- Précédemment dans l'histoire d'un taré bipolaire:
- Ce topic se passe après celui-ci. Clotho a fait une boulette et tout l'équipage a entendu sa confession censée être privée (il est déprimé, a été fiancé, aime encore son ex-fiancé qui est mort il y a quelques années, mais il aime Franck quand même (son mari actuellement), que son rêve est de protéger tout le monde et qu'il est prêt à mettre sa vie en jeu pour ça. Suite à ça, il part retrouver Franck qui le repousse. N'ayant pas pris ses médicaments contre sa bipolarité, Clotho n'a pas les idées claires et se jette à l'eau, pour mourir, volontairement. Suite à une attaque de pirates, Franck secoue Clotho pour qu'il les sauve. Le couple semble aller bien, en apparence du moins. Pour plus de détail, lire les posts 5 et 6 du topic.
- Thème musical:
Un cœur brisé, ça fait mal. Ca anéanti quelqu'un. C'est un monde qui brise. Un univers qui s'effondre. La fin d'une ère si belle, si tendre, si magnifique. C'est un hiver à Barrow, où le soleil ne pointe pas le bout de son nez pendant plus de trente jours. J'ai eu le cœur brisé une fois. Ca m'a mis K.O.. Je me suis éloigné de la civilisation. J'ai refusé tout contact. Je suis devenu sauvage. La folie m'a gagné. Si vous avez déjà eu le cœur brisé, vous savez ce dont je parle. Ce sentiment qui nous met en petit morceaux, qui détruit chaque parcelle de notre être, chaque once de volonté. Qui nous brise. Si vous vous posez la question quant à savoir si ça vous est arrivé, la réponse est non. Grand bien vous fasse. Au final, avec le recul, je me rends compte que ça m'a fait grandir. J'en suis ressorti plus grand. Mais seulement après des années. Parce que oui, il m'a fallut 2 ans pour m'en remettre à peu près, et un an de plus pour pouvoir passer à autre chose. J'ai pris mon temps. Mais quand on rencontre l'amour de sa vie, le temps n'a aucune importance. Sauf quand il vous est arraché. Brutalement. Sans merci. Sans pitié. Sans effort de la part de la vie.Ca m'a rappelé la réalité. Nous sommes des choses fragiles, futiles pour le monde. Il continuera de tourner sans nous. Il tournait longtemps avant notre venue, il tournera longtemps après. Mais sans lui, nous ne sommes rien. Pourquoi je vous dit tout ça ? Pour que vous puissiez placer le contexte de ce que je vis actuellement.
Récemment, j'ai dit des choses. Je pensais être le seul à entendre, parlant dans mon escargophone pour m'enregistrer afin de ne jamais retomber aussi bas. Mais ayant pris le mauvais gastéropode, celui branché sur le haut parleur, tout le monde a entendu. J'ai parlé de Jack, des mes faiblesses, de mes peurs. Tout le monde sait désormais que j'ai été fiancé, mais qu'il est mort. Mes secrets les plus intimes, dévoilés à l'équipage. Mes rêves, mes désirs, mes volontés, tout ce qui fait que je suis moi et non quelqu'un d'autre. J'ai été humilié. Mais c'est rien comparé à Franck. Il a appris tout ça en même temps que les autres. Je ne lui en avais pas parlé. Pour que vous puissiez comprendre ma relation avec Franck, disons ... qu'il est ma moitié. On se comprend facilement, un regard en dit long sur nous, on est sur la même longueur d'onde. On rigole aux mêmes blagues, on a la même façon de penser, d'agir. Il parvient à me faire rire même dans les pires situations. C'est pas donné à tout le monde, croyez moi. Pourtant il y arrive. Il y a quelque chose chez lui qui fait que je me sens bien lorsque je suis avec lui. Une chose qui ne s'explique pas. Une chose qu'on appelle amour, qui nous rend capable du meilleur comme du pire.
- Thème musical:
Quand j'ai perdu Jack, j'étais anéanti, au fond du gouffre. J'avais perdu ma lumière. Ma raison d’être. Mon âme-sœur. On se complétait comme des siamois. On était si bien ensemble. Trop bien. Tellement qu'on avait décidé de se marier, après qu'il m'ait demandé en mariage. Nos projets étaient clairs, aucun obstacle ne se dressait face à nous. Sauf la mort, qui nous a séparé. J'ai mis du temps à m'en remettre. Je vivais ma vie. Je survivais. Puis j'ai rencontré Franck durant une mission. Il était si rayonnant, si entreprenant qu'il m'a chamboulé. Je l'ai repoussé au départ, pour rester impartial quant à l'entraînement des recrues dont il faisait parti. Il est revenu à la charge. Après que j'ai mangé mon logia, il m'a sauvé, quand je suis tombé dans le ruisseau et que j'ai bien faillit mourir. Il m'a dragué jusqu'à ce que je cède. Il a brisé mes résolutions. Je ne me pensais pas prêt. Il m'a prouvé le contraire. Mais dans un coin de ma cervelle, je pensais encore à Jack, à notre histoire. Comment oublier celui qui fut l'amour de ma vie, ma moitié ? Comment oublier qu'aujourd'hui, il n'est plus qu'un tas d'os pourrissant dans le sol ?
Mais Franck a ranimé une lueur en moi que je pensais éteinte pour toujours. Il a ranimé le feu sacré de la volonté, de la passion, de l'amour. Il m'a montré la beauté de l'espérance. Il m'a rendu meilleur, plus fort. Après mon discours révélant au monde mon appartenance politique à la révolution, il m'a soutenu. Mieux encore, il a ramené du monde. Mieux encore, il m'a demandé en mariage. Sur le coup, toutes mes émotions que je cachais sont revenues à la surface. Tout le travail effectué sur moi s'est évanoui, parti en fumée. Je me suis souvenu de ce que j'ai ressenti la première fois. J'ai comparé les deux situations. Mais Franck me regardait avec ses yeux. Vous savez, ces yeux auxquels on offrirait le bon dieu sans concession. Puis je me suis souvenu à quel point je suis bien dans ses bras. A quel point j'aime quand il passe sa main dans mes cheveux. A quel point j'apprécie quand je m'endors le soir un livre à la main, qu'il tire la couverture jusque sur mes épaules pour que je n'ai pas froid au milieu de la nuit. Je me suis souvenu de ce que ça fait d’être aimé. Alors j'ai fais un truc fou. J'ai dit oui. C'est ainsi que je me suis retrouvé fiancé. Pour la seconde fois. Avant mes vingt cinq ans. Avec un type que je connaissais depuis quelques jours. Mais j'ai suivit mon instinct. Il ne m'a jamais trahit, après tout. Alors on est parti, ensemble. Pourquoi ? Pour vivre les grandes aventures que sont Grand Line et la vie.
- Thème musical:
Tout était très bien. Jusqu'à il y a encore quelques heures. J'ai foiré. Tout comme il faut. Parce que que ce soit en bien ou en mal, je fais les choses à fond. Là, j'ai merdé comme un débutant. Attristé comme rarement, ayant oublié de prendre mes médicaments, j'ai fait une bêtise. Pas la plus grosse de ma vie. Mais surement celle avec le plus de répercutions. J'ai brisé le cœur à l'homme que j'aime. A mon mari. A ma moitié. A mon amant. A mon meilleur ami. A celui qui compte le plus pour moi. A celui qui incarne tout ça pour moi. Rien de ce que je pourrais dire ou faire n'effacera jamais ça. Jamais. Quand j'ai voulu aller m'expliquer, il m'a fuit. Quand je l'ai trouvé, il a avoué ne plus savoir si on avait un futur ensemble. Quand j'ai livré mes confidences, je me suis brisé le cœur. Puis je lui ai brisé le cœur. Il m'a brisé le cœur avec ses mots. Une phrase. Une simple petite phrase. C'est dans ce cas qu'on voit le pouvoir des mots. Je ne peux lui en vouloir. Il a appris tout ça par accident. Sans ça, il n'aurait probablement rien su avant longtemps. Avant que je ne sois prêt. Maintenant, il est au courant. Maintenant, je lui ai brisé le cœur, il a brisé le mien en retour. Vive l'ambiance dans le bateau. Avec un capitaine dépressif pleurant sans cesse, et un second dépressif se tuant à la tâche pour tenter d'apaiser sa souffrance, l'équipage n'est pas au mieux de sa forme.
J'ai essayé de lui parler. Mais que suis-je censé dire ? Je lui ai déjà avoué la vérité. A savoir que oui, je suis encore amoureux de mon ex fiancé mort depuis trois ans. Je sais, j'suis un délice pour les psys. J'aurais pu lui mentir, lui dire que non. Mais à quoi bon ? Ajouter un mensonge de plus à la liste ? Aucun intérêt pour moi. Je n'ai jamais voulu le blesser. Au contraire, je voulais le protéger. Mais voilà que ma tactique se retourne contre moi. La vie est un jeu cruel et dangereux. Je le sais, désormais. Moi qui n'ai toujours voulu que l'aider, le guider, le tenir hors de toute blessure, je l'ai poignardé en plein cœur. Je lui ai arraché son organe avec mes dents. Je l'ai fait souffrir bien plus qu'il n'a souffert dans toute sa vie. Je lui ai pris la seule chose qu'il tenait pour acquis. Il a tout abandonné pour moi. Famille amis, marine, travail, vie. Il ne m'a demandé qu'une chose en retour. De l'aimer. Même ça, je n'ai pas su faire.
Comment pourrait-il me pardonner ? Je lui ai brisé le cœur en direct. Sans même m'en rendre compte. J'ai fait la pire chose qui soit. Parce que si tu coupe un membre, il y a des chances pour qu'on puisse le recoudre il paraît. Mais quand tu brises le cœur de l'homme que tu aimes, comment tu répares ça ? C'est pas possible, on est d'accord. Donc je vais devoir vivre avec jusqu'à la fin de mes jours. Je n'arrive pas à penser à autre chose. C'est le seul truc qui reste dans ma mémoire. C'est gravé. A jamais. Quand j'ai vu sa tête, en sortant sur le pont, quand j'ai compris qu'il avait tout entendu, son visage qui s'est décomposé, ses yeux qui se sont humectés, son sourire qui a disparut … J'ai compris avoir fait une erreur de débutant aux conséquences désastreuses pour moi, pour Franck et pour l'équipage.
- Thème musical:
J'ai saisis lui avoir brisé le cœur avant même de dire un mot. Un regard a suffit. Un regard m'a tout dit. Un regard m'a renvoyé l'impression que je donne de moi. Un lâche, égocentrique, menteur. Un incapable. Un type avec des rêves qui saccage ceux des autres pour que les siens se réalisent. Un enfant pas foutu de lever son cul pour demander de l'aide. Un gamin sans les couilles de dire que non, ça ne pas. Un orgueilleux qui pense que porter un fardeau sur ses épaules, c'est éviter aux autres de souffrir. Un abruti qui pense qu'il peut encaisser la souffrance des autres sans broncher. Un type borné qui n'ose pas demander de l'aide, alors qu'il a un équipage près à lui tendre la main. Un stupide capitaine qui crée lui même des faiblesses au sein de l'équipage. Voilà ce que j'ai vu dans ses yeux. Voilà ce qui m'a brisé le cœur. Je ne supporte pas de voir les gens souffrir. J'ai juré de ne pas le faire souffrir, de l'aimer sans condition. Pourtant, je lui ai brisé le cœur. J'ai anéantis son monde. Notre monde. Comment pourrais-je encore me regarder après ça ? Rien de ce que je pourrais dire ne changera quelque chose. Pourtant, j'ai tellement à dire. Mais si déjà dans mon esprit les mots sonnent creux, quel impact auront-ils sur Franck ?
Comprenez-vous, à présent, pourquoi j'ai sauté du bateau ? Saisissez-vous les nuances du pourquoi j'ai voulu mourir ? Pourquoi j'ai voulu mettre fin à mes jours ? Parce la pensée d'avoir fait souffrir Franck m'est insupportable. C'est la pire chose au monde que je pouvais faire. Et je l'ai fait. En beauté même. J'ai chirurgicalement disséqué son cœur, ses sentiments. J'ai anéanti tous ses espoirs, ses rêves. J'ai blessé ... non. J'ai brisé la personne la plus gentille que je connaisse. La seule qui me faisait rire quand ça n'allait pas. La seule auprès de qui je pouvais m'imaginer vieillir. La seule. Aujourd'hui, tout est brisé. Comme si nous étions des inconnus. Je pensais avoir souffert avec la mort de Jack. J'avais tord. Là, je souffre. Plus que je ne le devrait. Plus que ça ne devrait être autorisé. Il était tout pour moi. Je l'ai perdu. Je l'ai perdu. Je ... l'ai .. perdu. A cette pensée, mes larmes redoublent d'intensité. Je suis seul dans ma cabine. terriblement seul. Mais pas autant que dans mon esprit. Je vis la scène, encore et encore. Je me l'inflige sans cesse, sans raison. Je revois les larmes qui refusent de couler mais qui ne demandent pourtant que ça. Je revois son expression, subtile mélange de tristesse, de peine, de colère, d'incompréhension. Parfaite représentation d'un homme venant d'apprendre que son mari aime encore son ex-fiancé mort trois ans plus tôt. Cette simple phrase résume tout. Me résume moi.
Que puis-je dire ? Oui, je suis comme ça. Avec mes tords et mes défauts. Mais ce n'est pas pour autant que je ne l'aime pas. Rien ne m’empêche de l'aimer. Sur ça, au moins, je n'ai pas menti. Sur ce point, j'ai été franc. J'aime Franck, avec tout ce qu'il me reste de cœur. On s'aime. enfin, on s'aimait. Aujourd'hui, rien n'est moins sûr. Il se peut qu'aujoud'hui soit déjà la fin.
Dernière édition par Clotho le Lun 28 Sep 2015 - 18:49, édité 2 fois