Indigestion de Caramels
Je tire une gueule. Dans la catégorie « bordel de merde » même la Dauphine s’excuse d’avoir participé tellement je tiens la pôle position. J’ai mal au crâne, je n’ai pas posé la guibolle plate une seule seconde sur ne serait-ce un caillou de Grand-Line. Je pue tellement que j’ai vu une mouette louper un virage en passant au-dessus de moi. J’ai des crampes à force de piloter ce navire sans relâche depuis qu’on l’a dérobé. Et j’ai mal au crâne, bon dieu, j’ai mal au crâne.
« M’sieur le troll ? »
« Qu’est-ce t’as gamin ? »
« J’ai envie d’faire pipi »
« Pisse dans l’eau »
Sale gosse. C’est ça, casse toi.
« Oh gamin ! Tu m’as appelé Troll ? Merdeux va ! »
Je déteste les gosses. Un, ils parlent trop. Deux, ils font ma taille. Trois, je suis pas fait pour la vie de famille.
« Monsieur le troll ? »
« Ne m’appelle pas troll »
« Je n’arrive pas à faire pipi dans l’eau, le bastingage il est trop haut pour moi »
« Fait ça dans un seau, Palsambleu ! »
Mais comment qu’ils ont fait pour se retrouver à mon bord ? Trente chiards qui déboulent d’on ne sait où, c’est pas commode. Ou alors, c’est juste moi qu’est pas de bol. C’est ça, j’ai juste le cul bordé de vermicelles. Pis c’est pas une aire de jeu ce bâtiment, c’est le Hollandais Voleur quand même.
« Monsieur… »
« Appelle moi troll, je te noie ».
« Tous les seaux y sont utilisés »
« Mais c’est pas vrai ! Ton père il t’a pas appris à pisser sur un bateau ? »
« Mon père il est dentiste »
« Et alors, les dentistes ils n’pissent pas ? »
« Si, mais pas sur un bateau »
Tuez-moi.
« Au fond à gauche, t’as une cabine avec plein de tricornes et de plumes. C’est là dans le coin du mur. »
Zagaha. Et une petite pissouille dans la cabine de Beateman. Ça calme les nerfs. J’sais même pas si on a des chiottes à bord. Jamais vu de chiottes à bord d’un navire. Ce serait l’invention du siècle. J’ai pas l’temps de le faire, mais si un gars y pense, sur qu’il se ferait du pognon.
« Monsieur le nain ? »
« J’vous tuerais tous »
« On a faim »
J’redresse la tête de ma ligne d’horizon et je vois les trente mioches allongés sur le pont principal. Ils tirent tellement la tronche qu’on dirait des momies.
« Vous foutez pas de moi ! Vous pouvez pas avoir autant faim que ça ! »
« On va mourir de faim… »
« On n’meurt pas de faim comme ça ! Vous avez vidé deux tonneaux de lard séché depuis qu’on a quitté Banaro ! Ça fait même pas deux heures ! »
« On veut du sucré m’sieur le pomme »
« M’sieur le pomme ? C’est nouveau ça ! C’est bizarre, mais au moins c’est plus respectueux qu… Gnome ! M’sieur le gnome ! Pas pomme, c’est gnome que tu voulais dire, c’est ça ? »
« Ah oui. »
Mais quel bordel. Bon, réunion, on fait la grosse voix, on tire les choses au clair.
« Bon les marmots, rassemblement sur le pont principal, immédiatement ! »
Je vire de bord. Je cavale vers le foc avant et je le coince à l’opposé de la grande voile. Le Hollandais s’immobilise après avoir viré de bord à moitié, les voiles sont au contraire l’une de l’autre et on dérive calmement. Je me retourne d’un pivot sur ma jambe de bois.
« Par tous les Poses du monde, c’est quoi ce rassemblement ? »
Ils sont même pas en ligne, ils sont même pas en tas, ils sont en… Il n’y a pas de mots. Toute ma vie à mener des hommes, jamais vu un tel bordel. Faite des tartes, pas des gosses.
« Qui c’est le chef de vous ? »
J’parle indien, j’deviens fou.
« Moi »
Quelle horreur, ce gamin a de la moustache et un bouc. C’est moi, plus jeune.
« T’es le gamin qui m’a sauvé la mise face à l’autre robot de la marine »
« Negociata 2.0, le power ranger bleu »
Bordel de cul.
« Mais il est encore vivant lui ! Putain, vous l’avez réparé, mais vous êtes épuisant ma parole ! »
« On l’a reformaté en gentil, maintenant, il peut faire plein de choses »
« Power ranger bleu, transformation en chien d’attaque… Waf ! »
Tous les gosses applaudissent.
« T’as juste fait Waf ! Il ne s’est même pas transfor… Ooooh, j’ai mal derrière le foulard. Mais c’est pas vrai, sortez-moi de là… »
Je sais même plus ce que je voulais dire. Si. Ça y’est.
« Z’êtes qui ? Z’êtes quoi ? Et dernière chose, pourquoi moi ? »
Ils lèvent la main.
« C’est pas l’école ».
Ils baissent la main. Silence général. Bordel.
« Bon, toi là-bas avec la morve, je t’écoute»
« Snuuuurf… On est les caramels mous et on vient d’Ilipucie »
« Okay. Toi, avec la peluche de rennes »
« On est des enfants »
« D’accord, donc toi, clairement, ta réponse ne servait à rien. Un autre veut répondre ? Mais non, chiale pas, putain, chiale pas sale… Ourf ! »
Je viens de me prendre un caillou sur le derche, l’autre barbu juvénile vient de me décalquer à coup de lance-pierre.
« On est parti parce que les adultes nous parlaient mal, ne fait pas l’adulte »
« Mais je suis un adulte ! »
Silence. Rire général. Je suis vexé, mais à vie.
« Tu es trop petit m’sieur pour être un adulte ! »
La douleur.
« Bon et bien quoi ? Vous avez fugué, c’est pas mon problème »
« On cherchait un héros pour libérer nos familles de la secte Kol’gaete »
« Elle fait quoi cette secte ? »
« Elle nous oblige à nous brosser les dents »
« C’est pas grave »
« jusqu’à la mort »
« Ça l’est un peu plus »
« Nous sommes les Caramels mous et tu vas nous prêter main forte pour casser la tronche aux méchants et libérer notre île »
Les Caramels Mous contre les Kol’Gaete ? Je vais quand même pas me lancer dans une aventure où le champs lexical va brosser autour de la dent. D’un autre côté, j’vais pas balancer trente mioches à la flotte, c’est que des pauvres gosses après tout. Et puis, si je fais voile arrière, c’est Epic Fail et ses hommes qui me cueillent. Qu’est-ce que je risque à faire rentrer les gosses chez eux ?
« Monsieur ? »
Le pisseux.
« Oué… »
« La gauche, c’est où ? »
« Bâbord »
Silence.
« Palsambleu ! Le côté où j’ai encore une jambe. Pourquoi ? »
« Je me suis trompé de toilette alors »
« Que… T’as pris à droite ? Mais c’est ma cabine ça ! C’est pas vrai… »
« Alors, p’tit, t’acceptes ? »
P’tit, toi-même. Je passe pas trois jours avec ces chiards.
« Vous me donnez quoi en échange ? »
Je négocie avec des enfants. Ils vont me proposer deux bonbons, je décline, ils se trouvent un autre copain de récré et je contourne Banaro pour récupérer Beateman et Blackness. J’sais même pas pourquoi j’fais la nourrice.
« On te donne ça ».
« Par les dents cassés des vieilles filles de joies de Tortuga »
Elle était longue celle-là, mais ils me l’ont mise profond niveau surprise.
On résume. Mais vite.
Je me fais marronner par ce vieux Baffeur. Je me retrouve chez les Amazones. Pis ensuite, c’est chez les Indiens que je vais me faire dorer la couenne. J’apprend que suis malade. Bon point, il y a une raison à ma sale gueule. Mauvais point, je vais crever dans deux ans. Les Indiens se font mettre misère. Les gonzesses m’aident à reconquérir le bateau du Baffeur. Je rencontre Beateman et Blackness. On monte les Grognards. Je revois la sale tronche de lard de Boll et les écailles de Bikaros. On décide de mettre la main sur le trésor de Bylly Brandson, mon premier capitaine. L’autre enfoiré de Colonel Epic Fail, nous fait la traine avec ses « Blindés ». On vole le Hollandais Voleur et on en fait notre navire. On passe Reverse. Les deux zigotos filent sur Banaro en touriste. Je me fais coincer par une boite de conserve de la Marine. Des gamins me sauvent les rides. Je prends le large pour fuir Fail et ses hommes. J’me retrouve à bord du Hollandais avec une trentaine de chiards à son bord.
Je me fais marronner par ce vieux Baffeur. Je me retrouve chez les Amazones. Pis ensuite, c’est chez les Indiens que je vais me faire dorer la couenne. J’apprend que suis malade. Bon point, il y a une raison à ma sale gueule. Mauvais point, je vais crever dans deux ans. Les Indiens se font mettre misère. Les gonzesses m’aident à reconquérir le bateau du Baffeur. Je rencontre Beateman et Blackness. On monte les Grognards. Je revois la sale tronche de lard de Boll et les écailles de Bikaros. On décide de mettre la main sur le trésor de Bylly Brandson, mon premier capitaine. L’autre enfoiré de Colonel Epic Fail, nous fait la traine avec ses « Blindés ». On vole le Hollandais Voleur et on en fait notre navire. On passe Reverse. Les deux zigotos filent sur Banaro en touriste. Je me fais coincer par une boite de conserve de la Marine. Des gamins me sauvent les rides. Je prends le large pour fuir Fail et ses hommes. J’me retrouve à bord du Hollandais avec une trentaine de chiards à son bord.
Première Partie
Je tire une gueule. Dans la catégorie « bordel de merde » même la Dauphine s’excuse d’avoir participé tellement je tiens la pôle position. J’ai mal au crâne, je n’ai pas posé la guibolle plate une seule seconde sur ne serait-ce un caillou de Grand-Line. Je pue tellement que j’ai vu une mouette louper un virage en passant au-dessus de moi. J’ai des crampes à force de piloter ce navire sans relâche depuis qu’on l’a dérobé. Et j’ai mal au crâne, bon dieu, j’ai mal au crâne.
« M’sieur le troll ? »
« Qu’est-ce t’as gamin ? »
« J’ai envie d’faire pipi »
« Pisse dans l’eau »
Sale gosse. C’est ça, casse toi.
« Oh gamin ! Tu m’as appelé Troll ? Merdeux va ! »
Je déteste les gosses. Un, ils parlent trop. Deux, ils font ma taille. Trois, je suis pas fait pour la vie de famille.
« Monsieur le troll ? »
« Ne m’appelle pas troll »
« Je n’arrive pas à faire pipi dans l’eau, le bastingage il est trop haut pour moi »
« Fait ça dans un seau, Palsambleu ! »
Mais comment qu’ils ont fait pour se retrouver à mon bord ? Trente chiards qui déboulent d’on ne sait où, c’est pas commode. Ou alors, c’est juste moi qu’est pas de bol. C’est ça, j’ai juste le cul bordé de vermicelles. Pis c’est pas une aire de jeu ce bâtiment, c’est le Hollandais Voleur quand même.
« Monsieur… »
« Appelle moi troll, je te noie ».
« Tous les seaux y sont utilisés »
« Mais c’est pas vrai ! Ton père il t’a pas appris à pisser sur un bateau ? »
« Mon père il est dentiste »
« Et alors, les dentistes ils n’pissent pas ? »
« Si, mais pas sur un bateau »
Tuez-moi.
« Au fond à gauche, t’as une cabine avec plein de tricornes et de plumes. C’est là dans le coin du mur. »
Zagaha. Et une petite pissouille dans la cabine de Beateman. Ça calme les nerfs. J’sais même pas si on a des chiottes à bord. Jamais vu de chiottes à bord d’un navire. Ce serait l’invention du siècle. J’ai pas l’temps de le faire, mais si un gars y pense, sur qu’il se ferait du pognon.
« Monsieur le nain ? »
« J’vous tuerais tous »
« On a faim »
J’redresse la tête de ma ligne d’horizon et je vois les trente mioches allongés sur le pont principal. Ils tirent tellement la tronche qu’on dirait des momies.
« Vous foutez pas de moi ! Vous pouvez pas avoir autant faim que ça ! »
« On va mourir de faim… »
« On n’meurt pas de faim comme ça ! Vous avez vidé deux tonneaux de lard séché depuis qu’on a quitté Banaro ! Ça fait même pas deux heures ! »
« On veut du sucré m’sieur le pomme »
« M’sieur le pomme ? C’est nouveau ça ! C’est bizarre, mais au moins c’est plus respectueux qu… Gnome ! M’sieur le gnome ! Pas pomme, c’est gnome que tu voulais dire, c’est ça ? »
« Ah oui. »
Mais quel bordel. Bon, réunion, on fait la grosse voix, on tire les choses au clair.
« Bon les marmots, rassemblement sur le pont principal, immédiatement ! »
Je vire de bord. Je cavale vers le foc avant et je le coince à l’opposé de la grande voile. Le Hollandais s’immobilise après avoir viré de bord à moitié, les voiles sont au contraire l’une de l’autre et on dérive calmement. Je me retourne d’un pivot sur ma jambe de bois.
« Par tous les Poses du monde, c’est quoi ce rassemblement ? »
Ils sont même pas en ligne, ils sont même pas en tas, ils sont en… Il n’y a pas de mots. Toute ma vie à mener des hommes, jamais vu un tel bordel. Faite des tartes, pas des gosses.
« Qui c’est le chef de vous ? »
J’parle indien, j’deviens fou.
« Moi »
Quelle horreur, ce gamin a de la moustache et un bouc. C’est moi, plus jeune.
« T’es le gamin qui m’a sauvé la mise face à l’autre robot de la marine »
« Negociata 2.0, le power ranger bleu »
Bordel de cul.
« Mais il est encore vivant lui ! Putain, vous l’avez réparé, mais vous êtes épuisant ma parole ! »
« On l’a reformaté en gentil, maintenant, il peut faire plein de choses »
« Power ranger bleu, transformation en chien d’attaque… Waf ! »
Tous les gosses applaudissent.
« T’as juste fait Waf ! Il ne s’est même pas transfor… Ooooh, j’ai mal derrière le foulard. Mais c’est pas vrai, sortez-moi de là… »
Je sais même plus ce que je voulais dire. Si. Ça y’est.
« Z’êtes qui ? Z’êtes quoi ? Et dernière chose, pourquoi moi ? »
Ils lèvent la main.
« C’est pas l’école ».
Ils baissent la main. Silence général. Bordel.
« Bon, toi là-bas avec la morve, je t’écoute»
« Snuuuurf… On est les caramels mous et on vient d’Ilipucie »
« Okay. Toi, avec la peluche de rennes »
« On est des enfants »
« D’accord, donc toi, clairement, ta réponse ne servait à rien. Un autre veut répondre ? Mais non, chiale pas, putain, chiale pas sale… Ourf ! »
Je viens de me prendre un caillou sur le derche, l’autre barbu juvénile vient de me décalquer à coup de lance-pierre.
« On est parti parce que les adultes nous parlaient mal, ne fait pas l’adulte »
« Mais je suis un adulte ! »
Silence. Rire général. Je suis vexé, mais à vie.
« Tu es trop petit m’sieur pour être un adulte ! »
La douleur.
« Bon et bien quoi ? Vous avez fugué, c’est pas mon problème »
« On cherchait un héros pour libérer nos familles de la secte Kol’gaete »
« Elle fait quoi cette secte ? »
« Elle nous oblige à nous brosser les dents »
« C’est pas grave »
« jusqu’à la mort »
« Ça l’est un peu plus »
« Nous sommes les Caramels mous et tu vas nous prêter main forte pour casser la tronche aux méchants et libérer notre île »
Les Caramels Mous contre les Kol’Gaete ? Je vais quand même pas me lancer dans une aventure où le champs lexical va brosser autour de la dent. D’un autre côté, j’vais pas balancer trente mioches à la flotte, c’est que des pauvres gosses après tout. Et puis, si je fais voile arrière, c’est Epic Fail et ses hommes qui me cueillent. Qu’est-ce que je risque à faire rentrer les gosses chez eux ?
« Monsieur ? »
Le pisseux.
« Oué… »
« La gauche, c’est où ? »
« Bâbord »
Silence.
« Palsambleu ! Le côté où j’ai encore une jambe. Pourquoi ? »
« Je me suis trompé de toilette alors »
« Que… T’as pris à droite ? Mais c’est ma cabine ça ! C’est pas vrai… »
« Alors, p’tit, t’acceptes ? »
P’tit, toi-même. Je passe pas trois jours avec ces chiards.
« Vous me donnez quoi en échange ? »
Je négocie avec des enfants. Ils vont me proposer deux bonbons, je décline, ils se trouvent un autre copain de récré et je contourne Banaro pour récupérer Beateman et Blackness. J’sais même pas pourquoi j’fais la nourrice.
« On te donne ça ».
« Par les dents cassés des vieilles filles de joies de Tortuga »
Elle était longue celle-là, mais ils me l’ont mise profond niveau surprise.
codage par LaxBilly.