Au nom du capitaine Frokasse

Avant-Propos:

Voilà plusieurs semaines maintenant que Kaito officiait en tant que mercenaire pour le compte de Wallace Gambetta. Tandis que le reste des Intrépides Libres aidait sur les chantiers de la compagnie et venaient soutenir leur capitaine quand celui-ci en avait besoin, lui s'occupait de remonter les bretelles de quelques habitants quelque peu récalcitrants à payer ou même des pirates un peu trop belliqueux – à vrai dire, surtout des pirates. Le kanokunien appréciait pas mal de travail, lui offrant toute la liberté de mouvement qu'il recherchait tout en permettant à son katana de s'exprimer.

Néanmoins, avec les semaines passant, il se rendit bien vite compte que Wallace le limitait quelque peu dans sa zone d'action. Quittant finalement assez peu Lavalliere, il en vint finalement à se demander s'il allait jamais quitter la bourgade ou même Boréa. Petit à petit, son travail le lassait quelque peu, l'accomplissant bientôt plus par obligation que par envie. Tranquillement mais sûrement, et malgré la bonne humeur ambiante de la ville portuaire, le sabreur perdit de sa joie, devenant un peu trop sérieux, notamment pour Clara, la cuisinière de l'équipage, qui ne parvenait plus vraiment à faire rire le jeune homme – du moins, clairement pas autant qu'à l'accoutumée.

Cette situation eut cependant un point d'arrêt, lorsqu'un beau jour, au retour d'une mission à Jalabert pour mener une négociation quelque peu musclée à un des fournisseurs de Wallace un peu trop téméraire, le patron l'invita à le rejoindre dans son bureau alors que d'ordinaire, Kaito lui fournissait ses rapports par l'intermédiaire de sa secrétaire. Sans hésitation, quoiqu'un peu nonchalant, il avait accepté l'invitation, se retrouvant ainsi face à l'homme aux cheveux rouge carmin.

Bonjour, Kaito. salua-t-il.
Wallace. répliqua le pirate.

Un rapide jeu de regards se joua entre les deux hommes qui finirent par sourire, amusés. Les deux s'entendaient étonnamment bien et les familiarités étaient devenus plus faciles et naturelles entre eux avec le temps – bien que malgré tout, les deux conservent cette différence d'autorité que leur conférait leur position dans l'entreprise.

J'ai appris que tu montrais moins d'entrain dans tes missions, je me trompe ? demanda l'armateur sans détour.
On peut dire cela. répliqua le mercenaire.

Un soupir se fit entendre dans toute la pièce.

Tu aurais pu m'en faire part plus tôt. se désola le patron.
Je ne fais que mon boulot, mon ennui n'a guère d'importance.

Wallace s'approcha aussitôt de Kaito et posa sa main sur son épaule, un air grave sur le visage.

Si tu le dis. Néanmoins …

Il se retourna et attrapa un dossier sur son bureau pour le tendre au pirate.

... Ceci aurait pu te parvenir bien plus rapidement.
Qu'est-ce que donc ? Une nouvelle mission ?

L'armateur se contenta de hausser les épaules, forçant le kanokunien à ouvrir le dossier pour en découvrir le contenu, se révélant effectivement être des informations pour une mission qu'il souhaitait très certainement lui remettre. Des détails firent cependant tiquer le jeune homme qui s'y arrêta très vite, interrogé.

Le capitaine Frokasse ? Le cimetière d'épaves de South Blue?

Wallace se contenta de hocher la tête positivement aux interrogations, lui faisant bien comprendre qu'il ne rêvait pas. Et après plusieurs secondes de silence, Kaito finit par réaliser ce qui l'attendait. Son supérieur venait de lui offrir la possibilité de partir en voyage pour une mission, et pas des moindres qui plus est. Il s'agissait cette fois de mettre la main sur un trésor enfoui possédé par le célèbre capitaine Frokasse. Même paumé à Luvneel mais surtout à Kanokuni, ce nom n'était pas inconnu du capitaine pirate qui afficha un large sourire. Une question tarauda cependant bien vite son esprit.

J'imagine qu'il n'y a pas que parce que je suis moins jouasse que vous me proposez cette mission. fit-il remarquer.

L'armateur rit dans sa barbe.

En effet. J'ai supposé que ta recherche de navire n'avait pas encore été fructueuse, aussi je pense que cette mission saura y remédier.

L'homme mature attira aussitôt l'attention du plus jeune.

Je suis tout ouïe. s'exclama ce dernier.
Est-ce que le nom de Frokasse t'es familier ?

C'est vrai qu'au final, Kaito aurait pu ne pas connaître l'existence de ce pirate. Fort heureusement, c'était le cas et il ne manqua pas de le confirmer d'un hochement de tête.

Eh bien d'après nos informations, il se pourrait que tu trouves des indices sur l'emplacement de son bateau iconique.

Le pirate écarquilla les yeux.

C'est une sacrée nouvelle ! Mais vous autoriseriez à ce que je le récupère sans contrainte supplémentaire ?
Je n'aurai pas d'intérêt à m'en encombrer, et puis considère cela comme une prime de risque.
Cela me va alors. approuva Kaito.

Une nouvelle fois, Wallace hocha la tête, d'un air satisfait.

Tu me diras si tu souhaites agir seul ou t'y rendre avec certains de tes amis.
Pas besoin. l'armateur haussa un sourcil. On part tous.

[...]

Wow ! Impressionnant ! Et ça tient tout seul ? s'exclama Clara, pleine de joie.
J'imagine. Vu comme c'est sombre en dessous, ça doit être bien rempli, au fond de l'eau. répondit Matthew.

La cuisinière et le tireur d'élite des Intrépides Libres fixèrent avec des yeux émerveillés l'immense zone faites de bois, de pièces de métal et de morceaux de navires échoués qui se profilaient devant eux. Oliver, légèrement amusé par l'état de ses deux amis, vint secouer leurs épaules, les faisant paniquer.

Attention, vous pourriez tomber avant qu'on soit arrivés. Vous risqueriez de devoir nager sur le reste du trajet. se moqua-t-il.
T'es pas drôle. pesta Clara.

Elle tira alors la langue, faisant hausser les épaules du charpentier de l'équipage qui les laissa à leur émerveillement, rejoignant Peter qui s'attelait à manœuvrer l'Aventurier sur les indications de Sarah.

On arrive dans combien de temps ? interrogea le jeune homme aux cheveux rouges.
Je ne pourrais pas dire exactement, je ne connais pas du tout la zone et la carte que nous as donné Wallace n'est pas franchement utile pour ça. À vue d’œil, cependant, je dirais une dizaine de minutes. lui répondit la navigatrice.
Bon à savoir, ça.

Oliver finit par se poser, observant alors à son tour la mer et surtout la masse à la forme indéfinissable qui se profilait à l'horizon, dont la masse submergée formait une ombre très légèrement visible dans l'eau, et qui ne le rassurait pas des masses. À l'inverse, cependant, cela mettait Kaito de très bonne humeur, lui qui sortait tout juste d'une petite sieste revigorante, voilà qu'apercevoir le Cimetière d'épave après deux bonnes semaines de navigation sonnait comme un certain soulagement. Leurs rations n'étaient guère conséquentes et prendre plus de retard qu'il n'en avait déjà à cause du passage par la Flaque aurait été risqué pour eux – de toute façon, il y avait de fortes chances qu'ils doivent faire un arrêt sur le retour, la question était surtout de savoir s'ils pourraient choisir l'endroit où s'arrêter.

Vous vous sentez prêts ? demanda alors le capitaine.
Toujours. répliqua aussitôt Sarah, imitée par Oliver et Peter.
À donf ! hurla Clara depuis l'avant de la coque de noix, Matthew se contentant lui d'un pouce levé en guise de réponse.

Le kanokunien sourit, satisfait de voir ses amis motivés comme jamais. Il savait pertinemment qu'en dehors de Sarah et Peter désormais bien habitués à se battre en toute circonstance, les trois autres n'avaient pas encore eu l'occasion d'expérimenter le combat en temps réel, le pur et dur, sans règles. Savoir qu'ils n'étaient pas nerveux – ou presque – le rassurait pour la suite des événements. L'équipage des Intrépides Libres allait vivre sa première aventure, alors il espérait fortement qu'elle se passe au mieux.

Finalement, le bateau finit par toucher terre, ou plutôt bois. L'Aventurier finit par être accosté dans un semblant de port délabré, possédant tout juste de quoi accrocher les bateaux pour éviter qu'il ne parte à la dérive et finissent comme leurs homologues désormais vingt milles lieux sous les mers. Kaito fut le premier à poser pied, se stabilisant sur un ensemble de grosses planches formant un long chemin rappelant un ponton. Très vite, le reste du groupe l'imita, le suivant ensuite jusqu'à une grosse plate-forme.

Bien ! À partir de maintenant, il faudra être prudent, mes amis. L'endroit est assez dangereux et nous pourrions tomber sur des ennemis à tout instant. Tenez-vous prêts à passer à l'attaque au moindre souci. s'exclama le capitaine pirate.

Hochement de tête global.

Restons groupés. Et suivons la carte autant que possible, on s'adaptera à ce qui vient. Allez, en avant !

Nouveau hochement de tête global. La joyeuse troupe se remit donc en mouvement, suivant les pas de Kaito et bientôt Sarah à sa droite, progressant dès lors d'un pas lent mais certain. Les passages se trouvaient quelque peu étroits, parfois mouvants, parfois totalement solides.Un enchaînement de stabilité qui mit à rude épreuve la concentration du groupe. Malgré tout, il tint bon, parvenant à une zone plus statique, composée à moitié de sédiments ramenés par la mer et piégés par les débris et à moitié par ces mêmes débris. Y marcher était bien plus rassurant, et à en voir les quelques rares semblants d'habitations qui s'y étaient créé, l'endroit était plutôt sûr pour s'y déplacer.

T'es sûr qu'on risque pas de se perdre avec tous les chemins aléatoires qu'on traverse ? finit par demander Clara.
C'est vrai qu'avec les courants, la carte pourrait avoir changer. ajouta Matthew.

Kaito se tourna vers eux avec un sourire rassurant.

Peut-être, mais la zone n'a pas changé de position aussi rapidement. Au pire, on s'adaptera, mais on trouvera ce qu'on est venus chercher : les secrets du capitaine Frokass-...

Alors qu'il allait finir de parler, le kanokunien tourna au niveau d'un talus de détritus et s'arrêta tout juste en s'apercevant qu'il allait heurter un homme coiffé d'un bob et à l'air nonchalant. Ouf, il venait d'éviter le pire. Cependant, savoir qu'il avait mentionné le nom de Frokasse si proche d'un inconnu ne le rassurait guère et instinctivement, il posa la main sur son katana, prêt à se battre – tout comme ses camarades – même s'il sentit très vite qu'il n'aurait que peu de chance de le vaincre.

Vous avez entendu ce dont on parlait, hein … fit savoir Kaito.

La question était ainsi lancée à la volée, volontairement floue, histoire de prendre la température vis-à-vis de cet inconnu. Le sabreur était tellement concentrée sur cet homme qu'il ignorait totalement s'il était accompagné ou non. Tout ce qu'il espérait maintenant, c'est que cet rencontre ne tourne pas au malheur pour les Intrépides Libres, surtout aussi rapidement …




Voilà, et désolé d'avoir tant tardé à lancer le sujet >_< (surtout que c'est moi qui ait lancé le truc donc j'ai pas d'excuses D:). Bref, sinon, je suis ouvert à tout changement/ajout évidemment ~


Dernière édition par Kaito Yamamoto le Lun 21 Juin 2021 - 22:53, édité 1 fois
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Voilà quelques jours que j’étais parti pour trouver de l’argent. Rik m’avait confié cette tâche ingrate, me laissant partir seul à bord d’un rafiot construit par moi-même, et ce, avec du matériel de récupération. Si l’on devait résumer : j’étais à bord d’une espèce de barque prête à se détacher à la moindre vague, sans navigateur, à destination de l’inconnu. Tout ça pour rester avec Eärendil et tenter d’en tirer quelque chose en mon absence. Néanmoins, la situation était si désastreuse qu’il fallait tenter quelque chose pour améliorer notre situation. Être pauvres, ça allait bien deux minutes.

Mais... Voici quelques petits jours que je “naviguais” sans voir le bout. Le peu de vivre fourni commençait à sérieusement diminuer, alimentant une profonde inquiétude en moi. Les nuits étaient douces, mais les journées pouvaient être arides. L’eau manquait et je fus rapidement déshydraté. Ainsi s’amorçait la fin de ma triste vie. J’allais tout bonnement tomber les vapes et dormir définitivement. Tout cela pourquoi ? Absolument rien. C’était ce que l’on pouvait nommer de “mort bête”. Il s’agissait clairement là d’une bêtise. Cette bêtise couterait ma vie.

•••

L’embarcation semblait frapper une surface dure. Ce battement me réveilla de mon sommeil que je pensais éternel. En me redressant, accompagné d’un mal de crâne à vous coucher, j’aperçus une sorte d’île peu accueillante. En tâtonnant le sol, je compris aisément qu’il s’agissait d’une île artificielle conçues avec des matériaux de récupération, sans être fragile pour autant. La quantité de matériaux amassée était telle que la solidité était bien présente. C’était en m’y aventurant un peu plus que je constatai où j’étais. De nombreux navires abandonnés, détruits, étaient récupérés pour fabriquer des habitations. Je compris où je me trouvais. Le célèbre cimetière d’épaves.

Un sourire s’afficha sur mon visage. Bien que peu accueillant, pour ceux capables d’en ressortir vivant, la richesse les attendait. Pour une fois, le destin semblait se montrer clément avec moi. Je n’étais évidemment pas seul. Des équipages pirates rodaient dans les parages, puis d’autres malfrats habitaient également ces lieux. Dans mon état, j’avais l’air d’un clochard inoffensif, alors peut-être éviterai-je d’éventuels rixes ? Emmitouflé dans mon large manteau et le visage dissimulé par mon bob, je continuai d’explorer les alentours dans l’espoir de trouver quelque chose.

Mais à croire que la chance me souriait, je tombai sur une conversation d’individus, apparemment un équipage de pirate. Je me rapprochai en toute discrétion. Ils étaient si concentrés et impliqués qu’ils ne remarquèrent même pas ma présence. Ils semblaient à la recherche de quelque chose, probablement un trésor. Forcément, ça m’intéressait. Mais alors que le chef de groupe, certainement le capitaine, allait dévoiler un élément ô combien important, il me repéra. Outre le fait d’avoir été discret, je ne m’étais pas caché non plus, alors je n’étais suis que très surpris.

- Le trésor du capitaine Frokasse, hein ?

Tout homme un peu curieux du monde qui l’entourait avait connaissance de ce trésor. En tant que charpentier, le célèbre navire de ce dernier m’intéressait largement, mais je n’étais qu’un simple chercheur d’or. Cet épéiste voulait certainement s’assurer des informations que j’avais récolté ou non. Inutile de lui mentir, car je comptais bien intégrer leur expédition. Un tel trésor pouvait largement se partager. Cependant, les types semblaient à cran, prêt à dégainer au moindre faux pas. Il fallait instaurer un climat de confiance.

- Je suis également à la recherche de ce trésor.

Ce n’était pas vrai. Mais je le disais avec une telle conviction que c’était croyable.

- Que dites-vous d’une collaboration ? Personne ne doublera l’autre et les biens seront évidemment partagés. Ne soyons pas trop gourmands.

Difficile d’accepter une proposition d’un tel inconnu.

- Je ne suis ni armé ni accompagné. J’ai peut-être l’air un peu fourbe, hein, mais accordez-moi le bénéfice du doute. Tiens, l’épéiste, t’es le chef de cette belle bande ? Qu’en penses-tu ?

Fallait bien que je me montre un peu confiant. À quoi bon sinon ? Ils allaient me manger tout cru dans le cas contraire. La faiblesse était vraiment un fardeau. Si je pouvais éviter de me battre, ça m’arrangerait.

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Le trésor du capitaine Frokasse, hein ? répondit finalement l'inconnu.

Kaito soupira. Malheureusement, ce qu'il espérait le moins s'était produit : l'homme avait bel et bien entendu le nom du célèbre pirate. Il se maudit intérieurement d'avoir cru qu'ils étaient seuls et s'être laissé emporté par sa prose. Il faut dire aussi que la certaine insouciance et le plaisir de l'exploration le mettait dans un sacré état, bien qu'il ne montrait pas en affichant à cet instant un air méfiant. Après tout, l'homme auquel les Intrépides Libres faisaient face n'avait rien à voir avec les rares gus qu'il avait pu apercevoir dans un coin d’œil : lui était dangereux et tant que sa menace restait présente, le kanokunien n'était pas près d'enlever sa prise sur la garde de son katana.

Cependant, en y regardant plus attentivement maintenant que toute l'attention était portée sur lui, le sabreur constata qu'il était bel et bien seul. Mais surtout, il ne semblait pas dans son meilleur état. Difficile de dire ce qu'il en était réellement, l'homme se cachant derrière un épais manteau et un bob assez marquant pour le notifier, mais le feeling de Kaito ne le trompait généralement pas : l'homme qui lui faisait face n'était pas au meilleur de son potentiel. Par instinct de survie néanmoins, il choisit de faire fi de cette sensation et considéra simplement l'inconnu comme il l'était : un ennemi potentiel. Enfin, pour un temps en tout cas.

Je suis également à la recherche de ce trésor. poursuivit l'homme au chapeau.
Étrange coïncidence. fit aussitôt remarquer Sarah.

La demoiselle était du genre à prendre en compte les émotions que laissaient apparaître ses opposants avant de connaître leurs excuses ou leurs remarques. Une façon de penser qui se trouvait être à double tranchant et qu'elle essayait petit à petit de développer pour acquérir un parfait discernement de la moindre personne qu'elle croiserait. Dans le cas présent, son feeling semblait lui dire que l'inconnu n'était pas tout à fait honnête, mais Kaito, bien qu'ayant total confiance en sa seconde, se dit que l'homme avait parlé avec une telle conviction qu'il devait certainement cacher une raison qui les dépassait – ou peut-être pas ?

Que dites-vous d’une collaboration ? Personne ne doublera l’autre et les biens seront évidemment partagés. Ne soyons pas trop gourmands. proposa finalement l'homme sur un ton neutre.

Le kanokunien fit la moue. Le deal était plutôt équitable, en un sens. De toute façon, le trésor en lui-même n'était pas dans les projets direct de l'équipage et tant que cet inconnu n'essayait pas de l'entourlouper, le partage serait convenablement, tout le monde en sortirait satisfaits. Néanmoins, malgré tout son bon vouloir, les Intrépides Libres avaient déjà eu l'occasion d'expérimenter ce genre de deals à Luvneelpraad, et ça n'avait pas toujours été fructueux pour eux. Autant dire que malgré le ton visiblement honnête de l'homme, le groupe restait méfiant, prêt à réagir au moindre mouvement suspect – comme Kaito leur avait indiqué plus tôt. Fort heureusement, l'inconnu n'en resta pas là.

Je ne suis ni armé ni accompagné. J’ai peut-être l’air un peu fourbe, hein, mais accordez-moi le bénéfice du doute. Tiens, l’épéiste, t’es le chef de cette belle bande ? Qu’en penses-tu ? poursuivit-il.

Kaito reproduit sa mimique. Il lui sembla sentir la menace diminuer tranquillement à mesure que son interlocuteur parlait. Elle restait présente, certes, mais de ce qu'il en constatait, le sabreur ne repérait nulle hostilité à leur rencontre. Dans le cas présent, c'était même eux la vraie « menace ». Le capitaine pirate soupira longuement, et abandonna sa prise sur son katana, à la grande surprise du groupe.

Mais, pourquoi ? s'interloqua Sarah.
Cet homme me paraît honnête. Et puis, s'il avait vraiment voulu nous attaquer, il l'aurait déjà fait. répliqua Kaito.

La navigatrice gonfla légèrement les joues, embêtée par la désinvolture de son ami et « supérieur ». Néanmoins, elle choisit de lui laisser le bénéfice du doute, non sans conserver sa main sur sa rapière, prête à intervenir. Le jeune homme aux cheveux blancs, pendant ce temps, observa encore plus attentivement l'inconnu, ne constatant effectivement rien qui puisse paraître une arme bien qu'il ne puisse être assuré qu'il ne cachait pas quelque chose sur lui. Finalement, le kanokunien fixa l'inconnu d'un air calme et plus détendu.

Vous ne semblez pas vouloir nous gêner, et votre proposition ne vient pas bousculer grandement nos objectifs … Alors c'est d'accord. il tendit une main amicale. À moins que vous n'ayez une revendication particulière sur ce trésor ?

Sarah soupira. Derrière, les Intrépides s'excitaient légèrement, à base de « Tu aurais pu nous consulter avant », « Mais c'est peut-être un piège » ou « On te fait confiance, capitaine ». Kaito savait par avance que sa décision ne serait pas la mieux perçue par le groupe du fait de sa réponse précipitée sans même les consulter à l'avance, mais il ne pouvait pas se permettre de mener un point stratégique entre eux sous le nez de leur interlocuteur, au risque qu'il en profite. Puis il restait tout de même une menace, dans les faits. Mieux valait donc agir rapidement pour éviter de laisser trop d'ouvertures à cet inconnu. Pour le moment.

Au fait, je suis Kaito Yamamoto, voyageur pirate. Et voici mes amis et membres de mon équipage, les Intrépides Libres. dévoila enfin le sabreur.

L'idée était maintenant que le lien se fasse entre cet homme et lui. Si l'alliance était faite, alors il n'y avait pas de raison de ne pas connaître celui avec qui il était en train de discuter. Au moins, celui-ci savait à qui s'adresser à présent. Le reste suivrait et le groupe pourrait se lancer tranquillement dans leur chasse au trésor …
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La tension était palpable et cela ne m’étonnait guère. À vrai dire, une grande hospitalité d’entrée de jeu m’aurait posé question. Se méfier d’un inconnu, plus encore quand un trésor était en jeu, je m’y attendais. Néanmoins, je n’avais réellement aucune intention de les doubler, j’aurais même certainement besoin de leur aide et leur confiance m’était précieuse. La demoiselle qui prit la parole semblait être la plus sceptique de tous. Ce capitaine m’avait l’air assez bien entouré. On pouvait ressentir une réelle cohésion au sein de cet équipage.

Kaito semblait être quelqu’un d’assez posé et de respecté. J’appréciais grandement converser avec ce genre de type plutôt que des brutes épaisses. Chacun des hommes et des femmes présents à ses côtés lui obéissaient, et ce, même s’ils désapprouvaient ses décisions. Il n’avait pourtant pas le profil du dictateur et cela démontrait bien qu’il s’agissait ici d’un homme respectable. Un homme de parole en somme. Vu l’état dans lequel je me trouvais, seuls des types de cette trempe pouvaient m’aider. Je pouvais me concentrer sur les recherches.

Car en effet, un équipage soudé était un équipage fiable, en mon sens. Comme je le disais, et avec sincérité, j’étais venu seul et de l’aide en termes d’effectif ne pouvait me déplaire. Pour une fois, ma fatigue et mon apparence maladive jouaient en ma faveur. Kaito, comme il s’était présenté, semblait me faire confiance et accepter que nous fassions chemin ensemble. Lorsqu’il me demanda si j’avais des revendications particulières, une seule me vint à l’esprit, et pas des moindres. Je me méfiais toujours un peu mais je semblais un peu plus détendu.

- Je m’appelle Alma, futur charpentier de renom. À ce propos, je suis arrivé jusqu’ici par miracle, à bord d’une barque fabriquée à l’arrache...

Tout le monde comprit aisément où je voulais en venir. Il me fallait un moyen de transport et je l’avais peut-être trouvé. Mais plus important encore : trouver ce trésor. Il ne fallait pas perdre davantage de temps. Si ces types connaissaient le trésor du capitaine Frokasse, moi aussi, puis certainement d’autres, alors nous n’étions pas les seuls à être à sa recherche. À mon avis, nous n’échapperons à d’éventuels affrontements. Entre les explorateurs et les locaux, chacun souhaitait améliorer ses conditions de vie.  

- Je vous suggère de nous mettre en route dès maintenant.  

Mais où ? Je l’ignorais encore.  Devions-nous séparer le groupe ? J’ai eu la chance de tomber sur des types sympas, mais d’autres équipages moins accueillants cherchaient également des trésors. Il ne fallait peut-être pas diviser nos forces. Il y avait bien ce lieu infame dont Rik lui avait parlé, l’Encanis, où des informations pouvaient être récoltées en échange d’une petite somme. À moins que je ne sois suffisamment charmant pour séduire ces demoiselles. Quelle horreur. Épargnez-moi cette infamie. Non. Kaito et son équipage semblaient être venus précisément pour ce trésor, contrairement à moi qui bluffais, alors ils avaient forcément un plan.  

- Avez-vous des suggestions qui nous épargneraient des heures de recherche inutiles ?

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Au grand soulagement de Kaito, l'ambiance semblait revenir au beau fixe à mesure que les secondes passaient, voyant surtout que Sarah laissait ses muscles se détendre petit à petit, signe qu'elle abandonnait l'idée de réagir au quart de tour. Sa main restée sur la rapière fit cependant facilement comprendre qu'elle garderait un œil sur cet homme pendant quelques temps. Les autres, quant à eux, se montrèrent plus amicaux vis-à-vis de ce dernier, rangeant leurs armes, desserrant leurs poings. Et bientôt, ce n'était plus un conflit qui ne tarderait pas à s'engager, mais la suite d'une simple discussion cordiale entre deux hommes.

Finalement, Kaito s'était présenté à cet inconnu, lui faisant ainsi découvrir les Intrépides Libres. Il devenait ainsi la seconde personne à réellement connaître l'existence de l'équipage sur cette terre, ce qui constitua intérieurement une certaine fierté pour le sabreur. Il chassa néanmoins très vite le bonheur que cela lui apporta et se concentra sur la discussion, laissant l'homme au bob se présenter.

Je m’appelle Alma, futur charpentier de renom. À ce propos, je suis arrivé jusqu’ici par miracle, à bord d’une barque fabriquée à l’arrache... dévoila-t-il.
Un charpentier de renom, hmm … répliqua instinctivement le kanokunien.

Ainsi il se prénommait Alma. Kaito tâcherait de le retenir. Mais ce qui attira le plus sa curiosité, ce fut le fait qu'il se disait futur charpentier de renom. Le kanokunien était friand d'ambition et de détermination, et l'homme semblait faire parti de ces gens qui en ont beaucoup à revendre. Enfin, il pouvait toujours leur mentir pour essayer de les piéger, mais le jeune homme aux cheveux d'argent ne pouvait croire qu'une personne étalant sa volonté d'atteindre les sommets aussi simplement ne pouvait être mauvais. Cela ne fit que contribuer à accorder sa confiance à son désormais camarade de fortune.

Une autre chose titilla Kaito. Clairement, par sa dernière phrase, l'homme lui faisait bien comprendre qu'il cherchait un moyen de repartir. La question était cependant de savoir s'il comptait profiter du bateau des Intrépides Libres – l'Aventurier ou celui que le capitaine pirate espérait bien réussir à s'accaparer – ou s'il avait dans l'idée de récupérer le navire du capitaine Frokasse. On disait celui-ci cachée quelque part dans cette région du monde, alors pour un charpentier, cela ne semblait guère impossible qu'il soit venu pour cela … Encore qu'en y pensant, Kaito n'excluait pas la possibilité de la rencontre hasardeuse sur laquelle Alma pourrait tirer profit. Bah, au pire, il s'adapterait et il savait de toute façon Sarah prête à lui faire la peau si cela se révélait vrai. Le sabreur préféra pour le moment rester dans l'idée que la collaboration se ferait sous les meilleurs auspices.

J'aime bien votre ambition, on devrait pouvoir s'apprécier sans soucis ! Et … On s'arrangera pour le départ, je pense. répondit-il finalement au charpentier.

Kaito parla avec franchise, à deux doigts de se laisser tenter à une tape amicale sur l'épaule de l'homme au bob. Il se retint cependant à temps, levant finalement le pouce comme pour signaler qu'il était content de s'allier à lui. Difficile de dire si cela fut bien pris, mais en tout cas, Alma ne tarda pas à ramener le sujet principal sur le tapis.

Je vous suggère de nous mettre en route dès maintenant.
Bonne idée ! approuva le pirate.

Il était vrai rester statique aussi longtemps n'était pas des plus intelligents. Dans ce genre d'endroits, l'on pouvait s'attendre à se faire attaquer à tout instant, alors mieux valait rester mobile pour être réactifs, en plus de limiter les embuscades possibles. De toute façon, plus vite le groupe se mettrait en route, plus vite il atteindrait son objectif. Ainsi, Kaito – et ses amis – emboîtèrent rapidement le pas d'Alma qui se laissa surtout finalement guidé par le capitaine pirate – à raison, évidemment. L'homme au bob ne manqua cependant pas de se laisser aller à une question d'importance capitale.

Avez-vous des suggestions qui nous épargneraient des heures de recherche inutiles ? s'interrogea-t-il.

Le kanokunien lui pointa alors aussitôt Peter, celui qui s'était porté garant de la carte en leur possessions. Le timonier, jusqu'alors concentré dessus, observa le mouvement de son ami et capitaine et s'avança aussitôt, lui tendant l'énorme papier déroulé qui fut récupéré dans l'instant et dévoilé à Alma.

On a pu obtenir des informations sur un indice pour retrouver le trésor. La carte n'est pas explicite, mais l'essentiel me semble présent pour comprendre où nous nous rendons : un certain lieu nommé « Encanis ». expliqua-t-il.

Il se retourna vers ses amis avec un large sourire.

L'un de vous s'est renseigné à ce sujet, au fait ? leur demanda-t-il.

Sarah soupira. Peter aussi. Les autres, Clara notamment, ne savait quoi en penser. Fort heureusement pour le coup, Oliver avait un certain attrait pour ce genre d'endroits – en plus d'apprécier la lecture. Il se racla ainsi la gorge.

De ce que j'en sais, c'est un lieu de débauche dans sa forme la plus pure. Pire que Luvneelpraad, si vous voulez mon avis. On ne devrait pas y rencontrer trop de soucis, je pense. J'ai cru comprendre de ce que j'en ai lu que les combats ne sont pas très appréciés dans ce coin du cimetière. décrivit le charpentier des Intrépides Libres.
Hmm, bon à savoir.

Pas vraiment. Enfin, Kaito était content de savoir que l'endroit pourrait constituer un lieu où ils pourraient évoluer sans risquer d'être attaqué par des dizaines de personnes en même temps sous les regards moqueurs des passants, mais en même temps, cela ne le rassurait guère. Si l'endroit était un lieu de fréquentation important, il y avait de fortes chances que leur jeune groupe soit facilement repéré et suivi dans un endroit où ils pourraient facilement se faire surprendre. C'était donc à double tranchant et malheureusement, ils allaient forcément devoir y passer. Au moins, ils étaient prévenus ?

Cela est donc notre objectif. Et si les proportions sont biens faites, je dirais qu'on y sera d'ici vingt minutes ? estima le sabreur.

Les chiffres n'avaient pas vraiment de sens en ces lieux, mais le jeune homme faisait confiance en Wallace pour ne pas lui fournir une carte mal faite. Enfin, en tout cas une carte sur laquelle il pouvait compter. Au moins tant que le groupe n'aurait pas mis la main sur l'indice qui y était lié.

D'un commun accord donc, la marche se poursuivit tranquillement. À l'arrière, le groupe discutait plus gaiement de choses et d'autres sans importance pour occuper le temps, mais Kaito observa facilement qu'ils restaient aux abois, prêts à réagir comme il le leur avait demandé. La plus sur le qui-vive restait cependant Sarah, qui n'avait pas lâché sa concentration sur Alma mais gardait également un œil autour d'elle, ne tenant pas à être surprise par une attaque. Au final, c'est le capitaine lui-même qui semblait le plus détendu dans l'affaire, se permettant même un bâillement sur le trajet en esquivant de juste une planche flottante qui quitta sa position sur le passage du sabreur.

Je me demandais : vous êtes charpentier, mais du coup, j'imagine que vous êtes affiliés à une entreprise ou quoique ce soit en rapport, je me trompe ? questionna innocemment Kaito.

La question fut lancée au cours du trajet, dans un moment de trajet plus tranquille. Trajet qui se révéla des plus calmes, bien que le kanokunien sentit par moments qu'on les épiait. Faut dire qu'un groupe de sept personnes sapés plutôt proprement par rapport à la moyenne des lieux avait de quoi attirer l’œil, d'autant qu'Oliver ne pouvait malheureusement pas ranger sa carte et un regard avisé n'aura sans doute pas mis beaucoup de temps avant de la repérer dans les mains du charpentier aux cheveux rouges.

La discussion se poursuivit rapidement avec Alma sans grande incidence et bientôt, le petit groupe finit par arriver jusqu'à un ensemble de caravelles reliées d'où provenaient des bruits de fête, de débauche et de joie continue. Quelques personnes fortement éméchés sortaient ici et là par les divers accès visibles et il fallut bientôt prendre le temps de les esquiver pour ne pas tomber à l'eau.

Allez, en avant ! s'exclama Kaito.

Et invitant son désormais camarade de fortune à suivre ses pas, il s'engagea vers l'intérieur de la première caravelle sur leur chemin …
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Clairement, le type avait au moins la politesse de m’écouter, et ça, ce n’était pas donné à tous. Ensuite, je voyais bien qu’il m’analysait de fond en comble et que mes réponses étaient passées au crible. Rien de plus logique. Le plus étonnant restait le fait qu’il semblait adhérer à mes suggestions et adhérer à mes minces propositions. Oy... N’était-il pas un peu trop conciliant avec moi, là ? En soit, j’étais sincèrement cool et sans histoire, alors il ne risquait pas grand-chose avec moi, sauf qu’il ne me connaissait pas. En d’autres, ce type était soit irresponsable, soit une raclure qui me piègera, soit un type doté d’une sens aigu dans la lecture de la bonté de chacun.

Bref. Le temps passait et nous n’avions toujours pas bougé. Cependant, cet homme était avisé et n’était pas venu les mains vides. Il me pointa du doigt l’un de ses hommes, un dénommé Peeter, qui avait une carte en sa possession. Tout semblait désigner une petite visite du côté de l’Encanis, comme je le suggérais un peu plus tôt. Les descriptions apportées correspondaient avec le portrait que Rik m’en avait fait et aux images que je m’étais faites. Un lieu de débauche où alcools, femmes et hommes s’enivraient et jouissaient de plaisirs intenses.

Nous marchions maintenant en direction de notre nouvel objectif : l’Encanis. Pas question de profiter du large panel d’activités sympathiques qui nous sera proposé. Nous avions une mission et même si l’ambiance était agréable, je ne voulais pas perdre la raison de ma venue de vue. L’épéiste et capitaine, entièrement détendu, se déplaçait habilement à travers ces planches pas toujours bien fixées. J’en oubliais presque que cette île était en réalité une décharge qui s’était formée seule et sans l’aide de l’homme. Kaito me libéra de mes songes.

- Pas encore. Les aléas de la vie m’ont mené dans bien des endroits, dis-je en saisissant mon menton, songeur. Mais, vois-tu, j’ai prochainement l’intention d’intégrer un chantier naval et faire parler mon talent.

Je ne frissonnais même pas à la fin de ma phrase. J’étais convaincu de mon potentiel. Il ne pouvait en être autrement si je voulais devenir une personne de renom dans ce monde de brute. Nous continuions de bavarder une quinzaine de minutes, juste le temps pour nous d’arriver face à ces trois caravelles encastrées. J’aurais préféré ne jamais pénétrer ces lieux. Ça puait la prostitution, les jeux, l’argent, la drogue... Le genre d’établissement tenu par des barons de la drogue avec lesquels il ne valait mieux pas se prendre la tête. Surtout pour un passage de courte durée.

Le long de notre balade, j’aperçus des individus qui nous filaient sans trop de discrétion. Ils n’étaient certainement pas dupes : des équipages qui venaient s’aventurer ici, ce n’était certainement pas pour du tourisme. Alors les équipages se menaient une guerre entre eux. Mes nouveaux camarades les avaient certainement repérés également, mais chacun fit semblant de ne rien remarquer. Où les avaient-ils vraiment pas remarqués ? Je balayais cette idée de mon esprit. J’entrai le premier dans la première caravelle, la première qui se présentait à nous. Il nous monter des marches pour accéder au pont principal. De la lumière nous attirait ensuite vers l’étage inférieur.

C’était chaud. Au-delà de la chaleur environnante, on pouvait aisément sentir que toute personne présente ce lieu n’était clairement pas saine d’esprit. La plupart connaissaient la misère et venaient ici pour l’oublier. Lumières tamisées, musique de fond pas très entrainante – du moins pas pour danser – et une odeur de tabac froid couplée à celle de la sueur. À croire que l’activité physique était intensive par ici. Heureusement, ils tentaient de dissimuler cet affreux mélange odorant par un encens qui envahissait l’enceinte de la pièce dans laquelle nous nous trouvions.

- Bonjour messieurs, dit une serveuse, une vieille femme pas très charmante, de l’autre côté du comptoir qui nous accueillait, désireriez-vous boire quelque chose ? Je peux aussi vous présenter quelques filles avec lesquelles vous seriez très heureux de passer un agréable moment.

Si elles étaient aussi attirantes qu’elle, je passais mon tour.

- En ce qui me concerne, ça ira pour les filles, dis-je pour couper court à tout doute. Servez-moi votre meilleur whisky, s’il vous plait.

Je n’étais particulièrement enjoué d’être ici, ça se ressentait, mais j’avais le mérite de consommer dans cet établissement. Je me tournai ensuite vers Kaito en l’invitant à s’asseoir sur le tabouret à côté du mien.

- Un petit verre te tente ?

Je profitais de ce temps calme pour scruter les alentours. Après ce bar devait certainement se trouver les chambres des prostituées, et ce, tout le long de ce couloir. Il existait certainement un bureau pour les mafieux. Quoi qu’il en soit, nous ne trouverons ici et il me fallait le confirmer. La vieille dame nous servit nos verres. Étonnamment, sans être excellent, le whisky n’était pas si mauvais. Je faisais le difficile parce que le lieu était assez miteux, mais la boisson était même plutôt bonne.

- Votre whisky est délicieux, fis-je en exagérant la découverte. Regardez, il me redonne le sourire.

- Nos filles feraient bien plus, rétorqua la commerçante.

Hors de question que je me ruine là-dedans. Une idée me vint à l’esprit.

- Tiens, les gars, ne restez pas plantés là, bon dieu ! Je paye ma tournée ! Du whisky pour tout le monde, ma p’tite dame !

Un regard échangé avec leur capitaine et ils vinrent tous s’attrouper autour du comptoir. Il n’était pas non plus question que je paye ma tournée. Je saisis Kaito par la manche quand la serveuse se mit à bosser. Nous nous éloignâmes accroupis, assurés de ne pas être aperçus par la vieille dame. Je passai ensuite l’une de mes mains devant nous, comme pour nous recouvrir d’un voile. C’était en quelque sorte le cas. Je créai un mirage, favorisé par la fumée environnante, qui nous rendait invisible. Nous longeâmes le comptoir discrètement malgré notre invisibilité, jusqu’à la porte se trouvant derrière celui-ci. Il semblait aux cales où les bouteilles étaient stockées.

Nous descendîmes en s’assurant que personne n’ait remarqué l’ouverture de la porte, refermée avec autant de discrétion, avant de s’aventurer dans l’obscurité la plus totale. On se servait uniquement de la faible lumière qui pénétrait le lieu par des trous créés par l’usure. Comme je le disais, les infrastructures étaient dans un piteux état. Une lampe-torche ou même une torche aurait été plus que la bienvenue. Malheureusement, je ne disposais d’aucune technique pouvant nous aider. Le bois était trop humide pour que je puisse y provoquer un feu. À moins que Kaito nous sorte la solution de sa poche, nous allions devoir faire sans.

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Pas encore. Les aléas de la vie m’ont mené dans bien des endroits. répondit Alma.

L'homme au bob prit un air songeur pour accompagner ses mots, laissant entendre, du moins du point de vue de Kaito, qu'il avait vécu pas mal d'aventures. Sans doute était-il ce genre de gars qui de prime abord ne payait pas forcément de mine, mais qui derrière cache un terrible passé ou nombre de vies différentes aux conclusions souvent dramatiques. Le kanokunien ne se risqua pas à le questionner à ce propos, rangeant sa curiosité mal placée là où elle devrait rester : au fond de sa conscience.

Mais, vois-tu, j’ai prochainement l’intention d’intégrer un chantier naval et faire parler mon talent. poursuivit-il.

Cette fois, il parla avec conviction, sans même l'ombre d'une petite hésitation. Oui, cet homme en avait dans les tripes et il tenait visiblement à le faire savoir. Un moyen, peut-être involontaire, de gagner la confiance de Kaito qui ressentait parfaitement cette ambition qui pourrait paraître démesurée pour bien d'autres. Décidément, Alma et lui s'étaient bien trouvés, en un sens.

Je vois. Je retiendrais votre nom dans ce cas, cela pourra nous être utile dans un avenir proche. répliqua le pirate.

Pour être honnête, il ignorait quel rapport le charpentier entretenait avec le monde de la piraterie. Le sabreur lui avait clairement signifié son statut et il n'avait visiblement pas tant bronché que cela, mais pour autant, cela n'assurait pas qu'il était en accord avec lui. Ainsi il parla avec un ton assez neutre, faisant simplement comprendre qu'il apportait son soutien à l'accomplissement d'un tel objectif.

La suite, elle se passe ici de commentaire, et voilà donc que le petit groupe pointa à Encanis, faisant ainsi face aux trois énormes caravelles – du moins les trois visibles, Oliver faisant savoir d'une rapide intervention qu'il y en avait en vérité cinq – où l'odeur de toute la débauche possible se ressentait depuis l'extérieur, faisant même frissonner Kaito et les Intrépides Libres.

Finalement, sur l'initiative du capitaine pirate, le groupe s'engagea vers la première des caravelles, évitant donc les quelques personnes qui en sortaient en manquant régulièrement de tomber par dessus bord dans cette eau où les courants auraient sûrement tôt fait de les emporter dans les bras de Davy Jones.

Après un petit moment de marche, ils pénétrèrent enfin dans les entrailles d'Encanis, réalisant aussitôt la réalité des lieux : l'endroit puait l'alcool dans tous les recoins, les jeux d'argents étaient légion et presque présents à chaque table observable, et les jolies demoiselles et beaux messieurs – pour les standards du cimetière tout du moins – étaient presque une majorité des habitants des lieux.

Et cela, c'était sans compter toute la brume causée par les nombreuses pipes et les cigarettes allumées ici et là, rendant la visibilité des lieux moindre. C'était comme si les Intrépides Libres venaient d'entrer dans un autre monde, un monde de débauche. Sarah était consternée par cet endroit mais s'y était préparé et resta stoïque, Peter quant à lui était malheureusement habituée à cause de Luvneelpraad, mais pour les autres, malgré les quelques excursions du groupe dans cette dite Luvneelpraad, des haut-le-cœur se firent sentir, les obligeant à batailler pour ne pas fuir les lieux aussi vite qu'il y étaient rentrés.

Kaito le vit tout à fait et s'apprêtait à en toucher un mot à ces derniers dont leurs réactions risquaient d'attirer l'attention des occupants, allant pour leur proposer de rester à l'extérieur, mais un regard vers là d'où ils venaient lui fit aussitôt revoir cette idée : il en avait presque oublié qu'ils étaient suivis. Sa seconde et son timonier s'en étaient évidemment rendu compte, leurs nombreux regards à droite et à gauche le prouvant indubitablement, mais en ce qui concernait les trois autres, si Oliver pouvait peut-être en avoir pris conscience tant ceux qui les suivaient depuis un petit moment se montraient peu discrets, c'était bien moins sûr concernant Clara et Ryan qui, bien que leur capitaine leur ait demandé d'être vigilant, n'étaient pas les meilleurs pour repérer des filatures à leur encontre … Surtout dans leur état.

Le kanokunien se résolut ainsi à préférer les garder à ses côtés, ne tenant pas à ce que ses hommes – et surtout amis – ne se retrouvent prisonniers voire pire si ces inconnus se révélaient assez stupide pour ça. Il se contenta de ce fait de leur poser une main sur les épaules, les rassurant d'un large sourire avenant. Son regard n'y trompait pas : il se voulait rassurant. Mais ici, seuls les Intrépides Libres, habitué au caractère du sabreur, pouvait le ressentir sans en douter. Pour Alma, cela devait plus ressembler à un sourire forcé, comme si Kaito leur imposait quelque chose. En tout cas, les trois un peu nauséeux prirent le temps de s'accoutumer à cette atmosphère particulière avant que le groupe ne reprenne enfin sa progression.

Rapidement, les Intrépides Libres et leur compagnon de fortune se dirigèrent vers ce qui semblait être un bar, à en voir les serveuses se mouvant parmi les tables en portant nombres de chopes qu'elles venaient ramasser aux ivrognes presque allongés au sol, leur lucidité envolée. Le groupe rejoignit le comptoir du lieu, commandant très rapidement quelques consommations à une vieille femme plutôt sévère, quoique cachant des charmes qui devaient certainement faire bon effet par ici.

Très peu pour moi également. ajouta Kaito quand la dame proposa quelques filles pour « passer un agréable moment ».

Réponse appuyée par l'ensemble des Intrépides Libres, peu friand de ce genre de choses. En revanche, la bière, elle, ne manqua pas de couler dans les verres, chacun d'eux ne se privant pas d'une bonne mousseuse – il n'y eut guère que Sarah qui se laissa elle aussi tentée par le whisky, à l'instar de son capitaine. Très rapidement, la serveuse servit le groupe, et le kanokunien se surprit à trouver l'alcool plutôt bon. Clairement, il y avait bien mieux, mais pour un endroit comme celui-ci, il n'y avait pas de quoi en recracher son verre, et c'était déjà ça.

Quelques instants passèrent, chacun appréciant sa consommation, la serveuse venant de nouveau alpaguer Alma pour lui proposer innocemment des services, en vain, puis celui-ci, prenant au dépourvu Kaito, se tourna vers les occupants de ce « bar » avant d'offrir sa tournée à tous les occupants des tables, ces derniers, dans un hurlement groupé mais complètement désorganisé, se levèrent, venant rejoindre le comptoir pour commander leur boisson, forçant la vieille dame à se mettre à pied d’œuvre.

Sur le coup, le pirate ne comprit ce qu'il en retournait, simplement surpris par l'action du charpentier, mais très vite, ce dernier lui lança un regard, lui faisant comprendre qu'il avait quelque chose en tête. Instinctivement, il accepta de le suivre lorsqu'il lui attrapa la manche, laissant le reste du groupe à profiter de leur collation – Kaito adressa tout de même un rapide regard à Sarah qui s'aperçut très vite du départ de son capitaine, lui faisant comprendre qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, ce qu'elle fit, le montrant d'un hochement de tête silencieux.

Et donc, c'est à deux que Kaito et Alma se lancèrent vers un objectif que le pirate ne connaissait pas – ou dont il n'était pas certain, plutôt – mais le charpentier semblait savoir ce qu'il faisait, alors il se laissa emporté dans la manœuvre, marchant lui aussi accroupi pour ne pas être repéré par le tenancière s'agitant ici et là pour satisfaire les gosiers assoiffés qui se battaient déjà au comptoir.

Le kanokunien ne comprit pas tout de suite ce qu'il fit, mais voilà qu'Alma plaça sa main devant lui, provoquant une étrange mais surtout curieuse altération du champ de vision. Était-ce là un pouvoir d'un de ces fruits du démon dont il avait entendu parler ? Difficile à dire, mais le fait est qu'au vu de l'absence de regard à leur encontre, cela avait peut-être aidé à les rendre invisibles.

En tout cas, ils poursuivirent tous les deux leur progression accroupis, passant derrière le comptoir le plus discrètement possible avant de passer la porte menant, visiblement, jusqu'aux cales de la caravelle. Passer la porte ne fut pas bien difficile, le faire discrètement le fut bien plus. Prenant ainsi tout le temps nécessaire pour limiter le grincement du bois tout en évitant de l'ouvrir trop rapidement pour ne pas que cela paraisse suspect pour un œil un peu vif et pas trop éméché, c'est après quelques instants de long silence que les deux finirent par se retrouver dans les profondeurs du bateau, dans une obscurité quasi-totale, percée tout juste par la lumière extérieure qui passait à travers les quelques trous formés par le temps et la mer.

Qu'est-ce donc que ce pouvoir que vous avez utilisée en haut ? questionna aussitôt Kaito une fois assuré – plus ou moins – qu'il n'y avait personne d'autres qu'eux ici bas.

Il parla tout de même à voix basse, tenant à éviter que ses mots ne portent jusqu'en haut malgré le brouhaha évident. Il attendit un petit instant qu'Alma réponde avant de commencer à progresser parmi les tonneaux et les rations de nourriture que l'humidité venaient sans doute à moitié pourrir, bien qu'avec la luminosité qu'ils avaient, il était difficile de savoir vraiment ce qu'il en était.

Le pirate progressa en maintenant une main sur son sabre, prêt à agir au moindre souci, mais surtout, il resta près de son camarade de fortune, le percevant tout juste à travers le noir. En y pensant, il regretta de ne pas avoir amené avec lui de quoi profiter d'un peu de luminosité, parce qu'en y pensant, il avait bien compris pourquoi Alma était descendu ici. Il devait se dire que ce que l'on recherchait devait être caché en ces lieux. Pas bête. Sauf que dans le cas présent, il s'avérait qu'il s'agisse en réalité d'un indice. Et ça, le charpentier ne le savait sûrement pas.

Au fait, ce que l'on doit trouver ici, c'est un simple indice. Un jolly roger, plus exactement. lui révéla-t-il. De ce que m'en a dit l'homme qui m'emploie, l'indice est très certainement caché derrière un tonneau ou autre, mais surtout qu'on trouvera à côté un papier ou quelque chose qui s'y apparente qui nous permettra de trouver l'emplacement du prochain indice, voire de notre objectif !

Et c'est en expliquant cela que Kaito réalisa qu'il aurait vraiment dû avoir une torche ou autre chose pour les éclairer dans cette cale. Mais en y pensant, il devait bien y avoir de quoi éclairer dans cet endroit, non ? Après tout, les serveuses ne devaient pas descendre ici pour s'amuser à chercher ce qu'elles voulaient dans ce noir complet. Le pirate commença à fouiller à tâtons près des murs avant que sa tête ne vienne percuter légèrement, mais douloureusement, une de ces boîtes de métal et de verre, l'obligeant à se poser un instant la main sur le front pour retrouver une certaine sérénité. Il s'empara ensuite de la lanterne avant de revenir vers l'ombre d'Alma en lui tendant l'objet.

Dites-moi, vous auriez de quoi faire du feu ? Un peu de luminosité ne serait pas de trop pour nous aider dans notre recherche. demanda-t-il, toujours à voix basse.

Kaito n'y connaissait pas grand-chose vis-à-vis de la capacité dont il avait fait usage précédemment, mais il y avait peut-être possibilité qu'elle recèle d'autres secrets, et ici, le kanokunien l'espérait, qu'elle lui permettre de produire du feu. Ou alors il avait possiblement de quoi allumer du feu mais il lui manquait de quoi le faire, ce que cette lanterne représentait.

La question sembla tomber à pic, car voilà qu'Alma parvient à allumer cette désormais source de lumière, dévoilant à nouveau les visages du duo et surtout une bonne partie de la cale dont les formes n'étaient plus abstraites. Parfait. Avec l'aide de la lanterne ainsi éclairée, Kaito en trouva rapidement une seconde qu'il tendit elle aussi au charpentier, lui permettant ainsi de s'y retrouver sans avoir besoin de dépendre de lui.

Bon, l'objectif maintenant, c'est de trouver cette indice. Vu que la zone est occupée, s'intéresser aux recoins un peu paumés serait un bon point de départ. Je prends à gauche, toi à droite, ça te va ? expliqua puis proposa le kanokunien, non sans laisser la possibilité à Alma d'en décider autrement.

Dans tous les cas, cela ne changeait pas grand-chose de savoir de quelle côté fouiller. Une fois ce point rapidement éclairci donc, Kaito commença à se promener parmi les caisses de nourritures et les fûts de bières entassés, ne repérant dans l'immédiat rien qui ne puisse faire office de cachette. En prenant le temps de regarder cependant, il repéra très vite nombre de petits coins cachés derrière quelques bureaux, quelques équipements classiques à l'intérieur d'un bateau, mais malheureusement, rien qui ne donne lieu à ce qu'il cherchait.

Après quelques minutes infructueuses, Kaito se dit qu'ils ne devaient pas être sur le bon bateau, ou alors que les cales de celui-ci étaient bien plus grandes qu'il l'imaginait. Cependant, alors qu'il allait faire demi-tour pour retourner auprès d'Alma savoir où il en était, voilà qu'une étrange pile de papiers un peu sale, qu'il prit dans un premier temps pour un ensemble de vieux chiffons, l'interpella. Posé dans un recoin de vieux bureau sale où trônaient nombre de caisses aux contenus inconnus, elle n'avait pas vraiment sa place à cet endroit, semblant plus avoir balancé là parce qu'il n'y avait pas de place ailleurs.

Sauf que … Le tas était étonnant bien rangé. Bien que les feuilles soient passés de façon chaotique les unes sur les autres, elles formaient tout de même une belle colonne, impossible si elles avaient été simplement balancés là sans réfléchir. Le kanokunien décida d'investiguer un peu plus à ce propos, attrapant malgré la saleté le tas pour découvrir ce qu'il pouvait cacher derrière lui. Rien. Le bois était tout à fait normal, sauf traces particulières qui pourrait attirer l'attention. Vraiment rien. Cependant, il ne voulut pas en rester là et commença à fouiller le tas de feuilles, pour la plupart des écritures illisibles, des recettes de cuisine ou des tenues de comptes, ce genre de choses peu intéressantes.

Et puis finalement, vers la moitié du tas, une feuille le stoppa net dans ses recherches. La feuille en elle-même n'avait rien de particulière, une énième liste d'ingrédients pour la part incompréhensibles, mais son regard se tourna plutôt vers cette étrange marque en coin de page, un peu difficile à remarquer bien qu'elle soit bien à l'écart du texte. En approchant la lanterne, Kaito constata sans trop de soucis que c'était bien ce qu'il cherchait : le jolly roger du Capitaine Frokasse. Il l'avait trouvé.

Aussitôt, il finit de regarder très rapidement le reste du tas de feuilles, ne trouvant rien d'autre d'intéressant, puis se décida à pousser le bureau, non sans un léger bruit de grincement contre le bois qu'Alma n'avait certainement pas manqué d'entendre, et y repéra un autre jolly roger, celui-ci bien ancré contre un étrange tiroir à l'arrière du meuble. L'ouvrir ne fut pas bien compliqué, bien que les années aient eu raison de la fluidité du mécanisme d'ouverture, et dans un nouveau grincement, plus métallique mais pas beaucoup plus fort, Kaito mit la main sur un nouveau papier, plus explicite cette fois.

Bien que sale, la trouvaille laissait apparaître plusieurs informations quelque peu coupé par endroits, non pas parce que le temps les avait effacé, mais parce qu'il semblait qu'une partie avait disparu. En tout cas, cela parlait d'indice et de Frokasse, et rien que cela suffisait à saisir ce qu'il en était.

Le pirate ne réfléchit pas plus longtemps et s'en retourna auprès d'Alma, tenant à lui faire part de cette trouvaille. Avec de la chance, peut-être avait-il mis la main sur l'éventuelle deuxième partie qui pourrait permettre de trouver le second indice ? Kaito n'allait pas tarder à le savoir. Enfin, ça c'était si la porte dont ils venaient ne commença pas soudainement à grincer, annonçant la venue d'une personne en ces lieux. La serveuse ? Un de leurs poursuivants ? Impossible à dire, mais par précaution, le kanokunien éteignit sa lanterne d'un rapide souffle, espérant qu'Alma en avait fait de même …
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Ainsi, mon nouvel ami et moi-même allâmes dans les profondeurs de cette cale, normalement destinée aux rangements d’ustensiles en tout genre, mais aussi en réserve alimentaire. Kaito sembla étonné de l’utilisation de mon climat tact. Ça pouvait effectivement surprendre la première fois, mais il n’y avait rien de bien fantastique par rapport à ce que ferait un utilisateur bien plus aguerri que moi. L’épéiste semblait vouloir en apprendre davantage. Lui expliquer ne me dérangeait pas vraiment, je n’avais aucun intérêt à lui cacher.

- C’est le climat tact. Il permet un contrôle partiel de la météo, tout du moins de la météorologie. En toute honnêteté, je m’y suis intéressé uniquement pour être certain d’avancer en mer, dis-je en me grattant la tête par-dessous mon couvre-chef.

Finalement, je galérais toujours à manipuler les courants aériens, même s’il y avait du mieux. Il y avait d’autres facettes de cette capacité que je devais encore peaufiner pour faciliter et rendre plus productif mon travail. Avec une manipulation assez simple, je parviens à allumer une petite flamme sur la torche donnée par Kaito. Il rajouta des éléments que je n’avais pas en ma possession, notamment le fait que nous ne cherchions pas un trésor mais plutôt un indice. Cela changeait un peu la donne, même si je me doutais bien que l’on ne trouverait pas grand-chose dans cette réserve.

Nous cherchâmes chacun de notre côté, quand j’observais l’épéiste se concentrer sur un point. Je compris aisément qu’il avait une piste. De mon côté, il n’y avait absolument rien d’autre que des bouteilles de rhum et du saucisson séché. J’en détachai un que je mangeai sans aucun remord. Me retournant vers mon compagnon, je voyais sa recherche s’intensifier et son regard se noyer dans ce tas de feuille. Je m’approchai lentement vers lui en continuant de fouiller les éléments que je rencontrai sur mon passage. Toujours rien. Le néant absolu.

Mais alors que je scrutai partiellement les rangées de bouteille, je remarquai un compartiment rempli de bouteilles différentes des autres. Je repassai la lumière vers les autres compartiments pour comparer le contenu des bouteilles avant d’émettre une conclusion : il n’y avait ici que du rhum, excepté un compartiment rempli de pinard. Il devait prendre en âge avant d’être d’une qualité exceptionnelle et être vendu au prix fort. Aussitôt, je me retournai pour avertir Kaito, mais voici que la porte se mit à grincer, laissant s’échapper un bref rayon lumineux.

La vieille ou l’une de ses serveuses, peu importe, nous devions nous cacher. Elle venait vraisemblablement récupérer du saucisson ou des bouteilles de rhum. Garder notre sang-froid était évidemment la meilleure chose à faire. Dans un endroit aussi sombre, pour une personne qui venait simplement récupérer un bien sans se soucier de quoi que ce soit, impossible pour d’être repéré à moins de le vouloir. Derrière l’alcool se trouvaient les saucissons d’où je venais, suspendu au plancher supérieur, mais encore au-delà se trouvait un tas de... choses dont je ne comprenais pas – pour certains seulement – l'usage. Certainement un débarras, alors je m’y cachai le temps que la demoiselle se retire.

Elle saisit habilement quelques bouteilles autour d’un bras, puis s’avança vers les saucissons pour en décrocher quelques-uns de son bras de libre. Elle se trouvait juste en-face, décrochant non sans difficulté les quelques saucissons suspendus. Elle s’arrêta un instant sur l’un des fils, dont il restait un bout chaire, médiocrement arrachée. Il s’agissait du morceau que j’avais récupéré par pure gourmandise. Enfin, j’avais vraiment faim, merde. Le voyage a été plus long que prévu. Un élément semblait la déranger dans le débarras. Angoissé, je me grattai la tête. Mon bob ! Merde ! C’était ce qui attira son attention. Elle s’approcha prudemment.

- Erza ! Qu’est-ce que tu fous ! Les clients attendent, bordel, gueula la vieille comme un putois.

Que dieu bénisse cette vieille peau, pensai-je au fond de mon tas de babioles. Erza, la serveuse, sous la pression de sa cheffe, rebroussa chemin et remonta à l’étage principal. Je sortis aussitôt de ma cachette pour rejoindre mon compagnon qui, manifestement, s’était lui aussi planqué. J’avançai prudemment mais rapidement dans sa direction. Il m’expliqua rapidement ce qu’il avait trouvé, insistant évidemment sur les bouts manquants. Je l’emmenai alors vers le pinard et il m’aida à vider le rangement réservé à cet alcool.

- La poussière accumulée sur les bouteilles démontre bien qu’elles sont exposées ici depuis longtemps... très longtemps. Ça ne me semblait pas déconnant que quelque chose y soit dissimulé au fond.

Maintenant vide, nous pouvions observer chacun des recoins de ce cube où étaient stockées ces bonnes bouteilles. En rapprochant ma lanterne, je pus observer des inscriptions gravées au fond. Si l’ensemble des mots étaient lisibles, les phrases demeuraient incomplètes. Je suggérai à Kaito de placer sa trouvaille, de manière à ce que les deux morceaux puissent former un unique ensemble. Étonnamment, cette chasse au trésor m’excitai.

- Alors, mon brave, que lis-tu ?

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Kaito soupira d'un long soulagement.

Il avait été à deux doigts de devoir intervenir pour mettre hors d'état de nuire cette jeune femme qui n'avait rien demandé. La main sur son katana, il n'aurait fallu qu'un instant de plus pour qu'elle fonde sur elle et qu'il ne l'attrape par derrière pour l'empêcher de toute envie de crier leur présence. Ce ne fut heureusement pas le cas, et il put ainsi tranquillement la serveuse repartir sans demander son reste, évitant ainsi un funeste destin.

Quelques secondes de silence s'installèrent le temps que la situation soit revenu totalement à la normale, puis le kanokunien s'en alla rejoindre Alma sans tarder, son bout de papier en main, et vint s'enquérir de son état, constatant que le charpentier en faisait de même. Celui-ci guida le sabreur dans la zone où il s'était caché et, avec son aide, parvint à découvrir à la lueur des lanternes un fond de tiroir où étaient inscrits diverses écritures placés hasardeusement … enfin presque.

Comme l'avait rapidement suggéré le civil, ce que Kaito confirma par un hochement de tête, le pirate posa sa trouvaille contre le tiroir, essayant de faire coïncider les écritures faites à même le bois. Bingo, la fusion fut parfaite. D'un seul coup, le texte prenait sens et on pouvait facilement constater que les mots coupés n'avaient pas été choisis sans réflexion : toutes les indications nécessaires y étaient marqués.

Un nouvel emplacement d'indice, c'est ce que semble indiquer cette carte.

Kaito attrapa un semblant de carnet qu'il avait emporté à l'occasion, même si ça s'apparentait plus à un pauvre calepin en fin de vie qu'autre chose, et nota les points importants de ce texte.

Partie nord du cimetière … Bas-fonds … Il semble bien qu'il va falloir se rendre dans les entrailles de la zone. Cela indique un monument aux morts dans l'un des bateaux qui s'y trouve, probablement la tombe de Frokasse ?

Le kanokunien se prit à enchaîner ses réflexions à voix basse, suffisamment pour être audible par son compère en tout cas, et finit par s'arrêter, vérifiant rapidement une dernière fois qu'il n'avait pas mal lu les informations, puis récupéra le papier et le déchira sans ménagement, trouvant un passage dans le bois pourri pour y jeter sobrement le désormais petit tas de gros confettis illisible. « Comme ça personne d'autre ne devinera où se trouve le deuxième indice » se dit-il.

Une fois ceci fait, et après rapide concertation avec Alma sur la marche à suivre – au final se rendre dans les profondeurs du cimetière d'épaves – voilà que le charpentier refit usage de son étrange pouvoir, le climat-tact comme il l'appelait, et permit à leur duo de retrouver rapidement et discrètement l'ambiance festive et dévergondée du bordel qu'était Encanis. Dans la précipitation, la serveuse n'avait pas vraiment pris la peine de refermer la porter, alors ce fut cette fois un véritable jeu d'enfants de passer celle-ci sans être repéré.

Kaito finit par retrouver ses amis attablés comme avant son départ. Oliver, Clara et Ryan avaient profité de quelques verres supplémentaires et leur visage était devenue légèrement rosée, quand les deux autres membres étaient restés raisonnables et surtout sérieux comme l'espérait le capitaine pirate, mais dans le fond, ils étaient encore bien disposés à continuer l'aventure sans trop de soucis. Sans vraiment les approcher, il abandonna un court instant le charpentier pour quitter sa pseudo-invisibilité et lança un appel de la main à Sarah, qu'elle repéra sans trop de soucis.

La navigatrice s'activa ensuite d'elle-même, invitant le groupe à quitter leur table en se mêlant à la masse joyeuse que l'offre du civil avait particulièrement excité. Peter et Sarah se faufilèrent sans trop de soucis mais il fallut attendre un peu plus pour les trois autres, rigolant avec les autres, manquant d'emporter une bière solitaire au passage. Finalement, la petite troupe fut enfin réunie et sur un mouvement de Kaito, tous se mirent en marche, se dirigeant sans tarder vers la sortie. Bientôt, Alma reparut, considérant probablement que se cacher n'était plus utile, mais à l'instant où il devint réellement visible, il sembla pour le kanokunien que des regards se posèrent sur eux en un instant. Il s'y était attendu, évidemment, mais aussi rapidement, cela semblait quelque peu … surprenant. Et pourquoi s'était-il mis à ressentir cette impression d'être épié à partir du moment où le charpentier n'était plus aussi discret qu'avant ?

Dites-moi Alma, la serveuse de la cale, elle ne vous as pas vu, tout de même ?
Mon bob m'a trahi, je crois bien.

Le kanokunien soupira.

Je crois bien qu'il va falloir quitter cet endroit très rapidement, dans ce cas.

La situation était claire pour le sabreur : déjà repérés plus tôt, l'allure de son compagnon de fortune n'avait certainement pas manqué d'être remarqué par leurs observateurs. Et si cette fameuse Erza avait repéré son bob, il y avait de bonnes chances que curieuse, elle en ait touché un mot à sa cheffe ou à un des clients au détour d'une rapide discussion avec eux. Dans tous les cas, leurs poursuivants s'étaient bien aperçus de leur départ, contrairement à cette vieille da-

Eh vous ! Revenez, on ne part pas sans en payer les conséquences !
Ah, pas de pot. Bon beh … On court !

La patronne du bar, armée d'un bâton d'acier sorti d'on ne sait où, s'était mis à leur poursuite, étrangement suivi de quelques hommes et femmes au regard bien plus acéré que le sien. Kaito accéléra très vite son rythme de marche, accomplissant des foulées de plus en plus grandes et rapides, imité par le reste du groupe. Très vite, la scène commença à faire grand bruit dans cette caravelle et les regards des quelques personnes avec encore un minimum de conscience se tournèrent vers eux tandis qu'ils avalaient les mètres pour prendre de vitesse ceux qui voulaient leur peau. C'est d'ailleurs sans surprise que petit à petit, les ennemis se firent plus nombreux, quittant des tables ici et là à leur passage.

Un détail fit cependant tiquer le sabreur tandis que la sortie la plus proche se profilait à l'horizon : en dehors de la vieille dame que la fatigue semblait déjà rattraper, aucun d'eux ne donnait l'impression de vouloir les rattraper. Comme s'ils n'accéléraient pas, comme s'ils faisaient surtout en sorte de les pousser vers cette dite sortie. Comme s'ils les dirigeaient vers un piège. Comme si tout ceci était prévu. Malheureusement, le kanokunien l'eût compris trop tard, car voilà qu'en paraissant hors sur l'unique ponton de sortie, celui-ci se trouva manquant, bloquant ainsi le moyen de quitter l'endroit sans prendre de risques … D'autant qu'à l'extérieur, c'est une bonne dizaine d'hommes armés de pistolet qui les attendaient avec grand plaisir.

Hmpf, compliqué tout ça. On devrait pouvoir retenir nos poursuivants quelques temps je pense, mais il va falloir trouver rapidement un moyen de sortir d'ici. Alma, vous auriez une idée ? Mes amis, bien qu'éméchés pour certains, pourront vous aider sans soucis.

Il n'y avait plus qu'à espérer que le charpentier ait de quoi les sortir de cette panade. L'important désormais, c'était surtout de trouver un moyen de rallier l'extérieur d'Encanis sans subir les balles mortelles de ces hommes les attendant avec plaisir pour les canarder …
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Comment avions-nous pu finir dans pareille situation ? Foutu bob ! L’idéal serait finalement de m’en séparer, non ? Quoi que l’on trouvera d’autres choses à redire, comme mes longs cheveux, ma veste... Bref. Toujours un truc à redire. Cependant, ce qui nous fîmes défaut à cet instant et ce que l’on nous reprocha fut surtout d’être partis sans payer. Comment reprocher une telle chose à d’honnêtes travailleurs ? Mais si nous étions ici, n’était-ce pas justement pour obtenir de l’argent ? Mais cela ne nous donnait pas pour autant le droit de dépenser l’argent que nous n’avions pas encore.

Le problème, donc, était que nous fûmes cernés par moult gaillards décidés de nous faire du mal. L’Encanis, rappelons-le, se constituait de cinq caravelles encastrées l’une dans l’autre. Qu’elle que fut la sortie, les bandits nous y attendait avec hâte. De même sur la terre ferme. Si l’idée nous venait de sauter, alors nous serions accueillis par de charmants jeunes hommes, armés jusqu’aux dents, avec la folle envie de rendre cette journée encore meilleure qu’elle ne l’était. Néanmoins, à mon humble avis, il s’agissait là de notre seule chance de s’en sortir avec le minimum de dégât.

- J’ai peut-être une solution, dis-je en tournoyant ma canne. Pas question de s’attaquer ainsi à ces brutes. Non pas qu’ils m’effraient, mais on y perdrait bien trop de temps. Je vais créer un brouillard qui aveuglera toutes personnes se trouvant autour de nous, dans un rayon approximatif de...  

J’avais beau chercher, aucun chiffre ne me venait en tête.

- Bref. En d’autres termes, chacun se débrouillera pour s’en sortir. C’est tout ce que je peux faire. On se rejoint au nord du cimetière, à l’entrée des bas-fonds. C’est bien ça, monsieur Kaito ?  

L’épéiste confirma d’un hochement de tête. Il était maintenant temps de faire danser mes petits doigts. Je tendis les bras en-face de moi, les bagues vrombirent à mes doigts et le ciel s’assombrit brutalement. Ce n’était pas réellement le ciel qui s’assombrissait, mais plutôt un brouillard qui s’empara des lieux et aveugla l’ensemble des personnes aux alentours. J’en profitai pour prendre une puissante impulsion, activant ainsi mes patins ventilo-dials, qui me permettaient de m’envoler vers d’autres cieux. J’arrivai au-delà du brouillard que j’avais causé et pus observer un temps l’ensemble de ce cimetière d’épaves.  

Je vis alors Kaito s’en tirer, accompagné de ses hommes, un peu éparpillés en restant tout de même proches de mon point de vue. De mon côté, je n’avais qu’à effectuer quelques bonds dans les airs, aidé des courants aériens qui étaient mes grands alliés. Je me laissai alors tomber vers mon objectif, déviant légèrement les trajectoires initiales des courants, afin de me “glisser” tranquillement vers ma destination. La tête vers l’avant, je retins mon bob d’une main, tins ma canne de l’autre. Une roulade avant aérienne à quelques mètres du sol, les pieds cette fois-ci en avant, actionnant et faisant gronder mes ventilo-dials pour me réceptionner délicatement au sol.  

- Je ne m’en lasserai jamais, marmonnai-je dans ma barbe.  

J’étais tenté d’y aller dès maintenant, à l’inspection du navire ce qui se présentait à moi, afin d’y trouver le fameux monument aux morts. Cependant, j’avais énoncé une promesse que je ne comptais trahir. J’empochais le fric, Kaito le navire, et nous repartirons tous les deux heureux de nos acquisitions. Mais un léger frisson parcourut l’étendue de mon corps, la faute à des regards assassins dissimulés derrière de vieilles épaves. C'était comme s’ils étaient prêts à me fondre dessus dès lors que j’aurais mis la main sur le trésor. Si telle était leur intention, ils risquaient d’être surpris de l’accueil que je leur réservais.  

L'épéiste arriva en galopant, devançant de peu ses camardes. Avec eux, au moins, j’avais une chance de m’en sortir. L’occasion pour moi de voir l’étendue des capacités de ce capitaine énigmatique. Après tout, j’avais aussi tout à apprendre d’un véritable sabreur, ma lame ne servant qu’à la décoration pour l’heure. Je décidai de ne rien dire à nos amis, de peur d’être déconcentrés plutôt que d’investir toute leur énergie dans la recherche de nos biens. Il n’était pas impossible que Kaito les remarque également, puisque ses sens semblaient aussi aiguisés que son arme.

- La fin de notre première aventure commune touche bientôt à sa fin, camarades, balançai-je en pointant un navire de ma canne. Il y a beaucoup d’épaves, mais en arrivant dans ces bas-fonds, c’est le premier qui m’a tapé à l’œil. Pourquoi ? À en voir ce qui en reste, les gravures, le bois de qualité... Ce navire devait être d’une beauté et d’une classe rarement égalé. Un homme de goût pourrait bien y avoir mis un monument aux morts, en l’hommage des défunts.

Pure théorie. Impossible d’affirmer une telle chose. Fallait-il se fier à mon avis de charpentier, dieu seul le savait pour l’heure. Au mieux, il nous fallait nous séparer pour fouiller le plus d’épaves possible. Néanmoins, le risque de tomber sur des malfrats était aussi grand. Le navire cité avait attiré mon attention car j’aimais les belles choses, mais les autres virent certainement d’autres choses. Avant d’attendre la décision de mes comparses, je m’avançai lentement vers les vestiges de cette merveille qui m’attirait vers elle.
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La capitaine Frokasse aimait les belles choses et ce navire m’attirait énormément. J’aimais les belles choses. Dans mes constructions, peu importe le prix et les qualités des produits, je m’efforçais de rendre les choses les plus élégantes possibles. Elles devaient être pratiques mais également esthétiques. Je fus cependant assez étonné de voir ce bout de navire, presque intact, arborant fièrement ses couleurs et sa robustesse, au milieu de tous les déchets existants. Quelqu’un le gardait. Certainement pas un ami à nous. Non. Si l’on voulait rentrer dedans, il nous fallait évidemment nous confronter à ses gardiens.

J’attendais, j’attendais, mais toujours pas de Kaito et son équipage. J’étais seul. Lui était-il arrivé quelque chose ? M’aurait-il abandonné à mon propre sort ? Je l’ignorais et n’avais pas vraiment le temps d’y songer. Ce que l’épéiste recherchait était un navire, et moi, simplement le butin. Peut-être qu’il l’avait trouvé et était parti s’en occuper. Comment pourrais-je lui en vouloir ? J’en aurais fait de même. Je sortis l’escargophone de ma veste et appelai mon chef : « Allô ? Chef ? C’est moi, Alma…
- Ah ! P’tit branleur, t’es où ? Tu m’as dit que tu serais de retour dans la journée !
- Euh… Justement, chef, j’aurais b’soin d’un p’tit service. Z’êtes où en ce moment ?
- Qu’part en mer, sur South Blue, en direction de Bliss.
- Alors justement, chef, j’suis sur la même mer, disons que…
- Accouche, branleur.
- J’ai échoué sur le cimetière d’épaves. Vous pouvez passer dans l’coin ? J’ai qu’une p’tite barque qui n’tiendra pas une voyage de plus.
- T’as d’la chance d’être bon dans c’que tu fais, gamin. J’t’aurais laissé crever dans ce trou à rats ! »

Une bonne chose de faite. J’assurai ainsi mon issue de secours. Le chef n’était pas quelqu’un de méchant, il était obligé de se faire respecter. Clairement, je savais que mon butin serait en sécurité dans son navire et que personne n’y toucherait. Dans la compagnie, on respectait les gains de chacun, peu importait la provenance du pactole. On faisait tous des heures supplémentaires, des jeux, des explorations, voire même des délits pour les plus fêlés d’entre nous. Ça ne résolvait pas mon affaire. Comment devais-je m’y prendre ? J’étais déjà observé, repéré, localisé, pris pour cible…

Une solution : le passage en force. Je tenais à ce trésor et ne ressortirai pas d’ici les mains vides. J’avançai doucement mais d’un pas déterminé vers le navire en question. Étant encré sur l’île, une entrée avait été construite au niveau de la coque du navire. Un homme surveillait l’entrée : « Qu’est-ce tu r’gardes ? Tires-toi d’ici. Y a rien à voir. » Ne bougeant pas, il s’approcha de moi d’un air menaçant. Mon patin droit s’activa, mon pied fusa à toute vitesse dans l’entrejambe de ce pauvre qui regretta son excès de confiance. J’entrai et… surprise ! Une vingtaine de types me toisèrent. Certains jouaient aux cartes, d’autres picolaient au comptoir bricolé, d’autres encore se chamaillaient. J’suis mort, pensai-je.

« C’est qui celui-là ?
- S’est perdu le p’tit blond ?
- On l’invite à jouer avec nous ?
- Appelez le boss !
- Je suis déjà là, abruti. Où se trouve Bernardo ? C’est pas lui qui est de garde ? Bref. Éliminez-moi cette vermine. »

Pistolets, épées, tous sortirent une arme et fondirent sur moi. Je chargeai mes mains d’électricité, parcourant ainsi ma canne. J’armai mon  bras quand soudain, la porte fut explosée, et Kaito apparut en compagnie de sa bande. Ils foncèrent sur les premiers adversaire, j’emboîtai le pas, l’occasion pour moi de tester mes patins en situation de combat. Ainsi débuta une bonne bagarre générale. Je n’étais même pas certain d’en sortir vivant, mais pour la première fois, j’étais bien excité de participer à une bonne castagne en compagnie de bonnes personnes.

Nous combattîmes tous ensemble. Mes déplacements et mes coups de pied furent d’une rapidité que je n’avais jamais produite. Il fallait admettre que ce foutu Kaito s’était sacrément bien entouré. Lui-même était vraiment bon épéiste, mais ses partenaires se défendaient aussi très bien. À côté, avec mon style brouillon des rues, couplé à mes différents équipements, j’étais imprévisible et loufoque. « Kaito ! Qu’est-ce que vous avez foutu !?
- Pardonne-nous, l’ami, nous sommes tombés sur ce que nous recherchons, rétorqua le capitaine pirate.
- Le navire de Frokasse ? Bordel. Je comprends mieux… Merci d’être revenu. Vous pouvez m’ouvrir la voie ?
- On se retrouve à l’est de l’île. Tu trouveras un navire avec Sarah et Ryan dessus. Quand tu auras trouvé ton trésor, tire-toi et trouve un moyen de nous prévenir.
- Pas d’soucis, mon capitaaiiiiine ! »

Oui, j’étais d’assez bonne humeur. Kaito, Peter et Oliver synchronisèrent leurs attaques et purent m’ouvrir en direction de la porte de laquelle j’avais aperçu le chef de la meute sortir. Concentration d’air dans mes patins, puis explosion ! Je fus propulsé à toute vitesse vers cette porte. Ce bref passage devint minuscule pour mes yeux inadaptés à la vitesse. Perte de contrôle. Prout. Je me pris la porte en pleine face, stoppant mon vol avec fracas, qui s’acheva par de nombreuses roulades qui, elles, s’achevèrent en percutant un robuste coffre. Complètement sonné, je fus à moitié réveillé par les bruits de combat derrière moi. Ce coffre était lourd. Suffisamment pour stopper quatre-vingt kilos lancés pleine balle. J’ouvris ce coffre même pas fermé, sans réaliser que cette salle de trône détenait en réalité beaucoup de trésors.

« Chiiiiiiotte ! Y a une fortune là-dedans ! »

Il y avait au moins une quinzaine de millions de berries. Sans compter ce bijou… Que représentait-il ? Je m’empressai de le mettre dans ma poche avant de refermer le coffre. Je fléchis sur mes jambes, soulevai laborieusement le coffre que je plaçai sur mes épaules avant d’emprunter les escaliers qui semblaient monter vers le pont principal. Chaque pas était tremblant mais ça tenait la route. « Comment leur signifier que j’ai récupéré le butin ? Ah, je sais ! » Je commençai à tournoyer ma main de libre vers le ciel. Le temps était déjà bien maussade, mais il s’assombrit davantage. La pluie surgit la foudre frappa le navire. Le feu ne prit pas grâce à la pluie. Je bondis dans les airs à l’aide des ventilo-dials, aidé par les courants d’air que je manipulai difficilement. Autant vous dire que cela n’avait absolument rien de gracieux.

J’atterris lamentablement du navire. Même pas eu le temps d’apprécier sa beauté. Ryan et Sarah m’observèrent avec beaucoup de compassion, à croire que j’étais si misérable que ça. Ils n’avaient peut-être pas tort. Je m’assis sur le coffre en attendant l’arrivée du reste de la troupe.

***

« Levez l’encre ! On s’en va ! »

Même pas à bord qu’on devait s’en aller. En prenant ma longue-vue, je compris rapidement la raison de cet ordre. Je m’empressai d’aider les deux autres à bord du navire. Lever les voiles, donner un cap, et enfin, lever l’encre. Kaito et les autres arrivèrent in extremis, récupéré en plein vol, tant le navire prenait rapidement de la vitesse. Observant la beauté du navire, les poursuivants s’arrêtèrent et bavèrent. Ils n’avaient visiblement jamais trouvé cette merveille. « Il m’a volé mon coffre ! Ne le laissez pas partir ! » Trop tard. Nous étions hors de portée. Je m’assis de nouveau sur le coffre, détendu, le sourire aux lèvres. Kaito était essoufflé et lui aussi rassuré. Nous n’étions pas pas prêts de remettre les pieds ici.

Et maintenant, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ? pensai-je en observant les nuages se dégager et laisser place à l’azur.
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