Le crépuscule colorait le ciel d'une myriade de couleurs chatoyantes, passant lentement du rouge au violet à mesure que le soleil disparaissait à l'horizon. Le spectacle était éblouissant et tranchait violemment avec les rues sales et dangereuses de Las Camp. Malgré cela, la beauté de la voûte céleste n'était pas ce qui occupait l'esprit de Roy en cet instant, non. Des étoiles plein les yeux, il contemplait Le Palazio, son navire qui avait été remis au goût du jour.
Le propriétaire du chantier naval avait été conciliant avec les amis d'Habu Jackson. Il y a peu ce dernier était devenu son nouveau partenaire commercial. Les gangsters de la Famille se recyclaient peu à peu en travailleur honnête, constructeur de navire et pêcheur en haute mer. Avec cet afflux de personnel extrêmement efficace, couplé aux autres activités moins avouables du gang dont il comptait bien profiter, l'homme d'affaires peu scrupuleux était avide de contenter Habu. La rentrée d'argent offerte par le démantèlement de la Guilde des Usuriers, associé à leurs nouveaux contacts dans la Marine avait propulsé la Famille Jackson au sommet de la chaîne de pouvoir. Elle était devenue l'un des groupes les plus influents de l'île, si ce n'était le plus influent. Cela n'était pas sans venir avec quelques avantages. Malgré sa prime, Roy avait obtenu de pouvoir arrimer le bâtiment au port de la ville.
Le nom du navire avait été masqué pour ne pas attirer l'attention des militaires. Après tout, Petersen Alec, maître de la Prison de Las Camp et son propriétaire était toujours à sa recherche. Mais ce n'était pas le seul changement qui avait traversé le navire, non : Le Palazio avait été entièrement remis à neuf. C'en était fini des multiples signes de délabrement qui s'était emparé de lui après de trop longs mois passés à prendre la poussière. Il reluisait à présent et les talentueux charpentiers du chantier naval l'avait adapté aux besoins de Roy selon les directives de sa comptable, Lily. Avec cette dernière il était justement en train de visiter la caravelle, prenant la mesure du travail accompli au cours de ces derniers jours. Il n'était pas déçu.
Le navire ressemait à un authentique vaisseau pirate à présent. Arborant de majestueuses voiles noires et une peinture mate de la même teinte, Le Palazio se démarquait clairement du reste des bâtiments amarrés dans le port. Son apparence extérieure avait été complètement modifiée, adaptée et modernisée pour satisfaire à la vision romanesque de Roy. L'armature qui cerclait la coque avait été colorée d'un rouge stylisée qui rehaussait encore l'allure majestueuse de la caravelle. Toutefois, c'était son intérieur qui avaient subis les changements les plus importants.
Les quartiers de matelots recyclés en entrepôt pour marchandise de contrebande n'étaient plus. La cargaison volée avait été revendue et la pièce, située juste en dessous du mât, avait été réaménagé pour accueillir l'équipage. À ce titre, du mobilier avait été ajouté pour rendre l'endroit cossu et douillet, Roy ayant fait le choix de prendre de véritables lits plutôt que des hamacs, sacrifiant l'espace au confort. Ce qui autrefois était la cabine du capitaine dans le gaillard arrière était devenue une salle de séjour, un salon qui abritait également une cuisine équipée et un frigo. Sous les directives de Mochi, une petite partie de la pièce avait également été aménagée en infirmerie dans laquelle le médecin de l'équipage trouverait tout ce dont il a besoin et pourrait même recevoir jusqu'à deux patients. La salle de bain également avait été déplacée sous le pont, près du gouvernail et disposait maintenant d'une douche, d'une baignoire, de toilettes et d'un lavabo. Le cadre de vie à bord s'annonçait de qualité.
Des dix canons qui encombraient autrefois la caravelle, Roy n'en avait gardé que quatre, revendant le reste pour s'offrir de nouveaux jouets. Allégé, Le Palazio était maintenant équipé de deux canons mobiles à l'avant, un mortier en proue et deux canons par bordée. Bien qu'elle n'ait pas encore été achetée, la réserve de poudre était destinée à être entreposée bien à l'abri dans la cale en compagnie du râtelier d'armes blanches, des munitions de balles et de boulets et du set de harpons pour la pêche au gros que leur avait conseillé Habu. Pour couronner le tout, le jeune capitaine s'était permis une petite folie en prévision de la chasse au trésor qui les attendait : le prototype d'une cloche de plongée avait été installé sur le navire. Reliée à une grue de récupération manuelle, elle était censée pouvoir amener un individu à près de vingts mètres de profondeur. De cette manière, la vulnérable femme-poisson de l'équipage n'aurait pas à plonger toute seule le moment venu. Avec tous ces changements, on lui avait certifié qu'il était maintenant en possession de l'un des navires les plus rapides de toutes les Blues. Sachant qu'il comptait traverser Grand Line avec ce bâtiment, Roy ne comptait pas se contenter de moins.
Ayant terminé le tour, ils se retrouvèrent bientôt sur les quais du port où ils purent admirer la nouvelle apparence du Palazio, lequel n'avait désormais plus rien à voir avec une caravelle de la Marine. Il ne lui manquait plus que ses lettres et son drapeau, et l'équipage aurait enfin un authentique navire pirate. Le charpentier qui les accompagnait leur laissa tout le temps dont ils avaient besoin pour se repaître du spectacle. En silence, ils admirèrent le navire et profitèrent des bons effluves de bois vernis qu'il dégageait. La mer se joignit également à eux, les gratifiant de son souffle marin, remuant la coque du bâtiment et provoquant de légers clapotis, parfaitement audibles au milieu de ce port désert. La soirée était paisible.
- Donc je vais partager la même salle que toi, Mochi et Moria si je comprends bien, réalisa soudain Lily au milieu de leur contemplation.
Arraché à son émerveillement, Roy se figea des pieds à la tête. Durant un instant, rien ne bougea chez lui si l'on omettait le léger dégluti qui avait parcouru sa gorge. Puis, lentement, avec la grâce et la vaillance d'une porte grinçante, il tourna la tête vers sa comptable. Découvrant la mine mécontente de la jeune femme, il ne put s'empêcher de déglutir à nouveau.
- J'imagine oui, lâcha-t-il finalement avec un rire nerveux, à moins que tu ne préfères dormir dans la baignoire ?
Il regretta immédiatement sa veine tentative de détendre l'atmosphère. Tapant du pied en le foudroyant du regard, Lily ne sembla pas le moins du monde amusée par sa suggestion.
- Bon ça va, tenta-t-il de désamorcer la situation, tu nous connais on n'est pas des bêtes... il y a assez de place pour qu'on ait chacun notre intimité ! lui assura-t-il ensuite vivement quand elle fit mine de s'approcher pour le frapper.
Son calepin déjà bien haut dans le ciel, Roy ne dut son salut qu'au Den Den Mushi des pirates qui choisit ce moment pour se mettre à sonner. Son visage abrité derrière ses bras, le jeune capitaine patienta quelques instants, le temps d'être bien sûr qu'elle ne finirait pas son geste. Finalement Lily se résigna dans un soupir à baisser son arme.
- Je savais que j'aurais dû vérifier les plans, rouspéta la femme-poisson en décrochant l'escargophone, oui allô ?
- Quels plans ? chuchota le jeune homme au charpentier qui les accompagnait, lequel haussa les épaules tandis que la comptable engageait la conversation avec son interlocuteur.
Préférant éviter que le travailleur n'écoute l'échange escargophonique, Roy l'entraîna à l'écart et discuta avec lui le temps que Lily en ait fini. Le propriétaire du chantier naval avait choisi des hommes de confiance pour traiter avec les pirates. Le temps de leur entrevue, cette partie du port avait été évacuée, mise à disposition des hors-la-loi pour qu'ils puissent circuler librement sans être inquiétés par la Marine ou les civils. Rapidement heureusement, la femme-poisson coupa les communications et rejoint les deux hommes.
- C'était Habu, informa-t-elle son capitaine, il a une nouvelle urgente à nous transmettre apparemment, il aimerait qu'on le rejoigne immédiatement.
- On aura bientôt fini les travaux sur ce navire, se dépêcha de terminer le charpentier, comprenant que ses clients allaient le quitter. Vous avez déjà effectué le premier paiement auprès de monsieur Wilcox, Le Palazio vous sera livré quand vous aurez effectué le second.
- Transmettez-lui mes remerciements, répondit Roy avec un sourire, je n'aurais pas pu être plus satisfait du résultat.
Il voulut serrer la main du charpentier, mais c'était sans compter Lily qui le poussa sans ménagement dans l'eau comme elle avait pris l'habitude de le faire au cours de ces derniers jours. Elle plongea à son tour avant d'attraper son capitaine et de les diriger tous deux vers la base sous-marine de la Famille Jackson.
Le propriétaire du chantier naval avait été conciliant avec les amis d'Habu Jackson. Il y a peu ce dernier était devenu son nouveau partenaire commercial. Les gangsters de la Famille se recyclaient peu à peu en travailleur honnête, constructeur de navire et pêcheur en haute mer. Avec cet afflux de personnel extrêmement efficace, couplé aux autres activités moins avouables du gang dont il comptait bien profiter, l'homme d'affaires peu scrupuleux était avide de contenter Habu. La rentrée d'argent offerte par le démantèlement de la Guilde des Usuriers, associé à leurs nouveaux contacts dans la Marine avait propulsé la Famille Jackson au sommet de la chaîne de pouvoir. Elle était devenue l'un des groupes les plus influents de l'île, si ce n'était le plus influent. Cela n'était pas sans venir avec quelques avantages. Malgré sa prime, Roy avait obtenu de pouvoir arrimer le bâtiment au port de la ville.
Le nom du navire avait été masqué pour ne pas attirer l'attention des militaires. Après tout, Petersen Alec, maître de la Prison de Las Camp et son propriétaire était toujours à sa recherche. Mais ce n'était pas le seul changement qui avait traversé le navire, non : Le Palazio avait été entièrement remis à neuf. C'en était fini des multiples signes de délabrement qui s'était emparé de lui après de trop longs mois passés à prendre la poussière. Il reluisait à présent et les talentueux charpentiers du chantier naval l'avait adapté aux besoins de Roy selon les directives de sa comptable, Lily. Avec cette dernière il était justement en train de visiter la caravelle, prenant la mesure du travail accompli au cours de ces derniers jours. Il n'était pas déçu.
Le navire ressemait à un authentique vaisseau pirate à présent. Arborant de majestueuses voiles noires et une peinture mate de la même teinte, Le Palazio se démarquait clairement du reste des bâtiments amarrés dans le port. Son apparence extérieure avait été complètement modifiée, adaptée et modernisée pour satisfaire à la vision romanesque de Roy. L'armature qui cerclait la coque avait été colorée d'un rouge stylisée qui rehaussait encore l'allure majestueuse de la caravelle. Toutefois, c'était son intérieur qui avaient subis les changements les plus importants.
Les quartiers de matelots recyclés en entrepôt pour marchandise de contrebande n'étaient plus. La cargaison volée avait été revendue et la pièce, située juste en dessous du mât, avait été réaménagé pour accueillir l'équipage. À ce titre, du mobilier avait été ajouté pour rendre l'endroit cossu et douillet, Roy ayant fait le choix de prendre de véritables lits plutôt que des hamacs, sacrifiant l'espace au confort. Ce qui autrefois était la cabine du capitaine dans le gaillard arrière était devenue une salle de séjour, un salon qui abritait également une cuisine équipée et un frigo. Sous les directives de Mochi, une petite partie de la pièce avait également été aménagée en infirmerie dans laquelle le médecin de l'équipage trouverait tout ce dont il a besoin et pourrait même recevoir jusqu'à deux patients. La salle de bain également avait été déplacée sous le pont, près du gouvernail et disposait maintenant d'une douche, d'une baignoire, de toilettes et d'un lavabo. Le cadre de vie à bord s'annonçait de qualité.
Des dix canons qui encombraient autrefois la caravelle, Roy n'en avait gardé que quatre, revendant le reste pour s'offrir de nouveaux jouets. Allégé, Le Palazio était maintenant équipé de deux canons mobiles à l'avant, un mortier en proue et deux canons par bordée. Bien qu'elle n'ait pas encore été achetée, la réserve de poudre était destinée à être entreposée bien à l'abri dans la cale en compagnie du râtelier d'armes blanches, des munitions de balles et de boulets et du set de harpons pour la pêche au gros que leur avait conseillé Habu. Pour couronner le tout, le jeune capitaine s'était permis une petite folie en prévision de la chasse au trésor qui les attendait : le prototype d'une cloche de plongée avait été installé sur le navire. Reliée à une grue de récupération manuelle, elle était censée pouvoir amener un individu à près de vingts mètres de profondeur. De cette manière, la vulnérable femme-poisson de l'équipage n'aurait pas à plonger toute seule le moment venu. Avec tous ces changements, on lui avait certifié qu'il était maintenant en possession de l'un des navires les plus rapides de toutes les Blues. Sachant qu'il comptait traverser Grand Line avec ce bâtiment, Roy ne comptait pas se contenter de moins.
Ayant terminé le tour, ils se retrouvèrent bientôt sur les quais du port où ils purent admirer la nouvelle apparence du Palazio, lequel n'avait désormais plus rien à voir avec une caravelle de la Marine. Il ne lui manquait plus que ses lettres et son drapeau, et l'équipage aurait enfin un authentique navire pirate. Le charpentier qui les accompagnait leur laissa tout le temps dont ils avaient besoin pour se repaître du spectacle. En silence, ils admirèrent le navire et profitèrent des bons effluves de bois vernis qu'il dégageait. La mer se joignit également à eux, les gratifiant de son souffle marin, remuant la coque du bâtiment et provoquant de légers clapotis, parfaitement audibles au milieu de ce port désert. La soirée était paisible.
- Donc je vais partager la même salle que toi, Mochi et Moria si je comprends bien, réalisa soudain Lily au milieu de leur contemplation.
Arraché à son émerveillement, Roy se figea des pieds à la tête. Durant un instant, rien ne bougea chez lui si l'on omettait le léger dégluti qui avait parcouru sa gorge. Puis, lentement, avec la grâce et la vaillance d'une porte grinçante, il tourna la tête vers sa comptable. Découvrant la mine mécontente de la jeune femme, il ne put s'empêcher de déglutir à nouveau.
- J'imagine oui, lâcha-t-il finalement avec un rire nerveux, à moins que tu ne préfères dormir dans la baignoire ?
Il regretta immédiatement sa veine tentative de détendre l'atmosphère. Tapant du pied en le foudroyant du regard, Lily ne sembla pas le moins du monde amusée par sa suggestion.
- Bon ça va, tenta-t-il de désamorcer la situation, tu nous connais on n'est pas des bêtes... il y a assez de place pour qu'on ait chacun notre intimité ! lui assura-t-il ensuite vivement quand elle fit mine de s'approcher pour le frapper.
Son calepin déjà bien haut dans le ciel, Roy ne dut son salut qu'au Den Den Mushi des pirates qui choisit ce moment pour se mettre à sonner. Son visage abrité derrière ses bras, le jeune capitaine patienta quelques instants, le temps d'être bien sûr qu'elle ne finirait pas son geste. Finalement Lily se résigna dans un soupir à baisser son arme.
- Je savais que j'aurais dû vérifier les plans, rouspéta la femme-poisson en décrochant l'escargophone, oui allô ?
- Quels plans ? chuchota le jeune homme au charpentier qui les accompagnait, lequel haussa les épaules tandis que la comptable engageait la conversation avec son interlocuteur.
Préférant éviter que le travailleur n'écoute l'échange escargophonique, Roy l'entraîna à l'écart et discuta avec lui le temps que Lily en ait fini. Le propriétaire du chantier naval avait choisi des hommes de confiance pour traiter avec les pirates. Le temps de leur entrevue, cette partie du port avait été évacuée, mise à disposition des hors-la-loi pour qu'ils puissent circuler librement sans être inquiétés par la Marine ou les civils. Rapidement heureusement, la femme-poisson coupa les communications et rejoint les deux hommes.
- C'était Habu, informa-t-elle son capitaine, il a une nouvelle urgente à nous transmettre apparemment, il aimerait qu'on le rejoigne immédiatement.
- On aura bientôt fini les travaux sur ce navire, se dépêcha de terminer le charpentier, comprenant que ses clients allaient le quitter. Vous avez déjà effectué le premier paiement auprès de monsieur Wilcox, Le Palazio vous sera livré quand vous aurez effectué le second.
- Transmettez-lui mes remerciements, répondit Roy avec un sourire, je n'aurais pas pu être plus satisfait du résultat.
Il voulut serrer la main du charpentier, mais c'était sans compter Lily qui le poussa sans ménagement dans l'eau comme elle avait pris l'habitude de le faire au cours de ces derniers jours. Elle plongea à son tour avant d'attraper son capitaine et de les diriger tous deux vers la base sous-marine de la Famille Jackson.
Dernière édition par Roy D. Aston le Mar 2 Jan 2018 - 4:19, édité 3 fois