes dans l’encensoir et bien assez vite une odeur âcre emplit la rive de l’oasis. La fumée devint de plus en plus dense et l’air commença à vibrer. Il fit tournoyer la fumée d’un geste de la main et sa voix perdit plusieurs octaves, se frayant un chemin jusqu’à l’esprit torturé du révolutionnaire.
« C’était une bataille pour la survie, une bataille pour que l’homme devienne Homme et ne soit plus un rat. » fit l’homme noir, sa voix résonnant dans la nuit.
À la fumée se substitua des décors calcinés, une ville en ruine où les pleurs et les cris de souffrance teintaient l’air d’une aura de souffrance. L’assassin se sentit tout à coup nauséeux à l’image de cette vision. Au sommet d’une pile de cadavres se tenait un homme vêtu de noir et au gant de métal. Il attendait là, épée dégainée et faisait face à un colosse autour duquel la brume se dissipait lentement. Puis vint l’image d’un assassin vêtu de blanc et à l’œil mécanique qui se raillait de lui dans le dos du géant au manteau de l’amirauté. Aux côtés de l’assassin blanc trônait un noble au regard mauvais. Mal habillé, mal rasé. Les deux créatures se gaussaient de l’assassin habillé de noir, tandis que le colosse dégainait lentement son énorme épée. Ils tiraient les fils, pareil à de perfides marionnettistes.
« Ils vont tous mourir, Auditore … Tous. Les tiens, les nôtres. Et nous serons roi de la montagne aux cadavres. » lâcha l’assassin blanc.
Puis l’image se dissipa. Elle révéla une cité en flammes. Des murs tombés, des hommes qui se battaient. Ils étaient là pour l’espoir d’une vie meilleur, d’un changement. La mort valait mieux que leur vie, c’était peine à voir. Divers assassins menaient les légions d’hommes, ainsi que des révolutionnaires ou des bandits. Tous allaient droit à la mort, il le savait mais ne pouvait rien faire. Pourtant, un espoir de victoire les guidait. Jusqu’à ce que résonnent les trompettes de la Marine. Tous surent alors que c’était terminé. Pourtant, le Roi était mort, les nobles en péril. Si proche du but, si proche de la victoire … traîtrise, injustice …
« Il faut que je trouve une solution ! » tonna l’assassin vêtu de noir, alors penché au-dessus d’une table où se déroulait à vue réelle la bataille de Goa.
« Il n’y a pas de solutions, Rafaelo, il faut fuir. Emmène nos hommes dans la montagne, je serais là pour accueillir la Marine. Il nous reste toujours cet atout. » fit un autre homme, vêtu de rouge.
Servo. Sa voix réconfortante, puissante. Il était le principal instigateur de cette révolution et ce depuis toujours. Prononcer ces mots lui en coûtait mais il prenait du recul pour essayer de tirer le maximum de cette situation. L’homme en noir frappa du poing, faisant s’envoler l’illusion grisâtre qu’il avait dressé pour représenter la situation. La Marine n’aurait jamais dû être là : trop vite, trop près. Il leur fallait deux semaines pour réaliser cette distance : dix jours seulement s’étaient écoulés depuis le début des manœuvres. Quelque chose n’allait pas … mais il ne savait pas quoi.
« Cela ne marchera pas : ils poursuivront tout le monde et les mettront à mort. Il faut leur donner du temps. Du répit. » fit l’assassin en noir, se redressant lentement.
La vision était floue, incertaine. Un autre homme s’avança. Il avait la peau noire et des grigris en os. Ses lèvres bougèrent sans qu’aucun son n’en sorte. Pourtant, son regard resta rivé sur l’espion qui assistait à cette vision. Tout n’était que ténèbres autour de cette image. La voix de l’assassin en noir résonna, elle n’était pas perceptible. Puis le regard de l’homme à la peau d’ébène se détourna.
« Je dois leur donner plus de temps. Je vais retenir la Marine. » trancha l’assassin, remettant sa capuche sur la tête.
« Tu vas donc mourir. » répliqua l’homme en rouge, sans frémir.
« Qui donc mettra Goa encore plus à feu et à sang pour me trouver si je meurs ? Qui donc essaiera d’en savoir plus sur toi ? C’est la seule solution, tu le sais. Mais après cela, je ne serais plus le même. Hebieso, j’aurais besoin de toi pour me remettre sur la voie. Tu feras en sorte que cela soit mon propre choix. Vengeance te fait confiance alors je ferais de même. » poursuivit l’assassin, serrant son poing avec conviction.
De nouveau la vision changea, révélant l’homme rouge et l’homme noir s’échangeant une poignée de main. Ils étaient dans une pièce sombre.
« Voici la corneille blanche. Tu passeras pour mort, mais tu te réveilleras comme si tu l’étais vraiment. Il y a d’autres médecines que celle-là, tu le sais. » fit Vengeance, donnant à son interlocuteur une petite fiole noire.
« Mais je ne serais pas plus fort à mon réveil si c’est le cas. Je dois renforcer mon corps et mon âme. Et si j’échoue, et bien j’aurais au moins essayé de sauver le plus de monde possible. » trancha-t-il, avant d’avaler le contenu de la fiole.
Puis la première image revint. Sur la pile de cadavres se dressait l’homme en noir, épée dégainée. Et au moment où le géant abattait son épée énorme sur la silhouette de l’assassin, un sourire sombre se dessina sur ses traits.
Puis vint la douleur. Foudroyante, elle cueillit Rafaelo en plein ventre et il se réveilla en sueur, aux pieds d’Hebieso. Il ouvrit les yeux. Il était revenu sur le rivage de l’oasis.
« Tu as vu ce que j’ai vu, maître. Peu ou proue. Voilà comment tu es mort. Es-tu satisfait maintenant ? » lâcha le sage, tendant une main pour aider l’assassin à se relever.
Ces visions, si elles étaient réelles, entraînaient plus de questions que de réponses. Pourquoi en était-il arrivé là ? Qu’avait-il cherché à prouver en simulant sa mort ? Il se sentait pris au piège de la toile de son propre piège. Comme si son alter ego d’autrefois avait déjà prévu ses moindres faits et gestes. Cela était né d’une volonté désespérée de protéger un peuple de la folie d’un autre. Il comprenait tout de même que cela allait au-delà de la simple protection. Il avait vu le regard de l’assassin vêtu de noir et y avait distingué une conviction fiévreuse. Il avait vu dans les yeux de cet homme une tristesse infinie et se demandait s’il ne valait pas mieux rendre les armes dès aujourd’hui et profiter de cette seconde chance pour puiser un repos tant désiré. Baisser les bras, retourner dans l’ombre du commun pour vivre sa vie comme il le désirait et non au sacrifice des autres. Pourtant, il se sentait tout autant coupable que ces hommes qui avaient marché sur Goa. Il se releva, titubant.
« Qu’est-ce que tu m’as fait ? » gronda-t-il, se tenant la tête.
« Mes herbes et mes dons, rien de plus, maître. Bois ceci, cela ira mieux. J’ai considéré que tu étais prêt à recevoir ce souvenir. À te montrer pourquoi tu étais mort maintenant que tu sais qui tu es. Mais savoir n’est pas suffisant. Il faut que tu t’en souviennes, que tu fasses corps avec l’homme que tu étais. Ainsi tu pourras devenir quelqu’un de nouveau et faire tes propres choix. Mais sache qu’il y avait des secrets que seul toi possédais. Ainsi je ne peux répondre à toutes tes questions. Bois, et ça ira mieux. » fit le sage, portant le bol au liquide carmin aux lèvres de l’assassin.
Ce dernier voulut le refuser mais son état de faiblesse l’en empêcha. Il déglutit une gorgée immonde de ce jus d’écorce et faillit s’étouffer en l’avalant. La poigne de fer de l’homme noir l’y contraignit et il finit tout le bol, non sans s’en renverser dessus.
« Là. Maintenant, dis-moi. Es-tu satisfait de ce que tu as vu ? » lui demanda Hebieso, récupérant le récipient.
« Non … Non. Je ne comprends pas pourquoi il … je … je n’ai pas fait face. A Syrdaha, je … » commença-t-il, cherchant ses mots.
« … ne sous-estime pas la Marine. Fenyang était plus fort que toi, et de loin. Tu n’es qu’un homme parmi les hommes, maître. Comme nous tous. Tu as fait le choix du sacrifice pour permettre aux plus faibles de survivre, en leur offrant une chance. C’était un choix et il y en avait plusieurs. Tout ce que tu as fait jusqu’à présent t’as mené à ce choix alors ne le condamne pas : apprends de ce choix et grandis en conséquence. » le coupa Hebieso, se levant pour aller nettoyer le bol.
« N’oublie pas que seuls le libre arbitre et le développement de chaque individu peuvent faire progresser l’Humanité entière. C’est ainsi qu’elle produit des innovations et des nouvelles idées. Bien entendu, le libre arbitre a un prix et il peut avoir de dangereuses conséquences, mais ces risques sont mineurs par rapport à la menace de perdre toute liberté de choix. C’est cette liberté qui t’a mené ici : ce sont tes propres mots, maître. » poursuivit le sage, sans adresser un regard à l’assassin.
« Mais cette révolution … c’était leur imposer ce choix … J’ai … si mal au crâne. Argh … C’était quoi ces visions ? » grommela-t-il en se massant les tempes.
« Des herbes de vision. Ça passera. La mèche était déjà allumée, ce n’était qu’une question de temps. Tu voulais leur donner les armes pour se battre avant qu’ils ne se fassent exterminer. Avant la prochaine purge … J’ai été esclave, je sais de quoi je parle. Tu n’as forcé personne à te suivre, tu les as seulement convaincus. Après, il y a des secrets que seul toi possède. Ne sois pas trop prompt à te juger sans savoir. » répondit le sage, revenant vers l’assassin.
« Mais je ne demande que cela, de savoir … à n’importe quel prix. Je me fiche de ces pirates, de cette marine. Je veux comprendre pourquoi j’ai agi ainsi : lorsqu’on me croise on me craint. Pourquoi ? Qu’ai-je fait de si terrible ? On ne cesse de me dire que j’étais un idéaliste, un révolutionnaire qui faisait justice. Mais … personne ne peut me dire qui j’étais, ou pourquoi j’étais ainsi : tout le monde ignore ce que j’étais réellement … alors quel autre chois ai-je, hein ? Je veux retrouver ce que j’ai perdu, tu as dit que c’était possible. Alors guéris-moi ! » gronda le révolutionnaire, sans lâcher ses tempes.
« Il y a une solution, en effet. Mais elle est périlleuse. Il te faudra voguer jusqu’à la fin de Grand Line. Il te faudra parcourir les océans les plus infâmes et passer au-delà des îles les plus dangereuses. Là, tu trouveras un atoll. Un endroit où l’on pourra te guérir et où tu feras des rencontres étonnantes. Et tu deviendras plus fort, beaucoup plus fort. Comme tu le désirais maître. » répondit l’homme sage, commençant à ranger ses affaires.
« De quoi tu parles ? Arrête de me répondre à côté ! Tu en sais assez pour répondre à mes questions ! Quel Atoll ? J’y rencontrerai qui ? Réponds-moi, Hebieso, je … » tonna Rafaelo avant de tituber.
« Je ne sais pas, maître, seul toi le savais … mais maintenant il est temps de dormir. Le somnifère devrait faire effet … » murmura le sage, attrapant le révolutionnaire au moment où il posait genou à terre.
Puis tout devint noir jusqu’au petit matin, où Rafaelo se réveilla dans sa couche comme si jamais cette rencontre n’avait existé.