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La Bataille du Navire Sans Nom

Yarost est venu se poser sur mon épaule, c'est tendu pour lui de rester bouche bée, mais je sens bien ses dents mordre sa langue qui pend. Bien la première fois que je l'autorise à me baver dessus. Y a de quoi.

Ouais, ça a de la gueule.

Le navire se dresse, fier, comme un de ces guerriers aux muscles saillants des mers les plus dangereuses du monde. Sauf que lui est encore plus charismatique, il donne envie de se foutre à ses pieds, il oblige, même, parce qu'à côté on est rien que des miettes de poussières. Plus proche du vide que de quelque chose. La couverte est rouge et mon petit doigt me dit qu'elle le restera, sauf que ce sera ni la couleur originel du bois, ni de la peinture. Ce sera du sang.

Les quatres mâts font à peu près tous la taille d'au moins un géant. Sachant que celui voisin à la tour de la vigie supporte une arbalète de cent kilos environ, ils sont résistants et beaux comme le gigantesque gant de boxe à ressort qui sert de figure de proue. Et certainement plus tard de démolisseur de grands bateaux.

La poupe n'a rien à envier à la devanture du Sans Nom, elle aussi est impressionnante. Certainement grâce à l'énorme canon qu'on y a placé... Enorme ?

Hey toi ! Qu'est-ce que ça fout là ça ? J'avais dit à l'avant ! Grouillez !

C'est le frangin du Tsar Cannon du Kultuur. Une surprise que je réserve à l'ami Joe qui a eu la chance de squatter le navire commandant des Saigneurs de Jack, et de voir un peu la taille du truc. Il allait aller à l'avant, juste au dessus du gant de boxe. Tandis que derrière la fronde est déjà mise. Une fronde ! Elle, serait la hantise des tirs au flan, punition des débiles qui en feraient un peu trop ou seraient insolent. Mais aussi, punition des tarés qui pensent pouvoir défier un Saigneur à l'abordage... Un jour, je me ferai projeter !

Sur chacun des côtés, les canons qui ont toujours été là plus deux : un énorme à fumigène rouge que j'ai prévu d'utiliser pour faire peur aux navires qu'on attaquerait et dire que c'est nous qui arrivons, et un autre à feu grégeois. En plus de les faire saigner, on cramerait tout sur notre passage. C'était ça, le Sans Nom.

Devant la tour de contrôle, il y a un drôle de machin. Memson m'a dit qu'il a eu du mal à le trouver. Mais j'ai supposé que ça serait utile au Crack, un mégaphone. A mon avis, ça suffirait pour rendre tout un équipage sourd. Je souris. Une vraie machine de guerre. Mais en plus de ça, il y a une alternative à la fronde... La catapulte. A côté, des cadeaux des Industries Faypher pour ma fidélité : des poix à bouillir, de l'huile, des canons-poivres et des canons ramés. Assez pour s'amuser un sacré bout de temps. Assez pour conquérir Grand Line.

Derrière, alors qu'on vient juste de foutre le navire au port, ça court et s'amasse. Une grosse troupe de mecs que je connais pas mais qui sont surement avec moi se ramènent et me disent qu'il faut manœuvrer.

Qu'est-ce qu'il s'trame ?

C'est Joe ! Il dit qu'on doit poursuivre un bateau qui vient de se casser !

Haha, bordel, ce Crack...

Alors, il est opérationnel ?

Héhé...

Kiril !

Disons qu'vous seriez arrivé une minute avant, ...z'auriez pas eu de chance.

J'vais m'foutre à bord.


Dernière édition par Kiril Jeliev le Mer 28 Jan 2015 - 12:38, édité 1 fois
    Indéniablement, le navire pas encore baptisé des Saigneurs du Crack avait de la gueule. Depuis que le Crack avait mis le pied à bord, il ne cessait de s'émerveiller comme un enfant, poussant des "oh" et des "ah" à chaque nouveauté qui apparaissait dans son champ de vision. Pas de doute, Kiril avait fait du bon boulot. On reconnaissait bien là la patte du divin constructeur du Kultuur. De base, un Cuirassé de la Marine était une véritable forteresse des mers, maintenant c'était une forteresse hérissée de piquants avec des canons dépassant de tous les côtés. Le must restait quand même le Tsar Canon, logé entre le gant de boxe géant et la tourelle d'avant. Un vrai petit bijou de destruction de masse. Oh que le Crack était heureux. Trois tourelles triple, 28 canons fixe sans compter les nombreux ajouts du Punk. Pas de doute, ce navire était fait pour la conquête.

    Coup d’œil sur les quais où les Saigneurs se pressent de revenir au navire. L'information a rapidement circulé et pour autant que le Crack puisse en juger, tous étaient à bord... sauf Maya. Disparue sur Armada, introuvable. La choco-addict allait louper le meilleur mais comme disait le proverbe, les absents ont toujours tort. Les autres lieutenants étaient là, Kiril goguenard, Mahach mélancolique, Levy terrifiée, Anna surexcitée et la Fouine... en train d'houspiller les retardataires. Au total c'était un peu plus de cent trente forbans qui prenaient la mer. Largement assez pour naviguer, moins pour mener un abordage mais déjà... Il fallait rattraper Fredcurry.

    "Levez les voiles, actionnez moi ces putain de roues à aube ! En avant, vitesse maximale ! Ce pirate à la petite semaine de Fredcurry pense qu'il peut me voler mes dials comme on pique sa sucette à un gosse, je vais lui montrer qu'il a tort ! A vos postes, mes Saigneurs. C'est l'heure de la poursuite ! "

    Ses dials, ses dials... Pour des coquillages qu'il n'avait jamais ne serait ce que tenu entre ses mains, il se montrait très possessif. Après une acclamation un rien forcée, les Saigneurs s'égaillèrent à bord. Chacun savait ce qu'il avait à faire et Anna était là pour réorienter les hésitants à grands coups de pieds aux fesses. Le Sans Nom se détacha d'Armada grâce à la puissance de ses roues à aube, laissant la cité flottante s'éloigner paresseusement. Il mit toute ses voiles dehors puis... un moment de flottement s'abattit sur le navire. La Fouine laissa échapper un petit toussotement discret, façon de signaler à son Boss que celui-ci avait oublié de mentionner un élément important. Evidemment si on donnait pas la direction à suivre, ça devenait compliqué d'avancer... Le Crack activa son Ouïe Ultime et se concentra sur la direction qu'avait emprunté le navire du Musicien, tâchant de faire fi de tous les autres bruits parasites. De faibles notes parvinrent à ses oreilles. Les Musiciens donnaient un concert, parfait !

    "Ok les gars... Direction sud, sud-est. Je vous donnerai le cap à suivre tout du long. Maintenant on s'bouge !"

    Joseph se dirigea vers ce qui allait sans doute rapidement devenir son poste préféré, la tourelle d'avant sur laquelle il posa son séant. Derrière, le fidèle la Fouine intimait d'un doigt posé sur ses lèvres les autres membres d'équipage à être aussi silencieux que possible. Le Crack avait l'oreille sensible, surtout quand il se concentrait de la sorte, et il avait tendance à très mal supporter les bruits parasites.



    Ce ne fut que plusieurs heures plus tard, alors que la nuit s'apprêtait à tomber que le Crack cessa sa méditation. Il n'avait pas bougé d'un iota, se contentant d'indiquer la direction à suivre quand cela était nécessaire. Le voir se lever ne pouvait signifier qu'une chose, ils étaient arrivés et l'heure de la bataille approchait. Le Crack émit un sifflement strident qui se propagea dans tout le navire. Sur le pont, ses Lieutenants relevèrent la tête. Le Capitaine allait parler. Le Crack était vêtu de son plus beau costume, pour l'heure blanc immaculé, ses cheveux étaient impeccablement coiffés. Tout en lui respirait le jeune premier, tout sauf son sourire. Trop large, bien trop large pour être honnête. C'était le sourire qui annonçait des problèmes.

    "Bon les gars... Le navire qu'on traque n'est plus très loin. Ils ont jeté l'ancre et ne bougeront plus. Si on continue à not' vitesse actuelle, on d'vrait les avoir rejoint d'ici 30mn max. Soyons tout d'suite clairs, c'est pas parce que la nuit tombe qu'on va s'pointer comme des espèces de lâches en rampant parmi les ombres. Queud ! On va signaler not' présence à ses trouducs dès qu'on aura leur navire en vue ! Après le programme est simple. On immobilise leur navire grâce à notre tout nouveau matos, on les aborde, on les égorge, on les étripe, on les massacre, on les pille et on les coule ! La routine habituelle quoi."

    Pas franchement l'extase sur le pont. A croire que certains n'ont pas bien compris la signification du mot pirate selon Joseph. Un petit malentendu qui allait être rapidement rectifié.

    Le navire des Saigneurs, à présent tout illuminé, s'approchait pesamment de sa proie. Désormais tous pouvaient entendre le concert qui se donnait sur le navire des Musiciens. A croire qu'il y avait tout un orchestre à bord ! Le Crack fit un signe de tête au Punk, le canon à fumigène allait déjà servir.

    SHBAM ! Le fumigène rouge prend son envol et teint le ciel en rouge sang, révélant aux yeux de tous l'endroit où le Sans Nom allait livrer sa première bataille. Trois atolls anonyme formait un petit archipel au cœur duquel le navire du Musicien avait trouvé refuge. Le Crack salivait d'avance à l'idée de briser les os du plus grand défenseur du 4e art un à un. Tant et si bien qu'il ne résista pas à une bravache supplémentaire. Allez, première utilisation du mégaphone géant installé par Kiril à sa demande express.

    "FREDCURRY ! Cette nuit sera ta dernière ! Il est temps pour toi de composer ton requiem ! Le Saigneur vient réclamer ta tête !"

    "Monsieur Crack ! Quel déplaisir de vous revoir ! Je constate que vous n'avez guère changé depuis Dead End... Moi si, j'ai appris à surveiller mes arrières et à recruter des choristes."


    Que le Musicien soit capable de répondre était étonnant, à tous les coups celui-ci utilisait un amplificateur vocal semblable à celui de Joe. De là à ce qu'il puisse aussi augmenter la puissance ou la portée de ses propres attaques par ce biais, il n'y avait qu'un pas. Mais ce n'était pas là le principal problème. Non, le problème c'était le navire du Musicien qui leur offrait le flanc, dardant ses 12 pièces d'artillerie dans leur direction tandis que eux l'abordait de face. Les problèmes annexes c'était les deux petits navires rapides, 4 canons par côté et 20 types à bord chacun, qui jaillirent de derrière les atolls comme des diables hors de leurs boites. Les deux navires se rabattaient sur les flancs à grande vitesse tandis que le navire amiral du Musicien ouvrait le feu. Un piège ! Ils venaient de courir tout droit dans un piège ! La poisse du navire non baptisé frappait déjà.
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    En voyant le coffre à jouet dans lequel on m'avait fourré, dans ma tête, y'a eu un conflit vite réglé entre le moi kamikaze et le moi amoureux. Vite réglé parce que le taré en moi était revenu en force. C'a donné un truc du genre :

    - Hé, la chialeuse, maintenant que t'as bien fait la drama-queen en cachette, c'est à moi de jouer ! Tu peux pas m'enfouir comme une merde aux fins fonds de ta pensée !
    - D'accord, mais essaie de rester en vie ...
    - Oh, moi je m'en branle, c'est à toi de le faire ça, mais laisse moi m'amuser un peu !
    - Okay.


    Les flammes de mes nerfs enflammés ont du illuminer mes yeux, parce que j'ai bien sa surprise quand je lui ai parlé, yeux dans yeux.

    - Hoy Boss, laisse moi m'occuper des deux rafiots, j'en fais mon minuit.

    Petite incompréhension et le regard qui va avec.

    - Bah ouais, on serait l'après-midi, je t'aurais bien dit "mon quatre heure" mais c'est pas le cas.

    Là, son visage disait plus rien mais je savais qu'il était d'accord.

    - Okay les mecs, c'est le moment, on va faire chanter les canons ! La moitié à bâbord, l'autre à tribord ! J'en veux deux à chaque fois pour la manœuvre, et un pour ravitailler en boulets. Vous me réservez celui du milieu pour les boulets enchainés. Gros Dan, les boulets enchainés, c'est toi qui va aller me les cherch ...

    Au moment où je tournais la tête pour aboyer mes ordres, et pour ça, pas besoin de Joe dans ces moments là, je vois un mec qui roupillait malgré le bordel. Ah, c'est donc lui le tire au flanc !

    Je m'approche de lui, aucune réaction. Je prends mon sourire le plus sadique, celui qui me fend la gueule en deux et bam. Gros coups de pied dans les côtes, le meilleurs des réveilles. Le voilà enfin réveillé à se tortiller comme un ver.

    - Oh le glandu ! Tu pensais roupiller tranquille ? On est sur le pied de guerre machin, alors tu vas me faire le plaisir de bouger ton petit cul et d'aider le Gros Dan.

    Sauf qu'il avait dormi tout le temps quand j'avais fait mon DRH des Saigneurs, donc personne ne sait son nom et lui non plus ne connait pas celui de ses collègues.

    - Le Gros Dan, c'est le plus gros de l'équipage, comme son nom l'indique. C'est bon ? C'est imprimé ? Et tu vas te bouger le cul ou faut que je t'y envoie à coups de pied dans le derrière tellement fort que tu préfèreras déféquer par la bouche ?

    La larve se met enfin au boulot. J'y allais fort, mais faut dire que j'étais comme un phénix, je renaissais de mes cendres, et que j'étais du genre pyromane.

    Bien, j'allais pouvoir recommencer à les guider et commencer à faire feu. Je reprends ma place de sous-chef et c'est parti !

    - Chargez ... Visez ... Merde ! Couchez vous ! Allez allez !

    Première salve de boulets du navire principal des Saigneurs. Aucun n'a fait mouche, lancés bien trop haut, c'est le temps d'ajuster les tirs.

    - Allez on reprend, visez moi ces rafiots de malheur !

    Eux aussi visent mais tous tombent à l'eau.

    - Les boulets enchainés, visez le bas des mâts ! Démâtez moi cette sale vermine ! Les autres, préparez vous à faire feu ... Attendez ... feu !

    Dans le meilleur des cas, un des deux boulets enchainé à l'autre peut briser le mât. Sinon la chaine qui les relie peut les arrêter dans leur élan et agir comme des bolas pour faire son travail. Mais même sils ne touchent pas leurs cibles, ils peuvent au moins causer des dommages à la coque.
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    Mais pourquoi j'ai été boire ce satané lait-fraise ? Non, pourquoi suis-je partie de Second Peace ? Ah oui, la révolution... Mais la vraie question est : pourquoi ai-je mis les pieds sur Armada ? Depuis mon arrivée, je ne rencontre que des problèmes. Le Kidd, le "Last Men Standing", l'ange déchu et maintenant, ça. Y a des fois où l'on ferrait mieux de rester couché, j'vous le dis. Mais qu'est-ce qui m'a pris de m'embarquer dans cette galère ? Vraiment, j'en ai marre. Assise sur un tonneau, je regarde tout l'équipage s'activer comme des petits fous avec, à leur tête, le plus grand. Il a un large sourire sur le visage en pensant, certainement, à ses audio-dials. Un massacre pour des coquillages, c'est ridicule, totalement même. Non mais bordel ! Tuer pour des COQUILLAGES ! Moi ça me choque, surtout quand on y prend plaisir.

    Autour de moi, tout le monde s'agite, court, piétine, crie, tremble. Moi, je balance doucement mes jambes de droite à gauche façon alternée. J'y comprends rien et je n'y ai jamais rien compris. Donner un cap okay, ouvrir les voiles pas folichon, une bataille navale catastrophe. En y repensant, je n'ai jamais pris part à une véritable bataille navale. Alors oui, malgré mon dégoût du but, j'ai quelques étoiles dans mes yeux grands ouverts. J'observe tout, j'écoute tout, je sens tout. Les différentes cadences de pas, les ordres beuglés depuis les différents postes, l'animosité dans l'air, l'odeur de la poudre mêlée à la transpiration et la peur, celle du boulet perdu. Lorsqu'ils passent, certains me jettent des regards noirs. Faut dire que j'en fous pas une, et même moins qu'une. En même temps, à cette heure, je ne sais rien faire. Donner moi des livres ou des artefacts, j'en fais qu'une bouchée. Donner moi une bataille navale, je deviens spectatrice.

    Au bout d'un moment, je décide finalement d'y mettre un peu du mien et me dirige vers le... la... heu... l'avant du bateau quoi et j'observe. En face, le navire du fameux Curry, plutôt imposant dans son style. Et sur les côtés, deux navires, beaucoup plus petits, continuent leurs cercles autour du notre. Ça sent l'sapin. Après, faut pas s'étonner de se faire attaquer lorsqu'on signale sa présence. Je lève la tête, le ciel est peint d'un orange crépusculaire: magnifique. Pourquoi les batailles ont toujours lieu au milieu de paysages magnifiques ? Question qui restera certainement un mystère pour toujours.


    -'TTENTION ! C'VA S'COUER.

    En effet, trois points noirs apparaissent au milieu des nuages en fonçant droit vers notre navire. J'ai jamais excellé en mathématiques, mais je suis certaine qu'au moins un va faire mouche. Le sifflement strident des missiles se fait entendre de plus en plus fortement. J'espère pour lui que l'Jo n'a plus son ouïe activée. La masse de plomb grossit de plus en plus en même temps que mes cheveux. Ces derniers se séparent en deux parties, chacune ondulant au gré du vent tandis que la transformation se met en place. Au bout des mèches, les fibres s'assemblent ou se détachent pour former, au final, une paire de grosses mains. Mains qui s'ouvrent à 45 degrés vers l'horizon tandis que je plie les genoux pour amortir le choc. Avec sa vitesse, je ne pourrais pas arrêter totalement le boulet. Je décide donc d'utiliser sa vélocité pour me faciliter la tâche.

    Me positionnant adéquatement, j'attends le bon moment, c'est-à-dire le dernier, pour l'attraper entre mes mains chevelues. Mais, au lieu de mettre toute ma force dans son arrêt, je le laisse continuer sa course et entame un 360. Arrivé à la longueur maximum de cheveux, le boulet, pris dans ma rotation, suit mon mouvement et se retrouve, quelques secondes plus tard à voler une nouvelle fois mais, a contrario, dans le sens opposé. Fière de moi, je sautille sur place et me retourne face au capitaine avec un large sourire. Non pas sadique comme mes camarades savent si bien le faire, mais un grand sourire rempli de victoire et de plaisir.


    -Hey ! t'as vu ? T'as vu ? Trooop forte Levy ! Ouais. J'm'occupe de ce post. Yiiihiiiii.
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    J'ai une partie d'mon palpitant qui s'envole à chaque fois qu'on charge un canon.  Je regarde le spectacle de haut, le monde s'active pendant qu'je picte la goutte au godet à côté d'la vigie, ça a un goût d'acide tellement c'est fort. Mes châsses clignotent toutes seules, tellement loupiotes qu'elles pourraient éclairées mes idées et sauver l'ennemi d'la carline. Mais c'est pas elles qui sont noires, c'est tout l'intérieur d'mon ciboulot, mes neurones pigent queud', ils doivent penser : soit il pagnote, soit il est refroidi. Sauf que j'suis bien vivant, ça fait des années qu'j'suis passé au traverset j'vais la leur foutre comme la vie la fout à un trompe-la-mort suicidaire.

    Le cerveau est plus efficace que la bouche, et on peut vérifier la thèse tout de suite. Tu crois qu'on a des fumigènes que pour faire beau ? Balancez leur ! J'm'occupe du reste.

    J'range ma topette, fous les deux pognes sur l'arbalète et la fais pivoter. Du feu grégeois en pot sur des projectiles lambda, j'attends qu'la faune de la poupe brouille la vue des types pour le lancer et cramer l'océan.

    SCHTAK

    Chauffez les poix jusqu'à c'que le fer vous brûle au vingtième degré ! Foutez les dans le sac et tirez !

    Et j'recommence le truc de l'arbalète, j'entends Yarost siffler. Il s'marre parce qu'il sent la mort et ça veut dire que j'ai fait mouche. J'laisse son poste à la vigie et j'tombe sur la couverte du navire. J'beugle de tirer et d're-tirer avant de rejoindre Joe, fier comme Artaban, avec ma tête qui dit t'as-vu-l'aminche et comme d'hab, il montre ses dents.

    Entre deux marrades, la volée de poix bouillants percutent la mer et les bateaux ennemis, j'vomis à Joe :

    Y a autre chose, j'pense pas qu'ce soit des baluchards tes potes, alors va falloir qu'on passe viteuf en phase d'abordage. Mais avant ça, deux questions. Tu vois le gros canon là bas ? Et tu te demandes pas à quoi sert ce putain de gant d'boxe ?

      Tout le monde est occupé, ça tombe bien !

      Voilà un boulet qui arrive de tribord, je cours dans sa direction en faisant un cul sec avec la topette de Bidenfer. C'est pas que je la gâche, mais j'ai jamais fait ça, encore moins fraichement suturé et dé-suturé ! J'ai un peu les foies, mais si je bouge pas mon cul, c'est le bateau flambant neuf qui va prendre !

      Canon Ball


      Je me divise en baie et je les éjecte toutes sur le boulet qui fonce sur nous en vrombissant dans l'air qu'il fend à toute allure.

      Finalement, ça fait pas si mal que ça. Je repousse le boulet qui tombe mollement juste à côté de notre cuirassé. Pas le temps de souffler qu'un deuxième arrive. Je me reforme, je vais essayer de m'améliorer.

      Red Hyena


      Le haut de mon torse et mes bras doublent de volume et encore une fois, mes plaies se rouvrent sans se déchirer plus qu'elle ne l'ont été sur l'île maléfique. Je vais surement douiller mais j'en ai trop fait pour pas manquer de l'intercepter sans me faire tuer par le Kiril et le Joe. Je me place donc de sorte à ce qu'il fonce droit sur moi et ...

      Bite of Hyena


      Ma main qui a grandi l'attrape, j'essaie de pas fondre en baies, je suis emporté dans l'élan et quand sa chaleur me brûle au point de plus pouvoir supporter, je le relance dans la direction qu'il avait pris.

      Je regarde ma main. Est ce qu'elle est cramée ou c'est que le boulet à déteint ? A moins que ... du Haki ? Vrai ? J'aurais utilisé du Haki d'armement sans le vouloir ? L'anthracite s'enlève de ma peau comme il est venu ! Après tout, les deux Saigneurs en utilisent ...

      Mais pas le temps de réfléchir plus, j'entends deux coups de canon de l'autre côté et les boulets volent déjà haut. Levy pourrait ... Eh puis merde, elle se comporte vraiment comme un gamine à être contente que le rafiot soit pas endommagé grâce à elle ! Faudra faire sans elle, et si elle peut y arriver ...

      - Couchez vous !

      Malgré tout, hors de question qu'ils me voient sans ma crête.

      evyL Peaks !


      En moins de temps qu'il faut pour le dire, ma crête grandit à vu d'oeil alors que les deux boulets foncent sur nous. J'arrive à la séparer en deux mèche, une pour chaque boulet et ... pourvu que ça marche !

      J'enfonce mes deux mèches dans le métal, mais c'est plus facile à dire qu'à faire, et à part les ralentir un peu, je fais pas grand cho ...

      Ca y est ! Mais ils arrivent encore droit sur ma gueule ! Faire un mouvement inverse, nan, j'aurais pas assez de force et j'ai pas envie de leur faire un bisou avec ma tronchiole. Nan, je vais faire comme Levy : un petit 360°.

      Bingo ! Ils gardent leur élan et je retire mes mèches avant de me faire scalper. Je sors mon Mahach et je me coupe la crête à quelque centimètres du crâne. C'est pas parfait mais ça fera l'affaire. Surtout quand il y en a qui rebondit sur la coque de son envoyeur.

      Je fous mes cheveux à la baille et je vois que tout le monde est encore dans la position de l'oeuf.

      - Vous allez me les couler ces barques ? Oui ou merde ?

      Feu à bâbord : coque endommagée, juste vers la ligne de flottaison. Parfait, ils commencent à prendre l'eau.
      Feu à tribord : mât brisé. Juste, parfait.

      - Bien joué les boulets-enchainés ! Et je parle pas de vous !

      Par dessus bord, je regarde le spectacle de son et lumière sur un ciel qui rougeoie et s'embrase, je peux pas m'empêcher de narguer le Musicien.

      - Ca vous plait ? Et ce n'est que l'ouverture ![/b][/b]
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      Besinger et Jeliev jouaient leurs partitions à la perfection. Les deux petits navires sur les côtés avaient été promptement mis hors de combat. Il ne restait désormais plus qu'à s'occuper du navire amiral du Musicien. Et pour ça, Kiril avait prévu l'arme adéquate. Evidemment que Joseph avait repéré le gros canon à l'avant, comment aurait pu manquer le petit frère du Tsar Canon ? Ne t'inquiètes donc pas compère à crête, le Crack sait quoi faire de ce nouveau jouet. Par contre le gant de boxe géant..."

      "C'est pas seulement une figure de proue ayant la classe ?"

      La réponse fit sourire le Crack comme un gosse le jour de Noël. Kiril Jeliev était vraiment le meilleur charpentier du monde, pas de doute là dessus. Mais pas le temps de s'extasier, le navire de Fredcurry tirait de nouveau. Le Punk avait raison, ils allaient devoir passer en phase d'abordage rapidement. Surtout s'ils continuaient à les canarder comme ça. Levy avait fait du bon boulot pour une malgré elle mais ça ne suffisait pas. Les boulets de canon continuaient de pleuvoir en direction du Sans Nom. Le Crack allait devoir entrer dans la danse s'il voulait éviter que son navire ne finisse en copeaux de bois.

      "Sonic Flying Kraak !"

      Un poing d'air, un boulet qui explosait en plein ciel. Les mains du Crack bougeaient trop vite pour être visibles par un œil non initié.  En une fraction de seconde, c'est six boulets de canon qui ont explosé loin du navire des Saigneurs. Joseph se tourna vers la gamine blonde, qui souriait toujours de bonheur. Lui n'avait pas l'air ravi, il avait l'air surexcité.

      "Beau boulot Levy mais te relâche pas ! C'est l'heure de la curée !"

      Le Crack dégaine son denden muchi pour adresser ses ordres à différents points du navire. Tout d'abord à sa lieutenante présente au niveau du gouvernail, mais aussi au reste de l'équipage.

      "Anna ! Roues à aube pleine puissance, on va leur rentrer dedans ! Préparez vous à l'abordage les gars !"

      La pluie de boulet de canon venant du navire des Musiciens s'intensifia mais en pure perte, aucun des boulets n'atteignait le navire des Saigneurs qui avançait inexorablement et de plus en plus vite. Impact dans moins de 30 secondes.

      "Tsar Canon, feu ! Éventrez moi ce navire et gaffe à la ligne de flottaison !"

      L'énorme canon logé à la proue ouvrit le feu, ridiculisant par le bruit de son explosion et la taille de son projectile la tourelle triple du cuirassé. C'était un obus monstrueux qui jaillit tel un diable. La Mort à l'état de métal qui vint transpercer le navire de Fredcurry de part en part, éventrant le château arrière comme s'il était fait de papier. La destruction causée par le Tsar Canon eut le mérite de paralyser les Musiciens l'espace d'une seconde. Seconde que mit à profit le navire des Saigneurs pour franchir la petite distance qui le séparait encore de sa cible. Allait il éperonner le navire du Musicien ? Et bien oui, mais attention, un éperonnage façon Patchett.

      "Boxing Glove, feu !"

      Propulsé par un ressort, comme dans les plus anciennes farces et attrape, le gant de boxe partit vers l'avant venant frapper le navire du Musicien juste au niveau de la ligne de flottaison, le faisant basculer sur le côté. Le poing ne revint pas en arrière, il resta encastré dans la coque du navire. Désormais les deux vaisseaux étaient accrochés l'un à l'autre et de son point de vue, le Crack voyait ses victimes sur le pont. Un sourire cruel s'imprima sur le visage de Crack Joe. Il utilisa une nouvelle fois son aptitude démoniaque pour se faire entendre de toutes les personnes présentes sur les deux navires.

      "A l'abordage mes Saigneurs ! Et pas de quartiers !"

      Sautant du haut de sa tourelle, le Crack atterrit sur le pont du navire de Fredcurry au milieu de pirates un peu secoués mais semblant décidés à se battre. Après tout, n'était il pas du devoir du Capitaine de mener l'abordage ? C'était à ça qu'on reconnaissait les vrais hommes. Ceux-ci ne cherchaient pas à se défiler face à leurs responsabilités. Le Crack adressa son plus large sourire aux malheureux Musiciens présent sur le pont avec lui.

      "Premier Couplet, Mort en Crack Majeur. Bwéhéhé."
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      Premier couplet ?

      Mister Crack arrive avec sa suite, en finesse
      Venu pour battre tous les records et les inscrire sur l'guiness
      Pas d'pitié, aucun ami, esclave de ses ambitions
      Endeuillé des familles, il s'en est fait une passion

      T'entends pas ? Augmente pas le son,
      Joe quand il gueule c'est pour tuer
      Joe il fait peur, même s'il est riche, il fait fuir les prostitués...


      Euh attends qu'est-ce tu racontes ?

      Ta bobine, j'improvise.

      Ah... Non, non, change...

      Pourquoi, c'est naze ?

      Ouais.

      Bon, doit m'rester un truc en réserve, ouep...

      Hm...

      A genoux, le vent ! ...
      N'entends-tu pas la voix de Joe ?
      Quand l'chaos surplombe l'horizon
      C'est la faute de Joe
      L'océan est plein de sang !
      On sait que c'est Joe
      Résonnent des milliers d'oraisons
      Pour éviter Joe

      A genoux, la mer !
      N'entends-tu pas la voix de Joe ?
      L'azur est décoré d'éclair
      C'est la rage de Joe
      Et les tremblements de terre
      La venue de Joe
      La peur sur la tronche de ta mère
      Qui redoute Joe

      A genoux, les cieux !
      Et entendez la voix de Joe !
      Il est cruel, il est vicieux
      Le Saigneur Crack Joe
      Sans pitié et pernicieux
      App'lez-le Crack Joe
      Les enfants, fermez les yeux...

      Car passe le Diaaable !


      Woah ! Mais c'est normal que ça rime pas à la fin ?

      Beigne dans ta tronche
        J'utilise mes cheveux comme d'une corde et je me retrouve sur le navire adverse. À côté, le charpentier pousse la chansonnette tandis que les ennemis affluent vers notre position. Un cercle de Saigneurs s'est formé autour du Crack afin de le préserver, au maximum, de toute confrontation inutile. Faut dire que son rôle n'est pas d's'occuper du menu fretin, pour ça y a les matelots et ils s'y donnent à grande joie. Les cris de joie comme d'horreur et les entrechoquements d'armes parviennent à mes oreilles dans un capharnaüm bien connu de ma mémoire : mon évasion des cales de la marine, la guerre sur Second Peace... Que de bons souvenirs... Bien... Quand il faut y aller... Bah... Faut y aller !
        Je me précipite, à pas tranquilles, dans la mêlée. Jouant des cheveux pour me faire une place. Transformés en masse d'armes, je les fais graviter autour de moi, comme une planète autour du soleil, pour me créer un espace vital et principalement une porte d'entrée, un déversoir, à mes compatriotes. Certains s'y engagent permettant de contourner momentanément les opposants.
        Momentanément, car oui, sortie de nulles parts, une jeune femme vient de faire son entrée et envoie plusieurs matelots au sol ou à l'eau en une simple transition. Grand sourire sur le visage, elle me dévisage avec méchanceté avant de m'attaquer de front. D'un petit bon, j'esquive l'attaque verticale qui finit sa course contre le pont en expirant un Do majeur.


        La Bataille du Navire Sans Nom Torn_d12

        En face de moi, une jeune femme vêtue légèrement d'une longue robe jaune orangée avec, une petite ficelle noire dépassant discrètement, un tissu doré déchiré comme guise de haut et, à ses mains, une paire de gants noirs. Derrière ses cheveux châtains foncés coiffés symétriquement, elle m'observe d'un œil, l'autre caché par ces derniers. Un sourire entre les lèvres, elle m'observe de haut en bas et de bas en haut. Faut dire que, malgré ma récente transformation, je reste beaucoup plus classe qu'elle. Et sans aucun doute, elle a dû le sentir et le remarquer. Ihihi ! L'Atout Charme, c'est moi ! Son arme virevolte entre ses doigts et semble ne pas être plus lourd qu'une plume. Chose étrange car...

        -HIIIiiiiiiiiii ! T'as pas le DROIT d'avoir une COURONNE !
        -Si j'ai l'droit ! C'toi qu'à pas l'droit !
        -KYAAaaa !
        -KYAAaaa !

        D'un bon, j'arrive à son niveau et l'attrape par la taille dans un magnifique plaquage. Positionnée juste devant une trappe, on tombe toutes les deux à l'intérieur. Nous retrouvant, à cette occasion, dans les cales du navire des Zicos. La visibilité est réduite malgré le jour et les quelques loupiottes hoquetant au rythme de l'abordage. D'un rapide coup d'œil, j'aperçois une porte derrière moi au loin. En face, rien de plus qu'un mur. Tandis que dans la pièce, un autre escalier mène vers d'autres calles et les matelots du Zicos, les artilleurs plus précisément, une douzaine, me regardent avec étonnement. Le premier fonce sur moi en ligne directe... Roulade sur la gauche, mes cheveux en profitent pour lui attraper la cheville et l'éclater contre un mur. Ses compagnons sortent les armes, mais :

        -Laissez-la-moi, allez sur le pont ! Fissa ! ils obéissent.
        -C'ma couronne !
        -Non la mienne !
        -C'ma couronne !
        -Non la mienne !
        -C'ma couronne !
        -Non la mienne !
        -C'ma couronne !
        -Non la mienne !
        -C'ma couronne !
        -Non la mienne !
        -C'ma couronne !
        -Non la mienne !
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        Je m'étais engouffré dans la cale côté artillerie avec les Jumeaux, me taillant un chemin à coup de bras gonflé au Retour à la Vie et de Mahach.

        Vrai qu'il laisse de belles plaies, cet os de mouton ...

        Quitte à couler ce rafiot, autant se servir avant ... Sauf que bizarrement plus j'avançais, moins je rencontrais de résistance. A la fin, ils finissaient tous par fuir à l'opposé d'où j'allais ... Et plus j'avançais, moins il y avait de lumière ... jusqu'à ce que j'arrive là où je voulais aller et que ce soit le noir plus complet.

        Et puis ...

        - Fufufu !

        Un rire de gamine psychopathe ! J'aurais pu avoir les miquettes sauf que j'avais à côté de moi deux autres tarés au rire psychopathe qui répondirent au rire par ... leur rires.

        - Kishishi !
        - Kishishi !
        - Chut ...
        - Kishishi !
        - Kishishi !
        - J'ai dit ... SILENCE !


        Et là, brutalement ... lumière ! Du genre à vous décoller la rétine ! Des guirlandes électriques de toutes les couleurs, avec des arcs d'électricité qui montraient qu'elles étaient vachement trop surchargées. Et au milieu de tout ça, une gamine blonde, vêtue de rose et rouge, des yeux aussi ronds que meurtriers, des bras et des jambes squelettiques, le geste saccadé signe d'une grosse névrose ... Elle transpirait la folie !
        La Bataille du Navire Sans Nom 943838childsplaybyrussiaromanod6pnk0spng

        - Je vais tous vous tuer, mais shhht ! Souffrez ... en ... SILENCE !

        Gros blanc. Elle, elle s'en délectait ; moi, je me demandais où j'étais tombé et les Jumeaux ...

        - Kishishi !
        - Kishishi !
        - Hoy, boss, file devant, on va bien s'occuper d'elle, vous inquiétez pas ! Kishishi !


        L'instant que je porte mon regard sur Ezekiel, la gamine m'envoyait une guirlande surchargée sur le coin de la tronche. Réflexe : me mettre en mode baies. Elle lâcha un sourire et son fouet électrique des étincelles en heurtant le sol en bois.

        Azazel lui envoya un surin en pleine tête qu'elle esquiva sans mal elle aussi.

        - Vous voulez jouer du couteau vous aussi ? Très bien ! Il parait que je suis une bonne assassine parce que je tue ... SANS FAIRE DE BRUIT !
        - Alors, tais toi, kishishi !


        Et là, les guirlandes s'étaient éteintes une seconde avant de se rallumer tout de suite après, sauf que la gamine avait disparue. Long silence de mort ponctué par quelques rires des jumeaux avant qu'elle bondisse dans le dos d'Ezekiel et le poignarde.

        Il se mit à crier de douleur mais son cri était étouffé, elle avait mis sa main devant sa bouche. Et là, les deux Jumeaux se regardent, lueur assassine dans les yeux, un petit jeu rapide de question réponse : ils s'étaient mis d'accord ...

        - Hoy hoy, arrête d'embêter mon frère, ! Et toi, arrête de faire semblant, kishishi !

        Ezekiel lécha la main de la gamine qui le relâcha par dégout avant de lui faire volte-face.

        - On va t'apprendre ce que c'est, la douleur ! Kishishi !

        La gamine était complètement déboussolée et se laissa capturer, bras dessus bras dessous, trainée par les pieds. Moi, je voulais pas savoir où ils allaient l'emmener et ce qu'ils allaient lui faire ! J'avais juste entendu un gros ...
        - KYAAAAA !

        - Chut !
        - Souffre en silence, kishishi !
        - Kishishi !


        Ca me permettait d'avancer ... L'ambiance était à nouveau lourde. Parce qu'il faisait encore noir et qu'un bruit sifflait régulièrement dans un vacarme de machineries. On aurait dit un souffle d'outre-tombe.
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        La Poulie du Saigneur plait au vent, il la berce, la fait danser alors qu'elle s'apprête encore, onze ans après, à tuer par décapitation. Mes grolles se promènent sur la couverte du Sans Nom, tantôt j'aide à charger les boulets, tantôt je chante les louanges des rouges. De là-haut, Il nous voit comme la pire de ses créations parce qu'on est les plus réussis. De superbes abominations, des hommes de ce millénaire, des barbares, des bêtes bonnes qu'à se faire la gueule pour mourir sous la même terre. Des imbéciles.

        Kiril ? Tu restes ici ?
        Ouep, maintenant qu'le gant a abordé, on va exploser leur navire avec Big Tsar
        Euh, mais des types de chez nous sont là bas...
        Et ? C'est bien parce que c'est des types de chez nous que c'est pas dangereux.
        Si tu le dis...
        Oui j'le dis, envoie moi des hommes, tiens, qu'ils apportent un boulet.

        Il part, les démons au ventre. Le ciel est terne, il ferme les yeux car il ne veut pas assister à ce qu'il va se passer. Et déjà le soleil disparaît. Aujourd'hui, l'enfer ! Demain le Styx. Et ensuite on ira au pèlerinage, le temps rend lucide, tandis que la mort se bauchera de nous en murmurant qu'il fallait y penser avant.

        Les gars se magnent, on redoute la colère de Kiril et pourtant, je suis doux comme un agneau, tout près du Tsar, à régler la trajectoire. L'avant, le gouvernail et un boulet capable de détruire toute cette partie de leur bateau. On le monte et arme le canon, puis on ramène plusieurs sacs entier de poudre. Tout ça pour un seul...

        Hé, attends, j'te reconnais !

        Le type que j'apostrophe est un barbu costaud, pis le truc chouette c'est qu'il a une crête.

        Heh ?
        Oui, t'es des types du chantier naval d'Armada. Ta mère t'appelle comment ?
        Nounours.
        Déconne pas. ! ... Oh. Vrai qu'en regardant bien... Mouais. Bref, je te laisse t'occuper du canon. J'sens qu'on va avoir de la visite si on leur tej un truc comme ça. J'serai juste à côté.

        Et j'me casse. Toujours à l'avant, mais les yeux ailleurs. J'prends du panaché d'ma topette, et un anthrax que je file à Yarost. On est accroché maintenant, mais l'avantage c'est que d'ici, on les voit. Couvre moi quand même. Il hoche la tête, les pattes prêtes à tirer. Et juste au moment où je finis c'qu'il y a dans mon flasque, Nounours donne l'ordre.

        GIANT TSAR SHOT

        Les Saigneurs qui pensaient être tranquilles en partant vont avoir la surprise de leur vie, et j'parle même pas du charpentier de l'équipage ennemi. La proue des bougres d'en face s'était déjà volatilisée à cause du Boxing Glove, maintenant on voit absolument tout le pont avant. Sans le gant de boxe, le navire coule sans problème.

        De là, on voit certains grooms des autres se jeter à la mer, certains, désespérés passent par le gant planté dans l'étrave pour venir nous aborder. Chouette, Yarost, tire à vue ! Et le lézard s’exécute. Pan! Pan! Des corps tombent mais Yarost est lent, à peu près huit sur dix arrive à passer à travers. Je le pose sur les bords et vais à leur rencontre.

        Nounours ? Prends les commandes des tourelles et extermine les tous ! C'est moi qui t'envoies.
        Mais, et toi ? Tu vas au front...
        Faut pas t'en faire, j'ai d'jà ma place en enfer et c'est moi le roi !
        Bon...

        Je cours vers notre proue et aplatis sans trop forcer des bobines de mecs courageux. Masse de coups dans les abdomens, ça va bien, tout va bien, jusqu'à ce qu'un d'eux me vomissent dessus.

        BEUAARGH

        Oh putain ! Oh !
        Merde... Il tient pas à sa vie lui.
        Oh putain, ahh j'ai mal pour lui d'avance, moi..
        Pareil, j'sens un truc en moi s'arracher.


        Qu'est-ce que t'as fait, enfoiré !? QU'EST-CE T'AS FAIT A MA REDINGUE, CABOT !? NOUNOURS ! ANNA ! Les tourelles ! MAINTENANT ! TUEZ LES TOUS !

        Les gatlings me répondent sans attendre alors que le Scotch recouvre l'intégralité de mon corps. Les balles rebondissent et tuent. J'enlève ma redingue, la rage à la pogne. J'envoie le dégueuleur dans le ciel et quand je juge que les tourelles ont fait assez de morts, je leur fais signe d'arrêter.

        Et maintenant rapportez les corps sur le Sans Nom ! VITE ! Et suivez moi !

        Putain ça sent pas bon...
        J'ai les ongles pleins de sang !
        J'te conseille de pas déglutir, t'as vu ce qu'il lui est arrivé.
        Hm...


        Ils vont voir, ces enfoirés.

        Mes bottes m'amènent à la fronde.

        Euh, Kiril ?
        Aspergez-les d'huile.
        Euh... Mais.
        Préparez les gatlings.
        Est-ce que c'est vraiment uti-
        Je sais pas, tu veux essayer pour me dire ? Grouille.

        Et les démons le hantent. Les autres ramènent une trentaine de corps et les jettent à mes pieds. Je commande à deux saigneurs de tirer sur eux le fil. A Nounours et Anna de préparer les tourelles pour dans cinq secondes. Je prends deux morts, pour commencer, l'huile pue. Et les réduisant à l'état de projectile, je crie :

        ANNA, NOUNOURS, TIREZ ! VOUS, LÂCHEZ !

        Et quand une seule des balles touche l'un des deux, il prend feu. Trente suivent... Véritable pluie de morts.


        Dernière édition par Kiril Jeliev le Mer 28 Jan 2015 - 12:32, édité 1 fois
          La chanson de Kiril était un doux bruit pour les oreilles de Joe, un véritable nectar pour son égo hypertrophié. Y'avait pas à dire, le Punk connaissait son Crack. Ses Saigneurs aussi connaissaient leur capitaine, surtout les gars de Dead End. Les voilà qui entouraient leur Boss façon couche protectrice, si c'était pas touchant. Face à eux, un demi cercle de musiciens avec à leur tête le plus fameux d'entre eux, Merry Fredcurry.

          "Vous me décevez beaucoup Monsieur Crack... Ce manque de subtilité vous perdra je le crains. La berceuse du..."

          BOOM !!!


          Le Tsar Canon vient d'être tiré à bout portant, éventrant une nouvelle fois le navire de Fredcurry. Sur le pont, les matelots sont soufflés par l'explosion. Il n'y a que les deux capitaines pour tenir sur leurs appuis et encore, même eux n'en mènent pas large. Autour du Crack, c'est la débandade. Les Zicos partent à l'assaut du Sans Nom via le gant de boxe... pour être fauchés par les gatlings installés sur le Cuirassé, pratique ces engins. Si Joseph reste debout, protégé par son armure couleur obsidienne, ses gars sont de nouveau le ventre à terre. Quand à Fredcurry, il a pris de la hauteur, venant se réfugier en haut de ce qui reste de son château arrière. En l'espace d'un instant, le navire Amiral des Musiciens venait d'être à moitié détruit. Ne restait plus qu'à espérer que le butin ne se trouvait pas dans les parties réduites à l'état de copeaux. Cette perspective fit sortir Joseph de ses gonds qui prit la peine de se retourner pour gueuler à Kiril, de sa voix fruité, sa façon de penser.

          "Kiril !!! Sale punk ! T'as essayé de me buter là ou quoi ?! D'abord on les pille, après on les coule. On fait pas plus simple comme plan ! Mollo sur les gros canons tu veux !"

          "Hum... Tu disais Merry ? Je t'ai pas bien entendu j'crois... T'veux pas descendre qu'on s'explique ?"

          Du pont, le Crack apostrophait le Capitaine rival. Dommage pour lui que Kiril soit dans un (très) mauvais jour. Les dommages collatéraux tendaient à devenir négligeable dans pareil circonstance. La preuve, voilà la pluie de morts flambées qui s'abattait sur et autour du navire. Pas de doute, le dernier neurone encore sain du père Jeliev venait de cramer. Sur le pont, ne se trouvaient plus que des cadavres flambés, des cadavres frais et deux Capitaines pirates. Des matelots de Joseph ? Nulle trace. Ils devaient être en train de mener leur mission à bien. Cela dit, ça se saurait si le Crack se souciait de sa fine équipe. Là pour le coup, il était surtout en train de se demander si cette pluie de cadavres flamboyants n'était pas un retour de Karma. N'empêche, le spectacle était à couper le souffle.

          "Vous me devez un navire, Monsieur Crack... Je crois que le vôtre conviendra fort bien. Mais d'abord, une bonne vieille vengeance. Pour l'honneur de mes compagnons tombés au combat, Valse de Bataille !"

          Du haut de son perchoir, Fredcurry passait enfin à l'attaque. Ses doigts virevoltaient sur les cordes à une vitesse proprement hallucinante. Les trois temps de la valse se succédaient à un rythme effréné, chacun d'eux s'accompagnant d'une lame d'air venant détruire un peu plus encore le pont déjà en miettes du navire. Tout ce que Joseph pouvait faire c'était esquiver et reculer. Arrivé à la 9ème lame d'air, le Crack se retrouva dos au mur, ou plutôt dos au vide, la proue disparue se trouvait derrière lui. Freducrry l'avait amené juste où il le désirait. Sentant son pied prendre appui sur du vide Joseph laissa échapper un juron avant de tomber à la renverse, direction l'entrepont.

          Crack Joe l'avait mauvaise. Alors que Kiril s'offrait son heure de gloire, lui se retrouvait relégué au second plan. Intolérable ! Il n'aurait pas pensé devoir recourir à cette tactique aussi vite mais il n'avait pas le choix. Joseph approcha son mini denden de sa bouche. Il allait leur montrer à tous la toute puissance du Oto Oto no mi.

          "La Fouine ! Lancement de l'opération Allumettes, maintenant !"
          "Mais Boss, on est pas encore prêt, ça risque..."
          "Rien à foutre ! Pointe les vers le haut, ça suffira. T'as dix secondes !"

          Sur l'entrepont, le Crack progressait tranquillement vers le point situé à la verticale de Fredcurry, guidé par son Ouïe Ultime. Les secondes étaient comptés. 5... Le Crack laissa le Haki de l'Armement recouvrir son avant bras droit. 4... Il chargea son effet Beat dans son poing, un sifflement désagréable en émane 3... Son bras commença à vibrer à une vitesse proprement démesurée. 2... Des étincelles crépitèrent sur son gant. 1... Il adopta une posture basse, se préparant à frapper.

          AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH



          Déclenchés simultanément en plusieurs points du navire, des Audio Dials venaient d'être activés par La Fouine et son équipe triée sur le volet. L'enregistrement de ces dials ? Entrée en Résonance: Bois. L'effet fut immédiat. Tout le navire se mit soudainement à trembler, comme s'il était vivant, chaque planche du navire vibrant à une fréquence de plus en plus rapide. Bizarrement, le pont supérieur et ce qui restait des gaillards d'avant et d'arrière semblait d'avantage impacté. Et oui, les dials concentraient leurs ondes dans une seule direction. Un point appréciable car cela évitait aux Saigneurs de finir à la flotte alors qu'à l'inverse, toute la partie supérieure du navire allait être réduite à l'état de copeaux en l'espace de quelques secondes. Déjà bien affaibli, le pont principale venait d'exploser et parmi les corps qui en tombait, il y avait homme à la tignasse grise qui chutait droit vers le Crack. Le Saigneur se fit un devoir de l’accueillir avec son plus grand sourire, celui qui signifiait bienvenue en enfer.

          "Dark Beat Sonic Thunder Kraak !"
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          Tout le navire tremble mettant fin à nos chamailleries. La seconde d'après, un silence de mort règne. Le véritable combat est sur le point de débuter. L'air devient lourd, gorgé d'attente et de rivalité. Qui lancera l'assaut en premier ? Qui sera la première à flancher ? Qui remportera la couronne ? Yeux dans les yeux, on se teste, essayant de prendre un avantage psychologique, mais ça ne semble pas fonctionner. Notre but ? Ni les dials, ni la vie, simplement la couronne. Quelle infamie de voir un diadème sur un visage aussi moche. Bwah qu'elle est moche. Personne d'aussi moche ne mérite un ornement divin. Il ne peut y avoir qu'une seule princesse et c'est moi !
          J'attaque, deux pas, son marteau monte, trois pas, il atteint son zénith, quatre pas, je me stoppe. La fille me regarde, le marteau suspendu au-dessus de son visage interrogateur. Un large sourire sur le visage, je reste droite comme figée par un sortilège. Son arme redescend mollement, un rapide sourire parcourt son visage. Et, tout en s'approchant, elle s'adresse à moi en ces termes : "C'est bien, tu as enfin compris que tu ne pouvais ... HEY !""

          En l'espace d'une seconde, mes cheveux se sont dressés en pointes pour l'attaquer. Esquivant de justesse mes pics, elle me foudroie du regard. L'attaque surprise, j'adore ça et ne peux m'empêcher de l'utiliser dès que l'occasion se présente. En plus de surprendre son adversaire, ça permet de tester ses réflexes et la Zicos en a de bons. Le duel risque d'être serré. D'un coup d'arme, elle applatit mes cheveux et se précipite sur moi. N'ayant pas le temps d'utiliser le retour à la vie, son poing atterrit contre ma joue. Je me retrouve projeté contre le mur proche dans un bruit mat. Putain ça fait mal, elle a une bonne poigne, j'dois bien l'admettre. Légèrement choquée, je reprends à temps mes esprits pour me mettre à quatre pattes et ainsi esquiver son arme qui vient perforer le mur à mon ancienne position. Une main chevelue vient lui travailler les côtes, la forçant à reculer.

          De nouveau face à face, nos couronnes en places, on se regarde de nouveau dans le blanc des yeux. Le véritable affrontement va enfin pouvoir commencer. La véritable bataille pour, non pas le trône, mais le diadème qui va avec. Ma chevelure se sépare en une dizaine de tresse flottantes dans l'air comme les serpents au-dessus de Médusa. Comme une pluie de lianes, elles attaquent la musicienne sans relâche. Certaines atteignent leur but même si la plupart son interceptées, quant aux autres, seul le vide les accueille. Des traces rouges apparaissent sur ses épaules et ventres pâles. Un peu trop confiante, j'en oublie de faire attention et me retrouve tirée vers elle par une de mes lianes. De son autre bras, le marteau fonce sur moi comme la foudre et me tape en plein dans le mille. La vitesse, conjuguée à sa force, me fait faire un magnifique vol plané en La Dièse.

          Certaines atteignent leur but même si la plupart son interceptées, quant aux autres, seul le vide les accueille. Le choc est si puissant que le planché craque sous l'impact et je me retrouve dans la cale inférieure. Un liquide visqueux et chaud s'infiltre entre mes doigts, du sang ? Pourtant, je ne... oh. Face à moi, les frères Kishishi, scalpels à la main, s'amusent avec une jeune fille de l'équipage ennemie. Je ne comprends pas leur délire de souffrir en silence, mais cela à l'air de les rendre fou de joie. L'un d'eux se tourne vers moi, un sourire aussi large que la mort, du sang pailletant son visage de fou.


          -Kishishi, un souci ?
          -La ferme...
          -Kishishi, de l'aide peut-être ?
          -La ferme...
          -Hey oh ! Là-dessous, c'est Dalia qui vous parle. La couronne est à moi, capich' gamine ?
          -MON NOM EST LEVY QUINN !
          -Kishishi, tiens.

          J'attrape un surin d'un mèche et le cache dans ma touffe de cheveux. Avec deux autres, j'attrape le rebord supérieur et remonte vers mon adversaire. Mais, à peine ai-je la tête au bon niveau, qu'un énorme rond rouge effleure le sol et finit sa course contre mon visage. Il s'enfonce dans l'arme produisant un Pouic en Fa Mineur avant d'être projetté de l'autre côté de la pièce tandis que mon corps retombe mollement à côté des frères Kishishi.

          -Et voilà, travail fini. J'me demande comment s'en sort Freddy ?
          -TU CROIS QU'ON EN A FINI PETASSE ?!!!
          -HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII


          Dernière édition par Levy Quinn le Mar 27 Jan 2015 - 21:05, édité 1 fois
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          Après que le bateau soit sévèrement secoué et parti en lambeau à en juger par le craquement du bois, le Joe a poussé un cri.

          Moi qui s'enfonçait encore plus dans le noir, avec le souffle rauque qui augmentait à mesure que je rapprochais, j'ai pu entendre que j'étais pas le seul surpris : asthmatique grave et congénital s'est mis à pousser un cri. Enfin "s'est mise" parce qu'apparemment, ce serait une gamine, mais pas un cri de surprise, plutôt d'intérêt.
          Et si moi j'ai cru que mes poumons allaient se déchirer, elle, ça semblait juste l'amuser.

          A peine je passe le seuil d'une porte que tout s'éclaire, les mêmes guirlandes qu'avait la chiure psychopathe à deux sous. Mais celles là ne sont pas surchargés et j'arrive à déceler quelques formes.
          Je vois une ado brune qui soupire respire mal constamment, assise dans un fauteuil roulant, les yeux fermés avec un casque sur les oreilles. Derrière elle, des tas et des tas de machines reliées au fauteuil ou à des tuyaux branchés je sais pas trop où.
          La Bataille du Navire Sans Nom 433550themusicbyjurithedreamer

          Pas le temps de la surprise d'une autre arrive encore : elle ouvre les yeux et deux canons qui se braquent sur moi.

          - Okay ... Encore une barjot ...

          Je crois qu'elle me chuchote un truc mais trop doucement pour que je puisse entendre. Alors je prends soin de bien lever mes mains en l'air et je m'approche d'elle. Qu'est ce que je peux faire de mieux, si elle avait voulu me tuer, elle aurait eu le temps de le faire.

          - Redis.
          - Qu'est ce que
          *soupir qui siffle* vous me *souffle rauque* voulez ?
          - C'est moi qui devrait te poser cette question, tu crois pas ? Tes canons là ...
          - Je ne suis ... pas bête ... à ce point ... Si j'ai ... un casque ... antibruit ... c'est pour ... ne pas ... entendre ... mon équipage ... jour et nuit. ... Mais ... les vibrations ... je peux ... les sentir. ... Vous nous ... abordez ... c'est ça ... ?


          Elle me fait du mal à parler comme ça.

          - C'est ça. Mais tu sais, on n'est pas obl ...

          J'ai pas vu un de ses tuyaux se décrocher de derrière moi et venir me rentrer dedans sur le flan. Je le me le ramasse en plein sur l'oreille, et le coup me fait voler et m'écraser sur la paroi juste à côté.

          - Hoy !
          - Ne me ... prends pas ... en pitié !
          - Je vais pas tabasser une gamine dans ton état quand même !
          - Qui ... te dit ... que je vais ... me laisser ... faire ... ?


          Deux tuyaux se détachent devant moi, elle doit les contrôler avec ses machines ... J'arme mon Mahach en main droite, je me divise en baies pour esquiver le premier branchement et je fonds sur le second pour le percer. C'a l'air de marcher, il ondule plus comme un serpent surexcité.

          Sauf que le premier est toujours vivant et fonce droit sur moi. Pas le temps de faire quoi que ce soit, il me touche en plein bide. Mais heureusement, grâce à mon fruit du démon, ce sont toutes les balles de moi qui sont expulsées en arrière. Je les rappelle et forme un petit vortex.

          Petit moment de répit pour nous deux, juste le temps de m'apercevoir que plus elle utilise ses tuyaux, moins elle arrive à respirer correctement.

          - Mais arrête, idiote ! Tu vas finir par te tuer !
          - Parce que ... c'est pas ... ce que ... tu vas ... faire ?


          Le tuyau derrièrement moi revient à la charge, je fais un pas de côté pour celui qui veut encore me percer les tripes soient côte à côte pour les trancher net mais pas entièrement, juste une entaille.
          Je vois qu'elle peine à les contrôler maintenant. Alors je les perce sans mal.

          - Et même ... si tu ... me tue pas ... Je vais ... couler ... avec ... l'épave ...
          - Abrutie ! Et si je te sauve ?
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          Oh en fait, Kiril. T'étais au chantier naval, toi, tout ce temps.
          Vaguement ouais. Pourquoi ?
          Ben tu sais pas ce qu'il s'est passé avec les gens qu'on est entrain d'attaquer, si ?
          Pas la moindre idée, non.
          Donc tu sais pas trop pourquoi t'as buté autant de types et tu connais même pas le nom du capitaine de leur équipage, j'suppose.
          Ouais, t'as pigé.
          Alors en fait tu suis les ordres de Joe sans sourciller ?
          Ah nan, du tout.
          Ben, alors...
          Je voulais tester l'armement du Sans Nom. Je me serais bien arrêter à là, mais y a eu ce type qui a pris ma redingue pour un sceau. Du coup je me suis un peu emporté, tu vois. Et maintenant que j'ai fini, je fiche plus que dalle.
          Vrai...

          ...

          Kiril !
          Où on en est ?
          Plus d'activités sur le passage du gant de boxe, et comme t'as dit, si jamais y en a...rebelote.
          C'est ça. J'pense que plus jamais ils dégueuleront sur moi. Sinon, la vigie ?
          Ben, Joe a utilisé une technique bizarre et y a tout leur bateau qui vibre...
          Ha ! Et après il dit que j'essaie de le couler, cet hubin.
          Y a Mahach et Levy là bas aussi, par contre, pas du tout en vue.
          Mahach et Levy ? C'est qui ?
          Euh ben...
          Et nos gars sur leur navire, où ils en sont ?
          A priori, ils sont dans leur cale. Savoir si le pillage se déroule bien, c't'une autre histoire.
          Hm... Envoyez un éclaireur, un type qui court vite.
          Noté.

          Pulu pulu

          C'est qui ?
          Kiril ? T'es où ? Y a une femme qui passe par le gant de boxe !
          Et ? Elle est seule. Dégommez-là et on en parle plus. Je suis entrain d'écrire un chant sur Boucle d'or.
          Euh ok. Allez-y les gars ! Les tourelles !

          ...

          Problème réglé ?
          Euh Kiril...
          Quoi ?
          Ben, c'est qu'elle les a toutes évitées..
          Tu t'fous d'moi !?
          Bordel ! Elle commence à attaquer ! Viens vite en renfort ! Vite !

          J'ai changé de veste entre temps, fais un somme de cinq minutes pour me lever en me curant les dents. Pas possible de discuter avec Morphée, trop de bruits. Puis de toute façon, lui et moi, ça fait maintenant quatre ans qu'on s'entend pas. Quatre ans déjà, merde. Quatre ans que j'suis plus qu'une merde. Et maintenant regardez moi, papa serait fier de moi. Sur le bateau d'un type comme lui, d'un type comme moi, qui utilise son cerveau à le détruire. Comme Serena dit.

          Je sifflote, le bateau est grand. J'entends des cris, pas de pleurs. Des larmes les Saigneurs de force n'en ont plus. A l'instant où Joe leur a dit qu'ils étaient sien, ils sont devenus sec comme un coup de trique. Et des démons les pourchassent, des démons qu'ils inventent. Des démons comme les miens.

          J'entends des os craquer, je vais, sans me presser. Si tu meurs, c'est que c'était ta fin, et rien ne peut l'empêcher. Devant moi maintenant, sur le pont juste devant le Tsar Cannon, une femme élancée au regard plus noir que mon âme. Le visage aussi, les cheveux, les vêtements. Presque tout sauf ses mains où coulent le sang de quelques malheureux. J'entends le souffle de ceux qui y ont échappé. Je la détaille en la fixant sans trop me préoccuper de ce qu'elle peut bien en penser. Elle est jeune, peut être vingt ans. Et pourtant déjà morte dans l'esprit, déjà vieille dans le temps, déjà si usagée.





          J'ai cru t'avoir entendu chanter tout à l'heure...
          Possible, un de mes nombreux passe-temps. Tu aimes bien ?
          Non, j'ai trouvé ça honteux.
          Je me disais aussi. Tu fiches quoi, sinon ?
          Parce que tu as un joli timbre de voix.
          Ah bon.
          Chante encore pour voir, au moins pour te faire pardonner.
          Pardonner de quoi ?
          Chante encore pour voir.
          Bon...
          Une chanson de toi.
          Bon...

          Ne crois jamais gamine
          Que tu puisses m'ignorer
          Et puis que ta jeune mine
          Elle, puisse m'affecter

          J'ai tué des moches, des beaux
          Avant même que tu naisses
          J'ai adoré Lesbos
          Le Léthé et le reste

          Je suis un assassin
          J'ai même tué mon cœur
          Et sous mes mocassins
          Garance est la liqueur

          Je suis un assassin
          J'ai même tué mon âme
          Devenue un matassin
          Sans raison et en flammes

          Ne crois jamais ma belle
          Jamais un gars comme moi
          Et ne me provoque pas
          Ça vaudrait mieux pour toi


          Ne crois pas salopard
          Que tu puisses m'injurier
          Toi qu'est-ce que t'es à part
          Un vieillard avarié ?

          Prends donc un peu le large
          Vois plus loin que ton chibre
          T'as pas b'soin d'être barge
          Pour être un homme libre

          Oui t'en as vu des choses
          Ça explique pourquoi
          Tu es à moitié chauve
          Mais il t'manque le carquois

          Oui t'en as vu des choses
          Tellement que quand tu bois
          Tu n'as jamais ta dose
          Tu pleures et puis t'aboies

          Ne crois pas enfoiré
          Être le martyr du monde
          Qu'tu mérites la pitié
          De mes frères du tiers-monde


            - Et comment ... tu vas ... t'y prendre ? ... Tu vas ... me porter ... sur ton ... dos avec ... mon fauteuil ... et toutes ... machines ?

            Tain, c'est vrai ça ...

            - Tu vas ... me faire ... rouler ... sur tes ... balles ?


            Petite lueur malsaine dans ses yeux. En fait, elle a juste fait diversion pour enrouler deux tuyaux derrière mon dos, je vois qu'elle regarde dans cette direction, ils arrivent sur moi comme un bélier, j'esquive, et je m'aperçois que c'était une feinte. Elle démêle ses deux tuyaux, le premier balaie mon corps en baie, le deuxième va pour fouetter ma tête. Je rappelle mon corps de sorte à ce que la balle armée du Mahach vienne le percer. Je me ramasse quand même le coup en pleine gueule mais beaucoup moins fort. Du coup elle heurte le sol et roule sur quelques mètres avant que mon corps ne se reconstitue.

            - Tu sais, je suis pas seul sur votre rafiot. Et si mon capitaine finira surement par me tuer d'une manière ou d'une autre, personne ne résiste à ses envies balèzes ... Alors ton boss va morfler sévère.

            Enfin, son regard devient plus humain, même dans ce vacarme de soupirs difficiles et de plus en plus fréquent et de machineries.

            - Alors ... pourquoi ... tu ... restes ... avec ... lui ... ?
            - Non, toi, pourquoi tu veux rester en vie alors que tu débranches tous tes câbles ? T'es conne ou quoi ? Je te dis que je te veux pas de m...
            - Ca ... te ... plairait ... toi ... d'être ... une ... loque ? ... Je ... suis ... obligée ... de ... porter ... un ... casque ... anti ... bruit ... pour ... ne ... pas ... devenir ... cinglée ... et ... me ... faire ... péter ... la ... carafe ! ... Ca ... te ... plairait ... de ... toujours ... avoir ... le ... cul ... fourré ... dans ... un ... fauteuil ... entouré ... de ... machines ... qui ... te ... maintiennent ... en ... vie ? Ma ... vie ... ne ... dépend ... pas ... de ... moi ... ... Elle dép ...
            - Hoy ! Bien sur que si ! C'est ta vie, t'en fais ce que t'en veux !
            - Les ... Musiciens ... m'ont ... sauvé ...
            - Sauvé ? Tu fais quoi seule dans le noir ? Tu gères les canons dans ton coin ! Ne me dis pas qu'ils t'ont sauvé ! Pourquoi ils t'ont fait ça ?!
            - ...
            - REPONDS !
            - P ... Pour ... mes ... soupirs ...


            En colère, je cogne de toutes mes forces la paroi juste à ma droite.

            - Je ... ne ... suis ... pas ... mal ... traitée ...

            - Tu te fous de ma gueule ? Tu viens de me dire le contraire, tu peux pas t'imaginer rester en vie comme ça ! Si tu veux mettre fin à ta vie, c'est ton droit ! Qu'est ce qui te retient ?
            - Mes ... forces ...


            Elle se fout de ma gueule ?

            - Après ce que tu viens de me coller ?
            - J'ai ... essayé ... C'est ... pire ...


            Je vois à sa mine qu'elle est sincère. Je veux même pas imaginer ce qu'ils ont pu lui infliger de plus. Surement en éteignant certains moteurs ...

            - T'es qu'un jouet pour eux ! Une poupée qu'on anime ! Ils vont finir par te briser et se débarrasser de toi quand ils en auront trouvé un autre!


            Déjà qu'ils ne restaient pas énormément de branchements, mais comme je l'ai vexée et qu'elle refuse de voir les choses en face, elle me tape une nouvelle crise. Pas moins de cinq tuyaux qui foncent vers moi. Je peux pas les lui percer, mais je peux pas non plus me laisser faire. Sauf que je vois clairement qu'elle veut pas vraiment combattre. Ses gestes sont brouillons, elle souffre vraiment beaucoup et elle respire de plus en plus rapidement, mais de plus en plus mal.

            - ARRÊTE !

            Si Joe m'a entendu, il doit être fier d'avoir un larbin qui puisse gueuler presque aussi fort que lui. Mais ma gueulante a terrorisé la gamine en fauteuil roulant, qui se met à pleurer. Tous les tuyaux reviennent à la normal : ils bougent plus.

            - T'as de la chance, on dit que je suis chevalier blanc en ce moment. Pas que ça me plaise, mais c'est comme ça, ça me bouffe la rate au court bouillon.

            J'inspire longtemps, je la fixe dans les yeux.

            - C'est quoi ton nom ?
            - L ... Li ... Lil ... ian ... S ... Swee ... vo ...
            - Lilian, je vais te le demander une seule f...
            - Brise moi !


            Tant d'effort lui on fait cracher du sang. Et du sang, y'en avait aussi dans ma tête. Son cri a eu l'effet d'une balle entre les deux yeux.

            - Je ... veux ... voir ... la ... mer ... d'où ... je ... se ... rai ...

            Ces paroles ont atteint le coeur tout frais que j'ai découvert y'a pas si longtemps. En temps normal, je l'aurais buté sans broncher, et peut être salement pour la faire douiller encore un peu plus mais là ... c'est comme si j'allais poser mon paquet sur la table et qu'il tombait tout net, incapable de faire ce que j'avais dit.

            Mais tout ce bruit, ce n'est pas le bruit de la vie. C'est le bruit de l'enfer. Je me sens vide alors que pourtant je devrais pas, surtout à côté d'elle.

            - Al ... lez ... fais ... le ... je .. t'en .. sup ... plie ...


            Comme par magie, mon paquet a retrouvé sa place et sa forme, dans le calbar. Je sors le Mahach et j'entends des pas derrière moi. Les Jumeaux.

            - Je veux pas vous entendre.
            - Mais, on a rien dit !
            - Alors fermez là, pas de rire !


            Pour une fois, leur visage n'est pas fendu par un rictus géant. Non, ils ont compris que je suis pas d'humeur.

            - Quand j'en ... aurais ... quand j'en aurais fini, arrachez une grande latte et mettez la dessus. Avec la mer qui crame a côté, y'aura pas besoin de faire plus.

            Je me tourne vers Lilian.

            - Je suis désolé, mais je peux pas faire plus solennel.

            Elle m'adresse un sourire. Je m'approche d'elle, je pose ma main sur son épaule, je sens encore plus sa respiration exécrable, comme si elle vivait en moi. Elle ferme les yeux,  elle inspire profondément. Elle est prête, moi, je sais pas encore. C'est ... bizarre. Elle s'est battue comme une diable pour pas mourir et là, elle accepte ...

            Allez Mahach, c'est un mal pour un bien, tu sais que ce sera une délivrance pour elle.

            Repose en paix, gamine.

            J'enfonce ma lame en plein dans son coeur. Un coup net, pour ne pas la faire souffrir.

            Réaction post-mortem et immédiate que j'avais pas prévu, elle se met à être choquée et à inspirer d'un coup sec de toutes ses forces, comme si elle venait de passer le seuil entre la vie et la mort. Dans la seconde qui suit, tous les tuyaux restant bougent comme des énormes flèches qu'on aurait tiré dans ma direction, tous dirigés sur moi, mon corps entier est frappé.

            Ma tête bascule en arrière, fait un salto et mon crâne pète la cloison d'à côté. Je vois Levy, je vois une autre grognasse et un énorme marteau qui se rapproche un peu très près et un peu trop rapidement de ma trogne ! Et je sens aussi que mon corps découpé en baies suit le trajet de ma tête en passant une par une dans le trou que j'ai causé.

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            Ma tête, toujours au sol, est un jouet pour la pirate qui s'amuse avec moi comme s'il s'agissait d'une simple balle. Perplexe, elle me regarde un long moment avec de grands yeux avant de décider de prendre son pied, littéralement. Parce qu'en effet, elle le prend pour tapoter ma joue avec la pointe. Putain, mais j'vais lui faire la peau à cette grognasse. Elle me touche le visage avec le dessous de ses grolles, c'est dégueulasse... Et en plus, ça la fait rire. Et merde quoi, y a plus de respect ou quoi. Elle m'attrape par les tifs, et me monte au niveau de son visage puis me tourne dans tous les sens comme si j'étais une bête de foire, un animal sur le point d'être adopté ou vendu. Heureusement qu'elle n'a pas remarqué ou senti le surin.

            -Bordel, mais arrête ! J'suis pas un clebs.
            -Hihi, t'es rigolote comme ça.
            -Nan... Nan, je suis pas rigolote comme ça, et arrête de ... Non ! Je t'interdis ! Non ! Stop ! Nooon ! Stooop. Arrête, franchement arrête, je n'aime pas. Ne regarde pas le trou dans mon cou, c'est personnel.
            -Hoooo c'est vide.
            -Bah oui, c'est vide, j'ai mangé le Barbi Barbi No Mi. T'as jamais vu de poupée de ta vie ? Tu n'as pas eu d'enfance, c'est ça ?
            -Si, si...
            -Bon arrête maintenant ! Ce n'est pas cool, repose-moi par terre.
            -T'es sûr ?
            -Oui... heuuu.

            Je n'ai senti que trop tard la malice dans sa voix et, au lieu de me reposer doucement sur le sol comme je pensais, elle lâche mes cheveux et m'assène un violent coup. Malheureusement pour elle, elle vise mal et son pied se coince à l'intérieur de mon cou. Action ayant pour effet de la faire secouer son pied dans toutes les directions.

            -A.A.A.A.Rè.Rè.Rè.Rè.Teuh. J'Vé.Vé.Vé. Vo.Vo....
            -HYAA !

            D'un coup sec, je m'envole à travers la pièce. Et, tandis que je la traverse dans un sens, je vois passer, dans le sens contraire, la tête de Mahach.... What. The. FUCK !
            Une fois tombée au sol, je fais grandis mes cheveux et leur donne l'apparence de pieds afin de pouvoir me diriger vers mon corps. Un coup d'œil en l'air m'indique que Mahach repart en vol plané, grâce au marteau de la grognasse, toujours suivit par ses baies. Près de la position de mon corps, un sourire aux lèvres, je m'apprête à reprendre forme, mais la pirate me retient une nouvelle fois. Putain, mais elle ne lâche pas l'affaire elle.


            -Hihi, vous êtes un équipage plus qu'étrange.
            -...
            -Tu dis rien ? C'est Silence qui va être heureuse de te rencontrer.
            -Kishishi... Meurt en Silence est...
            -... Morte en silence Kishishi


            Ce sont les deux frères sadiques qui parlent à travers le trou créé par Mahach. Heureusement qu'ils sont là, car cette seconde de stupéfaction de la part de mon adversaire me permet d'utiliser leur surin. D'un coup rapide, ce dernier se retrouve planté dans la gorge de la pirate qui me relâche pour tenir l'objet non identifié planté dans son corps.
            Une fois rassemblée, je m'approche d'elle, toujours agonisante. Son arme expulse le peu d'air resté dans un sifflement maussade tandis qu'elle essaye, en hoquetant, de reprendre sa respiration. Ce n'est pas beau à voir. J'approche mon visage d'elle et, la regardant droit dans les yeux, j'attrape sa couronne pour la jeter dans un coin de la pièce.


            -C'est MA couronne. Et ça, c'est pour ton pied sur et dans ma figure.

            Toute ma masse volumique se soulève et grossit légèrement pour former un seul et même poing qui frappe violemment le manche du surin mettant fin à son agonie. Je me retourne vers les trois saigneurs.

            -Mahach ?! Mahach ?! Tu vas bien ?! Et merci pour l'arme les frangins en faite.
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            Sur l'entrepont, l'affrontement entre les deux Capitaines battait son plein. Le Crack ne cessait de sourire. Il était au paradis. Rien ne le mettait de meilleure humeur que la perspective de tuer un homme qui ne s'imaginait pas mourir. Le Musicien se croyait immortel, cela se voyait dans son regard. Il avait cette petite lueur au fond des yeux qui refusait de s'éteindre. Cette petite lueur qui, sans doute, était la raison ayant permis à Fredcurry de bloquer en partie l'attaque surprise du Crack au prix de la destruction de sa balisette. Il avait néanmoins été projeté à travers la cloison attenante, ainsi que la suivante et encore celle d'après. La tête dégoulinante de sang et les morceaux de son instrument détruit en mains, le plus grand représentant du 4e art se releva avec un petit quelque chose supplémentaire dans le regard, de la colère pure. Pas de quoi effrayer le Crack cela dit, au contraire, cela l'excitait d'avantage.

            "Tu es faible Merry, tellement faible ! Et tu sais ce qu'on dit, les faibles ne sont que de la viande dont les forts se repaissent. Toi, tes dials et ton trésor, vous êtes mon dîner."

            "SONIDO !"

            Dans un craquement sonore Crack Joe disparu pour réapparaître quasi instantanément face au Musicien, le poing brandit bien haut toujours noir d'obsidienne et toujours vibrant. Et un Dark Sonic Thunder Kraak pour Merry Fredcurry, un !

            Sauf que l'ami Merry ne semblait pas avoir lu le script du combat rédigé par Joseph. D'un simple mouvement de tête, il mit son crâne hors de la trajectoire du poing du Saigneur. Le coup l'avait frôlé et des étincelles crépitaient sur les poils de barbes d'un Fredcurry salement furax. L'homme ne laissa pas le temps au Crack de placer un nouveau coup, sa main droite vint se plaquer contre l'oreille de Joseph. Un petit clic se fit entendre avant qu'un hurlement similaire à ceux de Joseph sorte du dial que venait d'apposer le Musicien. Effet immédiat garanti. Le Crack poussa un cri de douleur et tomba à genoux, ses jambes cessant soudain de le porter. L'obsidienne qui recouvrait son bras disparut. Son incompréhension et sa fureur pouvaient se lire sur son visage, le Crack avait cessé de sourire.

            "Je vous avais bien dit que votre manque de subtilité causerait votre perte Monsieur Crack... A toujours viser la tête, on devient prévisible. Oh je vois... Vous vous demandez ce que j'ai fait ? Disons juste que votre cerveau va vibrer de plus en plus vite jusqu'à... hum... Splotch. Un juste retour des choses pour ce que vous avez fait à mon navire et mes nakamas. Et tout ça pour quoi ? Pour rien. Quelle pitié... Vous ne méritez même pas que je vous achève."

            Un coup de pied bien senti fit voler la tête de Joseph en arrière, l'envoyant lui et son beau costume observer le plafond. Difficile de dire ce qui faisait le plus mal, les propos de Fredcurry ou son dial qui lui vibrait le cerveau. Il était impossible de réfléchir dans cet état, le Crack avait l'impression que sa tête allait exploser. Son Ouïe allait être sa perte. Il allait mourir ici, comme un chien, lors de sa toute première attaque de navire en tant que Capitaine pirate. Quelle honte... Il aurait sans doute mieux fait de rester avec Jack. Quand cette pensée s'imprima dans le cerveau secoué de Joseph, celui-ci fit chauffer ses derniers neurones pour se sortir de ce mauvais pas. Et soudain, la lumière fut.

            "SOUND BLAST !"

            Le Musicien s'était éloigné, refaisant le chemin qu'il avait parcouru le postérieur en avant il y a peu. Son dial était posé à côté hors de portée d'un Joseph de toutes façons incapable de se mouvoir. Aussi, quand il regarda par dessus son épaule, il fut plus que surpris de le voir debout, lui envoyant une onde de choc à la figure. Mais cette surprise ne dura qu'un instant, le Musicien n'était jamais dépourvu d'instrument. Un Ukulélé jaillit de nul part et deux cordes furent pincées.

            "Polka Circus !!"

            L'onde de choc envoyé par le Crack se scinda en deux, explosant les parois latérales mais laissant le Musicien indemne. La mâchoire de celui-ci était agitée par un tic nerveux, il allait perdre son self controle d'ici peu.

            "Comment tu peux être debout espèce de plagiaire ! Ton cerveau de psychopathe devrait déjà être réduit à l'état de bouillie !"

            Pour toute réponse, le Crack tapota son oreille de son index. Symbole universel signifiant "je n'ai pas entendu" et pour cause ! Si Joseph pouvait utiliser ses capacités démoniaques pour amplifier son ouïe, il pouvait aussi la réduire ! Bienvenue au Joseph Patchett, temporairement, sourd ! Si le dial de Merry avait été éteint et récupéré par Joseph, il fallait s'attendre à ce que le Musicien en sorte d'autres de ses manches.

            "Espèce de... Rustre ! Electro Funk !!!"

            Là le Musicien venait de péter une durite. Ses doigts volaient sur son Ukulélé à une vitesse démentielle et à chaque claquement de corde, c'était une lame d'air qui partait de son instrument, vaguement dans la direction du Crack. Joseph sourit de toutes ses dents, c'était là un duel qu'il entendait remporter.

            "SONIC FLYING SHOTGUN !"

            Un véritable déluge de poings d'air portés à une vitesse sonique répondit aux lames d'air du Musicien. La collision s'annonçait pour le moins violente et riche en décibels. Quel dommage que personne ne respecte le script de l'affrontement. Une tête familière suivit par un flot de baie venait de passer à travers l'une des parois latérales. La malheureuse tête se retrouvant face au poing d'un Joseph incapable de s'arrêter. Ce ne fut qu'après l'avoir frappé qu'il réalisa son erreur. En plus de ses poings d'air, il venait de projeter l'un de ses lieutenants sur le Musicien. Boulette !

            "Mahach ?!"
            • https://www.onepiece-requiem.net/t6586-crack-crack#80645
            • https://www.onepiece-requiem.net/t6519-joseph-patchett-en-attente-de-validation
            Ce que t'as dit en dernier, c'était méchant, un peu. Moi je blaguais. Un peu.
            Menteur. Tu es un être ignoble et fou. Je suis venu refuser tes excuses.
            Mes excuses pour ?
            Ce que tu fais, ce que tu as fait ! Tu le dis toi même, tu es un assassin. Je parie que tes os font un joli son quand ils craquent...

            Et elle ponctue sa phrase en me collant un gnon dans le bide. Surpris, je déglutis presque tandis que le soleil s'endort. Plus tôt, j'ai remarqué ses mains, les doigts fins et beaux comme ceux d'une violoniste. J'ai du mal à croire que ce soit eux qui m'ont fait presque avaler ma langue, du mal à l'admettre, mais je crois ne m'être jamais pris un poing comme ça. Un marron bien mastock pour démarrer les festivités, non, parce que la gamine, comme je disais, revient sans attendre avec le plat de ses bottes qu'elle me fout au menton. Magnifique high-kick qui me fait voler vers d'autres cieux. J'atterris dix mètres plus loin, le dos bien comme il faut sur la couverte et elle est déjà là. La fraction de seconde qu'elle m'offre avant de renchérir en me balançant un coup de latte en plein l'estomac, me permet de détailler ses yeux bleus mais pourtant il me semble bien les avoir vu noirs comme le néant cinq minutes plus tôt. Malgré le temps qui s'est vite écoulé, je les ai regardé et apprécié comme s'ils étaient le One Piece.

            Bats-toi sérieusement.

            Je me gondole.

            Pourquoi tu te marres ?
            Tu me laisses pas me défendre, je peux pas me battre.
            Et ? J'ai vu ta prime. Tu peux pas être aussi naze.
            J'me fais vieux, regarde avec qui j'traine.

            Elle craque son cou, et moi j'observe. Grace et sensualité. Faut dire que ça change de Micha. Lentement, elle repart un peu en arrière, puis écarte ses bras au maximum.

            Un câlin ?
            Non ! Attaque-moi. Et ne fais pas le type qui

            BIM

            Une dariole sèche en plein dans la bobine et elle va se ratatiner contre le château arrière manquant presque de me le détruire complètement. Je vais pour lui foutre ma tatane dans la bouche mais elle l'esquive sans trop de soucis, dans le même mouvement, elle en profite pour attraper ma guibole et avec une force supérieure à celle d'un géant, m'envoyer dans le décor.

            Heh ! T'es vraiment qu'un
            Arcasien ? Qu'un grinche ? Un sale roublard ? Une vieille ficelle ? Faisan, doubleur, floueur...
            Ta gueule !

            Elle s'énerve, la ride au front et bien qu'elle soit très sérieuse, et bien que je me sois pris des coups on ne peut plus féroces, pas moyen de la trouver crédible. Tout ça, c'était à cause d'une moue boudeuse que je n'ai que trop vu et qui me manque d'ailleurs, celle de Lana. Une femme, peu importe sa force, reste une femme.
            Je ravale mes paroles quand rapidement de son bras, elle me bloque la jugulaire me coupant toute respiration. Mes châsses s'écarquillent et c'est tout mon corps qui tremble.

            On parle moins, monsieur l'arcasien, le grinche, le roublard ?

            Mes paupières tombent maintenant et mon corps ne bouge plus, s'endormant. Et puis je me souviens d'un truc, à temps. Le Scotch. Le Scotch sur tout le corps, subitement, et voir ma peau se noircir la surprend tellement qu'elle lâche légèrement prise, assez pour que d'un coude, je puisse me dégager d'elle et me retirer quelques mètres plus loin.

            On m'en avait parlé, de ça... Je me demande quel son ça fait.

            Puis je vois, ses yeux d'un bleu pourtant vif, bien cobalt, changer peu à peu de couleur pour devenir noir d'ivoire. Et je sens comme une présence avec elle, quelque chose de malsain et qui me guette la mort aux ongles. Il ne lui reste plus qu'à me griffer.

            BOUM

            Un truc s'éclate sur mon crâne, je ne sens rien mais les éclats de bois m'alertent un peu. Quand je tourne la tête, je vois un maigrichon, chapeau haut de forme qui me regarde avec la gueule qu'on a tous fait enfant quand on faisait une bêtise. Il a le droit de tirer cette tête.

            T'es qui ? T'es dingue ?
            King ! Sale con, qu'est-ce tu fous là !?
            Merde... J'ai cru t'aider.
            Mais casse toi ou sinon

            Mandale


            Pas si puissante que ça, mais il doit vraiment être naze parce qu'il finit quand même à la mer.

            C'était un pote à toi ?
            Rah, quel con ! Et toi enfoiré, t'étais obligé d'y aller si fort.
            Non, c'est pour ça que je l'ai pas fait.
            Ce débile est faible.
            C'est quoi le truc, avec tes yeux ?
            Ah, t'as remarqué. C'est mon haki.
            Vraiment ?
            Essaie de m'attaquer pour voir.

            Et mes coups dansent un tango avec son corps, elle les cherche, ils les frôlent mais ne la touchent jamais. Et quand, fatigué par l'effort, je ralentis la cadence, c'est elle qui attaque pour que ses phalanges percutent un corps dur comme l'acier. Elles rougissent, ses mains et moi je ne sens rien du tout. Un bel ex-æquo alors que toute la troupe de Saigneurs nous regarde de là-haut, on fait des ravages au Sans Nom et on se fracasse tous les deux les pognes, moi contre le plancher, les bordes, les apostis que je touche au lieu de l'avoir elle, elle contre le Scotch qui enveloppe mon corps d'ex-pivé, vieillard avarié comme elle dit.


            Dernière édition par Kiril Jeliev le Jeu 29 Jan 2015 - 18:38, édité 1 fois
              Si ç'avait été une technique, on l'aurait appelée Kinetic Bomb.
              Mais ç'en était pas une et de toute façon, j'étais pas à même d'y penser.

              Je croyais que j'allais jamais pouvoir revoir la lumière du jour après ça.

              Mais le truc, c'est que peu à peu, je revois les lueurs du ciel rouge danser sur mes paupières fermées. Je reprends conscience, je découvre des douleurs que j'aurais jamais soupçonner d'exister. Au niveau des sensations comme au niveau des localisations.

              Ma mémoire me revient. Lilian, les tuyaux, le trou, Levy, l'autre grognasse, son marteau, le plafond, un mec, Joe, son poing et le noir.

              Oh putain Lilian !

              Je me relève en quatrième vitesse et ce que je peux voir manque pas de chavirer dans tous les sens, à cause du fait que je sois déjà debout après le choc. Enfin, des chocs à la chaine.

              Ce mec que j'ai trop rapidement vu, je le reconnais. C'est le Musicien. Le fameux Chef d'Orchestre.
              Enfin je le vois de plus près.

              Si je pouvais me voir, je dirais que mes yeux pueraient la résolution assassine. Mais tout ce que je sens, c'est que je tremble. Je tremble de rage. Je boue intérieurement. J'aimerais lui réserver un truc pire que la mort, bien trop douce à mes yeux. Je trouve même pas de mot, même pas d'idée à la colère et au sadisme qui m'envahissent. Et ça flambe mes nerfs encore plus.

              Lui aussi semble bien remonté. Contre le Joe. Il affiche un rictus mais c'est nerveux.

              Heureusement pour moi, mon interruption pose un peu les choses et offre du répit au combat entre les deux capitaines.

              - Hoy Boss, c'est lui ?

              Questionne conne qui restera sans réponse. Bien sur que lui. Alors j'enchaine.

              - La seule chose que ce tas de merde orchestre, c'est la mélodie de la souffrance, et t'as même pas idée.

              Avec mes mains, j'essuie un peu de mon sang qui ruisselle sur mon visage, prêt à arracher bec et ongle une part de ce gâteau devant moi.


              Quitte à me faire dérouiller, je te vengerai Lilian.
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              • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
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