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Un départ mérité

La dernière journée était particulièrement difficile. Une bagarre générale dans un bar le jour, un affrontement pour voler notre nouvelle chaloupe la nuit. Pour le coup je me suis endormi comme un bébé en rentrant. D’ailleurs vu le bruit dehors et la lumière maintenant, il doit bien être midi passé. Serait temps que je me réveil moi.

À mon habitude, je prends mon temps. Si on rate son réveil, on part déjà pour rater sa journée, hors celle-ci c’est celle de mon départ et j’ai un paquet de trucs à réussir. Premièrement ce serait pas mal que l’autre chieuse se réveil et parle aux parents, me reprendre la tête avec eux, très peu pour moi merci. Puis il faut que j’aille voir Jake, vu l’aide qu’il ma fournit c’est la moindre des choses.

(Éva) : Oh, t’es réveilléééééééééééééééééééééééé ?

(Eric) : Perd cette habitude de rentrer dans ma chambre comme ça, perd la maintenant. Et oui j’allais aller te le demander justement.

T’as peur de quoi de toute façon ? Je ne risque pas de te trouver avec une femme.

Tu serais étonnée. Eric sourit légèrement, fier de ses paroles.

Bon, va voir les parents tes amis si t’en as et… ouais voilà, dit leur au revoir parce que tu n’es pas prête de les revoir. Pas besoin de te préciser que tu n’as pas besoin de dire « je deviens une pirate ».

Merci, c’est vrai que je suis complètement débile. La jeune femme jette un regard méprisant à son grand frère.

Et toi qu’est-ce que tu vas faire ?

Ça ne te regarde en aucun cas. On se retrouve devant la porte quand le soleil commencera à se coucher.

Éva hoche la tête en signe d’acquiescement

Une bonne chose de faite, je dirais au revoir aux parents ce soir. Pour l’instant, c’est parti pour la boutique de Jake.



En arrivant, une quinzaine de minutes plus tard, Eric poussa lentement la porte de manière à laisser un suspens pour Jake quant à la personne qui faisait son entrée dans sa boutique.

Jake est comme à son habitude accoudé à son comptoir, en attendant d’éventuels clients.

(Eric) : Pépééé !

(Jake) : Il recommence. Je n’y crois pas, il recommence. Arrête de m’appeler comme ça !


Depuis la dernière fois que je l’ai vu, il a encore perdu des cheveux, c’est incroyable ça. Il lui en reste que sur l’arrière du crâne et un peu sur les côtés, et encore ils sont blancs. Puis il rapetisse ou il se tient de moins en moins droit ? Bon sang !

Bon et bien… Je crois que c’est le jour des au revoir… Eric affiche une mine plutôt triste, faisant contraste avec ses traits habituels.

Il y a une fin à tout hein ! Puis… Tu reviendras ! Je me rappelle encore, quand tu es venu ici pour la première fois, tu n’étais pas plus haut que le tabouret là-bas ! Jake commence à rire tout en désignant un tabouret ne dépassant pas les 1m20’  

Ah.Ah.Ah. Si j’étais petit, mais j’étais toujours plus actif et dynamique que toi, le pépé !


Je ne te contredis pas, même s’il n’est pas difficile de l’être, tu le conçois.

Tu m’en diras tant ! J’ai une question, qui me reste en tête depuis un bon moment déjà…

Je vais essayer d’y répondre, je ne te promets rien.

Pourquoi as-tu été si généreux avec moi et ma famille ? M’avoir présenté Axel qui m’a « formé » si on peut dire, m’avoir bien payé pour des travaux parfois si ridicules, donné des primes sans raison…

Il n’y a pas de raison particulière Eric. Durant toutes ces années, je t’ai inculqué des valeurs, du moins j’ai essayé. Être fortuné c’est bien, mais si on peut faire profiter d’autres personnes pourquoi pas. J’ai été sur les mers dans ma jeunesse, ohh pas de quoi gagner des milliards, mais de quoi pouvoir vivre tranquillement et un peu plus. Que tu partes ne me désole pas, je suis heureux pour toi, mais n’oublie pas ces valeurs. Ton but est de subvenir aux besoins de ta famille, pas d’en mettre dans le même cas que toi.

Merci Jake… Je te revaudrais ça promis. Et puis si j’en ai l’occasion, je perpétuerai ce que tu m’as appris.

Je l’espère, désormais tu n’es plus un enfant, tu es un homme. Et il ne tient qu’à toi d’agir comme tel. Les pauvres n’ont pas de défenseur, il n’y en a que pour les riches. Cette place est vacante et qui de plus apte à la prendre le rôle de protecteur des personnes démunies qu’une personne de protecteur d’une personne fut un jour dans cette situation. Cela restera toujours mieux que la marine, obnubilée par leur chasse aux pirates.

J’y réfléchirai. Pour l’instant j’ai encore beaucoup à faire… Encore merci pour tout le vieux !

Au revoir Éric.

Une bonne chose de fait maintenant y a plus qu’à rentrer dire au revoir aux parents, se reposer pour être frais pour le départ et c’est parti ! Donc maintenant, direction la maison.
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Après environ 5 minutes de marche,  Éric arrive dans une rue marchande et voit une dizaine de mètres plus loin, plusieurs des hommes à qui il a dérobé la chaloupe la nuit passée. D’où il est le  pirate en aperçoit 4, tous entourant une jeune femme qui se trouve au sol. Alors que les hommes sont plutôt bien habillés, la femme porte de simples haillons.

Et merde, je m’en serai bien passé de les croiser ceux-là. En plus dans le groupe il y a celui que j’ai balancé à la flotte, il connait mon visage. Et ça m’étonnerait qu’ils me tiennent en estime alors que j’ai tué leur pote. Bon, rappelle-toi ce que Jake a dit. Ces pauvres gens n’ont personne pour les défendre, en plus les passants ne se retournent même pas.  Ça suffit.

Le jeune homme prend soin de bien abaisser son bonnet, ne pas lever la tête, ni regarder les hommes directement. Ces derniers étant trop occupé et concentrés sur la jeune femme le pirate peut s’approcher sans se faire remarquer. Une fois assez proche il arrive à entendre un des 4 hommes hurler à la femme « ON VA T’APPRENDRE A NOUS VOLER, LA CLOCHARDE. ». Éric ne perd pas de temps, il se place de manière à être dans le dos de 3 des 4 hommes alors que le dernier est de profil. Avant toute chose, il commence par pousser un marchand sur l’homme de profil. Ce dernier, ne s’attendant pas à être bousculé, tombe à la renverse sous le poids du pauvre passant. Ensuite, d’un geste vif il dégaine son épée et vient planter sa lame dans le milieu du dos d’un des bandits.

Tout cela se passe extrêmement vite, et alors que les hommes qui violentaient la femme sont seulement en train de comprendre ce qui arrive, Éric a déjà retiré son épée du corps désormais inerte et vient empaler le second qui venait de se retourner et qui, malheureusement pour lui, n’avait pas encore dégainé. L’effet de surprise est dissipé, deux corps sans vie jonchent le sol au pied de la femme encore sous le choc de l’évènement.

L’homme qui était tombé dégage le passant et commence à se relever tout en sortant son épée du fourreau alors que le seul survivant des hommes qui tournait entièrement le dos au jeune forban,  justement celui qui avait été épargné la veille, lui est arme à la main près à en découdre. Il reste peu de temps à Éric avant de se retrouver en un contre deux. Il faut agir, malheureusement pour lui, le brigand est plus vif et vient porter un coup d’épée de haut en bas, le pirate qui tenait une garde solide arrive à faire glisser la lame, mais sans parvenir à la stopper. Cette dernière vient entailler légèrement le bras droit d’Eric. Qui heureusement pour lui manie son arme de la main gauche.

(Eric) : AÏE ! MAIS GROS DÉBILE, ÇA FAIT MAL !

(L’homme) : TU ES FINIS ! Il essaie grossièrement de porter un coup en force au jeune homme, le croyant désormais sans défense.

NON, MAIS TU VAS TE TAIRE OUI ! Le pirate esquive habilement et n’a plus qu’à venir empaler de part en part le brigand qui, sans cible sur qui abattre son épée, fut emporté par le poids de son arme.

Vous m’avez fait perdre assez de temps, en plus tu m’as fait mal.

Eric n’affiche pas une mine des plus heureuses, en effet l’entaille n’est pas profonde, mais au plein air, elle gêne tout de même. Désormais d’ailleurs le dernier survivant est relevé, lame en main et amorçant un coup destiné à être fatale pour le jeune homme. Par chance, la femme a repris ces esprits et vient par le dos plonger une dague dans la jugulaire de l’ennemi. Cette dernière déverse toute sa rage sur le corps  très vite sans vie du bandit.

Et bien je vous remercie…

La dame cesse après une dizaine de coups de dague et se redresse avant de pivoter vers Eric.

(La femme) : Toi je te remercie. Rien ne te poussait à intervenir.

J’avais quelques petits trucs contre ces gars-là.

Ah parce que vous les connaissez ?

Euh… Je les ai croisés et on ne s’est pas très bien entendu si on peut dire.

Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? Je crois pouvoir dire que je vous dois la vie.

Et bien c’est réciproque, sans vous il m’aurait sûrement eu.

Écoutez, on a fait ça à 2 mais de base si vous ne m’aviez pas aidé je mourrais. Je n’ai pas pour habitude de me montrer reconnaissante, mais pour le coup je crois pouvoir faire une exception. Pour mon sauveur ….

Euh… C’est quoi votre prénom ?

Eric. Et vous ?

Original, Aiko. Enfin sauf si vous voulez pas, ils sont 4, prenez les bourses de 2 de ces gars et je prendrais les 2 autres. La femme sourit.

Bien sur que je veux! Et pourquoi vous souriez ainsi ?

Non, je trouve juste ça marrant de ma part de vous dire de prendre les 2 bourses d’un homme.

Vous êtes vraiment graves.

Eric ne rechigne pas et détache les bourses détenues par 2 des bandits, il fouille aussi leurs poches
rapidement

Bon 3 billets de  10 000 et quelques pièces de 500, doit y en avoir pour 15 000 berrys dans ce bordel. C’est qu’ils ont fait plus que doubler ma fortune ceux-là. C’est rentable quand même. Bref pas de temps à perdre je dois rentrer, Éva m’attend.

Bon c’était un plaisir, mais moi je dois y aller, faites attention tout ça tout ça.

Faites attention aussi Eric ! Et encore merci.

Ah ! Et vous ne connaissez pas un bel endroit pour voyager ?

Oh… Eh bien moi je viens de Sanderr, si vous aimez tout ce qui est paysage enneigé c’est plutôt pas mal, y a de belles choses, après ce n’est pas là ou je vivrais.

Merci, m’dame, salut !

Je ne sais pas ce qu’elle leur avait fait, mais elle a l’air gentille c’te pauvre dame. Enfin, peu importe, je n’ai pas que ça à faire de lui demander et faut que je sois parti avant que la marine arrive.


Dernière édition par Eric James le Ven 29 Déc 2017 - 20:55, édité 1 fois
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Une fois arrivé chez lui, Éric sait qu’il savoure ces dernières heures à Manshon, là où il a grandi, où il a vécu toutes ses aventures jusqu’à maintenant. Mais c’est désormais un nouveau départ qu’il s’apprête à prendre.

Il pousse la porte d’entrée et trouve rapidement du regard, sa sœur Éva, blottie dans un fauteuil près de ses parents. La jeune femme aperçoit rapidement le bras ensanglanté du jeune homme et se presse d’aller à sa rencontre.


(Éva) : Mais qu’est-ce que tu as encore fait bon sang ?

(Eric) : C’est pas moi… Enfin si, mais… Peu importe.

Je m’en fous de qui c’est ou quoi que ce soit, il faut désinfecter et y appliquer un bandage. Prépare tout ça, je vais m’en occuper.


Quelques courtes minutes plus tard, Éva est appliquée à panser la blessure d’Éric


Merci, mais maintenant va falloir songer à se mettre en route.

Tu as dit au revoir à tout le monde ?

Non, il faut encore que je passe au supplice. Et toi ?

C’est bon, j’ai déjà réuni tout ce dont j’avais besoin, un peu de provisions, des vêtements, l’épée que tu m’as ramenée…

Prends des vêtements chauds.

Des vêtements chauds…? Mais pourquoi faire !

Eric soupire longuement

Au cas où tu ne le saurais pas, pour avoir chaud.

Merci je ne suis pas plus avancée que ça !

Parce que notre premier arrêt est…

Est ?

Sen…Sandr…Sandreuh… Euh…

Cendre ? Ça n’a pas l’air d’être le nom d’un endroit où il fait froid ça.

SANDERR !
Ah oui ce machin-là, on m’en a déjà parlé. Non, mais sérieusement tu ne pouvais pas choisir une destination ou il fait beau vivre, ou on apprécie le soleil, l’eau bien chaude, ce genre de choses ?

Il faut de tout. Et puis à ce qu’une femme m’a dit, il y a de très beaux paysages.

Ah parce que tu parles à des femmes toi maintenant ?

Je t’expliquerai, gamine.

La jeune femme appuie volontairement sur la blessure d’Éric pour manifester son avis tout en arborant un petit sourire sadique.

Prochaine fois je t’empale.

C’est ça va dire au revoir aux parents.

L’homme se dirige vers le salon, où se trouvent ses parents. Une petite pièce plutôt sobre de décorations, dont la couleur principale est le noir, il y a juste de quoi s’asseoir avec une table basse pour y poser d’éventuels rafraichissements.

J’imagine que Éva vous en a parlé, c’est aujourd’hui qu’on part.

(Jane, sa mère) : J’avais cru comprendre. Pour quelle durée vous partez ?

(Clarke, son père) : Laisse-les donc. Ils reviendront quand ils reviendront. Et toi, prends soin de ta sœur. Je ne suis pas opposé à ce qu’elle parte avec toi, mais qu’il ne lui arrive rien.

Vous pourriez vous montrer un peu plus reconnaissant, on part pour vous à la base.

Partir pour nous, ça sonne contraste. Si c’était pour nous, vous seriez resté et auriez travaillé ici, à Manshon.


Le vieil homme se lève et quitte la pièce, semblant profondément contrarié par les propos tenus par Eric.

Tu sais, on n’est pas bête, on sait que vous ne comptez pas partir et rentrer dans la Marine, que vous n’allez pas suivre les "règles". Mais s’il vous arrivait quelque chose, il s’en sentira coupable.

Il ne nous arrivera rien. J’ai toujours veillé sur Éva, et on s’en est toujours sorti, occupé vous de vivre avec ce qu’on trouvera à vous envoyer. On essaiera dès qu’on pourra, en attendant, vous, faites attention.

Eric se lève et sort de la maison tout en adressant une courte phrase à Éva en passant

Soit brève, dans 5 minutes on part.

...

5 Minutes plus tard, pas une de plus pas une de moins, Éva sort de la Maison. Elle et son frère se mettent en route en direction de la chaloupe qu’ils avaient laissée sur un quai en bois perdu au milieu de nulle part. Le trajet se passe sans embûche et prend une vingtaine de minutes, durant ce laps de temps, ils passèrent par la plupart des endroits qu’ils avaient sillonnés durant leur enfance en se remémorant des souvenirs. Ce mélange de pleins de sentiments, tristesse, joie, colère, nostalgie, eu raison d’Éva qui ne put s’empêcher de fondre en larme.


Dès leur arrivée les 2 jeunes adultes s’empressèrent d’embarquer. Symboliquement, Éric s’occupa de retirer la corde reliant la chaloupe au quai, comme pour signifier qu’il coupait le lien qu’il avait avec cette île, qu’il n’avait jamais quittée depuis sa naissance.

Si tu veux faire machine arrière, c’est maintenant Éva. Après ce ne sera plus possible.

Je ne compte pas te lâcher crétin. Crois-moi tu vas devoir me supporter, c’est plutôt toi qui devrais voir si tu ne veux pas faire machine arrière.


Compte là-dessus… C’est parti !

La chaloupe et son nouvel équipage se mirent en route en direction du Royaume-Archipel de Sanderr en quête d’aventures.


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