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Les déchets sont à exterminer.





La raclure de ce monde.


Sacrilège. Ce monde pourri qui me fait vomir. Ce putain de jus de haricot humain ne cesse de couler, encore et toujours. Les rues, les mers ne sont que les extensions des égouts, des égouts se remplissant de sang. Un jour, ce sang débordera et engloutira toute la vermine qui pollue cette terre. Les politiciens, les riches, les puissants savent donner la mort, ils savent frapper les consciences de terreur. Les pauvres, les faibles qui ne savent se défendre se contentent de subir avec fracas. Les hurlements résonnent dans ma tête, les flots rouges emplissent mon regard de noirceur.

Cette nuit-là, une petite fille avait été enlevée. Le journal mentionnait Luvneel. L’homme n’en était pas à son premier coup et n’avait jamais été retrouvé. Mais ce soir, cela allait changer. Ce déchet de l’humanité, ce chien aboyant au son d’un rire enfantin, il me fallait l’arrêter. Elle devait être enfermée quelque part avec lui, prise d’une terreur glaciale, et il devait bien s’amuser. Bientôt, c’est lui qui serait enfermé avec moi, et c’est moi qui m’amuserais. Au moment où je croiserais son regard, cette pute me suppliera de l’épargner, il rampera tête au sol comme une vulgaire larve implorant mon pardon. Demande à laquelle dans un murmure je répondrai : non. Nous serons seuls, pas besoin d’image, pas besoin de renommée à défendre ou à cacher. Je pourrais simplement lui montrer mon visage, celui de la vraie justice.

Il faisait nuit, mais je n’eus aucune difficulté à arriver à Lunveel. On me laissa passer sans poser de question, sans m’arrêter. Peu de monde à une heure aussi tardive, seuls les rats rampaient dans les caniveaux de cette ville malfamée. Bon. Il ne me restait plus qu’à trouver l’ordure que je cherchais. Si les autorités ne l’avaient pas encore trouvé, c’était soit qu’ils étaient de mauvais enquêteurs, soit que ces raclures étaient trop faibles et trop gentilles pour faire ce qui était nécessaire. Première étape, trouver quelqu’un qui pouvait possiblement me donner des informations. Même dans ce genre de ville, la nuit, il ne devait pas être compliqué de tomber sur les bons mots. Dans le cas contraire, il me suffirait de les provoquer.





    Nul temps à perdre


    Quelques bateaux, très peu. A priori, seulement les gardes maritimes laissaient leur embarcation ici. Personne. Certainement tous dans une taverne à boire une bière et à renifler des petits culs comme des bouseux en chaleur. Tant mieux, moins j’étais vu, mieux cela était. Après tout, rien de tout ceci n’était vraiment officiel, et je ne voulais pas que cela le devienne. Des maisons, des cabanes de pêcheurs abandonnées, le tout n’était pas très lumineux, bien au contraire. Il était facile de se glisser dans la pénombre de la nuit. Après quelques minutes de marche, enfin un lieu où l’on vendait de l’alcool. Souvent le genre d’endroit occupé par la racaille de la ville, ayant une vie minable à s’en saouler la gueule pendant des heures. Probablement quelques putains de criminels, le bon endroit pour avoir des informations.

    Pas de temps à perdre, il me fallait entrer et avoir une petite discussion. L’endroit était plein d’un ramassis de merdes humaines, le genre qu’on ne peut pas encadrer plus de cinq minutes. Jetant un rapide coup d’œil dans la salle, je ne mis guère longtemps à trouver la personne idéale. Quelques tables, des chaises en bois, un lustre au milieu de la pièce, un comptoir. Une banalité. Deux hommes riaient au fond, contre le mur. Ils se vantaient d’une femme qu’ils avaient ramené dans leur lit la nuit passée, ils se vantaient de l’y avoir forcé. M’approchant d’eux, je pris place sur une chaise.

    -Eh, t’es qui, toi ? Qu’est-ce que tu fou, bâtard ? Déga… Aaaargh !

    D’un mouvement rapide, je lui attrapai sa main gauche à l’aide des deux miennes, éclatant le verre qu’il tenait par la même occasion. Les éclats de verres pénétrèrent dans sa chair, laissant très vite place au doux son des gouttes de sang sur la table. Quelques regards se tournèrent vers nous, sans prêter réellement attention à ce qui se passait. La plupart des gens se contentaient de boire sans s’occuper des affaires des autres, et certainement pas de celles de gens comme ces deux sous races de l’humanité. L’un d’eux ressemblait à un grand singe poilu, les bras tombants et le visage inexpressif comme celui d’un animal bête. Le second était blanc, vêtu de rouge sombre, un chapeau brun faisant vaguement penser à la piraterie. Il avait le nez cassé ainsi que quelques dents en moins, visiblement. Et une main en charpie, aussi.

    -Qu’est-ce que tu veux, putain, tu me fais mal, lâche moi mec… ! Dis-moi ce que tu veux mais bon sang, lâche-moi !

    « Des petites filles disparaissent au crépuscule de cet horizon
    A l’aurore de l’astre solaire leur corps sont trouvé sans compassion

    Apprends-moi ou il m’est possible de trouver le coupable démon
    Quelques voluptueuses paroles sauveront ta main avant ma perte de raison. »


    Resserrant petit à petit mes mains, je pouvais entendre les craquements de ces os, je pouvais les sentir à travers le toucher de mes doigts.

    -Arrgh, d’accord, d’accord, je vais t’aider ! Bordel tu me fais mal, arrête ça s’il te plait ! Certaines rumeurs circulent sur un pauv’ mec qui se vente de brûler vivantes des gamines. Si tu vas à Luvneelpraad, tu pourras le trouver, je pense que c’est là qu’il se planque, c’est tout ce que je sais, j’te le jure ! Lâche moi s’il te plait !

    A peine ses paroles ayant touché mes oreilles que mes mains lâchèrent prise. Déposant une pièce sur la table, je me leva dans le but de me diriger vers la porte de sortie, comme si rien ne s’était passé. Et rien ne s’était passé. Seulement maintenant, je savais ou aller, il ne me restait plus qu’à trouver ce chien et à lui faire bouffer mon poing.







      Luvneelpraad


      Je ne mis pas longtemps pour arriver à destination. Tout n'était que ruines et désolation, le raz de marée de 1600 n'avait en effet pas laissé grand-chose. Et puis, les rapaces riches et le gouvernement de ce monde n'avaient pas jugés nécessaire d'utiliser des fonds pour recréer quelque chose de décent. C'est sûr que la pourriture, la ruine et la mort, ça vaut bien plus, logique. Personne en vue, et rien à l'horizon. La pénombre m'empêchait de voir à plusieurs mètres, c'est pourquoi il me fallait être plus vigilent que d'ordinaire. De ce que j'avais pu entendre, et endroit était en parti fréquenter par des charognes, des truands ou des criminels. La planque parfaite pour l'homme que je cherchais, je suppose. Une seule question demeurait... La fillette serait-elle encore vivante au moment où je trouverai le repère de ce chien galeux ? Je l'espérais, vraiment.

      Je marchais doucement dans l'obscurité, me rendant à l'endroit indiqué par l'homme au bar. Trouverais-je quelque chose ? Ce putain de violeur d'enfants serait-il encore ici ? La priorité était de trouver la petite fille et de la mettre en sécurité. Une fois chose faite, je règlerais son compte au cafard répugnant en question. Les rues étaient désertes, pas une seule personne. Sans doute que les trafiquants ou autres criminels présents dans la zone se contentaient de rester bien terrés dans leur planque. Tant mieux pour moi, moins de stress et surtout beaucoup moins de choses à prendre en compte.

      Mes pas me menèrent devant sa porte. J'avais alors deux solutions. Essayer de faire ça discrètement, ou employer la manière forte. Agir sous discrétion voulait aussi dire prendre le risque de se faire voir et de perdre la possibilité de sauver la petite fille, mais c'était le moyen le plus intelligent que j'avais au moment présent. La planque était bâtie sur les ruines d'une maison abandonnée, qui tenait encore debout. L'inondation était passée par là, tout était sale, saccagé, délabré. Des fenêtres simples, des chiffons servant de rideaux. Faisant le tour de la propriété, je pu constater que ma cible n'était pas ici. Ce fils de chien devait être sorti pour trouver une nouvelle proie à sacrifier pour son plaisir de pervers sordide.

      La porte avant était fermée à clé, visiblement. Crochetant la serrure plus que facilement, je pu alors pénétrer à l'intérieur. Une vieille cheminée, une table, quelques meubles, un frigo, des chiottes. Rien de plus, c'était une planque plutôt banale. Après plusieurs minutes de recherches, il me fallait me rendre à l'évidence, l'enfant n'était pas ici. Ce n'était pas le bon endroit. Merde, quel bordel sans nom. Avant de repartir, il me restait un dernier endroit à vérifier. Ouvrant la porte de la cheminée, je fus surpris de son contenu. Un os, une structure de crâne, quelques restes d'un bout de tissu, peut être une robe... Cet enfoiré de pourriture de merde. Il avait tué la gamine, et il l'avait brûlé afin de s'en débarrasser.

      Au même moment, la poignée de la porte tourna, la lueur de la lune pénétra dans la pièce de par l'entrée principale.






        Aucune concession, aucune pitié.


        Un homme entra, couteau à la main, il avait visiblement remarqué qu'un autre s'était introduit chez lui. Moi derrière le mur, j'attendais simplement qu'il me passe devant pour le désarmer. Je pu apercevoir sa main dépasser, puis son buste, son dos. L'attrapant par derrière, je serrai sa nuque dans le but de lui faire perdre connaissance. A son réveil, il était sur sa table, attaché et dans l'impossibilité de se mouvoir.

        Sa réaction n'était pas réellement la plus logique. Il ne cria pas, il se contenta de pousser un rire nerveux. De toute façon, même en poussant des cris, personne ne pouvait l'entendre, et même si c'était le cas, personne ne viendrais pour l'aider, c'était là une certitude. Une fois ses esprits retrouvés, il me fixa droit dans les yeux, affichant un regard terrifié. Il ne riait plus.

        -Bordel, t'es qui toi, putain ? Qu'est-ce que tu fou chez moi ?

        "L'innocence et la pureté tu t'es permis de dérober
        Cette belle jeunesse sans défense tu as mal traité
        De cette faiblesse terrifiée et perdue tu as profité.

        L'appel de ton courroux, en cette soirée à ta porte sonne
        Dans ma tête, le son de ton noble jugement résonne
        N'espère guère à ce que les voix divines te pardonnent"


        -Qu'est-ce que tu racontes, mec ? J'ai rien fait, je te le jure, putain...

        A ces mots, je lui montrai simplement les reste de la robe ainsi que le crâne encore chaud de la petite fille, tout droit sorti de la cheminée. Sa bouche se ferma, son regard changea. Il n'avait rien d'autre à ajouter pour se disculper. Il était fait, et il le savait.

        -J...je... ok, j'avoue, c'est moi. Je l'ai enlevée, je l'ai tuée. Mais ce n'est pas de ma faute ! Je suis malade, j'ai besoin qu'on m'aide. S'il te plait, ne me tue pas, aide moi ! Aide-moi !

        Il se mit à fondre en larmes, espérant mon pardon et mon aide. Vainement. Ce déchet de l'humanité vivait sa dernière nuit sur cette terre. Cette raclure de chiottes ne verrait plus jamais le soleil se lever. Il avait avoué, c'est ce que je cherchais à entendre. Il venait de prononcer ces dernières paroles.

        Je pris le temps de le bayonner, afin de ne pas l'entendre parler, ni crier. Sortant un couteau de boucher trouvé dans son placard, je pu commencer mon affaire...

        Une fois terminé, il ne restait que des morceaux à peine identifiables de son corps, ainsi que son crâne brûlé dans la cheminée. Mon humanité était déjà morte avant de le rencontrer, mais s'il avait pu en rester ne serait-ce qu'une part en moi, elle aurait très probablement totalement disparue cette nuit-là. Ce monde est pourri, l'humanité n'est que déchet et perte de temps. L'homme ne mérite pas d'être sauvé, il ne mérite que la punition par le sang et la mort.

        Une fois terminé, je pu reprendre la mer pour rentrer à la base.