Roy D. Aston
• Pseudonyme : Aucun
• Age : 20 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : n/a
• Groupe : Pirate
• Age : 20 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : n/a
• Groupe : Pirate
• But : Réaliser le rêve d'Angie Gregson
• Équipement :
- un sabre de qualité
- un pistolet
- une bague ciselée en or
Codes du règlement :
• Équipement :
- un sabre de qualité
- un pistolet
- une bague ciselée en or
Codes du règlement :
Description Physique
Le corps sec et noueux, Roy D. Aston a été forgé dans les déserts arides d'Ali Fustad. Mesurant un mètre quatre-vingt-cinq, il affiche une musculature décente, sans graisse superflue, avec des membres bien formés et parfaitement proportionnés. La peau bronzée et tannée par le soleil, il a hérité de son père et de sa mère d'un teint légèrement basané. Son visage est agréable à regarder, avec une mâchoire ferme, un nez droit et des cheveux noirs ayant tendance à boucler quand ils deviennent trop longs. Ses yeux, également noirs, sont encadrés par de fortes arcades sourcilières et des cils assez longs. Souvent décorés par des cernes de fatigue, les yeux de Roy virent au blanc sous l'effet d'une colère intense.
Il s'habille habituellement d'un débardeur, d'un pantalon et de chaussures confortables, bien que cela ne soit pas fixé dans la roche. Il adapte sa tenue vestimentaire en fonction du lieu où il se trouve. Peu lui importe les couleurs, même s'il fait quand même en sorte que ces dernières soient plus ou moins assorties. Il n'a rien contre une paire de tongs dans un climat chaud, ou bien un long manteau pour affronter un blizzard. Friand de belles paires de lunettes, il aime en porter une quand il se détend au soleil. Dans ces moments-là, et dès qu'il en a l'occasion vraiment, Roy est en train de manger une pomme ou du chocolat, ses deux friandises préférées.
Droitier, il porte son sabre sur sa hanche droite étrangement, ce qui n'est pas des plus pratiques pour dégainer. Cette excentricité se justifie par la présence de son pistolet sur sa hanche gauche, dont il veut pouvoir se saisir le plus rapidement possible. Il porte également une bague en or raffinée à son index gauche, dont il ne se sépare jamais. L'ancienne propriétaire de ce bijou lui a inculqué l'importance de se comporter correctement, en toutes circonstances. Aussi Roy met un point d'honneur à surveiller son langage, jurant le moins possible et évitant les raccourcis. En société, il maîtrise les règles de bienséance, et d'une manière générale, il prend garde à toujours avoir le port droit. Cette armure de protocole ne s’effrite qu'en présence de ses proches amis, en la compagnie desquels il s'autorise quelques entorses au règlement.
Également amateur de tatouage, Roy a un sabre et un pistolet croisé sur le côté gauche de son torse. On peut d'ailleurs en distinguer une partie sous son débardeur. Il compte bien en rajouter de nombreux autres au cours de son aventure.
Il s'habille habituellement d'un débardeur, d'un pantalon et de chaussures confortables, bien que cela ne soit pas fixé dans la roche. Il adapte sa tenue vestimentaire en fonction du lieu où il se trouve. Peu lui importe les couleurs, même s'il fait quand même en sorte que ces dernières soient plus ou moins assorties. Il n'a rien contre une paire de tongs dans un climat chaud, ou bien un long manteau pour affronter un blizzard. Friand de belles paires de lunettes, il aime en porter une quand il se détend au soleil. Dans ces moments-là, et dès qu'il en a l'occasion vraiment, Roy est en train de manger une pomme ou du chocolat, ses deux friandises préférées.
Droitier, il porte son sabre sur sa hanche droite étrangement, ce qui n'est pas des plus pratiques pour dégainer. Cette excentricité se justifie par la présence de son pistolet sur sa hanche gauche, dont il veut pouvoir se saisir le plus rapidement possible. Il porte également une bague en or raffinée à son index gauche, dont il ne se sépare jamais. L'ancienne propriétaire de ce bijou lui a inculqué l'importance de se comporter correctement, en toutes circonstances. Aussi Roy met un point d'honneur à surveiller son langage, jurant le moins possible et évitant les raccourcis. En société, il maîtrise les règles de bienséance, et d'une manière générale, il prend garde à toujours avoir le port droit. Cette armure de protocole ne s’effrite qu'en présence de ses proches amis, en la compagnie desquels il s'autorise quelques entorses au règlement.
Également amateur de tatouage, Roy a un sabre et un pistolet croisé sur le côté gauche de son torse. On peut d'ailleurs en distinguer une partie sous son débardeur. Il compte bien en rajouter de nombreux autres au cours de son aventure.
Description Psychologique
Roy est d'un naturel simple et optimiste. Il ne s'emporte que très rarement et sait garder son calme en situation de crise. Il maîtrise de nombreux sujets tels que l'astrologie, les mathématiques, la navigation et le combat, grâce à l'enseignement éclairé de deux professeurs. Il a d'ailleurs hérité de ces deux personnes d'une série de principes qu'il n'enfreint jamais, ou presque.
Cela se traduit tout d'abord par un code d'honneur assez précis. Roy a pour principe de ne pas tuer d'innocents. Bien sûr, décider de l'innocence de quelqu'un est affaire de perspective, mais d'une manière générale il ne s'attaque pas à ceux qui ne peuvent pas se défendre. Les civils n'ont donc, a priori, rien à craindre de lui. Un deuxième principe, qui lui tient particulièrement à cœur, est la bienséance. Il met un point d'honneur à être poli et courtois, à manger proprement et, dans la mesure du possible, à rester propre, et n'a que peu de tolérances face à ceux qui ne font pas de même.
Faisant facilement confiance aux gens, on pourrait le croire naïf. Il est vrai que Roy préfère croire en son prochain plutôt que de vivre dans la paranoïa. Il ne commence à envisager mensonges et trahisons que mit en face de preuves concrètes d'une quelconque félonie. D'une manière générale, il lui faut de sérieux indices pour qu'il commence à avoir des soupçons. Même mit en face de preuves accablantes, il donnera toujours une seconde chance à ceux qui lui ont fait du tort. Jamais de troisième. C'est là un autre de ses principes. Ayant une certaine tendance à simplifier les choses de manière excessive, il ne croit pas au moindre mal, ni aux nuances de gris. Si on l'attaque, lui ou ses compagnons, ou que l'on s'en prend à des innocents, peu lui importe la raison, les agresseurs passent automatiquement dans sa liste d'ennemis, et il mettra tout ce qui est en son pouvoir pour les mettre hors d'état de nuire.
Le désir de survivre, de lutter et de vaincre ses adversaires fait partie intégrante de sa personne. Par nécessité, Roy a appris très tôt à combattre. Au fil des années cependant, il s'est rendu compte qu'il appréciait le frisson du combat. Tuer ne lui fait ni chaud ni froid, il le fait quand cela est absolument nécessaire, et s'en abstient autrement. L'exploit martial en revanche, les jeux mentaux conduisant à l'oblitération pur et simple d'un adversaire d'envergure, Roy y est accro. Il aime s'entraîner, tester ses capacités et les pousser toujours plus loin, sachant que sa force est un tremplin vers de nouvelles hauteurs. Il se bat pour tester ses limites, non par vengeance ou appât du gain. Bien sûr, il mettra sa vie en jeu pour défendre ses amis ou une cause qui lui tient à cœur, mais c'est avant tout un adversaire puissant qui motive sa lame, ses poings et son pistolet.
Il éprouve de sérieuses difficultés à s'endormir, ayant besoin d'un noir absolu et d'une absence totale de bruit pour déconnecter son cerveau. De ce fait, il passe la plupart de ses nuits à somnoler et est souvent en manque de sommeil, ce qui peut le mettre d'une humeur massacrante. En revanche, il se transforme en guimauve au moindre signe d'affection, quel qu'il soit. Il suffit de lui caresser les cheveux ou de commencer à le masser pour qu'il se détende complètement, s'endormant parfois sur place. D'un naturel désintéressé, Roy possède des plaisirs simples impliquant des nuits paisibles passées sur le pont d'un navire, entouré de ses amis, avec de la bonne nourriture et de la musique. Il ne boit pas d'alcool, ayant eu de mauvaises expériences dans son enfance qui l'ont à jamais dégoutté de la boisson.
Libre et insouciant, Roy a un rêve à accomplir et se bat pour ce dernier. Naviguant de par le monde, vadrouillant d'île en île pour découvrir de nouvelles merveilles, il n'en reste pas moins un forban, une canaille, un filou et une fripouille de pirate.
Un gentil pirate qui adore les combats.
Cela se traduit tout d'abord par un code d'honneur assez précis. Roy a pour principe de ne pas tuer d'innocents. Bien sûr, décider de l'innocence de quelqu'un est affaire de perspective, mais d'une manière générale il ne s'attaque pas à ceux qui ne peuvent pas se défendre. Les civils n'ont donc, a priori, rien à craindre de lui. Un deuxième principe, qui lui tient particulièrement à cœur, est la bienséance. Il met un point d'honneur à être poli et courtois, à manger proprement et, dans la mesure du possible, à rester propre, et n'a que peu de tolérances face à ceux qui ne font pas de même.
Faisant facilement confiance aux gens, on pourrait le croire naïf. Il est vrai que Roy préfère croire en son prochain plutôt que de vivre dans la paranoïa. Il ne commence à envisager mensonges et trahisons que mit en face de preuves concrètes d'une quelconque félonie. D'une manière générale, il lui faut de sérieux indices pour qu'il commence à avoir des soupçons. Même mit en face de preuves accablantes, il donnera toujours une seconde chance à ceux qui lui ont fait du tort. Jamais de troisième. C'est là un autre de ses principes. Ayant une certaine tendance à simplifier les choses de manière excessive, il ne croit pas au moindre mal, ni aux nuances de gris. Si on l'attaque, lui ou ses compagnons, ou que l'on s'en prend à des innocents, peu lui importe la raison, les agresseurs passent automatiquement dans sa liste d'ennemis, et il mettra tout ce qui est en son pouvoir pour les mettre hors d'état de nuire.
Le désir de survivre, de lutter et de vaincre ses adversaires fait partie intégrante de sa personne. Par nécessité, Roy a appris très tôt à combattre. Au fil des années cependant, il s'est rendu compte qu'il appréciait le frisson du combat. Tuer ne lui fait ni chaud ni froid, il le fait quand cela est absolument nécessaire, et s'en abstient autrement. L'exploit martial en revanche, les jeux mentaux conduisant à l'oblitération pur et simple d'un adversaire d'envergure, Roy y est accro. Il aime s'entraîner, tester ses capacités et les pousser toujours plus loin, sachant que sa force est un tremplin vers de nouvelles hauteurs. Il se bat pour tester ses limites, non par vengeance ou appât du gain. Bien sûr, il mettra sa vie en jeu pour défendre ses amis ou une cause qui lui tient à cœur, mais c'est avant tout un adversaire puissant qui motive sa lame, ses poings et son pistolet.
Il éprouve de sérieuses difficultés à s'endormir, ayant besoin d'un noir absolu et d'une absence totale de bruit pour déconnecter son cerveau. De ce fait, il passe la plupart de ses nuits à somnoler et est souvent en manque de sommeil, ce qui peut le mettre d'une humeur massacrante. En revanche, il se transforme en guimauve au moindre signe d'affection, quel qu'il soit. Il suffit de lui caresser les cheveux ou de commencer à le masser pour qu'il se détende complètement, s'endormant parfois sur place. D'un naturel désintéressé, Roy possède des plaisirs simples impliquant des nuits paisibles passées sur le pont d'un navire, entouré de ses amis, avec de la bonne nourriture et de la musique. Il ne boit pas d'alcool, ayant eu de mauvaises expériences dans son enfance qui l'ont à jamais dégoutté de la boisson.
Libre et insouciant, Roy a un rêve à accomplir et se bat pour ce dernier. Naviguant de par le monde, vadrouillant d'île en île pour découvrir de nouvelles merveilles, il n'en reste pas moins un forban, une canaille, un filou et une fripouille de pirate.
Un gentil pirate qui adore les combats.
Biographie
John D. Aston arriva à Hinu Town en l’an 1604, afin d’y être entraîné par la 4ème division. Autrefois nommée Ali Fustad, cette île aride de West Blue disposait de nombreux camps d’entraînement dans le désert, à la lisière de la ville portuaire d’Attalia. Jeune marine rêvant de monter en grade, John passait l’essentiel de son temps en manœuvre, s’endurcissant au travers de dures épreuves militaires. Seules quelques rares permissions lui permettaient d’aller se détendre en ville. En 1606, il fit la connaissance d’Afia, jeune mère de trois enfants mariée à Wahid Saari. Au service de son prochain, John était avant tout un homme d’ambition, convoitant les plus hautes sphères du pouvoir, et rendant service afin d’être bien vu par ses supérieurs. Afia quant à elle, mère sans histoire vendant des fruits au marché, se laissa séduire par l’arrogance charismatique du jeune militaire.
Chaque mois lors de sa permission, John venait lui rendre visite et achetait quelques-uns de ses fruits, profitant de l’occasion pour parler avec la jeune femme. Puis il l’invitait à passer du temps avec lui, durant les quelques jours de liberté qu’il avait à sa disposition. N’ayant connu qu’un mariage arrangé et une vie de dur labeur au côté d’un mari ordinaire, Afia se délectait des récits du jeune homme et de son ambition débordante. Ils finirent par franchir la ligne, dissimulé aux yeux du monde, et devinrent amant. En 1607, Afia tomba enceinte, tandis que John finalisait son entraînement, visant une division d’élite de la marine. Neuf mois plus tard, Wahid et Afia nommèrent l’enfant Adel Saari. Quelques jours plus tard, le militaire quittait l’île après avoir fait ses adieux à la mère de son enfant. Il partait pour Grand Line dans une division d'élite de la Marine, et ne reviendrait probablement jamais sur West Blue. Il ne vit jamais son garçon.
Au fil des années, Adel grandit et commença à montrer de nombreuses ressemblances avec le marine. Wahid et Afia ayant tous deux le teint basané des habitants d'Hinu Town, la peau du nourrisson était étrangement claire. Jour après jour, la tension augmentait, le mari devenant de plus en plus furieux à mesure que l’apparence du garçon se précisait. Il ne reconnaissait aucun de ses traits chez Adel. À cinq ans, il était devenu clair qu’il n’était pas un enfant légitime. C’était devenu l’un des sujets favoris de leur quartier, tous faisant des suppositions sur le véritable père de l’enfant. De nombreuses rumeurs circulaient sur l’identité de cette personne, rumeurs qu’Afia démentait contre vents et marées. Depuis le début, elle avait espéré, prié pour que l’apparence d’Adel soit mise sur le compte du hasard, que personne n’aurait pu imaginer, soupçonner son adultère. Mais elle avait été surprise en compagnie du marine. Son fils n’avait fait que confirmer ce que les gens soupçonnaient déjà.
Wahid, fou de colère et de tristesse, miné par ce que l’on racontait dans son dos, avait depuis bien longtemps compris ce qu’il en était vraiment. Il ne se garda pas de déverser sa frustration sur le jeune enfant. Adel, ne parvenant pas à faire le tri entre l’hostilité de son "père", et les mensonges de sa mère, grandit dans le chaos le plus total. Ne souhaitant pas s’attirer les foudres de Wahid, ses demi-frères et sœurs ne lui offraient pas le moindre appui. Heureusement pour lui, la honte qu’Afia avait jetée sur son mari n’avait pas complètement effacé l’amour qu’il lui portait. Entre deux raclées, et en dépit des nombreuses moqueries que cela engendrait dans son entourage, il tolérait la présence du bâtard dans sa maison. Sa générosité s’arrêtait là cependant, et il nourrissait rarement l’enfant, pas plus qu’il ne lui accordait une éducation ou la moindre parcelle d’amour. Afia, minée par la honte et les remords attendait généralement que l'orage soit passé avant de venir s'occuper de son enfant, lui offrant des mots de réconfort tout en soignant ses blessures.
Les seules échappatoires de l’enfant arrivaient lors des jours de marché, durant lesquels il accompagnait sa mère pour l’aider à vendre ses fruits. Plus jeune il adorait ces moments, c’était l’occasion pour lui de se faire dorloter par Afia loin de la figure alcoolisée de Wahid, de regarder des objets, et des gens, venus des quatre coins du monde. Son esprit s’imbibait des sons et des odeurs, du tumulte joyeux de la ville portuaire et des merveilles qu’elle recelait. Mais à huit ans passés, Adel développait peu à peu du ressentiment pour sa génitrice, lui reprochant sa faiblesse, et sa lâcheté, au regard des mauvais traitements que lui infligeait son mari. Un jour, dans une crise de colère il refusa de la suivre, défonçant une partie des fruits de la marchande avant de s’enfuir au milieu du marché. À force, il connaissait ce dernier comme sa poche. Dans une ville d’un demi-million d’habitants, l’enfant se promenait, libre pour la première fois depuis sa naissance. Il retourna ce soir-là dans sa maison pour se faire accueillir par une énième monumentale raclée. Cela ne lui importait plus. Il recommença le jour suivant, et le jour d’après, et celui qui suivit.
Échappant peu à peu à l’emprise malsaine de son foyer brisé, Adel passait ses journées à courir et sauter de toits en toits, de maison en maison. Il s’était fait quelques amis, un petit groupe de garnements libres comme l’air qui volaient à tour de bras, revendant ensuite leurs biens mal acquis aux marchands les moins scrupuleux. Pour la première fois de sa vie, l’enfant mangeait à sa faim, avec son argent, ses capacités, sans dépendre de ses parents. Adel grandissait bien, mais il grandissait furieux. Miné par les coups et les trahisons de sa famille, un feu brûlait en lui, menaçant de se déchaîner à la moindre occasion. À 12 ans, il tenait régulièrement tête à Wahid, malgré les pleurs et les supplications de sa mère, ce qui n’attisait que plus encore la haine qu’éprouvait l’homme à son encontre. Une haine et une rage qu’Adel lui rendait au centuple, griffant, mordant et frappant son tortionnaire, mais finissant invariablement à terre le visage en sang. Chaque jour, il s’amusait et voltigeait sur les rues et les toits d’Attalia, et chaque nuit il retournait chez lui et subissait de nouveaux mauvais traitements. Mais cela s’apprêtait à changer.
Il avait découvert le point de chute d’un clan de Bédouins. Composé d’une trentaine d’homme, ce clan de mercenaire venait en ville par petits groupes de cinq, chaque semaine, pour dépenser leur argent et profiter des attraits d’Attalia. À force de leur rendre visite, les mercenaires avaient fini par prendre l’adolescent en affection. Adel les connaissait pratiquement tous, et restait toujours auprès d’eux quand ils étaient en ville pour profiter de leurs histoires. Ils avaient pour profession de sillonner le désert, et s’amusaient des regards pleins d’admiration qu’Adel leur servait quand il entendait leurs récits héroïques. Des combats contre des hordes et des hordes de bandits, défendant la veuve et l’orphelin, et amassant beaucoup, beaucoup d’argent et de pierres précieuses. Charmé par leurs histoires, il ne faisait pas attention, pas plus qu’il ne se rendait compte, que les guerriers distinguaient très clairement les contusions et les marbrures présentes sur son visage, ses bras, ses jambes, et le reste de son corps. Un jour, alors qu’Adel s’attendait à trouver le petit groupe de mercenaires, il tomba sur leur chef à la place. Krid Chawki, entendant de plus en plus parler de l’adolescent, avait décidé de lui rendre visite en personne. Il lui offrit un simple choix : il repartait pour le désert le lendemain matin. Si le garçon était aux portes de la ville à ce moment-là, il l’emmènerait avec lui et l’intégrerait dans son clan. Dans le cas contraire, il n’était plus autorisé à importuner ses hommes lors de leurs jours de repos. Adel ne prévint personne, ni sa famille, ni ses amis. Il se contenta de partir un beau matin, avec son nouveau clan.
Krid, et quasiment chacun des hommes sous ses ordres, venaient de la tribu El Beïda, le peuple du désert. Comme la plupart des gens de son peuple, Krid travaillait pour les Granulés, la compagnie escortant touristes et chercheurs à travers Hinu Town. Adel dut attendre un mois passé au sein de leur clan avant d’être autorisé à participer à ces missions d’escortes. Il s’occupait principalement d’accompagner des voyageurs ignorants dans cet environnement hostile. Accueilli à bras ouverts dans son nouveau clan, l’adolescent découvrit pour la première fois ce qu’était une famille. Profitant de la sagesse et des connaissances des Bédouins, il apprenait peu à peu à survivre, à se battre, à dompter le désert. Les aptitudes qu’il avait développées dans les rues d’Attalia, Krid les affinait, les développait, canalisant le feu du jeune homme en une arme aiguisée, prête pour le combat. Il avait adopté le code et le mode de vie d’El Beïda, luttant pour gagner le droit de vivre, et luttant aux côtés de ses frères contre les menaces qu’ils rencontraient lors de leurs missions.
Ce fut lors de l’une de ces missions d’escorte qu’il rencontra Angie Gregson, historienne d’Ohara en mission de recherches archéologiques. Âgée d’une trentaine d’années, elle se lia d’amitié avec le jeune homme après avoir appris son histoire. Ils développèrent rapidement un accord tacite : il lui parlait d’Hinu Town, de sa vie dans les rues d’Attalia, du désert qu’il avait appris à craindre et à aimer ; elle lui parlait du monde extérieur, de son île natale Ohara, elle lui décrivait l’immensité de l’océan au-delà des rivages d’Hinu Town. N’ayant connu que le sable, le sang et les coups, Adel buvait ses paroles, se délectant de récits d’aventures et de trésors, tous plus fous et excitant les uns que les autres. Entre deux luttes mortelles au milieu des dunes brûlantes, Adel apprenait à rêver. Au terme de leur premier voyage, ils avaient développé une véritable complicité, qui poussa Angie à passer un contrat avec Krid. Le jeune Bédouin fût assigné à la garde de la femme.
Désormais, l’adolescent suivait l’historienne partout où elle allait. Cette dernière passait l’essentiel de son temps à faire la navette entre Anataka et Al-Médie, alternant entre les bibliothèques et les sites de fouilles. Elle s’était d’ailleurs mise en tête de l’instruire, décrétant que savoir jouer de ses muscles n’était pas suffisant pour être un homme digne de ce nom. Elle commença par lui apprendre à lire, avant d’enchaîner avec de l’histoire, des mathématiques. Chaque fois qu’ils se rendaient dans un lieu d’érudition, elle l'encourageait à en apprendre le plus possible. Adel, plus pour lui faire plaisir que par simple curiosité intellectuelle, dévorait tout ce qu’elle lui offrait afin d’avoir de quoi lui parler les jours suivants. Avide d’en apprendre plus sur elle et son île natale, il se pliait docilement à n’importe quelle lubie de cette femme, telle qu’apprendre à se comporter de manière distinguée, acquérir des notions de politesses élémentaires. Elle filtrait ses choix de lecture, et l'orientait vers les sujets les plus intéressants. Si Krid lui avait appris à canaliser son feu, Angie l’apaisait, dans un océan de douceur, de raffinement et de connaissances. Il n’y avait qu’à ses côtés que le jeune homme se détendait totalement. Il s’ouvrait à elle comme il ne l’avait jamais fait avec personne, pas même Krid, et elle, pleine de sagesse, l’aidait à faire le tri dans ses émotions. Elle lui enseignait non pas à effacer ses épreuves, les enterrer et les oublier tout au fond de lui comme il le faisait jusqu’à présent, mais au contraire à les embrasser, en tirer des enseignements et en ressortir grandi.
C’est à cette période qu’il décida de revoir sa mère, après un long silence de quatre ans. Pratiquement un homme à présent, le désert n’était plus un obstacle pour lui. Il entreprit le voyage seul, traversant les contrées arides de Hinu Town, de retour vers la ville portuaire d’Attalia. Quand il arriva à destination, Wahid et ses demi-frères tentèrent de chasser le revenant, mais il n’était plus un faible enfant sans défense. Il les maîtrisa rapidement, et obtint de pouvoir s’entretenir avec elle sans être dérangé. Peut-être était-ce le fait d’avoir retrouvé son fils après toutes ces années, Afia n’essaya pas de lui mentir à nouveau. Toute l’enfance d’Adel, passée à souffrir du déni obstiné de sa mère s’était apparemment envolée. Elle ne s’excusa pas, ne lui offrit pas d’explication. Elle lui révéla simplement la vérité, le nom de son père, ce qu’elle savait de lui. Il apprit également le prénom que John avait choisi pour son fils, avant de partir en mer. Désirant fermer cette page de sa vie, Roy D. Aston quitta son ancienne demeure sans un regard en arrière, jurant de ne jamais y revenir. Il retourna auprès d’Angie, trouvant du réconfort auprès l’historienne d’Ohara.
Un an plus tard, Roy avait atteint sa majorité. Comme il était coutume dans la tribu El Beïda, il se vit remettre une arme, forgée par les habitants du désert. Il continuait à s’entraîner avec son clan et à apprendre de nouvelles choses aux côtés de son amie. Celle-ci lui offrit un précieux pistolet à silex, venant de son île natale, et entama avec lui des leçons d'un nouveau genre. Un beau jour, elle lui confia un livre rempli de caractères inconnu, et entreprit de lui apprendre à les déchiffrer. Elle lui expliqua que c'était le langage des habitants de Skypiea, la légendaire île céleste de Grand Line. Elle lui fit promettre de n'en parler à personne, lui expliquant que si cela se savait, tout West Blue allait lui courir après pour qu'elle partage son savoir. Fasciné par la Route de tous les Périls, et trop heureux que l'historienne consente à lui enseigner ce qu'elle refusait aux autres - il se sentait spécial -, Roy ne se posa pas de questions. Entouré par sa nouvelle famille, combattant aux côtés de son clan, et apprenant auprès de son employeuse, il était heureux. Angie était une femme occupée, toujours à la recherche de nouveaux sites archéologiques, de nouvelles connaissances et expériences. Le jeune homme forgeait inconsciemment son caractère en suivant son exemple, il n’imaginait pas qu’elle puisse lui cacher quoi que ce soit. Travaillant pour l’IHAS, Angie entretenait de bonnes relations avec les membres du gouvernement. Roy quant à lui avait grandi entouré et protégé par les forces de la Marine, pour qui il n’avait ni haine ni admiration. Il déchanta quand une cohorte de militaires fit irruption dans le camp de recherche d’Angie en plein désert. Soupçonnant manifestement l’historienne d’activités illégales, ils firent une perquisition dans le camp, le retournant sens dessus dessous, terrorisant les chercheurs et mettant la vie de Roy en danger. Ce dernier n’était pas dupe : une telle virulence de la part de la Marine indiquait que l’historienne n’était pas aussi irréprochable qu’elle le laissait paraître.
Les jours suivants, rien ne se passa. Manifestement les marines n’avaient rien trouvé, et Angie semblait tirée d’affaire. Mais certaines choses avaient changé. Roy repérait de temps en temps des personnes suspectes en train de les suivre, lui et sa cliente. Angie quant à elle se déplaçait moins, soucieuse de ne pas attirer l’attention. Elle discutait de temps en temps avec des gens que le jeune homme n’avait jamais vus, prenant garde à ne pas être vue. Angie avait, sans fournir la moindre explication, congédié la bande de mercenaires étrangers qui l'accompagnait habituellement, bande à laquelle Roy s'était lié d'amitié. Elle était à cran, sur les nerfs, et cela se ressentait sur sa relation avec le jeune homme, qui sentait que quelque chose n’allait pas. En 1627, après un an dans ce climat de mensonges et de suspicions, Roy en eut assez. Il confronta son amie, refusant d’accepter plus longtemps qu’elle lui cache des choses alors qu’il était censé assurer sa protection. Craquant sous la pression, Angie céda face aux soupçons accusateurs de son ami, et se décida à tout lui dire. Elle l'amena dans un petit appartement à l'abri des regards dans la ville d'Anataka, dont Roy ne connaissait jusque-là pas l’existence. Abandonnant tout faux-semblant, elle avait clairement demandé à son compagnon de vérifier qu'ils n'étaient pas suivis sur le chemin, avouant qu'elle avait des problèmes avec les autorités.
Dans l'intimité de cette planque, Angie passa aux aveux. Elle lui révéla son admiration pour la légendaire Nico Robin, et son désir de découvrir l’emplacement des ponéglyphes. Grâce aux leçons d’Angie, Roy connaissait l’histoire d’Ohara, et comprit à quel point cette information était grave. Elle lui raconta comment, à la recherche de l’histoire perdue, son activité illégale l’avait mise en relation avec l’armée révolutionnaire, qu’elle avait rejointe afin d’obtenir des fonds et du soutien dans son entreprise. Sa venue sur Hinu Town, sous couvert de recherches sur la civilisation antique des Danderah, visait en fait à découvrir l’emplacement d’un ponéglyphe légendaire. La cerise sur le gâteau, elle confessa que l'alphabet qu'elle lui avait appris à décrypter était en fait celui des ponéglyphes. Elle lui raconta ce que le gouvernement faisait aux gens avec une telle capacité, enchaînant sur le fait qu’il était bien plus sûr pour lui de rejoindre la révolution à présent. Cette dernière dissimulait un énorme stock de Dance Powder dans les entrepôts d'Ougarit, en vue d'un coup d'état visant à chasser le Gouvernement Mondial d'Hinu Town, et de redonner son véritable nom à l'île. Angie elle, les aidait dans l'espoir de pouvoir par la suite mener ses recherches sans la moindre restriction. Jusque-là, Roy n'avait que peu ou pas entendu parles des ponéglyphes, Angie prenant bien garde à ce qu'il ne tombe sur aucun document mentionnant ces stèles légendaires. En revanche, il connaissait suffisamment d'histoires pour savoir à quel point la Dance Powder était nuisible.
Horrifié par la folie d'un tel plan, blessé par les mensonges d’Angie, et furieux qu’elle ait fait une chose pareille, qui mettait toute sa vie en danger si la mauvaise personne l’apprenait, Roy refusa sa proposition. Il quitta la révolutionnaire, envisageant même pendant un court instant d’aller la dénoncer aux autorités. Tourmenté par ce qu’il venait d’apprendre, il ne parvenait pas à faire face à son employeuse. Quand finalement, il se résolut à retourner la voir, il la trouva le visage livide. Elle venait de recevoir un appel de Den Den Mushi venant d'Ougarit, la base secrète des révolutionnaires d'Hinu Town. De passage au village bédouin Al’tikrit, deux membres de la révolution s’étaient fait démasquer sans que l’on sache comment. L’un d’eux était parvenu à s’enfuir, mais l’autre avait été capturé, et emmené au palais royal des Al-Jawhara. S’il parlait, la position d'Ougarit serait découverte, et pire encore, les activités illégales d’Angie seraient mises à jour. Refusant l’idée de perdre son amie, Roy décida d’entrer par effraction dans le palais royal, et de libérer le révolutionnaire captif. Conscient que c’était la dernière chance d’Angie, qui, sous surveillance constante de la Marine, ne pouvait pas quitter l'île, il profita de la faveur de la nuit. Ignorant les protestations malvenues de l’historienne, le jeune Bédouin quitta la planque et prit la direction du palais. Si ses frères de clan avaient été à ses côtés, il était persuadé que leur loyauté les aurait poussé à le suivre. Leur aide aurait été la bienvenue, mais il manquait de temps. D'après les informations d'Angie, le révolutionnaire était arrivé dans l'enceinte du palais depuis plusieurs heures déjà. Qui savait combien de temps le captif allait tenir ? Angie lui avait assuré que le Gouvernement Mondial ne reculerait devant rien pour le faire parler, il était même possible qu'il ait déjà cédé.
Empli d’espoir, l’adrénaline parcourant ses veines, Roy enfila son masque, escalada les murs du palais, et pénétra dans le complexe. Il ne connaissait pas du tout la disposition du palais, mais il n’allait pas se laisser décourager. Il avait passé une petite partie de son enfance à voler sa pitance. Certes plus guerrier que voleur, il avait tout de même une certaine confiance en sa capacité à passer inaperçu. Il parvint à voler des clés, assommant un garde après lui avoir demandé où se trouvait le révolutionnaire. De manière inespérée, il parvint à atteindre son but, maîtrisant tous les patrouilleurs qui manquaient de le repérer, évitant les autres. Mais il avait grandement sous-estimé la détermination du Gouvernement Mondial. Atteignant la cellule du malheureux, il découvrit un homme aux portes de la mort, sanglant et brisé. L'emportant sur son épaule, Roy tenta tant bien que mal de s'échapper du complexe avec cet homme fiévreux et délirant. Les gémissements de douleur de ce dernier finirent cependant par trahir sa position. Soucieux que l’on puisse remonter à lui, il ne s’était pas muni de son pistolet et son sabre favori, si reconnaissable. Un simple couteau à la main, le jeune homme ne parvint pas à tenir tête à la garde royale des Al-Jawhara. Combattant contre de multiples adversaires, il fut forcé de battre en retraite après avoir blessé quelques hommes, abandonnant le révolutionnaire aux mains de ses tortionnaires. Il parvint in extremis à s'enfuir du palais royal, manquant de se faire attraper au passage.
Effondré, il retourna dans l’appartement d’Angie, sachant pertinemment ce que son échec impliquait pour son amie. Sa petite escapade n'avait pas eu le moindre effet. Le captif avait probablement tout déballé avant même qu'il soit parti pour le palais, comprit-il en découvrant la porte défoncée de la planque. Se ruant à l'intérieur, il découvrit deux hommes en train de brutaliser la femme. Fou de rage, il parvint à récupérer ses armes de prédilection, et réussit à les mettre hors d'état de nuire dans un combat bref et violent. Tombant à genoux, il se rendit auprès d'Angie et l'éloigna des dépouilles des deux hommes. Les jambes brisées, l'historienne avait de nombreuses coupures sur les jambes et les bras, et elle perdait du sang rapidement. Ce n'était pas fatal, mais elle avait besoin de soins. Elle ne pouvait cependant pas se rendre dans un hôpital, et les révolutionnaires s'apprêtaient à rencontrer de gros ennuis. Recherchée, les meilleures chances de la révolutionnaire auraient été de quitter immédiatement Hinu Town, mais elle n'était pas en état. Angie n'avait nulle part où aller. Roy tenta tant bien que mal de bander ses blessures après s'être déplacé dans une autre pièce, loin des deux cadavres, mais elle finit par l'arrêter. Appréciant le calme et la plénitude de ce petit appartement, coupé du tumulte extérieur, ils vidèrent tout ce qu’ils avaient sur le cœur. Sachant qu’ils ne se reverraient jamais, Angie lui parla d’elle, de ses aspirations et du sens de sa vie. Il lui décrivit comment elle avait changé sa vie, comment son héritage perdurerait à travers lui. Il avait adopté son rêve, et lui promit sur tout ce qu’il avait de cher qu’il le mènerait à bien. Dans une dernière étreinte, elle le remercia, lui offrit sa bague pour qu'il se souvienne d'elle, et lui fit ses adieux. Observant son sourire paisible et les larmes aux coins de ses yeux, il lui fit un dernier baiser sur les cheveux avant de lui tirer une balle dans la nuque.
Il fallut de longues minutes au jeune homme pour se remettre en mouvement. Dans un état de semi-conscience, choqué par ce qui venait d'arriver, il fouilla la planque d'Angie et détruisit tout ce qui avait de près ou de loin un rapport avec les ponéglyphes. Conscient qu'il n'avait pas beaucoup de temps avant que de nouveaux hommes arrivent sur les lieux, il ne s'autorisa pas le luxe de se recueillir sur le corps de son amie. Ressortant à l'air libre, au petit matin, il ne s'attarda pas dans Anataka et prit la route du désert. Krid Chawki était devenu l’équivalent d’un père au cours des longues années qu’il avait passées au sein de son clan. Roy retourna le voir et lui raconta tout ce qui s’était passé, sans omettre le moindre détail, avant de l’informer de sa décision de quitter l’île. Quand il trouverait la dépouille des deux hommes, le Gouvernement Mondial ferait certainement le lien entre lui et l'historienne défunte. Il allait sûrement devenir un homme recherché très prochainement. Il aurait pu aller chercher du soutien chez les révolutionnaires, mais connaissant leur plan odieux impliquant de la Dance Powder, il ne souhaitait pas s'impliquer avec eux. Compréhensif, le chef de son clan lui remit un peu d’argent et lui dit adieu, non sans le forcer à promettre qu’il reviendrait un jour sur Hinu Town. Roy aurait souhaité dire au revoir à ses frères El Beïda, mais il devait se presser. Il prit la direction d'Attalia et de son port marchant.
Dépositaire du rêve de sa défunte amie, Roy D. Aston prit la mer, déterminé à partir dans une grande aventure aux quatre coins du monde. Il prit la mer non en tant que révolutionnaire, pas plus qu’en tant que Bédouin ou marine, mais en tant que pirate.
Chaque mois lors de sa permission, John venait lui rendre visite et achetait quelques-uns de ses fruits, profitant de l’occasion pour parler avec la jeune femme. Puis il l’invitait à passer du temps avec lui, durant les quelques jours de liberté qu’il avait à sa disposition. N’ayant connu qu’un mariage arrangé et une vie de dur labeur au côté d’un mari ordinaire, Afia se délectait des récits du jeune homme et de son ambition débordante. Ils finirent par franchir la ligne, dissimulé aux yeux du monde, et devinrent amant. En 1607, Afia tomba enceinte, tandis que John finalisait son entraînement, visant une division d’élite de la marine. Neuf mois plus tard, Wahid et Afia nommèrent l’enfant Adel Saari. Quelques jours plus tard, le militaire quittait l’île après avoir fait ses adieux à la mère de son enfant. Il partait pour Grand Line dans une division d'élite de la Marine, et ne reviendrait probablement jamais sur West Blue. Il ne vit jamais son garçon.
Au fil des années, Adel grandit et commença à montrer de nombreuses ressemblances avec le marine. Wahid et Afia ayant tous deux le teint basané des habitants d'Hinu Town, la peau du nourrisson était étrangement claire. Jour après jour, la tension augmentait, le mari devenant de plus en plus furieux à mesure que l’apparence du garçon se précisait. Il ne reconnaissait aucun de ses traits chez Adel. À cinq ans, il était devenu clair qu’il n’était pas un enfant légitime. C’était devenu l’un des sujets favoris de leur quartier, tous faisant des suppositions sur le véritable père de l’enfant. De nombreuses rumeurs circulaient sur l’identité de cette personne, rumeurs qu’Afia démentait contre vents et marées. Depuis le début, elle avait espéré, prié pour que l’apparence d’Adel soit mise sur le compte du hasard, que personne n’aurait pu imaginer, soupçonner son adultère. Mais elle avait été surprise en compagnie du marine. Son fils n’avait fait que confirmer ce que les gens soupçonnaient déjà.
Wahid, fou de colère et de tristesse, miné par ce que l’on racontait dans son dos, avait depuis bien longtemps compris ce qu’il en était vraiment. Il ne se garda pas de déverser sa frustration sur le jeune enfant. Adel, ne parvenant pas à faire le tri entre l’hostilité de son "père", et les mensonges de sa mère, grandit dans le chaos le plus total. Ne souhaitant pas s’attirer les foudres de Wahid, ses demi-frères et sœurs ne lui offraient pas le moindre appui. Heureusement pour lui, la honte qu’Afia avait jetée sur son mari n’avait pas complètement effacé l’amour qu’il lui portait. Entre deux raclées, et en dépit des nombreuses moqueries que cela engendrait dans son entourage, il tolérait la présence du bâtard dans sa maison. Sa générosité s’arrêtait là cependant, et il nourrissait rarement l’enfant, pas plus qu’il ne lui accordait une éducation ou la moindre parcelle d’amour. Afia, minée par la honte et les remords attendait généralement que l'orage soit passé avant de venir s'occuper de son enfant, lui offrant des mots de réconfort tout en soignant ses blessures.
Les seules échappatoires de l’enfant arrivaient lors des jours de marché, durant lesquels il accompagnait sa mère pour l’aider à vendre ses fruits. Plus jeune il adorait ces moments, c’était l’occasion pour lui de se faire dorloter par Afia loin de la figure alcoolisée de Wahid, de regarder des objets, et des gens, venus des quatre coins du monde. Son esprit s’imbibait des sons et des odeurs, du tumulte joyeux de la ville portuaire et des merveilles qu’elle recelait. Mais à huit ans passés, Adel développait peu à peu du ressentiment pour sa génitrice, lui reprochant sa faiblesse, et sa lâcheté, au regard des mauvais traitements que lui infligeait son mari. Un jour, dans une crise de colère il refusa de la suivre, défonçant une partie des fruits de la marchande avant de s’enfuir au milieu du marché. À force, il connaissait ce dernier comme sa poche. Dans une ville d’un demi-million d’habitants, l’enfant se promenait, libre pour la première fois depuis sa naissance. Il retourna ce soir-là dans sa maison pour se faire accueillir par une énième monumentale raclée. Cela ne lui importait plus. Il recommença le jour suivant, et le jour d’après, et celui qui suivit.
Échappant peu à peu à l’emprise malsaine de son foyer brisé, Adel passait ses journées à courir et sauter de toits en toits, de maison en maison. Il s’était fait quelques amis, un petit groupe de garnements libres comme l’air qui volaient à tour de bras, revendant ensuite leurs biens mal acquis aux marchands les moins scrupuleux. Pour la première fois de sa vie, l’enfant mangeait à sa faim, avec son argent, ses capacités, sans dépendre de ses parents. Adel grandissait bien, mais il grandissait furieux. Miné par les coups et les trahisons de sa famille, un feu brûlait en lui, menaçant de se déchaîner à la moindre occasion. À 12 ans, il tenait régulièrement tête à Wahid, malgré les pleurs et les supplications de sa mère, ce qui n’attisait que plus encore la haine qu’éprouvait l’homme à son encontre. Une haine et une rage qu’Adel lui rendait au centuple, griffant, mordant et frappant son tortionnaire, mais finissant invariablement à terre le visage en sang. Chaque jour, il s’amusait et voltigeait sur les rues et les toits d’Attalia, et chaque nuit il retournait chez lui et subissait de nouveaux mauvais traitements. Mais cela s’apprêtait à changer.
Il avait découvert le point de chute d’un clan de Bédouins. Composé d’une trentaine d’homme, ce clan de mercenaire venait en ville par petits groupes de cinq, chaque semaine, pour dépenser leur argent et profiter des attraits d’Attalia. À force de leur rendre visite, les mercenaires avaient fini par prendre l’adolescent en affection. Adel les connaissait pratiquement tous, et restait toujours auprès d’eux quand ils étaient en ville pour profiter de leurs histoires. Ils avaient pour profession de sillonner le désert, et s’amusaient des regards pleins d’admiration qu’Adel leur servait quand il entendait leurs récits héroïques. Des combats contre des hordes et des hordes de bandits, défendant la veuve et l’orphelin, et amassant beaucoup, beaucoup d’argent et de pierres précieuses. Charmé par leurs histoires, il ne faisait pas attention, pas plus qu’il ne se rendait compte, que les guerriers distinguaient très clairement les contusions et les marbrures présentes sur son visage, ses bras, ses jambes, et le reste de son corps. Un jour, alors qu’Adel s’attendait à trouver le petit groupe de mercenaires, il tomba sur leur chef à la place. Krid Chawki, entendant de plus en plus parler de l’adolescent, avait décidé de lui rendre visite en personne. Il lui offrit un simple choix : il repartait pour le désert le lendemain matin. Si le garçon était aux portes de la ville à ce moment-là, il l’emmènerait avec lui et l’intégrerait dans son clan. Dans le cas contraire, il n’était plus autorisé à importuner ses hommes lors de leurs jours de repos. Adel ne prévint personne, ni sa famille, ni ses amis. Il se contenta de partir un beau matin, avec son nouveau clan.
Krid, et quasiment chacun des hommes sous ses ordres, venaient de la tribu El Beïda, le peuple du désert. Comme la plupart des gens de son peuple, Krid travaillait pour les Granulés, la compagnie escortant touristes et chercheurs à travers Hinu Town. Adel dut attendre un mois passé au sein de leur clan avant d’être autorisé à participer à ces missions d’escortes. Il s’occupait principalement d’accompagner des voyageurs ignorants dans cet environnement hostile. Accueilli à bras ouverts dans son nouveau clan, l’adolescent découvrit pour la première fois ce qu’était une famille. Profitant de la sagesse et des connaissances des Bédouins, il apprenait peu à peu à survivre, à se battre, à dompter le désert. Les aptitudes qu’il avait développées dans les rues d’Attalia, Krid les affinait, les développait, canalisant le feu du jeune homme en une arme aiguisée, prête pour le combat. Il avait adopté le code et le mode de vie d’El Beïda, luttant pour gagner le droit de vivre, et luttant aux côtés de ses frères contre les menaces qu’ils rencontraient lors de leurs missions.
Ce fut lors de l’une de ces missions d’escorte qu’il rencontra Angie Gregson, historienne d’Ohara en mission de recherches archéologiques. Âgée d’une trentaine d’années, elle se lia d’amitié avec le jeune homme après avoir appris son histoire. Ils développèrent rapidement un accord tacite : il lui parlait d’Hinu Town, de sa vie dans les rues d’Attalia, du désert qu’il avait appris à craindre et à aimer ; elle lui parlait du monde extérieur, de son île natale Ohara, elle lui décrivait l’immensité de l’océan au-delà des rivages d’Hinu Town. N’ayant connu que le sable, le sang et les coups, Adel buvait ses paroles, se délectant de récits d’aventures et de trésors, tous plus fous et excitant les uns que les autres. Entre deux luttes mortelles au milieu des dunes brûlantes, Adel apprenait à rêver. Au terme de leur premier voyage, ils avaient développé une véritable complicité, qui poussa Angie à passer un contrat avec Krid. Le jeune Bédouin fût assigné à la garde de la femme.
Désormais, l’adolescent suivait l’historienne partout où elle allait. Cette dernière passait l’essentiel de son temps à faire la navette entre Anataka et Al-Médie, alternant entre les bibliothèques et les sites de fouilles. Elle s’était d’ailleurs mise en tête de l’instruire, décrétant que savoir jouer de ses muscles n’était pas suffisant pour être un homme digne de ce nom. Elle commença par lui apprendre à lire, avant d’enchaîner avec de l’histoire, des mathématiques. Chaque fois qu’ils se rendaient dans un lieu d’érudition, elle l'encourageait à en apprendre le plus possible. Adel, plus pour lui faire plaisir que par simple curiosité intellectuelle, dévorait tout ce qu’elle lui offrait afin d’avoir de quoi lui parler les jours suivants. Avide d’en apprendre plus sur elle et son île natale, il se pliait docilement à n’importe quelle lubie de cette femme, telle qu’apprendre à se comporter de manière distinguée, acquérir des notions de politesses élémentaires. Elle filtrait ses choix de lecture, et l'orientait vers les sujets les plus intéressants. Si Krid lui avait appris à canaliser son feu, Angie l’apaisait, dans un océan de douceur, de raffinement et de connaissances. Il n’y avait qu’à ses côtés que le jeune homme se détendait totalement. Il s’ouvrait à elle comme il ne l’avait jamais fait avec personne, pas même Krid, et elle, pleine de sagesse, l’aidait à faire le tri dans ses émotions. Elle lui enseignait non pas à effacer ses épreuves, les enterrer et les oublier tout au fond de lui comme il le faisait jusqu’à présent, mais au contraire à les embrasser, en tirer des enseignements et en ressortir grandi.
C’est à cette période qu’il décida de revoir sa mère, après un long silence de quatre ans. Pratiquement un homme à présent, le désert n’était plus un obstacle pour lui. Il entreprit le voyage seul, traversant les contrées arides de Hinu Town, de retour vers la ville portuaire d’Attalia. Quand il arriva à destination, Wahid et ses demi-frères tentèrent de chasser le revenant, mais il n’était plus un faible enfant sans défense. Il les maîtrisa rapidement, et obtint de pouvoir s’entretenir avec elle sans être dérangé. Peut-être était-ce le fait d’avoir retrouvé son fils après toutes ces années, Afia n’essaya pas de lui mentir à nouveau. Toute l’enfance d’Adel, passée à souffrir du déni obstiné de sa mère s’était apparemment envolée. Elle ne s’excusa pas, ne lui offrit pas d’explication. Elle lui révéla simplement la vérité, le nom de son père, ce qu’elle savait de lui. Il apprit également le prénom que John avait choisi pour son fils, avant de partir en mer. Désirant fermer cette page de sa vie, Roy D. Aston quitta son ancienne demeure sans un regard en arrière, jurant de ne jamais y revenir. Il retourna auprès d’Angie, trouvant du réconfort auprès l’historienne d’Ohara.
Un an plus tard, Roy avait atteint sa majorité. Comme il était coutume dans la tribu El Beïda, il se vit remettre une arme, forgée par les habitants du désert. Il continuait à s’entraîner avec son clan et à apprendre de nouvelles choses aux côtés de son amie. Celle-ci lui offrit un précieux pistolet à silex, venant de son île natale, et entama avec lui des leçons d'un nouveau genre. Un beau jour, elle lui confia un livre rempli de caractères inconnu, et entreprit de lui apprendre à les déchiffrer. Elle lui expliqua que c'était le langage des habitants de Skypiea, la légendaire île céleste de Grand Line. Elle lui fit promettre de n'en parler à personne, lui expliquant que si cela se savait, tout West Blue allait lui courir après pour qu'elle partage son savoir. Fasciné par la Route de tous les Périls, et trop heureux que l'historienne consente à lui enseigner ce qu'elle refusait aux autres - il se sentait spécial -, Roy ne se posa pas de questions. Entouré par sa nouvelle famille, combattant aux côtés de son clan, et apprenant auprès de son employeuse, il était heureux. Angie était une femme occupée, toujours à la recherche de nouveaux sites archéologiques, de nouvelles connaissances et expériences. Le jeune homme forgeait inconsciemment son caractère en suivant son exemple, il n’imaginait pas qu’elle puisse lui cacher quoi que ce soit. Travaillant pour l’IHAS, Angie entretenait de bonnes relations avec les membres du gouvernement. Roy quant à lui avait grandi entouré et protégé par les forces de la Marine, pour qui il n’avait ni haine ni admiration. Il déchanta quand une cohorte de militaires fit irruption dans le camp de recherche d’Angie en plein désert. Soupçonnant manifestement l’historienne d’activités illégales, ils firent une perquisition dans le camp, le retournant sens dessus dessous, terrorisant les chercheurs et mettant la vie de Roy en danger. Ce dernier n’était pas dupe : une telle virulence de la part de la Marine indiquait que l’historienne n’était pas aussi irréprochable qu’elle le laissait paraître.
Les jours suivants, rien ne se passa. Manifestement les marines n’avaient rien trouvé, et Angie semblait tirée d’affaire. Mais certaines choses avaient changé. Roy repérait de temps en temps des personnes suspectes en train de les suivre, lui et sa cliente. Angie quant à elle se déplaçait moins, soucieuse de ne pas attirer l’attention. Elle discutait de temps en temps avec des gens que le jeune homme n’avait jamais vus, prenant garde à ne pas être vue. Angie avait, sans fournir la moindre explication, congédié la bande de mercenaires étrangers qui l'accompagnait habituellement, bande à laquelle Roy s'était lié d'amitié. Elle était à cran, sur les nerfs, et cela se ressentait sur sa relation avec le jeune homme, qui sentait que quelque chose n’allait pas. En 1627, après un an dans ce climat de mensonges et de suspicions, Roy en eut assez. Il confronta son amie, refusant d’accepter plus longtemps qu’elle lui cache des choses alors qu’il était censé assurer sa protection. Craquant sous la pression, Angie céda face aux soupçons accusateurs de son ami, et se décida à tout lui dire. Elle l'amena dans un petit appartement à l'abri des regards dans la ville d'Anataka, dont Roy ne connaissait jusque-là pas l’existence. Abandonnant tout faux-semblant, elle avait clairement demandé à son compagnon de vérifier qu'ils n'étaient pas suivis sur le chemin, avouant qu'elle avait des problèmes avec les autorités.
Dans l'intimité de cette planque, Angie passa aux aveux. Elle lui révéla son admiration pour la légendaire Nico Robin, et son désir de découvrir l’emplacement des ponéglyphes. Grâce aux leçons d’Angie, Roy connaissait l’histoire d’Ohara, et comprit à quel point cette information était grave. Elle lui raconta comment, à la recherche de l’histoire perdue, son activité illégale l’avait mise en relation avec l’armée révolutionnaire, qu’elle avait rejointe afin d’obtenir des fonds et du soutien dans son entreprise. Sa venue sur Hinu Town, sous couvert de recherches sur la civilisation antique des Danderah, visait en fait à découvrir l’emplacement d’un ponéglyphe légendaire. La cerise sur le gâteau, elle confessa que l'alphabet qu'elle lui avait appris à décrypter était en fait celui des ponéglyphes. Elle lui raconta ce que le gouvernement faisait aux gens avec une telle capacité, enchaînant sur le fait qu’il était bien plus sûr pour lui de rejoindre la révolution à présent. Cette dernière dissimulait un énorme stock de Dance Powder dans les entrepôts d'Ougarit, en vue d'un coup d'état visant à chasser le Gouvernement Mondial d'Hinu Town, et de redonner son véritable nom à l'île. Angie elle, les aidait dans l'espoir de pouvoir par la suite mener ses recherches sans la moindre restriction. Jusque-là, Roy n'avait que peu ou pas entendu parles des ponéglyphes, Angie prenant bien garde à ce qu'il ne tombe sur aucun document mentionnant ces stèles légendaires. En revanche, il connaissait suffisamment d'histoires pour savoir à quel point la Dance Powder était nuisible.
Horrifié par la folie d'un tel plan, blessé par les mensonges d’Angie, et furieux qu’elle ait fait une chose pareille, qui mettait toute sa vie en danger si la mauvaise personne l’apprenait, Roy refusa sa proposition. Il quitta la révolutionnaire, envisageant même pendant un court instant d’aller la dénoncer aux autorités. Tourmenté par ce qu’il venait d’apprendre, il ne parvenait pas à faire face à son employeuse. Quand finalement, il se résolut à retourner la voir, il la trouva le visage livide. Elle venait de recevoir un appel de Den Den Mushi venant d'Ougarit, la base secrète des révolutionnaires d'Hinu Town. De passage au village bédouin Al’tikrit, deux membres de la révolution s’étaient fait démasquer sans que l’on sache comment. L’un d’eux était parvenu à s’enfuir, mais l’autre avait été capturé, et emmené au palais royal des Al-Jawhara. S’il parlait, la position d'Ougarit serait découverte, et pire encore, les activités illégales d’Angie seraient mises à jour. Refusant l’idée de perdre son amie, Roy décida d’entrer par effraction dans le palais royal, et de libérer le révolutionnaire captif. Conscient que c’était la dernière chance d’Angie, qui, sous surveillance constante de la Marine, ne pouvait pas quitter l'île, il profita de la faveur de la nuit. Ignorant les protestations malvenues de l’historienne, le jeune Bédouin quitta la planque et prit la direction du palais. Si ses frères de clan avaient été à ses côtés, il était persuadé que leur loyauté les aurait poussé à le suivre. Leur aide aurait été la bienvenue, mais il manquait de temps. D'après les informations d'Angie, le révolutionnaire était arrivé dans l'enceinte du palais depuis plusieurs heures déjà. Qui savait combien de temps le captif allait tenir ? Angie lui avait assuré que le Gouvernement Mondial ne reculerait devant rien pour le faire parler, il était même possible qu'il ait déjà cédé.
Empli d’espoir, l’adrénaline parcourant ses veines, Roy enfila son masque, escalada les murs du palais, et pénétra dans le complexe. Il ne connaissait pas du tout la disposition du palais, mais il n’allait pas se laisser décourager. Il avait passé une petite partie de son enfance à voler sa pitance. Certes plus guerrier que voleur, il avait tout de même une certaine confiance en sa capacité à passer inaperçu. Il parvint à voler des clés, assommant un garde après lui avoir demandé où se trouvait le révolutionnaire. De manière inespérée, il parvint à atteindre son but, maîtrisant tous les patrouilleurs qui manquaient de le repérer, évitant les autres. Mais il avait grandement sous-estimé la détermination du Gouvernement Mondial. Atteignant la cellule du malheureux, il découvrit un homme aux portes de la mort, sanglant et brisé. L'emportant sur son épaule, Roy tenta tant bien que mal de s'échapper du complexe avec cet homme fiévreux et délirant. Les gémissements de douleur de ce dernier finirent cependant par trahir sa position. Soucieux que l’on puisse remonter à lui, il ne s’était pas muni de son pistolet et son sabre favori, si reconnaissable. Un simple couteau à la main, le jeune homme ne parvint pas à tenir tête à la garde royale des Al-Jawhara. Combattant contre de multiples adversaires, il fut forcé de battre en retraite après avoir blessé quelques hommes, abandonnant le révolutionnaire aux mains de ses tortionnaires. Il parvint in extremis à s'enfuir du palais royal, manquant de se faire attraper au passage.
Effondré, il retourna dans l’appartement d’Angie, sachant pertinemment ce que son échec impliquait pour son amie. Sa petite escapade n'avait pas eu le moindre effet. Le captif avait probablement tout déballé avant même qu'il soit parti pour le palais, comprit-il en découvrant la porte défoncée de la planque. Se ruant à l'intérieur, il découvrit deux hommes en train de brutaliser la femme. Fou de rage, il parvint à récupérer ses armes de prédilection, et réussit à les mettre hors d'état de nuire dans un combat bref et violent. Tombant à genoux, il se rendit auprès d'Angie et l'éloigna des dépouilles des deux hommes. Les jambes brisées, l'historienne avait de nombreuses coupures sur les jambes et les bras, et elle perdait du sang rapidement. Ce n'était pas fatal, mais elle avait besoin de soins. Elle ne pouvait cependant pas se rendre dans un hôpital, et les révolutionnaires s'apprêtaient à rencontrer de gros ennuis. Recherchée, les meilleures chances de la révolutionnaire auraient été de quitter immédiatement Hinu Town, mais elle n'était pas en état. Angie n'avait nulle part où aller. Roy tenta tant bien que mal de bander ses blessures après s'être déplacé dans une autre pièce, loin des deux cadavres, mais elle finit par l'arrêter. Appréciant le calme et la plénitude de ce petit appartement, coupé du tumulte extérieur, ils vidèrent tout ce qu’ils avaient sur le cœur. Sachant qu’ils ne se reverraient jamais, Angie lui parla d’elle, de ses aspirations et du sens de sa vie. Il lui décrivit comment elle avait changé sa vie, comment son héritage perdurerait à travers lui. Il avait adopté son rêve, et lui promit sur tout ce qu’il avait de cher qu’il le mènerait à bien. Dans une dernière étreinte, elle le remercia, lui offrit sa bague pour qu'il se souvienne d'elle, et lui fit ses adieux. Observant son sourire paisible et les larmes aux coins de ses yeux, il lui fit un dernier baiser sur les cheveux avant de lui tirer une balle dans la nuque.
Il fallut de longues minutes au jeune homme pour se remettre en mouvement. Dans un état de semi-conscience, choqué par ce qui venait d'arriver, il fouilla la planque d'Angie et détruisit tout ce qui avait de près ou de loin un rapport avec les ponéglyphes. Conscient qu'il n'avait pas beaucoup de temps avant que de nouveaux hommes arrivent sur les lieux, il ne s'autorisa pas le luxe de se recueillir sur le corps de son amie. Ressortant à l'air libre, au petit matin, il ne s'attarda pas dans Anataka et prit la route du désert. Krid Chawki était devenu l’équivalent d’un père au cours des longues années qu’il avait passées au sein de son clan. Roy retourna le voir et lui raconta tout ce qui s’était passé, sans omettre le moindre détail, avant de l’informer de sa décision de quitter l’île. Quand il trouverait la dépouille des deux hommes, le Gouvernement Mondial ferait certainement le lien entre lui et l'historienne défunte. Il allait sûrement devenir un homme recherché très prochainement. Il aurait pu aller chercher du soutien chez les révolutionnaires, mais connaissant leur plan odieux impliquant de la Dance Powder, il ne souhaitait pas s'impliquer avec eux. Compréhensif, le chef de son clan lui remit un peu d’argent et lui dit adieu, non sans le forcer à promettre qu’il reviendrait un jour sur Hinu Town. Roy aurait souhaité dire au revoir à ses frères El Beïda, mais il devait se presser. Il prit la direction d'Attalia et de son port marchant.
Dépositaire du rêve de sa défunte amie, Roy D. Aston prit la mer, déterminé à partir dans une grande aventure aux quatre coins du monde. Il prit la mer non en tant que révolutionnaire, pas plus qu’en tant que Bédouin ou marine, mais en tant que pirate.
Test RP
Fraîchement débarqué sur Las Camp, Roy profitait des bienfaits d'un repos bien mérité. De l'eau chaude et un bain valait tout l'or du monde après des jours de navigations sur un navire marchand, une longue traversée, durant laquelle il avait notamment essuyé une redoutable tempête. Dès son arrivée, il avait déniché la première auberge miteuse venue dans un quartier délabré de la ville, et s'était immédiatement écroulé sur son lit. Le lendemain matin, couvert de sel et de saletés en tous genres, il pouvait enfin se débarbouiller, manger un repas digne de ce nom et envisager la suite de son voyage. Sortant dans la rue, il partit en promenade, décidant de se familiariser un peu avec cette ville avant de commencer à chercher un équipage. Au détour d'une rue, sans le moindre signe avant-coureur, on lui tira dessus.
Réagissant rapidement, il s'accroupit et dégaina partiellement son sabre, interposant la lame entre sa hanche et la trajectoire de la balle. Encaissant le choc sur son bras droit, il n'attendit pas le tir suivant et fit une roulade qui l'amena près d'un mur adjacent à la ruelle, se mettant hors de portée du tireur. Autour de lui, la panique s'était emparée des citoyens ordinaires de Las Camp. Roy ignora les cris et le tumulte ambiant et se concentra sur la situation présente. Il n'avait qu'une vague idée de l'emplacement du tireur, sachant juste qu'il se trouvait au-delà de la ruelle sur sa droite. Risquant un coup d’œil, il eut le temps d'apercevoir au loin un jet de fumée sur un toit de maison, provoqué par la combustion de poudre, immédiatement suivi par une balle qui manqua de le toucher en plein visage. Il retira sa tête au dernier moment, manquant de peu de se faire éborgner. C'était la première fois qu'il rencontrait un peu d'action depuis les événements d'Hinu Town. Cela avait fini par lui manquer. Et les tempêtes ne comptaient pas.
Ayant une idée à peu près claire de la position de son agresseur, Roy bondit sur le toit d'une maison délabrée tout en visant un mur entre lui et le tireur. La balle, en percutant la façade en mauvais état, souleva un petit nuage de plâtre et de poussière, dissimulant légèrement sa position. Confiant, le pirate fonça en zigzag et déchanta quand un nouveau tir fusa devant lui. Traversant le rideau de fumée, la balle éjecta une barre de métal maintenant un échafaudage sur le chemin de Roy, provoquant la chute de la structure sur ce dernier. Qui que soit son assaillant, il avait mémorisé la disposition de l’échafaudage avant que le pirate ne masque sa vue, et était parvenu à viser à l'aveugle, faisant feu avec précision pour provoquer la chute de l’édifice. Il était assez doué.
Le jeune homme écarta les débris d'un coup d'épée, les projetant vers l'avant à travers le nuage tout en se jetant au sol, dans une longue glissade qui lui fit traverser le nuage de poussières. Cette manœuvre lui permit d'éviter l'attaque en traître du tireur, et d'esquiver son tir suivant, qui toucha un morceau de métal et fut déviée de sa trajectoire. Maintenant sa vitesse, Roy se releva et bondit dans un même geste, survolant une rue déserte - les passants avaient pris la fuite au premier coup de feu -, et atterrissant sur le toit suivant. Apercevant enfin l'attaquant, à couvert derrière des boîtes de marchandises, il se rua dans sa direction et s'écarta au dernier moment de la trajectoire d'un nouveau tir. Atteignant sa position, il donna un coup d'épée qui fracassa la couverture de son assaillant, envoyant ce dernier bouler quelques mètres en arrière. Se rétablissant rapidement avec une roulade, il se protégea d'un nouveau tir de Roy en interposant son fusil entre son épaule et la balle. Cette distraction donna le temps suffisant au pirate pour arriver à sa hauteur, passer au travers de sa garde et lui asséner un coup de sabre dans la gorge. Il suspendit son geste, sa lame s'arrêtant à quelques centimètres du cou du sniper.
Reprenant son souffle, il put enfin jauger son agresseur qui, les genoux au sol, n'esquissait plus un geste, tenue en respect par le pirate. Il découvrit un jeune homme, légèrement plus âgé que lui, avec une gueule d'ange, des cheveux blonds comme les blés et de brillants yeux bleus, décoré par une paire de lunettes de vue. Son apparence était familière à Roy , qui jura l'avoir déjà vu quelque part. Il fouilla sa mémoire durant quelques instants, avant qu'un déclic ne se produise. Il le reconnaissait définitivement. Lors de sa traversé vers Hinu Town, le navire marchand avait essuyé une sévère tempête. Au grand dam de tout l'équipage, il s'était rapidement avéré que le capitaine de ce bâtiment n'avait de ce titre que le nom, "capitaine" du navire uniquement parce qu'il en était le propriétaire.
Ce marchand grisonnant n'avait que des connaissances limitées en matière de navigation, se bornant à savoir naviguer d'un point A à un point B. Complètement dépassé par la situation, menaçant de conduire tout son équipage et ses clients à une mort certaine, il s'était contenté de hurler des ordres n'ayant ni queue ni tête, n'apportant que chaos et confusion sur son bâtiment. C'était là que cet homme, légèrement plus âgé que Roy avait fait son apparition. Manifestement habitué à ce genre de situation de crise en pleine mer, il avait pris les commandes. Donnant l'impression de savoir ce qu'il faisait, tous les matelots, dont Roy lui-même, avait fini par suivre ses instructions. Et contre toutes attentes il avait réussi à les sortir de la mouise, alliant de remarquables connaissances météorologiques avec un sens aigu de la navigation. Il s'avérait à présent qu'il était également bon tireur, malgré les lunettes de vue qu'il portait sur le nez.
Il s'appelait Moria, si ses souvenirs étaient exacts. Étrangement, il était à peu près sûr de n'avoir rien fait qui puisse s'attirer les foudres de cet homme.
- Moria Q. Brittania, pour vous servir ! le salua cet étrange individu sans même attendre que Roy n'entame le dialogue, un sourire déconcertant sur le visage.
Roy cligna plusieurs fois des yeux face à l’aplomb de cet homme.
- Oui... d'accord, génial..., répondit-il, tentant de rassembler ses idées. Pourquoi est-ce que vous m'avez attaqué exactement ? demanda-t-il finalement, perplexe, en lui faisant signe de lâcher son fusil.
- Je suis un chasseur de primes, révéla-t-il avec fierté en déposant lentement son arme au sol. C'est la profession qui veut ça, ne le prend pas mal surtout.
Cela commençait mal déjà. Roy l'avait vouvoyé et cet énergumène était directement passé au tutoiement. Il avait horreur de ça. Quel était le projet avec les gens de sa génération ? Comme si le fait d'être jeune, et d'avoir à peu près le même âge, vous rendait si semblable et familier que vous pouviez sauter les étapes ! Seul sa curiosité le retint de lui chatouiller un œil.
- Comment ça ? Tu veux dire que j'ai une prime sur ma tête ?! s'écria Roy, les yeux brillants.
- Ah, peut-être, j'en sais rien, répondit-il en haussant les épaules, faisant rapidement déchanter le pirate. Tu n'en as pas une ?
Un petit silence flotta entre les deux hommes.
- Tu es un pirate, n'est-ce pas ? vérifia le chasseur de primes. Je t'ai entendu en parler sur le navire.
- Oui, enfin je me lance quoi..., répondit-il en haussant les épaules à son tour.
Roy rengaina son sabre et baissa son pistolet, fixant Moria les sourcils froncés. Il se baissa pour ramasser le fusil de son agresseur. Il était de belle facture, tout en métal, lustré et brillant.
- Donc... attend, demanda Roy en se frottant les yeux, mettons les choses au clair. Tu m'as attaqué sans même savoir si j'avais une prime ?
- Oui c'est ça, acquiesça-t-il, profitant du geste de Roy pour esquisser un mouvement vers son fusil.
- Tu ne savais pas non plus si j'étais plus fort que toi, ou si j'avais des alliés pour me protéger ? continua-t-il en relevant son pistolet sans prendre la peine de le regarder, forçant le blondinet à suspendre son geste.
- Oui, c'est exactement ça.
Nouveau silence.
- Désolé, ça n'arrive toujours pas à rentrer, avoua le pirate en secouant la tête. Pourquoi est-ce que tu m'as attaqué moi en particulier ?
- Ben je viens tout juste de recevoir ma licence, il faut bien que je me lance, déclara le jeune homme comme si c'était l'évidence même. Je me suis dit qu'un type riche qui a réussi comme toi devait sûrement avoir une belle prime, expliqua-t-il, toujours le sourire aux lèvres. Et puis quel genre d'idiot vadrouille en racontant à n'importe qui qu'il est un pirate si...
- J'ai fait tout un voyage sur un navire marchand miteux, le coupa Roy, tu étais dessus d'ailleurs. Où as-tu été pêché l'idée que j'étais riche ?
- Ah ouais... j'y avais pas pensé, concéda-t-il. J'ai vu ta bague en or et tes armes. Elles ont l'air précieuse, et puis ta manière de dire que tu étais un pirate à tout va... ça donnait l'impression que tu étais un gros bonnet.
- Oui bon..., concéda Roy à son tour, soudain sur la défensive, je ne pensais pas que le premier chasseur de primes débutant venu m'attaquerait alors que je n'ai même pas encore d'avis de recherche !
Marquant une pause, le pirate jeta à nouveau coup d’œil au sniper, tenu en respect en position accroupi depuis la fin de leur confrontation. Il se décida enfin à passer au point le plus important, qu'ils avaient jusqu'à maintenant omis d'aborder.
- Excuse moi, tu vas continuer à sourire comme ça encore longtemps ? demanda Roy, légèrement agacé.
- Oui, fit-il en souriant de plus belle, c'est plus ou moins mon truc.
- Je pourrais te tuer aussi, proposa le jeune homme en jaugeant sa réaction, tu m'énerves.
- Ce serait pénible, répondit-il en faisant mine de réfléchir à l'idée. Si possible j'aimerais récupérer mon fusil avant, si ce n'est pas trop abuser bien évidemment.
- Oh bien sûr, acquiesça le pirate en tendant son fusil au blondinet, le retirant au moment où ce dernier tendait la main pour l'attraper. Quels sont tes projets maintenant que tu sais qu'il n'y a pas de prime sur moi ? demanda-t-il, curieux.
Il venait d'avoir une idée, une très bonne idée.
- Je sais pas, répondit honnêtement le chasseur débutant. Si tu n'as vraiment pas de prime je vais me mettre en chasse d'une autre cible, c'est pas ça qui manque sur cette île. Désolé de t'avoir attaqué au passage, ajouta-t-il en se relevant doucement.
- Oh il n'y a aucun souci ne t'en fait pas, le rassura-t-il rapidement, pressé de passer au sujet qui l'intéressait. J'ai vu comment tu as réagi durant la tempête, tu navigues depuis combien de temps exactement ?
- Euh... depuis tout petit ? répondit Moria sans comprendre. Je connais la mer comme ma poche ! se vanta-t-il histoire de l'impressionner.
- Parfait, je te recrute officiellement dans mon équipage, déclara le pirate. Mes félicitations.
- De quoi ?
Roy sauta du toit et atterrit sur la rue déserte en contrebas. Alerté par les coups de feu, la Marine - pas exactement en situation de force dans la cité sans foi ni loi qu'était Las Camp - arrivait seulement sur les lieux. Prenant ses jambes à son cou, avec le fusil de Moria, Roy fut satisfait de voir que ce dernier lui emboîtait le pas.
- Hé ! Je suis un chasseur de primes, pas un pirate ! s'écria le sniper/navigateur.
- Oui j'ai bien compris ! répondit Roy en accélérant l'allure, ta licence sera pratique pour nos débuts ! On va avoir besoin d'argent pour acheter un navire !
Réagissant rapidement, il s'accroupit et dégaina partiellement son sabre, interposant la lame entre sa hanche et la trajectoire de la balle. Encaissant le choc sur son bras droit, il n'attendit pas le tir suivant et fit une roulade qui l'amena près d'un mur adjacent à la ruelle, se mettant hors de portée du tireur. Autour de lui, la panique s'était emparée des citoyens ordinaires de Las Camp. Roy ignora les cris et le tumulte ambiant et se concentra sur la situation présente. Il n'avait qu'une vague idée de l'emplacement du tireur, sachant juste qu'il se trouvait au-delà de la ruelle sur sa droite. Risquant un coup d’œil, il eut le temps d'apercevoir au loin un jet de fumée sur un toit de maison, provoqué par la combustion de poudre, immédiatement suivi par une balle qui manqua de le toucher en plein visage. Il retira sa tête au dernier moment, manquant de peu de se faire éborgner. C'était la première fois qu'il rencontrait un peu d'action depuis les événements d'Hinu Town. Cela avait fini par lui manquer. Et les tempêtes ne comptaient pas.
Ayant une idée à peu près claire de la position de son agresseur, Roy bondit sur le toit d'une maison délabrée tout en visant un mur entre lui et le tireur. La balle, en percutant la façade en mauvais état, souleva un petit nuage de plâtre et de poussière, dissimulant légèrement sa position. Confiant, le pirate fonça en zigzag et déchanta quand un nouveau tir fusa devant lui. Traversant le rideau de fumée, la balle éjecta une barre de métal maintenant un échafaudage sur le chemin de Roy, provoquant la chute de la structure sur ce dernier. Qui que soit son assaillant, il avait mémorisé la disposition de l’échafaudage avant que le pirate ne masque sa vue, et était parvenu à viser à l'aveugle, faisant feu avec précision pour provoquer la chute de l’édifice. Il était assez doué.
Le jeune homme écarta les débris d'un coup d'épée, les projetant vers l'avant à travers le nuage tout en se jetant au sol, dans une longue glissade qui lui fit traverser le nuage de poussières. Cette manœuvre lui permit d'éviter l'attaque en traître du tireur, et d'esquiver son tir suivant, qui toucha un morceau de métal et fut déviée de sa trajectoire. Maintenant sa vitesse, Roy se releva et bondit dans un même geste, survolant une rue déserte - les passants avaient pris la fuite au premier coup de feu -, et atterrissant sur le toit suivant. Apercevant enfin l'attaquant, à couvert derrière des boîtes de marchandises, il se rua dans sa direction et s'écarta au dernier moment de la trajectoire d'un nouveau tir. Atteignant sa position, il donna un coup d'épée qui fracassa la couverture de son assaillant, envoyant ce dernier bouler quelques mètres en arrière. Se rétablissant rapidement avec une roulade, il se protégea d'un nouveau tir de Roy en interposant son fusil entre son épaule et la balle. Cette distraction donna le temps suffisant au pirate pour arriver à sa hauteur, passer au travers de sa garde et lui asséner un coup de sabre dans la gorge. Il suspendit son geste, sa lame s'arrêtant à quelques centimètres du cou du sniper.
Reprenant son souffle, il put enfin jauger son agresseur qui, les genoux au sol, n'esquissait plus un geste, tenue en respect par le pirate. Il découvrit un jeune homme, légèrement plus âgé que lui, avec une gueule d'ange, des cheveux blonds comme les blés et de brillants yeux bleus, décoré par une paire de lunettes de vue. Son apparence était familière à Roy , qui jura l'avoir déjà vu quelque part. Il fouilla sa mémoire durant quelques instants, avant qu'un déclic ne se produise. Il le reconnaissait définitivement. Lors de sa traversé vers Hinu Town, le navire marchand avait essuyé une sévère tempête. Au grand dam de tout l'équipage, il s'était rapidement avéré que le capitaine de ce bâtiment n'avait de ce titre que le nom, "capitaine" du navire uniquement parce qu'il en était le propriétaire.
Ce marchand grisonnant n'avait que des connaissances limitées en matière de navigation, se bornant à savoir naviguer d'un point A à un point B. Complètement dépassé par la situation, menaçant de conduire tout son équipage et ses clients à une mort certaine, il s'était contenté de hurler des ordres n'ayant ni queue ni tête, n'apportant que chaos et confusion sur son bâtiment. C'était là que cet homme, légèrement plus âgé que Roy avait fait son apparition. Manifestement habitué à ce genre de situation de crise en pleine mer, il avait pris les commandes. Donnant l'impression de savoir ce qu'il faisait, tous les matelots, dont Roy lui-même, avait fini par suivre ses instructions. Et contre toutes attentes il avait réussi à les sortir de la mouise, alliant de remarquables connaissances météorologiques avec un sens aigu de la navigation. Il s'avérait à présent qu'il était également bon tireur, malgré les lunettes de vue qu'il portait sur le nez.
Il s'appelait Moria, si ses souvenirs étaient exacts. Étrangement, il était à peu près sûr de n'avoir rien fait qui puisse s'attirer les foudres de cet homme.
- Moria Q. Brittania, pour vous servir ! le salua cet étrange individu sans même attendre que Roy n'entame le dialogue, un sourire déconcertant sur le visage.
Roy cligna plusieurs fois des yeux face à l’aplomb de cet homme.
- Oui... d'accord, génial..., répondit-il, tentant de rassembler ses idées. Pourquoi est-ce que vous m'avez attaqué exactement ? demanda-t-il finalement, perplexe, en lui faisant signe de lâcher son fusil.
- Je suis un chasseur de primes, révéla-t-il avec fierté en déposant lentement son arme au sol. C'est la profession qui veut ça, ne le prend pas mal surtout.
Cela commençait mal déjà. Roy l'avait vouvoyé et cet énergumène était directement passé au tutoiement. Il avait horreur de ça. Quel était le projet avec les gens de sa génération ? Comme si le fait d'être jeune, et d'avoir à peu près le même âge, vous rendait si semblable et familier que vous pouviez sauter les étapes ! Seul sa curiosité le retint de lui chatouiller un œil.
- Comment ça ? Tu veux dire que j'ai une prime sur ma tête ?! s'écria Roy, les yeux brillants.
- Ah, peut-être, j'en sais rien, répondit-il en haussant les épaules, faisant rapidement déchanter le pirate. Tu n'en as pas une ?
Un petit silence flotta entre les deux hommes.
- Tu es un pirate, n'est-ce pas ? vérifia le chasseur de primes. Je t'ai entendu en parler sur le navire.
- Oui, enfin je me lance quoi..., répondit-il en haussant les épaules à son tour.
Roy rengaina son sabre et baissa son pistolet, fixant Moria les sourcils froncés. Il se baissa pour ramasser le fusil de son agresseur. Il était de belle facture, tout en métal, lustré et brillant.
- Donc... attend, demanda Roy en se frottant les yeux, mettons les choses au clair. Tu m'as attaqué sans même savoir si j'avais une prime ?
- Oui c'est ça, acquiesça-t-il, profitant du geste de Roy pour esquisser un mouvement vers son fusil.
- Tu ne savais pas non plus si j'étais plus fort que toi, ou si j'avais des alliés pour me protéger ? continua-t-il en relevant son pistolet sans prendre la peine de le regarder, forçant le blondinet à suspendre son geste.
- Oui, c'est exactement ça.
Nouveau silence.
- Désolé, ça n'arrive toujours pas à rentrer, avoua le pirate en secouant la tête. Pourquoi est-ce que tu m'as attaqué moi en particulier ?
- Ben je viens tout juste de recevoir ma licence, il faut bien que je me lance, déclara le jeune homme comme si c'était l'évidence même. Je me suis dit qu'un type riche qui a réussi comme toi devait sûrement avoir une belle prime, expliqua-t-il, toujours le sourire aux lèvres. Et puis quel genre d'idiot vadrouille en racontant à n'importe qui qu'il est un pirate si...
- J'ai fait tout un voyage sur un navire marchand miteux, le coupa Roy, tu étais dessus d'ailleurs. Où as-tu été pêché l'idée que j'étais riche ?
- Ah ouais... j'y avais pas pensé, concéda-t-il. J'ai vu ta bague en or et tes armes. Elles ont l'air précieuse, et puis ta manière de dire que tu étais un pirate à tout va... ça donnait l'impression que tu étais un gros bonnet.
- Oui bon..., concéda Roy à son tour, soudain sur la défensive, je ne pensais pas que le premier chasseur de primes débutant venu m'attaquerait alors que je n'ai même pas encore d'avis de recherche !
Marquant une pause, le pirate jeta à nouveau coup d’œil au sniper, tenu en respect en position accroupi depuis la fin de leur confrontation. Il se décida enfin à passer au point le plus important, qu'ils avaient jusqu'à maintenant omis d'aborder.
- Excuse moi, tu vas continuer à sourire comme ça encore longtemps ? demanda Roy, légèrement agacé.
- Oui, fit-il en souriant de plus belle, c'est plus ou moins mon truc.
- Je pourrais te tuer aussi, proposa le jeune homme en jaugeant sa réaction, tu m'énerves.
- Ce serait pénible, répondit-il en faisant mine de réfléchir à l'idée. Si possible j'aimerais récupérer mon fusil avant, si ce n'est pas trop abuser bien évidemment.
- Oh bien sûr, acquiesça le pirate en tendant son fusil au blondinet, le retirant au moment où ce dernier tendait la main pour l'attraper. Quels sont tes projets maintenant que tu sais qu'il n'y a pas de prime sur moi ? demanda-t-il, curieux.
Il venait d'avoir une idée, une très bonne idée.
- Je sais pas, répondit honnêtement le chasseur débutant. Si tu n'as vraiment pas de prime je vais me mettre en chasse d'une autre cible, c'est pas ça qui manque sur cette île. Désolé de t'avoir attaqué au passage, ajouta-t-il en se relevant doucement.
- Oh il n'y a aucun souci ne t'en fait pas, le rassura-t-il rapidement, pressé de passer au sujet qui l'intéressait. J'ai vu comment tu as réagi durant la tempête, tu navigues depuis combien de temps exactement ?
- Euh... depuis tout petit ? répondit Moria sans comprendre. Je connais la mer comme ma poche ! se vanta-t-il histoire de l'impressionner.
- Parfait, je te recrute officiellement dans mon équipage, déclara le pirate. Mes félicitations.
- De quoi ?
Roy sauta du toit et atterrit sur la rue déserte en contrebas. Alerté par les coups de feu, la Marine - pas exactement en situation de force dans la cité sans foi ni loi qu'était Las Camp - arrivait seulement sur les lieux. Prenant ses jambes à son cou, avec le fusil de Moria, Roy fut satisfait de voir que ce dernier lui emboîtait le pas.
- Hé ! Je suis un chasseur de primes, pas un pirate ! s'écria le sniper/navigateur.
- Oui j'ai bien compris ! répondit Roy en accélérant l'allure, ta licence sera pratique pour nos débuts ! On va avoir besoin d'argent pour acheter un navire !
Informations IRL
• Prénom : Calvin
• Age : 21
• Aime : le chocolat, les jeux compétitifs, la science-fiction
• N'aime pas : l'ananas, la religion, les kikoulols, les artistes
• Personnage préféré de One Piece : Nico Robin
• Caractère : Et bien, je m'appelle Calvin. Ce que j'aime et ce que je déteste, ça ne vous regarde pas. Des rêves pour l'avenir… bof… je n'en ai pas beaucoup. Quant à mes loisirs, ils sont divers et variés, voilà.
• Fait du RP depuis : 2 ans, mais j'écris des histoires depuis le collège
• Disponibilité approximative : souvent ?
• Comment avez-vous connu le forum ? au pif
ONE PIECE REQUIEM
Dernière édition par Roy D. Aston le Ven 22 Déc 2017 - 10:40, édité 20 fois