- Enfin !
Je sautai par dessus la rambarde du bateau et pénétrai dans Manshon. La première chose à faire était de trouver une auberge et de réserver une chambre. Grâce à l'argent que j'avais acquis durant mes 3 jours de service auprès de Bob à Rubeck, j'aurai de quoi passer la nuit et me payer quelques repas. Mais ce n'était pas suffisant. Je devais rapidement trouver un travail pour récolter des fonds, conserver ma chambre et m'acheter un bateau. Un bateau et un équipage...
Je me passai la main dans les cheveux. Peut-être devrais-je les couper un de ces jours ? Bah, peu importe ! Ce n'était pas le plus important et je n'avais pas que ça à faire ! Étais-je devenu impatient ? Non, pas plus que d'habitude. En réalité, j'étais toujours le même : un gosse de riches incapable de laisser sa fierté et sa paresse de côté pour se prendre en main. Qu'avais-je réaliser depuis que j'étais devenu pirate ? Rien. Absolument rien. Je venais seulement de prendre une décision importante alors que mes parents m'avaient été arrachés. Je devrais avoir honte ! Où était-elle, cette fierté que je chérissais tant ? Et mon honneur ? Bon soit : l'honneur et la piraterie sont aussi compatibles que l'eau et le vin. Ou est-ce l'huile ?
- Rhaa ! Arhye, sombre crétin !
Je devais me ressaisir.
Si j'avais choisi Manshon, c'était à cause de l'influence de la mafia, malgré la montée en puissance du Gouvernement Mondial. Les 7 familles restaient les piliers le plus importants, soutenant l'économie, la sécurité et un semblant de paix : je voyais mal les brigands et autres malfrats tenter quoi que ce soit dans un quartier contrôlé par les Tempiesta ou les Bambana, à moins de pouvoir y laisser plus que leurs 10 doigts. Ce qui était certain, c'était qu'avec un minimum d'informations et de savoir-faire, il était possible d'être engagé par eux. Cela restait la solution la plus viable pour moi, en tant que futur bandit des mers, si je voulais obtenir suffisamment de berrys pour obtenir tout ce qu'il me manquait. Et il me manquait absolument tout.
Confiant, je pénétrais à l'intérieur d'une auberge et regardai autour de moi. De-ci de-là, des hommes à la mine sombre ou riant aux larmes et des femmes servant à table ou assises entre deux ouvriers, heureux de pouvoir récompenser les efforts de la journée par un peu de réconfort nocturne. Le tout était mal éclairé selon moi, car il n'y avait que deux bougies fixées aux poteaux de soutien et un vieux lustre auquel il manquait des chandelles. Je m'approchai du tenancier, un cinquantenaire au front dégarni et aux yeux noirs qui ne cessait de me fixer depuis que j'étais entré. Je rajustai ma chemise, légèrement froissée, remontai ma veste et dit :
- Bien le bonjour, j'aimerai une chambre. S'il vous plaît.
- Euh oui oui... Tout de suite.
Oulah. J'avais tardé à dire "s'il vous plaît". Peut-être l'avait-il mal pris ? Ou alors... Non, il n'aurait quand même pas pris peur ? Tant pis, je continuai :
- Combien cela me coûterait-il pour une chambre simple, à bas prix ?
- Eh bien... Normalement c'est 5000 berrys la nuit mais... pour vous, Monsieur, ce sera gratuit !
- Gratuit ?
J'aurai dû être content mais ce que je lisais dans les yeux de cet homme était semblable à de l'effroi. Du haut de mes 16 ans, je terrifiais ce type qui aurait pu être mon père. En regardant autour de moi, je notai que la plupart des personnes assises m'observaient également du coin de l’œil, inquiets. Je les entendais chuchoter. Vraiment ça ne me plaisait pas.
- Bon eh bien... je vais prendre la clé alors. Je redescendrai ensuite pour manger.
- D'accord d'accord aucun problème ! Faîtes comme bon vous semble, Monsieur Tempiesta.
-Monsieur Temp...
Oh. Alors ça c'était fort. On me prenait pour un membre de la famille Tempiesta ! Bonne nouvelle : si je parvenais à en jouer je pourrai... attirer les vrais membres de la famille et finir éparpillé dans tout North Blue. En fait non, ce n'était pas une bonne nouvelle du tout. Arhye, il fallait trouver une solution pour te sortir de ce merdier maintenant. Peut-être que si je disais juste la vérité, cela passerait ? Qui ne tente rien n'a rien.
Mon ventre se mit à gargouiller.
- Oui. Tout à fait, je fais comme bon me semble ! J'espère que le menu de ce soir sera à la hauteur.
- Vous ne serez pas déçu, Monsieur Tempiesta ! J'ai un excellent ragoût de bœuf sur le feu. Tout le monde me dit qu'il est excellent, vous comprenez... Je ne cherche pas à me vanter ou-ou quoi que ce soit...
- A la bonne heure !
- Voici votre clé. Je vous accompagne, Monsieur.
Mais quel crétin ! Il a fallu que mon estomac parle à ma place ! Bon le côté positif c'est que j'allais être logé et nourri gratuitement. Mais si l'un des clients ne tenait pas sa langue, je risquerai d'avoir de graves problèmes. Demain, je devrai quitter les lieux.
Une fois à l'étage, je croisai un homme, d'à peu près mon âge, peut-être plus vieux. Un blond aux traits fins et au regard malicieux, vêtu d'une chemise blanche, de bretelles et d'un pantalon rayé noir, signe qu'il appartenait probablement à la mafia. Misère, quand tu nous tiens... Mais le jeune homme me sourit et se contenta de me frôler, rajustant au passage ses gants noirs. Décidément, tout North Blue voulait me rendre cardiaque !
C'était avec un immense soulagement que j'entrai dans ma chambre, sous les politesses excessives de mon hôte.
- D'ici 10 minutes, votre repas sera prêt, Monsieur.
- C'est parfait, je vais descendre et patienter das ce cas.
- Comme il vous plaira.
Si tôt dit, si tôt fait. J'étais redescendu en songeant que je n'avais sur moi aucun bagage ni aucun bien à déposer là-haut. Un rude gaillard s'écarta sur mon passage. En l'observant je me dis que j'étais celui qui devrait me méfier. Mais en y regardant de plus près je ressemblais presque à un mafieux : j'avais pris grand soin de mes habits, et je portais continuellement les bagues en argent que m'avaient offertes la sœur de ma mère, tante Elya. De vraies œuvres d'art qui plus est !
Je sortais dehors, histoire de prendre un peu l'air et en regardant sur ma droite, je vis le mafioso blond, adossé au mur, me regardant tout sourire.
- Enchanté, Monsieur Timuthé N Tempiesta.
- Hein ? Ah euh... De même, Monsieur... ?
TNT. Alors comme ça je ressemblais au frère de Don Carbopizza, le parrain de la famille Tempiesta ! Mais quelque chose n'allait pas là-dedans, parce qu'après tout...
- Matt Denis. Mais vous pouvez m'appeler "Sweety" Denis. Je voulais vous poser une question, puis-je ?
- Faîtes donc, oui...
- N'êtes-vous pas devenu pirate, Monsieur Timuthé. N. Tempiesta ?
En disant ces mots, il s'était rapproché de moi. Son visage était proche, très proche. Il continuait de sourire, mais le ton de la voix ne collait pas avec l'expression qu'il affichait. C'était une question rhétorique évidemment : j'étais démasqué. Le fameux TNT était bel et bien devenu pirate et porte l'espoir de remplacer son frère un jour. Seulement, il devait être plus âgé que moi.
- Bon, je ne suis pas TNT. Voilà ! Je m'appelle Arhye Frost et je viens de Luvneelgraad. Là, ça vous va ?
- Mmh... Arhye Frost... Ce nom-là ne me dit rien...
- C'est normal, je vous assure.
- Tu n'appartiens pas à la mafia non plus ?
- Pas encore.
- Pas encore ?
- Non.
- Comment ça ?
- Je songe bosser pour eux...
- Oh... Et pour quelle famille ?
Oups. Javais trop parlé. Ce type s'était contenté de me fixer droit dans les yeux sans arrêter un seul instant de sourire, posant ces questions sur le même ton et à la même vitesse pour m'obliger à suivre son rythme. Il était fort.
Coincé, je devais deviner à quelle famille il appartenait si je voulais avoir une chance de me sortir de cette situation. J'avais 1 chance sur 7. Rien d'insurmontable n'est-ce pas ?
- Je pensais à la famille Venici...
Plus qu'à attendre sa réaction.
- Les Venici ? C'est vrai que si l'argent t'intéresse, ils en ont beaucoup !
Aïe, ce n'était pas sa famille.
- Moi je t'aurai bien proposé de venir travailler avec moi, chez les Martico.
- C'est vrai ? Eh bien pourquoi pas ? Je n'y avais pas pensé mais s'ils ont du travail pour moi j'accepte sans hési...
- Mais ce ne sera pas possible.
- Mais... Pourquoi ?
- Parce que tu as menti en prétendant être Timuthé Tempiesta. Et parce que tu préfères les Venici...
- Non, pas exactement je...
- C'est dommage, tu étais si mignon... Quel gâchis !
- Je... Pardon ?
- Ces cheveux, ces yeux, ce nez, ces muscles... Oh ! Nous nous serions tellement amusés tous les deux !
- Euh...
Le malaise.
Je préférai ne pas trop penser à ce qu'il venait de dire, davantage préoccupé par ce qui risquait de suivre. Devais-je fuir ? L'assommer ? Ce Matt n'avait pas l'air spécialement fort. Mais il n'en était pas moins un mafieux. S'en prendre à lui, c'était s'en prendre à toute une bande de tueurs !
- Bon allez va, je te pardonne.
- Quoi ?!
- Oui, je te laisse. Dis-toi que c'est ta beauté qui te sauve ! Je ne puis me résoudre à abîmer pareille merveille.
Un grand silence.
"Sweety" Denis s'approcha encore davantage, jusqu'à tenir mes mains entre les siennes et toucher mon front avec son nez. Je sentais ma dignité me quitter petit à petit.
- Prend soin de toi, Arhye Frost. Évite de mentir la prochaine fois. Tu ne sais jamais sur qui tomber ni en qui avoir confiance. Les apparences sont parfois trompeuses !
Le blond aux gants noirs me lâcha enfin et s'en alla. Je ne le quittai pas des yeux tandis qu'il s'effaçait au loin, dans le noir. Ah oui car il se faisait tard, et mon ventre ne tarda pas à me le rappeler. Je restai là néanmoins le temps de reprendre mes esprits. Cette histoire aurait pu très mal se terminer. Après un soupir et une brève caresse dans les cheveux, je me retournai pour rentrer dans l'auberge.
PAF !
Qui a eu l'idée de foutre cette saloperie de pancarte à hauteur de tête ?! Je massai mon front, comme pour essuyer la douleur. Bon sang...
Je regardai ma main. Et je ne vis rien. Rien. Pourtant ce devait être là. Juste là. Sur mes doigts. Le majeur et l’annulaire. En argent. Ciselées. Mes bagues. Les bagues offertes par ma tante... Ce salaud m'avait volé mes bagues. Plus question d'écouter mon estomac. Cette fois, terminées les phases réflexions et la désinvolture : il était grand temps de faire preuve de courage, mais avant tout il était temps de me venger pour toutes mes mésaventures. Dommage pour ce Matt : il allait payé pour les autres. Car cette fois c'en était trop. Plus de place pour l'enfant choyé de Luvneelgraad. Place à Arhye, le pirate qui s'en va récupérer son tout premier trésor.
Je sautai par dessus la rambarde du bateau et pénétrai dans Manshon. La première chose à faire était de trouver une auberge et de réserver une chambre. Grâce à l'argent que j'avais acquis durant mes 3 jours de service auprès de Bob à Rubeck, j'aurai de quoi passer la nuit et me payer quelques repas. Mais ce n'était pas suffisant. Je devais rapidement trouver un travail pour récolter des fonds, conserver ma chambre et m'acheter un bateau. Un bateau et un équipage...
Je me passai la main dans les cheveux. Peut-être devrais-je les couper un de ces jours ? Bah, peu importe ! Ce n'était pas le plus important et je n'avais pas que ça à faire ! Étais-je devenu impatient ? Non, pas plus que d'habitude. En réalité, j'étais toujours le même : un gosse de riches incapable de laisser sa fierté et sa paresse de côté pour se prendre en main. Qu'avais-je réaliser depuis que j'étais devenu pirate ? Rien. Absolument rien. Je venais seulement de prendre une décision importante alors que mes parents m'avaient été arrachés. Je devrais avoir honte ! Où était-elle, cette fierté que je chérissais tant ? Et mon honneur ? Bon soit : l'honneur et la piraterie sont aussi compatibles que l'eau et le vin. Ou est-ce l'huile ?
- Rhaa ! Arhye, sombre crétin !
Je devais me ressaisir.
Si j'avais choisi Manshon, c'était à cause de l'influence de la mafia, malgré la montée en puissance du Gouvernement Mondial. Les 7 familles restaient les piliers le plus importants, soutenant l'économie, la sécurité et un semblant de paix : je voyais mal les brigands et autres malfrats tenter quoi que ce soit dans un quartier contrôlé par les Tempiesta ou les Bambana, à moins de pouvoir y laisser plus que leurs 10 doigts. Ce qui était certain, c'était qu'avec un minimum d'informations et de savoir-faire, il était possible d'être engagé par eux. Cela restait la solution la plus viable pour moi, en tant que futur bandit des mers, si je voulais obtenir suffisamment de berrys pour obtenir tout ce qu'il me manquait. Et il me manquait absolument tout.
Confiant, je pénétrais à l'intérieur d'une auberge et regardai autour de moi. De-ci de-là, des hommes à la mine sombre ou riant aux larmes et des femmes servant à table ou assises entre deux ouvriers, heureux de pouvoir récompenser les efforts de la journée par un peu de réconfort nocturne. Le tout était mal éclairé selon moi, car il n'y avait que deux bougies fixées aux poteaux de soutien et un vieux lustre auquel il manquait des chandelles. Je m'approchai du tenancier, un cinquantenaire au front dégarni et aux yeux noirs qui ne cessait de me fixer depuis que j'étais entré. Je rajustai ma chemise, légèrement froissée, remontai ma veste et dit :
- Bien le bonjour, j'aimerai une chambre. S'il vous plaît.
- Euh oui oui... Tout de suite.
Oulah. J'avais tardé à dire "s'il vous plaît". Peut-être l'avait-il mal pris ? Ou alors... Non, il n'aurait quand même pas pris peur ? Tant pis, je continuai :
- Combien cela me coûterait-il pour une chambre simple, à bas prix ?
- Eh bien... Normalement c'est 5000 berrys la nuit mais... pour vous, Monsieur, ce sera gratuit !
- Gratuit ?
J'aurai dû être content mais ce que je lisais dans les yeux de cet homme était semblable à de l'effroi. Du haut de mes 16 ans, je terrifiais ce type qui aurait pu être mon père. En regardant autour de moi, je notai que la plupart des personnes assises m'observaient également du coin de l’œil, inquiets. Je les entendais chuchoter. Vraiment ça ne me plaisait pas.
- Bon eh bien... je vais prendre la clé alors. Je redescendrai ensuite pour manger.
- D'accord d'accord aucun problème ! Faîtes comme bon vous semble, Monsieur Tempiesta.
-Monsieur Temp...
Oh. Alors ça c'était fort. On me prenait pour un membre de la famille Tempiesta ! Bonne nouvelle : si je parvenais à en jouer je pourrai... attirer les vrais membres de la famille et finir éparpillé dans tout North Blue. En fait non, ce n'était pas une bonne nouvelle du tout. Arhye, il fallait trouver une solution pour te sortir de ce merdier maintenant. Peut-être que si je disais juste la vérité, cela passerait ? Qui ne tente rien n'a rien.
Mon ventre se mit à gargouiller.
- Oui. Tout à fait, je fais comme bon me semble ! J'espère que le menu de ce soir sera à la hauteur.
- Vous ne serez pas déçu, Monsieur Tempiesta ! J'ai un excellent ragoût de bœuf sur le feu. Tout le monde me dit qu'il est excellent, vous comprenez... Je ne cherche pas à me vanter ou-ou quoi que ce soit...
- A la bonne heure !
- Voici votre clé. Je vous accompagne, Monsieur.
Mais quel crétin ! Il a fallu que mon estomac parle à ma place ! Bon le côté positif c'est que j'allais être logé et nourri gratuitement. Mais si l'un des clients ne tenait pas sa langue, je risquerai d'avoir de graves problèmes. Demain, je devrai quitter les lieux.
Une fois à l'étage, je croisai un homme, d'à peu près mon âge, peut-être plus vieux. Un blond aux traits fins et au regard malicieux, vêtu d'une chemise blanche, de bretelles et d'un pantalon rayé noir, signe qu'il appartenait probablement à la mafia. Misère, quand tu nous tiens... Mais le jeune homme me sourit et se contenta de me frôler, rajustant au passage ses gants noirs. Décidément, tout North Blue voulait me rendre cardiaque !
C'était avec un immense soulagement que j'entrai dans ma chambre, sous les politesses excessives de mon hôte.
- D'ici 10 minutes, votre repas sera prêt, Monsieur.
- C'est parfait, je vais descendre et patienter das ce cas.
- Comme il vous plaira.
Si tôt dit, si tôt fait. J'étais redescendu en songeant que je n'avais sur moi aucun bagage ni aucun bien à déposer là-haut. Un rude gaillard s'écarta sur mon passage. En l'observant je me dis que j'étais celui qui devrait me méfier. Mais en y regardant de plus près je ressemblais presque à un mafieux : j'avais pris grand soin de mes habits, et je portais continuellement les bagues en argent que m'avaient offertes la sœur de ma mère, tante Elya. De vraies œuvres d'art qui plus est !
Je sortais dehors, histoire de prendre un peu l'air et en regardant sur ma droite, je vis le mafioso blond, adossé au mur, me regardant tout sourire.
- Enchanté, Monsieur Timuthé N Tempiesta.
- Hein ? Ah euh... De même, Monsieur... ?
TNT. Alors comme ça je ressemblais au frère de Don Carbopizza, le parrain de la famille Tempiesta ! Mais quelque chose n'allait pas là-dedans, parce qu'après tout...
- Matt Denis. Mais vous pouvez m'appeler "Sweety" Denis. Je voulais vous poser une question, puis-je ?
- Faîtes donc, oui...
- N'êtes-vous pas devenu pirate, Monsieur Timuthé. N. Tempiesta ?
En disant ces mots, il s'était rapproché de moi. Son visage était proche, très proche. Il continuait de sourire, mais le ton de la voix ne collait pas avec l'expression qu'il affichait. C'était une question rhétorique évidemment : j'étais démasqué. Le fameux TNT était bel et bien devenu pirate et porte l'espoir de remplacer son frère un jour. Seulement, il devait être plus âgé que moi.
- Bon, je ne suis pas TNT. Voilà ! Je m'appelle Arhye Frost et je viens de Luvneelgraad. Là, ça vous va ?
- Mmh... Arhye Frost... Ce nom-là ne me dit rien...
- C'est normal, je vous assure.
- Tu n'appartiens pas à la mafia non plus ?
- Pas encore.
- Pas encore ?
- Non.
- Comment ça ?
- Je songe bosser pour eux...
- Oh... Et pour quelle famille ?
Oups. Javais trop parlé. Ce type s'était contenté de me fixer droit dans les yeux sans arrêter un seul instant de sourire, posant ces questions sur le même ton et à la même vitesse pour m'obliger à suivre son rythme. Il était fort.
Coincé, je devais deviner à quelle famille il appartenait si je voulais avoir une chance de me sortir de cette situation. J'avais 1 chance sur 7. Rien d'insurmontable n'est-ce pas ?
- Je pensais à la famille Venici...
Plus qu'à attendre sa réaction.
- Les Venici ? C'est vrai que si l'argent t'intéresse, ils en ont beaucoup !
Aïe, ce n'était pas sa famille.
- Moi je t'aurai bien proposé de venir travailler avec moi, chez les Martico.
- C'est vrai ? Eh bien pourquoi pas ? Je n'y avais pas pensé mais s'ils ont du travail pour moi j'accepte sans hési...
- Mais ce ne sera pas possible.
- Mais... Pourquoi ?
- Parce que tu as menti en prétendant être Timuthé Tempiesta. Et parce que tu préfères les Venici...
- Non, pas exactement je...
- C'est dommage, tu étais si mignon... Quel gâchis !
- Je... Pardon ?
- Ces cheveux, ces yeux, ce nez, ces muscles... Oh ! Nous nous serions tellement amusés tous les deux !
- Euh...
Le malaise.
Je préférai ne pas trop penser à ce qu'il venait de dire, davantage préoccupé par ce qui risquait de suivre. Devais-je fuir ? L'assommer ? Ce Matt n'avait pas l'air spécialement fort. Mais il n'en était pas moins un mafieux. S'en prendre à lui, c'était s'en prendre à toute une bande de tueurs !
- Bon allez va, je te pardonne.
- Quoi ?!
- Oui, je te laisse. Dis-toi que c'est ta beauté qui te sauve ! Je ne puis me résoudre à abîmer pareille merveille.
Un grand silence.
"Sweety" Denis s'approcha encore davantage, jusqu'à tenir mes mains entre les siennes et toucher mon front avec son nez. Je sentais ma dignité me quitter petit à petit.
- Prend soin de toi, Arhye Frost. Évite de mentir la prochaine fois. Tu ne sais jamais sur qui tomber ni en qui avoir confiance. Les apparences sont parfois trompeuses !
Le blond aux gants noirs me lâcha enfin et s'en alla. Je ne le quittai pas des yeux tandis qu'il s'effaçait au loin, dans le noir. Ah oui car il se faisait tard, et mon ventre ne tarda pas à me le rappeler. Je restai là néanmoins le temps de reprendre mes esprits. Cette histoire aurait pu très mal se terminer. Après un soupir et une brève caresse dans les cheveux, je me retournai pour rentrer dans l'auberge.
PAF !
Qui a eu l'idée de foutre cette saloperie de pancarte à hauteur de tête ?! Je massai mon front, comme pour essuyer la douleur. Bon sang...
Je regardai ma main. Et je ne vis rien. Rien. Pourtant ce devait être là. Juste là. Sur mes doigts. Le majeur et l’annulaire. En argent. Ciselées. Mes bagues. Les bagues offertes par ma tante... Ce salaud m'avait volé mes bagues. Plus question d'écouter mon estomac. Cette fois, terminées les phases réflexions et la désinvolture : il était grand temps de faire preuve de courage, mais avant tout il était temps de me venger pour toutes mes mésaventures. Dommage pour ce Matt : il allait payé pour les autres. Car cette fois c'en était trop. Plus de place pour l'enfant choyé de Luvneelgraad. Place à Arhye, le pirate qui s'en va récupérer son tout premier trésor.
Dernière édition par Arhye Frost le Mer 28 Sep 2016 - 14:44, édité 3 fois