Des pirates ont la mauvaise idée de passer dans une ville assez fun... et là j'me rends compte que j'ai full RP un combat en chanson... xD
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-Euuuh... Capitaine?
-Quartier-maître?
-On nous regarde. Et on nous filme. Et Sigurd Dogaku est là.
-Uh? Ouais, et alors? Il attaque pas les pirates à vue, que je sache.
-Je sais, il est juste civil. Et chevalier de Nowel, mais j'ai jamais compris ce que c'était. Mais quand même...
Le capitaine ne pu s'empêcher de jeter un coup d'oeil à l'extérieur de sa cabine, pour être sûr. Et là, ce qu'il vit le fit grimacer au delà de la terreur. Face à leur navire se tenaient quelques centaines de personnes. Peut être même le triple. Haylor et Dogaku, les deux chevaliers de Nowel, étaient tout à l'avant. Une trentaine de mètres derrière eux, on pouvait voir un mince cordon fait d'une vingtaine de miliciens qui empêchaient les gens de passer. Et derrière eux... un troupeau d'habitants prévenus et rassemblés pour l'occasion, auxquels se greffaient plusieurs groupes de passants ou de travailleurs qui savaient qu'ils en auraient pour leur temps. Comme toujours avec ces deux là.
-Qu'est ce que c'est que ce bordel? Dégagez de là ou je fais feu de tous mes canons!
-Ah non, faut pas! On est venus vous souhaiter la bienvenue, annonça joyeusement Dogaku en s'approchant. Ça serait bête de nous faire partir avant qu'on n'ait fini de chanter.
-Nous nous sommes préparés pendant longtemps pour ça, renchérit Haylor. Nous avons un choeur et un orchestre, en particulier, qui ont fait de grands efforts pour se mettre à niveau. Alors je vous en prie...
[Chœur]
C'est l'histoire d'un militaire (qui s'est vite posé à terre),
L'histoire de sa commissaire (qui a fini par lui plaire),
Ils ont monté leur affaire (leurs comptes étaient dans le vert),
Mais le fisc est plein d'vipères (faire du cash c'est un enfer)!
Ils ont donc décidé,
De se mettre à chasser!
Pirates et flibustiers,
N'ont plus qu'à se cacher!
[Haylor]
Vous n'auriez pas dû piller,
Maintenant vous êtes primés!
[Dogaku]
Nous allons tous vous farmer,
Tout le monde va nous aider!
Norland est rempli d'pirates,
Qu'on veut chasser à coups d'batte,
Vous êtes têtus comme des blattes,
Mais ces deux là vous éclatent!
Nous serons votre ruine,
Armez vos couleuvrines,
Nous sommes chasseurs de primes,
Sigurd, Evangeline!
Car vous êtes dans Luvneel,
Dans la cité d'Norland,
Et au sein de cette ville,
C'est nous les plus méchants!
Hein? JE suis la plus méchante!
Nan, vous êtes juste terrifiante.
Vous n'êtes pas les premiers,
À vous faire attaquer!
Sûrement pas les derniers,
D'autres vont y passer!
Nous habitons ici,
Depuis plus de onze mois,
Vous voulez mon avis,
Je suis là comme chez moi!
On f'ra les abrutis,
Sur GL comme des rois,
Mais toujours pas partis,
On fait encore la loi!
Descendez du navire,
On voudrait s'en servir,
Il faut pas l'abimer,
On peut l'utiliser,
Pour l'offrir à la ville,
Au pays de Luvneel!
Pour servir la couronne,
S'pour ça qu'on vous cartonne!
Donc on va attaquer,
J'commence à avancer!
Venez nous affronter,
Vous allez y passer!
On va vous exploser,
C'est l'heure de déguster!
Et le spectacle commença enfin. La bande d'Asthérion était réputée pour comporter un grand nombre d'epéistes chevronnés qui se plaisaient à approcher des dojos du monde entier pour y défier les pratiquants du sabre. Ils avaient ainsi acquis une certaine notoriété dans le domaine.
Mais pour les accueillir, il y avait Haylor. Haylor et ses nuées de tentacules d'acier.
Je n'crains pas les bretteurs,
Je les renvoie en pleurs,
Ils comprennent leur douleur,
Ils passent un sale quart d'heure!
Car je suis une sorcière,
Armée de rets de fer,
De flammes dignes de l'enfer,
Vous ne pourrez rien faire!
Sur une dizaine de mètres tout autour d'elle, les chaînes se déployèrent. Et commencèrent aussitôt à fouetter et agripper en direction des pirates.
Alors, la réaction naturelle était de s'emparer d'armes à feu pour l'abattre de loin. Mais pour ce cas de figure, il y avait un second obstacle à passer.
Sur la vingtaine de tirs expédiés par les pirates, pas un seul ne fit mouche.
Ils appellent ça sniper,
Pistolero, tireur,
Avec mes revolvers,
Je peux croiser le fer!
J'peux même croiser les balles,
Parer toutes vos rafales,
Tirez donc - même pas mal,
À mon tour ; tous cavalent!
Sigurd savait repérer de visu quels étaient les tirs qui allaient les atteindre, et quelles étaient ceux qui s'écraseraient non loin. Au delà de ça, il était capable de faire feu sur quelqu'un bien avant qu'il ne tire, et d'intercepter des balles en plein vol avec les siennes. Ça n'était pas de la folie, mais de l'anticipations et des mathématiques.
Ils géraient bien assez leurs domaines pour être convaincus qu'ils n'avaient rien à craindre. Tellement qu'Haylor se permit de foncer dans le tas, pour plonger sa zone d'influence en plein coeur des pirates.
Je vous prends tous en même temps,
Vous vous casserez les dents,
Les mécréants de Norland,
Je les pourfends en chantant!
Et face à ma balistique,
Vous êtes tous comme des moustiques!
De vrais guignols en plastique,
Faîtes attention mes balles piquent!
Alors, forcément, on chercha une parade. Certains voulurent faire feu d'une seule salve, mais Sigurd avait déjà blessé la majorité des tireurs. Les combatants se rassemblèrent donc pour charger, ce qui pouvait marcher. Là encore, pourtant, Haylor avait de quoi faire ; les flammèches crépitantes dans ses doigts n'annonçaient rien de bon.
Si vous vous rassemblez,
Si vous nous menacez,
JE CONVOQUE UN BRASIER
Et maint'nant vous fuyez!
Pouvez pas approcher,
Ni même nous débusquer,
Alors abandonnez,
On compte pas s'arrêter!
Une énorme boule de feu s'était écrasée sur le sol, semant la pagaille dans les rangs des pirates. Et Sigurd, en ancien militaire, prenait soin de repérer et d'abattre tout ce qui pouvait faite office de sous officer dans leurs rangs. Il pouvait s'agir de marins vétérans, de figures imposantes, de personnes affirmées. Des gens capable de donner l'exemple, d'avoir de l'inspiration ou de maintenir l'ordre. Sans eux, ce serait la pagaille, et personne n'essaierait quoi que ce soit de potable.
[Duo]
Tant que nous sommes ensemble,
Tous les combats s’ressemblent,
Aucune raison qu’je tremble,
On vous détruit me semble!
On se complète comme des bêtes,
On s'amuse comme deux grosses buses,
On chante et on vous décante,
On rit et on vous pourrit!
Et en effet, les deux compagnons avaient l'air de s'amuser comme jamais. Un tel sentiment de puissance était toujours grisant, faire un spectacle en public était toujours émulateur, mais ici, le fait de le partager, le fait de le découvrir et de l'accomplir en duo l'élevait bien au delà de tout ça. Ce qu'il y avait en plus du reste, c'était de la confiance et de la complicité. Il y a un an de cela, ils étaient encore incapable de faire tout ceci. À force de se tirer mutuellement vers le haut pour accomplir leurs lubies, pourtant...
Toutefois, leur fabuleux manège allait vite prendre fin. Car l'objet de leur descente venait de se présenter à eux.
Enfin, v'là le capitaine!
Un primé à vingt M,
C'est pour nous une aubaine,
Ça se farme sans problème!
Dégagez de la place,
C'est pour lui qu'on s'déplace,
Nous sommes deux gros rapaces,
Au porte monnaie vorace!
L'homme qui venait d'apparaître portait un costume pour le moins inhabituel : ce qui dominait le tout, c'était son grand tricorne à pointes orné d'ossements, d'un crâne et de deux fémurs entrelacés qui tenaient on ne sait comment sur l'assemblage. De quoi rehausser la taille du personnage, qui semblait un peu moins grand que Dogaku.
Et c'est cet homme qui, une fois en vue, se dressa sur le bastingage de son navire et déclama:
C'est vous les deux chasseurs,
Qui nous cherchez malheur?
Je vous en tiens rigueur,
Vous les deux agresseurs,
Vous n'avez pas de coeur,
Je n'suis pas bagarreur,
Mais les agitateurs,
Me rendent très destructeur!
Et à cette réplique, Haylor et Dogaku s'échangèrent un sourire resplendissant. Ils ne s'attendaient certainement pas à ceci, mais c'était une très belle réaction.
-Eeeeeeh! La classe!
-Il se laisse prendre au jeu. J'adore.
-Alors dans ce cas, je propose que...
Venez donc sur le quai,
Et nous réglerons ça,
Restez tous aux aguets,
Ça devrait être extra!
D'un bond, le capitaine rejoint le quai ainsi que ses compagnons. Il dégaina ses armes, une rapière appuyée par une dague, et se dressa face au rideau de tentacules d'Haylor.
Vous voulez nous chasser,
Vous pensez nous farmer,
Je dis que c'est assez,
Je viens vous arrêter!
Laissez mon équipage!
Cessez ce grand outrage!
J'ai maint'nant pris ombrage!
VOUS SUBIREZ MA RAGE!
CE SONT MES COMPAGNONS,
J'AI TOUTE LEUR ADHÉSION,
SUR MON NOM D'ASTHERION,
NOUS VOUS EXTERMINERONS!
Brahaha hahaha,
Ce mec est trop extra,
Je l'aime rien que pour ça,
Ça s'ra chouette comme combat!
Mais même avec ses vers, Asthérion, le capitaine pirate dont ils souhaitaient la prime, restait un adversaire à prendre sérieusement. Sigurd vérifia avec soin que toutes ses armes étaient chargées ; Evangeline donna du leste à toutes ses chaînes, et dégagea quelques nuages juste au cas où. Ses appendices approchèrent du pirate pour évaluer ce qu'il valait. Et le premier tentacule à sa portée se retrouva décapité d'un coup de dague.
JE SUIS ASSEZ PUISSANT,
POUR DÉTRUIRE DE L'ACIER,
J'EN AI DEUX MILLE SEPT CENT,
DES DORIKIS FARMÉS!
EH BIEN FAÎTES VOUS PLAISIR,
TRANCHEZ DONC TOUS MES RETS
MAIS VOUS ALLEZ SOUFFRIR,
SIGURD VOUS VISE DE PRÈS!
ET JE FAIS PAS SEMBLANT,
MÊME À CETTE DISTANCE,
IL NE FAUT QU'UN INSTANT,
C'EST PAS UNE QUESTION D'CHANCE!
Sigurd avait un don pour une chose très simple: viser. Il pouvait le faire vite, et il le faisait bien. Le fait que son adversaire soit à distance et en mouvement perpétuel, ou qu'un rideau de câbles et de nuages opaques ne les sépare, n'était rien qu'un détail. Le fait que son tir s'écrase sur le pirate sans rien lui faire, par contre...
TEKKAI!
J'AI ÉTÉ CIPHER POL,
LONGTEMPS DANS MA JEUNESSE,
VOUS N'AVEZ PAS DE BOL,
CHANTEZ VOTRE DÉTRESSE!
JE L'AI FAIT ET APPRIS,
TOUT LE ROKUSHIKI,
ET ENSUITE J'AI TRAHI,
DROIT VERS LA PIRATERIE!
ON N'EN A RIEN À FAIRE,
QUE TU SOIS DUR COMME FER,
TEKKAI OU BOULES DE FEU,
VOYONS CE QUI EST MIEUX!
ENCAISSEZ DONC MOI ÇA,
J'AI HÂTE DE VOIR CELA!
NOUS LES GRANDS COMBATTANTS,
ON LES CRAME EN S'MARRANT!
EH BIEN J'AI LE SORU,
J'AI UNE VITESSE DE FOU,
JE PEUX TOUT ESQUIVER,
BONNE CHANCE POUR M'ATTRAPER!
CA N'EST PAS DIFFICILE,
AVEC NOS PROJECTILES,
HAYLOR VA TOUT FLAMBER,
MOI JE VAIS TE SNIPER!
RANKYAKU!
BANG!
Une large vague tranchante avait voulu se frayer un chemin parmi la toile de tentacules de la sorcière ; à peine eut-elle le temps de les atteindre qu'un tir de Dogaku l'éventra aussitôt, de façon préventive.
C'ÉTAIT BIEN ESSAYÉ,
MAIS ÇA PEUT PAS MARCHER,
PARCE QUE MOI LES LAMES D'AIR,
J'LES FLINGUE EN UN ÉCLAIR!
ET POUR TOUTES VOS BRAVADES,
ON VA FAIRE UNE GRILLADE,
CONTINUEZ À COURIR,
PARCE QU'ON VA TOUT FAIRE FRIRE!
À NOUVEAU JE M'EN FOUS,
J'AI AUSSI LE GEPPOU,
JE PEUX BONDIR EN L'AIR,
SURVOLER VOTRE ENFER!
UNE POSITION PARFAITE,
POUR NOURRIR TA DÉFAITE,
VAS-Y SURVOLE NOUS DONC,
POUR...
Merde. Qu'est-ce qui rime avec donc?
Il avait beau s'être emmêlé les pinceaux, Sigurd avait raison. Situé en l'air, à survoler les flammes qu'Evangeline avait dressé aux alentours, le pirate Asthérion était très vulnérable. La raison était simple, Dogaku l'exploita aussitôt en tirant à de multiples reprises sur leur ennemi. La première balle de caoutchouc lui écrasa l'épaule, le retournant littéralement dans une pirouette spectaculaire. Alors, le pirate usa tout naturellement du tekkai.
En l'air.
La seconde balle de Dogaku, qui l'atteignit pourtant en plein dans l'oeil, ricocha sans dommage. Mais maintenant qu'il s'était forgé comme fer, Asthérion ne flottait plus, et chuta subitement.
Au sol. Un sol inondé de flammes.
Comprenant immédiatement son erreur, le malfaiteur réusa du geppou. Ou essaya, du moins. Il fut fauché immédiatement par plusieurs balles de Dogaku, qui l'empêcha de se stabiliser. Et Asthérion chuta de plus belle, droit vers sa mort.
MAIS J'AI PITIÉ DE VOUS,
ET JE SERAI CLÉMENTE,
MES CHAÎNES SONT LÀ POUR VOUS,
CAR J'AIME CE QUE L'ON CHANTE!
Avant même qu'elle n'ait ouvert la bouche, Evangeline avait jeté ses rets en direction du pirate. Nuages et chaînes d'acier s'étaient précipités pour le récupérer, et l'empêcher de tomber dans le brasier.
J'AI CRÉÉ MES NUAGES,
QUI ONT SAUVÉ VOT' VIE,
PAR CET ATTERRISSAGE,
SUR CE SI DOUX TAPIS!
C'EST DONC VOTRE DÉFAITE,
ET J'EN SUIS SATISFAITE,
REPRENONS NOTRE PROSE,
VOICI L'APOTHÉOSE!
