Posté Lun 4 Jan 2016 - 21:54 par Lawrence Gargalen
Myo se dirige vers la troisième salle. C'est bon, le petit a compris. La petite balade peut commencer. Nous marchons lentement tels des touristes, à nous pencher sur chaque vitrines pour contempler toutes ces merveilles que j'ai déjà vu il y a quelques heures de cela. Avec Torelli en ma compagnie, la petite promenade est autant agréable que malsaine quand on connaît l'histoire qui est en train de se dérouler en ce moment. Heureusement que mon geste ne l'a pas outrée car si elle aurait appelé les gardes ou même ses collègues, Myo aurait s'enfuir...sauf moi. Et, je ne voudrais pas casser du sucre sur son dos mais ça doit être une de ces personnes qui cède assez vite sous la pression. C'est une question intéressante d'ailleurs, je testerai ses capacités à l'occasion. Le gros problème maintenant est que la situation est extrêmement tendue et c'est clairement à moi que la responsabilité de trouver un plan d'ultime urgence est réservée. Petit a petit, nous faisons le tour des salles. Tel un beau couple, la demoiselle sait y faire pour donner l'impression que nous formons une réelle union. Connerie, si j'ai fais ça c'est pour Myosotis qui est parti en reconnaissance. Je prie pour qu'il fasse vite tout en ramassant encore plus d'informations de mon côté. Au fur et à mesure de notre visite, Lux me balance toute sorte de menaces dans les oreilles. J'ai bien compris que moi et mon acolyte nous sommes dans la merde jusqu'au cou, pas besoin de me faire un dessin. En plus, cette fourbe s'amuse à me griffer et planter ses ongles à travers ma tunique. D'accord, la douleur est perceptible. Mais ce qui m’énerve le plus, c'est que ces mes vêtements qui commencent à être abîmé. Et en y repensant j'ai toujours ce léger plastron qui, comme je le répète si souvent, m'a sauvé la mise à de maintes reprises. Du coup, tu peux y aller ma petite. Use de touts les stratagèmes que tu veux pour me dissuader, enfonce tes jolis ongles de toute tes forces dans mes côtes et déblatère à ta guise jeune Lux car je pense que tu n'entendras plus ma voix de si tôt. Il faut que je me conditionne. Premièrement, la vitre dans la troisième salle au plafond sera notre porte d'entrée. Une poulie est facilement faisable avec un cordage solide pour nous faire descendre sans problèmes. Maintenant, le plus dangereux, les gardes. En entrant la première fois dans le musée, j'en ai compté six en tout. Deux à l'entrée et surveillant en même temps la première, deux dans la seconde et à juger la corpulence des deux derniers dans la troisième salle, ce sont sûrement les chefs de la sécurité. Le plus important sera de les neutraliser quasiment tous en même temps. Les souvenirs remontent, plus précisément la fois où j'ai fais suffoquer toute la belle bande de ce Leandro avec ce cocktail explosif au soufre. Le composé cette fois ci sera différent, il ne faudra surtout pas tuer qui que ce soit pendant toute cette foire. La voilà qui s'arrête devant une vitrine pour me faire la morale sur comment mon mentor pourrait me considérer après tout ça. D'une part, le bâtiment n'appartient même pas au Gouvernement et le propriétaire n'est pas totalement sain non plus. Déjà, allez me trouver comment récupérer un sabre d'une telle qualité et l'enfermer dans ces vitrines dégueulasses. Une fois à l'air libre, je ferais un rapide récapitulatif à...mais qui voilà ? Mon jeune associé qui s'en va pour aller aux toilettes. Il a fait ce qu'il avait à faire et moi aussi, c'est parfait. Juste une dernière chose, toutes ces petites manies étaient exquises. C'est dommage, nous aurions pu flirter dans une autre vie, je parie.
-Allons attendre ton frère dehors, mon amour.
Toujours main dans la main, nous nous rapprochons de la sortie. Si elle veut jouer la carte de la fourberie à vouloir me ramener toute la Bleusaille d'ici, ce que je lui réserve va la rendre littéralement folle de moi. Parole d'un Gargalen. Une fois dehors, je passe mon bras sur ses épaules pour légèrement éteindre son joli petit cou en rapprochant mes lèvres comme pour lui arracher un baiser sur la joue, pas très fort pour qu'elle grimace et pas trop doucement pour qu'elle pense que je suis trop doux.
-Tu n'es pas bête à ce point, dit moi ? Si je te répète que ce n'était qu'une blague. Moi et mon frangin, tu ne nous verras plus.
- Insulter l'intelligence d'une femme? Voilà qui est fort peu galant, chéri.
-Ne me prends pas aux mots, ma douce. Sur ce, je ne serai présent que dans tes souvenirs à partir de maintenant.
- Qui te dit que tu resteras dans mes souvenirs ? Dès que je serais certaine de votre départ, tout ce dont je me souviendrai de la journée sera cette rafraîchissante conversation avec Ashton Hollander.
Pas besoin de continuer à parler avec. Pour jouer le jeu au maximum, j'approche mes lèvres tout près de sa joue comme elle a pu s'amuser à le faire à l’intérieur du bâtiment avant de m'écarter doucement. Myosotis assiste à la scène et je m'écarte de la Marine pour repartir avec lui en lui tapotant l'épaule. Nous prenons assez de distance en faisant mine de partir vers le port.
-J'espère que de ton côté, tu as toutes les cartes en main. A partir de maintenant, les choses vont se dérouler très vite.
-Hm, j'espère bien que ça va se dérouler vite. Je n'aime pas avoir cette allumeuse collée à nos basques ! Mais cette fois on en parle en privé, pas au milieu de la foule.
-Aucuns soucis la dessus, et ne t'inquiètes plus pour elle. Je lui ai réservé un cadeau d'enfer !
-Peuh, meme l'enfer doit être plus frais que le déhanché de cette parvenue...
Bien sûr, nous ne parlons pas aussi fort qu'à la taverne sous l'émotion. Une fois bien écartés du musée, je fais mine à Myosotis de bifurquer très rapidement dans une autre rue pour commencer à sortir mon Den Den. J'entre en communication avec Ashton en prenant un air affolé très très surjoué, c'est l'heure de sortir le grand jeu. Si cette stratégie ne passe pas maintenant, on est clairement cuits.
-Monsieur Hollander ?!! C'est Lawrence, répondez !
-A-Allo ?! Lawrence, que se passe-t-il ? Vous êtes partis comme des fous tout à l'heure ! Myosotis a-t-
-Désolé de vous déranger pour ça Sir mais vous êtes le seul vers qui je peux me tourner ! Alala, moi et mon ami sommes désolés de vous déranger..
-Mais parle malheureux ! Quel est le soucis ?
-Pouvons-nous nous voir ?! A la statue ?!
-Euh..O-oui, oui, aucun problème ! J'arrive.
Je me tourne vers Myosotis qui me regarde d'un air dubitatif.
-Myosotis, encore une fois tu me vois particulièrement désolé mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé.
-Pas de problème. Je veux juste qu'elle ait la monnaie de sa pièce, cette rouquine qui s'interpose entre moi et ma fort-
PAF !!!
-Ca, je ne le voulais vraiment pas. Fais moi confiance car c'est la dernière carte qu'on puisse jouer pour duper Hollander et cette Torelli au déhanché somp-
-Elle a fait sa petite impression sur toi pas vrai ? Amusant.
Instinctivement, il m'assène un rapide coup dans le ventre qui me fait grimacer. Il a de la droite ce petit, je lui promet que je vais lui expliquer en chemin mais avant je vérifie si son visage est bien marqué. C'est bon.
[…]
Nous arrivons à la statue et Myo me fait clairement la gueule, il me remerciera par la suite quand il saura le pourquoi du comment. Hollander arrive et repère directement le visage de mon ami. Nous nous mettons un peu sur le côté de la place pour parler un peu plus tranquillement. Je continue mon cinéma et me donne à fond, je ne lâcherai absolument pas cette opportunité de faire tenir Lux en laisse.
-A quoi tout cela rime, Lawrence ?! Regarde dans quel état est ton ami ! Dit moi ce qui se passe à la fin !
-Sir, vous n'allez pas en croire vos oreilles. Si mon ami se retrouve avec le visage tout rouge, c'est comme ami Torola, Tor-, Torelli, voilà, nous a croisés au musée. Mon ami ici présent est du genre très joueur, très blagueur et en passant devant une vitrine, il a commencé à lancer une blague.
-Hm ?
-Oui, il a dit que la parure qu'il a vu était tellement belle qu'il pourrait la voler sans soucis, mais uniquement sur le ton de la rigolade ! Et bien , juste à ce moment, la demoiselle passe derrière nous et commence à se donner en spectacle en disant que nous sommes des voleurs potentiels !
Hollander fait les gros yeux en nous fixant moi et Myo se tenant la joue en faisant l'air triste. Mille fois merci à toi d'avoir joué le jeu, tu seras grassement récompensé, crois moi.
-Et la... et la... nous nous défendons avec mon ami et c'est la qu'en s’avançant, celui-ci se mange une énorme claque venu de nul part ! C'est ensuite que je vous ai appelé pour vous faire part de tout ça. Regardez le, il ne ferait pas de mal à une mouche. Si mignon, si...vous me comprenez ? Je ne suis pas du genre à mentir Monsieur, vous le savez très bien. Et si je vous vouvoie c'est sur le coup du stress...
-AH BON ?! Miss Torelli !??? Ce que tu me dit me fait l'effet d'une enclume tombée droit sur mon pauvre crâne. J'ai du mal à réaliser... déjà, allons chez moi pour vous rafraîchir le visage et j'en informerai son chef. Tu me connais Lawrence, un tel acte doit être réprimé comme il se doit. Te souviens-tu de ce que je te faisais faire quand tu ne mélangeais pas bien les réactifs en atelier ?!
-Merci Ashton, vous êtes le meilleur.
Sur le trajet, je fais un clin d'oeil à Myo et laisse le mentor discuter en marchant devant nous. Une fois chez lui, je me rends compte de la belle maison dans laquelle il vit. C'est assez petit mais très caractéristique du personnage, avec touts ces gadgets et morceaux de ferrailles qui traînent un peu partout. Nous sommes dirigés dans le salon où nous prenons place dans les larges fauteuils en cuir pour ensuite nous faire servir un petit rafraîchissement. Cet homme est de loin la personne la plus hospitalière que je connaisse.
-Messieurs, je reviens.
Allez, on va jouer les oreilles distraites et écouter ce qui se dit. Juste avant, je m'excuse encore une fois envers Myo.
-Mortimer ?
-Ashton, comment-vas-tu mon ami ?
-Très bien et toi ? Je voulais te faire part d'un fâcheux problème... Je ne sais pas comment formuler.
-Je vais bien, merci. C'est à quel sujet ? Tu sais très bien que tu peux me faire part de n'importe quoi, je t'écoute.
-Pour être franc, deux de mes invités aujourd'hui ont eu un différend avec une seconde classe au musée. En effet, ils affirment que le soldat Lux Torelli aurait frappé l'un des deux assez violemment. Tu verrais le visage du t'chô, très rougeoyant.
-Pardon ?! Elle n'a pas osée faire ça , quand même ?! Lux... Si gentille, si efficace. Tu connais même son père si je ne dit pas de bêtises ?
-Tout comme toi, j'ai toujours du mal à le croire et mes amis se retrouvent stressés comme je ne sais quoi. Et tu me connais, j'aime appliquer la discipline mais je n'ai pas envie d'en faire tout un fromage...
-Hum... je comprends parfaitement Ashton, a quoi penses-tu ?
-Et bien, restons sur quelque chose qui ne soit pas trop arbitraire. On peut dire que ce sera une inclusion à la base demain, toute la journée ?
-Seulement ?! Écoute, si tu veux ça je ne vais pas refuser. Je vais faire descendre l'instruction jusqu'à ses supérieurs directs. Donc intendance demain toute la journée ! Ce sera tout mon ami ? J'ai du travail, tu le conçois parfaitement...
-Oui, oui, excuse moi de t'avoir dérangé pour de pareils bêtises, c'est juste que je ne voulais pas faire venir de jeunes gens ici pour qu'il se fasse taper dessus. Encore merci, bonne journée à toi !
-De même.
*Clic* Aaaah, ce que c'est plaisant d'avoir un petit carnet de contact en cas de pépins.
Je ne peux m'empêcher de laisser surgir une expression de joie. C'est la que Myosotis me demande.
-Alors ?
-C'est bon, on l'a écarté ! Tope la !
Même si je ne le connais pas vraiment, réussir une telle prouesse a du intimement renforcer nos liens. Je l'aime bien ce p'tit. Et je ne m'excuserai jamais assez pour le coup.