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Aimé Porteflamme est une bonne personne


Tu te souviens, eh, la rivière, son voisinage, les nuées blanches ? J’en vois ici. Le sombre s’est emparé du monde et nous sommes les seuls spectateurs. Et les nuits blanches ? J’en vois des vrais. Les particules sont endormies et toi tu dois m’attendre quelque part, dans un endroit où elles ont les yeux ouverts. Je me souviens de ta voix me bercer de l’aurore à l’aube et ton visage se glisser dans mes pensées de l’aube à l’aurore. Les bruits de l’eau, les vagues qui viennent disparaître en éclatant sur la coque, ce sont tes grognements et la petite brise qui vient caresser ma peau rude et dégueulasse, ce sont les souvenirs que j’ai de cette époque-là. Tu es comme l’océan de nuit. Et quand je vois le reflet du soleil levant se profiler à l’horizon, c’est comme si tu m’appelais m’invitant à partir à ta recherche.

Mais bizarrement, quand le soleil est à son zénith, je nie à mon esprit te connaître. Comme si tu étais quelque chose que je voulais cacher. Pourtant, c’est évident. Et à trop jouer avec le cœur, on finit par le perdre. A trop m’amuser, et balancer son contenu selon l’heure qu’il est ou la météo qu’il fait, je vais le perdre. Je suis déjà entrain. Et je le sens me menacer de s’éteindre à l’intérieur.

Est-ce que c’est mal de ne pas vouloir qu’ils sachent ? La lumière m’aveugle comme on le fait de nos jours pour les torturés. Elle me pose mille questions… Les nuages passent lentement écouter la conversation. Et il y a ces débris-là, ces restes de squelettes tout au fond qui nous regardent promettant une mort certaine à notre amour. Eux savent, eux l’ont fait avant nous. C’est de ça que j’ai peur, et pas de toi. Le chemin n’est pas important, la distance, la durée, la façon dont je m’y prends, on s’en passe. Mais qu’est-ce qu’il y a après ça ? Est-ce que l’on pourra continuer tous les deux ? Et est-ce que l’océan de nuit sera le même ?

Tu es comme l’eau, indispensable. Tu es comme l’eau qui gronde, tu es comme l’eau qui dort, tu es comme l’eau, rafraichissante, ou comme l’eau qui brûle. Tu es comme l’océan de nuit. Tu es d’ici. J’ai l’impression que je viens d’ailleurs, que dans la première source je me suis jeté et que maintenant tout est perdu.

Mais comme toi je suis d’ici. Je suis quelqu’un et toi tu es une personne, et tu me dirais/diras sûrement ça : « De l’eau… N’importe quoi. »

Ensuite tu me dirais que toi aussi tu as un cœur. Et qu’il absorbait tout mon amour. Et qu’il en restituait autant.

Enfin bref… Tout ça pour dire que l’océan de nuit est chouette à regarder.


Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 21 Juin 2015 - 18:07, édité 2 fois
    Quand le soleil se bat avec les nuages, essayant de se frayer un chemin pour qu’il puisse m’agresser de ses rayons, mes nerfs me serrent le crâne une dernière fois. Plus de pensées étranges, plus de réflexions sor…hm. Plus de pensées étranges. Comme si la flotte me purifiait de tous ces maux, et ton souvenir disparaît un peu plus tant que le soleil continue sa course vers le bout du monde. Mais le soir venu…

    Au fait Kiril, il pointe où ton log ?
    Hm, comment ça ?
    Ben, ton log pointe où ? Quelle direction ?
    Quel log ?
    T’as pas de log pose !?  T’as pris la mer sans log pose ? BORDEL ? TU SAIS QUE TU PEUX PAS NAVIGUER SUR GRAND LINE SANS LOG POSE ? TU VEUX QUOI ? QU’ON ATTERISSE AU TRIANGLE FLORIANT OU A DOWN BELOW ?
    Zut…
    ZUT !? BORDEL ! DES TAS DE MECS NOUS ONT PROPOSE DE L’AIDE ET TU LEUR AS DIT NON ! POURQUOI !? PARCE QUE TU VOULAIS PAS QU’ILS FOUTENT LES PIEDS SUR TON BATEAU EST-CE QUE T’E
    TA GUEULE LAISSE MOI REFLECHIR !
    ON FAIT DEMI-TOUR ET ON RETOURNE SUR ARMADA
    ARMADA BOUGE, CONNARD !
    JE M’EN TAPE ON LA VERRA DE LOIN
    ON VERRA QUE DALLE DE LOIN TU POUVAIS PAS ME PRÉVENIR PLUS TÔT
    QUOI !? ALORS JE DOIS PAS TE FAIRE CONFIANCE ET ME DIRE QUE T’ES VRAIMENT CON AU POINT DE PARTIR SANS LOG POSE COMME CA, PEPERE ?
    BON CA VA ! FERME LA MAINTENANT !
    TOI FERME-LA IMBECILE ? POURQUOI EST-CE QUE J’AI CONFIE MA VIE A UN DEBILE PAREIL

    La mer rugit soudainement, chassant de ses eaux un monstre qu’on ne voit que dans ses cauchemars. L’Anar s’élève aux cieux, avant que l’on se rende compte qu’on est sur la tête d’une bête tellement gigantesque qu’on ne voit qu’une étendue bleue sans que jamais ça ne se finisse.

    Tu te fous de ma gueule… Le mauvais sort est tombé amoureux de moi ou il veut mon cul !? CASSE-TOI DE MON BATEAU TU M’ENTENDS !?
    C’EST LA SEULE CHOSE QUI T’IMPORTE !?
    Bon ! Ta gueule ! Tu veux savoir pourquoi tu as confié ta vie à un débile pareil hein ? Parce que je suis monstrueusement fort !

    Je saute du bateau pour glisser sur la peau du monstre, je me rattrape vite en plantant Lana sur lui et me met sur mes deux pieds. La bête grogne, pas un son qu’un poisson, aussi gros soit-il est censé faire. Il se tortille et je frappe avec mon meilleur coup... Un ange passe et...

    HAHA (Nelson voice) Fort ? Excuse moi ?

    ... Il n'a pas bougé d'un pouce.

    NOUNOURS ! SI LE BATEAU SE CASSE JE TE TUE. FOUS-Y L’ANCRE !
    Mais t’es con  qu’est-ce que ça va changer !?
    JE SAIS PAS MOI, CA VA PEUT ÊTRE L’ASSOMER !
    MAIS IL FAIT CINQ CENT MÈTRES DE LONG IMBÉCILE !
    FAIS CE QUE JE TE DIS !

    ... Rien ne se passe.

      Ce truc est monstrueux ! Peu importe le nombre de beigne dans sa gueule qu'il se prend, il bouge pas d'un pouce. J'ai pas écrit tous ces rps pour m'faire bouffer par un gros poisson, si !? Quand j'ai plus de force dans les bras, et plus de voix à force de gueuler comme un taré, l'truc commence à gigoter... A gigoter très fort. Et moi qui m'trouve sur son dos, ça me plait pas des masses parce que l'eau et moi, autant on s'aimait très fort avant, autant j'peux plus l'encadrer maintenant. Alors j'me bouge sur le navire, vite, et heureusement, parce que le poisson replonge dans l'eau.

      Alors ça y est ?
      Hum, je crois pas, mais...
      On se casse !

      Les roues massent la mer, et nous taillent par la même occasion. Mais on a pas le temps d'arriver bien loin que le machin se pointe devant nous, c'te fois, on dirait qu'il est levé et... C'est pas un poisson, mais un gros serpent de mer avec des dents monstrueuses, le genre de truc qui bouffe de l'homme à la place du saucisson à l'apéro.

      Sans m'poser de questions, j'bondis. Fin, je saute très haut comme ils font dans les dessins animés, le genre de saut que tu te demandes pourquoi le mec est 30 secondes dans l'air alors que c'est physiquement, scientifiquement, logiquement pas possible. Mais je m'en tape. Du coup, je saute très haut, juste en face de sa gueule, il a l'air de rugir ou le machin que les serpents font, peu importe ça schlingue, et ça manque de m'achever.

      Beigne dans ta...!


      Ni une ni vingt-cinq, le serpent m'fout un coup de tête mastoc, qui m'fait revenir à la case départ, en plus de m'avoir sacrément amoché. Sur la couverte de l'Anar, j'regarde Nounours suer d'partout. Il sait que maintenant que je suis KO, tout repose sur lui. Il sait aussi que ce truc est tellement dangereux qu'on a masse de chances de crever ici. Il sait tout simplement que c'est la fin...

      Eh ! Le géant ! Je voulais pas l'utiliser contre toi mais tu m'y forces...
      Hm ? Quoi ? Ton meitou !
      Tais toi Kiril... Tu dois me promettre d'oublier ce que je vais dire.
      Ok.

      J'ai croisé les doigts.

      Sans croiser les doigts !

      Merde.

      Ouais bon, ok.

      Le silence nous surplombe. L'atmosphère est pesante. Le serpent et moi attendons la même chose... Que Nounours parle.


      Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 22 Juin 2015 - 20:22, édité 1 fois

        Très vite, la grande respiration que prend Nounours sonne l'heure de vérité pour l'Anar, mon avenir et moi.

        Eh le monstre ! J'ai une devinette pour toi.

        Une devinette ? Même mon pote le serpent parait étonné.

        Qu'est-ce qui est bleu... et qui fait pout-pout ?

        Hein !? IL A FUMÉ OU QUOI ?

        Un poutpout bleu !

        ...

        ...

        ...

        ...

        POUT POUT

        Qu'est-ce que c'est que ça encore !? Le monstre parle !?

        POUT POUT

        Pout pout !? Mais c'est moi ou... Il se marre !?

        POUT POUT POUT POUT POUT POUT

        Mais s'il continue il va s'étouffer !

        Il va... s'étouffer ?

        Eh !

        Il est entrain de crever de rire !

        Je jette une châsse à Nounours, très concentré. C'est donc ça, la technique secrète de la blague du poutpout bleu ? ... Woah. Mais j'ai fait la promesse de ne pas m'en souvenir alors... Bon. Je pense néanmoins que tout ce qui vient de se passer n'a aucun sens mais souvent, quand il s'agit d'une technique ultime, on s'en tape.

        Pendant ce temps, les "pout pout" s'épuisent, jusqu'à ce qu'il y en ait plus aucun. Je reste perturbé par cette expérience. Mais je sens que j'ai assisté à quelque chose d'incroyable.

          L'Anar continue son chemin vers l'inconnu avec pour espoir de trouver une terre où on vendrait ces logposes, machins de navigation pas si inutiles que ça au final. J'ai toujours eu l'habitude de voyager sur des vaisseaux lourds. Celui-là, je le sens simplement surfer sur l'eau, la défier de sa légèreté. Comme si c'était une danse entre eux, une danse où le pas frôle à peine le sol.

          Je voue une passion à la mer, comme si c'était la mienne. Je suis un abandonné du Ciel. Il m'a jeté là, et m'a dit "Débrouille-toi", elle m'a recueilli et m'a donné la capacité de construire des navires. Des fois je m'en veux car, je l'ai tâché de sang plus d'une fois et elle m'a toujours pardonné. Sinon je ne serais pas là. Je suis un de ses nombreux fils et je crois avoir des objectifs plus saints qu'un de mes grands frères qui arrivent par l'Ouest.

          T'as vu ? Un putain d'pavillon noir. Sur Grand Line, on peut tomber sur un péquenaud comme on peut tomber sur un supernova... Mais je pense pas que ce soit un bite molle vu la taille du navire.
          Hm.. Qu'est-ce t'en penses, Yarost ?
          Va le buter, quelle question, connard !
          Haha, tu l'as entendu ?
          J'te rappelle que je comprends pas ton lézard, mais à chaque fois qu'il te conseille, tu fais toujours des conneries.
          N'importe quoi. Bon, on fonce droit vers lui.
          Pardon !? Tu dois te foutre de ma gueule...
          Même pas. Un navire comme ça, c'est une occaz en or. J'ai juste besoin de toi et de Yarost. De toute façon t'as pas le choix, si on crève, c'est ensemble.
          Bordel !

          Ma double-coque se dirige droit vers un quatre mâts impressionnant. Si j'ai toujours été sûr de moi, de mes choix, là je dois avouer que je doute un peu. Ce n'est pas le Kultuur ni le Poing d'Honneur que j'ai, c'est un navire bien singulier et bien moins dangereux.

          Mer, elle doit en avoir assez que ses enfants se fassent la guerre pour devenir son seigneur. Œdipes ! N'est-elle pas dégoûtée ? ça expliquerait le vent qui se soulève, son agitation. La valse se fait plus violente, les pas plus rapides, le tempo s'accélère au rythme de nos battements de cœur. Le temps en bon sadique qu'il est s'assoit devant moi, le sourire aux lèvres. Il se présente en forme humaine, un homme vêtu d'une redingue en cuir sale, un chapeau de même matière marron, et je ne vois pas ses yeux mais ses dents brillent comme la lumière pâle de la pleine lune. Et cet arcasien me chuchote, en élevant son chapeau qui révèle deux trous noirs à la place des globes oculaires...

          Moi, je me demande ce qu'il va se passer...


          Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 22 Juin 2015 - 20:26, édité 1 fois

            T'inquiète pas Nounours, ils sont pas cons, s'ils nous envoient un boulet, ils coulent le navire.
            T'es pas au courant qu'y a des types qui durcissent en faisant ça ? Parce qu'ils trouvent ça jouissif ?
            T'oublie un truc, l'aminche. C'est mon bateau, je le laisserai pas avoir une seule égratignure et si jamais ça venait à arriver...j'enfoncerai la tête du capitaine sur un pieu et je m'en servirai comme batte de baseball.
            Home-run, bouffon !
            Hm...

            Nous ne sommes plus très loin. Leur pavillon est hissé, il virevolte haut dans le ciel. Je souris quand je pense à ce que eux ils pensent. Une victoire facile, un petit gagne pain, quelques vivres pour deux ou trois semaines. S'ils savaient, ces arcasiens, qu'ils sont tombés sur Kiril Jeliev.

            Putain, on se rapproche...
            Prépare Mercenaire. Et toujours deux os de mouton sur tes poings. Moi, j'ai Lana. Contre eux les péquins, ça suffit.

            Au devant de leur grand navire, juste derrière la proue, un pirate à l'air sanglant apparaît. La tête recouverte du chapeau qu'on croirait celui de Rackham, l'originel. Une tête de mort qui pare sa ceinture, un veston léger habillant un maigre corps tatoué, deux longues épées encore tâchées de sang et derrière lui, plus d'un demi milliers d'hommes. Pas de doute, il s'agit du capitaine.




            Kiril ! Trois ponts ! Tu sais ce que ça veut dire ?
            Qu'on va suer, Nounours.
            Qu'est-ce qu'on fait ?
            On n'attaque surtout pas. On se rapproche, on laisse Yarost là et on y va à deux. Et on ne meurt pas. Il faut que tu t'occupes d'un maximum d'hommes pendant que je me charge du capitaine. Je pense que tu avais raison... ça doit pas être un péquenaud.
            Rah ! Un putain de trois ponts !

            Quatre mâts carrés, un éperon qui fait la moitié de mon navire... Si bataille il y a, elle se fera sur leur bateau. Il ne faut pas que je mette l'Anar en danger. Pas de provocation... Leur faire croire que je suis un navire marchand ? Hm.. Je ne sais pas. Et plus j'hésite, moins j'ai de temps. Il me regarde de son œil rieur, il sait lui, il connait tout. Tout de ce qu'il va se passer.

            ***

            Eh vous là-bas! Vous avez un bien étrange bateau... Qui êtes-vous ?
            Et cette fois-ci ne sois pas insulta
            Ferme ta malle, calfat !
            Qu'est-ce tas dit, crâne rasé !?
            Oh putain...



            Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 22 Juin 2015 - 20:27, édité 1 fois

              La différence de tailles entre les deux vaisseaux est telle qu'il est difficile d'aborder pour nous. Les canons qui abritent les sabords de leur navire sont tellement nombreux qu'ils auraient pu nous réduire en poussière en à peine vingt secondes. Néanmoins, c'est sans peur que je jette le filet à plus de vingt mètres en haut et commence à grimper accompagné de Nounours qui suit avec attention mes pas. L'affaire est réglée en moins de cinq minutes. Et une fois sur le pont principal, je me mange déjà un coup. Qui ne me fait rien. L'équipage est faible.

              Je bloque des deux mains ceux qui viennent avant de leur broyer le poing avec la puissance de mes mains. Je fais tourbillonner ces deux là, les pieds en l'air, leurs semelles embrassent leur coéquipiers au niveau du menton, tout ceux qui étaient autour de moi se voient projeter au loin. Nounours est déjà partie vers la poupe. Bonne chance à lui.

              Pas la peine d'essayer de le vaincre... Vous n'y arriverez pas, idiots.

              Bien parlé.

              Captaine Hood !

              Bien parlé, cap'taine Hood.

              Je sais qui tu es. Mutin des Saigneurs des Mers. L'équipage d'un corsaire, hein. Je comprends pourquoi tu es partie. Nous ne sommes pas comme Jack, nous. J'ai besoin d'un lieutenant de ta trempe. Regarde ce bateau ! Tu vois bien qu'il est impossible pour toi de venir à bout de tous mes hommes. Le tien est ridicule. Abandonne le et rejoins-nous.
              ...Hm.
              Je suis le capitaine Hood Saïder, des pirates du Hood. Mon palmarès en mer est impressionnant, presque autant que mon livret de famille. Tu dois avoir entendu parler de moi. Je pèse 180 millions sur la balance. Tu es sur mon bateau, et tu as blessé mes hommes. Rappelle ton ami et tous les deux, rejoignez-nous. Je vous donne une chance d'éviter la mort !
              Putain !
              Quoi ?
              Tu peux pas fermer ta bobine !? Putain ! Je sais plus où j'en étais. Quarante cinq non à partir de celui avec le haut rayé rouge blanc je crois...
              Quoi !?
              J'étais entrain de compter à combien de mecs je vais devoir botter le cul... Mais bordel, vous êtes massifs... Sinon, Bood ou Tood, je sais pas trop. Y a des trucs que tu dois pas savoir sur moi...

              KOMODO

              Je suis pas qu'un mec avec une crête...

              LOCH DHU

              Pas qu'un bouffeur de fruit du démon...

              WRESTLING POINT : ORTON BOOST

              ...au haki qui recouvre tout son corps

              Faut pas t'en faire, t'iras p't'être pas en Enfer

              Je suis un putain de monstre !

                Mon poing droit vient éclater la tronche de Hood, il part dans le décor. J'le calcule plus, mais avec Lana, je vise les gorges de ses matelots que je tranche sans pitié. Un massacre. Et là j'me souviens de tout. Merde ! Dead End, l'île maléfique, Armada ! Même Lynbrook ! J'ai passé ma vie à me battre. Je me rends compte que je suis pas un type lambda, pas un personnage secondaire, je me rends compte que je suis fort. Extrêmement fort.

                J'en ai fait du chemin, du tournoi des clans sur Dead End jusqu'ici, seul contre des centaines de types. Mais c'est toujours avec Lana que je me dresse contre Eux, les autres. Aujourd'hui je sais où je vais, je suis mon capitaine, je suis le type derrière le gouvernail, et putain que c'est bon. Tout est à moi, mon navire, mes deux aminches. J'ai l'impression que la Mer m'offre un chemin qui m'appartient aussi.

                Et le monde ? Le tranchant des épées de Hood. Elles éclatent contre ma peau encore plus dure que le diamant et comme pour répondre à ce fracas, j'aligne ma droite la plus sale dans le nez du capitaine. Il recule d'un pas. Ses hommes me piquent de leurs petites mains, je ne sens rien, et les balaie avec un seul bras avant de m'en retourner à Hood.

                180 millions de prime et tu penses pouvoir me battre si facilement. Je n'ai pas de haki, je n'ai pas de fruit du démon, tu sais comment j'en suis arrivé là ?
                T'as acheté un chapeau et un crochet ?
                La force du nombre ! FRAPPEZ !

                La foule, la vraie. Riffles, épées en main...? Ils viennent tous sur moi mais... ils n'ont pas d'armes ! Ils me...portent ? ILS ME PORTENT ! Ils ont l'air d'ombres, leurs mains sont comme celles de damnés, souffrantes et pleine de mort. Je sais ce qu'ils veulent faire. Ils veulent me jeter à l'eau. Je suis peut être puissant mais contre l'eau j'ai la force d'un Celdéborde.

                Je m'en suis rendu compte trop tard. Je passe par dessus bord quelques minutes après.
                  Au fond de l'océan, c'est comme à la surface, mais pour les poissons. Je crois. Que eux aussi, ils ont des villages qui traînent un peu partout. J'vois un cratère qui ressemble à Dead End sans cavités. Là-bas, doit y a voir que des truands. Pis, y a une forêt d'algues plus loin, sûr que ça cache que des gros bonnets. Torino ?

                  Si c'est un monde même pour eux, qu'est-ce qu'ils se disent quand ils voient un punk s'y noyer lentement ? Prophétie ? Fin du monde ? Quoi ? Dans les films, c'est comme ça que l'élu en vient à devenir le roi de tout un peuple. P't'être que c'est ici mon vrai chez moi, que c'est ici que je trouverai l'éternel repos ? Que l'océan aura été ma liberté d'humain mais aussi mon temple funéraire ?

                  Je divague, c'est le cas de le dire. D'en bas, on les voit pas les vagues. On les sent pas. On voit juste l'image trouble du monde d'en haut. Ce serait leur ciel, leur soleil ? Ils se demandent peut-être qu'est-ce qu'on y fout ? Et parfois, ce serait le noir total dans certaines de leurs contrées, quand les bateaux passent. Leur météo. "Mon cher poisson, aujourd'hui la grande ombre noire passera sur l'ensemble du pays" dans le bulletin.

                  Haha.

                  Je rêverais que ce soit comme ça. Mais faut pas se faire de films, heh, c'est que des poissons. Et ils sont débiles.

                  N'empêche que c'est auprès d'eux que je sens que je vais finir mes jours. Combien de fois j'ai failli crever, hein ? Combien de fois depuis que je me suis installé sous ce fameux pavillon noir ? Un putain de gorille. Ensuite, une poulie. Ensuite que dalle. Je me mets dans des situations de merde, je vais finir comme une merde, bordel.

                  Et j'me dis qu'est-ce qu'y a mon bon punk ? Pourquoi tu chiales ? ça sert à rien, tu sais, t'es dans l'océan.

                  Tu peux avoir autant de force que tu veux, y a des trucs que tu peux pas faire. Surhumain, ou pas.

                  Mais tu sais, ce que les surhumains ou pas, ce que les géants ou pas, ce que les homme-poissons ou pas, ce que les femmes, les gosses, les chiens, les rats, les capibaras, les poissons ou pas peuvent faire tous, c'est crever. Et t'es pas une exception à la règle.
                    Tout ce que j'ai en moi, de physique ou pas, j'ai l'impression que tout se vide. Et ces choses, j'ai l'impression qu'elles ne reviendront jamais. Aussi, je me sens profondément triste. Pourquoi ? Je me demande en fait, où sont mes rêves, celui de devenir le meilleur charpentier du monde, celui de construire une cabane sur une colline ? Ils se sont échappés de la même façon que mon âme est entrain de me quitter.

                    Et puis j'ai mal. Peut-être qu'au final, ma conscience n'est pas si claire. J'ai mal, vraiment mal. Mon cœur est rempli de chagrin, je vais mourir l'honneur sali par les choix que j'ai fait. Pas la peine de pleurer, Kiril... Regarde la montagne de flotte autour de toi. C'est vrai. Il n'y a rien que de l'eau.

                    A force d'être con, à force de chercher le pouvoir avec nos navires de guerre et se foutre sur la gueule, on a violé la mer. Et pour ça, à cause de ça, c'est la seule qui est capable de nous prendre instantanément nos vies. C'est normal.

                    Si je dois mourir alors c'est là, c'est à cause de mes fautes, c'est à cause de cette salope de piraterie. Cette salope de fierté, cette soif de pouvoir. C'est à cause de moi, c'est triste de voir que c'est mon humanité, la dégueulasse, qui me conduit à ma mort.

                    J'ai eu deux vies. Celle où je suis né, et quand je me suis rendu compte qu'en fait ce n'était pas une vie. C'est la deuxième qui aura eu ma mort. Pour vivre, il faut faire comme la foule, aller dans le même sens. Celui qui regarde autre part se fait buter. J'ai voulu regarder autre part, j'ai voulu me dire que je voulais m'offrir la mienne, celle que je veux, la liberté, les joies, les rêves. Mais ce n'est pas possible. Pour vivre, on a besoin d'être à leurs pieds, celà qui dirige notre monde. De qui sommes nous les maîtres ?

                    Peut être des poissons.

                    Je tombe, porter par le courant, je vais m'écraser dans cet océan, oubli et déshonneur, j'y ai ma place. Terre, je ne te mérite plus. Mer, je ne veux plus te voir souffrir de ma présence. Je t'ai déçu, j'en suis désolé. Tout ça parce que j'ai voulu être ce que je voulais être. Tout ça parce que j'ai voulu penser.

                      PLOUF

                      Je souris.

                      Tu veux pas me laisser me crever, toi ? C'est impossible pour toi ? Combien de fois il m'a sauvé, des imprévus et de moi-même ? Cette fois là contre mon humanité morbide sur le Poing d'Honneur, c'est mon mental qu'il a sauvé en plus de la vie de cette fille. L'autre fois, là bas, contre Herr Khao, il m'a sauvé du désossement total, et encore une fois, il était là quand Punk a rameuté toute sa clique pour me labourer la face. Il s'est battu pour moi avec plus de loyauté qu'un soldat en a pour sa patrie.

                      Et encore une fois, alors que mes yeux se referment, j'entends quelqu'un éclater le mur de vagues pour plonger au cœur de l'océan, encore toi Nounours.

                      Ce que je déteste le plus quand ça arrive, c'est qu'après je parle comme une tapette. Les gens vont croire qu'on est phoqué ensemble. Tu comprends ça ? J'aime les femmes, moi, bordel ! Les femmes !

                      ...

                      Mais celles-là dans ma vie, elles m'ont plus foutu dans la panade que l'inverse.

                      Et il m'attrape par un bras avant de me remonter à une vitesse hallucinante. On repasse le mur de vagues et je tousse à cracher mes poumons quand il me pose sur l'Anar.

                      Je vois quelques corps sur mon bateau, mais aussi des types vivants entrain de me prendre tout ce qu'il y a dedans. Impossible.

                      Nounours me laisse poser là, avant d'aller pour foutre des coups de son meitou à ceux-là.

                      Je suis tout engourdi et sans force. La flotte.

                      Bordel !

                      Aimé !

                      Il se retourne comme s'il avait entendu le cri d'un fantome. Je lui tends Lana restée coincée à mes phalanges tout ce temps. Lana, instrument de mort instantané. Le temps que je me remette, c'est à toi de l'utiliser, et même si je sais que tu détestes ça, je reconnais que cette fois ci je nous ai foutu dans un bordel sans nom. Alors...


                      Dernière édition par Kiril Jeliev le Jeu 11 Aoû 2016 - 21:02, édité 1 fois

                        Je suis la mémoire du Grey Terminal, je représente les oubliés, les déments, ceux à qui on a cru enlever la vie, ceux qui l'ont regagné car même dans la misère, je représente le sourire, comme une fleur qui éclot au milieu du bitume. J'en ai chié, bavé, j'ai bouffé la terre grisonnante, la crasse, la poisse, la moisissure. J'ai côtoyé les rats qui venaient eux, ronger la vraie pauvreté, bouffer les peaux, les chairs de ceux qui ont été vaincu par leur monde, celui d'en haut. Serena, Vaillant. Je me suis battu pour vous, je me bats pour vous, je vis encore pour vous.

                        J'ai fui le Grey T. J'ai erré comme un évadé du monde, et je me suis retrouvé sur Armada. Je me suis retrouvé sur Grand Line ! Toutes ces années à me faire la malle, à fuir l'inconnu, toutes ces années m'ont forgé un corps robuste, celui-là même que j'utiliserai pour protéger ceux qui sont importants pour moi. Je ne mourrais pas avant d'avoir revu ma sœur.




                        Alors...

                        Je m'arme de Lana en brisant les oraisons des voix des cieux. Seul, contre une centaine d'âmes, mais la mienne les brise toutes, la mienne a gagné en force pendant ces dix ans où j'ai été séparé d'elle, Serena, la mienne est juste plus forte...

                        Nous sommes sur l'Anar, entrain de se faire piller par ces gens là qui ne connaissent rien de nos vies. Et je ne sais pas pourquoi mais il me rappelle Joe. Joseph Patchett. La seule chose que je suis capable de comprendre, c'est la rage qui descend à mes poings. D'un côté, j'ai Mercenaire et de l'autre, Lana.


                        Et je frappe.

                        Mon épée vient se planter dans les trachées de ces insectes, je ne vois que le visage de Joseph. Et m'aveugle dans mon esprit l'image de Serena. Et ma force est celle de Vaillant. Je suis Aimé Porteflamme, sanglant pirate en ce moment même. Mais je reste un "Nounours" pour quelqu'un...

                        Ils sont faibles, les pilleurs. J'en ai vite fini de ceux qui débarrassaient l'Anar de Kiril de ses trésors et mon visage en sang se dirige vers leur navire, immense vaisseau. En haut, le capitaine me fixe des deux yeux. Je jette un œil sur le punk aussi, qui a l'air de mal se remettre.

                        J'irai tout seul.

                        Je vais tout seul.

                        Le filet est toujours en place, mes mains dévorent les cordes rapidement avant que mes bottes éclatent sur le pont. Je suis là, et ils sont toujours autant.

                        Des médecins s'occupent des blessés, ceux qui se sont opposés à moi, et je me rends compte que du côté de Kiril il n'y a eu aucun survivant... Aimé, hein... Je suppose que mon prénom a une vraie signification, avait, pour celle qui me l'a donné, et pour ceux qui m'appellent de cette façon là.

                        Mes phalanges se serrent sur Mercenaire et Lana. Mes muscles se raidissent avant de totalement se détendre quand je me mets à courir vers le groupe le plus dense.

                        Moi, Kiril, je n'ai pas de haki, je n'ai pas de fruit du démon, ni de technique qui me permette de changer mon corps. Moi ce que j'ai c'est de la force, c'est des souvenirs. Ce que j'ai c'est même plus important. J'ai un objectif. Un objectif que j'atteindrai et pour ça, il me faut franchir ce qui me barre la route, aussi haut puisse être le mur.

                        Je ne grimpe pas ! Je l'explose !

                        Impossible de tromper la mort...

                        Je saisis Mercenaire de mes deux mains, le positionne horizontalement avant de me jeter vers la foule et de tous les découper d'un coup. C'est ma façon à moi d'emmerder l'ordre établi.

                        Quand t'as un trou au milieu du corps !

                        Mercenaire est couverte de sang. Lana aussi. Mes mains aussi. J'en libère une pour foutre une beigne dans ta à un groupe de larbins du capitaine Hood. La quantité ne suffit pas toujours, Hood. Des fois il en faut plus, des fois il faut une raison autre que de ne pas vouloir mourir pour pouvoir vaincre quelqu'un. Mon frère me regarde du Ciel. Le vent se lève comme s'il me criait que je n'ai pas le droit de venir le rejoindre. Je n'ai pas l'intention de le décevoir.

                        Je commence à m'y habituer maintenant, et tandis que je plante Lana comme des crocs dans les gorges, bides, boites crâniennes, je sais ce que tu aurais dit à ma place, le punk. Tu aurais dit

                        Faut pas s'en faire, z'irez p'têt pas en Enfer !

                        Et Lana tranche, plante, empoisonne. Son venin est tel que ses crocs n'ont pas besoin de s'enfoncer pleinement dans la chair pour que ses ennemis tombent. Hood se pense intouchable entouré d'une marée humaine de mecs qui n'en ont rien à faire de lui, qui sont là parce qu'ils pensent être un point dans la foule, et dans ce cas souhaite la mort à leurs voisins parce qu'ils pensent qu'ils pourraient l'éviter mais non.

                        Face à la loi du plus grand nombre, qu'est-ce qu'il me reste à faire ?

                        Ce n'est pas une loi au combat. C'est une illusion. Ils se rendent compte, enfin, à quel point ils sont seuls, que ce n'est pas leur navire qui va les sauver, peu importe la taille qu'il fait. Ils se disent qu'ils ne connaissent pas cet homme, pourquoi lui avoir donner leur vie ? Ils se rendent compte enfin comme on est solitaire quand on voit la faucheuse arriver.

                        Je suis vertueux, dans l'erreur et fou, je suis un homme comme vous. Mais ce qui nous différencie c'est que je sais que je ne suis pas à l'abri, je sais qu'à la fin il n'y a pas d'échappatoire. On tombe tous dans le même gouffre, et ceux que Mercenaire à découper, non seulement viendront hanter mes nuits, mais nous nous retrouverons quand ce sera mon heure de partir.

                        Elle n'arrivera pas maintenant cela dit.

                        Pas maintenant...

                        Maintenant, je suis la cible de coups qui ne m'atteignent pas. J'ai un mental plus résistant que la moyenne, plus fort que celui d'un empereur. Plus fort que ceux de tous ces types qui pensent pouvoir me faire du mal avec leurs poings. J'ai subi ceux de Joe pendant tellement longtemps... Des heures et des heures... Je n'ai pas mal. Je ne ressens plus rien !

                        De quoi ai-je l'air ? Les cheveux ensanglantés, même mes yeux sont rouges. J'ai du sang jusqu'aux ongles. Certains prennent la fuite, d'autres restent estomaqués et les plus fous d'entre eux continuent à vouloir m'attendre. Et derrière eux, il y a Hood. Je crois. Les gouttelettes du triste liquide rouge viennent de mes cils maintenant. Machinalement, je continue à me battre. Comme un spartiate. Mais je sens mes jambes fléchir un peu plus à chaque coup.

                        Et quand elles sont sur le point de me lâcher, c'est là que Hood me frappe. Avec ses deux épées.

                        Cette fois-ci c'est bien mon sang qui vient colorer le pont mais je ne m'effondre pas. Je suis encore debout. La main qui tient fermement Mercenaire, je le brandis une dernière fois, avant que...

                        TROU NOIR


                        Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 22 Juin 2015 - 20:45, édité 1 fois

                          J'arrête le coup qui aurait signé la fin de la vie de Nounours. La paume de la couleur de l'armement. J'ai vu ce qu'il a fait, le temps qu'il m'a fait gagner. Il n'y a plus rien que des corps sans vie sur ce navire dont je ne connais pas le nom. Les autres ont pris des chaloupes et sont partis, on voit encore leur ombre au loin. C'est certainement qu'ils n'avaient jamais vu un type qui a envie de vivre à l'oeuvre. La vraie envie de vivre.

                          Hood non plus. Sinon, il ne serait pas venu en face de lui pour lui ôter la vie. Il l'aurait fait comme un lâche. Tu peux fermer les yeux, Nounours. Je vais terminer ce que tu as commencé. Ce serait plus simple, évidemment, si tu me disais où tu prends ta force. C'est vrai ça, comment est-ce que tu fais, Nounours ?

                          Il tombe sur les genoux avant que le reste de son corps ne suive.

                          Maintenant, c'est entre toi et moi.

                          J'aurais appris quelque chose...
                          Quoi ? Que les nounours font flipper quand ils s'y mettent ?
                          Échangeons les rôles. Aucun de mes hommes ne seraient allés me chercher dans l'océan, aucun d'eux n'auraient fait ce qu'il a fait. Et regardez, les uns reposent ici, les autres se sont enfuit par peur.
                          Je ne pense pas qu'il l'ait fait pour moi. Il l'a fait parce que... c'est une bonne personne.

                          Je me penche pour récupérer Lana, que j'ai confié à Nounours. Elle est restée fixée à son poing gauche, comme une prolongation de sa main. Je la lui retire et vais pour me mettre en face de Hood.

                          Je passe Komodo, et recouvre mon corps de Haki. Le Loch Dhu. On se regarde droit dans les yeux quelques secondes avant que celui-ci ne se dirige, ses deux épées en main, vers moi. Je fais la même chose avec ma beigne-lana, mais avec quelque chose en plus, cette chose, c'est la volonté de ne pas décevoir Nounours.

                          RRAAAAAAAAAAAAHHH !
                          BEIGNE DE NOUNOURS !

                          Le choc est si violent que j'ai l'impression qu'il a réveillé les morts.

                          Mais une force venue du ciel me soulève, je joints mes deux mains en un seul poing pour briser les armes du capitaine. Je plonge mes crocs vénéneux dans son épaule, et tandis que ma gueule retient ses mouvements, j'enfonce les pointes de Lana dans ses entrailles. Je la ressors, pour l'y replonger, ça, plusieurs fois, jusqu'à ce que je sente le venin qui baigne dans ma gueule se vider entièrement en lui.

                          Je prends un peu de distance et constate que sans tous ces artifices autour de lui ce n'est qu'un vieil homme arpentant les mers avec l'espoir d'impressionner des petits navires avec sa prime, sa si belle prime de 180M, comme il dit. A-t-il jamais connu un vrai combattant ?

                          Ma botte éclate son nez. Après tout ça, il a encore la force de marcher. Or son sang se vide, et le poison fait quelques effets. Evidemment moins que sur ses grooms, mais il le fait tituber. Certainement voir plus sombre. J'enchaîne avec un poing massif tapant sa tempe, la vive impression que son cerveau a dut être secoué de l'intérieur. Je double mon assaut du Kraaak de Joe, brisant l'os de son avant bras droit. Côté où il est le plus habile à l'épée.

                          C'est étrange mais Hood n'a pas l'air de souffrir. Non... Il pleure. Il se rend peut-être compte qu'il a été seul tout ce temps ? Parce que même les fantômes des cadavres ont préféré se faire la malle, se reposer ailleurs. Tu n'as pas d'amis, pas de compagnons de route, tu n'en as jamais eu et ça te fait malle. Je l'ai su la première fois que je l'ai vu, jamais je n'aurais rejoins un tel équipage.

                          Il n'a plus d'hommes, plus d'armes. Il n'a que son chapeau et sa plume. Plus rien. Je lâche Lana sur le sol et je serre le poing... Si je dois le finir, c'est avec le poing. Le mien. Pour cet imbécile de barbu. Et pour lui-même.

                          BEIGNE DANS TA GUEULE ET TU BAIGNES DANS TON SANG


                          Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 22 Juin 2015 - 20:58, édité 2 fois

                            Sur la couverte de l'Anar

                            Nounours se réveille bruyamment, comme d'un cauchemar effrayant.

                            Mec, fais pas ça, déjà que j'ai galéré à te faire un bandage qui serve à quelque chose.
                            Aargh ! Aaaargh ! Mais putain , Kiril, où est-ce qu'on est ? Et Hood ?
                            Derrière toi.

                            Il se retourne et sursaute. Pour une fois que c'est pas une blague.

                            Il est inconscient. On a sa tête. Et pendant que tu faisais un somme, j'en ai profité pour vider leur cale. On est riche, et on manquera pas de bouffe cette année. Et on se dirige vers Alvel, apparemment, c'était là où Hood voulait aller. J'espère que là bas on trouvera un logpose qui nous emmènera à Lynbrook...
                            Comment est-ce que
                            Ta gueule ! Je te suis reconnaissant, tu m'as sauvé la vie, bordel d'arcasien. Je me fous de ta gueule souvent, mais maintenant, tu peux bien me dire : c'est quoi ton nom ? Si tu crèves, je veux pouvoir creuser une tombe, avec une stèle et une phrase du type "ci-gît machin" héhé.
                            Je crèverai pas.
                            Je sais.
                            C'est Porteflamme.
                            Hm... Aimé Porteflamme, tu es une bonne personne.