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Knock knock. Who's there ? Me, I kill You.

Fantine Ondine  Jolicoeur


Pseudonyme : Agent du Chaos. Age : Vingt ans. Née en 1606. Sexe : Femme. Race : Humaine. Métier : Casse-pied. Groupe : Pirate. But : Être une princesse, avec un royaume, des chevaliers, et tout plein de robes trop jolies à porter.

Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Aucune idée pour l'instant. Équipement : Des fringues. C'est bien les fringues. Alors beaucoup.

Codes du règlement :

Ce compte est-il un DC ? : Oui, Lilou. Si oui, quel @ l'a autorisé ? : Rafaelo. Alric. Et Uriko aussi, mais seulement si c'était un CdP. On s'en fout du coup !
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Physique


Il y avait quelque chose d'étrange dans sa démarche titubante, comme si ses deux grandes jambes n'étaient pas capables de soutenir son poids. Elle allait et venait, sur ses petits pieds enfournés dans de grosses bottes qu'elle semblait peiner à soulever. Étrange et dérangeante, à en donner des hauts les cœurs en la voyant passer. Elle n'était pas si grande, mais sa silhouette allongée et ses jambes interminables en donnaient l'illusion ; elle frôlait à peine le mètre cinquante pourtant, et ses épaules voûtées lui faisaient perdre quelques centimètres. Elle savait qu'elle ne grandirait plus, et ne s'en formalisait pas.

De surcroît, sa taille fine l'élançait d'avantage. Fine, donc. Osseuse, plutôt. Les côtes apparentes,  les muscles absents, remplacés par des marques que la vie lui avait laissées en compensation. Fine étant le joli mot pour la décrire, là où maigre lui allait bien mieux au teint. Et s'il fallait parler de son teint, pâle était bien maigre pour l'expliquer. Malingre semblait plus adapté. Un peu terreux, comme celui des morts tout juste sortis de leur cercueil : encore à figure humaine mais toujours un pied dans la tombe. Cette jeune fille pourtant toujours souriante avait ça pour elle, le fait de sembler à moitié morte.

C'était sûrement cette impression fétide qui nous donnait des sueurs froides. Un sac d'os à peine recouvert de chair, chancelante dans nos rues pavées, à nous regarder sans vraiment nous voir avec ses deux grands yeux globuleux et rougeoyant... Des iris qui se fondaient dans le blanc tellement il était rouge de sang, et qui laissaient un goût de rouille dans la bouche. Son sourire tantôt diabolique tantôt angélique se laissait aller à être gourmand et carnassier. Des lèvres fines, presque inexistantes, qu'elle mordillait par instants en essayant d'y retrouver le goût du sucre et qui creusait ses joues en deux fossettes lui donnant des airs ingénus.

Elle était une sorte de paradoxe évoluant dans notre ville. Pas vraiment menaçante dans sa carrure frêle, mais intimidante dans sa manière d'être. Ses expressions donnaient l'impression qu'elle répondait à ses propres pensées, et sa tête se balançait au rythme d'une chanson qu'elle seule connaissait. On l'entendait minauder, ou fredonner parfois, sans forcément chercher à en savoir plus à son propos. Elle semblait absente, jusqu'à ce qu'une étincelle s'éveille dans son regard et qu'elle  sorte une folie d'enfant.

Ce qu'il y avait d'incroyable chez elle, c'était ses cheveux. Les siens étaient vraiment très longs, d'un bleu comme le ciel en pleine journée. Fascinant d'une certaine manière, qui contrastait avec son teint blafard. Atteignant ses genoux, souvent noués pour ne pas la déranger. Elle disait de sa petite voix aiguë qu'il lui arrivait de s'asseoir dessus, de les coincer, et de se faire mal toute seule à cause d'eux. Elle avait souvent pensé à les couper, avant de se raviser. Une longue mèche couvrait une partie de son visage, et cachait sa tempe balafrée.

On pourrait parler de ses canines pointues lui donnant l'air d'un petit animal féroce, ou encore des tatouages qui ornaient ses bras et ses flancs pour couvrir d'autres cicatrices. Ou bien de ses choix de tenues plus extravagantes les unes que les autres. Mais il n'y avait qu'un seul fait à retenir d'elle :

Fantine était faite pour qu'on soit sûr de ne jamais la rater.
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Psychologie


On savait Fantine pas toujours concernée par le monde qui l'entourait, ni franchement attentive à ce qui ne l'intéressait pas. Ce n'était pas le genre de fille à prêter l'oreille pour des soucis qui n'aidaient pas sa cause, et ça faisait d'elle une égoïste qui l'assumait volontiers. Sa franchise égalait aisément sa vulgarité presque légendaire. Certaines de ses grossièretés étaient souvent pleines d'imagination, voire carrément inventives, très souvent offensantes. Mais être vexante ne lui importait que peu, et rire du malheur des autres restait, en toute circonstance, beaucoup plus amusant que larmoyer pour du changement.

C'était là-dessus qu'elle était différente. Fantine n'était pas de celle qui attendait que la solution lui tombe entre les mains, toute prête et toute belle pour elle. Non, elle préférait largement aller la chercher, par la peau du cou si ça pouvait faire bouger les choses. Et on pouvait être assuré que lorsqu'elle avait une idée dans la tête, elle ne l'avait pas ailleurs. Tenace, ça la définissait bien. Mordante aussi, dans sa manière de parler et de faire. A donner des coups de pieds dans la fourmilière pour qu'elle quitte son chemin, qu'importait le retour de bâton.

La violence faisait partie d'elle. Frapper, cogner, mordre, griffer... Du moment que ça faisait du bruit. Elle arrachait les Crac !, les Bang! et les Ouille! par douzaines, à pouvoir en faire un concert. Jamais vraiment par plaisir, ni par nécessité en fin de compte. Juste pour le faire, et parfois pour que ça ait un sens de vivre. Et si les répliques la vexaient et la rendaient irritable, ça ne l'empêchait pas de porter ses blessures comme des bannières.

Finalement, elle n'avait jamais pensé plus loin que le bout de son nez. Et le fait qu'elle soit plus têtue qu'une mule y était pour beaucoup dans son caractère enfantin et casse-pied. Comme les bambins, elle ne pouvait accepter qu'une personne ait quelque chose et pas elle, ou qu'on lui affirme dur comme fer qu'elle était en tort sur un point. Elle n'arrivait pas à entendre que sa vision de la vie puisse ne pas être celle de tout le monde, et le prix d'un affront se traduisait en général par des retours brutaux et violents.

Aucune douceur, aucune patience, du genre à ne pas tolérer la faiblesse, que ce soit de la part des autres ou de la sienne. Exigeante envers ses proches comme envers elle-même. Et rancunière lorsqu'on osait lui montrer qu'elle n'était pas si forte, si importante, si belle, si intelligente qu'attendu. Elle avait peut-être le besoin d'être le centre du monde pour quelqu'un, ce qui expliquait son comportement turbulent, ses méthodes peu orthodoxes, ses manies dérangeantes, son look voyant... Mais à la fois, elle n'avait pas besoin des autres pour continuer à exister et faire ce qu'elle entendait faire.

Comme une enfant coincée dans un corps d'adulte, capricieuse et omnipotente. Elle aimait briser, casser, faire du bruit et hurler à en perdre la voix avant de rire à s'en faire mal aux côtes. Comme un clown dans sa boite : facétieuse. Surprenante, tantôt hilarante, tantôt effrayante. Ou comme ces gourmandises acidulées : Fantine rappelait par moment l'enrobage du sucre avant l'explosion en bouche.

Elle était à la fois l'allumette et le baril de poudre.
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Biographie


Le clapotement de l'eau contre sa barque en bois pourrie rythmait le silence qu'il y avait autour d'elle. Sa tête se balançait de gauche à droite pendant qu'elle ramenait méthodiquement ses bras à sa poitrine pour les renvoyer ensuite. Des rames au bout des mains, qu'elle tenait au point de sentir le bois s'imprimer dans sa peau. Ses épaules la faisaient souffrir depuis plusieurs heures déjà, et elle sentait sous ses cheveux son crâne chauffer à cause du soleil à son zénith. Sa peau avait fini de rougir, même de peler et elle avait parfois l'impression de sentir des cloques se former sur ses omoplates. Les cheveux relevés en un chignon haut pour s'éviter de transpirer, elle continuait à chantonner sans se soucier des mouettes tournant au-dessus de sa tête. « Charognes, charognes, vous ne m'aurez pas ♫ », lança-t-elle d'une petite voix aigue en relevant le nez quelques secondes avant de narguer ses consœurs. Car à dire vrai, ses yeux et son attention étaient rivés sur un sac en toile placé devant elle. Un sac dont le fond était imbibé de sang, et où les mouches commençaient progressivement à s’agglutiner.

L'odeur les avait attirées là. Ce parfum caractéristique qu'elles pouvaient sentir à des kilomètres. Fantine les chassa d'un revers de main en poussant un long soupir. C'était son bien désormais. Son bien, à elle, et à elle seule. Son trésor, qu'elle avait dûment acquis, et qu'elle méritait cent fois. La fierté qu'elle portait comme un masque, alors que son nez aquilin se retroussa encore quand elle sentit un grognement s'étouffer dans le fond de sa gorge.

La traque, l'aventure, la soif de sang, et sûrement de vengeance. C'était toutes ces choses qui l'avaient amenée un beau matin à faire flamber sa maison et à prendre le large. L'envie de retrouver ce statut de petite princesse chérie par tous, qu'on lui avait arraché sous prétexte qu'elle n'en était pas légitime. Elle ne savait même pas ce que ça voulait dire « légitime », mais dans sa tête, c'était sans aucun doute très insultant. La colère perça sur son minois pâle. Ce fut ce qui l'amena à envoyer la main vers le sac en toile, qu'elle posa sur ses cuisses. Elle en sortit une main coupée, de laquelle elle défit un bracelet. Le poignet faisait bien la largeur de sa jambe, et sans doute le poids de cette dernière. Mais Fantine était bien trop obnubilée par ce qu'elle avait entre les doigts : Le bracelet. Ou était-ce une gourmette ? Elle passa son index sur le métal pour en effacer le sang, et prit même la peine de cracher dessus pour que ça ait plus d'effet. L'argent était taché d'hémoglobine séchée, et portait une odeur forte de chair et de sueur. Une date de naissance gravée sur l'argent sans rien pour l'expliquer ensuite. Attendrissant. Mystérieux. Mais ça ne capta l'attention de la jeune femme qu'une poignée de secondes à peine. Le bijou était bien trop grand pour figurer à son poignet, et pouvait bien faire deux fois le tour de son petit cou trop mince. Ce fut pour cette raison qu'elle le noua plutôt dans ses cheveux, au-dessus de son crâne, comme un diadème.

Un diadème pour une jolie princesse.

N'était-ce pas ce qu'elle avait été ? Pour sa mère, son père, et même sa sœur fut un temps. Une véritable petite princesse, à sa naissance, le fruit de l'amour entre ses parents qui entendaient faire d'elle une pirate digne d'eux.

La jeune fille eut une pensée pour eux, justement. Pour les amants terribles qu'ils étaient, et pour la joie qu'ils lui avaient apportée à la pelle. Pendant des mois, Fantine avait croulé sous le bonheur et avait joui de plaisirs d'enfant que peu osaient imaginer. Elle avait tout eu. Le moindre de ses caprices était exaucé, qu'importait le risque, parce que rien n'était trop beau pour son sourire. Elle s'y était habituée, à être l'enfant roi, bien différente de sa sœur cependant, et sans doute bien meilleure, qu'elle pensa. Apolline était son opposée : De trois ans son aînée, et d'une douceur sans pareille. Quand Fantine hurlait, elle n'avait qu'à demander avec un sourire pour obtenir. Une force tranquille quand sa cadette était une gêne bruyante. Mais elles étaient sœurs, et leurs parents les aimaient autant l'une que l'autre, au point où ces terribles pirates n'entendaient pas ne pas pouvoir leur obtenir ce qu'elles voulaient. D'île en île, de village en village, ils pillèrent, brûlèrent, et volèrent, souvent pour un jouet, et parfois pour moins encore. Jusqu'à ce que leurs méfaits les rattrapent, et que la marine les attrape en 1612.

Leur aventure se termina pour un ours en peluche de trop et, à la tête de leur équipage, il n'y eut plus personne au bout du compte.

La gosse ne vit cependant pas immédiatement la différence. Elle ne la comprit que lorsqu'elle lui revint en plein visage comme une véritable paire de claques. Lorsqu'elle fut jetée au milieu d'une assemblée d'hommes et surtout de pirates qui discutèrent pour son avenir. Sa sœur comme témoin qui garda un silence solennel et presque sacré, tandis que ses suivants râlèrent après l'enfant :

Intenable, impitoyable, capricieuse et lunatique ! Se souvint-elle en répétant ces mots dans sa gorge. Le moindre de ses désirs se doit d'être exaucé ou sinon quoi elle vous coupe la tête sans vous laisser le temps de vous rattraper ! Et on se laisse dicter notre vie par une gamine fantasque qui entend faire sa loi ? Pas question ! Nous sommes des pirates, pas des esclaves ! Et cette enfant ne sera jamais, JAMAIS, des nôtres ! Maintenant que les Patrons sont morts, sommes-nous sincèrement obligés de nous la coltiner ?
Alors qu'est-ce qu'on en fait ?
On s'en débarrasse !

Des vérités que Fantine avait prises comme des offenses imaginaires. Elle était intenable, impitoyable, capricieuse et lunatique. Et personne ne voulait d'elle. Mais n'était-elle pas une princesse, avant tout ? Une princesse défaite de son trône parfait pour être envoyée dans un tonneau qui empestait encore le rhum, et laissée à l'abandon et à la merci des océans. Bon débarras, qu'on lui disait par-dessus la rambarde avant de lui tourner le dos, sans même se soucier de si une gamine de son âge pourrait y survivre. Qu'importait après tout. Et sans doute qu'on ne s'y attendait pas. Qu'on comptait même là-dessus... Elle était ce petit démon qui hantait le navire depuis trop longtemps. Depuis qu'elle avait pointé le bout de son nez et que ses parents l'avaient aimée. Elle n'avait jamais fait l'unanimité, trop braillarde. Maintenant qu'ils n'étaient plus, pourquoi l'équipage devait-il se farcir et supporter cette sale gamine arrogante qui n'en faisait qu'à sa tête ? Ils gardèrent l'aînée, néanmoins. Sa sœur qu'ils appréciaient tous, parce qu'elle était douce, et intelligente, et belle comme tout. Compréhensive et serviable, toujours à l'écoute de son prochain et disposée à prendre la relève de ses parents quand elle en aurait l'âge.

Une harpie, une catin ! Objecta Fantine, toute seule dans sa barque pourrie, bien des années après. Une mégère qui avait laissé son propre sang se faire envoyer par-dessus bord pour un caprice de trop ! Compréhensive ? Que nenni ! Arriviste et opportuniste, qui avait monté tous ces gens contre sa cadette dès qu'elle en avait eu l'occasion ! Imbue d'elle-même, à l’affût de la moindre brèche, affamée et désireuse d'avoir le pouvoir ! Fantine la détestait. Au plus profond, jusqu'à sa moelle, elle se jura d'un jour prendre la tête et la place d'Apolline, et de tout faire pour tenir cette promesse. Les larmes de peur d'être livrée à un monde impitoyable laissèrent place à une colère sourde et folle lorsqu'elle dériva pendant des jours jusqu'à rencontrer la terre. Elle en mourut presque, affaiblie, assoiffée, affamée, en arrivant sur Las Camp après des semaines de supplice. Le soleil l'avait desséchée, brûlée en partie, et là où elle s'attendait à trouver un peu de pitié, elle ne reçut que moqueries et indifférence.

Las Camp, la même année, était un enfer très semblable à l'endroit d'où elle venait. À un détail près : elle n'y avait aucun pouvoir, ni aucun poids. Une gamine a la merci d'un monstre impitoyable.

Mais jusqu'en 1620, ce monstre fut sa maison. Elle passa les premières semaines là-bas à mendier et à voler, à tenter de se remettre sur pied. Elle foula la crasse et le sang trop de fois pour les compter, et dut également se résigner à mettre de côté ses rêves de grandeur. La petite princesse fut souillée par ce qu'il y avait de plus sale sur cette place, sans jamais vraiment broncher. Elle mit sous clef sa candeur, sa fierté et sa raison pour survivre à cet endroit, réussit à se faire un petit nom et une petite place. La folie gagnant sur le reste et rongeant ce qu'il y avait en elle, elle contamina progressivement chaque parcelle de son être au point de la rendre démente. Elle devint plus teigne et mordante qu'elle ne l'était déjà, siégeant dans une carcasse d'un navire abandonné sur la plage, tentant d'y maintenir du pouvoir. Pendant des lustres, elle se parla toute seule et fomenta des plans pour appliquer un beau jour sa vengeance. Elle survécut pendant tout ce temps de petits boulots ingrats, indignes d'elle aussi, pour lui permettre de remplir son assiette à ras-bord certains soirs. On lui demandait ses services pour passer des marchandises, des valises, des messages, à travers la ville. Las Camp n'eut bientôt plus aucun secret pour elle, et elle s'y fit même des « relations », comme P'tit Bob, Jack, le  Furet ou Billie, jusqu'au jour où la petite Fantine si docile décida un beau matin qu'il était temps.

Il n'y eut rien de particulier ce jour là, absolument rien pour la faire se décider. Juste que ça faisait trop longtemps qu'elle ruminait sa colère au point de s'en digérer l'estomac, et que l'annonce d'un pillage dans le journal de la main d'un homme qu'elle connaissait et qui l'avait offensé huit ans auparavant termina de donner une direction à sa folie. Elle vola un criminel fortuné, brûla son chez elle, et déroba une barque qui lui tint bon pendant des années.

Une princesse ! hurla-t-elle a l'intention des mouettes. UNE PRINCESSE SANS ROYAUME ! ajouta-t-elle en se ruant vers une mouette posée sur sa proue, qu'elle attrapa entre ses mains pour lui tordre le cou.

Une princesse partie reconquérir son trône surtout.
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Test RP


C'édait horrib'e ! réussit-elle à articuler, toute grelottante en finissant par se moucher dans la couverture qu'il lui avait gentiment prêtée. Sans réussir à arrêter de trembler, elle lança un regard de chien battu à son vis-à-vis, qui afficha une moue dégoûtée alors qu'elle lui rendit son plaid couvert de morve pour en avoir un autre... Comme s'il en avait cinquante en stock !

Quelle idée avait-il eue de la faire monter à bord ? Ça ne faisait même pas cinq minutes qu'il en avait déjà marre d'elle. Vraiment marre. Elle ne s'arrêtait jamais, de se plaindre, de gigoter, de claquer des dents, pour recommencer à se plaindre avec le nez plein, ce qui n'aidait en rien à la comprendre en fin de compte. Il avait beau être un chasseur de primes auréolé de mérites en tous genres, il se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour accepter de lui venir en aide comme on recueille un chaton abandonné...

Mais c'était l'image qu'il avait eue, en la trouvant près de son voilier, dans sa barque miteuse et recouverte de mousse, trempée jusqu'aux os et les cheveux tombant sur son visage. Elle lui avait lancé deux yeux brillants à travers son rideau bleu, qui lui avaient tanné subitement la culpabilité et la corde sensible. Peut-être même qu'il avait ressenti un vague picotement au niveau du nez, et ses glandes lacrymales se mettre à s'agiter furieusement en l'apercevant dérivant en solitaire sur ces mers hostiles. Mais ça, il n'était pas prêt à l'admettre... Peut-être aussi qu'il était juste dans une bonne phase, et qu'il avait fait ça pour la bonne conscience.

Il n'empêchait qu'il regrettait amèrement son initiative maintenant. L'homme se passa une main dans la barbe, et la regarda avec une mine déconfite. La jeune fille venait de se mettre debout sur ses grandes jambes, et faisait le tour de sa cabine en ne manquant pas de fouiller tous les tiroirs. Il était obligé de passer derrière elle pour les refermer, et même de lui demander d'une voix grave et autoritaire d'arrêter de toucher à tout ne la faisait pas frissonner un seul instant. À chaque fois qu'il s'approchait de trop près, elle lui relançait un regard brillant et sa lèvre inférieure se mettait immédiatement à trembloter sans qu'il ne comprenne comment elle pouvait passer d'un état à l'autre en une poignée de seconde.

Il jeta l'éponge. Tant pis pour cette fois.

Il tomba plutôt lourdement sur l'un des tabourets et prêta l'oreille à ses jérémiades, en sortant une cigarette de la poche intérieure de sa veste. La calant entre ses lèvres, il l'écouta lui expliquer que cette tempête avait été terrible, même si au début, elle l'avait trouvée plutôt agréable. Elle lui narra alors ses journées sans rien voir à l'horizon, avec le soleil qui lui cloquait la peau, sans répit. Il constata effectivement les rougeurs caractéristiques qu'elle avait sur ses épaules dénudées, mais n'en fit pas plus cas. Les premières pluies avaient donc été une bénédiction, jusqu'à ce que l'averse se transforme en tempête, et que les vagues renversent sa barque à plusieurs reprises. Elle en avait bu, des tasses d'eau salée, en traversant cet enfer marin, mais elle avait aussi tenu bon, jusqu'à ce qu'il la trouve.

Et tu vas où, comme ça ? lui demanda-t-il d'une voix grave.

Elle se retourna vers lui avec une petite moue.

Mhhhh, je sais paaas. Et toi, tu vas où comme ça ?

Le grand brun haussa les épaules en soupirant. Il envoya un coup de botte sur un coffre qu'il y avait à portée.

Rendre ces têtes à la Marine, pour toucher leurs primes.

Il piqua son intérêt, et il le remarqua immédiatement, alors qu'elle s'approchait à petits pas de lui, et surtout de son coffre, pour jeter un coup d’œil à l'intérieur. Elle ne lui demanda l'autorisation que d'un petit regard en coin, avant d'ouvrir et de pousser un glapissement qui aurait pu ressembler à un miaulement.

Trop cool !
Cool ? reprit-il, surpris, en se penchant vers elle, avant de refermer le coffre d'une main.
Beh oui, cool !

Il s'était attendu à du dégoût, du mépris, de la peur, mais certainement pas une étrange fascination qui lui fit froid dans le dos. L'homme se redressa en tirant sa cigarette, tandis qu'elle venait s'agenouiller juste en face de lui, posant ses mains sur ses cuisses en lui affichant un énorme sourire qui lui dévoila des dents pointues :

Moi aussi, je chasse des têtes !
Vraiment ?
Oui !


Fantine hocha la tête à plusieurs reprises, vraiment fière de son coup :

Alors où est ta licence ?
Ma licence ? Quelle licence ?
De chasseuse de primes...
Beh, j'en ai pas. J'en ai pas besoin.

Il fronça les sourcils et désapprouva du chef :

Du coup, tu peux pas chasser des têtes.
Si je peux. Je fais ce que je veux.
Non tu peux pas... C'est illégal.
Elle dit qu'elle voit pas le rapport, je fais ce que je veux ! Je peux !
Non, tu peux pas.
Si je peux !
Non, tu peux pas...
Si je peux !
Non tu peux pas.
Si ! Je peux !
Non...
Si !
Non...
Si !
Non...
Si !
Non...
Si !

Non.
Si !
Non...


La conversation se poursuivit jusqu'à tard dans la nuit, si tard que Fantine piqua simplement du nez sur le tapis et s'endormit sans avoir le dernier mot.

Et ce fut cette prouesse qui fit que la jeune femme estima tout particulièrement son sauveur. Sur la journée qui suivit, elle ne décrocha pas un mot. PAS UN SEUL. Par contre, elle suivit l'homme de près, et ne le lâcha pas d'une seule semelle, le secondant dans tout ce qu'il faisait. Et il devait bien admettre que ça avait un petit côté pratique. Il put se détendre pendant quelques heures, maintenir le cap assez facilement, et envisagea même l'idée de l'embaucher sur le long terme, lui proposer de l'accompagner lors de sa prochaine capture.

Ils passèrent ainsi encore quelques jours ensemble, jusqu'à ce que les côtes de Torino soient visibles à l'horizon, où son hôte pensait faire une escale pour remplumer ses stocks. Ils apprirent même à se connaître un peu. Fantine apprit par exemple de lui qu'il était le fils d'une famille modeste, qu'il avait rejoint la marine avant de se rendre compte que les règles trop cadrées ne lui convenaient pas, et de devenir chasseur de prime. Qu'avec ce qu'il avait dans son coffre, il allait se faire une petite fortune, et il lui confia envisager l'idée de se trouver une coéquipière.
Fantine ne sembla pas réellement percuter qu'il parlait d'elle, et il ne s'en formalisa pas, parce qu'elle avait tout l'air d'une jeune fille un peu perchée dans le genre, et qu'il fallait sûrement être explicite avec elle. Il se dit que, une fois arrivés sur l'île, il aurait bien l'occasion de l'être, et ce fut confiant qu'il envisagea l'avenir. Lorsqu'elle le retrouva sur le pont ce matin-là, il lui adressa même un salut de la tête, alors qu'elle venait se mettre à son niveau. Il tirait sur les cordes pour tendre la grande voile, et prendre également de la vitesse. Un soupir lui échappa en terminant son nœud, et il vint s'accouder à la rambarde du navire.

J'aime beaucoup ce voilier, qu'elle lui lança avec un petit sourire, les mains croisées dans le dos.
J'me le suis offert à ma première prime, raconta-t-il. Un vrai petit bij-Ah !

Ah. Ah, il venait de sentir une pression dans son dos, assez forte pour le faire passer par-dessus bord. Le sol s'était dérobé sous ses pieds, et il avait vu la surface de l'eau se rapprocher à grande vitesse, sa tête passer à travers, et le froid lui mordre la peau. Il ne mit évidemment pas très longtemps à revenir chercher son air après avoir bu la tasse, et voir la silhouette menue de Fantine, penchée par-dessus, le saluer d'un signe de la main en lui tirant la langue :

A moi !

Sur le moment, l'homme pensa surtout à une blague. Une très mauvaise blague, puisqu'il n'était pas adepte de ce genre d'humour. Mais lorsqu'elle prit la barre pour faire demi-tour sous son nez, sans chercher à le faire remonter, et en lui balançant même sa caisse pleine de têtes à la figure en bonus, il comprit qu'elle était loin de plaisanter, et que cette harpie lui piquait son navire en se marrant comme une idiote !

Il s'était laissé attendrir ! Attendrir par cette folle qui le laissait à la dérive, avec un coffre plein de têtes, et une fierté brisée... Elle n'avait jamais été motivé par l'idée de rester avec quelqu'un. En fait, sûrement que tout son ménage était fait exprès, pour lui faire baisser sa garde. Grognasse opportuniste ! En nageant jusqu'à la côte, il se jura de trouver un moyen de lui remettre la main dessus, et en repartant avec un magot refait les jours suivants, il pensa être chanceux en retrouvant son voilier, crashé dans des récifs de l'autre côté de Torino. Une veine battant à sa tempe, agitée par la colère et l'envie de lui tordre le cou entre ses grandes paluches.

Que nenni.

Cette idiote s'était juste échouée avant d'abandonner l'épave là où elle l'avait encastrée. Et d'elle ? Plus aucune trace...



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B'soir Fantine,

Allons-y donc pour le test RP : test libre.

Durant tes pérégrinations, après une mauvaise tempête qui laisse ta barque en piteux état, tu croises un petit voilier piloté par un individu solitaire. Lui aussi a des têtes sur son navire. Raconte-nous la suite.

Voilà, tu m'dis si ça t'va ou pas, auquel cas on te le changera o/

Bon courage =)
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Ayé Cap'tain !

A vous !

Et merci de votre temps !
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Salut Fantine, je viens pour le premier avis

Le point forme d’abord,
sa taille fine l'élançait d'avantage => davantage
sa barque en bois pourrie => pourri
une petite voix aigue => aigüe
si une gamine de son âge pourrait => pouvait
Le soleil l'avait desséchée, brûlée => brûlé
hurla-t-elle a l'intention => à
Elle n'avait jamais été motivéE

Qued.

Sur le fond, pas besoin de faire dans le discret parce qu'avec la longueur du paragraphe, ça en dira long, j’ai pas de reproche à faire, rien ne me passe à l’esprit. Personnage très sympa, original et bien construit avec un bon potentiel. Une biographie cohérente qui amène bien le perso à sa situation de départ au travers des « épreuves » qu’elle rencontre. Et un test rp maitrisé avec quelques idées sympa. On visualise bien le jeu potentiel avec Fantine, puisqu’elle sait côtoyer les gens malgré son caractère et sa vision du monde plutôt égocentrique ; et c’est plutôt marrant.

Bref, 1000D.
Bon rp. Pluche !

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B'jour,

Pas de relevé des fautes, Plud l'a fait.

En ce qui concerne la forme, c'est fluide y compris dans les descriptions, qui peuvent rapidement virer à la liste à la Prévert et devenir lourdes.

Pour les descriptions, on a un personnage bien détaillé, clair et complet. On visualise bien Fantine, l'impression qu'elle dégage, ce à quoi elle ressemble. La biographie sous forme de RP place directement le personnage à la fin de son histoire, en quelques sortes, ce qui permet également de titiller le lecteur qui se demande comment on en est arrivé là, c'est chouette.
Pour le test RP, le seul point que j'ai trouvé un peu dommage, c'est la facilité avec laquelle Fantine possède puis dépossède le chasseur de prime.

Au final, une fiche complète et bien écrite. J'vais donc être sur du 1000D.

Amuse-toi bien o/
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