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[Quête] Pris entre deux feux

Description de la Quête:



On Jette l'ancre
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Voilà plus d'une dizaine de jours que le navire voguait, et c'est avec un grand soulagement qu'Azerios entendit le capitaine Slown donner l'ordre de jeter l'ancre. Il remonta alors sur le pont, le bateau avait mouillé dans une petite baie comptant d'autres navires. Ils étaient face à une île recouverte d'une épaisse forêt, une petite ville portuaire avait comme poussé au milieu. Depuis le départ de Réthalia, l'équipage n'avait pas fait une seule halte et il avait grand hâte de pouvoir enfin se dégourdir les jambes. Mais ce n'était pas pour tout de suite, a peine eut il pointé le bout de son nez à l'air libre, que le contre-maitre lui tomba dessus, c'était une brute qui n'avait plus qu'un œil, et plus qu'une main valide, l'autre étant remplacée par un long crochet métallique. Cet idiot n'avait visiblement que trop vécu...


Au boulot l'charpentier, faut qu'tu gagnes ta place à bord.


Ouaip je m'y mets...


Il inspecta en premier lieux le pont, qui était impeccable, deux pauvres larbins étaient à genoux, et s'affairaient à brosser le bois pour nettoyer le sol. Il s'approcha de tribord, agrippa un cordage et se pencha pour regarder l'état de la coque. Rien a signaler, il faut dire qu'ils n'avaient croisé personne, il n'y avait aucune raison pour que l'état du bateau se soit détérioré. Lorsqu'il alla faire de même à bâbord, il remarqua alors le contre-maitre passer son crochet sur le bois du mat principale pour l’écorcher. Il semblait y prendre un malin plaisir.


Qu'est c'que t'attends marin d'eau douce ? Faut repasser un coup ici ! Bouge toi !


Le jeune homme remonta au niveau du mat, et sortit ses outils de son sac. Il s’exécuta alors, ponça la surface avec sa lime pour redonner au mat un aspect lisse. Il jeta un regard a son tortionnaire, ce dernier semblait chercher ce qu'il pourrait faire encore pour donner lui donner du travail. Il se pourrait bien que dans un futur proche, cet homme passe mystérieusement par dessus bord en mer. Dans un futur vraiment plus que proche...

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Après avoir passé deux bonnes heure à faire ce pour quoi le capitaine Slown l'avait embarqué, à savoir son travail de charpentier il finit par pouvoir mettre pied à terre. Le capitaine était un homme d'age mur, charismatique, mais qui semblait malheureusement bien trop stupide pour faire de vieux os sur la mer. Dans tous les cas, cette rencontre fortuite, lui avait permis de quitter Réthalia. A y repenser c'était encore un véritable coups de chance... Il monta à bord d'une petite embarcation, aux cotés du capitaine qui lui avait demandé expressément de venir avec lui et de quatre des ses hommes, et prirent la mer pour gagner le port. Ils s'y rendaient pour voir ce qu'il était possible de prendre pour ravitailler le navire. Il avait laissé Abel derrière lui, le ramenant à son équipage, qui prendrait surement grand soin de leur capitaine. Les jours de ce dernier n'étant plus en danger, et la dette qu'il avait envers lui étant désormais remboursée, le jeune homme avait décidé de reprendre sa route pour trouver de quoi gagner Grand Line, c'était son objectif. Il comptait bien poursuivre sa découverte du monde, mais pour cela, il fallait trouver de l'argent, un navire, et surtout un équipage pour mener ce dernier. A peine eut il le temps de réfléchir à ce qui s'était passé en Réthalia, qu'il remarqua que le capitaine avait des messes basses avec deux des hommes.


*La terre ferme enfin...*


A mesure qu'ils approchaient du port, une odeur de poisson grillé se fit de plus en plus présente, et Azerios remarqua les nombreux navires de pêche aux quais, ainsi que les étals de dépeçage destinés à préparer le poisson. Cette île était réputée pour le commerce de poisson et autres denrées tout droit venues du fond marin. Aussi loin que remontait sa mémoire, il ne se souvenait pas y avoir jamais mit les pieds, même si il en avait entendu parler, c'était une île mal famée. Ils ne tardèrent pas à arriver à destination, montant un escalier de pierre à proximité, ils se hissèrent tous les six sur les quais. Quelle odeur... L'odeur du poisson était très forte, c'était à la limite du supportable, il y avait tout un tas de personnes ici et là qui s'affairaient à préparer la pêche du jour en vue de l'envoyer à vendre sur les marchés des iles et archipel les voisins. Ils prirent d'un pas décidé la direction de la taverne du coin, curieux comme première destination pour une escale destinée au ravitaillement, mais le jeune homme se contentait d'avancer sans poser de question, en observant ce qui l’entoure avec curiosité. La petite ville semblait réellement avoir poussé a l’extrémité de la forêt, on pouvait voir d'immenses arbres dépasser au dessus des bâtiments et la végétation était fortement présente en ville.

Ils arrivèrent devant la taverne, et entrèrent. C'était un véritable coupe-gorge, le bâtiment était vaste, très peu de fenêtres ce qui rendait l'éclairage faible, une seule issue visible, la porte d'entrée, il y avait également une porte au fond de la pièce, qi devait mener aux cuisines ou a la réserve, surement un cul de sac. Il y avait un grand nombre d'hommes attablés, qui discutaient entre eux, le groupe avança jusqu’à une table ou étaient assit trois hommes. Les deux plus proche étaient de véritables colosses, deux hommes a l'aspect patibulaire, costauds, et armés. Surement deux brutes épaisses, ce qui laissait penser que le troisième homme était celui qui menait la danse. Il s'agissait d'un jeune homme dont le visage était familier qui avait les cheveux châtains, longs coiffés en arrière avec quelques dreadlocks ses yeux qui tiraient vers le violet ce qui n'était pourtant pas commun, mais impossible de se souvenir... Il portait un long manteau de capitaine, dans les tons de vert foncé avec quelques dorures. Il afficha un sourire narquois en voyant Slown arriver avec ses camarades.



Tiens Slown, quelle ponctualité ! Et qu'est ce que tu m'amènes là ?


Salut Boss. J'te ramène le gars que tu cherchais.


Le gars qu'il cherchait ? Qu'est ce que c'est encore que ce plan... Azerios commençait alors à comprendre doucement pourquoi il avait été si facile "d'entrer provisoirement" au service de Slown et pourquoi ce dernier avait insisté pour qu'il l'accompagne a terre. Mais qui étaient ces hommes ? Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions que l'homme aux dreadlocks reprit la parole.


C'est une blague ? Qui c'est celui la ? J'avais pas besoin que tu me ramènes un laquais.



Ben c'est le gars en charge des Couteaux de Koh ! C'est lui qui donnait les ordres la ou tu m'as envoyé...


Alors ils cherchaient Abel. Mauvaise pioche, le jeune rookie de South Blue n'était absolument pas "le gars en charge des Couteaux de Koh". Qu'est ce qui avait bien pu lui faire croire ça... Décidément, si il ne fallait généralement pas juger aux apparences, cette fois-ci elles n'étaient pas trompeuses et Slown était bel et bien stupide. Le voir avec les hommes d'Abel, donner deux - trois directives avant de partir avait suffit pour qu'il pense avoir affaire au capitaine, alors que le vrai meneur des hommes était celui qui gisait blessé sur la civière. Azerios ne put s’empêcher de trouver la situation tristement amusante, il continuait de regarder tour à tour chacun des hommes en attendant la suite.


C'est quoi ce bordel encore... T'es vraiment un incapable Slown. Tu sers vraiment à rien...



Mais tu m'as dit..


Slown n'eut pas le temps de terminer sa phrase, que son interlocuteur dégaina une petite dague d'un geste sec et l'envoya avec force en sa direction. La dague se planta violemment dans la gorge du capitaine au niveau de la pomme d’Adam. Ce dernier s'écroula en un instant, et ses hommes reculèrent, affichant une expression d’effroi intense en fixant le corps désormais sans vie de celui qui était leur leader il y a quelques secondes encore. Le meurtrier était toujours assit, il regardait à présent Azerios avec un air interrogateur, comme si il était en pleine réflexion. Impossible de savoir quoi faire, fallait il quitter les lieux à toutes jambes, ou si il fallait simplement s'asseoir avec lui. Il brisa le silence rapidement.


Tout ceci est vraiment facheux. Tu as peut être entendu parler de moi, je sui Rathian. Toi en revanche, j'ai beau chercher, je ne comprends pas qui tu es et ce que tu fais là...



Moi c'est Azerios. Je suis un simple charpentier, je vais là ou la marée me mène. Je ne crois cependant pas être "en charge des Couteaux de Koh".


Oh je ne le sais que trop bien... Tu ne devrais pas être ici. Mais si t'étais avec les Couteaux de Koh, on va faire avec, je t'en prie prends place, on attend encore quelqu'un. Vous par contre, hors de ma vue.


Le jeune homme s’exécuta, c'était surement la meilleure chose à faire. Il connaissait cet homme, ce Rathian était lui aussi un natif de Koh, et il devrait être à la recherche d'Abel pour une raison ou une autre. Une fois assit à la table, il entendit les hommes de Slown décamper a toutes jambes, et la porte de la taverne claquer après leur départ. Les deux hommes se fixaient en silence, se jaugeant du regard. Deux autres hommes approchèrent alors, l'un d'entre eux retira la dague, l'essuya et la rendit a Rathian avant de s'éloigner. L'autre tira le corps sans vie de l'employeur d'Azerios hors de la taverne. Ce que ce tueur avait fait avec sa dague était impressionnant, il était rapide et maniait son arme avec une précision étonnante. Le combat ne semblait pas être une option, il était évident que la taverne était pleine de de sympathisants de ce type, sans parler des deux grosses brutes attablées qui ne le lâchaient pas du regard. Et puis il y avait ce type avec ses dagues... Même si le jeune homme s'était plus ou moins remis de ses blessures acquises à Réthalia, ce n'était pas non plus la grande forme. Ni le combat, ni la fuite ne semblaient être une option viable. Il se décida a briser ce silence pesant, et engagea la conversation pour en savoir plus.


Et puis-je savoir qui attend-on Rathian ?



Ne t'en fais pas tu le sauras bien assez tôt.


Au même moment, Rathian designa l'entrée d'un hochement de tête avec un sourire satisfait, d'autres hommes entrèrent dans la taverne. Les portes s'ouvrirent, et une multitude de bruits de pas se firent entendre. Il y avait de la visite, et pas des moindres, tournant sa tête vers la porte d'entrée, Azerios fut surpris de voir entrer une douzaine d'hommes.Surpris car c'était la marine. A leur tête un homme gradé s'avançait, impassible, il fixait Rathian et se dirigeait vers la table. C'était un homme large d'épaules, un manteau sur ces dernières, il portait une casquette estampillée "marine". Il s'assit a son tour à table, et regardait à présent Rathian l'air grave sans prêter attention au jeune pirate, a l'exception d'un bref regard en arrivant. On allait enfin savoir ce qui se tramait par ici.


Dernière édition par Azerios le Mar 6 Avr 2021 - 21:24, édité 1 fois
    Dans de beaux draps
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    Une étonnante tension était palpable, difficile de dire ce que cet officier de la marine avait à voir avec Rathian en tous cas c'était probablement lui que le tueur attendait. Il avait prit place à table sans attendre, quatre soldats de la marine, fusils en main étaient derrière lui, comme pour le couvrir au cas ou et d'autres soldats s'étaient arrêtés à l'entrée de la pièce. Les hommes du pirate étaient eux aussi prêt à passer à l'action, toute la pièce c'était attroupée derrière le chef comme pour assister à un combat de coq. Les deux hommes se fixaient, sans dire aucun mot, droit dans les yeux, un véritable bras de fer psychologique. C'est l'officier de la marine qui brisa le silence.


    Je suppose que tu as ce que je suis venu chercher Rathian ?


    J'y travaille Bartelew, j'y travaille... J'ai rencontré un imprévu, mais ce gars là va pouvoir nous aider.


    L'officier Bartelew tourna alors lentement la tête vers Azerios. Il le regardait avec un mélange de mépris et de dégoût. Puis se retourna vers Rathian l’air interrogateur. Le jeune rookie ne voyait pas bien en quoi il pourrait leur être d’une quelconque utilité et visiblement le nouvel arrivant n’en avait pas là moindre idée lui non plus.


    Et qui est ce jeune homme ?


    Il roule avec les Couteaux de Koh, et a participé aux récents événements sur la Gold Coast. Considère ça comme... Une sorte d’avance ?


    L’officier poussa un profond soupir puis tourna de nouveau sa tête l’air agacé. De toute évidence il était déçu et s’attendait à voir quelqu’un d’autre. Profitant de cet échange de banalités, Azerios analysa la situation calmement, il était attablé avec un représentant de l’ordre et des pirates. Quelle situation cocasse quand on y pense. Il y avait une dizaine de soldats de la marine et une petite vingtaine de pirates dans la pièce et les seules issues étaient derrière eux... Il n’y avait absolument aucune chance de s’échapper. Repartir de cette île avec la marine après ce qui s’était passé sur la Gold Coast équivaudrait probablement à un allé simple pour une cellule miteuse de la prison de central city. Et encore c’était dans le meilleur des cas. Pas question d’être envoyé en cabane avant même d’avoir mit les pieds sur Grand Line, il fallait la jouer fine.


    Tu m’en diras tant... On peut dire que vous avez foutu un beau bordel chez les Blissois. C’est le Couteau de Koh qui m’intéresse Rathian... On avait un accord.


    Je sais bien, et crois moi, rien ne me ferait plus plaisir que de te livrer cette raclure. Mais ce mec pourra sur...


    Je vous arrête tout de suite les gars. C’étaient de simple compagnons d’infortune. Je ne sais pas du tout où ils se trouvent.


    Rathian lança un regard noir au jeune pirate qui venait de l’interrompre. Sûrement ne supportait il pas ce genre d’attitude lui qui semblait être l’autorité suprême dans ce taudis remplis de balourds. Mais c’était la pure vérité, Abel et ses hommes avaient probablement quitté Rethalia eux aussi et il était impossible de prédire quelle aurait été leur prochaine destination. C’était un simple job, rien de plus, le jeune rookie n’avait aucune affiliation avec les Couteaux de Koh. Il s’apprêtait à reprendre quand le lieutenant Bartelew poussa un profond soupire, captant l’attention de tous.


    Je me suis déplacé dans ce trou à rat pour une raison simple, tu m’as assuré que tu me livrerais Loyd. Et au lieu de ça, j’ai quoi ? Un terroriste de bas étage, que je vais devoir cuisiner dans l’espoir d’obtenir des infos utiles ?


    Pas la peine de cuisiner qui que ce soit. Je ne suis qu'un simple charpentier, je sais que d’all.


    A peine eut il terminé sa phrase que la réponse de l’officier arriva, et ce n’était pas verbal. Il leva le bras et frappa d’un coup violent le jeune rookie dans l’épaule avec un tonfa en acier. Ce dernier tomba de sa chaise, le coup était violent et assez douloureux, en quelques secondes seulement Azerios s’était retrouvé sur le plancher, le nez dans la poussière. Il ne s’attendait certainement pas à une réaction de ce genre. Un soldat de la marine l’aida à se relever le tenant debout, et Bartelew se leva de sa chaise pour se placer face à son interlocuteur. L’expression de son visage n’avait pas changé, toujours cet air méprisant. Mais c’était lui le méprisable, un officier de la marine qui bossait avec un pirate, c’était visiblement monnaie courante, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de penser au lieutenant Biggs. Il avait servit sous ses ordres pendant plusieurs années, témoin impuissant de la corruption qui gangrénait son bataillon. D’un geste brutal le Marine pointa son tonfa sur la poitrine du jeune homme, exerçant une pression soutenue.


    Écoute moi bien petite merde. On va te cuisinier et obtenir tout ce qu’on voudra, puis je t’enverrai moisir dans une cellule jusqu’à la fin de ta vie. Ou peut être te livrer aux autorités Blissoises. Dans les deux cas je ne veux plus t’entendre.


    Bartelew hocha la tête et le soldat le relâcha, ce dernier pointa son fusil dans son dos, Azerios pouvait sentir le contact du canon. Le moindre geste brusque conduirait sans doute au drame. Cet officier s’avait cogner, une douleur intense parcourait désormais son épaule. Il ne fallait surtout pas qu’ils le mènent à bord du navire de la marine ou les choses risquaient de se compliquer davantage. Rathian s’était levé lui aussi, il regardait le lieutenant avec un air hautain, les mains sur le manche de ses dagues, probablement prêt à passer à l’action.


    Comme tu l’as si bien dit on avait un accord Bartelew. Tu vas avoir tes infos, moi je veux des noms.


    Des noms ? Mais de quoi pouvait il parler ? Il comptait échanger Abel contre des noms ? Il était évident que cet officier était corrompu et trempait dans de sales histoires. C’était intéressant. La tension était encore palpable dans la pièce et le lieutenant soupira à nouveau, tournant les talons sans un mot. Il fit signe à ses hommes de le suivre, ces derniers s’exécutèrent et le prisonnier fut forcé de les suivre. Ignorer Rathian n’était certainement pas la décision la plus judicieuse qu’il avait prit. Ils n’avaient pas quitté la pièce, et ne pouvaient vraisemblablement pas la quitter. Les hommes de Rathian étaient devant la porte, bras croisés formant un mur. Le marine resta calme, et tourna sa tête vers le maître des lieux.


    Tu auras des noms quand tu m’auras livré Loyd. Maintenant si tu ne dis pas à tes brutes écervelées de s’écarter, je serai obligé d’employer la force.


    C’est pas ce qui était convenu Bartelew. Tu ne partiras pas avant de m’avoir donné les noms.


    La situation était d’autant plus tendue, que les pirates commençaient à sortir leurs armes. Des barres de fer par ci, des sabres pas la. Les soldats de la marine n’attendaient qu’un mot pour agir, fusil en main. Bartelew saisit alors ses deux tonfas et en pointa un vers Rathian d’un air menaçant.


    Je ne me répéterai pas plus. On s’en va alors dis à tes gars de s’écarter de mon chemin.


    Ça n’arrivera pas Bartelew. Donne moi les noms et tout le monde pourra repartir sans problème.


    La tension était à son paroxysme, et les deux hommes se regardaient droit dans les yeux. Il suffirait d’un mauvais geste pour déclencher un joyeux bordel, il suffirait d’une étincelle. C’était probablement la dernière chance pour Azerios de tirer son épingle de jeu et de se sortir de cette fâcheuse situation. Il ne fallait surtout pas qu’il monte sur le navire de la marine. Ça signerait sans aucun doute son arrêt de mort. Il fallait rapidement trouver une solution, et c’était le moment idéal. La relation entre les deux hommes semblait compliqué et peu importe ce qui motivait cette entente, y mettre un terme ici et maintenant semblait être la décision la plus judicieuse. Mais comment ? Il ne pourrait certainement pas prendre le parti de la Marine, il n’aurait aucune crédibilité. Rathian alors ? Il tenta alors un coup de bluff.


    Tu m’avais dit qu’il te donnerait les noms. On peut pas le laisser filer, pas besoin d’attendre le signal, il faut frapper maintenant Rathian !


    Un mélange de surprise et d’incompréhension pouvait alors se lire sur le visage de Rathian. Bartelew semblait tout aussi surpris, il tourna la tête vers Azerios puis regarda de nouveau le maître des lieux


    Qu’est ce que ça veut dire ?


    J’en sais foutrement rien Bartelew. Qu’est ce que tu nous fais le charpentier ?


    Ne fais pas l’idiot, on aura sûrement pas d’autre occasion. C’est le moment occupons nous de ce chien de la marine qu’on en finisse !


    Il s’était efforcé d’être le plus convainquant possible. Comme on dit, ça passe ou ça casse. Un lourd silence s’installa quelques instant dans la taverne. Le petit coup d’esbroufe avait fait son effet, personne ne semblait savoir quoi faire. Les hommes de Rathian se regardaient et cherchait un signe chez leur boss, les soldats de la marine gardaient leurs armes en main et attendaient un signal. C’est Bartelew qui ouvra les hostilités, il hocha de nouveau la tête et ses hommes pointèrent leurs fusils en direction de Rathian. Les hommes de ce dernier renchérirent et firent de même. Bon ok, ça n’avait peut être pas tourné en faveur du rookie, difficile de se tirer d’une situation où les balles risquaient de fuser dans tous les sens.


    Je t’ai déjà prévenu deux fois Rathian. Je représente l’ordre sur ces mers sombre idiot, tu ne peux pas te permettre de me menacer !


    L’ordre ? Laisse moi rire, tout le monde sait que t’es un pourrit. Et qui est en train de menacer qui la d’après toi ?! Tu sais quoi, c’est pas plus mal j’aurai le plaisir d’exécuter Loyd de mes propres mains comme ça...


    Tuer Abel ? Le jeune garçon espérait sincèrement le croiser pour l’avertir, si toutefois il parvenait à se sortir de là bien entendu. La pression était encore montée d’un cran et tout le monde semblait perdre son sang froid, prêt à exploser. Parfait, ce serait probablement l’unique chance pour que le jeune prisonnier en devenir puisse disparaître et se soustraire à ses futurs geôliers. Les deux hommes continuaient à s’échanger des politesses quand Rathian perdit patience et lança un couteau en direction du Lieutenant. Ce dernier dévia le couteau d’un geste sec à l’aide de son tonfa. Le couteau alla alors violemment se loger dans la jambe d’une brute présente non loin qui poussa un hurlement. De rage, l’homme fraîchement blessé dégaina son sabre, le leva et avant qu’il n’ait eu le temps de faire quoique ce soit, un soldat l’abattit d’une balle dans la tête. Boum ! Les dés étaient donc jetés...
      Comme un cheveux sur la soupe
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      Les choses dégénérèrent en un instant, et Azerios commençait à penser que ce genre de situation pourrait devenir son quotidien. Au moment où la balle tirée par le soldat transperça la tête de la brute, ce dernier s’écroula et son corps sans vie n’eut pas le temps de toucher le sol que la taverne se transforma en scène de guerre. C’était un joyeux carnage, les tables de renversaient servant d’abris aux différents protagonistes, les chaises volaient faisant office de projectile et que dire des balles tirées dans tous les sens ? Difficile de se retrouver dans tout ce bazar, sentant le canon du fusil se décoller de son dos, le jeune homme saisit sa chance. Il se tourna rapidement, et donna un violent coup de coude dans le ventre du représentant de l’ordre, qui lâcha son fusil. Le pirate s’en saisit et frappa un second soldat au visage avec la crosse. Se retournant hâtivement vers la porte, il se retrouva face à une brute épaisse. Un véritable colosse, qui lui donna un violent coup de poing, le projetant au sol.


      Outch...


      Se relevant tant bien que mal, il dégaina son wakizashi et partit à l’assaut du colosse qui venait de l’aplatir. Esquivant un nouveau coup de poing, il glissa sur le flanc de la brute, taillada sa jambe d’un coup sec, lui faisant perdre l’équilibre et planta la lame dans son dos dès que ce dernier mit genou à terre. Un de moins. Azerios jeta un œil dans le fond de la pièce, Rathian avait disparu, les pirates se faisaient massacrer, toujours plus de soldats entraient il ne fallait pas traîner ici. Il essuya sa lame, la rengaina et profita du chaos ambiant pour se hâter à l’extérieur. Arrivé à quelques mètres de la porte, c’est le Lieutenant Bartelew qui tenta de lui barrer la route, le jeune homme saisit alors une chope sur une table à proximité, et sans réfléchir, lui donna un violent coup au visage et se précipita dehors.

      Il se retrouva devant la taverne, une foule de curieux s’était amassée non loin, essayant de distinguer ce qui se passait. Il profita de cet attroupement pour se fondre dans l’a décor et disparaître, au même moment une dizaine de soldats de la Marine firent irruption et entrèrent dans la taverne sans doute pour mater les pirates. Il avait bien fait de sortir, sans quoi il aurait sûrement été arrêté. Se dirigeant vers les quais il remarqua que deux navires de la marine avaient accosté, les soldats étaient partout, il fallait faire profil bas. Azerios se dirigea vers le port, il lui fallait un moyen de quitter l’île. Arrivant sur les quais, il entra dans ce qui semblait être une grand comptoir marchand.

      C’était une pièce spacieuse, très animée entre les marchands et marins de toute sorte. Les murs étaient ornés de tableaux de différentes tailles représentant poissons et monstres marins. Au fond de la salle se trouvait une estrade en bois avec un pupitre, c’était ici que devait se tenir la criée. Le jeune garçon s’adossa a un mur laissant traîner l’oreille à la recherche d’une info utile. Il ne pouvait certainement pas retourner sur le navire de Slown, et devait dans un premier temps trouver un navire marchand pour s’extirper de la. Il n’eut pas le temps de trop lambiner, que Rathian fit irruption à côté de lui l’air contrarié. Il avait prit un mauvais coup à l’œil gauche, à première vu il était foutu et affichait quelques blessures superficielles sur ses bras. Il était accompagné de quatre brutes.



      Oh merde... Rathian c’est bien ça ? T’as pas bonne mine du tout.


      Toi ! Espèce de...

      Il ferma son œil valide et inspira profondément comme pour se calmer.

      Pas ici. Tu viens avec moi et vite.


      Le jeune rookie le suivi, il n’eut pas vraiment le choix, déclencher une bagarre ici serait du suicide, à cinq contre un tout en sachant que la Marine pourrait faire irruption à n’importe quel moment. Les choses ne se présentaient pas bien du tout. Il les suivit jusqu’à un bâtiment non loin sur les quais, c’était un grand entrepôt. L’intérieur était mal éclairé, il y avait des hommes de main en peu partout, on pouvait facilement en compter une douzaine. L’entrepôt était rempli de caisses qui devaient contenir toute sorte de marchandise et centre se trouvait une grande table en bois sur laquelle était posé une bouteille de gnôle et des papiers, table à laquelle Rathian s’assît. Ce dernier fit signe à ses hommes et l’une des brutes posa sa main sur l’épaule du jeune homme qui ne se fit pas prier et s’assît à son tour.


      T’as foutu un sacré bordel tu sais... J’ai mit du temps à me lier à Bartelew, je doute qu’il ne me refasse confiance un jour.


      Sympa l’entrepôt. C’est ici que toi et tes gars vous allez me tabasser pour obtenir des infos ? Quel cliché...


      On a pas besoin de te cogner. Tu vas nous ramener Abel Loyd ici.


      Vous ramener Abel Loyd ? J’ai l’impression que c’est pas évident pour toi alors je vais encore me répéter, je ne sais pas où il est.


      Rathian poussa un profond soupir. Un homme arriva avec une trousse, c’était du matériel médical. Il sortit sans attendre un linge qu’il imbiba avec l’aide d’une fiole remplie d’un liquide jaunâtre. Il l’appliqua sur l’œil blessé de son patron et nettoya la plaie pendant quelques secondes. Il sortit alors rapidement une bande et une compresse, qu’il appliqua sur la plaie et enroula la bande autour de son visage avant de s’éloigner de la table. Le balafré passa délicatement sa main sur sa blessure à l’œil fraîchement couverte et soupira à nouveau. Il se servit un verre de gnôle le bu cul sec et le reposa.


      Tu vas pouvoir avoir un joli cache œil et être un vrai pirate.


      Tu te trouves drôle je suppose.

      Malgré les railleries du jeune homme, Rathian restait étonnamment calme. Et pour cause, il était maître absolu en ces lieux, entouré de ses hommes, il savait que son interlocuteur n’avait aucun moyen de s’échapper. Il posa ses deux dagues sur la table devant lui. C’étaient deux couteaux magnifiquement travaillés, la lame courbée, ornés de minuscules pierres rougeâtres.

      Écoute, tout ce que je veux c’est Loyd, si tu me dis où il est tu pourras sortir d’ici. Les gens pour qui je roule ne seront pas aussi tendre, donc dans ton intérêt tu devrais parler et vite.


      Un silence s’installa pendant un instant, les deux hommes se regardaient droit dans les yeux. Une porte s’ouvrit alors soudainement derrière et un homme de petite taille entra dans la pièce. Était-ce un tortionnaire ? Il n’en avait pas l’allure. C’était un homme d’âge avancé, a l’apparence soignée. Accompagné de deux brutes, sûrement quelqu’un d’important hiérarchiquement parlant a en voir l’expression étonnée sur le visage de Rathian quand il le vit. Il s’avança à quelques mètres de la table et était vêtu d’un costume noir, et une chemise de couleur bordeau et à son cou était nouée une cravate noire. Il portait un chapeau noir, et regardait son subordonné avec un air dédaigneux, un vrai petit gangster.


      J’en ai suffisamment vu en trois jours Rathian. Nous rentrons. J’espère sincèrement que tu auras bientôt ce que l’on cherche. Il te reste une semaine.


      Rathian n’ouvrit pas la bouche. L’homme traversa l’entrepôt sans un mot de plus, et sortit en compagnie de ses deux gorilles. L’éborgné venait de se faire passer un savon comme un enfant. Mais qui était cet homme ? Azerios décida alors de renchérir, il n’avait plus rien à perdre puisqu’il finirait sûrement et bêtement torturé ici.


      C’est qui le vieux ? Ta nounou ?


      Rathian se leva, contourna la table et frappa le rookie au visage avec violence à l’aide de la bouteille de gnôle. Ce dernier tomba de sa chaise, décidément ce n’était pas sa journée... Une brute le releva, le tenant par les bras et le Borgne frappa d’un coup sec dans son bas ventre avec son poing. Quelle douleur... Il cognait avec une rare intensité, suivirent plusieurs autres coups similaires avant qu’il ne recule vers la table pour poser la bouteille. Il se tenait debout, face à Azerios toujours retenu par les bras. De toute évidence l’homme qui venait de les quitter était un sujet sensible, et il représentait sûrement le groupe ou la personne pour qui le borgne travaillait. Il sortit alors un petit couteau de lancer.


      Je n’ai plus le temps de jouer. Ou est Loyd ?


      Je sais que d’all.


      Il eut à peine le temps de lever le bras, sans doute pour jeter son couteau, que la porte du hangar s’ouvrît avec fracas et des coups de feu retentirent. Rathian lança son couteau derrière eux. La brute relâcha alors Azerios pour saisir son arme, et le rookie se tourna pour voir ce qu’il se passait. La marine était la, des soldats entraient en nombre dans le hangar.
        Les rats quittent le navire
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        Encore une situation qui tournait au vinaigre... Mais c’était sa chance. Azerios allait pouvoir quitter cet entrepôt et peut être même quitter cette maudite île pour ne plus jamais y remettre les pieds. Il profita de l’effet de surprise pour dégainer son wakizashi et éliminer la brute qui le retenait quelques instants auparavant et qui lui tournait désormais le dos. Il enfonça sa lame avec force a l’arrière de la tête de sa cible, qui s’écroula avec fracas. Le temps de se retourner vers Rathian, ce dernier avait récupéré ses dagues, et grimpant sur la table, s’élança vers le rookie.



        Tu ne t’en tireras pas comme ça !


        Il donna quelques coups de dague qu’Azerios contra avec son sabre. Ce dernier saisit alors la bouteille dans son élan et donna un coup a son assaillant qui l’a brisa d’un coup de dague. Le tesson de bouteille en main, le jeune pirate profita de l’angle mort pour porter un coup au visage du borgne, lui scarifiant son œil encore valide. Il poussa alors un hurlement de douleur mêlé de colère, il était désormais aveuglé et donnait des coups de dague dans le vent, fou de rage. Le rookie décida alors d’abréger ses souffrances, il esquiva les coups et planta son Shunkashuto droit dans sa poitrine. Rathian s’écroula alors en silence, c’en était finit de lui.


        *Tu ne le sauras sûrement jamais Abel, mais tu m’en dois une...*


        Mais pas question de perdre une seconde de plus, les pirates et les soldats de la marine se battaient un peu partout dans l’entrepôt, des coups de feu retentissaient, des hurlement de douleur et de rage ci et la. Il fallait profiter de la confusion latente pour disparaître. Tentant de se soustraire à cette fâcheuse situation, le pirate se mit à courir vers la porte d’où était entré l’homme mystérieux quelques instants plus tôt. Sur son chemin, deux hommes de Rathian tentèrent de le stopper. Mais en vain, sa volonté de fuir était plus forte, il esquiva les attaques qui lui étaient destinées coup sur coup et se débarrassa rapidement de ces deux gêneurs. Il arriva devant la porte l’ouvrit et découvrit avec détresse qu’il s’agissait d’une pièce close, un petit bureau. Sans prendre le temps d’analyser la pièce, il fit volte-face et contra de peu une nouvelle attaque qui lui était destinée. Un homme maigrichon lui avait sauté dessus avec un sabre, les deux lames s’entrechoquèrent et le rookie assena à son adversaire un coup de tête avant de lui trancher la gorge avec son wakizashi d’un geste ample.


        C’est pas bon. Faut que je me tire d’ici...


        Les soldats de la marine continuaient à affluer par l’entrée principale, forçant le passage, mais se heurtant à une résistance vigoureuse de la part des pirates qui étaient bien plus nombreux et tenaient la position. Azerios se trouvait alors à proximité de caisses en bois, se servant de sa lame comme levier il en ouvrit une pour découvrir son contenu. Cette caisse était remplie de fusils, il s’agissait sans doute d’un stockage d’armes. Il ouvrit une autre caisse, celle-ci était pleine de boulets de canon. Voulant en ouvrir une troisième il fut interrompu par un soldat de la marine qui tomba nez à nez avec lui. Le soldat tenta de l’éliminer mais il fut plus rapide et lui planta sa lame dans le ventre. Il fallait trouver quelque chose d’utile pour dégager la voie. La troisième caisse ouverte était la bonne, elle était pleine de bouteilles de gnôle.


        Bingo !


        Il fallait créer une diversion pour espérer s'échapper de ce port, un écran de fumée au sens propre, comme figuré. Le jeune homme s’écarta de la caisse et regarda autour de lui, et saisit une lampe à huile accrochée au mur non loin. Il lui fallait un linge, n’importe quoi, il attrapa donc des rideaux et les arracha de la tringle avec force pour les déposer dans la caisse remplie de gnôle, il lança alors la lampe qui embrasa la caisse. Un épais nuage de fumée commençait alors à s’en dégager. Il se remit alors en route en direction de l’entrée de l’entrepôt, tranchant au passage successivement un soldat et deux autres brutes qui tentèrent de le stopper. Il commençait à fatiguer, ne s’étant pas complètement remis de ses blessures suite au raid de la Gold Coast. Il n’était plus qu’à quelques mètres de la sortie, seul un soldat accroupis en train de recharger son fusil lui barrerait la route. Il saisit le manche de son wakizashi, le frappa au visage avec et se dirigea vers les portes quand il fut stoppé net par un coup donné sur son flanc et il trébucha.


        Aucun d’entre vous ne sortira d’ici !


        C’était le Lieutenant Bartelew, il tenait en main deux tonfas en acier. Il ne pouvait pas espérer pire situation, un officier de la Marine lui barrait la route. Le jeune homme se releva rapidement, dans un main son sabre, dans l’autre son fourreau. Il allait devoir s’en débarrasser pour quitter cette île. Sans attendre, l’officier se rua sur lui faisant tournoyer ses tonfas et l’attaqua. Le rookie para difficilement les attaques, son adversaire cognait vraiment fort. Il décida cependant de contre attaquer, effectuant plusieurs attaques rotatives, il fit tournoyer son wakizashi et son fourreau en tournant sur lui même, se dirigeant vers lui.


        Tu m’as levé une épine du pied en t’occupant de cette vermine de Rathian. Et je suis certain que les autorités Blissoise me paieront grassement lorsque je te livrerai.


        Cet officier avait l’allure d’un vulgaire chasseur de prime, et Azerios n’avait pas l’intention de se laisser prendre. Sans répondre, il poursuivit son assaut tournoyant effectuant sa technique de la floraison à plusieurs reprises, mais sans succès son adversaire contrant le tout avec l’aide de ses tonfas.


        Et je suis sûr que je lèverai une épine à beaucoup de gens si je fais disparaître un pourrit de ton espèce.


        Un pourrit de mon espèce ? Je vais te faire taire une fois pour toute merdeux !



        Bartelew se rua sur Azerios, écartant d’un geste sec un pirate sur son passage, lui fracturant le crâne sur le coup avec l’aide de ses tonfas. Il attaqua en redoublant d’intensité, deux de ses attaques touchèrent le jeune homme au bras et aux côtes. Il recula, frôlant la perte d’équilibre, son adversaire cognait vraiment très fort. Un soldat arriva derrière lui pour l’attaquer, il fit alors volte-face pour s’en occuper rapidement ce qui lui permit de constater que le feu commençait à s’étendre, générant davantage de fumée. Se remettant en garde, il fixa l’officier, dans une pensée bienveillante il acta qu’il ne fallait pas laisser un marine corrompu comme lui sévir, il savait que ce genre d’individu pouvait être à l’origine de nombreux abus et atrocités. Il avait pu le voir avec Biggs son supérieur du temps où il était dans la Marine, pas d’hésitation, il devait s’en occuper.


        Tu as bien compris oui, un pourri de ton espèce. Combien d’âme innocente sur la conscience ?


        Je crois rêver, un pirate qui tente de me donner une leçon de morale !



        Bartelew se mit à rire, puis reprit l’offensive de plus belle. Il ne frappait plus pour stopper, cette fois ci il frappait pour tuer et il ne fallait surtout pas encaisser ce genre de coup de plein fouet. Comme toujours contre un adversaire plus costaud il faudrait agir avec prudence et avec ruse. Il continuait à contrer les attaques, de plus en plus difficilement et se trouvait désormais dans la seconde partie de l’entrepôt. Cette seconde partie et ouverte sur un petit quai, mais malheureusement aucun navire n’y était amarré. Il continuait de reculer encore et encore, commençant à se fatiguer sérieusement. Le manqua d’entraînement des dernières années dû à la disparition de son père se faisait sentir, ses réflexes s’étaient émoussés et à plusieurs reprises il manqua de se prendre un mauvais coup. Les deux hommes étaient au bord de l’eau et se jaugeaient, Bartelew n’avait pas l’air de fatiguer bien au contraire il se tenait la, fier comme un paon.


        Tu vas mourir ici sale chien.


        Azerios remarqua alors une longue chaîne au sol qui semblait accrochée à une énorme ancre posée contre une caisse derrière le lieutenant. Il tenta alors de retourner l’assurance de son adversaire contre lui, il se baissa rapidement, lâchant son wakizashi ainsi que son fourreau et saisit un morceau de chaîne, qui était plus lourde qu’elle n’y paraissait. Il la souleva de ses deux mains et donna un coup de toutes ses forces à son adversaire.


        Esquive moi ça !


        Le lieutenant Bartelew réagit exactement comme le rookie le voulait. Il ne tenta pas d’esquiver la chaîne, par pure démonstration de force, par pur orgueil, il contra le coup d’un geste avec son tonfa. La lourde chaîne s’enroula alors atour du tonfa, et par la même occasion du bras, sa lourde extrémité retombant au sol. Azerios se rua alors sur lui, portant un coup avec sa lime de charpentier, mais se prit un coup de plein fouet, coup porté avec l’autre tonfa, et tomba à terre quelques mètres derrière son adversaire. Il se releva alors d’un bon le temps que son adversaire se tourne pour lui faire face.


        Rien de ce que tu ne pourras faire ne te sauveras.


        Azerios se trouvait à présent à côté de l’ancre, il l’a poussa de toutes ses forces pour la faire basculer à l’eau. Elle finit par tomber dans la baie avec un bruit sourd. La chaîne se déroulant, entraînée par le fond, et Bartelew sentit alors cette dernière se serrer autour de son bras. Il avait profité de leur dernier échange de coup pour passer sa lime dans deux maillons, bloquant ainsi la chaîne autour de son bras. L’officier de la marine ne compris que trop tard, et en un instant il fut entraîné dans l’eau et disparu dans l’obscurité des fonds. Le jeune homme ramassa alors son fourreau et se pencha au bord du quai, regardant l’abysse. Difficile de dire combien de profondeur il y avait, mais ça semblait suffisant. Quelques bulles remontèrent à la surface avant de lui rendre son aspect lisse. Essuyant sa lame il la rengaina.


        Bon voyage.


        Il n’eut pas le temps de se reposer, deux soldats de la Marine arrivèrent et l’un d’eux tira en direction du pirate. Par chance il n’avait pas visé et la balle alla se loger dans une caisse non loin. Lorsqu’il regarda en direction des soldats il constata que le bâtiment avait prit feu. Il ne fallait pas traîner, il se mit alors à courir dans leur direction, ils étaient train de recharger. Arrivé à leur hauteur il leur donna un coup chacun avec son wakizashi toujours dans son fourreau puis rentra de nouveau dans l’entrepôt. Il restait quelques pirates qui se battaient encore contre des soldats. Le feu c’était très vite répandu, trop vite même. Il se hâta de sortir de l’entrepôt et se mit à courir sur le quai, il lui fallait un moyen de quitter cette île maudite.


        *Mais comment est ce que je vais me sortir de tout ça maintenant....*


        Quelques soldats de la marine se mirent en tête d’arrêter sa course et se lancèrent à sa poursuite. Continuant de courir à la recherche d’une embarcation, il aperçu alors un énorme filet de pêche plein. Passant devant il dégaina rapidement sa lame, sectionna le filet qui déversa sa marchandise, ses poursuivants furent emporter par le flot de poisson gluants se déversant sur les quais. Il arriva alors devant un petit bateau de forme arrondie avec une seule voile, sûrement un navire de pêche. Ce serait celui-là. Il sauta à bord, décrocha les amarres et regarda autour de lui, il ne pourrait pas manœuvrer seul... Il aperçu alors deux hommes courir sur les quais, dans la direction opposée a l’entrepôt qui était désormais au cœur d’un incendie énorme. Il décida de tenter sa chance, les interpelant d’un cri, son wakizashi toujours dans son fourreau, pointé vers eux.


        Vous deux ! Montez à bord si vous voulez vivre !


        Stupeur. Les deux hommes se regardèrent un instant puis se précipitèrent à bord. L’un d’entre eux aida Azerios à larguer les amarres, l’autre prit la barre et commença la manœuvre. Le jeune pirate ne s’attendait pas à ce que les deux hommes obtempèrent sans poser de question. Sans doute étaient ce des hommes de main de Rathian qui fuyaient la marine. Tant mieux. Un bruit sourd retentit, quelque chose venait d’exploser à l’intérieur de l’entrepôt en feu, sûrement une cargaison de poudre ou d’explosifs.

        Après quelques instants, l’embarcation était au large de la baie, la voilure fut tendue et les trois hommes purent regarder en silence l’île tropicale disparaître peu à peu au loin.