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Grand Line, la route de tous les périls. Ici, la violence des vagues équivaut à la puissance des mâchoires d'une bête sauvage. Comme des canines acérées, elles transpercent et déchiquettent les coques des navires qui essaient de lui résister. Souvent, lors des grands torrents, elle ouvre sa gueule jusqu'à ce que le ciel n'existe plus, pour la refermer d'un coup, et engloutir des milliers d'âmes qui ont choisi de prendre son chemin... Pourquoi ?
Pour ça :
Grand Line, la route de tous les périls. Ici, la douceur et le calme de la mer est semblable aux caresses d'une femme aimée. Elle est accompagnée de la brise marine, le plus tendre de tous les parfums, qui ne cesse de chatouiller le nez de ceux qui ont choisi ce chemin, de ceux qui ont choisi la liberté. Le ciel s'étend jusqu'à l'infini, et ils rassasient les yeux, l'océan aussi. Le vent, la danse des voiles, bercent les marchands du bateau de devant et Nounours, même Yarost, qui s'évanouissent face au charme de la Grande Bleue. Siphonné serait l'homme qui tenterait de s'en séparer !
Siphonnés aussi seraient ceux qui tenteraient de m'en séparer.
Grand Line, la route de tous les périls. Celle qui mène au One Piece, paraît-il. Elle est infestée de parasites violents, pilleurs, sans cerveaux et faibles qui attaquent le moindre galion à l'horizon. Ce sont des moustiques. Seulement, quand le sang est mauvais à vomir, les moustiques meurent dès qu'ils piquent. C'est comme boire un poison mortel. Le mien est plein de nectars psychédéliques, ceux-là me font agir un peu bizarrement, et, bien souvent, faire des trucs pas bien utiles comme détruire un bateau.
Qu'est-ce t'as foutu encore ! par-ci, T'étais pas obligé de les couler ! par là. Blah blah blah, Nounours a tendance à être un peu trop moralisateur, quand il s'agit de moi lattant des mecs qui cassent les roubis.
Bref.
Ça y est, d'après le volant, c'est officiel. Elle est devenue une criminelle. Elle est passée dans mon camp. Je ne comprends pas, elle me racontait toutes ces choses qu'elle faisait pour les bleus, Jaya, Alabasta, Drum. Elle me racontait les Dogs, et puis les Rhinos. Elle m'en a raconté des choses, sur les mouettes... Et maintenant, elle est passée dans le camp de ceux qu'elle combat depuis le début. Et pour tout ça, toutes ces histoires, je suis persuadé qu'il s'est passé quelque chose qui l'a conduit à faire ça. Il faut absolument que...
On arrive quand, bordel !?
Du calme. Les hommes de Florin te sont reconnaissant de leur...avoir évité des soucis mais ils vont à un rythme de marchands.
C'est long. Qu'ils nous filent au moins à graille ! J'en ai marre de bouffer du poissons crus. Je suis pas un putain de pingouin !
Jean Florin nous a filé un super tuyau, pour Hungeria. Après le réarmement des Satanistes, l'esclavage est devenu un peu plus compliqué pour les Longs Bras. Tout comme leur situation, et leur économie. Mais d'après Florin, ils ont l'air de penser que c'est une race supérieure ou je ne sais quoi, ils doivent pas se rendre qu'avoir la main qui touche le sol, c'est pas ça qui attire les belles gonzesses en premier lieu. Quoi que ça permet de faire des trucs dingues aux radasses. J'suppose... J'suppose. N'empèche que ces majestés mon majeur touche le sol pendant que j'promène le chien, se prennent pour des grands seigneurs et dans leur monde, les mono-coudes sont à ignorer ou à faire astiquer le sol. Du coup, Florin joue sur ça et n'a aucun scrupule à envoyer des anciens Alveliens faire la corvée pour les mecs de Nakamura. Y a pas à dire, ce mec est vraiment un fils de radasse.
Ça me dérange pas plus que ça de savoir que je suis un navire d'esclavagiste quand je sais que dans les cales se trouvent des mecs qui valent pas un berry qu'on va vendre à des types qui en valent pas un non plus, ça m'aurait plus dérangé si ç'aurait été ces connards de Bulleux. Mais elle se trouve là-bas. Alors...
Bon, j'en ai ma claque d'aller à une vitesse de promenade...
Hm ?
Ces arcasiens vont se presser d'hisser les voiles ! Ils sont pas vent debout ! Tu sens le vent, Nounours ?
Je souris plein.
Hm... Oh. Dans ce cas...
Je saute à bord du navire marchand.
Vous allez m'écouter les semi-cervellés, on va prendre le vent comme il s'offre à nous. De travers ! Paré pour déjauger le navire !
Impossible ! On a de la marchandise dans les cales, déjauger, c'est l'abîmer !
De la marchandise..?
Oui ! Des esclaves ! On les vend aux enchères, tu te souviens ? Plus ils sont abîmés, moins on rapporte d'argent à Florin ! Et plus on se fait démonter la tronche...
En temps normal, j'en aurais fait qu'une bouchée.. Mais il s'avère qu'ils me sont utiles... Alors.
Hm. N'empêche qu'on va devoir aller plus vite. Ils iront avec moi, sur mon bateau. Hissez vos putains de voile.
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