▬ Colonel.
Colonel. Ouais, faut dire que ça claque comme grade. Le dernier grade de l'Élite, la Flèche. Le summum. C'est le bout du bout dans la montée. Y'a pas plus haut et c'est au même titre que les Amiraux. Mais les Amiraux, je leur pisse à la raie. Je vénère toujours ceux qui trinquent le plus et qui peuvent venir s'en vanter. Oko Takama, c'est l'homme que je respecte le plus au monde, même avant Végapunk. Normal, c'est pas mon supérieur pour rien, c'est le mec plus ultra de tous les Colonels d'Élite! Ouais, mon gars, 101ème oblige. Ah, 'faut dire que ce type me fait toujours de l'effet. 'L'est peut-être patibulaire à première vue, mais faut savoir le connaître. 'Fin, moi, je le connais pas personnellement, mais c'est un gars que j’apprécie pour ses actions et pour son côté disons... Inhumain. Entre cyborg, y'a toujours moyen de se comprendre, hé, hé, hé.
▬ Repos, Lieutenant.
Aucune émotion dans cette phrase, même pas parce que c'est le protocole ou quoi. Juste que c'est une machine ce type, c'est ça nature. Je suis là parce que j'aimerais apprendre de lui le Rokushiki, un art martial accessible uniquement pour les plus méritants. On a déjà fait un entraînement dans son bureau la dernière fois pour l'une des techniques, le Tekkaï. En me retrouvant là, face à lui, j'éprouve une étrange sensation de bien être alors que je rentre juste de l'Enfer et que je devrais être encore mal à l'aise. 'Faut dire que mon séjour à Kamabacouille m'a pas aidé. Moralement, j'entends. J'ai encore un Sergent influencé par leur doctrine à la con qu'il sait même plus qu'il est un homme, un vrai! Ça me démonte de savoir ça...
▬ Tu as changé.
Je souris. Cool, il a remarqué. Ça me fait plaisir de voir qu'entre cyborg, il remarque mes améliorations qui sont du tonnerre. Et merci à Lilou B. Jacob pour ça, la meilleure des mécaniciennes! Je suis prêts pour le combat, je suis une machine de guerre qui attend sa nouvelle mission. J'espère qu'il va me filer un meilleur truc que traquer de la -vermine- et atterrir dans un Enfer tout rose et traître.
▬ Tu sembles soucieux, Baal. Tu sais ce qu'on dit sur le terrain, soldat tête ailleurs, soldat mort de douleur.
Merde. Je pensais pas qu'il allait me parler de mes états d'âmes. Mon sourire disparaît, je fronce les sourcils. Hors de question de jouer au psychologue. Je le voyais pas comme ça le Oko, même si ça prouve qu'il s'inquiète pour ses meilleurs éléments. Ça me fait chier tout d'un coup. Pour me défendre, je suis obliger de parler d'un passage de ma vie que je déteste. Rare sont les personnes qui en connaisse le récit.
▬ J'ai connu pire avec la Chute... Vous savez, quand je suis tombé du ciel ici.
Puis merde, j'ai pas à me justifier. Ouais, ça me travaille ce séjour au pays des cauchemars, mais c'est pas ça qui va me rendre mollasson. Oh que non! Je m'endurci chaque jour et je deviens plus fort. Sinon, autant crever.
▬ Je suis prêts à vous affirmer que c'est pas les Okamas qui vont m'empêcher d'être le meilleur. Loin de là. La preuve, je vous ai choppé Jolivert et je vous ai ramené ce qu'il a volé malgré les complications.
Je fais un petit rire moqueur et j'enchaîne sur un truc qui me ravie. J'ai carrément les lèvres jusqu'aux oreilles, l'air presque narquois.
▬ C'est grâce à eux que je maîtrise le Tekkaï!
D'un coup, Oko semble tout de suite intéressé. Je pourrais presque que croire que son ton le trahit tant il semble éprouver de l'intérêt.
▬ Prouve-le.
Ah bah avec plaisir, mec. Je crois qu'on va encore faire des ravages dans le bureau. Pauvre salle, elle aura jamais eu autant de cassure depuis qu'on s'entraîne lui et moi... Sans crier gare, Oko m'assène un puissant coup, sans toute fois y mettre sa pleine puissance. D'instinct, presque comme un automatisme, je me protège en assénant l'attaque grâce au Tekkaï. Je durcis alors mes muscles. L'acier qui recouvre mon nouveau corps plie pas, mais je sens les vibrations.
▬ Tekkaï!!
Une onde entre son poing et mon torse balaye la pièce d'un puissant vent. Les tableaux des plus grands et illustres officiers de la Marine au mur tombent au sol, la pile de papiers inaccomplies s'envole et des fissures sous mes appuis se créées. Ça veut dire que mes appuis sont correctes. Je tiens bon. Comme si rien s'était passé, il m'adresse la parole.
▬ Tu as fait des progrès depuis la dernière fois.
▬ C'est grâce à vous si je suis plus fort. Et avec tous les respects que je vous dois, je veux apprendre les autres techniques qui m'intéresse, histoire de pousser mon corps encore plus loin. Je suis sûr que je peux faire mieux que ça.
Avec le temps, mon corps s'est endurci à force de coups. J'ai l'habitude de me manger des pains et des châtaignes. Sauf que là, ce que je désir, c'est de pouvoir travailler ma manière d'en distribuer. Hé ouais, pourquoi les rôles s'inverseraient pas?
▬ J'aimerais pouvoir faire un Shigan et un Ran Kyaku.
Avec ça en plus, ça me permettrait d'améliorer mon style de combat au corps-à-corps. J'espère qu'il va accepter de m’enseigner ces savoirs. Je veux lui prouver que je suis son meilleur élève. Sans plus attendre, Oko lève son pied et effectue l'attaque juste au dessus de ma tête.
▬ Ran Kyaku!!
Une lame d'air file en un éclair droit contre le mur en face de moi et le plafond, pile dans le coin. C'est dévastatrice. Mes yeux sont figés, c'est comme si son pied était un sabre. La coupure est nette. Je suis pas du genre à utiliser un style plus fin, mais dans le feu de l'action, ça pourra m'être utile. Je me concentre alors à nouveau sur mon maître. Il enchaîne en pointant son doigt en direction d'un autre mur, celui où les cadres ont soufferts.
▬ Shigan!!
Je vois rien tellement c'est rapide. Son extrémité perfore littéralement la pierre, comme une perceuse, mais en plus dévastatrice. Y'a juste un trou qui épouse parfaitement la forme de son index. Je fais les yeux ronds. Là, au moins, je suis sûr d'être performant avec ça. Et y'a peut-être moyen d'améliorer l'affaire avec mon gros calibre, héhéhé.
▬ Pour le premier, ton pied doit épouser l'air. C'est ce qui te permet de projeter de l'air si mince qu'elle peut devenir aussi tranchant que l'acier.
▬ J'ai déjà entendu un truc du genre, mais je sais plus où et par qui.
Je cherche vite-fait dans ma tête, car ça me tracasse.
▬ Ah, ça me revient. Le vide a pas de substance, mais il tranche comme l'acier... Un dicton pour sabreur, ça. Sabreur que je dois capturer, d'ailleurs...
Je sens que ça va être difficile, j'ai jamais eu autant de souplesse au niveau des pieds...
▬ Pour le deuxième, ce n'est qu'une question de vitesse pure et dure. Rien d'autre. Avec la vitesse, vient ensuite la puissance et la précision, mais ce qu'il faut surtout retenir, c'est la vitesse.
Je sens que je vais passer toute l'après-midi juste pour assimiler les bases. Au moins, j'ai la chance de pouvoir être l'élève d'Oko. 'Fin, pour moi, c'est le mérite, mais quand même. C'est pas donné à tout le monde. Je pense que mon supérieur projette de me faire grandir en puissance plus que ses autres officiers, car il voit en moi ma juste valeur. J'ai toujours été fait pour être de l'Élite, alors je suis content que les Haut-Gradés reconnaissent que je peux devenir meilleur.
▬ Rien que ça?!
Je suis plutôt étonné, car en fait, tout semble si facile dans l'idée de base. Pareil avec le Tekkaï, c'est qu'un durcissement des muscles. Alors si pour le Shigan, c'est qu'un enfoncement de doigt... Si c'est si simple que ça, alors pourquoi très peu de gens sont capables de mettre en pratique cet enseignement?
Je regarde mon index en me demandant comment je peux faire. Je lève mon bras gauche en arrière et je le projette en avant contre le mur. Bam, l'ongle vient se briser contre la paroi. Extrémité VS mur, victoire pour le mur. Je retire alors sans hurler mon membre sous l'effet de la douleur, mais aussi sous l'effet de l'étonnement. Pourquoi, moi ça marche pas? Pourtant, je suis sûr d'être allé à la même vitesse que mon supérieur. Alors quoi?
▬ Il faut que tu fasses que ça pendant des jours et des jours. Maintenant, j'ai du travail à faire.
▬ Attendez, vous pouvez me parler du Geppou et du Soru avant? Après je m'exercerais dans la salle d'entraînement avec mes hommes. Et je vous dérange plus.
Le Geppou, j'ai toujours été étonné. J'ai déjà vu quelques personnes l'utiliser et je pige toujours pas comment ils font. Je me souviens quand j'étais gamin et que mon père s'en servait pour aller m'abandonner dans la forêt afin que j'apprenne à me débrouiller seul et survivre. Avec ça, t'es sûr de tracer ta route sans rencontrer des problèmes. Alors ouais, ça m'intéresse de savoir.
Pour le Soru, disons que c'est plus de la jalousie. J'avais combattu trop d'ennemis avec cette capacité et ça m'avait saoulé de pas pouvoir les calmer. À commencer, Ral Zarek que je rêve de pouvoir coffrer. Il me prenait toujours de vitesse.
Oko exprime une mine qui m'aide pas à savoir si ça le fait chier ou s'il veut bien volontiers.
▬ Ça risque d'être un niveau plus dur si tu ne maîtrises pas d'abord le Shigan et le Ran Kyaku. Pour le Soru, tu dois taper dix coups sur le sol en un battement de cil et tu pourras alors te propulser à l'endroit où tu veux aller à grande vitesse.
Encore une histoire de vitesse... Décidément, j'ai pas de bol. Ça jamais été mon truc, mais maintenant, je me dis que ça va vachement m'être utile de combiner ma force brute à la vitesse. Je serais imparable!
▬ Pour le Geppou, tu dois frapper plusieurs fois dans le vide à très grande vitesse de façon à durcir l'air afin d'augmenter sa densité. Une fois cela fait, tu pourras alors marcher sur l'air.
Il me fait aucune démonstration. Il faut dire que je l'ai déjà vu à l'œuvre. Je reste toutefois perplexe, mais bon. 'Faut un début à tout, alors je vais sans broncher partir m'entraîner. De toute façon, c'est en forgeant qu'on devient forgeron.
▬ Je vous remercie, mon Colonel. Je vous le promets, je serai le meilleur!
Maintenant que j'ai la base, je vais pouvoir m'entraîner et devenir plus fort. J'éprouve une joie si intense que j'illumine la pièce. Je sors alors du bureau d'Oko. L'heure de passer à la pratique est arrivée!
Dernière édition par Aran Z. Baal le Sam 28 Mai 2016 - 22:18, édité 5 fois