Viyers Adrix
• Pseudonyme : Arlequin
• Age : 27 ans
• Sexe : Homme, flirtant parfois avec l'Okama
• Race : Humain
• Métier : Medecin
• Groupe : Pirate
• Age : 27 ans
• Sexe : Homme, flirtant parfois avec l'Okama
• Race : Humain
• Métier : Medecin
• Groupe : Pirate
• But : Purger le monde des infections qui le ronge
• Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Quelques idées mais rien de précis
• Équipement : Un sabre à la lame fine et une trousse médicale
• Parrain : Koga Muramasu
• Ce compte est-il un DC ? Nop
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
• Codes du règlement :
• Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Quelques idées mais rien de précis
• Équipement : Un sabre à la lame fine et une trousse médicale
• Parrain : Koga Muramasu
• Ce compte est-il un DC ? Nop
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
• Codes du règlement :
Description Physique
L'océan est rempli d'étranges individus n'est-il pas ? Les eaux ont vu défiler sur leurs vagues des pirates gigantesques velus comme des yetis, des hommes-poissons, des cyborgs, des Okamas et que sais-je encore de plus spectaculaire. Autant dire qu'au milieu de tous ces weirdos la normalité est une notion plus que relative. Il en faut beaucoup pour faire lever un sourcil aux aventuriers des mers. Pourtant, malgré ces critères ô combien souples, Adrix fait partie de cette poignée d'irréductibles gaulois à pouvoir se targuer d'être un étrange parmi les étranges. Pas parce qu’il est particulièrement impressionnant ou même effrayant, mais parce qu'il ressemble davantage à un artiste de cirque qu'à un explorateurs des flots.
En un mot comme en cent, Adrix est l’extravagance personnifiée, une explosion de couleurs criardes surgissant de nulle part à la manière d’un arc-en-ciel appelé par la pluie. Il tourbillonne comme une ballerine, drapé de rouge et d’or, se repaissant des regards qu’il attire.
Mais revenons au début avant de nous pencher sur son accoutrement. Même sans se vêtir comme un clown, Adrix a une carrure peu orthodoxe : c’est une véritable asperge sur pattes. Epaules étroites, musculature discrète, silhouette élancée appuyée par sa taille fille, le tout monté sur des jambes si longues et fines que l’on pourrait les confondre avec celles d’une demoiselle, le pirate est androgyne jusqu’au bout des ongles. Tant et si bien que l’on ne saurait parfois discerner d’un regard auquel des deux sexes il appartient.
Dans bien des contrés, une telle allure lui aurait valut légions de moqueries. Mais en Amerzone où notre héros vit le jour, un garçon avec des traits de donzelle est une honte que l’on ne saurait tolérer. Comment un si faible gaillard pouvait-il espérer survivre dans un territoire si hostile ? Entre la nature impitoyable et les habitants aux coutumes barbares, le moindre signe de fragilité est considéré ici bas comme une invitation.
Et, presque paradoxalement, ce sont précisément ses racines dans un milieu de cul-terreux qui incitèrent Adrix à devenir celui qu’il est aujourd’hui.
Parce qu’il détestait chaque aspect de sa terre natale, il s’est évertué toute sa vie à se distinguer autant se faire que peut de la bande de primates vulgaires qui y grouille. Tout chez lui n’est là que pour refléter ce rejet presque viscéral de ses origines. Il ne correspondait pas à leur idéal de masculinité ? Fort bien, en ce cas il deviendrait l’individu le plus efféminé à n’avoir jamais foulé cet univers de sang et de boue. Et c’est exactement ce qu’il fit, devenant le plus coquet des coquets..
Et pour se faire, son visage est sans conteste la plus belle toile qu’il ait à sa disposition. Ses traits sont fins et anguleux, donnant à son faciès un aspect dérangeant qui n’est que souligné par son teint pâle et maladif. Ses yeux et ses lèvres, fendues en sourire narquois, sont recouverts de maquillage coloré pour venir rompre la monotonie de son épiderme grisâtre. Son regard en particulier, a quelque chose d’intriguant, un genre de flamme qui brûle par delà le calme et la candeur qu’il affiche au quotidien. Une démence poisseuse qui gangrène son esprit de l’intérieur, une cruauté sadique qui n’attend qu’une excuse pour se libérer des entraves du bon sens.
Ses cheveux blancs sont coupés de façon asymétrique, courts sur la droite tandis qu’une longue mèche nacrée vient masquer l’autre côté en une cascade nacrée lissée quotidiennement avec amour.
S’il devait définir son apparence, Adrix se qualifierait volontiers de « Flamboyant ». Tout chez lui est exagéré : ses mouvements sont théâtraux et ses postures dramatiques, comme s’il vivait au rythme d’une pièce de théâtre dont il est l’unique acteur. Sa gestuelle toute entière est empreinte d’une grâce grandiloquente teintée de féminité. Il se meut avec la souplesse suave d’un serpent, entrecoupée de grands gestes aussi démonstratifs qu’erratiques, le tout lui donnant une aura d’instabilité qui tend à mettre ses interlocuteurs mal à l’aise.
Cette attitude de diva se retrouve même dans sa façon de combattre. Plutôt faible physiquement, il compense sa musculature déficiente par une agilité naturelle. Lame en main, Adrix ne cesse de se mouvoir, dansant selon l’air d’une mélodie inaudible à autrui. Il se faufile travers les défenses de ses ennemis, se rapprochant doucement de sa proie comme le ferait un reptile avant d’enfoncer ses crochets dans leur chair tendre. L’élégance d’un assaut est à ses yeux presque aussi important que son efficacité et il préférera mille fois une estocade gracieuse à une brute démonstration de puissance. Rendre les derniers instants de quelqu’un aussi magnifiques que faire se peut est la base de son étiquette de bretteur, plus par égocentrisme que par générosité.
Mettons maintenant quelques vêtements sur ce freluquet avant que plus de nudité ne vienne heurter votre sensibilité exacerbée.
La garde de robe d’Adrix est à l’image du reste : colorée et exagérée. Il possède légions d’accoutrements tous plus abracadabrantes les uns que les autres, chacun censé représenter l’extravagance de son propriétaire. Plus que de vêtements, il s’agit là de tenues de scène, des secondes peaux que revêt l’artiste pour embraser la piste de sa flamboyante présence. Il vit au travers de ses costumes autant qu’il les porte, embrassant l’identité qu’ils convient à ses interlocuteurs.
Mais de toutes les pièces de sa collection, sa favorite est sans conteste celle de l’Arlequin. Pensée autant pour le combat que pour les fantaisies du quotidien, elle lui permet de se mouvoir avec toute l’aisance dont il a besoin pour sa gestuelle dramatique. Le premier ingrédient est un juste-au-corps blanc épousant ses formes avec une minutie que l’on dirait des collants. L’ensemble est parsemé de trous en forme de losange laissant à l’air des pans entiers de son torse et de ses jambes non sans une once de provocation. Des gants de latex de la même couleur viennent quant à eux trahir quelque peu la véritable profession du pirate médecin, puisqu’il s’agit bien d’équipement de chirurgie. Enfin, et non des moindres, le tout est complété par une fastueuse cape écarlate décorée de carreaux dorés. Fendue en plusieurs endroits pour rappeler les pétales d’une fleur, elle se renferme autour de son cou pour former un col surdimensionné, formant ainsi le bourgeon de la rose. Saupoudrez le tout de joaillerie tape à l’œil, et vous obtenez un ensemble aussi surfait que paradoxalement élégant à sa façon.
En un mot comme en cent, Adrix est l’extravagance personnifiée, une explosion de couleurs criardes surgissant de nulle part à la manière d’un arc-en-ciel appelé par la pluie. Il tourbillonne comme une ballerine, drapé de rouge et d’or, se repaissant des regards qu’il attire.
Mais revenons au début avant de nous pencher sur son accoutrement. Même sans se vêtir comme un clown, Adrix a une carrure peu orthodoxe : c’est une véritable asperge sur pattes. Epaules étroites, musculature discrète, silhouette élancée appuyée par sa taille fille, le tout monté sur des jambes si longues et fines que l’on pourrait les confondre avec celles d’une demoiselle, le pirate est androgyne jusqu’au bout des ongles. Tant et si bien que l’on ne saurait parfois discerner d’un regard auquel des deux sexes il appartient.
Dans bien des contrés, une telle allure lui aurait valut légions de moqueries. Mais en Amerzone où notre héros vit le jour, un garçon avec des traits de donzelle est une honte que l’on ne saurait tolérer. Comment un si faible gaillard pouvait-il espérer survivre dans un territoire si hostile ? Entre la nature impitoyable et les habitants aux coutumes barbares, le moindre signe de fragilité est considéré ici bas comme une invitation.
Et, presque paradoxalement, ce sont précisément ses racines dans un milieu de cul-terreux qui incitèrent Adrix à devenir celui qu’il est aujourd’hui.
Parce qu’il détestait chaque aspect de sa terre natale, il s’est évertué toute sa vie à se distinguer autant se faire que peut de la bande de primates vulgaires qui y grouille. Tout chez lui n’est là que pour refléter ce rejet presque viscéral de ses origines. Il ne correspondait pas à leur idéal de masculinité ? Fort bien, en ce cas il deviendrait l’individu le plus efféminé à n’avoir jamais foulé cet univers de sang et de boue. Et c’est exactement ce qu’il fit, devenant le plus coquet des coquets..
Et pour se faire, son visage est sans conteste la plus belle toile qu’il ait à sa disposition. Ses traits sont fins et anguleux, donnant à son faciès un aspect dérangeant qui n’est que souligné par son teint pâle et maladif. Ses yeux et ses lèvres, fendues en sourire narquois, sont recouverts de maquillage coloré pour venir rompre la monotonie de son épiderme grisâtre. Son regard en particulier, a quelque chose d’intriguant, un genre de flamme qui brûle par delà le calme et la candeur qu’il affiche au quotidien. Une démence poisseuse qui gangrène son esprit de l’intérieur, une cruauté sadique qui n’attend qu’une excuse pour se libérer des entraves du bon sens.
Ses cheveux blancs sont coupés de façon asymétrique, courts sur la droite tandis qu’une longue mèche nacrée vient masquer l’autre côté en une cascade nacrée lissée quotidiennement avec amour.
S’il devait définir son apparence, Adrix se qualifierait volontiers de « Flamboyant ». Tout chez lui est exagéré : ses mouvements sont théâtraux et ses postures dramatiques, comme s’il vivait au rythme d’une pièce de théâtre dont il est l’unique acteur. Sa gestuelle toute entière est empreinte d’une grâce grandiloquente teintée de féminité. Il se meut avec la souplesse suave d’un serpent, entrecoupée de grands gestes aussi démonstratifs qu’erratiques, le tout lui donnant une aura d’instabilité qui tend à mettre ses interlocuteurs mal à l’aise.
Cette attitude de diva se retrouve même dans sa façon de combattre. Plutôt faible physiquement, il compense sa musculature déficiente par une agilité naturelle. Lame en main, Adrix ne cesse de se mouvoir, dansant selon l’air d’une mélodie inaudible à autrui. Il se faufile travers les défenses de ses ennemis, se rapprochant doucement de sa proie comme le ferait un reptile avant d’enfoncer ses crochets dans leur chair tendre. L’élégance d’un assaut est à ses yeux presque aussi important que son efficacité et il préférera mille fois une estocade gracieuse à une brute démonstration de puissance. Rendre les derniers instants de quelqu’un aussi magnifiques que faire se peut est la base de son étiquette de bretteur, plus par égocentrisme que par générosité.
Mettons maintenant quelques vêtements sur ce freluquet avant que plus de nudité ne vienne heurter votre sensibilité exacerbée.
La garde de robe d’Adrix est à l’image du reste : colorée et exagérée. Il possède légions d’accoutrements tous plus abracadabrantes les uns que les autres, chacun censé représenter l’extravagance de son propriétaire. Plus que de vêtements, il s’agit là de tenues de scène, des secondes peaux que revêt l’artiste pour embraser la piste de sa flamboyante présence. Il vit au travers de ses costumes autant qu’il les porte, embrassant l’identité qu’ils convient à ses interlocuteurs.
Mais de toutes les pièces de sa collection, sa favorite est sans conteste celle de l’Arlequin. Pensée autant pour le combat que pour les fantaisies du quotidien, elle lui permet de se mouvoir avec toute l’aisance dont il a besoin pour sa gestuelle dramatique. Le premier ingrédient est un juste-au-corps blanc épousant ses formes avec une minutie que l’on dirait des collants. L’ensemble est parsemé de trous en forme de losange laissant à l’air des pans entiers de son torse et de ses jambes non sans une once de provocation. Des gants de latex de la même couleur viennent quant à eux trahir quelque peu la véritable profession du pirate médecin, puisqu’il s’agit bien d’équipement de chirurgie. Enfin, et non des moindres, le tout est complété par une fastueuse cape écarlate décorée de carreaux dorés. Fendue en plusieurs endroits pour rappeler les pétales d’une fleur, elle se renferme autour de son cou pour former un col surdimensionné, formant ainsi le bourgeon de la rose. Saupoudrez le tout de joaillerie tape à l’œil, et vous obtenez un ensemble aussi surfait que paradoxalement élégant à sa façon.
Description Psychologique
Il fut un temps où Adrix était un garçon renfermé, discret voire même lugubre. Il observait le monde hostile qui était le sien d’un œil cynique, incapable de trouver la place qui était la sienne dans ce monde de brutes. Tout lui apparaissait gris, dénué de sens ou simplement d’intérêt. Son entourage n’était, à ses yeux, constitué que de primates gouvernés par leurs bas instincts. Ils n’étaient guère mieux que la faune sauvage d’Amerzone, toujours à l’affut de gibiers potentiels. Physiquement trop faible pour un territoire si hostile, nul ne fondait grand espoir sur lui et il leur rendait volontiers la pareille. Son esprit ne pouvait s’épanouir dans un tel environnement. Il était enchaîné à un monde de cul-terreux, les ailes bridées par leur ignorance. Du moins c’était ce qu’il pensait…
Car aujourd’hui, le petit garçon ennuyeux de jadis n’est plus qu’un souvenir enterré sous des mètres d’extravagance. Et c’est avec un certain amusement que le principal concerné se remémore ses jours d’enfance comme un papillon les jours au sein de sa chrysalide. Il a changé tant et si bien que peu sauraient capables de faire le rapprochement entre les deux personnes.
S’il fallait décrire Adrix en un seul mot, ce serait sans doute « flamboyant ». Et probablement agaçant aussi. C’est un homme de théâtre qui exagère chacun de ses propos, chacune de ses postures, pour leur donner une tournure faussement dramatique. Il se complait dans le regard des autres, cherchant avidement à attirer l’attention sur sa petite personne. Il se considère comme un genre de nouveau messie de l’esthétisme et ne rate jamais une occasion de flatter son propre égo dans ce sens. A ses yeux, il incarne la beauté et la pureté et agit avec toute la superficialité qui vient avec le titre. Coquet, pour ne pas obsessionnel, il est sans cesse en quête de nouvelles idées pour perfectionner son style flashy.
Prétentieux, capricieux et imbu de lui-même, il est le profil type de la diva qui n’a d’amour que pour son propre nombril. Et en plus de ça, il tend à envahir l’espace personnel des gens sans prévenir. En un mot comme en cent, ce type est une vraie plaie. Sa seule présence suintante d’arrogance est difficile à supporter pour la plupart des interlocuteurs. Et il en a parfaitement conscience. Adrix sait que personne ne peut l’encadrer mais il s’en amuse plus qu’il n’en prend ombrage. Il se délecte de cette persona suffisante qu’il s’est fabriquée, mieux, il en vit. Il ne s’est jamais sentit aussi léger que depuis qu’il est devenu incroyablement lourdingue. Il est comme libéré de ses chaînes, d’être ce que bon lui semble. Voyez-vous, Adrix détestait l’Amerzone de toute son âme, et plus particulièrement ses habitants. Tous ces rustres imperméables à l’élégance et à la subtilité sont à ses yeux un poison qui gangrène le monde lui-même. Au milieu de ces barbares avides de testostérones, un jeune freluquet androgyne avait autant sa place qu’un pirate à un centre pour marines retraités. Il s’est alors consacré à se différencier autant que faire se peut de ces singes, devenant aussi exubérant, raffiné et efféminé qu’il était concevable de l’être sans envisager une intervention chirurgicale. Et c’est cette logique poussée à l’extrême qui a façonné l’étrange énergumène qu’il est aujourd’hui.
Ce n’est pas sans ses bons côtés, loin s’en faut. Attaché comme il est à son image d’élégance, Adrix est d’une courtoisie à toute épreuve et d’un sang froid olympien, s’exprimant avec calme dans un registre éloquent. S’il est friand de moqueries envers ses inférieurs, c'est-à-dire tout le monde, il préfère les pirouettes verbales aux insultes franches, l’art des mots étant on ne peut plus distrayant. Cela lui confère aussi un genre de sens de l’honneur. Il répugnera à affronter un adversaire incapable de se défendre ou à s’en prendre aux faibles, davantage parce que ce serait là une faute de goût que par réelle bonté envers son prochain. Qui plus est, si on fait fi de ses vantardises et des sarcasmes, il n’est pas entièrement antipathique, capable même d’être une agréable compagnie tant que rien ne vient chatouiller ses fixations. Enfin, fidèle à ses principes, il est d’une grande loyauté une fois attaché à un individu ou à une cause.
Pourtant... Les clowneries ne sont là que les premières impressions, guère plus que des artifices mis en place pour donner corps à son rôle. Il suffit de gratter un peu la surface de ce masque de superficialité, de calme et d'élégance, pour se rendre compte qu'Adrix est loin d'être la tête vide qu'il prétend être. Oh bien sûr, il tire une fierté réelle de son apparence, mais on ne saurait résumer sa personnalité ainsi. En effet, à défaut d'être l’Amerzonien le plus imposant qu’il soit, le blondinet s'est toujours démarqué par sa capacité à utiliser sa tête.
Car malgré ses clowneries et son apparente légèreté, Adrix est en réalité un authentique médecin, fasciné par les mystères de la biologie.
Il est obsédé par le fonctionnement de l’être humain, tant physiquement que mentalement. Rien ne l’amuse davantage que de disséquer un sujet, dans tous les sens du terme. Il observe, analyse, déchiffrant un à un chacun de ces délicats engrenages qui font tourner la machine et constituent l’âme jusqu’à ce qu’il en ait compris les mécanismes. C’est comme un puzzle, un mystère infini qui n’attend que d’être exploré par des esprits brillants comme le sien. Son expression hautaine ne vient pas tant de sa vanité que de sa conviction de toujours dominer les conversations.
Il est réellement dévoué à sa tâche médicale, visant la perfection de son art autant que celle de son allure, si ce n’est plus. C’est peut être là d’ailleurs la seule chose qu’il apprécie davantage que son propre derrière. Malgré son égoïsme assumé, il ne refuse d’ailleurs jamais un malade, ne serait-ce que pour l’occasion de pratiquer. Il étudie des heures durant, expérimentant, toujours afin de franchir ce petit pas de plus qui peut faire la différence entre une découverte critique et une impasse.
La plupart du temps, c’est une bonne chose. Difficile de se plaindre d’un compagnon qui aime sauver des vies, aussi agaçant et suffisant soit-il sur le sujet. Enfin, tant qu’il ne profite pas d’une opération bénigne pour « expérimenter » du moins. Le problème… C’est que ce qu’Adrix définit comme une maladie ne se borne pas aux simples virus et autres bactéries.
L’Arlequin fait une fixation quasi maladive sur la notion de pureté, de l’âme comme du corps. L’ignorance, la laideur, la corruption et tant d’autres tares sont autant d’infections qu’il s’est donné pour mission de guérir, et ce qu’importe soit le prix. Il ne s’agit plus de soigner une poignée de souffrants, une tâche dont il a comprit l’inutilité tant le cycle des malades n’a de cesse de se répéter, mais le monde entier. Un monde souillé par des gouvernements aveuglés par la cupidité, des meurtriers et plus d’abrutis qu’on ne saurait en compter. En d’autres termes, il désire attaquer le problème à la source, traiter les causes plutôt que les effets pour éradiquer les maux à jamais. C’est là l’unique conclusion à laquelle il est parvenu pour redonner au monde la beauté et la pureté qui était jadis la sienne.
Une bien belle ambition qui se retrouve hélas entachée de sang lorsqu’Adrix considère un individu infecté comme une cause perdue… Un critère qui s’avère bien souvent on ne peut plus arbitraire. Car de patient, le malheureux devient alors proie, une tumeur qu’il faut éliminer pour le bien des autres.
Bien qu’il se définisse comme un exemple de cette pureté qu’il poursuit avec tant de hargne, la vérité est que le pirate sait que cela n’est qu’un mensonge dont il essaie désespérément de se convaincre. Parce que dans ses veines coule le sang des criminels de l’Amerzone, de tous ces repoussants criminels bannis autrefois qu’il méprise tant. Qu’importe combien il essaie de s’en détacher, jamais il ne pourra se défaire de cette souillure ancrée dans sa chair, de cette honte. Pire, c’est à ce même sang impie qu’il doit sa survie, une contradiction qui met à mal toutes ses convictions. Et cela le tourmente terriblement. C’est là ce qui le pousse à ces comportements extrêmes, pour expier sa frustration de ne jamais pouvoir toucher du doigt son idéal de perfection. Lui qui est condamné à être un monstre courant après des anges est en proie à un tel conflit intérieur qu’il flirte avec la névrose.
Adrix est en réalité un individu profondément instable qui cache ses insécurités derrière un épais masque de fastes et de paillettes. Son esprit est rongé par une démence qui n’attend qu’une fissure, une contrariété pour imploser de tout son éclat. Les politesses cachent un monstre cruel et lunatique, n’ayant virtuellement aucun regard pour la vie humaine. Difficile de dire si ces tendances sociopathes se sont développées à cause de l’Amerzone ou s’il s’agit d’une tare mentale naturelle mais le fait est que l’Arlequin est un clown qui, tôt ou tard, finira par se perdre dans les méandres de sa propre psyché distordue.
Car aujourd’hui, le petit garçon ennuyeux de jadis n’est plus qu’un souvenir enterré sous des mètres d’extravagance. Et c’est avec un certain amusement que le principal concerné se remémore ses jours d’enfance comme un papillon les jours au sein de sa chrysalide. Il a changé tant et si bien que peu sauraient capables de faire le rapprochement entre les deux personnes.
S’il fallait décrire Adrix en un seul mot, ce serait sans doute « flamboyant ». Et probablement agaçant aussi. C’est un homme de théâtre qui exagère chacun de ses propos, chacune de ses postures, pour leur donner une tournure faussement dramatique. Il se complait dans le regard des autres, cherchant avidement à attirer l’attention sur sa petite personne. Il se considère comme un genre de nouveau messie de l’esthétisme et ne rate jamais une occasion de flatter son propre égo dans ce sens. A ses yeux, il incarne la beauté et la pureté et agit avec toute la superficialité qui vient avec le titre. Coquet, pour ne pas obsessionnel, il est sans cesse en quête de nouvelles idées pour perfectionner son style flashy.
Prétentieux, capricieux et imbu de lui-même, il est le profil type de la diva qui n’a d’amour que pour son propre nombril. Et en plus de ça, il tend à envahir l’espace personnel des gens sans prévenir. En un mot comme en cent, ce type est une vraie plaie. Sa seule présence suintante d’arrogance est difficile à supporter pour la plupart des interlocuteurs. Et il en a parfaitement conscience. Adrix sait que personne ne peut l’encadrer mais il s’en amuse plus qu’il n’en prend ombrage. Il se délecte de cette persona suffisante qu’il s’est fabriquée, mieux, il en vit. Il ne s’est jamais sentit aussi léger que depuis qu’il est devenu incroyablement lourdingue. Il est comme libéré de ses chaînes, d’être ce que bon lui semble. Voyez-vous, Adrix détestait l’Amerzone de toute son âme, et plus particulièrement ses habitants. Tous ces rustres imperméables à l’élégance et à la subtilité sont à ses yeux un poison qui gangrène le monde lui-même. Au milieu de ces barbares avides de testostérones, un jeune freluquet androgyne avait autant sa place qu’un pirate à un centre pour marines retraités. Il s’est alors consacré à se différencier autant que faire se peut de ces singes, devenant aussi exubérant, raffiné et efféminé qu’il était concevable de l’être sans envisager une intervention chirurgicale. Et c’est cette logique poussée à l’extrême qui a façonné l’étrange énergumène qu’il est aujourd’hui.
Ce n’est pas sans ses bons côtés, loin s’en faut. Attaché comme il est à son image d’élégance, Adrix est d’une courtoisie à toute épreuve et d’un sang froid olympien, s’exprimant avec calme dans un registre éloquent. S’il est friand de moqueries envers ses inférieurs, c'est-à-dire tout le monde, il préfère les pirouettes verbales aux insultes franches, l’art des mots étant on ne peut plus distrayant. Cela lui confère aussi un genre de sens de l’honneur. Il répugnera à affronter un adversaire incapable de se défendre ou à s’en prendre aux faibles, davantage parce que ce serait là une faute de goût que par réelle bonté envers son prochain. Qui plus est, si on fait fi de ses vantardises et des sarcasmes, il n’est pas entièrement antipathique, capable même d’être une agréable compagnie tant que rien ne vient chatouiller ses fixations. Enfin, fidèle à ses principes, il est d’une grande loyauté une fois attaché à un individu ou à une cause.
Pourtant... Les clowneries ne sont là que les premières impressions, guère plus que des artifices mis en place pour donner corps à son rôle. Il suffit de gratter un peu la surface de ce masque de superficialité, de calme et d'élégance, pour se rendre compte qu'Adrix est loin d'être la tête vide qu'il prétend être. Oh bien sûr, il tire une fierté réelle de son apparence, mais on ne saurait résumer sa personnalité ainsi. En effet, à défaut d'être l’Amerzonien le plus imposant qu’il soit, le blondinet s'est toujours démarqué par sa capacité à utiliser sa tête.
Car malgré ses clowneries et son apparente légèreté, Adrix est en réalité un authentique médecin, fasciné par les mystères de la biologie.
Il est obsédé par le fonctionnement de l’être humain, tant physiquement que mentalement. Rien ne l’amuse davantage que de disséquer un sujet, dans tous les sens du terme. Il observe, analyse, déchiffrant un à un chacun de ces délicats engrenages qui font tourner la machine et constituent l’âme jusqu’à ce qu’il en ait compris les mécanismes. C’est comme un puzzle, un mystère infini qui n’attend que d’être exploré par des esprits brillants comme le sien. Son expression hautaine ne vient pas tant de sa vanité que de sa conviction de toujours dominer les conversations.
Il est réellement dévoué à sa tâche médicale, visant la perfection de son art autant que celle de son allure, si ce n’est plus. C’est peut être là d’ailleurs la seule chose qu’il apprécie davantage que son propre derrière. Malgré son égoïsme assumé, il ne refuse d’ailleurs jamais un malade, ne serait-ce que pour l’occasion de pratiquer. Il étudie des heures durant, expérimentant, toujours afin de franchir ce petit pas de plus qui peut faire la différence entre une découverte critique et une impasse.
La plupart du temps, c’est une bonne chose. Difficile de se plaindre d’un compagnon qui aime sauver des vies, aussi agaçant et suffisant soit-il sur le sujet. Enfin, tant qu’il ne profite pas d’une opération bénigne pour « expérimenter » du moins. Le problème… C’est que ce qu’Adrix définit comme une maladie ne se borne pas aux simples virus et autres bactéries.
L’Arlequin fait une fixation quasi maladive sur la notion de pureté, de l’âme comme du corps. L’ignorance, la laideur, la corruption et tant d’autres tares sont autant d’infections qu’il s’est donné pour mission de guérir, et ce qu’importe soit le prix. Il ne s’agit plus de soigner une poignée de souffrants, une tâche dont il a comprit l’inutilité tant le cycle des malades n’a de cesse de se répéter, mais le monde entier. Un monde souillé par des gouvernements aveuglés par la cupidité, des meurtriers et plus d’abrutis qu’on ne saurait en compter. En d’autres termes, il désire attaquer le problème à la source, traiter les causes plutôt que les effets pour éradiquer les maux à jamais. C’est là l’unique conclusion à laquelle il est parvenu pour redonner au monde la beauté et la pureté qui était jadis la sienne.
Une bien belle ambition qui se retrouve hélas entachée de sang lorsqu’Adrix considère un individu infecté comme une cause perdue… Un critère qui s’avère bien souvent on ne peut plus arbitraire. Car de patient, le malheureux devient alors proie, une tumeur qu’il faut éliminer pour le bien des autres.
Bien qu’il se définisse comme un exemple de cette pureté qu’il poursuit avec tant de hargne, la vérité est que le pirate sait que cela n’est qu’un mensonge dont il essaie désespérément de se convaincre. Parce que dans ses veines coule le sang des criminels de l’Amerzone, de tous ces repoussants criminels bannis autrefois qu’il méprise tant. Qu’importe combien il essaie de s’en détacher, jamais il ne pourra se défaire de cette souillure ancrée dans sa chair, de cette honte. Pire, c’est à ce même sang impie qu’il doit sa survie, une contradiction qui met à mal toutes ses convictions. Et cela le tourmente terriblement. C’est là ce qui le pousse à ces comportements extrêmes, pour expier sa frustration de ne jamais pouvoir toucher du doigt son idéal de perfection. Lui qui est condamné à être un monstre courant après des anges est en proie à un tel conflit intérieur qu’il flirte avec la névrose.
Adrix est en réalité un individu profondément instable qui cache ses insécurités derrière un épais masque de fastes et de paillettes. Son esprit est rongé par une démence qui n’attend qu’une fissure, une contrariété pour imploser de tout son éclat. Les politesses cachent un monstre cruel et lunatique, n’ayant virtuellement aucun regard pour la vie humaine. Difficile de dire si ces tendances sociopathes se sont développées à cause de l’Amerzone ou s’il s’agit d’une tare mentale naturelle mais le fait est que l’Arlequin est un clown qui, tôt ou tard, finira par se perdre dans les méandres de sa propre psyché distordue.
Biographie
Un monde gris peuplé d’individus sans saveur. Tels seraient les mots qu’emploierait Adrix pour décrire sa terre natale. Un endroit pour lequel il n’a jamais éprouvé que du mépris.
Adrix vit le jour en Amerzone, dans les étendues marécageuses qui forment le territoire des Glaiseux. S’il existe bien des lieux inhospitaliers sur les Blues, peu parviennent à ne serait-ce que frôler le niveau Australien de danger qui grouille dans chaque recoin de cette île soigneusement évité des étrangers. Crocodiles géants s’y dispute la vedette avec des moustiques disproportionnés sous le regard amusé de créatures plus biscornues encore. Et tout cela avant même que la flore ne vienne y ajouter son grain de sel végétal.
Les habitants quant à eux n’étaient guère mieux que la boue dans laquelle ils pataugeaient du soir au matin. Rustres, bourrus et à l’intelligence limitée, ces arriérés aux coutumes barbares s’étaient adaptés à la nature menaçante en régressant presque au niveau des bêtes qui convoitaient leurs ressources. En somme, ils étaient les dignes descendants des criminels que le monde extérieur avait autrefois jugés bon de séparer du reste de la population. Et les Glaiseux, fiers arpenteurs du bayou, étaient peut être les pire de tous.
Adrix était un de ceux là, un enfant des mangroves ayant poussé son premier cri dans une cabane misérable entre deux étendues de gadoue. Ses parents étaient tout aussi peu remarquables que leurs voisins, plus concernés qu’ils étaient par le contenu de leur futur assiette que par leur propre progéniture. Ils n’en attendaient pas grand-chose d’ailleurs. Le bébé était maigrichon et sa peau était d’un teint verdâtre maladif des plus inquiétants. Il faut dire qu’entre l’insalubrité et le train de vie malsain des locaux, la naissance de bébés malformés ou atteints de pathologie n’était pas chose rare dans ces marais. La plupart ne survivaient pas assez longtemps pour qu’on s’en inquiète et ceux qui y parvenaient finissaient tôt ou tard dans le ventre d’un croco plus malin que les autres.
Pourtant, par un coup du destin ou par ténacité, Adrix fit partie des veinards à passer le stade périlleux du nourrisson pour rentrer dans celui de l’enfance.
Peut être aurait-il mieux valut pour lui qu’il succombe avant d’atteindre l’âge de raison, car les premières années du futur médecin ne furent pas des plus joyeuses. Ô ce n’était point là la faute de ses parents. Aussi simples et benêts soient-ils, ils n’étaient pas cruels pour autant. Ils traitaient leur fils avec cette tendresse paysanne dont seuls sont capables les gens de la campagne.
Ce n’était pas vraiment la responsabilité de ses petits camarades non plus. Car si même en grandissant, Adrix ne s’était pas défait de son apparente faiblesse physique, une tare qui lui attirait bien des brimades, cela ne le préoccupait pas plus que ça. Les autres enfants pouvaient bien caqueter dans son dos tout leur saoul, il s’était rapidement fait à l’absence d’amis dignes de ce nom.
Non, la véritable cause de son mal-être était cette impression presque viscérale de ne pas être à sa place. Qu’importe ses efforts ou ses tentatives pour changer, Adrix ne parvenait tout simplement pas à se sentir chez lui, comme si la cigogne l’avait déposé au mauvais endroit. Tout lui paraissait morne, terne et étrange… Laid. Il était un étranger dans son propre village. Son entourage, tant sa famille que les autres, ne lui inspirait aucune émotion, il était totalement apathique à leur encontre. Leur conversation l’ennuyait, leurs jeux le blaisait.
Etait-il seulement naturellement trop perceptif pour son âge ? Même jeune, il se considérait déjà comme intelligent, plus conscient de son environnement que les autres. Là où les adultes se complaisaient de vivre dans la fange qu’était leur quotidien, Adrix ne pouvait s’empêcher de voir la misère et la honte. Il ne comprenait pas comment tous pouvaient se satisfaire de cet endroit, ou même tirer de la fierté d’être les descendants de criminels. Tous étaient fiers de leur héritage, lui n’y voyait que de la honte.
Ces liens sociaux, si aisés pour les autres, étaient pour lui des obstacles insurmontables. Pire, il n’éprouvait même pas le désir de les surmonter. Adrix avait finit par se convaincre qu’il était né cassé, que quelque chose ne fonctionnait pas dans sa tête. Peut être souffrait-il d’une forme d’autisme, à moins qu’il ne soit né cynique. Alors, parce qu’il incapable de se connecter à ce monde, Adrix s’était décidé à trouver le sien. Il se réfugiait dans son imaginaire, s’occupant l’esprit au travers d’activités que d’autres auraient trouvés complètement inutiles. Pris de tics mentaux bizarres, il se mettait parfois à se focaliser sur des détails parfaitement anodins. Quand il mettait la main sur un livre, il le dévorait avec une joie infantile, se laissant volontiers emporter par des récits de rêves et d’aventures. On le trouvait étrange, était persuadé qu’il était le seul sain d’esprit dans un peuple d’imbéciles.
A cause de la cime des arbres géants obscurcissant le soleil, le territoire de Glaiseux ne profitait presque jamais de la pleine splendeur des rayons du soleil. Tout était toujours plongé dans un genre de pénombre grisâtre, donnant à tout l’univers une teinte monochrome que l’épaisse couche de moisi et de boue qui recouvrait tout n’aidait pas à rompre. Curieux de découvrir des horizons plus colorés, Adrix avait commencé à s’aventurer de plus en plus profondément au travers de la mangrove dans l’espoir d’y dénicher un endroit rien qu’à lui.
Une idée qui ne tarda pas à s’avérer bien trop périlleuse.
Adrix était déjà un adolescent lorsque sa vie prit un virage soudain. Défiant les statistiques, il était parvenu à rester en un seul morceau tout ce temps. Les autres ne prêtaient guère plus attention à ses bêtises depuis des années, il devenu une partie du paysage, le type un peu bizarre vivant au coin de la rue et qu’il vaut mieux laisser dans son coin. La puberté n’avait fait qu’accroître l’impression lancinante d’être mal dans sa peau et le rendait plus fébrile dans sa recherche de nouveaux horizons.
Ses excursions répétées dans le marais lui avaient données une bonne connaissance des environs et il avait appris tant bien que mal à éviter les zones dangereuses. Il était capable de naviguer dans la jungle de racines et de lianes avec une agilité que seule lui permettait sa carrure fine. Porté par l’arrogance des jeunes années cependant, il vint inévitablement un jour où cette confiance se retourna contre lui. Le bayou était un ennemi à ne jamais sous-estimer. Un instant de garde baissée fut tout ce qu’il fallut pour qu’un Crocodrille fonde sur lui, tous crocs dehors. La bête immense aurait pu le gober tout rond en une seule fois. Il tenta de s’échapper, mais l’animal était trop rapide, trop agile pour une proie si frêle.
Mais à l’instant où les puissantes mâchoires allaient se refermer sur lui, un éclat métallique fendit l’air pour pourfendre le monstre. Un homme était apparu, surgissant d’un fourré pour voler au secours du malheureux. Un homme dont la grâce et la beauté n’avaient rien à voir avec tous les villageois que le futur pirate avait côtoyé jusqu’ici. Il se tenait là, recouvert du sang écarlate de l’alligator transpercé, glorieux. Rouge, quelle belle couleur que voilà. Tant et si bien qu’Adrix tomba instantanément en émoi face à cette silhouette surgit de nulle part. Une rencontre hasardeuse qui allait tout faire basculer.
Le sauveur, Dormin de son prénom, était un médecin. Un des rares que comptait Amerzone qui acceptait d’affronter la nature féroce pour apporter ses soins jusque dans les régions les plus pauvres du marais. Enamouré par ce héros inattendu venu briser la morosité du quotidien, Adrix le supplia de le prendre pour disciple, promettant d’être l’élève le plus assidu qu’il ait jamais été donné de voir. Trop généreux pour briser un tel enthousiasme, Dormin accepta de le prendre sous son aile. Un assistant ne serait pas de trop pour braver l’Amerzone et les malades ne manquaient pas.
Pendant les années qui suivirent, Adrix tint totalement sa parole, absorbant tout le savoir que l’on cherchait à lui transmettre comme une éponge. Il comprenait vite et mémorisait plus rapidement encore, faisant plein usage des capacités de concentration qui lui avaient permis de tromper son ennui jusqu’à aujourd’hui. Dormin lui inculqua tout ce dont il était capable, de la façon de reconnaître les différents maux, à la préparation d’onguents usant de la flore locale en passant sur des techniques d’auto-défenses, nécessaires pour braver la nature hostile.
Mais le plus important de tout, c’était qu’Adrix se sentait enfin à l’aise quelque part. Aussi longtemps qu’il était au côté de son mentor, il se sentait pleinement satisfait pour la première fois de sa vie. Il aimait tout chez lui, son allure, son optimisme, son intelligence. Tant de choses qui venaient briser l’univers ennuyeux dont lequel le jeune homme s’était enfermé jusqu’ici. Ils logeaient tous deux dans une cabane à l’écart de tout, partageant leur temps entre l’expérimentation et les excursions à l’extérieur, excitantes et pleines de dangers. En un mot comme en cent, Adrix était… heureux.
C’est à cette époque que commença à se développer la persona plus flamboyante du personnage. Libéré de ses complexes passés, il se sentait le désir de les extérioriser. A moins qu’il ne cherche simplement à attirer l’attention de Dormin, honnêtement même lui ne saurait dire.
Le devoir du médecin était, quand à lui, des plus singuliers. Malgré son mépris pour la population, le jeune homme livide se retrouvait à sauver leurs vies. Ils passaient de villages en villages, traitant les blessés et les fièvres issues du bayou. Parfois ils parvenaient à secourir les malheureux, parfois tous les soins du monde ne suffisaient pas à panser les plaies laissées par les mâchoires d’un crocodrille. Dormin pleurait toujours dans ces moments là, maudissant son impuissance, une vision qui emplissait le cœur de son disciple de chagrin. Lui rêvait d’un monde débarrassé de la maladie, où tous pouvaient vivre heureux et épanouis. A sa propre surprise, Adrix se prit au jeu, d’abord pour faire plaisir à son maître puis par challenge personnel.
Combattre la maladie avait quelque chose d’exaltant. Il y avait toujours de nouvelles méthodes à inventer, de nouveaux remèdes à préparer, une quête infinie qui nourrissait sa curiosité indéfiniment. Ils ne parviendraient jamais à trouver la solution parfaite, tel était le fardeau de la profession. Mais Adrix aurait été parfaitement satisfait d’arpenter ensemble ce chemin pour le restant de ses jours.
Mais c’est alors qu’un ennemi plus redoutable que les précédents fit son entrée en scène…
C’était un virus particulièrement virulent, ayant frappé la populace aussi soudainement que le claquement du tonnerre. Il s’agissait sans doute d’une souche inoffensive ayant tout à coup muté pour devenir mortel, à moins que des chantiers maladroits aient déterrés des germes enterrés sous la terre depuis des lustres…
Qu’importe les origines, la maladie hautement contagieuse se répandit comme une traînée de poudre dans les régions isolées du bayou. La période d’incubation était insidieuse, prolongeant l’agonie des jours durant en privant la victime de sa mobilité lentement mais sûrement. Incapables de mettre la main sur des médicaments, la population était impuissante alors qu’un nombre toujours plus important de malheureux succombaient à la fièvre et aux pustules. Ne restaient alors que des cadavres purulents et défigurés, une expression d’agonie imprimée sur leurs faciès rongés par la maladie.
Des semaines durant, Adrix et Dormin se livrèrent à un combat désespéré contre cette nouvelle petite épidémie. Mais il eut été plus aisé d’empêcher l’eau d’un fleuve de s’écouler à la force des mains. Aucun de leurs onguents ne parvenait à enrailler le processus de manière efficace et pour un patient soulagé, dix autres venaient frapper à leur porte. Ils étaient impuissants, balayés par la force de cette maladie inattendue.
Dormin commença à sombrer dans la dépression, son esprit peinant à encaisser la vision de tant de morts. Il se sentait responsable. Tous ces gens comptaient sur lui et pourtant il était incapable de venir à leur secours. Ses efforts se firent de plus en plus effrénés, Adrix ne pouvait que le regarder lentement perdre cet optimisme qui le caractérisait autrefois. Ses meilleurs efforts ne changeaient rien.
Et c’est alors qu’Adrix le vit. Ce petit geste anodin qui allait tout détruire. Dormin qui se grattait. Une fois. Deux fois. Trois fois…. Puis chaque jour un peu plus. Le médecin devint tout à coup agressif, cherchant à garder son disciple à l’écart autant que faire se peut.
Mais il était trop tard. Adrix avait compris. Dormin était malade. A force de fréquenter les malheureux, il avait fini par être contaminé à son tour et les pustules commençaient à lentement envahir son épiderme. Il était sans doute déjà trop tard pour lui, ses efforts n’avaient que pour but d’épargner ce sort à son assistant. Bientôt, il serait cloué au lit, paralysé et recouvert de boutons hideux.
Non ! Non ! Adrix ne pouvait accepter une telle idée. La seule perspective de voir cet homme qu’il aimait tant réduit à l’état d’atrocité malade lui brisait le cœur. Il ne voulait pas le voir enlaidi et souffrant. Pourtant il ne pouvait le sauver. Il savait mieux que quiconque qu’ils n’avaient aucun remède efficace et que toute tentative ne ferait que prolonger son agonie. Que pouvait-il faire ? Il ne voulait pas se séparer de lui, encore moins salir l’image parfaite qu’il avait érigé dans son esprit. Comment pouvait-il la garder ?!
Le diable vint alors lui murmurer une suggestion. Une solution si terrible qu’aucun individu sain d’esprit n’aurait accepté de ne serait-ce que la considérer. Mais Adrix n’était pas quelqu’un de stable. Il avait toujours été fait d’extrêmes. Et aujourd’hui, il était un homme rendu encore plus fou par le chagrin et un amour sans retour. Aussi c’est avec une détermination fiévreuse qu’il se saisit de la lame de son mentor et alors que ce dernier ne s’y attendait pas, il la lui plongea en plein cœur.
Sous l’impulsion de la lame, une fleur écarlate éclata sur le torse de Dormin dont le regard voilé de confusion s’imprima dans la rétine de son meurtrier. Il s’effondra dans un soupir, sans un son, sans un cri pour annoncer son trépas.
Adrix resta la à le contempler des heures durant, son esprit brisé par ce qu’il venait de faire. Il avait tué de ses propres mains celui qu’il admirait plus que tout. Et pourtant, son regard ne pouvait se détacher de cette rose sanglante qui décorait son mentor comme si elle était accrochée à sa boutonnière. Il était de nouveau drapé de cette belle couleur qui avait jadis fait battre son cœur. Dormin semblait paisible dans les bras de la mort, comme endormi. Adrix enlaçait son corps que la chaleur quittait peu à peu, le trouvant toujours aussi parfait, aussi pur qu’au jour de leur première rencontre.
Sa santé mentale en lambeaux, il fut comme frappé d’une révélation. Il n’avait pas tué Dormin. Il venait au contraire de le sauver de la maladie. Il l’avait sauvegardé de la souffrance là où tous les remèdes du monde l’auraient fait hurlé de douleurs pendant des jours terribles. Et alors qu’il continuait de s’inventer des excuses à sa démence, une nouvelle vérité se traça un chemin dans sa psyché.
Depuis la nuit des temps, les médecins n'avaient eut d'obsession que de combattre la mort. Afin de retarder la marche inéluctable de cet ennemi invisible ils avaient inventé artifice après artifice, le repoussant avec toute l'énergie du désespoir. Mais c'était là que se trouvait leur erreur. La douce Faucheuse n'avait jamais été un ennemi. Elle n'était qu'une alliée incomprise, l'ange drapé dans un voile obscure que tous ces ignorants n'avaient su deviner. La mort n’était pas contagieuse, pas plus qu’elle n’infligeait d’atroces douleurs. Sa faux salvatrice ne faisait qu'apporter la libération là où se trouvait la souffrance, débarrassant les malades du poids de leur fardeau pour les laisser s'envoler vers des cieux plus cléments.
Adrix comprenait désormais, il voyait la beauté à laquelle tous, même son maître, étaient restés aveugles. Lui seul avait eut la clairvoyance nécessaire pour voir la belle et triste demoiselle dissimulée derrière le manteau noir du trépas. En cherchant sans cesse à la rejeter, ses prédécesseurs n’avaient fait qu’entretenir le terreau de la contagion. Un malade qu’on ne pouvait sauver devait être purgé, libéré, tant pour abréger ses propres peines que pour sauvegarder ceux que l’infection avait épargnés. Sans quoi, le virus se voyait offrir plus de temps pour étendre ses racines et atteindre plus d’innocents.
Le Adrix d’autrefois était mort avec son maître, l’Arlequin était né.
Il s’avéra que la raison pour laquelle avait été épargné là où son maître avait été frappé se trouvait dans ce sang de criminel dont il avait honte. Une malformation génétique, une immunité comme il en existe des milliers, dormants dans le génome de parfaits inconnus. Quelle douce ironie. Mais une preuve à ses yeux que la sélection naturelle était une solution parfaite.
La purge ! Voilà ce qu’il fallait faire ! Eliminer la source pour sauvegarder le reste. Et cela ne se limitait pas aux simples maux physiques. C’était l’ignorance de quelques uns qui avait fait finit par devenir la bêtise de tout le peuple d’Amerzone. La stupidité, la corruption ect… étaient autant d’éléments contagieux qui pouvaient être contenus en coupant à la racine. En éliminant ce qui ne pouvait être soigné et en sauvant le reste, il pourrait créer une société parfaite, un être humain débarrassé de ses tares. Tous pourraient être aussi parfaits, aussi nobles que l’était Dormin. Oui ! Oui ! Quelle meilleure façon de réaliser le rêve de son maître !
Adrix se livra alors à ce qu’on pourrait qualifier comme ni plus ni moins qu’un empoisonnement de masse. Il retourna dans tous les villages où la maladie faisait son office et distribua des remèdes mortels en les faisant passer pour une solution miracle. Les uns après les autres, les malades tombèrent comme des mouches et l’épidémie, privée de ses vecteurs de contagion, retourna à des niveaux acceptables avant de ne redevenir qu’un mauvais souvenir.
Un mauvais tour qui ne tarda pas à être découvert, le poussant à la fuite. Mais il n’était pas encore satisfait. Le monde était vaste, et il aurait besoin de ressources pour satisfaire son grand dessein. Des ressources qui se trouvaient loin de cet île de bouseux, par delà les océans…
Test RP
L'Amerzone, l'un des plus sinistres regroupements de vermines que les océans n'aient jamais eut le malheur de porter. Profitant d'une population constituée de moustiques géants pour la première moitié et de cul-terreux pour l'autre ce petit bout de terre mal famé se résumait pour sa majeure partie à un marais glougloutant où se dressaient ici et là des cabanes délabrées. Si le raffinement avait un abîme, ce serait au cœur de l'Amerzone.
Et pourtant, au milieu de cette crasse grouillante se trouvait un intrus, un joyau coloré luttant chaque jour pour conserver la brillance de son éclat dans cet enfer de boue. Adrix était son nom, fabuleuse était son apparence... et boursouflé était son égo.
Il avançait d'une démarche guillerette parmi les racines et les flaques d'eau, sifflotant du bout des lèvres un air que lui avait jadis enseigné son mentor, l’un de ces jours où ils prenaient au jeu de la musique. Son accoutrement aux couleurs criardes contrastait lourdement avec le décor brunâtre, tout juste éclairé par les maigres rayons du soleil parvenant à percer le feuillage de la mangrove. Son visage lourdement maquillé affichait une expression sereine, à des lieues de ce que l'on pourrait attendre d'un individu dont les mains étaient encore imprégnées de l'odeur du sang d'un être cher.
Malgré son apparente insouciance cependant, Adrix peinait à se défaire du poids qui pesait sur son cœur depuis cette journée fatidique où la lame pendant à son côté avait percée la poitrine de Dormin. Le meurtrier qu’il était peinait à faire son deuil, malgré les illusions et les justifications dont il s’était bercé pour alléger son fardeau. Parfois, il lui semblait entrevoir le rouquin du coin de l’œil, dardant son disciple d’un regard sévère. Adrix ne pouvait supporter de rester davantage dans le foyer qu’ils avaient tous deux partagés, l’endroit était tellement chargé de souvenirs qu’il en avait eut des nausées.
Alors, pour distraire son esprit de la culpabilité qui le rongeait, il avait décidé de faire la seule chose dont il était encore capable : son travail. Et cette fois, il ne comptait pas être maintenu en échec par l’infection qui lui avait déjà tant pris. Il avait mis au point un plan qui étoufferait le virus jusqu’à le renvoyer dans l’oubli tout en libérant ses victimes de la douleur. Même si pour cela, il devrait concéder quelques sacrifices à la douce Faucheuse…
Après une marche qui lui sembla durer une éternité, le médecin chatoyant arriva aux abords d’un village. C’était un trou miteux, comparable à celui dont il était lui-même issu. Les habitants lui jetaient d’ailleurs le même genre de regards circonspects, interloqués par l’allure ridicule de ce visiteur beaucoup trop voyant. Il était déjà venu ici quelques fois par le passé, mais personne ne s’était jamais vraiment fait à sa figure. Jadis, la présence de Dormin calmait la suspicion de ces sauvages à son égard, aujourd’hui, il devrait faire sans.
Une main sur les hanches et l’autre en visière sur le front, il repéra le point le plus adapté pour lui servir de scène de fortune. Il favorisait un peu de hauteur aux tribunes plates, ne serait-ce que pour la satisfaction de regarder son public de haut. Il était hors de question que quelqu’un de sa stature se contente de ce sol boueux pour faire son annonce. A défaut de mieux, ce tas de caisses ferait l’affaire.
D’’un salto aussi exagéré qu’inutile, le médecin en herbe aux manières de diva se retrouva sur son perchoir. Prenant une pose qui n’aurait rien à envier à une gravure de mode en plein défilé, il commença à déclamer à plein volume :
Les curieux qui s’étaient arrêtés pour l’écouter marquèrent un silence prononcé, laissant planer une ambiance pesante. Les regards tournés vers lui n’étaient ni impressionnés ni charmés mais en égale portion agacés et effrayés par la drôle d’énergumène qui faisait tant de bruit au milieu de l’après midi.
Ils se méfiaient de lui, c’était une évidence. La méfiance était plus ou moins l’attitude par défaut de tout habitant de l’Amerzone envers quelque chose qui divergeait de son quotidien limité. Il était probable que certains dans cette petite foule ne se seraient pas gênés pour interner le clown si les médecins n’avaient pas été une denrée si précieuse dans ces coins reculés du marais. Quelle bande de répugnants petits cancrelats. L’action resta ainsi en suspension pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’une voix timide ne s’élève de la masse.
Adrix bondit de son perchoir, atterrissant de manière grandiloquente auprès du manant qui venait de quémander son aide. C’était un homme typique de ces marais, nauséabond et crasseux, tant et si bien que le médecin se serait volontiers bouché le nez. Mais là n’était pas la question.
Sans être vraiment sûr s’il s’agissait d’un compliment ou d’une insulte, le père de famille guida l’Arlequin vers le taudis qui lui servait de demeure. Pour les critères du bayou, ce n’était pas si mal, même plutôt spacieux. Il n’empêche qu’Adrix contrastait avec le décor comme une tâche de vin au cœur d’un drap blanc. Ou gris en l’occurrence.
Sans détacher son regard méfiant de l’étrange individu qu’il venait d’inviter sous son toit, l’homme des marais guida Adrix jusqu’à une chambre située à l’arrière de la « demeure ». Le médecin y trouva un grand lit sur lequel était une allongé une jeune demoiselle qui ne devait pas avoir encore atteint la vingtaine. Elle était mignonne comme un cœur, son visage était d’une élégance ô combien rare dans ces coins rongés par la pauvreté et ses formes déjà bien définies exprimaient une féminité généreuse sans pour autant être vulgaire. Tant et si bien que le spectacle arracha à Adrix un hoquet de surprise admiratif.
Précisa-t-il en pointant d'un mouvement de tête le vieux miroir de l'autre côté de la pièce. Cela faisait plusieurs heures qu’il ne s’était pas admiré et il avait presque oublié combien sa propre image était agréable à l’œil. Il aurait pu rester perdu dans ses propres yeux un bon bout de temps, mais hélas, le devoir l’appelait.
Détournant à contre-coeur le regard de son reflet, le médecin vint au chevet de la patiente qui jetait un regard interrogateur à son père, lequel se voulait rassurant.
Son teint livide et les traits étirés par la fatigue n'avaient en rien entaché sa beauté un brin sauvage. Que voilà un triste spectacle. Elle qui n'en était qu'au printemps de sa vie était en train de faner avant même d'avoir eut une chance d'éclore. Adrix passa un index pensif sur le drap qui recouvrait sa silhouette assoupie. Si cette couverture mitée était un cocon, le papillon qui en était prisonnier risquait fort de ne pas pouvoir éblouir le monde de ses couleurs.
Avec une douceur calculée, le médecin la fit s'asseoir, commençant à ausculter la malheureuse. Poux, tension, température... Il avait fait ces gestes si souvent qu'ils étaient désormais ancrés dans sa chair, mais c'était la première fois qu'il les réalisait sans le regard avisé de son mentor pesant sur ses épaules. Il ne pensait pas que l'expérience s'avérerait si.... Solitaire. Il y avait comme un vide, un trou qui mettrait peut être des années à se résorber, s'il le faisait un jour.
Hélas, Adrix ne connaissait que trop bien le mal dont souffrait celle qui se trouvait devant lui aujourd'hui. Il s'en doutait déjà avant même de rentrer dans la pièce à vrai dire et nulle recherche frénétique de symptômes divergents ne viendrait contredire son diagnostic aujourd'hui encore.
Le rouquin avait trop tendance à faire sienne la détresse de ses patients. Adrix pouvait presque le voir, prenant délicatement la main de la souffrante pour lui murmurer des mots de réconfort. Il serait resté des heures à son chevet, cachant ses larmes derrière un sourire. Puis il aurait pleuré cette vie fauchée trop tôt par le destin.
Adrix comprenait tout cela, mais il ne parvenait pas à mobiliser l'énergie nécessaire pour faire de même. Il n'était pas comme son maître. Il sauvait des vies s’il le pouvait, tel était son travail, mais il ne se sentait tout simplement pas envahi de la tristesse quand il échouait. Tout au plus ressentait-il de la frustration, mais il acceptait l’échec comme une part inhérente de sa profession, une part qu’il avait appris à suivre de façon…. Peu recommandable.
Adrix poussa un soupir agacé. Il détestait être interrompu par les inquiétudes d’amateurs qui n’entendaient rien de son art.
Avec une grimace agacée, le père de famille s’exécuta, car hélas, coller un pain à la figure du seul espoir de sa fille n’était pas une option.
Adrix resta songeur un instant. Il ne pouvait pas la sauver. Tout traitement qu’il pouvait lui proposer ne ferait que prolonger son agonie et permettre à la maladie de se répandre au reste du village. Elle devait disparaître, pour le bien d’individus tels que son père. Quel gâchis.
Au moins pouvait-il rendre les derniers instants de cette fleur aussi indolores et esthétiques que faire se peut. Il ne sauvegarderait pas sa vie mais lui donnerait l’occasion de rendre son dernier souffle fraîche et belle plutôt que fanée et gémissante.
Farfouillant dans sa sacoche, l’Arlequin en récupéra une petite fiole remplie d’un liquide aux teintes rosées. C’était un mélange utilisé pour calmer les souffrances d’un patient. Bien dosé, c’était un remède à bien des maux, mais une simple altération de l’équilibre en faisait un poison qui endormait le corps et l’esprit jusqu’à offrir une mort paisible au cours d’un sommeil qui ne connaitrait plus de nouvelle aube.
Il prit sa main dans la sienne pour lui glisser le flacon entre les doigts. Se redressant, il se tourna vers son père. Elle ne survivrait pas d’ici la fin de la semaine hélas, ce qui n’empêchait pas Adrix de lui donner son ordonnance avec le plus grand sourire du monde.
Après avoir gracié son audience du jour d’une révérence, Adrix prit congé, reprenant sa tournée là où il l’avait laissé. Il savait que d’ici quelques jours à peine, les remerciements de ce père se seraient changés en grognement de haine, qu’il viendrait à sa poursuite. Mais hélas, sa tâche n’était pas encore accomplie. Il restait encore bien des villages à visiter, et bien des ronces à couper pour embellir ce jardin.
Et pourtant, au milieu de cette crasse grouillante se trouvait un intrus, un joyau coloré luttant chaque jour pour conserver la brillance de son éclat dans cet enfer de boue. Adrix était son nom, fabuleuse était son apparence... et boursouflé était son égo.
Il avançait d'une démarche guillerette parmi les racines et les flaques d'eau, sifflotant du bout des lèvres un air que lui avait jadis enseigné son mentor, l’un de ces jours où ils prenaient au jeu de la musique. Son accoutrement aux couleurs criardes contrastait lourdement avec le décor brunâtre, tout juste éclairé par les maigres rayons du soleil parvenant à percer le feuillage de la mangrove. Son visage lourdement maquillé affichait une expression sereine, à des lieues de ce que l'on pourrait attendre d'un individu dont les mains étaient encore imprégnées de l'odeur du sang d'un être cher.
Malgré son apparente insouciance cependant, Adrix peinait à se défaire du poids qui pesait sur son cœur depuis cette journée fatidique où la lame pendant à son côté avait percée la poitrine de Dormin. Le meurtrier qu’il était peinait à faire son deuil, malgré les illusions et les justifications dont il s’était bercé pour alléger son fardeau. Parfois, il lui semblait entrevoir le rouquin du coin de l’œil, dardant son disciple d’un regard sévère. Adrix ne pouvait supporter de rester davantage dans le foyer qu’ils avaient tous deux partagés, l’endroit était tellement chargé de souvenirs qu’il en avait eut des nausées.
Alors, pour distraire son esprit de la culpabilité qui le rongeait, il avait décidé de faire la seule chose dont il était encore capable : son travail. Et cette fois, il ne comptait pas être maintenu en échec par l’infection qui lui avait déjà tant pris. Il avait mis au point un plan qui étoufferait le virus jusqu’à le renvoyer dans l’oubli tout en libérant ses victimes de la douleur. Même si pour cela, il devrait concéder quelques sacrifices à la douce Faucheuse…
Après une marche qui lui sembla durer une éternité, le médecin chatoyant arriva aux abords d’un village. C’était un trou miteux, comparable à celui dont il était lui-même issu. Les habitants lui jetaient d’ailleurs le même genre de regards circonspects, interloqués par l’allure ridicule de ce visiteur beaucoup trop voyant. Il était déjà venu ici quelques fois par le passé, mais personne ne s’était jamais vraiment fait à sa figure. Jadis, la présence de Dormin calmait la suspicion de ces sauvages à son égard, aujourd’hui, il devrait faire sans.
Une main sur les hanches et l’autre en visière sur le front, il repéra le point le plus adapté pour lui servir de scène de fortune. Il favorisait un peu de hauteur aux tribunes plates, ne serait-ce que pour la satisfaction de regarder son public de haut. Il était hors de question que quelqu’un de sa stature se contente de ce sol boueux pour faire son annonce. A défaut de mieux, ce tas de caisses ferait l’affaire.
D’’un salto aussi exagéré qu’inutile, le médecin en herbe aux manières de diva se retrouva sur son perchoir. Prenant une pose qui n’aurait rien à envier à une gravure de mode en plein défilé, il commença à déclamer à plein volume :
-Oyé oyé mes vilaines petites chenilles ~ ! Bienvenue à la nouvelle Cour des Miracles d’Amerzone ! Laissez donc vos yeux festoyer de ma splendeur alors que le plus grand médecin de l’île fait parler sa magie ! Je vous offre un remède miracle ! Y a-t-il ici une âme en peine qui ait besoin de mon éclat ?
Les curieux qui s’étaient arrêtés pour l’écouter marquèrent un silence prononcé, laissant planer une ambiance pesante. Les regards tournés vers lui n’étaient ni impressionnés ni charmés mais en égale portion agacés et effrayés par la drôle d’énergumène qui faisait tant de bruit au milieu de l’après midi.
-Quel public difficile que voilà. Les vrais artistes sont-ils toujours incompris ? -Le roux de d’habitude, il est où ? -Une excellente question darling ! Notre cher et tendre Dormin est temporairement… indisposé. Mais n’ayez crainte, il vous laisse entre des mains aussi délicates qu’efficaces.
Ils se méfiaient de lui, c’était une évidence. La méfiance était plus ou moins l’attitude par défaut de tout habitant de l’Amerzone envers quelque chose qui divergeait de son quotidien limité. Il était probable que certains dans cette petite foule ne se seraient pas gênés pour interner le clown si les médecins n’avaient pas été une denrée si précieuse dans ces coins reculés du marais. Quelle bande de répugnants petits cancrelats. L’action resta ainsi en suspension pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’une voix timide ne s’élève de la masse.
-M-Ma fille ! Ma fille est malade ! Venez la voir !
Adrix bondit de son perchoir, atterrissant de manière grandiloquente auprès du manant qui venait de quémander son aide. C’était un homme typique de ces marais, nauséabond et crasseux, tant et si bien que le médecin se serait volontiers bouché le nez. Mais là n’était pas la question.
-Mon mignon, tu peux être fier de toi. Il faut bien du courage pour outrepasser sa stupidité instinctive pour le bien d’un être cher. -Euh… merci ?
Sans être vraiment sûr s’il s’agissait d’un compliment ou d’une insulte, le père de famille guida l’Arlequin vers le taudis qui lui servait de demeure. Pour les critères du bayou, ce n’était pas si mal, même plutôt spacieux. Il n’empêche qu’Adrix contrastait avec le décor comme une tâche de vin au cœur d’un drap blanc. Ou gris en l’occurrence.
Sans détacher son regard méfiant de l’étrange individu qu’il venait d’inviter sous son toit, l’homme des marais guida Adrix jusqu’à une chambre située à l’arrière de la « demeure ». Le médecin y trouva un grand lit sur lequel était une allongé une jeune demoiselle qui ne devait pas avoir encore atteint la vingtaine. Elle était mignonne comme un cœur, son visage était d’une élégance ô combien rare dans ces coins rongés par la pauvreté et ses formes déjà bien définies exprimaient une féminité généreuse sans pour autant être vulgaire. Tant et si bien que le spectacle arracha à Adrix un hoquet de surprise admiratif.
-Quelle beauté époustouflante ! Que si ravissante créature peuple cet endroit m'émeut aux larmes-Oui, elle a du succès auprès des autres garçons du village et…-Non je parlais de moi en fait, darling.
Précisa-t-il en pointant d'un mouvement de tête le vieux miroir de l'autre côté de la pièce. Cela faisait plusieurs heures qu’il ne s’était pas admiré et il avait presque oublié combien sa propre image était agréable à l’œil. Il aurait pu rester perdu dans ses propres yeux un bon bout de temps, mais hélas, le devoir l’appelait.
Détournant à contre-coeur le regard de son reflet, le médecin vint au chevet de la patiente qui jetait un regard interrogateur à son père, lequel se voulait rassurant.
-Le médecin va te soigner trésor. -Oui trésor, tu n’as rien à craindre de moi~
Son teint livide et les traits étirés par la fatigue n'avaient en rien entaché sa beauté un brin sauvage. Que voilà un triste spectacle. Elle qui n'en était qu'au printemps de sa vie était en train de faner avant même d'avoir eut une chance d'éclore. Adrix passa un index pensif sur le drap qui recouvrait sa silhouette assoupie. Si cette couverture mitée était un cocon, le papillon qui en était prisonnier risquait fort de ne pas pouvoir éblouir le monde de ses couleurs.
Avec une douceur calculée, le médecin la fit s'asseoir, commençant à ausculter la malheureuse. Poux, tension, température... Il avait fait ces gestes si souvent qu'ils étaient désormais ancrés dans sa chair, mais c'était la première fois qu'il les réalisait sans le regard avisé de son mentor pesant sur ses épaules. Il ne pensait pas que l'expérience s'avérerait si.... Solitaire. Il y avait comme un vide, un trou qui mettrait peut être des années à se résorber, s'il le faisait un jour.
Hélas, Adrix ne connaissait que trop bien le mal dont souffrait celle qui se trouvait devant lui aujourd'hui. Il s'en doutait déjà avant même de rentrer dans la pièce à vrai dire et nulle recherche frénétique de symptômes divergents ne viendrait contredire son diagnostic aujourd'hui encore.
*Dormin aurait été si désolé pour elle*
Le rouquin avait trop tendance à faire sienne la détresse de ses patients. Adrix pouvait presque le voir, prenant délicatement la main de la souffrante pour lui murmurer des mots de réconfort. Il serait resté des heures à son chevet, cachant ses larmes derrière un sourire. Puis il aurait pleuré cette vie fauchée trop tôt par le destin.
Adrix comprenait tout cela, mais il ne parvenait pas à mobiliser l'énergie nécessaire pour faire de même. Il n'était pas comme son maître. Il sauvait des vies s’il le pouvait, tel était son travail, mais il ne se sentait tout simplement pas envahi de la tristesse quand il échouait. Tout au plus ressentait-il de la frustration, mais il acceptait l’échec comme une part inhérente de sa profession, une part qu’il avait appris à suivre de façon…. Peu recommandable.
-C’est… C’est grave docteur ? .
Adrix poussa un soupir agacé. Il détestait être interrompu par les inquiétudes d’amateurs qui n’entendaient rien de son art.
-Darling, je réalise qu'un simple paysan tel que toi ne sait rien de la médecine, mais mon art nécessite du temps et une main assurée. Sois mignon et attend donc dans un coin de la pièce comme un bon garçon~ Hm ?
Avec une grimace agacée, le père de famille s’exécuta, car hélas, coller un pain à la figure du seul espoir de sa fille n’était pas une option.
Adrix resta songeur un instant. Il ne pouvait pas la sauver. Tout traitement qu’il pouvait lui proposer ne ferait que prolonger son agonie et permettre à la maladie de se répandre au reste du village. Elle devait disparaître, pour le bien d’individus tels que son père. Quel gâchis.
*Sacrifier une rose pour sauvegarder des chardons. Tragédie ! Tristesse ! *
Au moins pouvait-il rendre les derniers instants de cette fleur aussi indolores et esthétiques que faire se peut. Il ne sauvegarderait pas sa vie mais lui donnerait l’occasion de rendre son dernier souffle fraîche et belle plutôt que fanée et gémissante.
Farfouillant dans sa sacoche, l’Arlequin en récupéra une petite fiole remplie d’un liquide aux teintes rosées. C’était un mélange utilisé pour calmer les souffrances d’un patient. Bien dosé, c’était un remède à bien des maux, mais une simple altération de l’équilibre en faisait un poison qui endormait le corps et l’esprit jusqu’à offrir une mort paisible au cours d’un sommeil qui ne connaitrait plus de nouvelle aube.
-Prend ce flacon, petite fleur. Une goutte matin midi et soir pendant une semaine et tu brilleras à nouveau de ton plus bel éclat~ Il se peut que tu ressentes un peu de fatigue.
Il prit sa main dans la sienne pour lui glisser le flacon entre les doigts. Se redressant, il se tourna vers son père. Elle ne survivrait pas d’ici la fin de la semaine hélas, ce qui n’empêchait pas Adrix de lui donner son ordonnance avec le plus grand sourire du monde.
-Bien que cela me peine de garder la beauté enfermée, mieux vaut limiter les limites des gens de l’extérieur. Votre fille à besoin de repos. Je vous laisse quelques flacons, si des symptômes similaires apparaissent ailleurs, faîtes la même chose. -M-Merci. Vous êtes bizarre mais… Vous avez aidé ma fille. Combien je vous dois ? -Oh voyons darling, qui a besoin d’argent pour sauver un trésor pareil~ Les hommes comme moi ne vivent que par le bonheur de leurs patients. Snif. Ma propre générosité m’émeut. -Vous êtes vraiment…-Aussi beau à l’extérieur qu’à l’intérieur n’est-il pas ? -Sure sure. Vous pourriez partir ? Vous parler me donne mal à la tête.
Après avoir gracié son audience du jour d’une révérence, Adrix prit congé, reprenant sa tournée là où il l’avait laissé. Il savait que d’ici quelques jours à peine, les remerciements de ce père se seraient changés en grognement de haine, qu’il viendrait à sa poursuite. Mais hélas, sa tâche n’était pas encore accomplie. Il restait encore bien des villages à visiter, et bien des ronces à couper pour embellir ce jardin.
Informations IRL
• Prénom : Alexandre
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• N'aime pas : Les broccolis. Sérieusement qui mange ça ?!
• Personnage préféré de One Piece :
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Dernière édition par Adrix Viyers le Lun 28 Mar 2016 - 0:19, édité 3 fois