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Tout travail mérite salaire.


Je pense pouvoir dire que je suis vivante.

Oui, là, sur mes trois planches de bois flottantes, je suis vivante. Je respire enfin presque pleinement. Mais seulement presque. Parce que, pour mon plus grand malheur, je n’ai pas trouvé de corde assez grande pour prendre assez de distance entre le rafiot pourri qui me tracte et mon radeau de fortune.
Du coup, même si l’odeur de poisson pourri que dégage l’ancien bateau de pêche abandonné depuis des années est un peu atténuée par la maigre distance de six ou sept mètres que j’ai mise entre lui et moi, ce n’est pas assez pour l’endiguer complètement. D’autant que je suis derrière lui, alors je me ramasse toute l’odeur laissée à son passage.

Mais, y’a quand même du mieux. D’autant qu’Adrienne à l’air un peu vexée de mon choix de l’abandonnée à bord, ce qui m’offre une maigre satisfaction. Mais le problème d’Adrienne, c’est qu’elle se veut trop gentille. Alors comme d’habitude, elle a fini par accepté mon choix et m’encourager à le faire.

J’pense que si l’odeur du bateau ne m’avait pas trop retournée, je lui aurai fait bouffer son poisson pourri, à Adrienne. Elle le mérite. Elle m’insupporte.
Elle se serait étouffée avec une arrête, et j’aurai pu lui dire « Tu vois, je t’avais dit que c’était une mauvaise idée de prendre ce bateau. On aurait du rester dans la barque ! ». Mais malheureusement rien de tout cela ne s’est produit. Et maintenant, il ne me reste que la faim et la soif pour me rappeler une fois de plus à quel point ce voyage est tout pourri.

Mais je garde espoir. L’espoir qu’il en vaille la peine ! Après tout, on a réussi à garder les pirates en vue tout le long, et on ne devrait plus trop tarder à arriver maintenant, non ? Mais bon, comme ma visibilité est cachée par le bateau de pêche, je ne peux pas vraiment savoir à l’avance s’il y a une île en vue.

Au final, je dépends totalement des dires d’Adrienne. J’espère qu’elle a pas menti concernant le bateau et qu’elle sait toujours où elle va…


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Bien sûr que je sais où je vais. Les instructions sont claires et il fait encore suffisamment lumineux pour se repérer par rapport au soleil. Je suis une navigatrice, je le reconnais. Mais j’ai déjà bourlingué un petit moment. J’ai navigué avec pas mal de monde et j’ai appris à me servir du minimum vital sur un bateau. Prendre le vent, manœuvrer, de pas se pendre dans les cordes et aller d’un point à un autre en faisant une ligne plus ou moins droite. Le ciel était dégagé et l’horizon portait loin. On les a pas perdus. Et même quand la lumière a commencé à décliner alors qu’on s’avançait vers la soirée, on les a perdus parce qu’ils n’avançaient plus. Ils avaient accosté. Avec un point fixe et une brise suffisamment puissante pour nous amener là où on voulait, on pouvait pas se tromper. Après, c’est tout de suite plus facile de critiquer quand on boude à quelques mètres derrière le bateau sans lever le petit doigt afin d’aider à la navigation. J’ai regardé Izya faire sans vraiment poser de questions. J’ai cru un instant qu’elle était folle. J’ai pensé à ces histoires de monstres marins. C’est possible d’en avoir ici, non ? Que ferait-il s’il voyait cet amuse-gueule facile à gober se dandiner devant ces grands yeux translucides ? Il ferait que je serais seule à accoster sur cette ile. Et même si j’ai moyennement apprécié l’abandon dont j’ai fait l’objet, je préfère débarquer sur cette ile avec quelqu’un qui ne veut pas me tuer.

Même si ça, ça n’est pas forcément acquis.

Dans la dernière heure de journée, on arrive enfin à côté de l’ile. Plus qu’une ile, c’est un rocher posé sur la mer. Le bout de terre ne doit pas faire plus de trois kilomètres dans sa longueur la plus grande. La pointe occidentale de l’ile est une petite colline rocheuse s’ouvrant sur la mer dans une anse remplie de récif. De loin, et surtout vue de côté, la roche parait tailler en figure squelettique qui feraient frémir d’envie n’importe quelle pirate en mal de repères ultrasecrète, mais pas si secrète que ça. Évidemment, c’est pas par là qu’on arrive. Le bateau d’Arkham, un bâtiment moyen plutôt classique, est accosté en plein milieu de l’ile. Et dans la pénombre naissante, on peut constater plusieurs lanternes indiquant la présence de gardes sur le navire. Me remémorant les pirates rencontrés il y a peu et la taille du navire, j’estime rapidement l’équipage à une trentaine d’hommes, voire quarante au maximum. Dans une situation pareille, les trois quarts de l’équipage ont dû débarquer pour ne laisser qu’un effectif réduit à bord du navire. Une attaque du bateau serait une bonne idée afin de priver Arkham d’une échappatoire.

Le reste de l’ile est une plaine irrégulière avec quelques groupes d’arbres, des rochers de tailles divers et un amas de maisons en plein milieu de l’ile. Les pirates ont justement accosté au seul débarcadère de cette façade de l’ile et c’est un simple chemin de terre qui serpente entre les cailloux qui relient la mer au village. Des volutes de fumée émergent des quelques cheminées : le village est encore habitant, et si les dires de la vieille sont exacts, il ne devrait pas avoir beaucoup plus de civils que de pirates. La présence de civils est une variable importante. Ils peuvent prendre des otages. Et avec des hommes entrainés à combattre et à faire régner la terreur, ils n’auront pas besoin de beaucoup d’hommes pour maitriser les civils. Après, on peut aussi penser qu’ils sont connus dans le coin et que les locaux les laisseront faire. Les scénarios sont multiples. Je continue de regarder ce qu’on pourrait faire sans penser à ramener à Izya à bord ; elle avait qu’à rester avec moi de toute façon. Je me dirige initialement vers l’autre bout de l’ile, afin d’éviter d’être rapidement repérée. On ne sait pas trop où aller sur cette ile même si elle n’est pas bien grande, mais les indications qu’on a sur la localisation exacte du trésor sont un atout qu’il nous faut préserver le plus longtemps possible. Il faudra être discret, aussi silencieux que des ombres, et nous glisser entre eux pour mieux frapper.

C’est à ce moment-là qu’un énorme craquement se fait entendre. Une embardée me propulse sur bâbord et je manque de tomber à la mer si le bastingage de bois n’avait pas résisté, malgré le couinement du bois. Je sens que le bateau passe sur quelque chose de très solide. Pire, il se fait éventrer. Mon regard vient s’arrêter sur des hauts fonds au travers de la transparence de l’eau. Ça doit être ça. Des récifs. De la pierre qui vient charcuter le pauvre navire de pêche qui aura certainement le doux réconfort de mourir sur l’ile de son enfance. De derrière, le spectacle doit être peu réjouissant. La coque se fissure en plein milieu tandis qu’on perd de la vitesse. Les entrailles putrides du navire se rependent dans la mer comme la plus terrible des catastrophes naturelles, sentant fort et engluant tout dans ces immondices bactériologiques. N’importe qui s’en préoccuperait guère en temps normal, car les gens normaux sont sur les bateaux, pas derrière les bateaux. Mais c’est ça quand on veut être original, on est confronté à des situations tout aussi originales.

Le navire va chavirer. Je me préoccupe guère d’Izya qui aura tout le loisir de nager tout son saoul pour se sortir de là. J’agrippe mes affaires et ma hache avant de sauter dans un espace entre deux hauts fonds. Une fois dans l’eau, je me sens emportée loin du navire à cause de courant existant grâce à ces hauts-fonds, créant des couloirs où l’eau s’engouffre avec avidité. J’ai du mal à garder la tête en dehors de l’eau et je ne parviens pas à trouver du regard Izya. Je parie qu’on va encore m’accuser de tous les maux. Mais c’est pas ma faute. C’est pas moi qui boudais. Avec une autre paire d’yeux, on aurait pu éviter de s’échouer !

Mais avant de penser à ça, il s’agirait de survivre.
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Ouuuuh ! Comme ça doit être horrible d’être coincée là dedans… J’ai bien fait de sauté à l’eau plus tôt, sinon j’aurai été mal !

Du haut d’un rocher saillant au bord de l’île, je regarde le spectacle d’horreur du bateau explosant et vidant son contenu poissonneux pourri à la mer. Et faut dire que y’en avait une sacrée quantité ! ça me donne des frissons rien que de pensé qu’à quelques minutes près, je vivais cette enfer. D’autant que vraiment, les poissons ont l’air attiré sur mon radeau de fortune accroché derrière le navire de pêche. Là même où j’ai laissé un mot pour Adrienne avant de sauté le plus discrètement possible à l’eau. Non parce que quand même, je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour moi !

Après tout, moi, la nage, c’est ma passion, alors forcement quand j’ai eu le choix de nager pour rejoindre la terre ferme et m’éloigner au maximum de cette épave, je n’ai pas hésité ! Et puis, soyons sérieux, même si le bateau à subit un choc extrêmement violent, même si Adrienne a été éjecté au milieu de poissons pourris et en plein dans un mauvais courant qui parcours ce côté rocailleux de l’île, je suis sûre qu’elle s’en sortira.
Après tout, c’est la pire des teignes, non ? Pour avoir osé me faire monter dans cette épave puante et m’avoir jetée et enfermée dans des égouts ragoutants… Alors elle est increvable… C’est certain.

Mais voilà. Maintenant que je suis sur cet îlot, un problème se pose. Comment faire pour en repartir ? Y’a qu’un bateau dans le coin, et c’est celui de nos ennemis. Et, contrairement au bout de bois flottant qu’on avait, ce navire est bien trop gros pour être piloté par une seule personne.
D’autant que moi, j’y connais absolument rien en navigation.

Je n’ai donc que deux solutions… Attendre Adrienne avec qui je me suis engagée dans cette aventure pour lui chiper le trésor sous le nez… Ou m’engager chez Arkham ne serait-ce que temporairement, et le convaincre de m’amener sur une île civilisée en échange de ma loyauté le temps d’un voyage… Je pourrais toujours lui chiper le trésor plus tard… Où alors il me déposera près de Grand Line et je n’aurai même pas besoin de le voler ?
Bon plan, va pour ça !

D’un pas décidé, je quitte mon rocher surplombant la mer et me dirige d’un pas décidé vers le navire d’Arkham tout en tentant de préparer un discours potable et surtout convainquant pour qu’il m’engage à bord.
Hm…

Peut être devrais-je faire valoir les bienfaits de posséder la carte pour trouver le trésor ? Mais vu mes antécédents avec eux, j’ai bien peur que ce ne soit pas suffisant…

Et si, alors que je leur propose de les aider, ils décident de me capturer ?! Je serai leur prisonnière ! Hm… A la rigueur, tant qu’il m’enferme à bord, ça ne devrait pas être trop horrible.
Mais si ils m’enfermaient avec du poisson ?!?
Non non non, je ne peux pas prendre se risque !

Et avant d’arriver à moins de 500 mètres du navire, je change finalement de plan et me cache derrière un rocher en espérant qu’ils ne m’aient pas repérée.

Non, pour avoir un maximum de chance d’avoir mon billet de retour pour n’importe qu’elle île, il me faut du lourd !
Il me faut : le trésor.

Discrètement, je regarde par-dessus le rocher pour examiner plus en détail le paysage. En face de moi se trouve le navire, tout autour, une plaine rocailleuse et, tout à ma droite, au centre de l’île, se trouve un tout petit village composé d'une vingtaine de maison de bois, et juste à côté de l'une d'entre elle, le seul arbre de l’île, ressemblant vachement à celui de Torino mais en miniaturisé à moins d’une dizaine de mètres.

Le trésor est là bas. C’est certain. Je le sais grâce aux indices qu’on a récolté tout au long de notre voyage, et aussi parce que la moitié de l’équipage est déjà sur place.
Quelle angoisse.

Etre discrète va s’avérer vachement plus compliqué que prévu.


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Dernière édition par Izya le Ven 4 Sep 2015 - 14:23, édité 1 fois
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Crachant un filet d’eau de mer sur le sable de l’ile, je m’extirpe de l’océan localement capricieux avec grande peine. Visage contre terre, je reprends mon souffle et mes esprits après une lutte de tous les instants contre les récifs et les courants contraires. J’ai été un tonnelet qui partait en tout sens sans pouvoir grandement contrôler ma trajectoire. Ma tête a heurté plusieurs fois des rochers immergés. Le reste de mon corps a été copieusement maltraité par les arêtes acérées, sans compter les oursins installés en colonie dans ce milieu qu’ils semblent bien appréciés. Une fois mes esprits retrouvés, j’avise l’horizon. Une partie du bateau s’est incrusté dans un triangle d’épines rocheuses, telle figure de proue à l’avant du danger. Çà et là, des débris épars, signe de l’existence récemment achevé d’un navire de pêche qui a fait son temps. Je m’époussète rapidement du sable qui s’est collé à moi, tout comme j’enlève non sans grimacer les cadavres pourris des poissons qui se sont logés dans les endroits les plus incongrus. Je sens la mort. Ça va être pratique pour s’infiltrer. Et avec une entrée en matière aussi peu discrète, je ne me fais guère d’illusions sur mes capacités à rester ignoré de mes adversaires.

Mes pensées vont aussi vers Izya. Pas de nouvelles. Encore. Je souffle en faisant la grimace. L’océan ne l’a pas recrachée à portée de mes yeux. Si elle est morte, elle peut être n’importe où. Perdu dans les profondeurs, empalés sur un récif, abandonné sur des nombreuses plages de ce petit bout d’ile. Elle n’est vraiment pas là. Je tressaille. La perte de quelqu’un est toujours un malheur dont on supporte difficilement le contrecoup. Peut-être qu’on aurait pu se faire des reproches sur certaines choses, mais au final, on voulait la même chose. Redonner le bonheur au petit Robert. Et si Izya est morte dans cette mission, je garderais avec moi son souvenir. Celui d’une femme qui a donné sa vie pour le sourire d’un enfant. Et je retrouverais son corps quand tout cela sera fini. On ne laisse personne derrière, surtout pas les braves.

La détermination décuplée par ce triste constat qui peut ne pas être la vérité ; mais dans ce cas-là, ça serait un bonheur sans conséquence ; je m’élance à l’assaut de l’ile, mes mains tenant fermement le manche de ma hache. Les coups pleuvront pour toi, Izya. Ils feront ton éloge funèbre. Mon avancée est rapide et je fais en sorte de me dissimuler aux maximums derrière les monolithes de pierre disséminés dans la plaine en pente douce menant au village. Un regard. Personne ne regarde dans ma direction. Je m’élance à découverte et je saute contre le mur d’une maison avant de faire silence. Pas un bruit dans ma direction, je pense avoir fait discrète. Longeant le mur, j’arrive au croisement ou je passe un œil. J’aperçois quelques pirates en position au centre du village, armé, mais celles-ci sont baissées. Au loin, d’autres pirates semblent piller. J’aurais tendance à dire qu’ils cherchent le trésor en démolissant ce qui est debout et en creusant le reste. Je m’écarte davantage, agrandissant l’angle. Je reviens subitement en arrière à la vue d’Arkham. Je fais demi-tour, passant d’un mur à l’autre en évitant les regards, afin de m’approcher du forban. Celui-ci frappe à la porte d’une maison, ordonnant à ses hommes de le laisser. Ils se retournent, j’en profite pour passer derrière la maison qui semble attirer l’attention du capitaine. Plaquée contre le mur, je jette un regard à l’intérieur. Une vieille femme vient ouvrir.

-Oh mais t’y sais pas mon p’tiot Aria-
-DISCUTONS A l’INTERIEUR.

Le pirate pousse véritablement la femme à l’intérieur avant de fermer la porte derrière lui. Il est passé au rouge pivoine.

-Oh bah v’oyons min p’tit Ariane, c’comme ça que tu vins faire le bonjour à ta p’tite maman ?
-Chuuut ! Ne m’appelle pas comme ça ! C’est la honte ! Je suis Arkham maintenant !

La mère frappe le nez du pirate qui accuse difficilement le coup.

-Oh qu’tu vas pas chouiner ‘vec ton joli nom. T’es min fils, t’es min Ariane. C’tout. T’es min chair et d’mon sang.
-Oui maman. C’est bien maman. Mais j’ai des choses importantes à faire maman. Tu te souviens du vieux Möh ?
-L’Möh est retourné dins l’terre l’année dernière. T’es pas venue, je te reconnos bien là ! Vilain gosse !
-J’avais des choses à faire, maman. Je suis un homme occupé. On cherche son trésor avec les copains, tu saurais pas où il est planqué ?
-Qu’est ce que tu vaux faire avec euch trésor ? T’y cacherais pas une fille dans tin coin et que tu veux me faire des petits-marmots ? C’ferait plaisir à ta p’tiote mère, ça !
-Mais non ! C’est pas ça ! J’en ai vraiment besoin ! Ou on va y passer des lustres !
-Bah, min petiot, t’sais que tu peux rester pour soupée chez ta p’tiote maman. J’vais t’faire tin chicon gratin que t’aimes d’puis que tu brailles.
-Oh…. Chicon…
-Ferme eut'bouc, tin nez y va queire d'dans!
-Là n’est pas le souci maman. Je t’offrirais un cadeau si tu m’aides.
-J’sais pas où qui cachait sin sous l’autre Möh. Mais … j’vais raison ! Tu m’cache une poule !
-Mais non !
-Mais si ! Elle est là à me lorgnée la couenne au travers du carreau !

Le regard d’Arkham vient me transpercer. Je sens sa colère.

-C’est ti pas un beau morceau que t’as décoté là min p’tit Ariane ? ça fait tout chaud dans min p’tit cœur de p’tiote maman.

Il n’écoute pas. Il s’élance déjà dans ma direction. Pour la discrétion, c’est raté. Et niveau avancement, on va dire que je fais du surplace, si ce n’est que j’ai appris le lourd secret d’Arkham et qu’il compte bien l’enterrer avec moi dans ma tombe.
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Bon allez, à trois je cours jusqu’au rocher suivant…
Un ! Deux ! Tr !
Non !
Non, non et non ! Ils vont me voir, c’est certain ! Comment pourraient-ils ne pas me voir ? Ils sont partout ! C’est fichus pirates ont complètement envahi tous les alentours du village en plus du village et cherche de manière très peu efficace selon moi, le trésor.

Et du coup, ils regardent partout ! Et donc dans ma direction !

Rahlala. Comment suis-je censée faire pour être discrète moi ? Et si je ne le suis pas, comment je vais faire pour les convaincre de me prendre à bord ?! J’ai plu d’idée !

Plus du tout !

Et je suis coincée là. Derrière ce maudit rocher alors que je devrai déjà être en route pour une nouvelle île me rapprochant encore et toujours de Grand Line, de mon objectif, de mes origines.

Parce que je suis une ange, moi, bordel ! Une ange qui veut juste retrouver le royaume de ces ancêtres, c’est tout ! Je me fiche de l’or, je me fiche des pirates et je me fiche encore plus du petit Robert et de son histoire à la noix !
Moi, tout ce que je voulais, c’était un ticket de bateau ! Où de quoi m’en acheté un !

Et à la place de ça, je me retrouve à parcourir la moitié de South Blue en compagnie d’une bodybuldeuse croyante et complètement cinglée ! et tout ça pour quoi ?! Pour me retrouver coincée ici !

Il n’en ait pas question ! Je partirai de cette île coûte que coûte !

Euh… Pat ?

Non mais c’est pas vrai… Ils ne me lâcheront jamais ces deux là ?!

Quoi Josh ?! Qu’est-ce que t’as encore ?!

Et alors que le gros Pat se rapproche de son pote Josh qui est debout à côté de moi, me dévisageant complètement, je souffle un coup, lassée et attends le second pirate avant de leur faire un simple coucou avec le sourire.

Salut les gars, je vous ai manqué ?

Et en guise de réponse, les voilà qui, une air clairement énervé sur leur visage, me soulève par les bras et me traine derrière eux.

Aoutch, non mais ! Attendez ! Hey ! Vous m’écoutez ?! Je vous dis d’attendre ! Vous me faites mal en plus ! Et vous allez abîmer mes bottes !

Y’a vraiment plus de respect… Quoi que je puisse leur dire, ils ne m’écoutent pas et continue leur route, me faisant même pénétrer dans le village. Les regards se tournent sur mon passage, certains pirates s’interrogent, d’autres me reconnaissent, lançant des « Encore elle ?! » auxquels Josh et Pat ne répondent même pas.
Heureusement que je suis là…

Oui, oui, encore moi. Mais j’vous jure que c’est pas voulu !

Pas voulu, non. J’aurai largement préféré marcher moi-même.

Et finalement, après avoir passé au moins la moitié du village, soit une dizaine de petites maisons… Les deux pirates s’arrêtent brusquement devant l’une d’elle, et tandis que Josh lève sa main pour frapper, la porte s’ouvre à la volée et vient s’éclater dans la tronche du pirate, l’assommant net sur le coup.

Pat et moi le regardons tombé sans avoir le temps de nous préoccuper de ce qui est sortie en trombe de la maison. Et, à demi libérée par ce coup du sort, une fois Josh à terre, je regarde Pat avec un air presque malsain.

C’est encore pas ton jour de chance à toi, Gnihihihi…

Et alors que des gouttes de sueurs perlent sur son front, je tire une de mes épées de son fourreau et commence à taillader sec dans la direction de l’homme qui me tient prisonnière. Enfin, qui me tenait. Ce lâche a préféré me lâcher pour faire un saut d’esquive en arrière plutôt que d’encaisser mon attaque.

Pas très rassuré de devoir combattre seul, il sort tout de même son sabre en même temps que moi je sors ma deuxième lame. Mon surnombre de tranchant le déstabilise encore plus et il ne me faut pas plus de deux coups entrechoqués d’épée pour le faire abandonner les armes et fuir à toutes jambes.

Moqueuse, je ricane quelques secondes en le regardant fuir avant de me retourner vers la maison. Là, une vieille dame me regarde avec de gros yeux.

-Se s’rait-y pas min p’tit Ariane se s’rait trouvé deux poules ?

Je la regarde, incrédule. J’ai absolument rien compris, mais elle a l’air de beaucoup y réfléchir…
Des bruits de métal s’entrechoquant se font entendre juste à côté, attirant mon attention et me donnant une super excuse pour ignorer complètement la grand-mère.

M’avançant vers le côté de la maison, je me penche rapidement et observe que qui génère tout ce boucan.

Oh merde.

Là, devant moi, Adrienne est en train de se battre contre Arkham. Me laissant face à un sacré dilemme…
Qui dois-je aider ?


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Quelques jours plus tard, QG de South Blue, dans une salle d'interrogatoire...

- Mademoiselle Izya Sélindé, c'est ça ?
- C'est moi oui. Et vous êtes ?
- Je suis le colonel Hyugen Komamuri, pour vous servir.
- Vraiment ? Je suis ravie de vous l'entendre dire... Si vous saviez ce que j'ai enduré ces derniers jours...
J'aurai bien besoin de pouvoir me reposer sur quelqu'un.

- Oh... Vraiment ? Et bien... Si vous le voulez... Après cet interrogatoire, je pourrais peut être vous inviter à venir boire un verre avec moi ?
- Euh... Je ne sais pas... Peut être ? C'est dans la procédure de la marine ? J'avoue que je n'y connais rien... C'est la première fois que je fais ce genre de chose...
- Si je vous dis que oui, alors vous accepterez ?
- Bah, euh, j'aurai le choix ? Après, si ce n'est qu'une verre... Je suppose que ça n'engage à rien.
- Juste à passer un bon moment en bonne compagnie, bien sûr ! Bien alors, dans ce cas, commençons sans plus tarder qu'on finisse cela au plus vite ! Dans le rapport que j'ai lu, il est noté que vous avez voulu vendre un navire que vous avez dérobé à un pirate, c'est exact ? Vous avez proposez cela à l'officier Belwather qui vous a plutôt proposé de vous accompagner ici même, au QG de South Blue pour que vous puissiez nous dire comment vous avez pu vous procurer ce navire contre quoi il s'engageait au nom de la Marine à vous dédommager grassement en berries pour ces informations. C'est exact ?
- Il m'a aussi promis un trajet direct pour Grand Line !
- Grand Line ?! Mais vous n'y pensez pas ! Cette mer est bien trop dangereuse pour une jeune... ange telle que vous, mademoiselle.
- Parce que vous connaissez beaucoup d'ange vous sur South Blue ? Ou sur n'importe quelle autre Blue ?
- J'en connais maintenant au moins une, grâce à vous et je dois dire qu'elle est ravissante...
- Ouais, une. Une seule. Et c'est pas ça qui va m'aider à savoir quelles sont mes origines. Et, quoi ?Qu'est ce que... ?
- Hm... Soit. Je ne peux rien vous promettre mais on fera au mieux. Bref, je vous écoute, que vous est-il arrivé ces derniers jours ?
- Bon alors, tout à commencer avec ce marchand de glace et ce gamin, Robert. Franchement un nom pourri pour un gosse si vous voulez mon avis...
- Vous avez totalement raison... ~ ♥
- Évidemment que j'ai... raison ? Vous allez bien ? Vous me semblez... bizarre.
- Tout va très, très bien. Continuez je vous prie, Mademoiselle.
- D'accord... Bref, le gamin disait que son père était un pirate et avait caché un trésor quelque part en mer, qu'il avait une carte, mais personne pour aller le chercher. Bref, je sais plus trop comment, je me suis retrouvée embrigadé là dedans avec une autre déb. Dame. Une autre dame. Adrienne je-sais-plus-quoi. A mon sens, vous feriez bien de noter son nom à elle, c'est pas une pirate, mais je suis sûre qu'elle le deviendra un jour. Elle est trop tordue dans sa façon de penser pour rester une sage civile de South Blue.
- Adrienne Jeuséplukoi ? C'est vraiment son nom ? Étonnant.
- Hein ? Non pas du tout, c'est juste que je ne m'en souviens plus. C'était peut être Rando... ou Crado ? Crado ça lui va pas mal... Mais bref. Elle s'appelle Adrienne, ça c'est sur, il doit pas y en avoir des millions, si ?
- ...
- Bref, on s'est retrouvé à suivre toutes les deux une carte qui avait semble-t-il été dessiner par un gamin de quatre ans et qui nous a conduite à Torino. Et c'était une bonne piste puisque là bas on a trouvé les restes de l'équipage du père de Robert qui cherchaient eux aussi le trésor de leur ancien capitaine, dirigé par l'ancien second, Arkham. Bref, on a libéré les civils qu'ils ont pris en otage et on a... "engagé" un des leur pour qu'il devienne notre guide. Et là, on est aller à St Uréa. Sauf que notre guide nous a filé entre les doigts, qu'à cause d'Adrienne -retenez bien, hein, Adrienne- je me suis retrouvée à patauger et me battre pendant des heures dans les égouts de la ville, jusqu'à finalement apprendre que la suite se trouvait à la taverne de Moh ! Lui j'ai retenu.
- La taverne de Moh ? Qu'il y a eu une intervention là bas...
- Oui ! C'était moi ! Les pirates sont arrivés, ont interrompu ma douche... Fin, je vous passe les détails hein mais mon cri les a fait fuir. Je dois avouer que j'ai été très déçu par l'aide de votre institution Monsieur...
- Colonel Hyugen, mais je vous en pris, appeler moi Hyugy...
- Euh... Non, ce serai vraiment bizarre... Bref, j'ai retrouvé Adrienne à la taverne et on est immédiatement parti à la poursuite des pirates...
- Juste... Petite question comme ça... Vous cherchiez le trésor pour le rendre aux autorités compétentes, n'est ce pas ?
- Hein... ? Oui ! Bien sûr ! C'est évident ! De l'argent sale, qu'est ce que j'aurai bien pu en faire ?
- Vous rendre sur Grand Line ?
- Dans ce cas, qu'est ce que je ferai ici ?
- Vous cherchez un autre moyen de vous rendre sur Grand Line parce que vous n'avez pas trouvé le trésor ? En essayant de vendre un navire par exemple...
- Non mais... Figurez vous qu'on l'a trouvé le trésor, mais si vous me laissiez finir, vous le sauriez.
- Bien, sur, pardonnez moi. Je saurai me montré plus attentif à partir de maintenant, que ce soit maintenant ou ce soir lorsque nous boirons ce coup.
- Mouais... Mouais... On a suivit les pirates donc. A bord d'un horrible navire. Un vieux bateau de pêcheur qui appartenait au grand père de Robert. C'était vraiment horrible, j'ai cru que je ne survivrai pas au trajet. Il m'a semblé durer une éternité.
- Et combien de temps a-t-il duré en vrai ?
- Comment voulez vous que je le sache ? J'étais malade comme un chien, c'est Adrienne qui naviguait.
- Vous avez pas une petite idée ? Même très relative ?
- J'en sais rien... Moins de deux jours ? Moins de trois ? Franchement quelle importance quand on sait que le bateau était encore remplis de poisson pêché plusieurs années auparavant. Vous vous rendez compte ?! Plusieurs années ! J'pense que vous n'avez même pas une toute petite idée de l'odeur qui régnait à bord.
- ...
- Pour vous dire, ça puait tellement que dès qu'on était assez proche du rivage, j'ai pas réfléchi, j'ai directement sauté à la mer pour finir le trajet à la nage, je suis une très bonne nageuse voyez vous ?
- Oh, serait-ce une invitation pour que nous allions nager après notre petit verre ?
- N... Non ?
- Ah.
- D'ailleurs, je ne suis plus trop certaine que ce petit verre soit une bonne idée...
- ...
- Je continue ?
- Vous viendrez boire un coup avec moi ce soir ?
- Hm...
- ...
- Je suis arrivée sur l'île où se trouvait les pirates, j'ai tenté de les approcher discrètement, mais je me suis faite prendre, et Adrienne aussi... On s'est retrouvée toutes les deux ligotés au centre du village alors que les pirates continuaient leurs recherches. Pendant des heures... Et des heures... Toutes la nuit même ! Et figurez vous qu'Adrienne ronfle horriblement. Et puis finalement, au petit matin, ils ont fini par trouver le coffre. Le FAMEUX coffre de leur capitaine.
Et y'avait 0 berries dedans. Juste des photos de son jeune fils et de sa femme avec un paquet de lettre pour le petit Robert. Vous auriez vu la tête d'Arkham, il était tellement en colère ! Et je parle même pas de son équipage ! Franchement, ils étaient tous totalement vert de rage. A telle point qu'ils ont arrêtés de nous surveiller avec Adrienne. De la, j'ai ramassé une pierre un peu tranchante, j'ai coupé nos liens et on s'est fait la malle. Bon, évidemment, j'ai dit à Adrienne de récupérer les lettres pour le pauvre petit Robert, après tout c'est pour lui qu'on a fait tout ça... Puis j'ai essayé de la convaincre qu'on devait aller vous raconter tout cela, parce que ces pirates sont dangereux ! Ils ont tués des gens, des civils, pris des otages sur Torino... On ne pouvait pas les laisser continuer à opérer de la sorte. Mais elle était pas d'accord, et elle est beaucoup, beaucoup plus musclée que moi. Alors je lui ai fait croire que j'étais d'accord avec elle et je l'ai laissé aller rendre ses lettres aux petits Robert seule. Et pendant ce temps j'ai parlé au sergent Belwather.
Voilà, vous savez tout. Et je vous l'ai dit, cette Adrienne, c'est de la graine de pirate à mon avis. Il ne lui faudra pas longtemps avant qu'elle retourne sa veste.

- Je vois. Et bien effectivement, vous avez vécu beaucoup de chose jusque là. Et je vous remercie pour toutes ces précieuses informations. Je vais bien évidemment demandé à ce que vous soyez dédommagé pour tout ça et surtout, une fois fais, nous pourrons aller prendre un verre. Il y a un petit hôtel à côté de la base pour les témoins important justement, je vais demandé à vous faire préparer une chambre et je vous propose de nous retrouver au bar de celui ci à 5 heure ? Vous aurez ainsi tout le temps de vous préparer !
- Euh... D'accord... Me.. Merci...


Ma pauvre Adrienne, je dois te dire un grand merci pour ton idée d'aller tout balancer à la marine hein... Et heureusement que tu as tenu à rendre ces lettres à Robert... Sinon je n'aurai pas eu l'occasion de me retrouver seule avec le navire. Cela dit, maintenant que je suis devant ce "Colonel", je commence à douter que c'était réellement une bonne idée... Enfin, tout ce que je veux, c'est récupérer assez d'argent pour avancer dans mon voyage, enfin.
4h50, dans le port du QG de la Marine.

- Pitié, je vous en supplie, je dois absolument monter sur votre navire !
- Enfin Madame, soyez raisonnable, c'est un navire Marine, nous ne sommes pas là pour transporter des civils.
- S'il vous plaît ! c'est vraiment urgent ! Il... Il y a un... Un colonel et... Et il veut absolument que je boive un verre avec lui !
- Le Colonel Hyugen ? Vous lui avez parlé ?
- Oui ! Il était en charge de prendre mon témoignage et... Et regardez la robe qu'il veut que je porte ! C'est outrageant, vous ne trouvez pas ?!
- Pfff... Il recommence quoi...
- Je vous en supplie, il me fait peur !
- Il est un peu insistant, mais il ne vous fera rien. Après tout, c'est un soldat de la Marine madame !
- Vous n'avez pas vu ces yeux ! Et ses... Non s'il vous plait ! Je veux partir d'ici ! Tout de suite !
- Mais vous ne savez même pas où on va.
- Loin d'ici ? Sur une autre île ? C'est tout ce que je veux.
- BON d'accord... Si vous insistez...
- Merci ! Merci mille fois ! Et euh... A tout hasard, vous voudriez pas faire un petit détour vers Grand Line ? Non ?

A leurs regards noirs et déjà lassé de m'avoir acceptée, je dirais que non... Dommage, j'aurai tenté.


Tout travail mérite salaire. 1425067977-izya-sflagopr Tout travail mérite salaire. Zps1 Tout travail mérite salaire. 1lmh
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