Navarone est derrière-nous. L'attaque de Red sur le G8, c'est du passé. Comme qui diraient les frères Ted et Tod Dubka, des hommes de mon équipage, j'ai d'autres pains à fouetter et d'autres chats sur la planche. La logistique et la défense d'une base, non merci. Je suis tablé pour casser du pirate. Et ma mission me demande d'aller récupérer un putain de bras d'Hespéride en très mauvais état. Le Gouvernement Mondial estime qu'il ne doit pas tomber entre les mains de l'ennemi afin que celui ne puisse pas en faire des répliques. Alors on fait appel à mes compétences pour traquer les imbéciles qui ont eu l'heureuse idée de garder ce bien. À savoir, les Jumelles Papillons. Ça fait un moment qu'on est à leur poursuite et la fin est proche.
— Lieutenant! Île, droit devant!! Des navires ennemis chargent sur nous. Quels sont vos ordres?
C'est le mec à la vigie qui braille. Malgré la pénombre liée au crépuscule et à la pluie torrentielle constante, il a arrive à distinguer la silhouette massive de terre qui se présente face à nous, et ce, en pleine manœuvre de combat. Oui, nous allons enfin aborder les forbans. Et même si l'orage gronde à l'horizon, j'arrive à capter ce qu'il me dit. 'Faut pas qu'elles arrivent sur cette île. Je veux capturer ces pirates une bonne fois pour toutes avant qu'elles y parviennent! Mes Marines sont à bout de souffle et moi je suis sur les nerfs. Je cherche pas à réfléchir plus que ça.
— Continuez la manœuvre! Et déglinguez-les avant qu'on se fasse prendre en tenaille!
— Vous êtes sûr qu'on ne fonce pas droit dans un piège, Lieutenant?
— Vous en faite pas, Sergent. Ça va marcher.
C'est le Sergent Wagner qui est jamais content de mes choix. Stéphane de son prénom. Il est un peu plus âgé que moi, le genre austère et assez à cheval sur les règles, mais je l'aime bien malgré nos grandes différences. Il a les cheveux poivrés, la mine usée par le temps et ses yeux semblent exprimer le vide par moment. C'est le premier à revendiquer mes ordres quand je dois faire un choix important et c'est le genre de type qui se soucie de l'avenir de l'équipage quand je leur fait foncer droit dans un mur. Question armement, il est plutôt vieille école. Il se sert uniquement du fusil et du sabre que la Marine nous fournit, ça lui suffit amplement.
Mon petit navire est rapide, mais pas solide. J'utilise la vitesse à notre avantage pour foncer tout simplement sur le bateau des Jumelles Papillons. Celui-ci tourne sur un côté afin d'aligner leurs canons pour nous tirer dessus, mais trop tard. Mon bâtiment percute le leur de plein fouet à la manière d'une galère, mais sans le rostre. Les gueules d'acier derrière les sabords crachent alors l'Enfer. Une pluie de boules métalliques déglinguent la proue de ma caravelle et d'autres tombent dans l'eau. La secousse entre la collision et les boulets est violente. Nos navires sont bloqués à cause des gréements qui s'entremêlent.
Levant en avant Sombracier, mon bras droit mécanique intégrant un canon, je pousse un cri de guerre et je mène l'assaut. S'ensuit alors un abordage classique où pendant que des soldats cherchent à faire éruption dans le camp adverse, le dit adversaire bombarde tout ce qu'il a. Après une détonation à l'unisson de tous les fusils et pistolets, les flibustiers sortent leur sabre. J'atterris sur le pont ennemi en plein milieu du fracas des combats. Je rappelle mes instructions à mes subordonnés.
— Sergent Wagner, cherchez-moi ce foutu bras.
Quant à mes autres Sergents, je l'ai laisse se débrouiller pour mener mes hommes à la victoire. Comme les Jumelles Papillons ont affronté les Sea Wolves, j'attends de leur part de la résistance. C'est pas pour rien qu'on m'envoie. L'Élite oblige.
Quelques idiotes m'attaquent, mais je donne un revers avec Sombracier sur deux garces bien avant qu'elles me touchent d'une quelconque manière. Ça me fait chier de taper des femmes, mais là, pas le choix. Au moins, elles sont des vraies celles-là. Rien à voir avec ces saloperies d'Okamas à Kamabacouille. Avec l'autre bras, je repousse la lame de la dernière. D'un coup de pied dans son ventre, je l'expédie au loin. Je continue mon chemin en direction des cales. Ça devrait aller vite j'espère, car les Pirates Papillons ne sont qu'une petite trentaine. J'ai pas envi de m'en taper encore d'autres des autres navires qui viennent en renfort. Je charge alors sur un groupe de pestes armées de couteau papillon. Elles tentent de me pourfendre, mais malgré leur expertise avec leur joue-joue, j'évite l'affaire et je cogne. J'en prends une pour taper sur l'autre. Basta. Autour de moi, le chaos règne. Du sang se mêle à l'eau. La pluie ruisselle sur les corps tombés et sur le pont. Mon visage s'assombrit.
J'imagine que les deux Capitaines doivent préparer un piège ou une connerie du genre. Elles sont connues pour détester le G.M. au plus haut point. Et le fait de me retrouver à leur bord doit sûrement les mettre en hargnes plus que tout. Mon objectif principal est ce bras d'Hespéride de merde. Les arrêter ou les tuer est facultatif. Alors, je me dépêche de trouver l'engin mécanique pour que je puisse me casser fissa. Savoir qu'il y aura des survivants, je m'en contrefiche pas mal. Alors que je percute une nana, je me dis que le tas de ferraille que je cherche doit être planqué soit dans la dernière cale, soit dans la chambre des deux Capitaines.
Soudain, une femme plus grande qu'ordinaire me barre la route. Sa musculature dégueulasse ressort et elle me fait comprendre d'un coup de poing qu'il faudra d'abord que je m'occupe d'elle. Je me remets de sa frappe. J'échange ensuite quelques coups. Elle me donne des torgnoles, mais j'encaisse facilement. Puis, c'est à mon tour. Trouvant une faille dans sa garde, je parviens à la baffer violemment, l'éjectant alors hors du navire et éclatant ainsi le bastingage.
— Hermine!! Non!
La pouffe qui vient de gueuler est l'une des Jumelles. Parfait. L'autre doit sûrement se taper le Sergent Wagner à l'heure actuelle. Ou se faire taper. C'est selon.Les Jumelles Papillons - Capitaines des Pirates Papillons
3000 Dorikis
Tenue extravagante, coupe pas vraiment afro, un sabre sur le côté, prestance digne d'une tigresse entourée de chatons. J'essuie le coin de ma bouche d'un revers de bras. La regardant droit dans les yeux, je lui adresse la parole, indifférent à ce qui m'entoure.
— Trop tard, elle est hors jeu. Donne-moi plutôt le bras et je te laisse filer.
Évidemment, elle me croit pas. Logique.
Dernière édition par Baal Z. Aran le Mer 31 Mai 2017 - 0:58, édité 4 fois