Une fois par an, eut-elle envie de lui dire, penchée au-dessus de lui à le regarder avec un grand sourire. Les mains posées sur les genoux, à lui cacher le soleil trop haut pour l'heure qui lui faisait cuir la peau à petit feu. Sa risette s'étendit un peu plus, en creusant ses joues déjà amaigries, et une lueur malicieuse teinta dans ses pupilles rosées. Groot était là, allongé à même le sol, inconscient et une partie du visage tuméfiée par un bleu énorme qui lui mangeait l'oeil. Durant quelques secondes, elle s'interrogea : était-ce vraiment un hématome ? Alors, cela voulait dire que les Hommes-poissons pouvaient souffrir comme les humains d'ecchymoses causées par la maladresse ? C'était fou.
Mais elle ne s'en étonna qu'une poignée de secondes, avant de se redresser, de s'étendre en cherchant à se grandir un peu plus, faisant craquer ses vertèbres. Il lui sembla que les paupières de Kurn se soulevèrent brièvement. Il reprenait conscience ? Elle devait en profiter :
« 'Faisait longtemps, Groot. »
Mais a peine eut-elle dit ça qu'il ressombra sans lui répondre.
Soit. Elle allait s'occuper du reste.
A sa manière.
Et on ne pouvait pas dire que sa manière de faire était la plus douce et la plus pratique en général. Fantine s'était débrouillée comme elle avait pu, passant bien une heure à tenter de le hisser sur son dos avant de se retrouver écraser par le corps de l'homme-poisson. Finalement, elle avait déniché un chariot, et l'avait fourré à l'intérieur en le recouvrant d'une couverture. Et l'acheminée jusqu'à sa planque squattée n'avait pas été des plus simples. Les roues du chariot refusant de se promener sur les cailloux, se prenant dans les pavés, attirant aussi l'attention des habitants... La jeune fille avait fait au mieux... De même, lorsqu'elle avait traîné Kurn sur le navire, à la force de ses petits bras, tentant de le faire passer par-dessus la rambarde, l'assommant contre le mât sans s'en rendre compte, puis contre le chambranle de la porte. Au bilan, Groot s'était retrouvé avec plus de blessures qu'à son départ, et elle n'avait pas ménagé les anciennes, mais qu'importait...
La cabine dans laquelle ils se trouvaient tous les deux était étroite, et tanguait au rythme des vagues venant s'écraser contre les pierres du port. Fantine regarda par le hublot, faisant une petite moue. Elle retourna sur sa chaise, remontant ses jambes à sa poitrine en poussant un long soupir. Sa tête se posa contre le dossier. Ses yeux se portèrent vers Kurn, qui squattait la couchette. Ses jambes y dépassait, son buste était presque trop large pour s'y contenir, mais Fantine avait fait comme elle avait pu pour l'y installer... Et pour le soigner aussi.
Au final, elle avait surtout perdu patience, et avait terminé par l'enrouler intégralement dans des bandes pour être sûre et certaine de recouvrir toutes les blessures qu'il avait. Au fond, elle faisait partie de ses gens qui pensaient qu'un pansement arrangeait tout. Alors, forcément, si Kurn en était complètement recouvert, il finirait bien par se remettre sur pied. Forcément.
Fantine poussa un long soupir. Se relevant précipitamment, elle était lassée d'attendre après un signe de vie.
Elle sauta dans ses bottes, les attacha à la va-vite, et sortit sur le pont en claquant la porte derrière elle. L'air de l'extérieur s'engouffra dans la cabine quelques secondes, emportant avec lui une odeur de sel et le bruit des mouettes. Mais Kurn n'en profita pas plus.
Elle passa sur le parquet grinçant, manquant de glisser dans le sang que le passage de l'homme-poisson avait laissé, et se hissa jusqu'à la proue du navire (une tête d'aigle assez large pour qu'elle puisse s'y asseoir). Et de là, elle jaugea le monde en attendant que son membre d'équipage récupéré à la sauvette ne revienne à lui.
Mais elle ne s'en étonna qu'une poignée de secondes, avant de se redresser, de s'étendre en cherchant à se grandir un peu plus, faisant craquer ses vertèbres. Il lui sembla que les paupières de Kurn se soulevèrent brièvement. Il reprenait conscience ? Elle devait en profiter :
« 'Faisait longtemps, Groot. »
Mais a peine eut-elle dit ça qu'il ressombra sans lui répondre.
Soit. Elle allait s'occuper du reste.
A sa manière.
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Et on ne pouvait pas dire que sa manière de faire était la plus douce et la plus pratique en général. Fantine s'était débrouillée comme elle avait pu, passant bien une heure à tenter de le hisser sur son dos avant de se retrouver écraser par le corps de l'homme-poisson. Finalement, elle avait déniché un chariot, et l'avait fourré à l'intérieur en le recouvrant d'une couverture. Et l'acheminée jusqu'à sa planque squattée n'avait pas été des plus simples. Les roues du chariot refusant de se promener sur les cailloux, se prenant dans les pavés, attirant aussi l'attention des habitants... La jeune fille avait fait au mieux... De même, lorsqu'elle avait traîné Kurn sur le navire, à la force de ses petits bras, tentant de le faire passer par-dessus la rambarde, l'assommant contre le mât sans s'en rendre compte, puis contre le chambranle de la porte. Au bilan, Groot s'était retrouvé avec plus de blessures qu'à son départ, et elle n'avait pas ménagé les anciennes, mais qu'importait...
La cabine dans laquelle ils se trouvaient tous les deux était étroite, et tanguait au rythme des vagues venant s'écraser contre les pierres du port. Fantine regarda par le hublot, faisant une petite moue. Elle retourna sur sa chaise, remontant ses jambes à sa poitrine en poussant un long soupir. Sa tête se posa contre le dossier. Ses yeux se portèrent vers Kurn, qui squattait la couchette. Ses jambes y dépassait, son buste était presque trop large pour s'y contenir, mais Fantine avait fait comme elle avait pu pour l'y installer... Et pour le soigner aussi.
Au final, elle avait surtout perdu patience, et avait terminé par l'enrouler intégralement dans des bandes pour être sûre et certaine de recouvrir toutes les blessures qu'il avait. Au fond, elle faisait partie de ses gens qui pensaient qu'un pansement arrangeait tout. Alors, forcément, si Kurn en était complètement recouvert, il finirait bien par se remettre sur pied. Forcément.
Fantine poussa un long soupir. Se relevant précipitamment, elle était lassée d'attendre après un signe de vie.
Elle sauta dans ses bottes, les attacha à la va-vite, et sortit sur le pont en claquant la porte derrière elle. L'air de l'extérieur s'engouffra dans la cabine quelques secondes, emportant avec lui une odeur de sel et le bruit des mouettes. Mais Kurn n'en profita pas plus.
Elle passa sur le parquet grinçant, manquant de glisser dans le sang que le passage de l'homme-poisson avait laissé, et se hissa jusqu'à la proue du navire (une tête d'aigle assez large pour qu'elle puisse s'y asseoir). Et de là, elle jaugea le monde en attendant que son membre d'équipage récupéré à la sauvette ne revienne à lui.
Dernière édition par Fantine le Mar 18 Aoû 2015 - 15:01, édité 1 fois