Un homme, roux, cheveux courts et une barbe de quelques jours, est assis sur un trône. Habillé dans l’habit traditionnel de son clan, un tartan en dégradé de gris au noir et l’emblème de sa famille (une salamandre entourée de flammes) sur l’épaule. Cet emblème se répète inlassablement sur les armoiries, tentures et autres tapis disposés aux quatre coins de la salle majestueuse.
Dehors, un ciel bleu, parsemé de nuages, laisse échapper ses rayons jusqu’au visage de l’homme. Posant sa main sur son front, il observe ses deux invités et réfrène un soupir. Invités qu’il aurait préféré ne pas avoir aujourd’hui, ni hier et encore moins demain.
Les murs, poinçonnés de fenêtres aussi hautes que deux hommes, encadrent une double rangée de colonnes menant jusqu’au souverain surélevé d’une demi-douzaine de marches en pierres brutes. Ses pieds tendus reposent sur un long tapis rouge, encadré de gardes, menant jusqu’à la porte principale, gardée elle-aussi.
Au pied de l’escalier, deux hommes, vêtus de leur tenue cérémonielle, s’ignorent l’un et l’autre. Espacés de la largeur du tapis, ils ne se donnent même pas la peine de jeter un coup d’œil à l’autre. L’un arbore des couleurs opposées, rouge et vert, le second est, quant à lui, strié d’un mélange des plus éblouissant fait de bleu, vert et rouge.
Le bicolore fait un demi pas en avant, il arbore une tête de lion couronnée sur sa poitrine :
-Laird Douglas, regardez par vous-même les avantages d’un mariage entre mon clan et le vôtre. Nous sommes tous les deux des hommes de valeurs, de principes et une alliance, entre votre magnifique fille et moi, engendrerait bien plus d’avantages qu’avec ce pauvre chevalier. Regardez la situation en face, le clan Fraser est à l’abandon et risque de basculer dans l’oubli d’une année à l’autre.
Le tricolore, endossé de trois fleurs de primevères, ne peut retenir une moue colérique en clouant son regard sur son adversaire. Pour cause, il est chevalier anobli du clan Fraser. Dans un reniflement bruyant, il prend la parole :
-Laird Douglas, il est vrai que notre clan vit en ce moment une période difficile. Cependant, lequel n’a pas vécu de jours sombres ? Je n’ai pas besoin de vous rappeler, ainsi qu’à l’assemblée…, que notre pays a chaviré dans La Guerre suite à la mort « suspecte » d’Alexender MacGregor. Le clan Fraser n’est, certes, plus aussi rayonnant mais tous nos espoirs sont dans les Dieux et cela n’est qu’une passade. Vous autres, MacGregor, étiez et serez toujours avides calculateurs…
-Avides calculateurs ?! Comment osez-vous chevaliers d’haillons !
-Retirez ça de suite ou je vous pourfends d’un seul cou…
-SILENCE !
Les deux hommes se taisent illico, se tournent vers le suzerain du royaume avant de s’incliner poliment. Le Laird Douglas en a marre de ces jeux. Il se sait obligé de faire marier sa fille. De nombreuses années ont passées et il doit trouver un héritier au trône. Père de deux filles, il voudrait s’évader, ne plus avoir cette couronne sur le crâne. Il voudrait ne plus avoir tous ces hommes et toutes ses femmes sous ses ordres et à s’occuper.
Les deux hommes, en face de lui, ne lui plaisent pas. Il sait la déchéance récente des Fraser, le manque de nourriture et les difficultés croissantes sur ces terres. Il sait aussi l’ambition des MacGregor, principalement de son chef, Duncan, de ses jeux de sourires et mains basses. Il sait aussi qu’il sera, bientôt, au pied de l’autel. Il n’a déjà fait que trop durer. Repoussant tant bien que mal les assauts des prétendants, prétextant une mauvaise santé (fausse) de sa fille aînée, des problèmes internes à régler d’urgence, les refus de sa fille et autres supercheries.
Les pressions sont de plus en plus fortes. Quand il y pense la nuit, l’empêchant de trouver le sommeil avant une heure tardive, aucun choix ne lui convient. Les uns ne lui apportent que peu d’avantages politiques et militaires mais sa fille serait certainement plus heureuse. Inversement pour les autres. Garder ses ennemis proche mais, au détriment de sa princesse ? Il n’ose s’y contraindre.
-Laird Douglas ? Il nous faut sav…
La porte s’ouvre d’un bruit sec. Deux hommes en armure, épées à la ceinture et écus à la salamandre de feu dans le dos, ils transportent à bout de bras un homme blond habillé d’une veste marron, d’un simple pantalon beige et tenant contre sa poitrine une malette en cuir. Pas de tartan, pas de signe de noblesse ni distinctif. Ils s’avancent d'un pas décidé jusqu'au trône :
- Il est bizarre ce sol... il est pas palpable …
Dehors, un ciel bleu, parsemé de nuages, laisse échapper ses rayons jusqu’au visage de l’homme. Posant sa main sur son front, il observe ses deux invités et réfrène un soupir. Invités qu’il aurait préféré ne pas avoir aujourd’hui, ni hier et encore moins demain.
Les murs, poinçonnés de fenêtres aussi hautes que deux hommes, encadrent une double rangée de colonnes menant jusqu’au souverain surélevé d’une demi-douzaine de marches en pierres brutes. Ses pieds tendus reposent sur un long tapis rouge, encadré de gardes, menant jusqu’à la porte principale, gardée elle-aussi.
Au pied de l’escalier, deux hommes, vêtus de leur tenue cérémonielle, s’ignorent l’un et l’autre. Espacés de la largeur du tapis, ils ne se donnent même pas la peine de jeter un coup d’œil à l’autre. L’un arbore des couleurs opposées, rouge et vert, le second est, quant à lui, strié d’un mélange des plus éblouissant fait de bleu, vert et rouge.
Le bicolore fait un demi pas en avant, il arbore une tête de lion couronnée sur sa poitrine :
-Laird Douglas, regardez par vous-même les avantages d’un mariage entre mon clan et le vôtre. Nous sommes tous les deux des hommes de valeurs, de principes et une alliance, entre votre magnifique fille et moi, engendrerait bien plus d’avantages qu’avec ce pauvre chevalier. Regardez la situation en face, le clan Fraser est à l’abandon et risque de basculer dans l’oubli d’une année à l’autre.
Le tricolore, endossé de trois fleurs de primevères, ne peut retenir une moue colérique en clouant son regard sur son adversaire. Pour cause, il est chevalier anobli du clan Fraser. Dans un reniflement bruyant, il prend la parole :
-Laird Douglas, il est vrai que notre clan vit en ce moment une période difficile. Cependant, lequel n’a pas vécu de jours sombres ? Je n’ai pas besoin de vous rappeler, ainsi qu’à l’assemblée…, que notre pays a chaviré dans La Guerre suite à la mort « suspecte » d’Alexender MacGregor. Le clan Fraser n’est, certes, plus aussi rayonnant mais tous nos espoirs sont dans les Dieux et cela n’est qu’une passade. Vous autres, MacGregor, étiez et serez toujours avides calculateurs…
-Avides calculateurs ?! Comment osez-vous chevaliers d’haillons !
-Retirez ça de suite ou je vous pourfends d’un seul cou…
-SILENCE !
Les deux hommes se taisent illico, se tournent vers le suzerain du royaume avant de s’incliner poliment. Le Laird Douglas en a marre de ces jeux. Il se sait obligé de faire marier sa fille. De nombreuses années ont passées et il doit trouver un héritier au trône. Père de deux filles, il voudrait s’évader, ne plus avoir cette couronne sur le crâne. Il voudrait ne plus avoir tous ces hommes et toutes ses femmes sous ses ordres et à s’occuper.
Les deux hommes, en face de lui, ne lui plaisent pas. Il sait la déchéance récente des Fraser, le manque de nourriture et les difficultés croissantes sur ces terres. Il sait aussi l’ambition des MacGregor, principalement de son chef, Duncan, de ses jeux de sourires et mains basses. Il sait aussi qu’il sera, bientôt, au pied de l’autel. Il n’a déjà fait que trop durer. Repoussant tant bien que mal les assauts des prétendants, prétextant une mauvaise santé (fausse) de sa fille aînée, des problèmes internes à régler d’urgence, les refus de sa fille et autres supercheries.
Les pressions sont de plus en plus fortes. Quand il y pense la nuit, l’empêchant de trouver le sommeil avant une heure tardive, aucun choix ne lui convient. Les uns ne lui apportent que peu d’avantages politiques et militaires mais sa fille serait certainement plus heureuse. Inversement pour les autres. Garder ses ennemis proche mais, au détriment de sa princesse ? Il n’ose s’y contraindre.
-Laird Douglas ? Il nous faut sav…
La porte s’ouvre d’un bruit sec. Deux hommes en armure, épées à la ceinture et écus à la salamandre de feu dans le dos, ils transportent à bout de bras un homme blond habillé d’une veste marron, d’un simple pantalon beige et tenant contre sa poitrine une malette en cuir. Pas de tartan, pas de signe de noblesse ni distinctif. Ils s’avancent d'un pas décidé jusqu'au trône :
- Il est bizarre ce sol... il est pas palpable …
Dernière édition par William White le Dim 26 Sep 2021 - 11:33, édité 1 fois