La base secrète du gang des hommes-poissons était d'une singulière beauté. Accessible uniquement par voie sous-marine, elle était composée d'une grande salle principale et de centaines de petites grottes naturelles formant un immense réseau dans les sous-sols rocheux de l'île. La salle faisait office de place publique pour l'organisation amphibienne, un forum où tous les hommes-poissons se réunissaient en communauté. À ce titre, la moitié du hall était occupée par un bassin relié à la mer, l'un des nombreux points d'eau de la cache et son point d'accès principal.
La lumière du soleil filtrait depuis ce dernier, éclairant toute la salle par le dessous, projetant une lumière douce et ondoyante sur les murs du domaine. Bien que large d'une cinquantaine de mètres, l'immense caverne était remarquablement lumineuse grâce à cet éclairage naturel et de nuit, un réseau de lampes prenaient le relais. Assis sur une estrade en pierre, Roy patientait tandis qu'un homme-poisson carpe, Adam Coste, changeait le bandage de son épaule.
Trois jours s'étaient écoulés depuis sa petite excursion dans la prison de Las Camp et la libération de Moria Brittania et Habu Jackson. Ce dernier avait obtenu de ses congénères hommes-poissons que Roy et Moria puissent séjourner dans la base du gang. Trois jours qu'ils étaient là à poireauter, le temps que le pirate récupère de sa blessure apparemment. Habu leur avait fait visiter la base, leur avait présenté nombre de ses amis tolérant avec les humains, lui avait expliqué en détail comment fonctionnait leur communauté et bien d'autres choses encore. Mais il refusait de les ramener à la surface.
Tressaillant sous un geste un peu brusque du toubib amphibien, Roy prit une grande inspiration et ignora la douleur, appréciant par là même la bonne odeur qui flottait dans la base sous-marine. Contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, le pirate reniflait des odeurs de détergents, de chlore ainsi qu'une troisième odeur qu'il ne parvenait pas à identifier au milieu des autres. Tout cela était bien loin des relents d'eau stagnante auxquels il s'était attendu. Les hommes-poissons avaient le savoir-faire pour rendre vivable un habitat sous-marin. De nombreuses voies d'eau quadrillaient le secteur, leur permettant d'évacuer leur détritus avec aisance. Ils avaient de l'électricité, des fournitures et même deux champs souterrains dissimulés dans une spacieuse cave. Ces derniers recevaient de la lumière grâce à un habile jeu de miroirs, allant capter les rayons du soleil depuis la surface grâce à un réseau de galeries dont seuls les membres du gang avaient connaissance.
Les hommes-poissons étaient bien installés, c'était du très bel ouvrage, le pirate était impressionné. Mais il ne pouvait toujours pas sortir. Ayant fini de bander sa blessure, le médecin attrapa distraitement une petite seringue et entreprit de la préparer. Ceci fait, brandissant son aiguille, il s'approcha soudain de Roy.
- Hola qu'est-ce que vous faites doc' ? demanda-t-il en stoppant le geste d'Adam à mi-chemin de ses veines.
- C'est un antalgique à base d'opium, expliqua ce dernier, croyant bien faire. C'est pour la douleur.
Les hommes-poissons gardaient leur repère propre et le parfumaient, mais c'était donc bien une odeur d'opium que Roy décelait au milieu des différents effluves. On ne l'avait pas laissé voir ces fameux champs, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas du blé qu'ils faisaient pousser. Grinçant des dents, il repoussa la main palmée du docteur. Il y avait des enfants dans la base secrète, à quoi pensaient-ils ?
- Ça va merci, je m'en passerais, promit le jeune homme au guérisseur, qui haussa les épaules avant de ranger son matériel. Adam, qu'est-ce qui se passe ici ? Qui sont tous ces gens ?
Relevant les yeux, l'amphibien suivit le regard de Roy et découvrit une famille émergeant du bassin, une femme-poisson, son mari et leurs deux enfants. La mine basse, les deux parents discutèrent quelques instants avec les membres du gang partis à leur rencontre avant de les suivre au bout de quelques instants. Le docteur et son patient les perdant de vue, ils disparurent dans les méandres de la base secrète avec leurs enfants.
Hésitant, Adam Coste se retourna vers l'humain qui haussa les sourcils en attendant sa réponse.
- Hum..., commença-t-il au bout de plusieurs secondes, ce sont des citoyens de Las Camp. De temps en temps y'en a qui décident de venir vivre dans la base. Le gang accueille tous les hommes-poissons à la recherche d'un abri.
- D'accord, acquiesça le pirate, et il y'en a toujours autant des réfugiés ? Parce que depuis que je suis là...
- Demande à Habu, le coupa Adam, lui il pourra t'expliquer.
Avec cette réponse énigmatique l'homme-carpe récupéra son matériel et prit la direction de son cabinet. Laissé en plan, Roy fit jouer son bras et son épaule endommagée quelques jours plus tôt par la flèche d'un usurier. La blessure guérissait bien malgré les contraintes imposées par O'Clayne Eustache, le chef du gang. Ce dernier, un gros homme-poisson de type requin blanc, avait accepté à contre-cœur le séjour de deux humains dans son repaire secret. Sous la pression d'Habu Jackson, un héro parmi ses congénères, il avait finalement cédé, mais seulement sous certaines conditions. Roy n'avait accès qu'aux sanitaires et au hall principal, interdiction formelle de vadrouiller dans le complexe. Il n'avait donc pas la possibilité de se rendre dans le cabinet d'Adam Coste ce qui n'avait pas facilité la guérison du pirate.
Le chef du gang était un raciste antihumain, tout comme son second, Shan Zeng. Heureusement pour Roy, de nombreux hommes-poissons ne partageait pas la vision étriquée de leurs chefs. Ayant libéré l'un des leurs de prison, le pirate avait donc été relativement bien accueilli par la communauté amphibienne, si l'on omettait le fait d'être confiné à une section de la base et d'en être prisonnier. Et qu'on lui cache des choses.
Un jour après son arrivée, les nouveaux arrivants s'étaient mis à défiler. Tous des hommes-poissons, de tous les âges, en solitaire ou en famille. Beaucoup d'entre eux étaient blessés. La plupart avaient la mine basse et pénétraient dans la base comme si c'était un sanctuaire, le dernier de leur bastion. Et à chaque fois que Roy allait à la pêche aux infos, on lui servait une réponse évasive après l'autre. Il était temps de confronter Habu.
Quelque chose était en train de se passer. Il ne savait pas quoi, mais ça ne sentait pas bon.
La lumière du soleil filtrait depuis ce dernier, éclairant toute la salle par le dessous, projetant une lumière douce et ondoyante sur les murs du domaine. Bien que large d'une cinquantaine de mètres, l'immense caverne était remarquablement lumineuse grâce à cet éclairage naturel et de nuit, un réseau de lampes prenaient le relais. Assis sur une estrade en pierre, Roy patientait tandis qu'un homme-poisson carpe, Adam Coste, changeait le bandage de son épaule.
Trois jours s'étaient écoulés depuis sa petite excursion dans la prison de Las Camp et la libération de Moria Brittania et Habu Jackson. Ce dernier avait obtenu de ses congénères hommes-poissons que Roy et Moria puissent séjourner dans la base du gang. Trois jours qu'ils étaient là à poireauter, le temps que le pirate récupère de sa blessure apparemment. Habu leur avait fait visiter la base, leur avait présenté nombre de ses amis tolérant avec les humains, lui avait expliqué en détail comment fonctionnait leur communauté et bien d'autres choses encore. Mais il refusait de les ramener à la surface.
Tressaillant sous un geste un peu brusque du toubib amphibien, Roy prit une grande inspiration et ignora la douleur, appréciant par là même la bonne odeur qui flottait dans la base sous-marine. Contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, le pirate reniflait des odeurs de détergents, de chlore ainsi qu'une troisième odeur qu'il ne parvenait pas à identifier au milieu des autres. Tout cela était bien loin des relents d'eau stagnante auxquels il s'était attendu. Les hommes-poissons avaient le savoir-faire pour rendre vivable un habitat sous-marin. De nombreuses voies d'eau quadrillaient le secteur, leur permettant d'évacuer leur détritus avec aisance. Ils avaient de l'électricité, des fournitures et même deux champs souterrains dissimulés dans une spacieuse cave. Ces derniers recevaient de la lumière grâce à un habile jeu de miroirs, allant capter les rayons du soleil depuis la surface grâce à un réseau de galeries dont seuls les membres du gang avaient connaissance.
Les hommes-poissons étaient bien installés, c'était du très bel ouvrage, le pirate était impressionné. Mais il ne pouvait toujours pas sortir. Ayant fini de bander sa blessure, le médecin attrapa distraitement une petite seringue et entreprit de la préparer. Ceci fait, brandissant son aiguille, il s'approcha soudain de Roy.
- Hola qu'est-ce que vous faites doc' ? demanda-t-il en stoppant le geste d'Adam à mi-chemin de ses veines.
- C'est un antalgique à base d'opium, expliqua ce dernier, croyant bien faire. C'est pour la douleur.
Les hommes-poissons gardaient leur repère propre et le parfumaient, mais c'était donc bien une odeur d'opium que Roy décelait au milieu des différents effluves. On ne l'avait pas laissé voir ces fameux champs, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas du blé qu'ils faisaient pousser. Grinçant des dents, il repoussa la main palmée du docteur. Il y avait des enfants dans la base secrète, à quoi pensaient-ils ?
- Ça va merci, je m'en passerais, promit le jeune homme au guérisseur, qui haussa les épaules avant de ranger son matériel. Adam, qu'est-ce qui se passe ici ? Qui sont tous ces gens ?
Relevant les yeux, l'amphibien suivit le regard de Roy et découvrit une famille émergeant du bassin, une femme-poisson, son mari et leurs deux enfants. La mine basse, les deux parents discutèrent quelques instants avec les membres du gang partis à leur rencontre avant de les suivre au bout de quelques instants. Le docteur et son patient les perdant de vue, ils disparurent dans les méandres de la base secrète avec leurs enfants.
Hésitant, Adam Coste se retourna vers l'humain qui haussa les sourcils en attendant sa réponse.
- Hum..., commença-t-il au bout de plusieurs secondes, ce sont des citoyens de Las Camp. De temps en temps y'en a qui décident de venir vivre dans la base. Le gang accueille tous les hommes-poissons à la recherche d'un abri.
- D'accord, acquiesça le pirate, et il y'en a toujours autant des réfugiés ? Parce que depuis que je suis là...
- Demande à Habu, le coupa Adam, lui il pourra t'expliquer.
Avec cette réponse énigmatique l'homme-carpe récupéra son matériel et prit la direction de son cabinet. Laissé en plan, Roy fit jouer son bras et son épaule endommagée quelques jours plus tôt par la flèche d'un usurier. La blessure guérissait bien malgré les contraintes imposées par O'Clayne Eustache, le chef du gang. Ce dernier, un gros homme-poisson de type requin blanc, avait accepté à contre-cœur le séjour de deux humains dans son repaire secret. Sous la pression d'Habu Jackson, un héro parmi ses congénères, il avait finalement cédé, mais seulement sous certaines conditions. Roy n'avait accès qu'aux sanitaires et au hall principal, interdiction formelle de vadrouiller dans le complexe. Il n'avait donc pas la possibilité de se rendre dans le cabinet d'Adam Coste ce qui n'avait pas facilité la guérison du pirate.
Le chef du gang était un raciste antihumain, tout comme son second, Shan Zeng. Heureusement pour Roy, de nombreux hommes-poissons ne partageait pas la vision étriquée de leurs chefs. Ayant libéré l'un des leurs de prison, le pirate avait donc été relativement bien accueilli par la communauté amphibienne, si l'on omettait le fait d'être confiné à une section de la base et d'en être prisonnier. Et qu'on lui cache des choses.
Un jour après son arrivée, les nouveaux arrivants s'étaient mis à défiler. Tous des hommes-poissons, de tous les âges, en solitaire ou en famille. Beaucoup d'entre eux étaient blessés. La plupart avaient la mine basse et pénétraient dans la base comme si c'était un sanctuaire, le dernier de leur bastion. Et à chaque fois que Roy allait à la pêche aux infos, on lui servait une réponse évasive après l'autre. Il était temps de confronter Habu.
Quelque chose était en train de se passer. Il ne savait pas quoi, mais ça ne sentait pas bon.
Dernière édition par Roy D. Aston le Lun 25 Déc 2017 - 16:34, édité 4 fois