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Le retour d'Eve

    La décision avait été prise : retourner sur Armada pour connaître la situation là-bas, remettre de l’ordre si besoin et trouver des alliés pour survivre face à l’assaut potentiel d’un Empereur. Voire les en dissuader ? Trouver une armada pour Armada.

    Nous savions donc où nous rendre. Le chemin était une nouvelle fois tout tracé devant nos pas. Sera-t-il couronné de succès ? Nous avions affronté le gouvernement et nous nous étions retrouvés à Impel Down. Nous avions énervé un Empereur et confronté un autre et Red y laissa la vie. A présent, nous ne cherchions qu’à survivre en protégeant nos biens. Cependant, nous devions faire avec les conséquences de nos décisions passées. Tenir face aux Empereurs et au gouvernement. Sans Red…

    Qui sera la prochaine personne à mourir ? Quel sera le prochain sacrifice à concéder ?

    Non, nous ne devions pas penser à ça. Nous profitions de notre repos, dans notre petite alcôve taillée dans la roche de Reverse Mountain. Trois jours à savourer une tranquillité longtemps oubliée. A savourer l’un l’autre comme si c’était la dernière fois. Comme si c’était la première fois ? Ca l’était. Une multitude de premières fois. Toutes aussi exaltantes les unes que les autres. Nous étions dans un autre monde. Nous nous nourrissions de mouettes et nos vêtements sales étaient oubliés dans un coin de notre petit foyer. Adam et Eve, mais sans l’arbre fruitier ni le serpent. Sinon le serpent aurait été mangé lui aussi.

    Et c’était au milieu d’une énième étreinte sensuelle que ce bruit retentit. Qu’ils arrivèrent. Notre mode de transport. Cependant :

    « Tu ne leurs avais pas dit de nous prévenir avant qu’ils arrivent ? »

    Leur Reine n’était pas vraiment présentable en cet instant…
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Tu es sûr que c'est eux?

Au fond de moi, je connais bien la réponse. Un bateau qui s'écrase ne fait pas se petit bruit d'hélices qui tournent au gré du vent. Et puis...

SI UNE PERSONNE A BESOIN DES SERVICES DE WEATHERIA, IL SERAIT FORT APPRÉCIÉ QU'ELLE NOUS INDIQUE SA PRÉSENCE RAPIDEMENT !

Sortant à regret des bras de Reyson, je me rapproche du bord de notre alcôve pour vérifier ce qu'il en est en penchant discrètement la tête hors de notre trou. À quelques centaines de mètres de Reverse Mountain, longeant la falaise en venant de Calm Belt, l'île volante Weatheria avance lentement mais sûrement dans notre direction, avec à l'extrémité de l'île, Haredios qui parle dans un Dial amplificateur de voix.

Je soupire un instant. Ils sont effectivement déjà là. Ces quelques jours sont passés trop vite à mon goût, je serais bien restée encore toute une vie dans cette enclave de paix, à me nourrir d'amour et d'eau fraîche. Et de mouettes. Mais la réalité reprend toujours ces droits et nos devoirs en temps que dirigeant de cadrans d'Armada sont bien là.

Je me tourne à nouveau vers Reyson. Il est là, assis sur mon nuage à me regarder avec ses yeux toujours autant remplis de désir. Là, dans son plus simple appareil, je ne peux lui résister. Alors je retourne dans ses bras qui sont telles des aimants, je l'embrasse amoureusement, je le serre contre moi et.

*Pulupulupulupulu. Pulupulupulupulup.*

Je m'arrête. Me fais violence.

Désolé... On dirait bien que notre isolement se termine maintenant.

Je dépose un dernier baiser sur ses lèvres avant de m'arracher à ses bras pour attraper mes escargophone au fond de mon sac. Je prends la peine de brancher le blanc sur celui qui sonne afin d'être sûre que cette conversation ne soit pas entendu de quelconques oreilles malintentionnées.

Oui?
Reine Izya Tahgel... Vous nous avez demandé de venir, nous sommes là. Il serait bon maintenant que vous vous montriez si je ne m'abuse.
Oui Haredios, bien sûr. Laissez moi deux minutes et je vous rejoins.

Un regard à Reyson me fait penser que j'aurai dû en demander dix, si ce n'est vingt...

Vous avez une minutes, pas plus. Où on fait demi tour.

Et il raccroche. Je n'ai décidément pas la même relation avec les anges de Weatheria que ceux de Stymphale. Un peuple me considère vraiment comme sa Reine, prêt à exaucer tous mes caprices... Tandis que Weatheria, c'est à peine s'il accepte de me rendre service... Enfin, ils sont venus, c'est le principale.

Sans perdre de temps, je me lève, face à ce grand pirate que je dévore du regard. Puis je tends ma main vers lui.

Allez, viens là.

Je le relève et l’enlace d'une main. L'autre créant un nuage de pluie tiède presque chaude au dessus de nos têtes. L'eau fait partir enfin toute cette sueur et cette crasse des derniers jours. Un lavage bien sommaire mais nécessaire. Et tandis que l'eau coule sur ma peau, je regarde dans un coin de notre antre. Ma robe y est en boule, déchirée par nos combats, salie par la poussière. Elle n'est en rien une tenue adéquat pour des retrouvailles avec mon peuple de scientifiques.
Alors une idée me vient, une idée qui devrait occulter un peu mon absence des bras de mon homme pour le faire languir nos retrouvailles. Taquine, je souris en quittant ses bras et récupère simplement mon sac sur le sol avec toutes mes affaires... Sauf cette robe.

Vêtue de ce seul accessoire et de ma ceinture où sont accrochées mes meitous, je me dirige vers l'entrée de notre petite grotte et le regarde avec des yeux chargés de promesses.

Je pars en première histoire de calmer Haredios. Rejoins moi dès que tu seras un peu plus décent. Je ne souhaite pas te partager avec d'autre.

Et sans lui laisser le temps de répliquer quant à ma propre décence, je me transforme en dragon, me jette dans les airs et fonce vers Haredios qui m'attend presque sagement. Atterrissant à ses côtés, je reste sous ma forme mythique dont il n'a nullement le droit de se plaindre.

Vous avez de la chance, vous êtes dans les temps nous allons pouvoir faire demi tour.
Pas encore Haredios, je n'étais pas seule. Reyson D. Anstis m'accompagne et nous l'attendons.
Hm. Soit. Mais tâchez de ne pas vous habituer à de telle faveur.
Dois-je te rappeler qu'il était là pour vous libérer, lui aussi, lorsque la moitié des vôtres étaient esclavagés par Ravrak?
Certes mais nous vous acceptons à notre tête pour pouvoir mieux jouir de notre liberté, pas pour satisfaire les caprices d'une./
Je suis à votre tête, et c'est un service que je t'ai demandé, pas un caprice. Et ne vas pas commencer à dire que j'exagère en te demandant cela. En un peu plus d'un an, je ne vous ai jamais rien demandé, alors arrête de te plaindre pour te plaindre Haredios où tu vas me mettre en colère.

Je pense que si j'avais été un ange, il aurait sûrement essayé de répliquer. Mais l'effet dragon est là, et vu mon état, il ne risque pas de changer avant un moment.

Bref, je n'ai pas envie de me disputer avec toi. Je te remercie d'avoir été aussi rapide. Tu me rends un grand service. Toi et tous les gens de Weatheria. Mais je vais t'en demander encore. Car cela fait trois jours que Reyson et moi vivons sans aucun confort. Alors avant que nous parlions d'affaires sérieuses, j'aimerai pouvoir me reposer, manger, me laver et me changer. Cela ne te dérange pas?
Non... Non. J'ai pas trop le choix...

Et il se tourne vers son île, armé de son Denden et passe quelques coups de fils pour organiser ma demande. Pendant ce temps, je regarde l'horizon, surveillant l'arriver de Reyson.


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    En tenue de dragonne, c’était de la triche… Pour ma part, je pris plus que les deux minutes qu’Izya avait demandées. Tout d’abord pour enfiler les lambeaux d’haillons qui me restaient d’Impel alors que j’étais encore trempé de la brève douche, mais aussi parce que je voulais faire un cadeau à Izya. Un souvenir de ces trois jours cloîtrés ici, à l’abri du monde. Sauf que les boutiques étaient rares sur Reverse Mountain. Qu’à cela ne tienne, je façonnais moi-même mon présent pour la dragonne avant de la rejoindre.

    Après quelques geppous, je parvins sur la fameuse île où je trouvais très rapidement Izya sous sa forme draconnique qui semblait attendre ma venue. Alors je dissimulais vivement le cadeau dans mon dos, tenu par une main, avant d’atterrir à ses côtés.

    « Pardon pour l’attente. J’espère que ça ne t’a pas valu de remontrances. J’ai… »

    J’ignorais comment le formuler véritablement. Hélas, je n’avais jamais eu le chic pour m’y faire avec les femmes. Peut-être parce que je n’avais jamais eu à le faire ? Jamais avant elle en tout cas. Alors je sortis simplement le présent de derrière mon dos.

    « Ce n’est pas très joli, je n’ai pas tes dons en la matière, mais c’est pour que tu te souviennes de ces trois jours… »

    Et que tu oublies Léo à jamais ? Il s’agissait d’une pierre taillée vaguement en forme de cœur à l’aide de Shusui. On comprenait la symbolique, bien que l’objet n’était pas vraiment beau en soi. Une pierre difforme de la taille d’un poing.

    L’ange dénommé Haredios revint peu de temps après pour nous signaler avoir mis une chambre d’amie à notre disposition avec le nécessaire pour se laver pendant que l’on cuisinait un repas. Un simple local à l’intérieur d’un bâtiment, ce qui m’étonna un peu à l’égard d’une reine. Mais lorsque je regardais un peu plus autour de moi, je comprenais mieux : les personnes ici ne vivaient pas vraiment dans l’opulence : les bâtiments étaient limités en nombre et en taille pour privilégier l’espace naturel. C’était la seconde fois que je venais en ce lieu, mais mon attention était portée ailleurs la première fois. Sur un lieutenant de Ravrak…

    « Merci mon brave. »

    C’était bien ainsi que parlaient les nobliaux, non ? En tant que compagnon d’Izya, il allait falloir que je m’y fasse.

    « Bon, je suppose que vous avez beaucoup de choses à vous dire avec Izya ? Le cap à suivre, les projets des uns et des autres, les… doléances du peuple ? »

    Ça c’est du mot de vocabulaire noble où je ne m’y connaissais pas !

    « Je vais donc te laisser vaquer à ton devoir, reine Izya… »

    Evidemment que je le faisais exprès. Elle qui avait triché en prenant sa forme de dragon pour gagner du temps, je comptais bien la taquiner en retour. Je me demandais ce qu’elle répondra quand les anges lui demanderont pourquoi elle gardait cette apparence au bout de plusieurs minutes de discussion… Faites qu’ils lui demanderont ! Et puis, je ne pouvais rester moi. Il n’y avait qu’à me regarder : trempé dans des morceaux de tissus bons à jeter. Je me permis de me pencher vers Izya pour lui murmurer quelques mots afin de la provoquer davantage :

    « Ne me fais pas trop attendre ma douce… »

    Après tout, nous n’avions pas terminé ce que nous étions sur le point de commencer.

    « Daigne me mener jusqu’à cette chambre d’ami manant. »

    J’ignorais la signification du dernier mot, mais j’avais déjà entendu un dirigeant l’employer envers l’un de ses sujets et j’avais bien aimé la sonorité. L’expression de l’ange sembla changer quelque peu. Peut-être n’était-ce pas le bon terme ? J’aurais dû essayer prolétaire, je le savais ! Mais dans tous les cas, il accéda malgré tout à ma requête, demandant à une autre personne de me guider pour pouvoir rester s’entretenir avec Izya.

    Soit.

    Alors je le suivis, remarquant que les gens du peuple m’observaient tous étrangement. Probablement parce qu’ils ne voyaient pas souvent d’humains sur leur île ? Très certainement. Ou bien j’avais oublié que je diffusais encore une forte dose de phéromones depuis trois jours déjà, dans l’unique intention de satisfaire Izya… Ça pouvait expliquer des choses, en effet.
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L'avantage d'être un énorme dragon rouge, c'est que lorsque le rouge vous monte aux joues, ça ne se voit pas. L'inconvénient en revanche... En fait non, il n'y en a pas. Être un dragon c'est trop bien.

Par exemple, les expressions sont bien moins lisibles que sur un visage humanoïde. Et je peux donc regarder Reyson s'éloigner de moi tout en gardant son cadeau dans ma patte, plus passionnée que jamais si tant est que c'est possible.

Il est certain qu'il a un certain charme.
Oui...
Et ceux, malgré ses manières déplorables.
Oh, je suis sûre que ce n'est qu'une maladresse, ne lui en tiens pas rigueur.
Je n'allais pas le faire. Ce qui est bizarre d'ailleurs, car ma fierté a été un peu bafoué...

Je sors de ma transe de contemplation pour reprendre le fil de la conversation en étant plus attentive, qu'est ce qui lui prend, à lui ?

Haredios ?
Mais je ne lui en veux pas. Après tout, il nous a aidé lui aussi dans le passé.

Alors Haredios aurait un fond de reconnaissance malgré tout ce qu'il laisse paraitre... Cela m'étonne et me soulage en même temps.

Bref, de quoi devions nous nous entretenir ?

Rien ne presse, et pourtant, Reyson avait l'air de souhaiter un peu de temps pour lui, alors soit, je lui accorderai cela bien qu'il m'ait faite poiroter de longues minutes sur le bord de Weatheria. Mais ça valait le coup, heureusement. Et maintenant que nous sommes tous les deux sur l'île céleste, il n'y a plus aucune raison de rester au bord de Reverse Mountain plus longtemps. Ni même de rester au bord de l'île, alors lentement, Haredios et moi retournons vers le centre de Weatheria.

De notre cap, par exemple. J'aimerai que vous nous laissiez à Armada.
Armada ? Et comment la rejoindrons nous ?
Je vous donnerai une vive card qui vous y conduira, plus tard.
Plus tard ? Et pourquoi pas maintenant ?

C'est pourtant évident. Parce qu'avec mes grosses pattes de dragon, il m'est compliqué de sortir un tout petit bout de papier de mon sac, d'autant que je ne voudrais pas le perdre. J'ai déjà eu suffisamment de mal à y glisser la pierre que Reyson m'a offerte...

Parce que pour l'instant, le cap est simple, nous retournons sur Grand Line, et qu'ensuite, cette vive card est très précieuse, je ne la sortirai qu'en lieu sûr, ce qui exclu dehors là où le vent pourrait faire un caprice.
Hm. Soit, comme vous voudrez.
Merci Haredios.

Un silence s'installe tandis que nous continuons d'avancer sur le chemin de la ville.

S'il n'y a rien d'autre qui nécessite mes services, je pense que je vais retourner à mon travail.
Oui, bien sûr, je ne tiens pas plus que ça à t'embêter pour le moment. Je pense venir te voir demain, pour discuter de mon projet et de la situation de Weatheria. Mais rien ne presse. Alors tu peux y aller. Et merci d'être venu nous chercher.

Sans plus de façon, Haredios accélère le pas pour s'éloigner tandis que moi, je replonge dans mes souvenirs des derniers jours. Et alors que je repense au visage de Reyson me tendant son petit cœur de pierre, une idée me vient.

Haredios ! Finalement j'aurai encore besoin de toi !


Une heure plus tard...

Assise à cette table installée sur le bord de Weatheria, je regarde le soleil décliner lentement à l'horizon et se refléter dans la mer. Mes longs cheveux rouges cascadent sur mes ailes blanches qui dépassent de mon dos. Habillée d'une belle robe de soirée, maquillée, seule ma ceinture où sont accrochés mes sabres dénote avec le reste de mon apparence raffinée, apprêtée. Mais je devais la porter, car j'y ai ajouté une boucle unique en son genre que je souhaite faire remarquer à Reyson : un petit cœur de pierre grossièrement ouvragé. Et ainsi installée, j'attends la venue de mon prince charmant qui ne devrait plus tarder.

Et j'espère que cette petite surprise lui plaira autant que son cadeau m'a plu.


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    Une fois arrivé dans cette fameuse chambre d’ami, la première chose que je fis fut de me débarrasser de mes haillons pour filer prendre une véritable douche. Bien que la crasse ne me dérangeait que vaguement, je savais les femmes tatillonne sur ce point et ne souhaitais pas donner de raisons à Izya pour me repousser. Alors je pris mon temps, imaginant la dragonne là dehors discuter avec son peuple tandis qu’elle était totalement dénudée en réalité… Gardait-elle son sérieux et son professionnalisme ? Fuyait-elle la discussion pour pouvoir prendre congé le plus rapidement possible ?

    Je pris mon temps pour me décrasser correctement, jusqu’à ce que l’eau qui se déversait ne prenait plus la couleur sale du gris. Donc un bon bout de temps étant donné les nombreux mois d’insalubrité. Suffisamment pour qu’Izya ait pu me rejoindre pour m’enguirlander ou m’embrasser, au choix. Bien assez pour que demeurer sous sa forme de dragon devenait suspect.

    Enfin je quittais la douche, retournant dans la chambre dans l’espoir d’y retrouver la reine. Mais à sa place, sur le lit, gisaient des vêtements propres. Un costume. Pourtant, ce n’était pas là le style vestimentaire des anges que j’avais pu voir en arrivant. Pourquoi une telle tenue ? Etait-ce l’uniforme du compagnon de la reine ? L’habit des nobles ? Je fronçais des sourcils, mais c’était ça ou mes vieilles loques, donc le choix était vite fait. Et s’il fallait ça pour convenir à Izya…

    Sauf que je regrettais bien vite alors que je me dirigeais là où m’attendait Izya, guidé par un ange qui patientait à la porte de ma chambre. Le costard me grattait à la gorge tellement il serrait, donnant l’impression d’étouffer à moitié, et la mobilité était restreinte là dedans. La veste ne souhaitait pas que je levais mes bras trop haut au risque de se déchirer. Pourquoi ? Pourquoi faire des vêtements inconfortables à la vie pour les nobles, et des habits plus souples aux pauvres. Ce ne devrait pas être le contraire ? Le costume aux paysans et le t-shirt aux rois ?

    Izya était là, assise à une table en extérieur, me tournant le dos. Elle regardait en direction du coucher de soleil à venir. Elle n’arborait plus sa forme draconique mais une somptueuse robe à la place. Pourtant, je ne l’avais pas entendue entrer dans nos appartements… Peut-être était-elle ailleurs ? Je remarquais ses lames à sa ceinture, comme j’avais la mienne sous mon veston. Probablement une vieille habitude ? Quoique, son ceinturon semblait différent. Ma pierre y siégeait…

    Dans son dos, je posais mes mains sur ses épaules, à elle qui m’avait demandé de ne plus mettre de barrière entre nous, et je lui murmurais :

    « On dirait que tu es bien belle ce soir. Mais tu n’étais pas ainsi la dernière fois que je t’avais vue… »

    Comprenait-elle où je voulais en venir ? Je voulais savoir comment elle s’était débrouillée avec son peuple sous sa forme de dragon en tenue d’Eve.
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Je te retourne le compliment.

Me tournant vers lui, je le regarde dans ces vêtements qui ont le pouvoir de changer un pirate en un homme distingué. Mais j'avoue avoir tout de même un faible pour le pirate. Cependant, je sais qu'il a déjà fait l'effort de la chemise sur Armada pour me plaire, alors je ne pouvais pas être la seule à m'apprêter pour ce rendez-vous. Il aurait pu penser que mon statut de Reine me place au dessus de lui, alors qu'il n'en est rien.

Mais je peux tout de même le remarquer, ce petit malaise au niveau de sa gorge, alors je me lève face à lui, tout contre lui. Je l'embrasse, lui souris et déboutonne ce fameux bouton qui ne sert pas à grand chose.

Je ne voudrais pas que tu meures étranglé avant même qu'on est mangé.

Et alors que je lui donne un second baiser, je remarque que Nemo, l'ange à qui j'ai demandé de m’amener Reyson est toujours là, à attendre, légèrement rouge de colère. Alors, tout en restant face à Reyson, je penche ma tête vers lui.

Nemo, si tu as un soucis, je t'en pris, parle. Mais saches que tu as accomplis ta mission avec brio et que tu peux disposer maintenant.
C'est juste que...
Oui ? Parle n'est pas peur !

Un petit crie de rage sort de sa bouche et finalement il se fait violence et s'en va, la larme à l’œil. Je regarde Reyson, surprise.

Il s'est passé quelque chose en chemin ?
Je lui ai juste dit qu'il avait de la chance d'être un prolétaire, c'est tout. J'aurais dû dire manant ?

Forcément...

Tu sais, c'est pas parce que je suis Reine et que tu es avec moi que tu dois changer pour moi. Les gens de Weatheria savent que je suis aussi une pirate. C'est d'ailleurs pour ça que bien que j'essaye d'être le plus gentille possible avec eux et de les détendre, la plupart du temps ils ont quand même un peu peur de moi, et n'ose pas me contrarier.

Autant dire qu'ils n'ont pas osé me poser de question sur ma forme draconique. Parce que je suis aussi un dragon et que je fais ce que je veux.

Bref, manant ou prolétaire, c'est pas top. Préfère juste Monsieur ou sinon, demande leur leur prénom et utilise les. Mais ça fait beaucoup de prénom, même moi je m'y perds un peu parfois. Mais dis toi que c'est très vexant pour la personne quand tu l'appelles « manant » ou « prolétaire », ce n'est donc en rien une chance...

Et alors que je l'invite à s'asseoir en face de moi, Orphée arrive pour nous servir l'apéritif de ce petit repas organisé sur le pouce. Tout se passe pour le mieux, Reyson et moi nous regardons droit dans les yeux, l'ange me sert une boisson typique des anges, je lui lance un regard pour la remercier, et lorsqu'elle sert Reyson, sa main se met à trembler si fort que la boisson se renverse sur la nappe tandis que le verre tombe dans sa précipitation. Réagissant rapidement, je me lève pour esquiver le liquide qui coule de la table.

Pardon, pardon, je suis désolée, pardon.
Mais non, c'est rien Orphée, c'est pas grave. Ça arrive à tout le monde.

J'attrape nos serviettes et commence à éponger ce que je peux pendant que cette jeune ange s'agite pour en faire autant. Du coin de l’œil, je la regarde faire. Elle est rouge de honte, et lance des petits regards en biais dans la direction de Reyson.

Pourquoi s'inquiète-t-elle tant de lui ? Elle a peur qu'il prenne la mouche et s'en aille ? Et alors ce serait moi qui serait pas contente... Oui, ça doit être ça.

Ou autre chose.

Oh, Monsieur D. Anstis, je suis tellement désolée, votre pantalon, il est trempé, laissez moi vous nettoyer.

Et là, je me fige. Je me fige et regarde ce spectacle d'un œil fort peu approbateur. Devant moi, Orphée attrape son torchon et tapote le pantalon de Reyson sans même plus se soucier de la table. Toute son attention est sur lui.

Comme Haredios qui trouvait Reyson charmant. Comme tous les anges sur son passage qui le dévoraient des yeux en même temps que moi. Comme Nemo qui s'est senti mal quand je l'ai embrassé.
Et comme Orphée qui ferait n'importe quoi pour l'approcher.

Mais peut être est-ce moi qui me fait des films ? J'attends d'en avoir le cœur net. Pour le moment, je me contente d'observer en silence.


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    « Hum… Ça ira. Orphée c’est ça ? Ne t’inquiète pas, ce n’est que de l’eau. Ou je ne sais quelle boisson. De toute façon mes jambes seront sous la table, donc personne n’y verra rien. »

    Peut-être devrais-je en profiter pour changer de pantalon et remettre mes haillons ? Après tout, ce n’était vraiment pas pratique comme vêtement. En cela, Izya avait définitivement tort : les manants et les prolétaires étaient chanceux. Ou aurais-je dû dire roturier ? Ah, mais Izya m’avait donné un autre conseil que l’utilisation des prénoms. J’allais pouvoir lui en mettre plein la vue en lui démontrant ma noble personnalité.

    « Tu n’as pas à t’en faire pour tout ceci. Comme ta reine te l’a dit : ça arrive à tout le monde. Et puis il manquait de toute façon quelque chose sur cette nappe au blanc immaculée. C’est mieux ainsi je trouve. Alors relève-toi, Monsieur Orphée. »

    Elle m’avait bien dit d’employer Monsieur ou les prénoms ? Or, je fusionnais même les deux. C’était qui le meilleur prétendant au trône et à sa main ? C’était bibi.

    Parlant de main, je pris celle de l’ange pour lui intimer d’arrêter et de se lever, tel un gentleman le ferait. Il ne lui restait plus qu’à incliner respectueusement la tête, à me remercier pour ma grandeur d’âme et à s’en aller. Et alors je pourrais me tourner fièrement vers Izya et lui demander poliment de reprendre où nous en étions alors qu’elle fera l’éloge de ma noblesse, qu’elle dira ne jamais m’avoir imaginé être un si grand homme, digne d’une reine et d’elle, au point d’en oublier Léo à jamais.

    C’était le plan. C’était le film prévu qui défilait dans ma tête. Et ensuite, Izya clôturera son magnifique discours par un baiser amant et aimant.

    Sauf que les choses ne se déroulèrent pas comme prévu. Pas de remerciement respectueux d’Orphée ni d’éloge de la part d’Izya. Mais il y eut bien un baiser… Pas le bon, hélas.

    Orphée m’embrassa.
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J'ai souri un instant lorsqu'il a dit « Monsieur Orphée ».

Mais ça n'a duré qu'un seul petit instant. Car ce qui devait arriver arriva. Orphée l'embrassa.

Maintenant, je n'ai plus de doute. Reyson a encore utilisé ses phéromones. Depuis quand ? Je l'ignore. Est-ce que nos trois jours de bonheurs en autarcie n'étaient en fait que des chimères ? Une vague sensation provoquée par ce subterfuge que lui seul maîtrise ?
Non. Mais ça, il n'y a que moi qui puisse m'en rendre compte. Parce que je sais ce que je ressens vraiment. Je sais que tous ces mois passés loin de lui je n'ai eu d'autres envies que de le retrouver.

Je sais que je l'aime sincèrement, que je le désire plus que tout.

Mais lui ne peut pas le savoir. Il ne le peut pas puisqu'il fait toujours en sorte d'user de ces atouts démoniaques pour arriver à ses fins. Et le pire dans tout ça, c'est que je sais qu'il m'aime, lui. Puisque je n'ai pas son pouvoir et que malgré ça je sens bien lorsqu'il me dévore du regard.

Alors je détourne simplement les yeux de cette scène qui me brise le cœur. Car même si je connais la raison des agissements d'Orphée, voir une autre femme embrasser Mon homme, Mon amour, je ne peux le supporter. Et je dois d'ailleurs me contrôler, me contenir. Ne pas l'égorgée pour avoir osé poser la main sur ce qui m'appartient.

Alors, lentement, je quitte la table. Je pars oui, une fois de plus. Après tout, c'est ce que je fais le mieux, partir. Et parce que je pars, il va sans doute se suicider... Encore...

Non. Je ne le laisserai pas s'en sortir comme ça. Je ne le laisserai pas me faire plus de mal en se donnant cette mort qu'il a tant chercher. J'arrête donc mes pas et change de direction. Je vais m'asseoir non loin, sur le bord de Weatheria, les jambes dans le vide.

Non je ne fuis pas, j'attends simplement qu'il vienne à moi. Et tandis que j'attends, je décroche le cœur de ma ceinture pour le prendre dans mes mains. Un souvenir de ces trois jours mémorables, hein ? Mais maintenant, je veux juste les oublier, ces trois jours. Parce que même si pour moi, ils étaient vrais, pour lui ça ne devait être qu'une douce manipulation de ma personne.

Alors je regarde le ciel, la pierre toujours entre mes mains. Devrais-je la jeter ? Où bien la garder ? Je ne sais pas. J'hésite. Tout comme je ne sais pas ce que je vais lui dire.

Devrais-je m'énerver ? Où le rassurer ? Car si son geste est très maladroit, voire même complètement déplacé, je sais qu'il l'a fait par amour. Et par peur aussi.

Par manque de confiance, encore elle. Malheureusement, jamais je ne pourrais lui prouver ma sincérité s'il ne me laisse pas une autre chance de la lui montrer.


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    « Tu comptes la jeter ? »

    La pierre qu’elle tenait entre les mains, au bord du vide.

    J’avais repoussé Orphée brusquement. Un peu trop sans doute ? Parce que je n’avais pas encore réalisé que son action était la conséquence de mes actes à moi. J’avais oublié que ce bonheur ressenti et accumulé depuis ces trois jours n’était en réalité qu’un subterfuge de ma part. Et j’avais donc omis de le retirer une fois en présence d’autres personnes.

    Mais Izya s’en était déjà allée lorsque je rectifiai le tir et que je congédiai Orphée le plus poliment possible. Elle n’avait pas disparu, elle était encore là, ou plutôt là-bas, plus loin. Mais encore présente. Sauf qu’elle avait fui. Elle m’avait repoussé une fois de plus. Comme à chaque fois… Sans mon artifice, ce serait-ce produit dès le départ ? Probablement… Notre lien était-il voué à l’échec quoique je fasse ?

    J’étais à une dizaine de pas d’Izya, n’osant m’approcher de peur que ça ne l’éloignerait davantage : la barrière était revenue aussi vite qu’elle était partie. Je devrais probablement hausser la voix pour qu’elle m’entende correctement, mais je n’en avais pas la force. Mon cœur hurlait, lui. Mais ma bouche était pâteuse, indécise et sèche. Alors ce n’était probablement qu’un murmure qui atteignit Izya, assise là-bas qui me tournait le dos.

    Son dos. C’était peut-être la partie de son corps que j’avais vu le plus souvent. Elle s’éloignant de moi alors que je faisais toujours tous les efforts du monde pour la rapprocher. Elle s’éloignait à chaque fois. Non, ce n’était pas tout à fait vrai. Il y avait bien une fois où elle vint vers moi. Cette fois-là où elle vint me retrouver à Logue Town. Pourquoi était-elle venue ? A cause de la mort de Red. La mort d’un proche, d’un protecteur. D’un ami… Là était peut-être la solution ? L’unique moyen pour qu’elle s’intéressait à moi naturellement ? La mort ?

    La mort d’un être cher.

    « Si tu jettes cette pierre, j’irais retrouver Léo pour le tuer. »

    Un nouveau murmure, mais un peu plus puissant qu’auparavant. Des tremblements mêlés à une petite force, un chiche espoir dans la brume de notre relation. Peut-être avais-je trouvé la réponse à notre problème ?
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Jeter la pierre... Le devrai-je ? Qu'est ce que j'en sais. Je n'en ai pas envie, mais sa symbolique est fausse, en tout cas pour lui.

Et me dire qu'il va tuer Léo si je la jette... Après tout ce temps passé ensemble, il ose encore me parler de lui. Je ris jaune, là, face à ce soleil qui décroit.

Tu les as enlevées ?

Je parle bien évidement de ces phéromones qui ne font que pourrir notre relation.

Et tu es partie… Vas-tu le jeter ?
Partie est un grand mot. Pardonne moi de ne pas réussir à apprécier ce genre de vue...

Qui pourrai supporter de voir l'être qu'il aime le plus embrasser une autre personne, d'autant plus avec les trois jours qu'on vient de passer.

Et j'en sais rien, figure toi. Le devrai-je ?

Je le regarde enfin. Attendant sa réponse.

... A toi de me le dire.
Tout dépend de ce qu'il représente vraiment pour toi. Je n'ai pas envie que ça te rappelle un songe. Une illusion. Une manipulation...

Car même si pour moi, tout était vrai, lui ne peut pas en dire autant.

Tu sais ce qu'il représente…

Je ne dis rien, j'attends, j'attends qu'il parle enfin.

Je n'ai plus faim, je vais me coucher. Tu auras toute la nuit pour te décider.
Bonne nuit.


Et le voilà qu'il s'en va, me tournant le dos.

Et après tu oses dire que c'est moi qui part.

Il s'arrête mais ne se retourne pas.

On en reparlera quand tu auras pris ta décision.
Mais moi je sais ce qu'il représente pour moi. C'est la signification que tu lui portes qui m'interroge. Et ça, je ne peux pas le deviner Reyson. Alors dis moi : pour toi, c'est trois jours, c'était quoi finalement ? Un bon moment où tu as bien pu profiter de moi à ta guise ?

Ou un véritable moment d'amour sincère. Comme pour moi.

Je le vois lever les yeux au ciel, sans pour autant se tourner vers moi.

Est-ce que je suis mort ?

Là, s'en est trop, je me rapproche de lui, furieuse. Et alors que je tends le bras pour le forcer à me regarder et lui foutre la baffe de sa vie, je me ravise, fermant le poing derrière son épaule sans le toucher. Détournant le regard, je respire un grand coup et tente de me calmer.

Alors c'est ça ? Monsieur ne veut pas me répondre et donc se demande s'il est mort ? Ça va être ta nouvelle solution à tout, maintenant ?!

Il reste un instant silencieux, sa réponse tardant à venir.

Pourquoi ne suis-je pas mort ?
Parce que je t’aime, c’est évident non ?
Ca ne semble pas évident non. Le contraire le semble davantage : tu te trompes de sujet. Change ton "je" en "tu" et tu auras ma réponse. A présent j'attends la tienne.
Vas-tu jeter cette pierre ?


Pourquoi ne peut-il pas simplement accepter mes sentiments ?

Je suis descendu des cieux pour venir te traquer jusque dans les Blues, je t’ai sauvé de cet échafaud où tu voulais mourir, je me suis excusée mille fois pour mes erreurs passées, je me suis livrée corps et âme à toi et ça ne te semble toujours pas évident ? Qu’est ce que je dois faire pour que tu me crois au juste ? Que je ne partes pas en hurlant alors qu’une autre ange t’embrasse devant moi ?! Ah, ça aussi, je l’ai fais. Alors quoi ? Dis moi !


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    « Oui… Tu as fait tout ça. »

    Mais elle ne comprenait toujours pas le problème. Ce n’était pas ces actes-là, mais les autres !

    « Tu as déjà pu effacer toute notre histoire une fois, d'un claquement de doigt, comme si rien n'avait compté. Tu avais tout remis en question par l'apparition d'un inconnu. Tous tes actes ne t'engagent en rien. Tu peux encore et toujours faire demi-tour et t'en sortir la tête haute sans rien que de tout ceci ne t'affecte plus. Si je n'avais pas usé de phéromones, on en serait déjà là, à cet instant. Tu as hésité à jeter cette pierre que je venais tout juste de t'offrir…
    Tu es toujours prête à jeter notre histoire aux oubliettes d'un claquement de doigt. »


    Je me retournai enfin vers elle avant d’ajouter la triste réalité :

    « Tu es toujours prête à me jeter moi… »

    Je la vis serrer son poing plus fort encore. Sans doute réalisait-elle que je disais vrai ?

    « C’est faux Reyson ! Je ne t’ai jamais jeté. Jamais tu m’entends ?! JAMAIS. Sinon je ne serais pas là aujourd’hui, je ne serais pas là à essayer de te convaincre que je suis sincère avec toi ! J’ai hésité à jeter cette pierre uniquement parce que j’ai peur que tu penses avoir besoin de ton pouvoir pour que je sois tienne. Mais c’est faux ! Tu m’entends ? Tu n’as pas besoin de subterfuge pour m’avoir, d’accord ? Je suis déjà toute à toi. Je te l’ai promis, je te confie ma vie.
    Et je n’irai plus jamais nulle part sans toi. Alors arrête ! Arrête de douter de moi ! »


    Hélas, tu me demandais l’impossible.

    « Bien sûr que j'ai besoin de mon pouvoir ! Et si un autre Léo redébarque dans ta vie ? Je fais quoi à ce moment-là moi ? Je te regarde tout remettre en question, encore une fois ? Alors que lui n'aura rien fait d'autre qu'apparaître devant toi ? »

    Car c’était bien ce qui s’était produit.

    « Y’aura pas d’autre Léo Reyson ! Et même si j’ai tout remis en question au final, c’est toi que j’ai choisi ! Pas lui ! Et ce alors même qu’il est resté avec moi un moment sur Stymphale ! Ça n’a jamais été lui. Ça a toujours été toi. »

    Des paroles, encore et toujours. Peut-être des larmes aussi, dans le coin des yeux, qui commençaient à monter autant que la voix. Mais elle avait déjà eu des mots tendre à mon égard. Elle les avait déjà oubliés une fois…

    « Et ça le sera toujours ! Pourquoi doutes-tu autant de toi Reyson. J’ai pas besoin d’un noble, ni d’un roi, ni même d’un pirate. Je te veux toi, juste toi et rien d’autre. »
    « Pourquoi je doute ? Tu n'as toujours pas compris ? Parce que tu es ma première fois ! Dans à peu près tout dans ce domaine-là. Ma putain de première fois parce que j'étais trop occupé à faire de la piraterie et à tuer des marines. A apprécier à le faire même.
    Pourquoi je doute ? Parce que tu as beau m'avoir choisi, combien de temps ça a pris ? Combien de temps que Léo est revenu ? Et si Red n'avait pas péri, tu aurais pris plus de temps encore ! Il te faut un mort pour que tu me choisisses ? C'est ça ? Je ne suis là que pour remplir le vide laissé par une perte ? »


    Voilà le problème.

    « Tu m'as demandé ce que tu pouvais faire ? Alors sois l'auteure de la prochaine perte. Crée toi-même le vide que tu me demanderas de combler, comme ça je saurais la décision venir de toi, et d'uniquement de toi.
    Tue Léo et je te croirais. »


    C’était la meilleure façon qu’elle avait pour gagner ma confiance. L’unique façon pour effacer à jamais mes doutes et mes craintes.

    « Tu es la mienne aussi, de première fois. Par amour en tout cas... et ce n’est pas la perte de Red qui m’a faite choisir. Là encore, tu te trompes. C’est toi que j’ai cru perdre ce soir-là. J’ai cru que tu en aimais une autre, c’est peut être stupide mais c’est la vérité. Et tu aurais eu raison vu que j’étais partie sans un mot.
    C’est quand je t’ai vu si proche d’elle sur les champs de bataille que j’ai compris que je t’aimais plus que tout. Mais je t’avais fait tant souffrir, je n’avais juste pas le droit de revenir vers toi, je ne me l’autorisais pas. Tu avais le droit au bonheur, tu le méritais, tu le mérites toujours. »


    Elle avait cru qu’Aoi et moi ? Juste pour nous avoir vu combattre côte à côte ? Et c’était moi qui doutais d’elle ?

    « C’est Alina qui, me voyant dépérir depuis trop longtemps m’a convaincue de te retrouver malgré cette interdiction que je m’étais mise. Et j’avais au fond de moi cet espoir fou de m’être trompée ce jour-là. Et c’était le cas. Mais je me sens tellement stupide d’avoir osé douter de toi. Je regrette tellement. »

    Je me mis à rire jaune. Un rire nerveux difficile à contrôler. Etait-elle si aveugle pour ne pas l’avoir vu ?

    « J'ai le droit au bonheur et tu t'es interdit de me revoir… Tu dis avoir compris toutes ces choses mais tu n'as toujours pas saisi l'essentiel. »

    La véritable vérité. La seule qui importait vraiment.

    « Tu es mon bonheur ! »

    C’était tout ce qu’il y avait à comprendre.

    « Du moins, je le pensais… Au final, c'est toi qui as douté de moi après tout ce que j'avais fait pour toi… »

    Peut-être était-ce trop tard à présent ?

    « Bonne nuit Izya. Fais ce que tu veux de cette pierre. »

    Je n’en avais plus rien à faire.
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Et tandis qu'il part, moi, je m'effondre à genoux sur le sol.

Et tu es le miens.

Mes larmes coulent sans bruit. La triste vérité est là. J'étais son bonheur, lui le miens et pourtant nous étions malheureux tous les deux parce que je n'ai pas été fichue de le comprendre.

Alors je tombe, sur le côté, couchée sur le sol en position fœtal. La pierre dans mes mains, serrée contre mon cœur. Finalement, il ne me reste plus que ça, que ce souvenir de ces quelques jours heureux.

"Où que tu ailles je te suivrai." Ce sont mes mots, ma promesse. Mais là, il ne veut pas de moi.

Alors je ne bougerai pas. Qu'importe les anges qui débarrassent la table, qui s'inquiètent pour moi.

Quoi qu'il se passe, je ne partirai pas.


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    J’étais là, à dormir dans le lit de la chambre d’ami depuis des heures sans avoir pris la peine de me dévêtir. Dormais-je vraiment ? Non. Je n’avais pas réussi à trouver le sommeil finalement. Ainsi allongé, mon regard fixait la porte de la chambre dans un vain espoir.

    Izya ne vint pas.

    Comme d’habitude, après m’avoir repoussé, s’être enfuie, elle abandonna la lutte. Elle avait toujours cherché la moindre raison pour s’éloigner de moi. Le retour d’un ami d’enfance, sans qu’il n’ait rien à faire ni à prouver, avait suffi à me supplanter dans son cœur. Ou bien combattre contre l’armée d’un Empereur, en pleine bataille, aux côtés d’une autre femme, lui avait suffi pour me penser amoureux d’une autre. A chaque fois, elle trouvait une bonne raison pour relayer notre histoire aux ordures. Enfin, étaient-ce vraiment des bonnes raisons ? Je n’avais jamais rien fait pour qu’elle puisse douter de moi ! Alors pourquoi ? Il n’y avait qu’une explication possible : elle croyait m’aimer, mais ce n’était pas le cas. Quelque chose la retenait, encore et toujours. Comment le savais-je ?

    Parce qu’Izya ne revint pas à moi.

    La même boucle narrative se répétait inexorablement, sans fin. Existait-il seulement un dénouement heureux pour nous deux ? A présent, que faisait-elle ? Réfléchissait-elle encore une fois ? Alors j’avais de nouveau de nombreux mois devant moi. Jusqu’à la mort d’un proche, ou jusqu’à ce qu’Alina ne la convainque de nouveau d’agir. Encore une fois, des facteurs ne provenant pas d’elle-même directement.

    Et moi qui avais enfilé ce costume pour elle, qui faisais de mon mieux pour m’élever à la hauteur de son rang pour éviter de lui faire de l’ombre, qui faisais tout pour lui convenir… Si seulement mes phéromones faisaient encore effet, alors Izya serait déjà venue me voir. Et elle osait me dire que mon pouvoir n’était pas nécessaire…

    Que faire à présent ? Lui faire croire que j’étais avec une autre femme pour qu’elle puisse réaliser de nouveau ? Avec Orphée peut-être ? Mais je n’étais pas d’humeur à séduire une femme. Quoique l’usage de phéromones suffirait à la charmer pour moi. Les phéromones… Avec elles, je pouvais obtenir n’importe quelle femme sur cette terre et dans les cieux. N’importe qui ! Et pourtant c’était sur Izya que je les utilisais… Pourquoi ne comprenait-elle donc pas ? Qu’elle était la seule. Qu’elle l’avait toujours été et le restera toujours…

    Alors je quittai ce lit. Je ne pouvais plus rester allongé dans le silence sans rien faire, à fixer une porte froide et inexorablement fermée. Je déchirais une partie des manches de la chemise et les bas du pantalon pour me sentir plus à l’aise et je replaçais les haillons d’Impel autour de mon bras gauche. J’avais bien compris que je n’étais pas le noble roi qu’Izya recherchait, alors pourquoi continuer de faire semblant ?

    Je sortis me dégourdir les jambes, faisant le tour de l’île le regard dans le vide. Jusqu’à retomber sur elle. Izya était là, allongée par terre où nous nous étions disputés. Elle dormait. Parce qu’elle avait réussi à s’endormir elle ? Je m’approchais d’elle doucement. Son visage était baigné de larmes séchées et elle tenait entre ses mains la pierre taillée sommairement en forme de cœur que je lui avais offert.

    Elle ne l’avait pas jetée finalement.

    J’étouffais un cri en serrant les dents, manquant me trancher la langue, je dégainais Shusui de son fourreau. Pourquoi ? Pourquoi n’était-elle pas venue pour me dire ce que ce cœur représentait à ses yeux ? Pourquoi n’était-elle pas venue me prouver ses sentiments ? Comment pouvait-elle trouver le sommeil ? Pourquoi ne pas l’avoir jetée…

    Je désirais planter cette lame dans son corps autant que je voulais l’étreindre dans mes bras.

    Je désirais surtout oublier tout ça. Tous ces sentiments qui me rongeaient de l’intérieur. L’oublier elle. Alors je pris ma décision. Je savais ce qui me restait à faire. Izya n’aura plus qu’à me prouver la valeur de son amour ensuite. Moi, je savais où me rendre pour l’oublier. L’oublier elle, et m’oublier moi. Tout oublier, jusqu’à ma propre identité. J’y avais déjà été une fois. Dans cet enfer perdu. Cet enfer hivernal…

    Alors je m’approchais du bord de l’île, quinze pas plus loin, et je regardais le vide dessous. J’ignorais s’il n’y avait que l’océan dessous ou une terre, mais je trouverais bien quelque chose durant ma chute. Et je trouverais bien le gouvernement ensuite, assez facilement. Et eux me trouveront bien une nouvelle place dans ce cauchemar éveillé qu’était Impel Down.

    Alors je chutai.
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Je les ai entendu ses pas, s'approcher de moi. Alors j'ai fermé les yeux. Attendant qu'il parle, qu'il m'explique, qu'il agisse.

J'ai entendu ce son. Le son caractéristique d'une lame qui sort de son fourreau. Shusui... Alors c'est ça. J'avais l'espoir qu'il me pardonne encore, mais je suppose que j'en ai trop fait cette fois et que malgré tout notre amour, le pardon n'est plus possible.

Tu peux frapper Reyson, je ne t'en voudrais pas. A vrai dire, j'hésitais moi même à le faire, à tout abandonner. Alina m'en voudra sans doute, mais elle connaissait le risque en m'envoyant te chercher, elle devait bien se douter que si je ne réussissais pas, je ne rentrerais pas.

Alors frappe, tue moi. Je ne bougerai pas. Si c'est toi, si c'est ton choix et que tu vas mieux après ça, n'hésites pas.

Je resserre discrètement mon étreinte sur son cœur de pierre qu'il m'a offert, sur ce symbole de notre amour. Et j'attends, arrêtant même de respirer.

Et finalement, les pas s'éloigne sans que rien ne me transperce. Reprenant mon souffle, j'ouvre les yeux et me redresse lentement, sans un mot. S'il ne m'a pas tué, alors peut être ai-je encore une chance ? Peut être que tout n'est pas terminé ?

Je le regarde avancer vers le bord de l'île. C'est une nuit sans nuage où les étoiles brillent au dessus de nos têtes, où la lune pleine diffuse sa douce lumière d'argent. Il est si proche, et pourtant si loin. Être inaccessible de par mes actes, de par mes choix. Pourquoi ai-je été si stupide ?
Pourquoi refusais-je simplement ce bonheur qui m'était donné ? Trouvant toujours des excuses pour m'en éloigner...

Mes rêves, mes blessures, Léo, la rousse. Ils n'avaient aucun sens en réalité. De simples excuses pour mieux me punir, pour mieux me refuser ce bonheur qui était à ma portée. Et maintenant que je le veux, il ne l'est plus.

Oh destin funeste, pourquoi me compliquer tant la vie ? Pourquoi me faire réaliser que maintenant que c'est cet Homme qui détient mon cœur dans ses mains ?
Pourquoi me faire vivre cette spirale de malheur ?

Je n'en veux plus.

Et sous mes yeux embués de larmes, Reyson disparaît, tombe dans le vide.

"Où que tu ailles, j'irai."
"Quoique tu décides, je te suivrai."
"Qu'importe ce que tu entreprends, je t'aiderai."

Ce sont mes mots, mes promesses.

Alors je me lève, lentement.

Pardon Alina, cette fois, je pars sans toi.

Pardonne moi Haredios, je suis vraiment une piètre Reine.

Anges de Stymphale et de Weatheria, ne m'attendez pas, ne me cherchez pas car je ne sais pas où je vais.

Mais j'y vais avec lui.

Et s'il chute, je chute aussi.


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    Je chutai en regardant tout autour de moi à la recherche d’une terre, d’une île. D’un endroit où les étoiles ne se reflétaient pas. Sans doute cela aurait-il été plus simple de le faire de jour ? Mais je ne pouvais plus attendre. Je ne pouvais pas rester sur cette île où elle se trouvait elle, si proche et si loin à la fois. Je ne pouvais plus. Je voulais tout oublier et pourtant je ne pouvais m’empêcher de me demander. Comment réagira-t-elle au réveil, lorsqu’elle constatera ma disparition ? Sera-t-elle soulagée ? Pleurera-t-elle ? Je lançais un dernier regard vers Weatheria au-dessus de moi.

    Et j’obtins ma réponse.

    Izya était là, à chuter elle aussi. A me suivre.

    « C’est trop tôt… »

    Pourquoi faisait-elle toujours tout pour me contrarier ? Si elle entrait dans Impel en même temps que moi, ça n’aura aucune valeur. Ça ne fonctionnerait pas. Alors je stoppais ma chute d’un geppou, attendant qu’elle me parvienne pour l’agripper et finalement remonter en direction de Weatheria, dans le silence le plus total. Mais peut-être que mon étreinte avait été un peu trop brusque et ma prise un peu forte ? Hélas j’étais irrité. Mais était-ce parce qu’elle m’exaspérait, ou parce qu’elle avait enfin choisi d’agir ? Seulement maintenant ?

    Nous parvînmes sur l’île céleste. Retour à la case départ. L’un face à l’autre.

    « Tu aurais dû atteindre que je parvienne jusqu’à Impel Down pour me montrer la valeur de tes sentiments. Ou tuer Léo de ta main. »

    Mais elle me contrariait toujours. Etait-ce pour cela qu’elle m’attirait autant, au final ?

    « Qu’est-ce que tu croyais faire en tombant ? En me suivant ? Me prouver ton amour en mourant au fond de l’océan ? Ou simplement me surveiller pour que je n’aille pas dans les bras d’une autre ? »

    Au final, elle pouvait se transformer en dragon à n’importe quel instant pour revenir sur sa décision. Serait-elle seulement allée jusqu’au bout ? Nul ne le saura jamais. Je lui présentais une main aux doigts pointus comme des aiguilles.

    « Au final, il n’y a que ça de vrai. Que ça pour te retenir vraiment ! Pour que ces trois jours perdurent à jamais… »

    La seule solution pour que nous puissions avoir un avenir ensemble… Alors cette main se dirigea vers mon cœur pour que le cycle puisse reprendre sa boucle éternelle.
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J'ai été sage jusque là. Je l'ai laissé faire, je l'ai écouté et je l'écoute encore. Mais avant qu'il n'agisse, avant qu'il ne s'injecte une nouvelle fois ces phéromones qui retourne le cœur de tous les gens qui s'approche de lui, je dois faire quelque chose.

Je veux une nouvelle chance. Une seule et unique chance de lui prouver que même sans ces artifices, ces trois jours peuvent perdurer. Car c'est ce qu'il veut au fond, non ? C'est ce que moi je veux en tout cas.

Alors rapide comme l'éclair, j'attrape sa main des deux miennes et crée une prison de nuage autour d'elle. Ainsi, il ne peut plus bouger les doigts, ni même toucher quoi que ce soit avec. Et avant que l'envie lui prenne d'user de sa deuxième arme manuelle, je la condamne elle aussi à l'emprisonnement nuageux.

Attends.

Mais je vois sur son visage que la colère prend place.

Juste, s'il te plait. Écoute moi. Écoute moi simplement et lorsque j'aurai fini, peut importe ce que tu penses, ce que tu veux faire, je t'enlèverai ces nuages. Si tu ne veux pas accéder à ma requête, tu pourras te remettre tes phéromones et vivre dans l'illusion que je t'aime juste grâce à elle.

Je pose ma main sur son torse, là où se trouve son cœur. Je le sens, sous ma paume, qui bat fort, rythmé par la tension de Reyson.

S'il te plait. Écoute moi.

Je lève mes yeux vers les siens, en quête de son regard, de son approbation. Mais il regarde ailleurs, la mâchoire crispée. Et finalement il cède et me regarde enfin, d'un regard sombre, remplis de colère et de chagrin. Mais je rassemble mon courage et je me lance.

Je suis désolée pour le passé. Je suis désolée d'avoir été si aveugle. De l'avoir sans doute voulu ? Je pense que je ne voulais tout simplement pas être heureuse. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Parce que Red ne l'était pas, parce que Tahar ne l'était pas. Parce que j'ai fait des choses dont je ne suis pas fière et du coup je voulais me punir ? Peut être. Je ne sais pas trop moi même. Sauf que je n'avais pas conscience jusqu'à ce soir que me priver de mon bonheur, c'était te priver du tiens. Alors, pardonne moi. S'il te plait, pardonne moi mon égoïsme.

Mes larmes coulent sur mes joues, encore, tandis que mes yeux fixent le sol de nuage de Weatheria aux pieds de Reyson.

Mais maintenant que je le sais. Maintenant que tu me l'as avouer, je ne veux plus partir, je ne veux plus te laisser. Tu as le droit à ton bonheur et si c'est moi alors je resterai avec toi, même si tu restes aveugle à mes sentiments en usant de ton pouvoir sur moi.

Je relève la tête, soutenant son regard.

Je te l'ai promis. Où que tu ailles je te suivrai. Alors si tu veux sauter dans le vide, je sauterai. Si tu veux retourner en enfer, j'irai avec toi. Et si finalement tu meures, nous serons deux à perdre la vie.
Maintenant plus que jamais.


Mon ton est ferme, presque autoritaire malgré mes larmes qui roulent toujours sur mes joues. Car je veux qu'il comprenne la puissance de ces mots, je veux qu'il s'en souvienne pour toujours, parce que je ne les prononce pas à la légère et que je suis déterminée à respecter cette promesse.

Et finalement, je récupère une de ces mains dans les miennes, faisant disparaitre le nuage qui l'entrave pour la poser sur mon cœur.

Ce cœur que tu sens, il ne m'appartient pas. Ses battements, c'est pour toi qu'ils existent. Alors si tu veux le jeter, le transpercer, ou simplement le briser, tu le peux. Fais en ce que tu veux.
Mais je voudrais juste...
Juste une fois...
Une seule et unique fois...
Pouvoir te montrer à quel point je t'aime.


Me hissant sur la pointe des pieds, je l'embrasse passionnément. Et pendant ce baiser, ma main glisse le long de son bras pour libérer sa deuxième main. Je le laisse faire son choix entre illusion et réalité.

Peu importe ce qu'il décide, car moi, je sais ce qu'il en est.

Je sais que tout est vrai.


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    Je l’écoutai parler et proliférer ses excuses. Des mots et encore des mots. Toujours des mots. De simples pardons. Jamais une seule action avec des conséquences. Elle ne se mouillait pas dans cette affaire. Dans notre couple. Mais je l’écoutai malgré tout, et je la laissai finalement m’embrasser sans y répondre véritablement, cherchant à définir sa valeur, à comparer ce baiser avec les autres. Ceux des trois jours idylliques.

    Son baiser ne mentait pas.

    Pas en cet instant en tout cas. Mais combien de temps subsistera-t-il ? Il y avait toujours eu un moment de haut dans notre relation avant qu’elle ne s’éloignait de nouveau. Combien de temps cette fois ? Ce baiser sera-t-il le même demain à l’aube ? Et le jour d’après ? La semaine suivante ? Le mois prochain ? Combien de temps avant que la boucle ne refaisait un nouveau tour sur elle-même ?

    Finalement je répondis à son baiser par un autre avant de nous séparer en levant un index entre nous deux.

    « La dernière chance. La prochaine fois, j’userais mes phéromones. Pour toujours. »

    L’ultime avertissement. C’était à elle d’y prendre garde à présent. Mais je ne lui avais pas pardonné pour autant, comme elle devait probablement l’avoir senti dans mon baiser. J’étais prêt à faire un pas vers elle. Encore une fois. Mais ce serait le dernier. La fois suivante je l’enfermerais dans une cage dorée à mes côtés, piégée dans l’ivresse d’un charme artificiel. Je laissai échapper un long soupir pour tenter d’extérioriser un maximum afin d’apaiser ma voix avant de reprendre :

    « Allons-nous coucher Izya… »
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Accrochée à son bras, je le suis silencieusement jusqu'à cette chambre que l'on nous a attribuée. Je suis heureuse, vraiment, Reyson m'accorde mon souhait.

Ma dernière chance.

Cette pensée me crispe, m'angoisse. Qu'attend t'il de moi au fond de lui ? Des actes ? Mais lesquelles ? Je ne sais pas, et j'ai peur de me tromper. Après tout, que pourrais-je lui donner de plus que je ne lui ai pas déjà offert ?
J'ai peur de le décevoir et de ne plus jamais réussir à l'amadouer. Si je ne le convaincs pas cette nuit, je deviendrai à jamais son simple jouet. Un jouet toujours satisfait de lui, un jouet qu'il ne peut décevoir, lui...

Finalement, le risque n'est peut être pas si élevé ? Car au moins, nous serons ensemble à jamais, quoi qu'il se passe.

Alors ma tension redescend tandis que nous franchissons cette porte. Après tout, pourquoi cela se passerait-il moins bien que dans cette petite grotte de Reverse Mountain ? Certes, il n'a plus ces phéromones, alors aujourd'hui, il est plus tendu que d'ordinaire. Sa bouée de sauvetage n'existe plus. Et je peux la sentir, sa peur, au fond de son cœur. Mais qu'est ce que ça change, au final ? Pour moi, rien. Car même sans cet amour artificiel, je l'aime tout autant, peut être même plus maintenant qu'il m'a dit ce que j'étais pour lui : son bonheur.

Prenant les devants, je le tire vers moi, sans un mot, sans un bruit. Je laisse simplement parler mon cœur, suivant mes envies, mon envie. Le rassurant, aussi. Lui souriant, tendrement, le guidant sans pudeur. Pourquoi ne serait-il pas à la hauteur aujourd'hui ?

Mes mains le parcourent sans jamais le quitter. Mes baisers sont intenses, insistants. Comme entrant dans une transe, je me laisse porter par cet instant. Brisant toutes distances, toutes barrières, tout conformisme et bienséance.

Là, maintenant, il n'y a que lui, il n'y a que moi. Que nous transpirant de cet amour tant retenu, tant attendu. Des années à se chercher, des années avant de se trouver. Me trouvera t'il enfin ? Moi qui suis là, sous ses yeux. Peut-il enfin le voir cet amour que je lui dédis ? Peut-il sentir à quel point je suis comblée ? Comblée par lui seul et non par ce charme qu'il sait si bien se mettre.

Cette pensée me ravie. Je rayonne à la faible lumière du dial qui nous illumine. Me voici plus heureuse que jamais, plus heureuse que lors de ces trois jours passé avec lui. Car c'est la première fois où je peux vraiment l'aimer, lui, pour ce qu'il est. Un homme simple, un homme fort, un homme têtu, attentionné, et modeste. Aimant aussi. Loyal.

Mon homme.

Mon Amour, par pitié, ne me lâche plus jamais.

Quoi qu'il arrive, s'il te plaît, retiens moi. Retiens moi près de toi, ne me laisse plus jamais te quitter, ne me laisse plus jamais m'en aller. J'ouvrirai les yeux, je te le promets. Je ferai des efforts, je te donnerai tout ce que j'ai.

Alors reste. Reste, s'il te plaît et vis avec moi à jamais.


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    La lâcher ? Pourquoi le ferais-je ?

    « Jamais. »

    Que ce soit en la maintenant naturellement ou artificiellement. Nous resterions ensemble. A jamais. Jusqu’à ce que ce maudit destin ne nous rattrape et qu’il me la prenne, comme il m’a pris tous les autres.

    Mais je ne devais pas penser à ça pour le moment. En cet instant. Il n’y avait que nous deux. Sans mes phéromones pour dissimuler mes maladresses et mon manque de pratique. Pour dissimuler mon appréhension et ma gêne.

    Pourtant, peu à peu, j’oubliais momentanément la colère que je lui vouais, tout comme ma propre timidité. Peu à peu, je me laissais emporter par le rythme effréné de l’antique tambour. Celui-là même qui frappait au fond de ma poitrine et qui cherchait à rejoindre son congénère dans un sublime duo en harmonie. Nos mains, nos cheveux et nos lèvres se mêlaient et s’entremêlaient. Nos corps s’enlaçaient dans ce lit devenu trop petit et trop grand à la fois. Dans ce lit qui devint notre unique monde l’espace d’un instant. D’une nuit.

    Une danse sensuelle dans un orchestre battant la chamade jusqu’à la note finale. Jusqu’au soupir final. Et enfin le repos des tambours, leur lente décélération accompagnée de longues expirations et deux corps allongés l’un à côté de l’autre. L’un contre l’autre.

    « Je ne te lâcherais plus jamais… »

    Et pourtant, allongé là, emmitouflé dans un drap de bonheur, une pensée parasite venait me hanter : nous revoilà à la case ensemble et je connaissais la suite logique de cette boucle sans fin…

    Combien de temps cette fois ?
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