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Du matos pour West Blue

On navigue dans un silence de mort et dans une purée de pois à couper au canif. J'suis sur l'pont, détendu, j'attends. On s'active autour de moi à maintenir les voiles gonflées malgré le faible vent. La barreur ne quitte pas des yeux le type qui est à la proue du navire. C'mec là sonde le fond pour voir si on approche de la terre ou pas, d'après la carte oui mais vu la brume, impossible de confirmer. J'me fais les ongles en attendant, le blouson ouvert, le holster prêt, si il faut. Je refait l'programme dans ma cervelle, histoire qu'on y passe pas trois jours. Accoster sur Patland, faire du blabla avec la section locale, voir où est la cam, la récupérer, la charger à bord et s'tirer aussi calmement qu'on est arrivé. On m'a confié cette mission, pas envie que ça merde, c'est une ville calme Inu Town mais d'après les actualités, leur prison s'est fait mettre en pièce, j'imagine que la marine est donc sur les dents. On est pas assez nombreux pour un affrontement et puis c'est pas le but, on est que de passage.

20 m
15 m
Silence partout
5 m
Barreur, sur tribord, une lumière nous fait signe, c'est nos gars.
Affaler partout, mettez les parre-battages, préparez les écoutes.
Trois hommes aux caronades, sait-on jamais.

Simple mesure de sécurité, imaginez qu'on se soit planté et qu'on accoste devant des soldats de la marine ou pire, que ce soit un guet apens. Prudence est mère de sûreté. Mais bon ça va, au final, c'est bien nos gars, des gars d'la section Révolutionnaire d'Inu Town. Ils sont contents d'voir du monde, tu m'étonnes, vu le bled... Le responsable est jeune, il semble enjoué d'voir des confrères, j'tempère sa bonne humeur en lui demandant si notre matos est prêt, j'perds pas de temps, les palabres c'est pas mon truc.

Heu, oui c'est prêt, pas de souci, dites moi en plus sur votre mission
J'en sais queud' mon gars, les armes ?
Comment ça vous savez pas ce que vous allez en faire ? Allez, charriez pas, vu la quantité de matos, c'est pour un gros truc, vous avez besoin d'aide ? Toute ma section est à votre dispo si besoin.
Moins de gaz ptit gars, je t'ai dis que j'en sais pas plus, j'suis pas dans le secret des patrons.
Ok ok, en tout cas, passez le message qu'on est là si besoin.
...
On va rester comme deux cons sur ce quai moisi dans la brume à se regarder en chien de faïence ou on va chercher le matos ?
Par ici, on vous expliquera la suite après.
Quelle suite ?

Et voilà, ça commençait déjà à me gonfler, ça faisait pas dix minutes qu'on avait mis pieds à terre que le plan était déjà bon à recycler. Le gamin me dit qu'il n'a qu'une partie des armes sur son caillou et qu'il faut aller récupérer le reste en ville, à Inu Town. Je me pince l'arête du nez, je me retiens de lui décrocher une taloche.

C'est quoi cette embrouille putain ?!
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On ne décidait pas du lieu d'échange pour elle. C'est elle qui dirigeait. C'est elle qui choisissait, qui sélectionnait. C'pas tellement ce qu'avait décidé le client d'ailleurs. Et, comme elle avait perdu quasiment la moitié du carnet d'adresse du grand-père, Margo s'y pliait, à ces demandes express, à ces obligations.

L'avantage, c'est qu'elle connaissait la ville de Chom et la tête de leurs cons. Si l'Monsieur voulait que cela dans c'coin parce qu'il passait dans les parages, elle acceptait sous condition qu'elle choisisse le bar.
Mais, stressé par les événements, elle ne manquait pas de pester tout le long du chemin, passant sa mauvaise humeur sur ceux qui osaient lui faire le moindre commentaire. C'était un véritable calvaire de se trimbaler du gros calibre emballé dans des tonnes de tissus. On lui demandait jamais rien, parce qu'elle bossait pour tous les genres comme on dit. Et elle avait toujours bonne excuse de vendre le parfum de choix de sa grand-mère, d'échanger des recettes. Vous voyez, toutes ces techniques pour camoufler une part de votre travail qui n'était pas forcément légal, ça lui venait essentiellement de son vieux.

Puis merde, on s'intéressait jamais à ce qui gueuler fort. Plus on était voyant, moins on s'intéressait à vous.

Quoi ? Ce qui voulait aussi dire répète. Pas d'salle ? Les yeux écarquillés, les sourcils arqués, la gueule ouverte, elle buvait l'information que venait de lui confier le barman. Apparemment qu'il n'aurait pas eu le choix d'léguer la super salle secrète parce que des imbéciles avaient un peu trop insisté pour l'avoir. Mon-rendez-vous-est-dans-une-heure. Hacha t-elle la mâchoire crispée. Elle ne cherchait pas être menaçante, rien de tout ça. C'était pas son genre. Elle cherchait à régler le problème par la dis-cu-ssion alors qu'en vrai, elle bouillonnait. J'sais pas c'qui me retient d'pas t'rayer d'ma p'tain d'liste d'amis mec. Quand on a des accords, on les tient. J'peux pas faire ça n'importe où, à la vue d'tous ces crétins d'baveurs... La gorge déjà sèche, elle était à deux doigts d'aller voir dans cette dites salle alors qu'elle savait pertinemment que Leo, son barman préféré, disait la vérité. Il tenta vainement de lui expliquer encore, tout en dissimulant des informations cruciales, et toujours parce qu'il n'avait pas eu le choix...

Elle pesta encore, pour la forme, pour essayer de récupérer des informations sur les enfoirés qui lui étaient passé devant et qui allaient lui faire perdre son gagne pain en plus de son temps précieux. Alors elle poussa un coup la porte, appuyant fermement sur la poignée, elle se retrouvait face à un putain de géant qui avait l'air de surveiller à ce que personne n'entre. Des paires d'yeux s'étaient tournés dans sa direction alors qu'elle refermait brusquement la porte dans un désolé presque maladroit. Elle n'avait jamais vu ces mecs là.  Oh merde. Parfois elle s'demandait pourquoi elle n'arrivait pas juguler sa colère. Elle n'savait même pas à qui elle avait affaire. Elle savait juste qu'ils étaient un brin dangereux et qu'ils avaient vu sa tête. Les gens qui se baladaient avec un gorille avaient toujours une merde à s'reprocher.

Mais avant qu'elle ne puisse s'enfuir comme elle le souhaitait, elle fut happée à l'intérieur de la salle, comme tirer par une force inconnue. Puis... Il fallait l'dire, elle était extrêmement légère, même avec l'poids de l'arme qu'elle se trimballait à l'épaule. Si quelques yeux avaient peut être perçu quelque chose dans la salle avant qu'elle ne disparaisse comme par magie, ça n'bougea pas son cul pour venir l'aider. Normal.


Dernière édition par Margo Wimund le Mer 16 Sep 2015 - 18:39, édité 1 fois
    Elle est où cette auberge moisie... Bordel de #@*¤$ !

    On avait passé une bien belle journée de merde à se faire discret pour aller chercher les armes dans Inu Town. Comme si c'était facile de se trimbaler avec ce genre de cargaison dans une petite ville. J'étais tellement en pétard contre le gosse que j'aurai pu le tuer, ça c'est sûr. On s'est reparti la charge de travail avec l'équipe. Moi j'devais aller récupérer quelques armes de précisions auprès d'une nana qui nous avait bien fait comprendre que c'était une grosse chieuse. Par bonheur, elle avait choisi l'auberge du ciel comme lieu pour notre rencard. Le tôlier était le père de l'apprenti révolutionnaire qui nous avait accueilli. L'endroit était donc déjà plus sûr pour une transaction. Je suis parti seul à ce rencard, compte tenu du lieu où il devait se passer et surtout le nombres d'armes, ridicules. Mais bref, la mission c'est la mission. Maintenant, ne reste plus qu'à trouver cet auberge de...

    Ha ! La voilà, c'est pas trop tôt !

    J'entre dans l'établissement qui est bien fréquenté, du monde, pas trop de poivrots ni de cassos, ça picole mais avec bienveillance. J'espère que la vendeuse compte pas faire la transaction au milieu d'la salle, sinon bonjour la discrétion... Je m'approche du bar, j'salue le vioc derrière son comptoir, il m'a l'air bien tendu. Le genre de mec qui sait qu'il va recevoir un contrôle sanitaire dans l'heure. Bref, je m'en carre, j'commande ma boisson et j'ajoute un ptit mot de passe que m'a filé son fiston, histoire de faire savoir de quel bord que j'suis. J'aurai ptet du rab' dans l'verre comme ça, qui sait ?

    Vous venez pourquoi ? Kouky ne m'a pas prévenu d'une votre visite.
    J'viens chercher une commande spéciale, vous avez pas une pièce privée où j'pourrai m'installer en attendant, mon livreur ne devrait plus trop tarder.
    Elle est déjà là...
    Comment ça ?
    Une jeune fille m'a fait la même demande il y cinq minutes...
    Ok, et elle est où maintenant ?

    J'matte furtivement dans la grande pièce mais j'vois rien que j'ai pas déjà vu en entrant, j'ai d'la merde dans les yeux ou quoi...

    Vous devriez partir...
    C'est quoi l'embrouille l'ancien, crache ta pastille.
    Elle voulait la pièce qui se trouve sur votre droite, mais j'ai du la mettre à disposition de quelqu'un à qui on ne refuse rien sous peine d'avoir des ennuis.
    Et ? J'ai pas toute la journée...
    Et elle y est entrée alors que je l'avais prévenu, vous devriez partir...

    Pas de souci... J'écoute les conseils des autres, j'suis pas là pour les embrouilles ni pour cramer la mission pour une poignée d'armes. J'enfile ma fin de verrre et j'descends du tabouret pour me diriger vers la sortie quand j'entends un bruit sourd dans la pièce et un cri tout de suite étouffé. Le patron l'a aussi entendu, pas les autres clients, trop d'alcool ou trop absorbés par leurs discussions. J'fais trois pas vers la sortie, ma conscience m'arrête. Fait chier. J'sors un bout de papelard merdique de ma poche, j'le lève en l'air au milieu de l'auberge.

    Ho putain les gars ! J'ai gagné au loto ! TOURNEE GENERALE !!

    Les clients mettent quelques secondes avant de comprendre ce que je viens d'annoncer puis c'est le bordel, tous se dirigent vers le bar en passant à côté de moi pour me remercier. J'attends qu'une cohue uniforme se crée pour me fondre dans elle et m'approcher de la porte. Je m'occupe même plus des clients, j'ouvre la porte comme si j'allais pisser, j'la referme derrière moi une fois dans la pièce. J'essaye d'analyser, j'devrais pas, j'comprends rien, j'vois juste que mes armes sont à moitié sur une table et à moitié par terre et qu'une fille semble malmenée par trois connards. Un gus en costume a aussitôt prit le large quand je suis rentré, surement des trucs à se reprocher. Reste, en plus des trois têtes de crevards, un autre gars en costume, le cul sur une chaise.

    On vous a jamais dit d'pas taper sur plus les plus faibles ?
    Ne faites rien d'idiot, cette jeune fille essayait de revendre des armes, nous l'avons interpellé, Mortimer arrive.
    Morti qui ?
    Vous n'êtes pas d'ici peut être ?
    Tu commences à me gonfler toi, relâchez là, la vente d'armes n'est pas interdite à ce que je sache.
    Certes, mais la tentative de meurtre sur un Maire oui, laissez nous faire Mr le visiteur, la Marine arrive de toute façon.

    Siasson Renond
    Maire de Chom



    La fille tente de parler mais un des gus la bâillonne de sa main. Moi je sens la situation déraper à vitesse grand V. Pourquoi j'suis rentré dans cette pièce de merde ? Quand on est con... J'ai encore le choix, j'peux éviter la casse, rentrer dans le jeu du Maire et me tirer vite fait. Mais j'sais pas pourquoi, c'est une solution de fiotte et ça m'convient pas. Il a vraiment une tête de sous merde qui magouille. J'le sens pas ce type. Le blème c'est que c'est le maire et que c'est pas impossible qu'il est vraiment prévenu la Marine. A moins que ce soit une entourloupe pour me faire dégager. J'ai un mauvais pressentiment, j'sens que si j'la laisse là, il va la buter. Il l’œil pervers, elle a due voir un truc qui fallait pas, un visage. Genre le visage de l'autre con qui s'est barré dès que j'suis entré. Fait chier, paye ton dilemme de merde, la mission ou la fille. Le maire semble s'impatienter et ses deux couilles molles de malabars aussi.

    Vous êtes peut être le maire, mais personnellement, j'en ai rien à carrer.

    BASTON !
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    C'était la fin. C'était du moins c'que lui disait ses voix intérieures. Elle se savait sacrément dans la merde jusqu'au cou pour une raison qu'elle ignorait. À qui elle avait affaire ? Alors qu'on venait de la tirer à l'intérieur comme un vulgaire sac à merde, elle eut tout le le loisir d'observer les têtes de con qui avaient joyeusement pris sa réservation. Enfin, elle s'en foutait un peu maintenant de sa réservation hein...

    Ouaiiis. Il l'avait dit le pigeon de l'accueil, qu'il n'avait pas eu le choix de les laisser prendre sa réservation. Mais elle ne s'attendait pas à voir la tronche du maire, elle eut tout le temps de voir sa face de rat et celle de ses gorilles. Non, non, non. Elle s'était déjà retrouvée dans c'genre d'embrouilles, les clients ils étaient pas toujours sympas. Elle prévoyait. C'pas pour rien qu'elle était toujours bien en avance. Mais . Margo n'avait pas eu le temps de réfléchir à un plan de secours, de fuite pour être plus précis. Il y avait comme qui dirait un énorme problème.

    Putain, et ils osaient toucher à son matos, en plus de la dépouiller de toutes ses armes, allant même jusqu'à balancer ses poudres à l'autre bout de la pièce, brisant quelques verres. Le bruit des armes qu'ils étalaient sur la table sans vergogne l'obligeait à grimacer. L'idée de s'en aller était à proscrire, évidemment, vu qu'on la maintenait fermement. Mais on ne lui laissait même pas en placer une. Encore moins quand l'un de ces gars passa la porte et changea presque sa place avec un mec qui avait l'air bien décidé à faire elle ne savait quoi. Elle choisit ce moment pour essayer de s'extirper des bras insupportables des furieux, rien qu'en entendant le mot marine. Vite, se barrer. Elle en avait encore plus envie d'foutre le camp lorsque le gars déclara la guerre. C'est qu'il essayait de lui sauver la peau, et ça, même si elle aurait pu l'en remercier, c'était franchement pas l'moment pour ce genre de politesse foireuse.

    Elle choisit son moment lorsqu'il gueula pour taper dans la jambe de l'un des engins qui la maintenait, un bon coup de pied en arrière, sagement placé, avant de prendre le plis et de se jeter au sol. La marine qui allait mettre le nez dans ses affaires, c'était pas bon ça. Même si elle en avait qui faisait parti de ses clients, elle pourrait pas expliquer à qui irait ses armes. Elle en savait généralement pas grand chose. Elle d'vinait, sur le tas. Et puis merde, c'crâne d'oeuf il sortait d'où ? Pourquoi il s'était déplacé ? Qu'est-ce qu'il y gagnait ? Rien  à part des emmerdes. Mais ça devait pas lui changer grand chose, vu qu'il avait l'air de les aimer en général, les emmerdes.

    Dans une roulade presque mesurée, elle tenta de s'approcher de la table pour saisir son arme. La sienne. Perdu dans cette masse d'armes destinée à son client. Enfin, c'était un peu mort. Mais c'est à c'moment là qu'elle se sentit tirer en arrière, bien plus violemment que l'moment où on l'avait embarqué dans cette pièce. Et là on s'attaquait à ses cheveux. Dans un cri étouffé, elle avait amené ses mains à ses cheveux, dans un geste de désespoir pour empêcher le gars de lui arracher la tête en faites. C't'enfoiré de ses deux qu'elle n'arrivait même pas à éclater. Même lorsqu'elle essaya de lui foutre son pied dans les couilles, elle rencontra une putain de résistance. Raté pour le coup d'la fuite et d'la récupération d'arme pendant que la boule à zéro et barbichette était déjà en train de danser dans ce théâtre qui puait la masculinité.

    LÂCHE MOI S'PÈCE DE SAC À MERD... ARGH Ça faisait un mal d'chien les cheveux, elle allait peut être faire comme l'autre là, c'lui qui ressemblait à un pêcheur, la boule à zéro. Mais merde, il faisait comment son grand père pour gérer ce genre de situation ? Il avait même pas eu le temps de lui apprendre. Elle marchait à l'aveugle. P't'être même qu'elle s'rait morte prochainement. À cause d'une poussée d'colère, ouais !
      J'ai toujours été vif d'esprit, surtout quand j'dois coller mes phalanges sur des caboches. Cinq individus dans la pièce, trois menaces, une victime. Premier angle d'attaque, choper le plus débile. Oui, le maire, histoire qu'il essaye pas de se tirer comme un malpropre. D'ailleurs, c'est ce qu'il essayait de faire. J'balance tout mon poids pour pousser contre le mur le premier gus qui m'entrave la route, j'esquive un direct du droit du second et j'met ma paluche d'homme en colère sur l'épaule du maire. J'ai pas le temps d'y exercer une pression que j'ai une désagréable sensation sur la nuque. Un déclic confirme mes soupçons, j'ai un flingue pointé sur moi, fait chier. J'lève les bras. J'entends la fille qui couine, je l'ai plus dans mon champ de vision, l'autre mongole doit pas la lâcher. Le maire se retourne, il me regarde avec du mépris, dommage que j'ai pas pu lui démantibuler l'épaule, j'ai loupé une belle occasion de crisper ce joli minois de pétochard.

      Nous sommes dans une auberge, ce serait fâcheux qu'une telle chose arrive non ? Je ne sais pas qui vous êtes mais je peux vous dire que vous vous êtes mis dans de beaux draps.
      C'est ça, pavane autant que tu peux. T'es gaulé comme un édredon miteux, quand je te mettrai le grappin dessus, tu perdras tes plumes.
      L'espoir fait vivre...

      Il sort par la porte arrière, la même où est sorti le gus à mon arrivée. Fait chier, je l'entends alerter la population qu'un crime est en train de se produire. Ca beugle dehors maintenant pour appeler la marine. Fait chier... J'vais pour ouvrir ma gueule et dire une connerie quand j'me prends un coup de poing dans le bide par la troisième salopes que j'ai encastré dans le mur. J'ai mal mais ça va, faut pas déconner, j'ai pris plus grosse taloche que ça. J'en profite pour me plier en deux. Le mec qui vient de me cogner en profite pour agripper mes cheveux, il va m'coller un coup d'genou ce batracien.

      Pas d'bol mon pote !

      En m'pliant j'ai réussi à choper mon flingue, j'pointe le sol et j'claque un bamboo Javelin entre lui et moi. La tige de Bamboo est plus rapide que cet empaffé qui encastre son genou dans le bois sec et épais du bamboo. J'en profite pour mettre un coup de tête dans le vide sur ma gauche, tirant toujours et encore le même mec contre le tronc de bamboo qui a poussé entre ses mains. Résultat des courses, j'ai deux touffes de cheveux en moins mais lui, il vient de se défoncer la tête et le genou. Son pote de derrière, trop surpris par la situation m'offre une ouverture. Je lui saisi le coude et le lui pète, le faisant lâcher son arme. Le troisième gros balourd, voyant la situation tourner au vinaigre lâche la garce et s'enfuit comme un homme devant une boutique en solde. J'me passe la main sur la tête pour voir l'ampleur des dégâts sur les cheveux, c'moche. La fille a pas l'air trop en bonne état, j'l'aide à se redresser mais voyant quelle a du mal, j'la fourgue sur mes épaules et j'm'arrache vite fait par la porte arrière. J'ai pas fait 10 mètres que je regrette et pour deux raisons. Primo, j'ai pas pris les armes pour lesquels j'suis venu dans ce rade de merde. Deuxio, car y a des marines qui me foncent dessus. Si je jette la fille au devant d'eux et que j'bifurque j'peux encore m'en sortir !



      Dernière édition par Mr Paquebot le Lun 5 Oct 2015 - 21:11, édité 1 fois
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      Elle devait tirer avantage de sa taille malgré la force écrasante des mécréants. Ah ouais, et comment elle s'sortait de cette merde-là entortillé dans les bras puants de l'ours qui lui avait arraché la moitié des cheveux ? Ça elle s'en foutait à la limite, elle n'était pas là pour faire un défilé : elle ne savait même pas comment arranger ses cheveux. Par contre, ça faisait un mal de chien et elle avait la putain d'envie d'enfoncer ses crocs dans la main moite et puante du lourd. Ça aussi c'était impossible. Elle n'était pas montée pour carrer ce genre de situation, même avec l'aide du prince charmant ouais. Pour quelle raison elle pouvait pas se défendre ? Elle n'avait pas ses flingues. On l'avait dépouillé de toutes ses poudres. Tout était là, sur la table.

      M... Mec... 'ttend... C'tout ce qu'elle réussit à siffler entre deux marches digne du dernier bourré de service. Putain, même ses jambes étaient en train de la lâcher. Mettre ça sur la peur ? Non, elle n'avait pas peur, pas du tout, plus maintenant en réalité. Elle se sentit tout à coup soulever et balancer comme un vulgaire baluchon par dessus une solide épaule.

      Elle manquait de temps pour agir et même réfléchir avant d'agir d'ailleurs. La marine fonçait sur eux, le mec était dans l'hésitation.

      Marche arrière paladin... Plan de secours et... On reste ensemble. Elle mâcha plus ses mots qu'elle ne l'avait voulu. Sa voix assurée ne le paraissait plus tellement. Pas le temps de réfléchir, d'expliquer quoi que ce soit, elle gigotait comme un asticot pour descendre de l'épaule et tenter de courir jusqu'à la table. Barricader les ouvertures étaient temporaires. Elle tentait d'attraper l'arme désirée. Si t'peux pas sortir par là... Faut la créer la sortie...

      Pas le temps de discuter elle pose l'arme sur son épaule, heureusement elle est déjà chargée. C'était l'une des armes qu'elle avait préparé pour l'acheteur mystère.
      Y en avait un qui allait la buter pour l'avoir construite cette troisième porte de sortie.
      C'est ta seule ouverture, j'm'arrangerai pour les ralentir... J'suis qu'une putain d'civil moi... Dégage, maintenant.
      Merci ? C'était optionnel chez elle. Elle avait pas tellement capté que le mec était l'acheteur justement, elle ne lisait pas encore dans le cerveau des gens. Ce dont elle était certaine, c'est que lui était plus dans la merde qu'elle. Et le maire ? Il en voudrait peut être à sa vie à elle. C'était totalement insensé comme histoire, c'était sur son île, sa ville, ses terres. Elle allait peut être devoir repêcher le poisson, chercher le mec qui l'avait tiré de ce nid d'emmerdes. Mais fallait surtout aller débusquer le maire, sinon elle était morte.

      Sur ces brèves pensées, elle avait tiré sur le mur de droite. Les six balles s'encastrèrent dans le mur, s'enfonçant dans le béton sans faire plus de dégâts. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'une explosion assourdissante vienne percer le mur.
        BAAM BAAM BAAM
        RENDEZ-VOUS sans faire d'histoire !
        Défoncez-moi cette porte les gars !
        Y a un truc qui bloque Sergent.
        Faites le tour messieurs, c'est la porte arrière de l'auberge du Ciel. Faites attention, le balèze est armé et dangereux.
        La situation est sous contrôle M'sieur le Maire, pas d'inquiétude. On a l'habitude de gérer les idiots dans son genre. Nous sommes des pro...
        DES FIOTTES !

        Se calmer, ne pas s'emballer, emballer juste les armes dans ce qui passe sous la main, genre n'importe quoi, n'importe quoi comme cette nappe. Ensuite, souffler, soupirer, réfléchir. Ne pas sortir et casser la tête des Marines, on est en mission discretos pour le moment. Mes idées s'entrechoquent dans la tête, faut réfléchir et vite car le patron du bar a déjà passé la tête par la porte pour voir le merdier quand l'autre patate a ouvert le mur.

        Les ralentir de quoi ? Le Maire va te mettre le grappin dessus et te balancer à la flotte les pieds liés à un parpaing. T'es blonde ou quoi, tu vois pas que c'est un ripou. C'était moi ton acheteur, voilà tes billets. Maintenant j'me tire, merci quand même pour le matos et la sortie. Si tu restes ici j'donne pas cher de ta peau. Tchou !

        D'un côté la porte se fait défoncer progressivement par les soldats dans la rue, fort heureusement, quelques bambous tirés au pied la consolide. Par contre, d'autres déboulent dans le bar, tentant de fendre la foule qui s'est amassé pour voir aussi le merdier. Avec mon sac sur le dos, délesté des biftons qu'on devait à la jeune fille, je m'engouffre dans son ouverture sans m'attarder pour savoir si elle me suit ou pas. Manque de bol, le trou ne mène pas sur la route mais dans une maison mitoyenne.

        VOYOU !
        Désolé M'dame, on voulait pas vous importuner.
        ORDURE ! Je regardais Plus Belle la Marine, soyez maudit !
        Encore désolé M'dame, on n'fait que passer, j'repasserai reconstruire votre mur, juré !
        SORTEZ DE CHEZ MOI !
        Lâchez ce tromblon grand-mère, vous allez vous péter la clavicule.
        MÉCRÉANT !

        Elle a tiré, tain mais complètement dingue la mémé, faut l'interner. J'voulais sortir par sa porte d'entrée, j'ai du me réfugier dans sa chambre, me voilà par terre dans une pièce sentant la naphtaline. Je l'entends arriver en hurlant, quelle furie putain. J'tente pas de négocier, ça sert à queudalle. J'bondis dans la rue en défonçant sa fenêtre. J'me tire rapidos, j'sais plus trop où j'dois aller mais faut que je trouve un moyen de regagner mon navire sans me faire gauler.

        Cette île me gonfle bordel !
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        Elle ne s'était pas fait prier pour décamper finalement. Celui qui se disait être son client avait raison, c'était une idée de chiotte que de croire que la marine n'allait pas l'embarquer comme une malpropre sous les ordres de ce gros poisson puant. Encore présent pour diriger les opérations, avoir entendu la voix du maire derrière la porte l'avait conforté dans cette idée de fuite. Mais d'autres mots avaient attiré son attention. Blonde. L'insulte. Comment ça blonde ? Entre deux soubresauts de surprise alors que la porte menaçait de craquer sous le choc des épaules des marines, elle manqua d'hurler dans le vide pour faire passer un autre message. Elle l'emmerdait, et en profondeur.
        Gueuler maintenant ? Plutôt fuir maintenant. Fallait qu'elle révise son sens des priorités.

        Mais contrairement à l'homme qui lui avait filé le bifton, elle habitait ici et serait exposée dans tous les cas à cette menace. Donc... Il allait se tailler avec le matos et la laisser en plan ? Ils allaient forcément retrouver sa trace à elle. Lui allait r'partir, normal.

        Elle venait de déboucher dans la pièce principale d'une maison... Sans réellement savoir que l'autre était passé à l'étage supérieur en emportant une dame enragée avec elle.

        L'émeraude ouvrit la porte à la volée et quitta la pièce. Au même moment, le cri des gardes et d'une porte brisée l'obligea à accélérer le pas dans la ruelle alors qu'une gerbe de verres lui tombaient sur le haut du crâne. Elle s'était protégée bien sur, et avait même pris le même chemin de l'homme qui était passé par la fenêtre.

        Ses mains sur l'arme commençaient à devenir vraiment moite. Du sang avait coulé sur sa joue, blessures sûrement provoqués par les éclats de verre. Merci à qui ?

        Pas le temps de causer et de l'engueuler. Elle, elle connaissait l'endroit. Lui ? Elle en doutait. Ou peut être en savait-il long justement. Peu importe, elle s'en foutait.

        T'avais qu'à l'buter d'abord... Ça aurait réglé pas mal d'soucis. Se permit-elle de lâcher en perdant le temps de grogner.

        C'était beau de reprocher ce genre de chose. Elle aurait bien aimé s'éterniser un peu, même s'il avait été cool d'l'avoir tirer de ce nid d'emmerdes. Son sauveur, quel pied.

        Des paires d'yeux étaient en train de les reluquer, en quelques secondes un vieillard gueula à la marine. Elle avait déjà presque disparu dans la ruelle voisine en lâchant :

        J'connais un ch'min blanc-bec, t'p'rend l'risque d'me suivre ou pas.

        Il voulait rejoindre le port ? Elle était pas sensée le savoir. Elle venait de s'arrêter dans une des ruelles, le souffle court elle s'écroulait sur le sol lâchant son arme pour tirer sur quelque chose.

        Ramène tes biceps ici.

        Aucune patience, surtout avec toutes les emmerdes d'Inu Town au cul. Comment allait-elle faire pour gérer cette crise ? La plaque en métal émit un crissement strident, mais à peine audible dans ce brouhaha sonore. Elle passa en premier, sans demander l'avis à l'autre parce que les dames d'abord, mais aussi parce que c'était elle qui la connait cette sortie. L'problème, c'est qu'elle savait qu'il y avait certainement autre chose que des rats dans les sous-sol, des choses un peu moins sympathique. Mais toujours moins inquiétant que l'idée de se retrouver face à une armée.
          Héhé, t'as une bonne bouille, tu veux encore du pain ? Désolé, j'en ai plus.
          ...
          Tu peux descendre de ton perchoir gamine, c'est un rat, ça va pas t'manger, sauf si t'es morte.
          ...
          Ce qui devrait pas tarder à arriver d'ailleurs... Si tu m'trouves pas un meilleur plan que de jouer à cache cache dans les égouts de cette ville. Je t'ai sauvé les miches. J'attends un peu en retour. Tu serais nous diriger dans ce dédale ?
          ...
          Evidemment que non, je demande beaucoup... Bon, on va attendre un peu qu'ils se calment en haut, d'ici quelques heures il fera nuit.

          J'suis poli, presque calme mais en vrai, j'ai envie de la démembrer, quelle idée de merde. Pourquoi je l'ai suivi ? J'pensais que y avait un plan d'sortie, le genre de chemin qu'usent les contrebandiers, sur le coup c'était trop beau. On a pas fait dix mètres quelle pleurait déjà en voyant les rats, putain ça me gonfle. Les autres doivent avoir fini, j'ai envie d'casser un truc mais ce fera trop d'bruit, sauf si j'lui tord le coup à la demoiselle.

          Tu sais, je suis venu ici pour récupérer beaucoup d'armes. Sauf que le gars avec qui je commerce est un gros branque, un vrai de vrai. J'ai du aller faire plusieurs acheteurs comme toi. Et j'suis pas seul dans ce cas là, bref, c'est une longue histoire et tu dois t'en carrer comme la peste mais sache que toute cette agitation ça me les brise. J'aurai du te laisser dans ta merde, après tout, c'toi qui est entré dans la pièce alors que le Barman t'a averti. Donc là j'ai les boules, à mort même car je me suis foutu dans la merde pour même pas une trentaine de flingues. Qualité ou pas je m'en branle, tout ce bazar pour 30 pétards, j'ai la rage.
          ...
          Bref. Maintenant, tu vas réfléchir cinq minutes et nous sortir de là. J'dois me rendre sur Patland et si tu es pas idiote, tu poseras pas d'questions sinon tu sais que ça va mal se passer. Mais j'suis pas un enfoiré, j'vais t'aider avec le Maire. Il m'a l'air d'être une grosse fiotte bien aigrie qui va te pourrir la vie comme il faut. J'sais pas si il t'a identifié mais en tout cas, si il te retrouve sur l'île, t'es cuite. Les gars que j'ai démastiqué, c'était des sacré pédales, ils t'auraient tué tu le sais ça ? Et l'encapuchonné du début, tu sais m'en dire plus sur lui ? Tu serais m'refaire son portrait sur un paplar ? On attend un peu et tu m'guides jusqu'à la maison du maire, on va aller lui causer.

          J'vais lui faire une proposition qu'il ne pourra pas refuser.


          • https://www.onepiece-requiem.net/t19552-mr-paquebot
          • https://www.onepiece-requiem.net/t10856-hms-paquebot

          T'prononces encore une fois le mot idiote, conne, ou du même registre, j'm'arrange pour te laisser trouver la sortie toute seule et pour t'exploser ça au passage. Sauveur ou pas.

          Puis l'connard d'maire j'sais par où aller pour aller le pécher... J'sais très bien qu'j'peux même plus m'ballader en ville maintenant qu'il m'court au fion, mais j'connais quelques baltringues et furieux qui pourraient peut être... m'arranger un coup contre quelques billets.


          C'était pas avec qu'elle qu'on d'mandait plus. Elle soupira bruyamment avant de continuer à avancer et que l'autre le suive jusqu'à une échelle. Ça faisait bien quelques minutes voir une heure qu'ils tournaient.

          Puis merde, t'entends ? Ils sont encore en train d'nous chercher. Ah bah ouais, maintenant qu'tu leur as bien marav' la tronche, ils vont tout faire pour te piocher aussi ! Mais c'que j'peux faire pour ton joli p'tit coeur, c'est de t'offrir une couverture, une diversion même, pour qu'tu puisses t'barrer et pataugé dans la flotte.

          Enfin, elle s'en occuperait peut être plus tard de ça. Fallait d'abord s'arranger pour descendre le maire. Bien, plutôt pour qu'il descende le maire. Il avait plutôt l'air de bien s'y connaître dans ce domaine. Ça l'intriguait clairement. Alors qu'elle soulevait une enième plaque d'égouts pour voir où ils en étaient, elle clama :

          C'coin là est plus calme, et on est peut être pas loin d'chez le maire. Ouais, peut être. Elle venait de pousser la grille pour s'extirper du trou.

          J'suis suuuuuper curieuse. C'quoi cette proposition ? Parce que j'ai pas envie qu'on discute avec.