- « Magnifique… »
J’étais là, mains dans les poches dans le quai qui abritait le fameux Léviathan et je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire aux lèvres. Il était toujours aussi majestueux et il était enfin terminé. Avec tous les plans que l’ex amiral en chef avait initialement prévu. Pas étonnant que Kenora ne voulait pas me le confier. Risible quand on savait qu’elle n’avait rien fait pour un tel navire. J’eus un soupir, avant de me gratter la nuque. J’aurai aimé converser avec ce bateau, mais je n’avais même pas ce « droit ». Toujours était-il qu’il me faisait rêver comme jamais auparavant. Toute l’histoire avait commencé avec Satoshi et Toji lorsque leur combat avait endommagé le navire. Alors que le projet était sur le point d’être abandonné, je l’avais repris avec l’aval de Sentomaru et l’avait patiemment rebâti. Intérieurement, je revivais toutes les étapes de sa construction et tous les combats que j’ai dû mener pour le protéger des forbans qui le convoitaient ou des jaloux qui voulaient tout bonnement le saboter parmi les factions ennemies de la marine. Un moment qui avait marqué ma carrière d’officier dans les rangs, pour sûr. Deuxième soupir. Si tout ce qui s’était passé à Alabasta n’était pas arrivé, peut-être aurais-je eu le droit exclusif de le manœuvrer…
- « Salem… ? »
Alors que j’étais profondément ancré dans mes pensées, les yeux rivés sur le mastodonte devant moi, une voix tout près m’interpella. Et là, mon cœur ne fit qu’un bond. Cette voix-là, je la reconnaitrais entre mille. Et cette présence que mon haki me signalait, m’était plus que familière. Je restai immobile pendant un long moment, avant que la voix ne prononce une deuxième fois ma voix. Là, plus question de me défiler. C’était plus la peine. D’ailleurs, j’aurai dû y penser, à cette rencontre. Dans ma tête, je l’avais craint. Dans mon esprit, je l’avais tout bêtement ignoré, effacé. Mais au final, elle fut inévitable. Et j’étais là, face à mes responsabilités. Je finis par me retourner, avant de voir à quelques mètres de moi, une silhouette svelte et pulpeuse à seulement deux petits mètres de moi. Une femme. Une belle femme que le temps avait finir par bonifier : Ketsuno. Ma cousine. J’eus un sourire et la détaillai longuement du regard sans rien dire. Elle était définitivement devenue bien plus belle qu’auparavant. Le côté pervers en moi nota même qu’elle avait des formes plus enrobées que la dernière fois que je l’avais vu. La dernière fois… Ça remontait mine de rien. M’enfin, là n’était pas le plus important, loin de là, vu que l’atmosphère devenait un peu bizarre…
- « Yo Ketsu. Ça fait un bail ! »
- « Ça fait un bail… ? »
- « Hein ? Qu’est-ce que t- »
- « Ça fait un bail… ? C’est tout ce que tu trouves à dire ? »
Silence. Je n’arrivais plus à répondre. Mon sourire s’effaça au profit d’une mine complètement désolée. Parce que désolé, je l’étais réellement. J’aurai pu lui expliquer, lui sortir toutes les excuses du monde, mais je savais que ça n’allait pas suffire sur l’instant. Ça ne pouvait clairement pas suffire. C’est donc la bouche close que je l’observais, attendant la suite des évènements. Ketsuno pour sa part se mit à trembler. Son regard devenait de plus en plus larmoyant, avant qu’une larme ne coule et ne roule le long de sa joue gauche. C’était un florilège de sentiments qui devaient la secouer : La joie, la rage, la déception… Tout ça quoi. Et je ne le comprenais que trop bien. D’ailleurs, je le sentais. Grâce à mon empathie. Les liens du sang prédominaient et exacerbaient mon haki assez effectif et puissant. Et puis je la connaissais bien. On avait plus ou moins grandi ensemble. Je savais qu’elle pétait un câble pour un ou pour un non, même si cette fois-ci, elle aurait raison de le faire. Elle se mit à sangloter pendant quelques secondes qui me parurent une éternité, avant que je prenne sur moi d’avancer vers elle, tout en tendant les bras. L’idée était effectivement de la prendre dans ses bras. De la réconforter. Sauf que voilà, madame n’était pas de cet avis.
- « NE T’APPROCHE PAS DE MOI ! »
Son cri retentit dans tout l’entrepôt. Heureusement qu’il n’y avait personne autour de nous, sans quoi je me serai très certainement tapé la honte de ma vie. C’était peut-être pas le moment de penser à ça, ni de penser comme ça d’ailleurs, mais cette idée me frôla l’esprit et m’arracha un frisson. Je finis par baisser m’immobiliser une seconde fois tout en baissant les bras. Quand elle était comme ça, inutile de la raisonner, ça ne marcherait pas. Aussi avais-je eu un soupir las. J’aurai dû appeler le vieux ou même la vieille pour qu’elle explique tout ce qui s’était passé à Ketsuno, histoire d’éviter ce qui arrivait là. Peut-être l’avaient-ils fait… Va savoir… Mais toujours était-il que j’étais dans la mouise et que je sentais clairement sa colère monter encore et encore. « Tu oses soupirer devant moi en plus ? » Oups. L’erreur. Rien n’échappait à l’œil avisé de ma cousine. Un rien pouvait aggraver ma situation. Et c’était bien mon cas, là… « T’es gonflé Salem ! T’es vraiment gonflé ! Je te déteste !!! » J’avais beau avoir connu plusieurs femmes que certains de leurs aspects m’échappaient toujours, leur susceptibilité entre autres. C’est suite à cette pensée qu’elle dégaina sa lame. Mon ancienne lame. Le kashuu. L’un des 50 meitous supérieurs.
- « Je vais te passer l’envie de simuler une mort… »
Ok… Là, j'étais vraiment dans la merde…
Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Dim 19 Juin 2016 - 1:19, édité 1 fois