Retenue orageuse avec Joelores


Une vague de cauchemar les avait engloutis. Tout juste le temps d’entendre Myosotis et les enfants crier que Raphaël avait été avalé à son tour par une tempête d’insectes noirs. La panique, la surprise, l’impuissance, la terreur. Frappé de toute part, il avait perdu conscience.

Toujours teintés par l’expérience traumatisante de son emprisonnement à Jotunheim, ses rêves avaient pris une couleur encore plus sombre lorsque le dragon de glace s’était soudainement effondré en un torrent de blattes, une avalanche de nuisibles. Il s’était débattu pour rester à la surface, avait crié, après Nova, après Jack, après Izya, après toutes les personnes qu’il avait perdues, mais le monstre noir était plus fort. Alors qu’il allait se noyer, les poumons grouillant de cafards, le chant salvateur d’un coq céleste le rappela à la réalité.

"Encore… "

En sueur, le vert s’était réveillé pour se rendre compte que ses vieux spectres le hantaient toujours. Remis de la bataille de Jotunheim, hébergé et soigné sur Armada, il avait fini par reprendre la route pour retrouver ses compagnons perdus. Aidé par une ange du nom de Yuna, bouclier céleste protectrice de l’île, il était arrivé sur Weatheria et s’était retrouvé malgré lui mêlé à une affaire impliquant la grande ouverture de la Cloud’Academia : la première école de sciences climatiques. Lui et Myosotis De Ville, une vielle connaissance, avaient échappé de peu à la capitaine des Rascals Babies, Lance Yanaka -tristement connue pour les enlèvements qu’elle perpétrait- mais pas indemnes. Son pouvoir, hérité de la malédiction d’un fruit du démon, avait fait retrouver à leur corps l’apparence de leur onzième année. Ils avaient été transformés en enfants.  

Désireux de retrouver leur véritable apparence et déterminés à arrêter les projets de la Supernova, ils s’étaient inscrits à la Cloud’Academia et avaient enquêtés. Et étrangement, que ce soit lié à son rajeunissement ou à l’importance de cette nouvelle aventure, Raphaël avait peu à peu retrouvé sa sérénité. Les mauvais rêves étaient partis, l’angoisse et la culpabilité l’avaient abandonné. Jusqu’à ce que Joelores Ombrage arrivât… et que le duo fût rattrapé par sa curiosité.

"Tu te réveilles enfin… J’ai bien cru que tu allais continuer de gémir jusqu’à midi… Rien de cassé au moins ? " s’inquièta une voix, peu assurée, dans un autre coin de la salle.

Le vert reconnut Sandy, elle aussi rajeunie par le Modo Modo no Mi, avec qui ils avaient fini par s’allier au cours de leur enquête. Bien qu’il ne la connût que peu, il l’avait déjà rencontré et elle les avait suffisamment aidés pour qu’ils lui accordent un minimum de confiance

Il essaya de se relever pour lui répondre, mais sentit aussitôt que sa tête, plus lourde que d’ordinaire, était en train de le ramener vers le sol. Il se rattrapa à temps, faillit tourner de l’œil sous le coup de la secousse et prit un peu de temps pour que sa vision soit moins trouble. S’appuyant à un bureau, il réussit à se hisser et à remonter lentement sur ses jambes. Ses mains étaient menottées et, d’elles, il sentait s’échapper toute son énergie et sa volonté.

"Les menottes sont en granit marin, vas-y doucement. " lui expliqua Sandy sans qu’il n’en ait vraiment besoin, les propriétés du minerai étaient notoires chez les maudits des mers "Je ne savais même pas qu’ils en taillaient pour les gamins. Cette mégère est rudement bien équipée par la marine… que sa division soit en toc ou non, on lui donne les moyens. Faudra qu’on m’explique comment ils répartissent l’argent du contribuable ces oiseaux de malheur… "

Commençant à s’habituer à la lourdeur de son petit corps, Raphaël prit le temps d’inspecter les lieux. Les napperons roses, les plumes parfaitement alignées et l’écœurante odeur de jasmin qui en émanait ne laissait que peu de doute : à la parfaite image de sa salle de classe, ils avaient été enfermés dans le bureau du professeur Ombrage.

Se rendant compte qu’on lui avait enlevé ses gants, il remarqua la longue estafilade qui courrait le long de son bras. Son bandage de fortune était gorgé de sang séché, souvenir de sa dernière échauffourée avec le personnel de l’établissement.

"Le Professeur Héross a drogué le directeur, il s’est associé à Joelores… On a bien essayé de l’arrêter, mais…
-Et merde, cette école, non cette île,  est un ramassis de bras-cassés… Alizée s’est déjà fait mettre sur la touche… Mélina ?
-Je ne sais pas, elle l’a retenu pour que je puisse vous prévenir, mais c’était déjà trop tard. J’espère qu’elle a réussi à s’enfuir, si elle pouvait mettre au courant les boucliers de la situation dans cette école, on arriverait vite à les virer, elle et les Rascals… " analysa-t-il songeur avant de souvenir que quelques heures plus tôt, il évoquait déjà ce sujet avec la maîtresse des nouvelles technologies "Les essais de Weather Ball ! C’est aujourd’hui ! Pendant la retenue que nous avait collé Alizée au premiers cours, toute l’école sera là-bas ! Mais surtout tous les boucliers… Elles ont réussi à prendre possession de l’école, maintenant c’est l’île qu’elles veulent ! Ils sont en danger et ils ne le savent même pas…
-Et les enfants… Elles veulent se servir des enfants qu’elles ont hypnotisés pour mieux les piéger. "

Le vert se tourna vers un autre coin de salle où il trouva l’ambassadeur modèle réduit qui se laissait aller à de sombres pensées. Enchaîné également, il avait perdu de son éclat, mais plus que tout c’était de ne pas avoir été capable de protéger les membres de l’Ordre qui l’affligeait. Il était devenu leader de la résistance malgré lui, avait inspiré des enfants à se rebeller et à sauver leur école, l’échec n’en était que plus amer qu’ils les avaient mis inutilement en danger.

"Pralimélie, Greg, Claire ?...
-Greg n’a jamais été Greg… " balaya-t-il la question, laissant à comprendre à Raphaël qu’une taupe s’était révélé dans les rangs de la résistance. Le complément allait de soi, Pralimélie et Claire étaient tombées dans les griffes de Joelores et avaient certainement fini comme Léo et Félix, deux de leurs camarades enlevés et qui étaient réapparus après un lavage de cerveau.

Levé pour de bon, Raphaël commença à inspecter le bureau. Une épaisse porte de chêne les séparait de la salle de classe de Joelores et, si ce n’était des bibliothèques bien fournies en mièvrerie et en bibelots, il n’avait rien à disposition qui puisse les aider à s’échapper. Myosotis lui indiqua avoir déjà fait le tour, on les avait fouillé et dépouillé de toutes leurs armes.

Se rappelant le gantelet climatique qu’il avait réussi à subtiliser dans le cabinet de curiosité de Merlin, Raphaël fit du mieux qu’il put pour tâtonner dans sa robe malgré ses entraves et dut se rendre à l’évidence qu’on l’avait également subtilisé.

"Et les clés, qui les a ?
-Joelores. Tu sais le pendentif qu’elle porte autour du cou… C’est un trousseau dont elle ne se sépare jamais. Et si j’estime bien l’heure qu’il est –merci les cours d’astronomie- elle doit déjà être en route pour le terrain de Weather Ball. Plus personne ne doit être dans l’école d’ailleurs… Les pirates, comme les hypnotisés, comme les autres… On est Samedi.
-Sauf que sans nos pouvoirs on n’arrivera jamais à sortir d’ici et que sans ces clés on ne récupérera pas nos pouvoirs. C’est peine perdue… Comment est-ce qu’on a pu se faire surprendre aussi facilement…
-Hep ! Hep ! " s’agita Raphaël en claquant des doigts pour que Myosotis relève le menton "Pas de rechute, on ne se laisse pas abattre ! Elle n’a pas encore gagné. " lui-même, encore secoué, avait du mal à croire à ce qu’il disait, mais il ne pouvait pas perdre la motivation de son camarade, il devait improviser quelque chose "Ce ne sont pas nos pouvoirs qui déterminent nos limites Myo… Ce sont nos idées. "

L’excitation le gagna d’un coup. Il venait de trouver quelque chose dans le fond de sa poche, et le sortant, son visage s’était illuminé. D’un geste sec il déchira l’emballage de ce qui ressemblait être un bonbon en forme de demi-lune, s’empara de son contenu et chercha à triturer ses menottes. La souplesse des poignets lui manquant, il se précipita sur Sandy, la bousculant presque dans son emportement.

"Eh du calme ! Qu’est-ce qui te prend tout d’un coup ?! "

L’aventurier saisit la serrure des menottes et y inséra l’étrange confiserie, du mieux qu’il pouvait, sous le regard intrigué de ses camarades, puis une deuxième et enfin une dernière qui laissa légèrement dépasser avant de demander à la maudite de s’appuyer et de se tenir au bureau.

"Des dragées de cyclon-crochues ? Qu’est-ce que tu veux faire avec ? Te laver les dents ? Te sécher les mains ? Je ne vois pas l’idée… " commença à s’inquiéter la brune qui avait reconnu la célèbre dragée faite à base de Windknot qui, lorsqu’on lui soumettait une certaine pression –en la croquant ou en l’écrasant entre ses mains par exemple- libérait un cyclone miniature de force équivalente qui permettait bien des usages.
-… C’est que tu ne penses pas assez grand. "

La vigueur retrouvée, Raphaël se hissa sur le bureau en piétinant sans délicatesse le coussin à pompons de la grande intendante.

"Qu’est-ce que tu…
-Raphaël, tu ne vas quand même pas…
-Myo, c’est le moment de bien l’agripper ! "

Armant son pied alors que le noiraud, saisissant à peine son idée, se jetait sur Sandy, Raphaël emporta tout le poids de son corps dans une violente frappe du talon, droit dans la dragée qui dépassait. Elle éclata et du même coup une détonation mis le bureau sens dessus-dessous. Le vert fut projeté en arrière, perdant l’équilibre il s’écrasa violemment contre le sol. Les poignets de Sandy manquèrent de se tordre et Myosotis en eut le souffle coupé. Les papiers et les breloques volèrent, le bois s’était brisé.

"PUTAIN DE GROS CONNARD DE MERDE, MAIS T’ES COMPLETEMENT CINTRE MA PAROLE ! SI CE SONT PAS LES CAFARDS QUI TE BOUFFENT, C’EST MOI QUI VAIS TE DEGOMMER !
-Je… Je ne m’attendais pas à ça ! Bordel ! " souffla Raphaël alors qu’il évitait le scarabée encadré que Sandy lui jetait à la gueule. Elle tenta de lui sauter dessus encore à quelques reprises , obligeant le vert à battre en retraite derrière le noiraud, puis finit par se calmer et avouer :
"Moi ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est à ce que ça marche… "

Entre dépit et réjouissances, se frottant les poignets, la brune venait de se libérer des menottes en Granit Marin. Elles étaient intactes, de la structure à la serrure, mais l’effet de surpression rotative provoqué par la dragée de Cyclon-Crochue avait suffi à la crocheter.

Elle était libre.

"Plus jamais tu me fais un coup pareil…
-Ca ne va pas être trop compliqué… Je n’en ai plus. " se justifia aussitôt Raphaël embêté qu’aucun autre miracle ne soit resté caché dans ses fonds de poches, mais tout de même fier de son initiative.
-
-
-Quoi ?
-Et tu ne pouvais pas les utiliser pour quelque chose de plus utile ?! Du genre la serrure de la porte derrière laquelle on est enfermé et qui nous empêche d’aller arrêter cette affreuse, pestilente, répugnante OMBRAGE par exemple ! "

Oups.

"Je… vous marquez un point. " réalisa-t-il, penaud, et l’esprit visiblement plus embrouillé par le Granit Marin qu’il ne l’aurait pensé. Il s’était laissé emporter par son excitation sans chercher à savoir laquelle des 4 serrures étaient prioritaire. Toutefois, d’un coup d’œil à la pièce en désordre, les napperons déchirés et les bibelots en résine brisés lui donnant des faux airs de déchetterie, il sut qu’il ne s’était pas trop trompé "Mais je crois qu’on a de quoi s’en sortir maintenant, non ?
"Oh oui, maintenant je suis dans mon élément. " s’était aussitôt imposé Sandy, faisant craquer ses jointures.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Mar 7 Fév 2023 - 11:05, édité 3 fois
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- Ton élément ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Demanda Myosotis à Sandy.

Myosotis s’était assis, à genoux sur le sol, le regard résigné, et regardait Sandy faire les cent pas dans le bureau d’Ombrage. La jeune fille était en pleine réflexion tandis que les deux garçons ne pouvaient faire autre chose que d’attendre qu’elle ne réagisse. Myosotis jeta un œil autour de lui pour regarder ce qu’il restait du mobilier de la pièce. Quelques sculptures de porcelaine se trouvaient encore sur leurs étagères, épargnée par l’onde de choc qui avait libéré Sandy. L’une d’elles possédait encore la plupart des animaux en faïence exposés dessus ! Chats, chiots, colibris et autres oiseaux colorés, ils toisaient tous les trois enfants d’un air vide et lugubre de leurs yeux peints, tels des geôliers surveillant leurs prisonniers.

- Raphaël ne t’a jamais parlé de moi ? Ricana-t-elle.

- Il y a un paquet de choses dont il ne m’a pas parlé. Comme par exemple la raison pour laquelle il s’est séparé de nous, résultant de notre capture par Ombrage par la même occasion.

- Est-ce qu’on est vraiment obligés d’aller sur ce terrain là ?

- Non. J’avais juste besoin de le mettre en exergue. De quoi aurais-je dû être courant te concernant ?

- De mon pouvoir.

L’air chafouin, Sandy ramassa un morceau de bois qui appartenait à une figurine de chaton anciennement posée sur le bureau d’Ombrage. La poupée de bois était désormais en miettes à cause de la détonation. Entre ses petits doigts, la demoiselle tenait les restes d’une tête à la peinture écaillée, une des deux oreilles avait été brisée tandis que l’autre était sérieusement fêlée. Elle l’attrapa de ses deux mains, en un clin d’œil, la tête de chaton brisée se dédoubla. Sandy se mettait à jongler avec d’un air satisfait face à Myosotis qui la toisait en arquant un sourcil à la fois perplexe et interrogateur.

- Tu peux multiplier les objets ?

- Je peux multiplier les ORDURES ! Nuance !

-

- ….

- …… Bah quoi ?

- Mais ça sert à rien.

- Pardon ?

- Oui, tu m’as entendu, ça ne sert strictement à rien !

- Bah si !

- NON ! Non ça sert à rien !

- Calme toi Myosotis…

- Me calmer de QUOI ?! Elle peut multiplier les ordures. Tu les vois les ordures dans la pièce ? Des bouts de bois, des échardes, de papier froissé et de la porcelaine. COMMENT tu veux que ça nous serve de multiplier des trucs pareils ? T’as libéré la personne la plus INUTILE du trio !

Le visage de Sandy s’était empourpré de colère. D’un seul coup, plusieurs morceaux de bois et des piles de papiers sautèrent subitement dans les airs, comme un pétard qui explose. La plupart des ordures de la pièce commençaient à se dédoubler encore et encore, une à une, à la chaîne. Myosotis et Raphaël finirent par se relever, forcés par la vague de saletés qui venait d’apparaître partout dans la pièce. Ils en avaient jusqu’au chevilles. Myosotis se retourna vers Sandy, toujours courroucée. Elle commençait à respirer bruyamment, manquant de trébucher dans les déchets qu’elle avait elle même créé. Les apparitions continuaient, petit à petit, éclatant de-ci de-là…

- Et toi ?! T’as fais quoi exactement ? A part attirer l’attention sur nous depuis le début ?! C’est toi qui a attiré l’attention des pirates et d’Ombrage sur nous !

- Je n’ai aucune considération pour les pensées d’une parvenue comme toi !

- Hé, s’il vous plaît… Calmez-vous !

Les plaintes de Raphaël résonnaient dans le vide, ses deux amis ne l’entendaient plus, trop focalisés par leur intense dispute. Eux même ne faisaient plus attention à rien. Le pouvoir de Sandy continuait d’exercer son influence sur les déchets de la pièce, ces derniers s'amoncellant encore et encore et commençant à arriver à leurs hanches. La frustration et la rage de Sandy envers Myosotis avaient pour effet d’amplifier drastiquement le pouvoir de son fruit du Démon, au point qu’elle en perdait le contrôle…

- Une parvenue…?! Pour qui te tu prends avec tes airs de petit roi pincé et précieux ?

- J’ai mis du temps avant de te reconnaître Sandy. Peut-être que toi tu m’as oublié, ça ne m’étonne pas.

- De quoi tu parles ?

- Je viens de Cocoyashi moi aussi, j’ai grandi sur la même île que toi. Je suis Myosotis De Ville, fils de Maximilien et Madelyne De Ville. Je me souviens que nos parents ont été amis par le passé, du moins jusqu’à ce que tu n’apportes honte et déshonneur sur le nom Lesydr avec tes frasques à répétition.

- Tu es… non c’est pas vrai…?! Peu importe, de quel droit oses-tu me juger ? Sous prétexte que tu es haut placé je ne suis qu’une indigne, c’est ça ?

- Indigne je ne sais pas mais inutile oui, pour sûr ! Je suis coincé ici par un caprice du destin alors que je devrais être en train de faire mordre la poussière à Ombrage ! J’avais dit à Raphaël de ne pas t’écouter ! Tu as retardé tous nos plans. Et en s’associant à toi, on s’est fait repérés, et Ombrage a juste eu à planter un mouchard sur nous pour nous espionner. Tu es toute aussi fautive que ma grande bouche, pauvre idiote !

- Par pitié arrêtez… !!

Il était trop tard… Les ordures n’en finissaient plus de monter dans la pièce. Myosotis fut repoussé en avant par plusieurs pétarades derrière lui, retombant sur Sandy. Une nouvelle vague de bois et de papier venait d’apparaître, déversant encore plus de chaos dans la pièce. Les étagères dégringolaient, les tables s’affaissaient et leur contenus avec. Tout ce désordre provoquait encore plus de déchets, qui à leur tour perpétuaient ce cycle inlassable de prolifération. Seules leurs têtes dépassaient de cette marée. Raphaël frappait tant bien que mal sur la porte avec ce qui passait à porter, mais rien y faisait. La colère de Sandy laissait place à de la peur, ce qui n’arrangeait rien au tableau. Les détritus n’en désemplissaient pas et continuaient leur ascension. Avec un peu de chance, peut-être que le sol allait finir par céder sous leur poids ? Les trois enfants étaient tous les trois plaqués contre la porte, essayant désespérément de l’ouvrir. Myosotis et Sandy en avaient complètement oublié leur différend et voulait juste ne pas finir noyés dans les immondices. Trop tard, il y en avait beaucoup trop. Ils commençaient à suffoquer. Raphaël ne voyait plus rien, le visage masqué par du papier et beaucoup trop de figurines de chats. Sandy gesticulait de plus en plus difficilement, tandis que Myosotis en venait à gratter la porte du bout des ongles.

Un nouveau voile se dressait devant leurs yeux, comme avec la volée de cafards. Lorsque….

CLIC !

La porte s’ouvrit, et ce fut l’avalanche. Les débris se déversèrent hors du bureau comme de l’eau qui coule, entraînant le trio de garnement avec eux. Ils émergèrent de la masse de bois et de papiers comme s’ils sortaient la tête de l’océan pour prendre une bonne bouffée d’air. Cependant, il n’y avait absolument personne. Leur sauveur n’était pas leur ami Félix, le bouclier de Weatheria qui les suivait depuis le début, ni Claire Artheil, ou Pralimélie Lacrème, tous trois capturés et hypnotisés par Ombrage. C’était encore moins les professeures Alizée ou Mélina. Non, en se retournant vers la poignée ils tombèrent nez-à-nez avec une étrange créature à huit tentacules, agitant l’un d’entre eux pour les saluer.

- Polop !

- R… RAMSES !
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"Hmpf Hmpf ! "

Ce début de week-end était particulièrement ensoleillé et les habitants de Weatheria étaient enchantés de pouvoir mettre le nez dehors. Les roses des vents étaient en fleur, les oiseaux chantaient et les élèves de la Cloud’Academia s’étaient réunis dans les gradins du stade de Weather Ball pour assister aux essais tant attendus. Toutes les maisons allaient s’affronter et les équipes officielles de chacune d’entre-elles seraient désignées du même coup. L’excitation était à son comble, les invités de marque étaient nombreux et même le nuage de barbe à papa géant, résultat d’un étrange accident dans le labo de science, qui continuait de grandir et de se répandre autour du château s'était invité à la fête, serpentant entre certaines tribunes.

Seulement lorsque la grande intendante de la Cloud’Academia, contre-amirale de la marine et responsable de la Division E.N.F.A.N.C.E. commença à parler dans son Esgargomégaphone, tout le monde se fit plus discret.



"Chers boucliers de Weatheria, chers professeurs et élèves de la Cloud’Academia, chers citoyens des îles célestes et d’ailleurs, je tenais encore à vous remercier pour votre présence, pour votre accueil bienveillant et pour cette page de l’histoire que nous nous apprêtons à écrire. Grâce à votre confiance, les liens qui se tissent entre les îles célestes et la communauté internationale ne font que se renforcer. Je vous le répète, le Gouvernement Mondial, la Marine, et la division E.N.F.A.N.C.E. que je représente ont toujours considéré que l’éducation des jeunes citoyens du monde était d’une importance capitale. La naissance de cette école est une aubaine pour le monde, une perle d’une grande rareté qui mérite d’être préservée et, après une semaine passée aux côtés du corps enseignant et de la direction, il m’est apparu combien ce projet me tenait déjà à cœur. C’est pourquoi, lorsque notre bon directeur m’a demandé ce matin si je souhaitais me dédier encore un peu plus à la vie de cette école, j’ai bien naturellement… accepté ! Hi hi hi hi ! "

Gloussant comme une petite fille au milieu de ses gardes du corps qui portaient tous leur uniforme de la division E.N.F.A.N.C.E, la contre-amirale eut le don d’agacer Yuna, présente en sa qualité de protectrice de l’île. Elle était accompagnée de ses collègues, installés avec les professeurs sur les sièges dont seul Félix Windwings, le plus jeune d’entre eux était absent. La jeune femme l’avait vu enthousiaste parmi ses camarades de classe, en train d’applaudir l’arrivée des joueurs. Raphaël et Myosotis ne devaient pas être loin. Comme le petit bouclier, les deux hommes rajeunis avaient infiltré la Cloud’Academia afin d’en apprendre plus sur la menace des Rascals Babies.

Sans trop savoir pourquoi, elle trouvait l’atmosphère dérangeante. Elle et les autres protecteurs de l’île était au fait de ce danger sinistre qui les menaçait : des disparitions, de cet étrange équipage qui s’était insinué parmi eux, avait mis à sac le magasin de baguette du joli vendeur… Etait-ce ce gros nuage de coton rose qui envahirait bientôt le stade ? Ou bien la voix et le parfum irritant de Joelores Ombrage qui l’empêchaient de se détendre ? Cherchant toujours le vert et le noiraud dans la foule, elle ne put s’empêcher de remarquer le médaillon étincelant qui brillait au cou porcin de Joelores. Une grosse clé brillante auxquelles de plus petites étaient accrochées et, tandis qu’elle annonçait fièrement que le directeur lui avait laissé le soin de présider la journée, l’assemblée lui réserva une ovation. Un demi-sourire au coin des lèvres, Yuna lâcha quelques applaudissements et s’amusa de voir les joueurs les plus valeureux tracer leurs premières Milky Road et s’élancer dans les airs sur leur Waver.

Looping, toboggan, pente et descente astronomique, il était possible de tracer tout type de route de nuage du moment qu’on avait un peu d’imagination et de dextérité. Toute la saveur du jeu consistait à utiliser l’environnement et profiter des routes tracées par ses adversaires avant qu’elles ne s’effacent. Les premiers venus, tout enthousiastes qu’ils étaient, risquaient de leur faire démonstration de quelques chutes d’anthologie. Et cela faisait déjà beaucoup rire son supérieur, Letka Firespirit, chef des boucliers de Weateria.

Elle un peu moins. Elle voulait prendre l’air, retrouver Raphaël et Myosotis et savoir ce qu’ils avaient appris au bout d’une semaine dans l’école. Se levant et s’éloignant de la loge, elle commença à dévaler les escaliers à l’arrière des tribunes lorsque, soudainement, elle sentit qu’on l’agrippait par l’épaule.

"Pauvre petite Yuna, tu as l’air bien perdue… Ne t’en fais pas, maman est là… "

Elle eut seulement le temps de reconnaître l’uniforme marine des gardes du corps que ses paupières s’alourdirent…

***

"Plus vite que ça bande de sales morveuses ! Briquez-moi ce sol comme s’il venait d’être posé ! Je vous rappelle que cette école va bientôt devenir une des nouvelles bases de Mommy ! Ici se seront ses enfants qui seront élevés, MA famille ! Alors il est grand temps que les souillons comme vous soyez mises à contribution ! C’est ça que tu appelles récurer ? NON MAIS J’HALLUCINE ! DU NERF ! Après les couloirs du rez-de-chaussée, il y a encore les toilettes et la grande salle ! Je n’ai pas tout mon week-end moi ! " hurlait une petite gamine dans son drôle d’accoutrement.

 
Jocelyne Biubiu, membre de l’équipage des Rascals Babies


"Oui maître Greg" lui répondirent deux gamines du même âge avec un air servile, cela sembla fâcher la première qui retourna une claque à la plus petite des deux et donna un coup de pied dans le seau d’eau sale qui se renversa sur la seconde.
"JE NE SUIS PAS GREG BORDEL. Combien de fois devrais-je vous dire que ce n’était qu’un déguisement pour infiltrer votre école, rejoindre votre groupe d’amis, vous enlever les uns après les autres et prendre le contrôle ! Appelez-moi… MAÎTRESSE BIUBIU. " s’enthousiasma soudainement la petite teigne en prenant une pose théâtrale.
"Oui maître greg" reprirent lascivement Pralimélie et Claire, élève des maisons Grifftunder et Slytherain, avant de reprendre leur nettoyage comme si de rien n'était.
"Guuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh!!!….. " s’emporta aussitôt Jocelyne, puis soufflant " Bon… C’est un peu le problème quand on a affaire à des légumes, l’hypnose a tendance à vous rendre monomaniaque, je suppose que je vais me faire à l’idée d’avoir des esclaves stupides à gérer. Vous êtes pi-to-yables… Vous faites peur… Z’avez de la chance que personne ne vous voit en train de ramper à mes pieds, ce serAAAH !. "

Malheureusement pour elle, trois autres enfants et un poulpe avaient vu toute la scène. Sursautant en les voyant apparaître elle manqua de glisser dans la flaque d’eau qu’elle avait renversée.

"On a peur Jocelyne ? "


Dernière édition par Raphaël Andersen le Ven 6 Jan 2023 - 15:30, édité 3 fois
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Jocelyne fit volte-face en direction du trio d’évadés. La petite vaurienne en costume de cafard était prête à libérer un flot d’insultes à l’encontre de quiconque avait pu prononcer ces mots. Mais, à la vue de Raphaël, Myosotis et Sandy, elle en eut le souffle coupé. Entendant la voix de leur ami, Claire et Pralimélie relevèrent la tête, cessant de frotter le sol avec leurs brosses. Elles avaient le regard vide, dénué de toute émotion. Une lassitude extrême les animait, plus aucune étincelle n’animait leurs yeux d’ordinaire si expressifs. Elles fixèrent le trio pendant de longues secondes avant de rabaisser la tête et se remettre à leur ouvrage, frottant le dallage de marbre comme si elles ne vivaient que pour ça. Myosotis reconnut immédiatement l’œuvre d’une forme d’hypnose. Il avait déjà eu l’occasion d’avoir lui-même des sbires sous son emprise, grâce à l’hypnose chromatique du Color Trap. Il savait reconnaître des esprits lobotomisés quand il en voyait. Jocelyne avait toujours le visage crispé par la surprise, elle s’attendait visiblement pas à voir des fugitifs s’échapper du bureau de sa chère et perfide supérieure.

- C… Comment vous vous êtes échappés ?!

- On se débarrasse pas de cafards aussi facilement. Tu devrais le savoir, Jocelyne.

- Pfff ! Aucune importance. Le plan se déroule comme sur des roulettes, on a investi toute l’école, on a vos amis. Alors vous avez intérêt à retourner en cellule, sniffeurs de cake !

L’épouvantable peste croisa les bras, un son métallique raisonnant lorsque ses avant-bras se rejoignirent. Avec étonnement, ils remarquèrent que la petite pirate arborait fièrement les gants climatiques de Raphaël qui lui avaient été dérobés. Un peu trop grands pour elle, Jocelyne avait visiblement dû resserrer les sangles des catalyseurs de magie pour ne pas que son nouvel attirail ne dégringole sur le sol à chaque mouvement. Elle les toisait avec un rictus narquois, sûre de les impressionner. Myosotis évaluait la situation. Jocelyne avait assisté à leurs réunions secrètes, elle avait appris les rudiments de la magie climatique sous sa propre houlette et était donc capable d’utiliser ces gants avec un tant soit peu de débrouillardise. Eux, ils n’avaient que leur corps comme arme. Les menottes de granit les empêchait d’utiliser leurs pouvoirs, et on avait confisqué leurs catalyseurs. Leur ennemie n’avait d’ailleurs pas sa canne, elle savait peut-être où elle avait été consignée ? Il n’y avait pas d’ordure dans les environs, rien que Sandy ne puisse dupliquer…

- Pfff, Ombrage n’aurait jamais dû vous faire enfermer. Je vais soulager tout le monde de votre existence et vous balancer du haut des nuages !

- Oh sûrement pas !

Myosotis brandit ses bras vers Jocelyne qui, par réflexe, releva les siens, prête à contre attaquer. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, du bout des mains de Myosotis, un mollusque à huit tentacules s’élança dans les airs. Laissant échapper un petit cri, Jocelyne se reçu le poulpe en pleine poire, basculant en arrière. Apathiques, Pralimélie et Claire ne bougeaient pas d’un pouce et se contentaient de frotter le sol avec une plus grande ferveur. En tombant, les gants que portait Jocelyne s’animèrent et firent jaillière un éclair lumineux qui partit vers le plafond. La voûte au dessus de leurs têtes se fissura et s’affaissa brutalement, plusieurs blocs de marbre chutant dangereusement vers le groupe d’enfant. De concert, Myosotis et Sandy plongèrent pour entraîner Claire et Pralimélie hors de danger. Elles lâchèrent leurs brosses et chiffons mais continuaient leurs gestes de pantin mécanique dans l’air. Raphaël fondit sur Jocelyne, toujours par terre, pour esquiver les blocs de pierre s’écrasant derrière lui, soulevant un immense nuage de poussière.

- Polooooooooop !

- Hhmmmmm !! Guuuuuh ! Hmmmm !! Hurlait Jocelyne en se débattant.

Accroché autour de sa bouche, Ramsès frappait les yeux de Jocelyne avec ses quatre tentacules restants et ne se privait pas pour l’asperger d’encre par la même occasion. Raphaël lui maintenait les bras tant bien que mal mais la gamine se débattait comme une furie. Le petit aux cheveux vert voulait lui retirer ses gants mais n’arrivait pas à en retirer les sangles tant elle bougeait avec véhémence. À côté, Myosotis se penchait vers ses amies hypnotisées pour tenter de les libérer de leur transe :

- Sandy, va aider Raphaël, je m’occupe d’elles.

- Compris.

L’intéressée s’élança vers les deux enfants en pleine bagarre, mais il était trop tard… Grâce aux gants climatiques, Jocelyne forma une bulle d’air qui fit partir Raphaël en vol plané, le faisant atterrir brutalement sur le marbre quelques mètres plus loin. Fort heureusement, il n’avait pas heurté les débris du plafond et n’était pas blessé, à peine sonné. Jocelyne s’apprêtait à arracher Ramsès de son visage mais Sandy intervint à temps pour lui attraper les bras à son tour. Elle défit les sangles du gant droit avec l’aide de Ramsès qui, au lieu de flageller le visage de Jocelyne, enserra ses tentacules libres pour aider Sandy. Malheureusement, une fois le gant retiré, Sandy ne maintenait plus la pirate en place. Et Ramsès était bien trop petit pour la maîtriser à lui seul… Jocelyne réussit à repousser Sandy d’un coup de poing gauche et arracha finalement le poulpe de son visage inondé de noir et le jeta vers Raphaël.

- Guuuu….uuuuh… !! Grogna-t-elle, crachant de l’encre par la bouche et le nez. Je… vous … DÉTESTE ! C’est quoi votre problème hein ?! Je vais le dire à MOMMY ! Elle va vous écraser !! Vous allez redevenir des bébés ! Et des foetus ! Et je vais vous écraser ! Et…. Et….

Jocelyne ne put malheureusement pas achever sa phrase. La petite peste se reçu un coup sur la tête et s’écroula au sol, assommée. Sandy reconnut la silhouette de Pralimélie, tenant entre ses mains le seau d’eau vide qu’elle utilisait lorsqu’elle était forcée de faire luire le dallage. À ses côtés se tenaient Claire et Myosotis. Ce dernier avait réussi à les ramener à la réalité et, jetant un coup d’œil derrière eux, voulu s’assurer que Raphaël n’avait rien. Le vert s’était relevé mais avait l’air d’avoir légèrement mal au dos à cause de sa chute, Ramsès s’était assis sur sa tête. Il semblait néanmoins content que ses amis n’aient rien.

- Qu’est-ce qu’on fait de cette morveuse ?

- Tu peux récupérer tes gants. Mais ça risque d’être compliqué de les enfiler avec tes menottes

- Peut-être que la magie climatique peut les briser ? Avec un éclair ?

- Je ne sais pas, ça vaut le coup d’essayer

- Elle se réveillera d’ici quelques minutes. On ferait mieux de se décider, soit on l’emmène en lieu sûr pour la cuisiner, soit on se tire d’ici vite fait.

- Chut, j’entends du bruit ! Fit Claire.

Elle avait raison, des bruits de pas se faisaient entendre non loin d’eux, des bruits de bottines et de talons qui claquent sur le sol. Ils ne pouvaient appartenir qu’à trois personnes : les sœurs Gorgones, déguisées en gardiennes poudrées et agissant comme de vrais limiers pour Ombrage. Le bruit provoqué par la voûte avait dû les alerter. Le petit groupe devait prendre une décision, et vite...
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"Qu’est-ce que Jocelyne a encore foutu ?
- Non mais tu crois sérieusement que c’est elle qui a fait s’écrouler le plafond ? Non mais n’importe quoi, c’est qu’une brindille, elle est déjà à peine capable de se porter toute seule.
- Perso, venant de cette petite peste, je m’attends à TOUT !
- En tout cas, c’est là qu’elle torturait ses nouvelles poupées, il y a encore des torchons.
- Non mais quel bordel…
- Et dire que Mère déteste le désordre.
- Non mais encore Mère est tolérante… Si Ombrage voit ça…
- Rolala si Ombrage voit TOUT ça…"


Se pavanant dans leurs faux uniformes de marine, customisés et raccourcis de façon à mieux coller à leur style, les sœurs Gorgones inspectaient les débris en en faisant chacune le moins possible.

"Non mais si ça se trouve, Jocelyne est sous ces décombres…
- T’imagine ?...
- On devrait peut-être TOUT dire à Mère… Elle serait peut-être moins fâchée contre nous, je commence à en avoir marre de cette punition débile. Nos petits crocos me manquent TELLEMENT…
- Non mais oui carrément…
- Occupée comme elle est, c’est pas une bonne idée…. Et puis la petite peste réussirait à nous remettre la faute dessus et…HEIN QU’EST-CE?! "

S’interrompant brusquement, Sissy aînée de la triplette décolorée hurla lorsqu’elle sentit un serpent humide s’entortiller autour de sa jambe. Donnant un grand coup de pied pour le faire partir, elle ne put que se rendre compte qu’elle pataugeait au milieu de centaines d’autres. Impressionnées par sa réaction, ses deux sœurs réalisèrent ce qu’il se passait et sentirent les monstres gluants qui commençaient à grimper sur leurs propres chevilles.  Apparaissant de nulle part, s’attroupant comme une meute autour d’eux, les prédateurs étaient d’un gris sale, dépourvus de regard et, aux yeux paniqués des trois pirates, semblaient gonflés par leur nombre. La cadette sortit sa lame et commença à en donner des coups à l’aveuglette mais son aînée prit les devants :

"Les filles ! À vos baguettes !
- Elles ne seront plus à vous pour longtemps... "

Sortit d’un coin de couloir, un grand sourire narquois étalé sur son visage, Raphaël tenait fermement un gant en cuir qui crépitait de nuage noir en son bout. Il n'avait pu en enfiler qu'un seul à cause des encombrantes menottes, mais il n'en fallait pas plus pour en enclencher le mécanismes. Et, sans laisser au sœurs Gorgone l’occasion de répliquer, ses petites mains menottées lâchèrent le second engin chargé de nuage d'électricité sur la masse humide qui retenait ses victimes.

" Les accidents domestiques sont si vite arrivés ! Héhé. "

Une étincelle, le regard médusé des gorgones, un grand flash et un instant plus tard les pirates gisaient, foudroyées, au milieu d’une pile de serpillères usées que les pouvoirs de Sandy avaient multipliées au point d’en faire des créatures suffisamment inquiétantes pour perturber les trois simples d’esprit.

"Bravo tous les deux. Avec Jocelyne, ça nous fait quatre Rascals de moins et on retrouve un peu de force de frappe. " s’enthousiasma Myosotis en récupérant les baguettes climatiques des gorgones "De toute façon, elles les avaient volées les premières !
- Il faudrait peut-être qu’on les enferme quelque part… pour qu’elle ne donne pas l’alerte, non ? " suggéra Pralimélie en attrapant une des baguettes tendues par Myosotis.
"Oui, ça ne nous servira à rien de rester plus longtemps dans l’académie. On sait très bien où est notre objectif, on sait très bien qui on doit atteindre pour que tout cela cesse. Le champs de bataille sera en dehors des murs de la Cloud’Academia, on ne peut plus attendre !
- Hmm… Rien à faire… " grogna Raphaël en abandonnant ses vaines tentatives d’ouvrir ses menottes avec de la magie climatique "On va devoir arracher son pendentif à Ombrage si on veut récupérer nos pouvoirs Myosotis…
- On va devoir la jouer fine pour l’atteindre elle et Yanaka.  Il faut qu’on continue de les faire tomber les uns après les autres ! Les pirates, les marines, les élèves, les professeurs, peut-être même déjà les boucliers de Weatheria, s’ils sont tous hypnotisés, nous combattrons le nombre par la richesse de nos idées !
- Bien dit ! " rebondit Sandy en captant l’échange de regard complice entre Myosotis et Raphaël, les mots de ce dernier avait ragaillardi le porte-parole du gouvernement et celui-ci était prêt à mener ses troupes à la victoire. Elle refusa poliment la baguette que lui tendait Claire " T’inquiète, garde de quoi te défendre, t’es même bien plus capable que moi de t’en servir ! Mon pouvoir peut encore se rendre un peu utile !
- Et toi Raphaël ? "

Bien que s’étant montrée douée pour suivre et appliquer les cours de Myosotis pendant leurs rassemblements de l’ordre du Pingouin, Claire n’avait qu’assez peu de confiance en elle et ne se pensait naturellement pas la plus méritante pour se servir de la dernière baguette récupérée. Le vert, de sa hauteur de crâneur de onze ans et avec toute l’adresse que lui permettaient ses mains menottées, rattacha à sa ceinture le second gant climatique qu’il n’avait pas réussi à enfiler et lui sourit. Il savait par quelle voie il atteindrait Joelores Ombrage.

"Tout ce qu’il me faut c’est un Milky Dial et un dossard, je me suis inscrit aux essais de Weather Ball, vous ne vous rappelez pas ? "


Dernière édition par Raphaël Andersen le Mar 7 Fév 2023 - 1:56, édité 1 fois
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La molette du briquet tourna lentement et, vieille amie à l’odeur et aux formes familières, elle enflamma le papier à cigarette roulé entre les lèvres de Raphaël. La fumée envahit les poumons du vert et aussitôt vint le sentiment de bien-être.

Oh bordel, la nicotine lui avait manqué, bonne chose d’avoir croisé les sœurs Gorgones et d’avoir pu les en délester avant de passer à l’action. Délicieux plaisir que les pirates venaient de lui rendre.

Craquer les os de sa main blessée ne lui fit tirer qu’une légère grimace, elle était utilisable.

Elle allait servir. Cela faisait trop longtemps qu’il se faisait passer pour un gamin, il était temps qu’il revienne lui-même.

L’esprit alerte, mais l’air relâché, il venait de sortir du vestiaire des joueurs de Weather Ball où il avait glané une tenue de joueur : ample cape ocre brodés aux armoiries de Hufflegust qu’il avait enfilé malgré ses menottes, pantalon souple et résistant, coudière et genouillères et le plus important : un Waver et le fameux Milky Dial. Toute l’école était en effervescence, une fois les corps des pirates dissimulés il n’avait eu qu’à se faire discret pour que personne ne leur prête attention.

Ca va être drôle…

Le goût du tabac brûlé lui fit passer rapidement l'idée de chiquer son mégot, il avait pris la mauvaise habitude de mâchouiller le bâton de ses sucettes du Maire Chantesable. Erk. Toutes les sucreries que les mômes se partageaient à la Cloud'Academia, il avait passé l’âge. Trop de merde, plus de dragées, plus de chocogremousse, il allait devoir se faire une raison lorsqu’il reprendrait son apparence, c’était un maigre sacrifice.

Sans forcer, il actionna le moteur de son Waver. L'appareil était connu, il en avait déjà piloté : pour se sauver d’une mauvaise passe au port des jumeaux, pour voir un peu de pays à Whiskey Peak. Il avait déjà eu l’occasion d’utiliser des dials : sur les Blues pour des usages de la vie quotidienne, sur Weatheria pour des applications pratiques de la science climatique. Il avait des bases. Sur le principe il savait comment se lancer, il savait comment allait se passer le début du match, comment il voulait se mêler à la foule des aspirants joueurs pour mieux se rapprocher de Joelores. La suite un peu moins. Pédale au plancher, il traça sa première route aérienne.
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Le Weather Ball était le sport favori des anges de Weatheria. Toutes sortes de dials étaient utilisées, et les joueurs se poursuivaient en traçant leur Milky Road dans toutes les directions.
Le but, simple, consistait à dominer le terrain avant l’équipe adverse.
Etendre sa domination, très simple aussi avec une bonne maîtrise de la science climatique, il suffisait de faire grossir les Weather Egg -disséminés sur le terrain et équipés ou non d’ailes pour mieux promener les joueurs- en les gavant de Cool Ball, Heat Ball ou de Thunder Ball pour les faire éclore et marquer des points : à chaque œuf capturé, un bout de territoire conquis. Un match se terminant la plupart du temps lorsque tous les oeufs avaient éclos, il pouvait être tentant de vouloir tous les capturer le plus rapidement possible, mais il fallait aussi savoir que l’éclosion de chaque Weather Egg libérait un phénomène météorologique aléatoire.

Dépendant de la nature de l’oeuf, du terrain et de ce qui l’avait nourri : déluge, bourrasque, tempête, tout pouvait arriver si vite qu’au milieu des surprises, des bousculades et des coups en traître, un jeu prudent était parfois de mise… Même si la plupart du temps le bon esprit régnait, il arrivait tout de même souvent qu’un match se termina car une des équipes n’avait plus de joueurs en état de continuer.

Sans pression pour aujourd’hui.  Il ne s’agissait que d’essais après tout, et beaucoup d’élèves amateurs venus des mers bleues montaient sur un Waver pour la première fois ce jour-là. L’objectif serait d’abord de faire ses preuves et de montrer qu’on était capable de maîtriser un Waver, de suivre les courants d’air et d’apprivoiser les Milky Road qu’on traçait. Le spectacle n’était pas pour tout de suite, mais il n’était pas impossible que certains jeunes anges se furent mis en tête de chahuter les débutants. Il était toutefois peu probable que trop de bordel se fasse devant l’équipe professorale, la grande intendante et sa garde rapprochée. Si Joelores Ombrage avait une spécialité, c’était sûrement de laisser une impression tenace sur les plus jeunes : les mauvaises actions et les mauvaises intentions encourraient punitions, elle ne l’avait répété pas plus tard que ce matin au déjeuner.

“REGARDE OÙ TU VAS !”

Profitant de sa couverture, le visage bien masqué par sa cape, Raphaël naviguait comme un électron libre. Sa route de nimbus croisait celle de ses paires, valsait à travers eux, les bousculait dans une rafale et ne se gênait pas pour déstabiliser les formations maladroites qu’ils essayaient de construire pour naviguer dans le terrain de jeu.  
La tête à l’envers, il manqua de cogner un élève de Griffthunder en effectuant un tonneau sur une spirale de nuage céleste avant d’en effrayer une autre avec un virage sec. Les chutes étaient courantes, la plupart du temps amorties par un parterre spécial de trampolonimbus spécialement entretenu pour permettre les plus folles acrobaties.

Désolé ma nana, rien de personnel… Enfin si, t’avais une gueule de pirate.

Mi-surprise, mi-hilare, la foule commença à huer et à scander le nom de sa maison Hufflegust dont les élèves, choisis par une douce brise, n’avaient pourtant pas la réputation d’être des perturbateurs. Toujours encapuchonné, le vert ne put s’empêcher de sourire : tout en se débarrassant des “élèves” qu’il n’avait encore jamais vu et qui était probablement des pirates infiltrés,  il commençait à attirer toute l’attention sur lui. Les mains vissées sur son guidon, il fit un crochet pour sauter de sa propre route à celle d’un autre.
Le commentateur s’amusait de ses facéties tout en expliquant qu’un premier Weather Egg allait être relâché au milieu des joueurs pour ajouter un peu de piquant aux essais, il ne s’attendait toutefois pas qu’à ce que -sautant quelques chemins de nuage supplémentaires- le vert éjecta le porteur et s’empara aussitôt de la précieuse arme climatique.

On va s’amuser….

Stupeur et incompréhension frappèrent les joueurs, le public, les encadrants, et laissèrent tout ce qu’il fallait de temps à Raphaël pour couvrir la distance qui le séparait des gradins. La situation était jusque là calme, tout au plus au chahut entre étudiants, le spectacle prenait soudainement une autre tournure.  La génération de Cool Ball poussée à fond sur son Climat Gloves créa une légère bourrasque sur son passage,  sa capuche tomba et il eut le plaisir d’offrir son sourire malicieux à Joelores Ombrage avant d’envoyer dans sa direction le Weather Egg gonflé d’air froid, prêt à éclore. Les yeux bouffis de la contre-amirale n’eurent que le temps de voir la coque de l’oeuf climatique se fissurer qu’un vent polaire lui hérissa les poils, une tempête de neige explosa en plein milieu des gradins, soufflant ceux qui se tenaient debout et couvrant les autres d'épais tas de poudreuse...

Oh Joelores,  je vous promets solennellement que mes intentions sont mauvaises…

… Poudreuse qui explosait à son tour en de plus petites tempêtes de neige, basculant les bancs et déchirant les tentures dans une réaction en chaîne comparable à un feu d'artifice.
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Andersen, petite vermine…

À quatre pattes dans la neige, la contre-amirale Ombrage avait immédiatement reconnu le trouble-fête qu’elle pensait avoir enfermé dans son bureau. On ne l’y reprendrait plus. Son maquillage de poupée dégoulinait et donnait une apparence encore plus inquiétante à sa tête de crapaud, ses joues blafardes, ses lèvres pincées, craquelées, ses yeux globuleux et noirs d’une froide et calculatrice colère.

Sa conquête de l’île était quasiment terminée, s’insinuant comme une gangrène elle avait d’abord pris le contrôle de l’école, puis cela avait été les savants de l’île et maintenant qu’elle avait mis la main sur les Boucliers -anges protecteurs et plus grande force en présence sur l’île- rien ne pouvait l’arrêter, s’il fallait encore laver le cerveau de quelques gamins pour lui permettre d’écraser les derniers indésirables, elle n’aurait aucune pitié.
Elle avait les pleins pouvoirs, elle était la nouvelle directrice de la Cloud’Academia et bientôt la nouvelle maîtresse de Weatheria, à elle le contrôle absolu sur les sciences climatiques.
Ce ne serait pas l’insubordination de petits merdeux qui lui feraient peur, elle allait garder on sang-froid, elle savait parfaitement comment s’occuper d’eux.

Soldats, Division E.N.F.A.N.C.E ! Abattez-moi ce morveux, il y en a un qui n’a pas assez goûté de sa punition !… Letka, soyez-aimable, allez aider ces engourdis et je vous en prie, faites usage de la force !

- Avec grand plaisir M’dame la Directrice, y ‘va se faire remettre à sa place !” s’enthousiasma un grand ange aux cheveux de feu, s’extirpant de la neige d’un revers de Jet Dial avant de sauter des gradins vers une piste de Milky Road.



Letka… dans quoi tu t’embarques encore, c’est qu’un gamin ?… Les enseignants de la Cloud’Academia devraient quand même être capables de gérer un môme turbulent, sans vouloir vous vexer Ombrage, j’espère que vous avez compris que dans un match de Weather Ball, ce petit genre de surprises c’est courant ? Vous allez quand même pas envoyer toute votre garde à chaque petit coup de vent qui vous décoiffe, si ? ” s’étonna une brune aux reflets écarlates qui se séchaient soigneusement, elle et son environnement à la chaleur de ses Pyro Dial.
Uh uh ! Madame la directrice je vous prie Tina, c’est le précédent directeur Monsieur Merlin et le Gouvernement Mondial qui m’ont nommé responsable de cette école.



Frangin franchement, tu vas encore faire de la merde… ” l’ignora-t-elle “Ne prends pas au pied de la lettre tout ce qu’on te demande, on a d’autres menaces à surveiller… Et merde il commence ! ” s’enflamma-t-elle alors que son frère détruisait le Waver de Raphaël et soufflait une bonne partie des routes célestes qui les entouraient d’un coup d’Impact Dial, blessant et bousculant d’autres gamins au passage “LETKA ! IDIOT ! T’ES SOURD OU QUOI ?! Bordel, la tête de brocolis va prendre cher… Hm… D’ailleurs…  C’est pas vot’ Raphaël ? Yuna ? Félix ? Vous ne dites rien, sérieusement ?! Même pas une petite plainte pour le froid ?” s’enquit-elle de ses collègues boucliers qui, depuis un moment déjà, ne laissait paraître que peu d’émotions.
Hi hi hi ! C’est vrai que vous êtes la dernière…
- Madame la… Urk ça m’écorche la langue, pardonne moi Iz’ ….  directrice, sans vouloir vous manquer de respect, je sais gérer mon frère. Ne vous mêlez pas de nos affaires de famile...” dit l’ange d’un air plus dédaigneux qu’elle ne l’aurait voulu, pour elle il était tellement évident que cette femme ne resterait pas longtemps en place à la tête de l’école -sa réelle directrice l'ange pirate Izya Taghel, en apprenant que le Gouvernement Mondial traînait trop dans ses affaires finirait par trouver un moyen de l’évincer- qu’elle n’arrivait pas à prendre au sérieux son jeu de pimbêche autoritaire.
-Ne vous encombrez pas de respect, tout ce que je veux c’est une absolue obéissance… absolue… Absolue !
-
-Absolue !
-C’est le froid qui vous monte à la tête Ombrage ?“ finit par se questionner Tina après la troisième répétition de la contre-amirale, accompagnée d’un grand geste circulaire à l’intention et à la signification incompréhensible.
Celle-là n’a pas l’air très réceptive à mon hypnose, le froid, le chaud, son tempérament peut-être, mais pas d'inquiétude…



Une grande présence était soudainement apparue derrière elle, Tina n’avait eu que le temps d’esquiver vers l’avant qu’elle eu l’impression qu’on la privait d’une part d’elle-même. Habillée comme une marine de la Division E.N.F.A.N.C.E, elle ne reconnut pas la Capitaine Pirate Lance Yanaka mais sut à ces mots ce qui n’allait pas pour les autres boucliers de Weatheria :  Yuna, Felix et même Letka, tous hypnotisés, privés de leur libre arbitre et devenus pantins de ces deux femmes.

Il y a d'autres moyens pour toi chère Tina de rejoindre notre belle et grande famille, n'est-ce pas ma soeur ?
- Oh oui détrompez-vous Tina...  Je me mêle de tou-tes les affaires de familles voyez-vous, l'éducation c'est une vocation..


L'ange voulut se défendre, voulut attaquer, voulut libérer ses compagnons, mais lorsqu’elle voulut toutes ces choses, elle se rendit compte que sa lourde épée n’était plus à la taille de sa main, plus à sa taille tout court, elle ne maîtrisait plus son corps, elle trébucha et se rendit compte qu’elle avait rapetissé, que ses vêtements ne lui allaient plus, qu’elle avait perdu ses muscles et son allure… Elle avait rajeuni. Les pouvoirs du Modo Modo no Mi, terrible fruit de la jouvence, venait de lui voler 12 ans.
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Le dos du protecteur de Weatheria était en sang. Agrippé derrière lui, la boucle des menottes enserrée autour de son cou, la version miniature de Raphaël était en train de se battre comme un diable pour reprendre l’ascendant. À la puissance brute, il opposait l’agilité, essayant vainement de lui faire reprendre ses esprit en évoquant Izya et en le sonnant, coup de poings infusés d’armement, griffures et étranglement pour agacer et faire fléchir, il commençait toutefois à fatiguer.

Letka était massif, extrêmement endurant et surtout en tant qu’ange bien plus adapté que Raphaël aux efforts physiques à pareille altitude.  le cognant contre une voie de nuages, il réussit à se décoincer et à retourner complètement la situation. Brutal, sans mot et sans état d’âme il attrapa l’enfant et le jeta en contre-bas.

Deux rangées de nuages et Raphaël réussit à se rattraper au Waver qu’un élève de Ravencloud n’avait pas encore abandonné. Ceux qui participaient aux essais de Weather Ball étaient les premiers  incapables de comprendre ce qu’il se passait, certains s’étaient faits arracher leur Waver par des soldats de la division E.N.F.A.N.C.E, d’autres -qui connaissaient sans doute moins le déroulement d’une partie normale- étaient encore en train de jouer ou d’apprendre à  maîtriser leur vol, et forcément ils étaient les premiers bousculés.

En deux esquives et un nuage de pluie, Raphaël réussit à esquiver l’attaque des soldats-pirates-de-la-marine-ou-de-l’équipage-des-Rascals-déguisés-en-marine, à ce niveau-là il ne savait plus, mais il se fit aussitôt rattraper par Letka boosté par ses Jet Dial. La course ressemblait à un curieux jeu du chat et de la souris dans un labyrinthe de nuages en trois dimensions, pareil à des montagnes russes. Cette fois l’ange l’attrapa par le collet et le plaqua violemment au sol céleste, la tête enfoncée dans la Milky Way, comme pour l’étouffer. Ses menottes contre son ventre, impossible de se débattre, le môme tenta une ruade mais les mains et les muscles gigantesques du bouclier n’en avait que faire. Il frissonna d’impuissance, suffoqua, mais se reprit dans une dernière lueur de lucidité.

Activation de ses Climat Gloves, création d’une bulle de chaleur sous eux. Une, puis deux, qui enfla, qui devint plus grande, et en instant il altéra le phénomène de condensation extrême qui maintenait le nuage solide. Celui-ci fondit comme neige au soleil, laissant le sol se dérober sous eux et un énorme trou de nuage les avaler.

Il se libéra de la prise, reprit son souffle, frappa Letka -surpris- d’un coup de pied chassé au visage puis dans son Jet Dial. Le coup, infusé d’armement, brisa le coquillage et libéra un puissant souffle qui les projeta tous deux dans des directions opposées, éclatant sur leur passage les routes de nuages qui serpentaient sur le stade.

T’es tenace p’tite merde…

Raphaël ne se relevait pas, projeté vers les gradins il avait été stoppé par un petit coussin de neige où il avait laissé une empreinte nette. Sa cape d’Hufflepuff déchirée, couverte de sang, lui donnait l’air pathétique d’une bête ayant succombée au froid. Les réactions de la foule était mitigée, encore suspendues à cet affrontement inattendu. Joelores hurlait des ordres et deux soldats se précipitèrent sur Raphaël pour se saisir de lui. L’oeil tuméfié, le corps écorché, il semblait avoir perdu connaissance et n’opposa aucune résistance quand l’un des deux soldats commença à lui ôter son arme climatique.

Le visage en sang, la mâchoire de travers, Letka Firespirit s’avança vers son adversaire avec une certaine déception, il commençait à prendre un certain plaisir dans leur échange. L’hypnose à laquelle l’avait soumis Lance Yanaka l’empêchait de prendre conscience de ce qu’il était en train de faire -frapper un gamin, qui plus est un allié d’Izya Taghel à qui il avait juré  de protéger Weatheria en son absence- mais sa personnalité combattive ressortait malgré tout. Il avait apprécié cet échange et il honorerait son adversaire avant que ne soit prononcé le sort que lui réservait la grande intendante.

Si tu reviens un de ces quatre, je prendrais plaisir à faire une vraie partie de Weather Ball avec toi… J’suis sûr qu’on se serait bien marré, t’es bon joueur !…

Tapotant la tête du vert avec compassion, il reprit un peu de distance  pour bomber le torse et mieux se faire voir de la gente féminine Weatherienne, mais fut surpris par le ricanement du gamin. Raphaël releva la tête, toujours soutenu par les deux marines. Son sourire ensanglanté étincelait d’espièglerie.  

Bon joueur, peut-être… mais surtout bon tricheur !

D’un coup de tête, il intima à Letka de regarder derrière lui. L’ange se retourna pour voir s’épanouir un nuage noir qui se développait un pétale après l’autre autour d’un gros gantelet de cuir flottant au milieu des airs. Le nuage fut bientôt un gros bouquet sombre, parcourut d’étincelles menaçantes.

Un autre coup d’œil et le protecteur hypnotisé se rendit compte que Raphaël n’était plus menotté et que, plutôt que de lui retirer un gant, la marine qui le tenait lui avait renfilé le second qui était jusqu’à présent à sa ceinture.

On se revoit à ton réveil !

Un instant plus tard, un éclair de foudre le traversait et venait mourir dans la main de Raphaël.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 26 Fév 2023 - 10:55, édité 1 fois
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"Comment ?!"

Tina Firespirit avait été maîtrisée par les femmes de la division E.N.F.A.N.C.E, un problème de moins. Yanaka finirait de toute façon par la briser et la soumettre, elle avait vocation à accueillir tous les enfants dans sa grande famille. Tous. Ceux qui n'avaient plus de foyer, ceux qu'elle enlevait en les arrachant à leur famille, ceux qu'elle créait grâce au pouvoir rajeunissant de son fruit du démon. Tous sans exception, prisonniers, éduqués, endoctrinés, même les plus difficiles elle finissait par les séduire, par trouver leur faille et les rendre serviles, les faire siens grâce à sa puissante Hypnose. Weatheria serait son nouveau Neverland, le pays des enfants éternels, son paradis.

Joelores et son escouade, étaient ses instruments, mais aussi ses meilleures alliées. Si à priori rien ne les liaient, elles avaient tout en commun, jusqu'à leur patronyme dont l'une des deux avait voulu se débarrasser. Sous couvert d'une division gouvernementale, l'une imposait sa doctrine étroite d'esprit, élitiste et raciste partout où des mouvements de jeunesse créait la polémique. Dans l'ombre, l'autre s'insinuait dans les failles et les brèches que lui ouvraient les nouvelles institutions pour s'emparer de toute la puissance que les territoires fragiles pouvaient lui offrir. Weatheria c'était la domination du climat. Qu'une académie universelle y ouvre dans un territoire neutre avait été une aubaine, impossible pour eux de refuser un audit du gouvernement. Dès que la porte leur avait été ouverte, il avait été trop tard. Le piège s'était déjà refermée.

Elles arrivaient à leur fin, elles étaient en passe de dominer le ciel et personne n'en saurait rien car les institutions les protégeraient. Personne n'y pourrait rien. Personne n'y pouvait rien… Sauf que…

"J'ai un mesquin plaisir à apprécier cette réaction…  Et de toute évidence, notre ennemie n'avait pas parié sur notre retour…
-Je t'avais bien dit que mon pouvoir allait avoir son petit effet. Alors maintenant c'est qui la personne la plus inutile du trio ? " ricana Sandy Lesydr depuis son mètre vingt.
"Je me serai très bien débrouillé sans ton pouvoir tout pourri franchement… " lui répondit immédiatement Myosotis de Ville, vêtu comme elle de son uniforme de la maison Slytherain. Ils venaient d'apparaître de derrière un mirage climatique et toisaient Joelores Ombrage d'un air suffisant. La magie climatique du garçon leur avait permis d’arriver discrètement jusqu’ici tandis que les pouvoir du fruit Ordurier de Sandy avait fait empirer l’état du maquillage bon marché de Joelores, jusqu’à faire suer de la glycérine sur son cou, lui faisant perdre en visibilité et rendant son pendentif extrêmement glissant.
"Répète un peu pour voir ?!
-Tu maîtrises des ordures, des déchets, tout ce qui ne va pas et n'est plus utile, non ? "Tout pourri". Tu ne peux tout de même pas dire que tu n'as pas saisi le trait d'humour Sandy, je te sais plus intelligente que ça. De toute façon, maintenant à la poubelle les détritus, il est temps de faire un peu de ménage… Ca va mousser pour vous Ombrage !"

Les menottes du Myosotis modèle réduit tombèrent comme celles de Raphaël, il tenait entre ses mains une petite clé d’or. Les mains portées à son cou poisseux, Joelores venait de comprendre avec stupeur qu’il lui avait arraché son pendentif sans qu’elle ne s’en rende compte. Ils avaient profité de la diversion de Raphaël : la tempête de neige, les tribunes éclatées, les débris artificiellement gonflés.

Vous osez encore me défier…” les yeux gonflés par la rage, le visage dégoulinant de colère et de mascara, commençant à perdre complètement les pédales, la respiration de la contre-amirale s’emballait “Pour qui vous prenez vous, avez-vous ne serait-ce réfléchi qu’un instant à qui vous étiez en train de vous en prendre ?!
- C’est vous qui êtes venue nous chercher, c’est vous qui avez commencé à enlever des enfants, c’est vous qui nous avez rajeuni, c’est contre vous que s’est dressé et vous qui avez tenté de dissoudre l’Ordre du Pingouin ! Me voler mes amis ! Les asservir et les monter contre nous ! Vous l’avez vu avec vos soldats, moi aussi je suis capable d’utiliser et de défaire l’hypnose !” d’un coup d’œil sombre, Myosotis fit comprendre à son adversaire que les marines qui avaient libéré Raphaël étaient victimes de son Color Trap et qu’elles n’étaient peut-être pas les seules dont il s’était fait allié “Oh Joelores Ombrage c’est vous qui ne savez pas à qui vous vous en êtes prise, quand on en aura fini avec vous et que j’aurai retrouvé mes fonctions d’ambassadeur du Gouvernement Mondial, je m’occuperai de vous amener moi-même en cour martiale !

Raphaël bénéficiait en effet déjà de sa libération, contenant et domptant les assauts des marines-pirates et des pirates déguisées en marine en faisant appel à toutes ses assistantes. Yuna et Félix, deux autres protecteurs de l’île -mais surtout leurs amis- étaient en train de s’en prendre lui et le mettait particulièrement en difficulté grâce à leur maîtrise des Dials.

Acculée, la contre-amirale balaya l’air de ses bras et envoya une volée de cafards infusés d’armement contre les deux étudiants.
Ils plongèrent tous les deux et Sandy contra en percutant Joelores d’un gros monticule de neige. Le Gomi Gomi no Mi lui permettait de modeler un environnement endommagé comme les gradins de sa simple volonté.
Myosotis voulut se jeter sur elle, envoyant une traînée de mousse à travers la neige pour la saisir et l’engourdir, une fois fait, il ne suffirait qu’à la menotter. Mais avant qu’il ne la saisisse dans son nuage de mousse drainante, le monticule de neige explosa en une marée noire et des nuées de cafards se propagèrent dans toutes les directions. Impossible d’y retrouver Joelores.

Le petit ambassadeur vit une énorme lame fondre sur lui. C’était Yanaka qui passait à l’action, débarrassée de son déguisement de marine, elle avait saisit son immense Claymore et était prête à le découper en morceaux. À l’instinct, il créa un bouclier de savon solide autour de lui, déviant le coup, le second fut plus dur, le troisième à peine tenable. D’un cri rageur, il le fit éclater avant que le quatrième coup ne le détruise, l’explosion de mousse vint noyer un grand nombre de cafards et détourner leur trajectoire. L’épée de la capitaine des Rascal Babies vint se planter dans le sol, sa propriétaire couverte de savon drainant, commençant à perdre des forces et à ne plus arriver à la tenir.

Montrez-vous Ombrage ! OMBRAAAAGE !

Les cafards s’agitaient mollement dans le mélange de neige fondue et de mousse. Leur maîtresse avait disparue. Elle pouvait être n’importe lequel d’entre eux, et presque tous… Son pouvoir à elle était de toute évidence celui d’un fruit du Démon de type zoan un peu particulier, lui permettant de se transformer et de contrôler un essaim d’insectes… Que préparait-elle ?

Pluvio Tempo !

Une nouvelle volée de cafards propulsées au Haki l’atteignit au torse, à la cuisse et à l’épaule, la dernière fut traversante. Il se figea.

Le professeur Héross -maître de la baguette climatique et allié de circonstance pour Ombrage et les Rascals- venait de gravir les gradins jusqu’à eux et de déchaîner une averse de pluie, en un instant toute la mousse de Myosotis fut balayée.

MYOSOTIS !

Profitant de la diversion, Yanaka se releva et projeta une aura rose de sa main. Avec chance l’ambassadeur l’esquiva et celle-ci vint frapper Héross qui, rajeunissant, s’emmêla dans le drapée de sa toge et le bordel sur son chemin. Il se cogna.

C’est son pouvoir ! Le Modo Modo no Mi ! Nous sommes déjà trop jeunes ! Si elle nous touche encore, on risque de disparaître !

Trop tard. Yanaka s’était ressaisit de sa Claymore et leur envoyait une nouvelle salve de son pouvoir, la neige devenait eau, les planches de bois des bûches et les tissus des pelotes de laine.  Sandy se jeta sur Myosotis blessé pour lui faire éviter un coup fatal, elle était dans un état de stress tel que son pouvoir agitait tous les environs.

La panique. La détresse. La colère… de fortes émotions qui lorsqu’elles n'étaient pas maîtrisées amplifiaient le potentiel de Sandy.

Yanaka voulut réattaquer mais elle en eut pas le temps.

Les gradins gonflèrent, doublèrent de volume et explosèrent dans un bruit détonnant et une pluie de débris.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 26 Fév 2023 - 11:27, édité 1 fois
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Une corde de Windknot vint s’emmêler entre les pieds de Félix et Yuna. Perturbée par l’étrange assaut, la Bouclier de Weatheria voulut trancher instinctivement la corde mais les mains flottantes qui la tenaient étaient plus rapides. La corde se tendit et les vents emprisonnés dans les noeuds marins furent brusquement relâchés. Surpris et bousculé par la tornade, Félix laissa échapper ses billes bombes et ses pétards qui glissèrent au sol, s’envolèrent, explosèrent. Son aînée le percuta maladroitement et, avant qu’ils puissent retrouver leur équilibre, tous les deux furent violemment cueillis par des uppercuts infusés d’armement.

Deux en moins… Prenez-en qu’à vous même pour vos bosses, la prochaine fois vous tâcherez de ne pas vous faire laver le cerveau !

Des dizaines de mains gantées s’agitaient autour de Raphaël. Il n’était pas en bonne forme et elles n’ont plus, mais comme s’ils avaient un grisant plaisir à se retrouver, elles tremblaient d’excitation. S’il avait fallu faire preuve d’agilité et de ruse pour se débarrasser de Letka Firespirit, c’était en parfaite osmose avec ses invocations et complètement à l’instinct que le vert était en train de se battre. Le terrain était sien, les alliées et les sbires d’Ombrage de moins en moins nombreuses.

L’explosion des gradins ne l’avait même pas fait sourciller. Il continuait d’envoyer des poings dans toutes les directions, de faire disparaître l’arme des soldates d’une “passe” pour mieux en assommer une autre avec, d’imposer son rythme de croche-pattes et de coups au thorax.

Mais ses invocations combattantes n’étaient pas les seules à s’agiter autour du stade de le Weather Ball. Pralimélie, Claire, Léo, tous les élèves de l’ordre, toutes les personnes qu’ils avaient déjà réussi à sortir de l’hypnose se battaient tout aussi férocement, usant de petits nuages de foudre et de quelques mirages dont ils avaient déjà appris les bases pour montrer à la marine et aux pirates qu’elles ne seraient jamais maîtresses de la science du climat.  Les plus impressionnables et les moins dégourdis avaient pu se mettre à l’abri.

Raphaël ! Attention, elle arrive sur toi !

Esquive sur le côté, pirouette arrière, les consignes de Myosotis étaient pour lui aussi instinctives que lorsqu’il contrôlait ses mains gantées. Une vague noire faite de blattes étaient en train de s’abattre sur lui, avalant sur son passage les débris, les évanouis et le sol céleste lui-même. La force implacable et de la contre-amirale était en train de ronger le nuage sur lequel ils évoluaient et, vite encerclé, Raphaël comprit qu’il avait plutôt intérêt à réagir avant qu’elle ne le fasse complètement traversé : les insectes creusaient vite et étaient tellement nombreux qu’ils en étaient imprévisibles.

D’un bond, il se hissa sur une de ses mains flottantes, d’un autre il prit encore un peu de hauteur et, repérant une ombre plus volumineuse dans la masse, il invoqua une rangée de mains gantées qui vinrent frapper et écraser les nuisible comme un fouet. Il la vit émerger, elle, le corps principal enrobé de tulles et de froufrous roses bonbon, rien qu’un instant, mais cela lui suffit à envoyer une de ses mains lui saisir la gorge et la tirer hors de son milieu rampant. C’était toujours Joelores Ombrage, avec son petit corps boudiné et son air méprisant, mais sa tête avait pris l’apparence d’un gros insecte aux antennes et aux mandibules proéminentes, une épaisse carapace brune qui se fondait dans sa cape de marine et trois paires de pattes minces et velues qui tentaient de se débattre contre le bras intangible qui la retenait. Ses yeux globuleux le frappèrent par leur rage, la bête monstrueuse qui sommeillaient dans le coeur de la grande intendante était manifesté là devant lui, dans ce corps d’épouvante qui avait déchiré les fripes et les bijoux de petite fille sage derrière lesquels elle cachait sa vraie personnalité.

On ne pouvait pas être plus littéral, c’est…

“Ecoeurant”, “dégoutant”, “tellement pas une surprise” ? Il n’avait que l’embarras du choix pour qualifier l’image que lui renvoyait son adversaire, mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que des projections d’aura rose vinrent frapper un nuage juste à côté de lui ainsi qu’un de ses gants : le nuage s’évapora et son gant climatique se scinda en une peau de cuir non tannée, en rouages et en coquillages.

Il eut juste le temps d’ôter sa main mais sentit que celle-ci avait encore rétréci.

Lance Yanaka se joignait à l’affrontement, chacune de ses frappes était un retour en arrière pour sa cible.  Il avait déjà vécu cette sensation, le corps de ses onze dans lequel il évoluait depuis plus d’une semaine le lui rappelait à chaque instant, il ne pouvait pas encore se permettre de régresser. Il fallait revenir à un combat au corps à corps. Fuyant les salves d’attaques, il fut contraint de relâcher sa concentration et son emprise sur Joelores qui s’écroula dans la masse de nuisibles, il réussit à s’échapper et gagna la protection que lui offrait un demi-dôme de savon que Myosotis venait d’ériger d’urgence.

"Bien joué Lance, il ne reste que ces deux idiots à faire disparaître, réduisons-les en cendre, je veux les écraser sous mon propre pied !" s’enthousiasma Joelores avec un sourire narquois.
"Ils sont de loin mon plus grand échec… En les rajeunissant, j’avais vu leur potentiel, je les avais vu membre de ma famille, mais tout a dérapé à partir du moment où je n’ai pas su les capturer… Toutes mes membres d’équipage n’ont rien pu faire non plus…" répondit sa soeur dans un souffle "Nous sommes des sœurs d'armes dans cette conquête d’un nouveau paradis, je ne reculerai devant rien. Si leur amie s’est transformée en bambin suite à ma dernière attaque, eux ne résisteront pas à la prochaine… 12 ans, c’est tout ce qui leur reste.
- Fais en sorte que ça ne dure pas plus de 12 minutes ! J'en ai assez de voir tout ce monde s'agiter ! Je veux retrouver de l'ordre :
-Personne ne peut tenir aussi longtemps face aux sœurs Yanaka !
-LANCE ! Je ne veux pas entendre CE nom. SON nom ! ” rugit la blatte-humaine folle de colère “Cet homme est mort pour moi, c’est sans lui que j’ai fait ma carrière, c’est sans lui que je vais conquérir ce nouveau territoire ! Restons en à sœurs d’armes, notre relation n'en sera que plus saine !

Profitant des débats familiaux, Raphaël et Myosotis s’étaient mis au courant des derniers échanges. Sandy avait été frappée par un nouveau maléfice de la capitaine des Rascal Babies et Myosotis, ne pouvant la protéger l’avait confié à Pralimélie. Leur plan de bataille monté, ils agirent les premiers :  combinant leur science et leurs armes climatiques, ils levèrent un puissant tourbillon de poussière qui vint cacher la visibilité des soeurs. Ayant perdu le gant à sa main droite, Raphaël n'avait plus que la moitié de sa capacité d’invocation et préférait jouer une confrontation prudente.

Un instant plus tard, sous les salves d’attaque de Yanaka, leur protection se liquéfiait mais eux avaient disparus. Les six yeux de Joelores inspectaient toutes les directions, incommodés à la fois par le nuage de poussière et par les forts vents qui ne laissaient pas à ses essaims de cafards la possibilité de sonder ce qui les entouraient. Elle savait à quoi s’attendre des deux gamins, elle agissait avec prudence.

De nulle part, un éclair vint les frapper, Yanaka le dévia d’un coup d’épée. D’ailleurs, ce fut une avalanche de mains gauches flottantes que Joelores fit disparaître de plusieurs coups de griffe qui fendirent l’air. Ils gagnaient du temps, essayaient de prendre du terrain sur elles, mais elles étaient suffisamment imposantes pour ne rien leur céder. Tranchant à travers le tourbillon d’air, la pirate réussit à reprendre de la visibilité et para facilement de nouvelles attaques surprises de Raphaël. Mais d’où est-ce qu’il attaquait ? Il ne leur suffirait que d’un instant pour les saisir, il suffisait que l’attaque de Lance ne les toucha qu’une seule fois… une seule fois et elles en seraient définitivement débarrassés.

Tu les vois ?! Où se cachent-ils ? ANDERSEN ?! DE VILLE ?! MONTREZ-VOUS ! Où est-ce que vous vous cachez ? Vous pensez pouvoir jouer les héros en vous terrant ? Vous ne pourrez pas éternellement vous enfuir !

Comme une bête de cauchemar, Joelores se disloqua à nouveau en un essaim de cafards rampants, cherchant à inonder le terrain, le décor et la Cloud’Academia tout entière s’il le faudrait pour les retrouver. Elle n’avait plus que cette idée en tête, cette nouvelle obsession, éteindre et écraser la flamme rebelle de ces enfants qui cherchaient à lui désobéir. Elle était prête à foncer tête baissée, à tout détruire, à… Elle s’arrêta. Réalisant soudainement dans quel piège elle était en train de tomber, le flot cauchemardesque se figea devant les nuages gonflées de mousse de savon qu’elle s’apprêtait à traverser.

Le décor était particulièrement chargé :  débris du décor, pelouse céleste et trampolonimbus jonchés de neige, restes de Milky Way dispersés et mêlé à l’étrange nuage de barbe à papa qui s’échappait de l’école… et au milieu de tout ça, d’étranges reflets irisées.
Elle perçut la faible voix de sa soeur et, se reformant en un seul corps et reprenant son apparence humaine, se rendit compte qu’elle était étendue sur le sol derrière elle, le corps scintillant, lisse et d’une extrême propreté.  Elle s’était faite piégée par une combinaison du Fruit du Savon et du Fruit du Passe-Passe qui multipliant les petites attaques faciles à contrer, avait fini par la couvrir de la terrible mousse drainante dont ils étaient enduits. Quand ses membres avaient lâché, les terribles attaquantes l'avaient noyé dans un bain moussant. Joelores tourna autour d’elle-même, cherchant le mirage derrière lequel l’attendait sûrement le piège de Myosotis De Ville, celui-là même qui venait de vaincre sa benjamine. Ses mains battirent l’air, elle tira des projectiles dans plusieurs directions, l’air paniqué, elle perdait patience.

Qu’est-ce que vous avez cru, que j’allais tomber dans un piège aussi ridicule ? Pour qui vous vous prenez ?!” déchirant l’illusion climatique, soufflant le piège de mousse, elle s’apprêta, griffes en avant, à fondre sur le petit garçon aux cheveux verts dont elle avait fini par repérer la silhouette.
-Pour de sales mômes, tu t’en doutes.

Mais c’est une autre surprise qui l’attendit et, en place du petit Raphaël Andersen, c’est un adulte qui vint l’accueillir, de deux têtes plus grand qu’elle et avec sa force retrouvée, c’est d’un coup de poing rageur qu’il se fit le plaisir de la mettre au tapis.

Lance Yanaka s’étouffant dans les pouvoirs du Awa Awa no Mi, sa malédiction sur le vert et le noiraud avait été rompue.

Joelores Ombrage quant à elle, le visage enfoncée par l’attaque de Raphaël, tomba mollement sur le sol céleste, les bras et les jambes écartés, dans la position d’un ange.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 26 Fév 2023 - 11:41, édité 1 fois
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Le nez tordu, une dent cassée, Joelores Ombrage s’affichait à la une d’un journal titrant “Première rentrée à la Cloud’Academia, la division E.N.F.A.N.C.E vous certifie un apprentissage de qualité céleste !”

J’enrage ! J’ai eu beau tirer toutes les cordes gouvernementales que je voulais, rien à y faire ! Tout le monde a cru son histoire à dormir debout selon laquelle les Rascal Babies et Yanaka sont les seules fautives, soi-disant qu’elle aurait elle aussi été hypnotisée et utilisée comme un pion ! PIRE, elle fait de fausses excuses auprès des Weatheriens en ne parlant que d’elle-même et remercie le personnel de l’école en les insultant ! Même Alizée que je n’aime pas… Si j’avais été à sa place… Je… Je ne sais même pas, j’en tremble tellement ça m’énerve. Elle doit avoir des amis vraiment trop bien placés pour être aussi intouchable, croyez-moi j’enquête déjà là-dessus…

Plusieurs jours avaient passé et, petit à petit le chaos provoqué par ces affrontements avait laissé place à un retour à la normale. Les victimes du Modo Modo no Mi avaient toutes retrouvé leur âge et leur esprit, le corps enseignant et les scientifiques avaient emprisonné les pirates et les faux-marines. Jouant de ses relations d’ambassadeur du Gouvernement et pour faire acte de repentir auprès du territoire indépendant de Weatheria, Myosotis avait facilité leur arrestation et leur évacuation par la véritable marine des mers bleues et s’était arrangé pour que l’académie ne fasse plus l’objet de pareilles ingérences, jugeant dans son rapport son fonctionnement en conformité avec les mœurs du Gouvernement Mondial.

Seule Joelores avait trop rapidement disparue grâce à son pouvoir et, avant qu’on ne puisse l’accuser de quoique ce soit, n’avait pas tardé à refaire parler d’elle en se positionnant en victime.

Au moins elle ne reviendra pas ici, on s’en s’est plutôt bien assurée…” soupira Sandy les mains sur son breuvage “Comment ça se passe à l’école ?
-Ecoute, les cours pour les adultes sont un peu différents de ce qu’on a vécu mais c’est enrichissant. Merlin s’est remis, Alizée a été réintégrée, Mélina est encore en repos mais m’a déjà promis de m’aider à réparer et à améliorer les Climat Gloves que j’ai… emprunté ? Je pense que je vais rester encore un peu plus longtemps, j’ai encore des choses à apprendre et je pense ne pas être mauvais… Ca me donne un objectif, ça me permet de me poser un peu… d’évacuer… l’impression d’être utile en surveillant que de nouvelles menaces n’apparaissent pas… J’sais pas pourquoi ils ont réintégré ce traître de Héross par exemple. Lui aussi a du réussir à faire avaler à tout le monde qu’il avait agi sous hypnose… Qui pourrait le contredire, ils s’étaient tous transformés en légumes obéissants !
Peut-être que moi aussi je devrais rester un peu plus… Si je peux encore un peu jouer les caïds avant de reprendre la mer. Les Rascals Babies derrière les barreaux, pas encore sûre de mes prochains objectifs ! Cambrioler des bijouteries de Juicy Berry maybe ?
- ...Vous avez bien de la chance que je tolère votre présence ici et que ne me sois pas mis en idée de vous faire arrêter en même temps que les Rascals ! Enfin… Votre vie décadente ne regarde que vous du moment que vous ne vous attaquez pas aux institutions. Pas de scandale mondial , de simples excuses du Gouvernement ont heureusement suffit à ne pas froisser les Boucliers, tout le monde va rester le bienvenue ici. c’est une bonne nouvelle… Ma tâche est accomplie et j'ai eu ce que je voulais." dit-il le pendentif de Joelores toujours dans sa main.
"Hm… Moi non malheureusement, pas encore trouvé ceux que je cherchais mais… peut-être que c’est une bonne base pour continuer justement… Yuna a dit qu’elle m’aiderait, elle m’a d’ailleurs déjà donné quelques babioles utiles elle aussi, notamment pour revenir facilement dans le coin et pour bricoler… On a déjà planifié un vol vers une île de Grand Line que Weatheria survolera demain.
- Nova… Jack… J’espère que tu les retrouveras vite, si jamais j’ai des nouvelles d’eux, je te tiendrai au courant.
-Merci Myo… ça compte beaucoup.

Et ils trinquèrent. À eux. À Weatheria. Et à la première rentrée de la Cloud’Academia.
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Quelques jours avant, dans une salle secrète de la Cloud'Academia...

- Bon. Vous allez m'expliquer maintenant ce qu'il se passe où je dois vous tirez les vers du nez ?!

Devant moi, Merlin, Héross, Letka et Tina ont tous la même réaction. La mine basse, un peu nerveux, ne sachant pas trop quoi dire.

Et pourtant, il me semble que des choses à dire, ils en ont ! Je viens de passer les deux derniers jours à traverser l'océan pour rejoindre Weatheria depuis Armada après avoir reçu un appel des plus inquiétants d'Haredios et d'Alizé me disant que le gouvernement était en train de prendre le contrôle de MON école. Parce que oui, cette école, c'est MON idée, à moi. Et c'est MOI et MOI seule qui ai payé pour la créer, alors il est clairement hors de question que qui que ce soit viennent y mettre son nez sans que je ne l'autorise.
Et il est tout à fait évident que le Gouvernement Mondial n'a absolument rien à faire ici, que ce soit dans l'école où même sur Weatheria.

- Déjà, qu'est ce qui nous prouve que vous êtes vraiment Izya Tahgel ?

Je dévisage alors l'ange et Professeur de l'Académie avant de me transformer en une hybride de dragonne aux ailes d'anges impressionnante, des écailles d'or recouvrant alors mon corps tandis que des cornes noires poussent sur ma tête. Et l'instant d'après, sans avoir fait un seul geste, des nuages noir d'orage tonnent à moins d'un mètre de ma tête. Alors oui, j'ai réussi à convaincre Reyson de modifier la couleur de mes yeux et de mes cheveux pour pouvoir venir sur Weatheria incognito, lui volant même au passage une fiole d'hormone destiné à sa boutique pour être capable de reprendre mon apparence si la nécessité se faisait ressentir. Mais comme tous les anges de Weatheria dont je suis la reine et responsable, je préfèrerai que l'île puisse continuer d'officier sans avoir de problème avec le Gouvernement Mondial.

- Vous êtes satisfaits maintenant ?! Je suis bien votre Reine, et la directrice de cette école. Alors maintenant j'exige des explications sur ce qu'il s'y passe !
- C'est... C'est ma.

Alors que Lekta, penaud, allait enfin parler, c'est finalement Tina qui s'avance vers moi, avant de mettre genou à terre et de s'excuser platement.

- Pardonnez-nous Reine Izya. Nous savons que la discrétion de votre royauté sur l'île et l'école est précieuse et nous avons fait tout notre possible pour vous prouver notre valeur en tant que Bouclier. Voilà pourquoi nous ne vous avons pas appeler plus tôt.

Je me baisse alors au niveau de Tina, la prenant par l'épaule pour la relever. Je n'ai clairement pas envie d'avoir de telle formalité en ce moment.

- Tina, Lekta, si je vous ai nommé Bouclier, c'est bien parce que j'ai confiance en vous. Pour autant, cela n'exclut pas de me prévenir de ce qu'il se passe ! Bref, quelqu'un ici veut bien me faire un résumé ? Merlin ?
- Et bien... Ce sera difficile. J'ai malheureusement été maintenu dans un état d'inconscience pendant presque toute la durée de ces événements... Pour autant, je crois me souvenir que le jeune Andersen et le jeune De Ville m'ont parlé d'un équipage de pirate souhaitant s'emparer de quelques artéfacts dans l'école...

Je me frotte les yeux, légèrement dépassée par ce que j'entends. Non mais sérieusement... Mon Directeur Adjoint a été manipulé tout ce temps et personne ne m'a prévenu ?! Mais pourquoi bon sang !

- Et vous Héross ? Pourquoi ne pas l'avoir aider ?!
- Et bien pour la même raison que Tina, Majesté... J'ai cru bon d'agir dans le sens du Gouvernement Mondial afin de garder votre... discrétion.

La porte de mon bureau s'ouvre alors à la volée, laissant apparaître Mélina, Alizé mais aussi Harédios qui a eu l'intelligence de me prévenir, bien qu'un peu tard...

- Ce n'est qu'un menteur ! Un menteur et un traître !

Furieuse, les deux femmes avalent rapidement la distance qui les séparent du reste du groupe tandis que Mélina se plante devant Héross, un index équipé d'un impressionnant mécanisme de métal enrobant tout son doigt.

- Tu as sciemment drogué Merlin pour permettre à Ombrage et Yanaka de faire leurs affaires !
- Quand on ne sait pas, on se tait Mélina ! Tu ferais mieux de retourner faire joujou avec tes inventions plutôt que de parler à tort et à travers !
- Hop, je vous arrête de suite. On va se calmer, tous, moi la première parce que vraiment vous commencez sérieusement à me fatiguer, on va respirer un grand coup, s'asseoir et on va reprendre du début.

Ainsi tous confortablement installés malgré la tension palpable entre Mélina, Alizé et Héross, chacun prit la parole calmement et posément, ou presque... pour m'expliquer comment le Gouvernement a mis son nez dans mes affaires, comment mes professeurs se sont tous fait évincer sauf Héross qui, de son point de vue, jouait simplement la comédie le temps que les choses se renversent enfin et comment finalement, ce sont Raphaël et l'ambassadeur du Gouvernement Mondial qui ont finalement rétabli la situation juste avant mon arrivée.

Et finalement, tout ce que je retiens de tout cela, c'est que je n'ai pas été prévenu dans les temps, qu'heureusement tout cela s'est bien terminé mais qu'il y a clairement un manquement à revoir dans l'école et sur Weatheria.

- Bon... Si je comprends bien, tout ce cirque est la faute d'un équipage pirate et d'un manquement du Gouvernement Mondial. Et sans le Gouvernement, je pense que vous n'auriez pas hésité une seule seconde à m'appeler. La pression qu'ils vous ont fait subir vous a foutu dans un sacré bourbier... Merlin, si j'ai bien compris, l'Ambassadeur du Gouvernement est encore ici, donc voit avec lui pour faire en sorte qu'à partir de maintenant, plus aucun contrôle ne sera toléré de leur part. Haredios, tu vas avec lui pour appuyer le fait que Weatheria est une île indépendante et qui refuse d'être rattacher au GM. Et s'ils ne sont pas d'accord avec nos méthodes, dans ce cas nous refuserons d'aider leurs nations et refuseront de former leurs citoyens. Nous sommes indépendants, libres et sur Weatheria, nous avons nos propres lois que ça leur plaise ou non ! Et vous pourrez aussi le rassurer en disant qu'après les récents événements, la sécurité des infrastructures va être renforcée très prochainement... Je vous enverrais l'argent dès mon retour sur Armada et je compte sur vous pour l'investir dans des systèmes de surveillance et d'amélioration de l'école.
Tina, Letka. Vous allez rassembler les Boucliers et me retrouver ce soir dans les plaines de l'autre côté de Weatheria. Avec l'ouverture de l'école à tous, il est plus que nécessaire que vous soyez prêt à combattre tout type de danger, aussi je vais personnellement vous entraîner pendant mon séjour ici. De plus Tina, tu vas aller voir cet ambassadeur et demander en dédommagement une paire de menotte en granit marin... Je ne suis pas certaine qu'il acceptera mais cela pourrait se révéler fort utile si jamais un autre utilisateur de fruit du démon venait mettre en péril Weatheria et la Cloud'Academia.

Et surtout, vous tous : la prochaine fois qu'il se passe quelque chose sur l'île, vous me prévenez avant que ça ne tourne au vinaigre. Vous savez tous que je voyage, et un jour j'irai probablement dans le nouveau monde mais je reste quand même votre Reine et je vous ai promis de vous protéger ! Alors il est hors de question que j'apprenne un beau jour en lisant les journaux que vous vous êtes fait démolir par je ne sais quel bande de pirate sans que personne ne me prévienne ! Je ne dis pas que je viendrai à chaque fois, mais je veux savoir ce qu'il se passe ! Est ce que c'est clair ?!


Tous répondirent en chœur par l'affirmative avant qu'enfin je ne les laisse partir pour retourner à leurs occupations. Seule Mélina reste en arrière sous le regard mauvais du Professeur de baguette climatique...

- Et pour Héross ? Il nous a trahi ! Si il n'avait pas aidé Ombrage, rien de tout ça n'aurait pu se produire !

Assise dans ma chaise derrière mon bureau, je la fixe, soupirant longuement.

- J'ai fait un pari en prenant Héross comme professeur. Un pari risqué qui peut se retourner contre moi, comme tu le dis. Pourtant, il n'a pas révélé au Gouvernement mon lien avec Weatheria... S'il l'avait fait, il aurait été facile pour lui et le Gouvernement d'attaquer l'île pour en prendre le contrôle alors que personne ne m'avait prévenu. Alors est-il vraiment un traître ? A-t-il agit sous hypnose ? Ou simplement pour se rapprocher de nos ennemis et limiter les dégâts en se plaçant le mieux possible ? Difficile à dire.
- Mais c'est lui qui.
- Qui a fait en sorte qu'on ne réveille pas Merlin. Mais Merlin ne semble pas lui en vouloir ni même lui en tenir rigueur… Qui sait s’ils n’avaient pas vu ça ensemble ? Mais ne t'inquiète pas, j'ai bien entendu tes craintes et en temps que Maîtresses des nouvelles technologies, je compte sur toi pour renforcer la sécurité de l'école. Aussi tu seras chargé de t'assurer qu'aucun nouvel événement du genre ne puisse se produire. Et si par la même occasion tu trouves des éléments prouvant clairement qu'on ne peut plus avoir confiance en Héross, alors on s'occupera de lui. Mais pour l'heure, je préfère me dire que c'est juste un professeur qui a des manières de faire peu orthodoxe mais dont la loyauté m'est tout de même acquise...
- Je vois... Dans ce cas, je ne vous embête pas plus Reine Izya...

Elle s'incline alors avant de disparaître du bureau secret, me laissant finalement seule dans cette grande pièce dont la tour est cachée par un mirage permanent.
Baillant largement après mon long voyage et toutes ces explications, je monte alors me reposer dans ma chambre de Weatheria encore neuve tout en pensant à tout ce que j'aurai à faire pendant ces quelques jours...


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