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Le combat du siècle ▬ Libre.


S'il y'avait bien une tradition que l'on respectait sur l'île d'Alba, au sein d'une nation fière de ses rouquins, de ses Kilts et de ses alcools frelatés, c'était le concours annuel de boisson qui se déroulait à Glaschù, ville la plus peuplé, qui augmentait encore sa population quand venez les jours de l'hallali. Sonnez les cloches, faites gonfler les pectoraux, et surtout, ne reproduisez pas ça chez vous, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. Ce jours là, c'était le grand jour du concours. La ville se paraît de fanions verts et rouges, aux couleurs de l'île mythique des irréductible albans, que rien, pas même des litres d'alcools forts, ne pouvait les effrayer, ou bien les freiner dans leurs irréductibles journées. Climat tempéré, Canaille débarque sur l'île avec un bombers en cuir sur le dos, et un simple pantalon de lin, guère plus épais que de la toile, de couleur kakis. Ses lourdes bottes cloutées frappaient le sol, marquant chacun de ses pas à la manière d'un éperon. Des mitaines noires, trouées et élimées sur les mains, elle alluma une cigarette avec son zippo, complétant le look de la baroudeuse, citoyenne du monde pas vraiment touriste, ni locale. Elle sentait l'étranger, sa peau dorées par le soleil reflétait son éclat mat, comme si elle captait l'essentiel de ses rayons pour elle seule. Pas vraiment belle, surtout à cause des cicatrices, elle n'était ni vilaine, et encore moins insipide, madame savait capter l'attention, par son charisme animale et ses manières échaudées. On eut dit l'évanescence d'une flamme brûlant dans l'âtre, recherchant avidement de l'air pour continuer sa combustion.

Elle mit les poings sur les hanches, l'avantage de voyager léger, c'était qu'on était à l'aise dans tout les environnements, et qu'on était toujours prêt pour l'aventure. une fois n'était pas coutume, elle était en permission, et s'autorisait à baisser la garde, à être plus naturelle, plus nue aussi avait-elle l'impression. Quand elle enlevait son armure de dur à cuire, elle n'était plus qu'une ancienne esclave définie par ses douleurs et ses traumatismes ; La perte, l'abandon, le rejet...Autant de sentiments d'insécurités illogiques parfois, qui lui faisait mettre les gants pour monter au cordeau.

- Ah ah ah ! A nous deux, Alba et son concours de boisson ... Aussi décidait-elle de sortir de sa zone de confort, d'aller de l'avant. De faire tout ce qu'elle avait rêvé de faire, et non pas ce que l'utopique vision d'un monde uni et juste, l'obligeait à commettre. L'absolue nécessité de son action dans le monde, guidait ses pas, et sa main, sûre et ferme, ne tremblait pas. Elle était fière d'appartenir à la division du secret, gardien de l'intégrité de l'Armée Révolutionnaire, et de la Cause.

Elle se rua dans les rues, si elle en croyait les dépliant en papier qu'on lui avait fournis, les inscriptions fermaient à midi, et étaient limitées à cent personnes qualifiées par un test de rapidité. Une fois ce premier checkpoint passé, la grande épreuve pouvait commencer. Chacun fourbissait ses armes, en choisissant l'alcool de leur préférence. Le dernier encore debout, gagnait la partie. Simple, efficace, cela plaisait à Canaille qui s'avança jusqu'à la guérite d'entrée, qui distribuait un brassard en laine d'Alba, sur lequel était affiché un chiffre qui représenterait le candidat jusqu'à la fin du concours. De nombreux Albans avaient fait le déplacement, mais l'engouement pour la fête annuelle d'Alba, semblait dépasser les limites des frontières, et attirait de plus en plus de nouveau challenger, comme notre jeune révolutionnaire.

Les rues étaient bondées, et les échoppes débordaient de clients, les queues n'en finissaient plus de se gonfler de nouveaux arrivants, qui s'agglutinait comme des mouches devant les vitrines, en attendant sagement leur tour de passer, de consommer, de vivre selon le bon vouloir d'une société que méprisait dans l'ensemble la Valseuse.

On lui donna le numéro 99, elle regarda son brassard, et la grande dame dans sa petite maison de bois, se pliant en deux pour réussir à tenir à l'intérieur, puis de nouveau son brassard. Satisfaite, elle se rendit directement au concours de rapidité. Simple, deux adversaires s'affrontaient devant un mètre de shooter, le premier à finir éliminer son adversaire. De plus, un certains temps était nécessaire pour passer à l'étape suivante, l'angoisse. Elle voulait vraiment participer à l'évènement principal, le main event, et s'illustrer pour démontrer qu'en tant que femme, elle avait sa fierté de soiffarde. Cela faisait longtemps qu'elle buvait un tord boyau du crue de la révolution, conçu à base de patate, tout juste bon à décrasser une arme grippée, ou bien à faire disparaître l'excédant de colle des poutres assemblées en charpenterie. Alors autant dire que ce concours, elle voulait le gagner, et surtout, le savourer.

- Concurrents, êtes vous prêts ? Fit l'arbitre du duel, qui surveillerait la conformité des niveaux, des gorgées et l'élimination en cas de petit vomis. Sa concentration toute tournée sur la table de troquet qui la séparait de son adversaire, un mètre de bois enfermant des verres devant eux. On lui avait heureusement remplis ses verres miniatures de son alcool favoris, le Rhum ambré lui allait si bien au palais ... Elle tendit tout ses muscles, consciente de deux choses, d'une tout allait se jouer sur la vivacité de leur corps, mais surtout qu'elle ne devait pas en laisser une goutte pour ne pas avoir de mauvaises surprises à la fin du temps imparti.

- 3 ... 2 .. . 1 .... Partez ! Fit la voix du maître du jeu, qu'elle entendait à peine, déjà qu'elle se jetait sur le premier shooter, l'avalant d'un trait, et laissant couler le liquide brûlant et doucereux, dans sa gorge. A peine eut elle engloutit le premier, qu'elle se ruait sur le deuxième ...




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Cette île me rappelle chez moi, ma terre natale. Elle en a des allures, à défaut d’être identique. Probablement dû à toute cette superficie boisée et montagneuse qui habille l’île, ses lacs et son air pur respirable. Manshon est une catastrophe à ce niveau, une bouffée d’air suffit à vous refiler le cancer, la peste et le choléra. Je suis content d’avoir pu foutre le camp de la mer du Nord pour quelque temps, ça va me permettre de reprendre mon souffle, me changer les idées.
Depuis des jours, on parle que de ça autour de moi, les natifs sont en crise à cause de cet événement qu’ils attendent tant. Une espèce de concours de poivrots, de ce que j’ai compris, libre de participation. Pas de condition, il faut seulement se pointer et finir dans la première centaine de soiffards à descendre des shots. J’ai franchement vu pire.
C’est le tenancier d’une auberge qui a fini par m’en parler, après m’avoir régulièrement vu descendre des litres de rhum dans son établissement. Que j’ai une sacrée descente qu’il disait, que je ressemble à un trou noir pour la gnôle, l’air de n’avoir jamais de limite, de n’être jamais plein. C’est pas très flatteur comme constat, ça veut juste dire que je suis un foutu ivrogne.

Est-ce que l’on finit par s’y faire ? Non, pas vraiment, jamais véritablement. On continue de se dire que ça finira peut-être par nous passer, que c’est qu’une mauvaise période. On tente de sauver les apparences, de s’habiller proprement, de se couvrir de fringues luxueuses que très peu dans le coin pourraient s’offrir régulièrement. Un boit sans soif oui, mais un boit sans soif qui pourrait racheter ta baraque, ta femme et tes gosses. Alors on vient moins te faire chier, on pose un regard empli de jugement, mais on le fait discrètement. Et quelque part, on te jalouse pour ta réussite.
Chacun sa merde, je dirais.
Aujourd’hui, la mienne c’est ce foutu concours. J’ai fini par me persuader d’y aller, la récompense est intéressante. Ça, c’est la version officielle. Une raison un peu plus personnelle veut que c’est surtout de picoler pour pas un berry qui a réussi à me convaincre.
Le numéro vingt-deux sur le brassard en laine, je le cale autour de mon bras droit, sur ma chemise en dessous de mon long manteau. De ce que j’ai capté, on a le droit de choisir avec quel alcool on va se retourner la tête pendant des heures. Rhum ambré ici, on change pas une équipe gagnante.

Quand c’est à mon tour, je viens me placer de mon côté de l’énorme tonneau de bois qui accueille les deux mètres de shooters. Quand on y pense, l’humanité est quand même sacrément conne. Y’en a à la pelle des façons de s’amuser, de célébrer la vie et de se gonfler de joie pour des semaines à venir. Des manières bien moins douloureuses, bien moins dévastatrices et qui laisseront pas de séquelles, mais non. Non. Nous on préfère se faire mal, quand notre corps brûle et notre tête voit trouble, bien trouble.
Retire mon manteau, que je dépose sur une chaise non loin. Numéro bien visible, j’ai évidemment laissé mon arme dans ma chambre. Pas besoin de ramener un flingue à une fête, je suis pas un sauvage. Un regard à mon adversaire, le fixe plusieurs dizaines de secondes, air blasé sur la fiole. M’a pas l’air bien solide, c’est une espèce de cinquantenaire habitué à boire ses bières après le travail aux champs, ou une connerie du genre. Le genre qui commence à brailler et ses joues se colorer après un litre et demi de bière, pas de quoi impressionner.

D’ailleurs, c’est pas de la bière qu’il boit. Est-ce qu’ils ont interdit les alcools trop faibles ? Ou c’est le vieux qui s’est chauffé à se prendre une espèce de tord-boyaux comme on en fait souvent dans les petits villages. La spécialité de la maison, qui vous enflamme la gorge, purge tout votre intérieur et vous fait cracher le feu par la bouche comme un foutu dragon.
Concurrents, êtes-vous prêts ? Bien sûr que je le suis, je suis venu à jeun pour l’occasion. Laisse-moi te dire que ça me démange depuis un bon moment, de m'enfiler du rhum. 3… 2… 1… Partez ! Tu me le diras pas deux fois.
Mes doigts s’agitent tel un maestro joue de son instrument, le geste est fluide et vif, sans fioriture. Prendre le shot, le porter à mes lèvres, l’envoyer au fond du gosier, avaler, recommencer. J’en ai deux d’avance sur le bonhomme qui m’affronte, la cadence du vioque tient pas la route. Je savais bien, buveur du dimanche. Quand j’ai vidé mon dernier verre, il lui en reste encore trois, quand je claque le cul de mon dernier shot sur le bois, il a même pas attaqué son troisième. Numéro 22 vainqueur !

Pfeuh.


Dernière édition par Peeter G. Dicross le Ven 24 Mar 2023 - 18:36, édité 1 fois
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Une petite halte pour refaire les réserves, voilà ce qui amenait la jeune femme sur l’île d’Alba. Une île connue principalement pour ses boissons et son poisson. Les Glaciers sortaient d’un terrible affrontement sur Orange avec les Ouroboros. Un équipage pirate mené par le capitaine Edward Minaro.Ses pouvoirs de fruit du démon avait donné du fil à retordre à Robina. Elle en était sortie vaincue, mais pas complètement démoralisée. Elle prendrait sa revanche un jour ou l’autre, et mettrait en prison celui qui venait de la vaincre.

En attendant, elle avait besoin de souffler aussi, et rien de tel qu’un bon verre pour ça. La cuisinière avait laissé ses armes sur le navire. Les gardes sur le port lui ont bien fait comprendre qu’elle ne pourrait pas se balader avec son meitou sur Alba. Elle venait de finir ses achats, les commandes pour refaire les réserves de nourriture de l’Iceberg seraient livrées demain matin. Pour l’instant, il était tard, et tout le monde rentrait chez soi ou à la taverne pour s’en jeter un.

Une idée qui plaisait à la Sanderrienne, elle n’avait pas bu un bon verre depuis longtemps. La chasseresse de primes entendit quelques rumeurs en laissant traîner ses oreilles. Un concours de boisson se passait dans une des tavernes proches du port. De quoi boire tout son saoul sans dépenser un seul berries. Elle était loin d’avoir à se plaindre niveau finance, mais il était toujours bon de faire attention quand on avait peu. Elle poussa la porte et regarda la foule qui se bousculait tout autour d’elle.

L’établissement était bondé de monde, à tel point qu’il était difficile de ne toucher personne. La jeune femme aux longs cheveux bleus bouscula plusieurs personnes en entrant. Ils lui lancèrent des regards mauvais, toutefois ils se désintéressèrent d’elle après avoir vu son gabarit. Pas une candidate, ou sinon pas dangereuse. Jouant de ses coudes, Robina se rapprocha du comptoir, elle n’allait pas passer à côté d’une occasion de boire à l’œil.

Je viens pour participer. La cuisinière leva le bras pour hâler le tenancier qui se trouvait derrière le bar.

Vous êtes sûrs ? Il regarda autour de lui. Je veux dire, vous n’avez pas vraiment énormément de chance de réussir à gagner.

Pourquoi vouloir absolument gagner ? Elle se mit à sourire à celui qui tenait le comptoir. Participer et s’amuser avec les autres, c’est aussi une bonne chose.

L’homme se mit à partir dans un rire puissant et gras. Certains participants et clients réguliers se retournèrent pour voir ce qui se passait. Bien vite tous retournèrent à la manche du concours qui était en train de se passer devant eux.

J’aime bien ce que vous dites, mademoiselle. Il jeta un numéro sur une plaque en bois sur le comptoir. Voilà, vous êtes dans la course maintenant. Ça devrait être à vous dans quelques minutes.

Attrapant son badge, la chasseresse de primes l’accrocha sur sa veste. Un homme quittait déjà le bar. Complètement saoul, il ne tenait même plus sur ses jambes, des amis à lui l’aidaient pour sortir. Bien que trois personnes venaient de partir, il n’y avait pas véritablement beaucoup plus de place. Prenant son mal en patience, la Sanderrienne s’assit au bar pour attendre son tour.
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Alba. Terre corsée à la teneur en alcool plus qu'usuel et utile dans le monde. Il faut dire que faire autre chose que ça, n'est guère possible dans le coin. Alors pourquoi j'me retrouve coincé ici ? Il faut bien vous avouez que j'ai déjà trop bu pour m'en souvenir... J'vois flou, j'entends tout comme si j'étais dans un scaphandre, et mes réflexes sont usés. Un peu comme tout le bonhomme, les fringues élimés, les bottes pas cirés et même crotées, pas le genre de client qu'on a envie d'avoir dans son établissement. M'enfin, je paye rubis sur l'ongle, alors on me laisse me vautrer dans les vapeurs de la liqueur, dans le capiteux parfum des spiritueux, jusqu'à ce que je finisse dans le caniveau, sorti par un vigile un peu trop vigilant, et qui a pour ordre de sortir ceux qui sont "finis".

- Eh bah toi ... Hic...t'es pas terminé ... à la pisse par tout hasard !? Que je lance en m'cassant de la crèmerie que j'avais pris pour mon Quartier Générale depuis plusieurs jours. C'était pas encore la nuit, ni le jour. Période ombrageuses et poreuse, ou l'heure n'importe plus vraiment, soit le crépuscule, soit l'aube du jour, en vrai, j'ai la tête à l'envers, et j'en sais pas plus grand chose que vous. Et vous, vous êtes les moins informé en ce moment, ou alors p'tet bien que c'est moi. On sait pas, on ne sait plus, on a jamais su.

Bref.

Je déambule avec mon air de somnambule, les cernes creusés sous mes yeux, deux valises -celles que j'ai pas prise pour voyager plutôt celles qui me suivent partout depuis peu- qui ont l'air dures à ouvrir, et dures à fermer aussi. Bon, je vous cache pas que ce pub m'a mit à sec, j'ai plus un sous ni une goutte dans mon verre * Tiens, vous l'aurez pas volé celle là, j'ai piqué un verre héhéhéhé* que je me fais en rigolant tout seul, à la manière dont seuls les alcoolique profondément atteint d'état d'ébriété sont capable d'émettre pour des blagues outrancières, et qui leur vienne dans la tête sans dépasser leur bouche.

Shhhht. C'est secret.

Qu'on le veuille ou non, la tragédie avec l'alcool, et toutes ses merdes de paradis artificiels, qu'on s'envois soit pour oublier, soit pour s'amuser, et même parfois les deux, c'est que tout ce qui monte, redescend. Et donc j'suis là, dans les rues d'Alba, a chantonner une musique aux allures locales, sifflotant gaiement. Lorsqu'un gars encore plus soül que moi m'percute, et m'fait tomber une nouvelle fois dans le caniveau. Alors là, c'est non ! Pas deux fois dans le caniveau mon p'tit pote, on va s'embrouiller. J'remet mes yeux en face des trous, réajuste la vision flou pour voir le spécimen, un meuf pas commode qui m'regarde avec un air de bœuf arrivant à maturité : Hic... Echcusez moa, monchieu ... Concour de boichon... Erf, ch'ai perdu...Hic... fait-elle en repoussant une mèche blanche derrière son oreille, avant de dégobiller ... Par terre, car mes rélfexes revenant de plus en plus m'ont permis d'éviter l'incident diplomatique, ouf, tout le monde respire -et par tout le monde j'parle de moi ok ?- et j'me dois d'aller vérifier ses dires.

Si concours de boisson il y'a, j'me fais un devoir d'en faire parti ! En avant vers l'aventure compagnon ! Que j'fais et j'me dirige vers l'établissement que la pauvrette vient de quitter. Faut dire que l'alcoolique, ne se sent jamais vraiment seul, surtout avec une bouteille entre les mains, celle qui se plaint jamais quand on lui touche le cul, et même quand on lui met un doigt .... Bref, l'établissement paye pas de mine, mais l'ambiance à l'air bonne.

Alors j'ouvre la porte d'un air brave, et conquérant ! Et là chaleur et l'odeur d'alcool me cueille en plein vol, pour me faire tousser.

Ouah. Ca envois du bois ce qu'ils boivent ici, c'pas la piquette dont j'ai l'habitude depuis que je suis arrivé. Alors je me présente au bar, et je tape sur ce dernier comme un beau diable : Ou c'est qu'il est le concours m'sieur ! Que j'fais en levant un doigt non pas accusateur, mais plutôt informatif. L'gars me regarde et hausse les épaules pour lui même, comme s'il se disait que j'avais aucune chance vu mon air d'ébriété avancé, et malgré tout il devait s'dire que c'était pas son problème à lui, ça.

Finement observé l'ami.

J'arrive en face d'un mecton, je cligne des yeux, il a déjà finis trois shooter. Whoa ! Mon gars t'es un sportif de l'apéro ou quoi ? T'as la gagne dans le sang ? Moi j'ai que l'alcool dedans ... Bref, j'attrape mes verres et descends vite fait le mètre de shooter.

Je lève les yeux en l'air, et j'attends le verdict de l'arbitre ...

Moi tout ce que j'veux, c'est me pinter les amygdales, m'sieur, laissez moi une goutte de plus ! Non loin de moi jvois une jeune dame, à l'air plus pure que la plus pure des eaux de vie, cheveux d'une couleur improbable, et qui enchaine les verres comme si elle était la plus rapide buveuse de l'ouest.

Et un autre gus attire mon attention ... Bien fringué, casquette sur la tête, il a l'air droit.

Peut être mes futurs adversaires ?
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Ceux qui disent que l’important c’est de participer, sont ceux qui savent déjà qu’ils n’ont aucune chance et qui préfèrent se foutre des cordes de sécurité pour leur défaite inévitable. Les autres, vrais compétiteurs dans l’âme, donnent tout ce qu’ils ont pour arracher la victoire. Moi, j’en ai un peu rien à foutre de toutes ces conneries, je vise le pognon et une soirée de picole aux frais de la maison. Ce qui fait que je serai gagnant quoi qu'il arrive, même si à en juger les profils de certains participants, y’a clairement des personnes contre lesquelles j’ai absolument aucune envie de perdre. Celui que je viens de plier en faisait partie, sale type aux compétences bibinaire de touriste venu apprécier un bon verre sur une chaise longue baignée par les rayons du soleil.
Fous-moi le camp sale enfoiré, laisse faire les professionnels.
Le premier tour passé, on m’invite à attendre sur le côté que les autres duels se terminent. Je vais pouvoir observer les concurrents et voir si y’a pas un foie ou deux capables de me tenir tête jusqu’à la dernière ligne droite. Miches posées sur une chaise, je m’allume une clope améliorée à l’opium, me délestant de mon long manteau maintenant que l’alcool commence à chauffer l’organisme de l’intérieur. Certains se débrouillent pas trop mal, je dois quand même le reconnaître, mais y’a pas l’air d’avoir le zigue en question, celui qui pourrait s’asseoir à ma table et passer la nuit à descendre des bouteilles comme je le fais si bien. Mah, on est sur Alba, faut pas l’oublier. C’est pas vraiment le coin le plus fréquenté des mers bleues.

Une silhouette féminine à la chevelure bleutée attire mon attention, parce que c’est beaucoup trop frais encore dans ma tête pour ne pas immédiatement me faire penser à elle. Alors les mirettes suivent les déplacements de la dame et finissent par pouvoir se poser dessus, scrutant les traits de sa trombine pour tenter de faire une connexion. Et bingo, il se trouve que je m’étais pas trompé.
Tiens, elle ici. Décidément, le hasard aime bien nous placer des personnes que l’on penserait ne jamais revoir. Comme quoi quand il veut se foutre de nous, il se retient jamais. Intrigué, je tire une bouffée sur ma clope avant de me lever, senestre dans la poche de mon pantalon, pour me rapprocher de la table à laquelle Robina dispute son premier match. Si on m’avait dit que c’était le genre à participer à ce genre de concours, j’en aurais eu un sourire amusé. C’est que je suis vachement intrigué de savoir si ce petit énergumène chassant les criminels est aussi capable de s’enquiller un mètre de shooters sans perdre connaissance avant.
— NUMERO 56 VAINQUEUR ! Qu’un des arbitres bénévoles braille dans mon dos, accompagné de quelques acclamations et de légers applaudissements. Y’en a un qui a l’air d’avoir fait sa petite impression à en juger les regards impressionnés des spectateurs. C’est que l’action s’enchaîne vite mine de rien, je sais plus trop où donner de la tête. Mais l’énergumène à l’origine de ce coup d’éclat captive mon attention, il m’a déjà l’air d’être sur sa fin le con. Une goutte de plus ? L’impression que s’il en boit une de plus justement, son front va venir embrasser les rainures du mobilier.
Je viens me poser à côté de lui, faisant signe au barman de nous mettre deux grosses pintes richement dosées en houblon. Bah ouais, si je peux sécher un adversaire avant même la prochaine épreuve, on dira pas non. — Tu m’as l’air sympatique mec, je te paie celle-là en attendant le second tour.

Il a jamais été question d’être honnête dans ses bottes pour remporter le premier prix, donc bon. Et puis je suis un truand depuis des années, tricher ça me connaît. Encore que je pense pas qu’un règlement ait été spécialement pensé pour l’occasion, encore moins rédigé. C’est déjà bien que ces pauvres villageois parviennent à tenir l'événement sans que ça parte totalement en vrille, ‘faudrait pas trop leur en demander. M’enfin, l'amateurisme des uns fait le bonheur des opportunistes. Les bières se font d’ailleurs pas traîner, c’est qu’il est à fond le tenancier ce soir, les affaires vont sacrément lui rapporter, en dehors de ce qu’il a dépensé pour assurer le concours. Je prends la mienne par la anse en bois, lève à hauteur de fiole la pinte et bois de longues gorgées, histoire de lui montrer qu’on plaisante pas ici. Je sais pas si le mélange avec le rhum va bien se faire, mais de toute façon je ressens déjà plus grand-chose dû aux effets de l’opium. Il faut bien avoir certains avantages à être un accroc aux drogues. — Alors, tu penses que t’auras les épaules pour aller au bout ?
Je veux lui bourrer la gueule, ce sera moins chiant à faire en apprenant à se connaître. Il a jamais été interdit de causer un peu avec l’énergumène qu’on essaie de rouler, non ? — C’est que y’a de sacrées pointures de la picole qui se sont ramenées, n’empêche… C’est faux. ‘Fin, je les connais pas ces fameuses pointures, donc je serai pas foutu de dire qui sont tous ces gens. Ni de reconnaître une célèbre poche à gnôle si j’en croise une.
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Robina se trouvait face à un homme d’une quarantaine d’années. Pas franchement commode, il la regardait d’un petit œil amusé. Il ne la prenait clairement pas pour une véritable concurrente, un mètre de verre à avaler pour les deux participants. La cuisinière s’était demandé pendant un moment à quoi ils allaient devoir carburer pour gagner. Une quantité de bière gargantuesque, elle aurait pu oublier. Elle avait un trop petit estomac et sa vessie n’aurait jamais supporté des litres de liquide houblonné. Mais de l’alcool fort, ça il n’y avait aucun souci. Elle eut un petit sourire en repensant au passé.

— Eh bien alors petite ? Tu te dis déjà que tu as perdu ? Un large sourire sur sa tête rubiconde montrait qu’il était sûr de lui. Je comprends, tu souris parce que tu veux faire la fière, mais il n’y a pas de honte à jeter l’éponge.

Il se pencha en avant, montrant qu’il était certain de sortir victorieux de ce duel. La Sanderrienne ne l’écoutait qu’à peine, distraite par les souvenirs qui lui revenaient. Les soirées d’après banquet avec toute l’équipe du palais, à boire dans les cuisines après le travail. De bons moments passés avec ses amis et collègues. Elle releva la tête après cet instant de nostalgie et planta ses yeux dans ceux du bûcheron.

— Désolé, mais je pense que vous allez rentrer plus vite chez vous que vous ne le pensez. Elle pencha la tête sur le côté et afficha un grand sourire.

L’arbitre s’approcha de leur table, vérifia que tout étant prêt pour les deux personnes.

— Concurrents, êtes-vous prêts ? Il n’attendait pas de véritable réponse, c’était tout simplement le petit cérémonial pour commencer une manche. Trois… Deux… Un… Partez !

— Tu sais, je vais… Alors que l’homme patibulaire voulait se faire gentleman et faire baisser les bras une dernière fois à la chasseresse de primes, il fut surpris de voir ce qui arriva.

La jeune femme aux longs cheveux bleus avait déjà attrapé son premier verre et avalé son contenu. Ses longs doigts fins volaient sur les rebords des contenus, les attrapant à peine pour jeter l’alcool dans sa bouche. Surpris, l’homme en face commença à paniquer, attrapant un verre, pour en faire tomber deux en même temps. Robina ne perdait pas de temps, les verres lui brûlaient la langue, la gorge et l’estomac. Une sensation plus que bienvenue après tous les événements d’Orange.

Le dernier verre était avalé du côté de la cuisinière que l’homme face à elle était en train de boire le quinzième. Il s’était bien battu, mais la jeune femme aussi avait un bon levé de coude et elle venait de le montrer.

— Eh ben ! Si je m’étais attendu à ça ! C’est que t’as une sacrée descente dis donc ! Les joues encore plus rouges avec l’alcool qui coulait maintenant dans son sang, il ressemblait à une cerise mûre. Tu m’as battu à plate couture, je te paie un verre pour fêter ça !

— Bien dit William ! La foule des participants et du public était toujours en train de rire de la défaite de l’Albien, toutefois la fête était prédominante. Un autre verre pour la petite !

Étourdie par la quantité qu’elle venait de boire rapidement, la Sanderrienne mit un moment avant de se remettre les idées en place. Un autre verre pour fêter sa victoire ? Oui, mais pas de l’alcool, la pire des idées pour elle, elle n’était pas un trou sans fond.

— Un cola alors ! Ses joues étaient devenues rubicondes. Je tiens l’alcool, mais j’aimerais ne pas boire plus que ce que demande le concours. Je ne veux pas finir ronde comme une queue de pelle.

— Ahahahahah ! Le bûcheron frappa la chasseresse de primes d’une tape dans le dos. Je comprends ! Un cola pour madame alors ! Et pour moi ça sera une bière ! Une Albienne !

William attrapa l’épaule de la jeune femme aux longs cheveux bleus et la guida jusqu’au comptoir. Déjà un verre de cola et une bière se trouvaient sur le comptoir pour nos deux assoiffés. Se jetant sur le verre glacé, Robina prit une longue gorgée pour diluer la quantité qu’elle venait d’avaler. Elle était là pour boire, mais aussi pour tenter de gagner. Maintenant, il lui fallait faire un peu de reconnaissance pour trouver le point stratégique qu’étaient les toilettes. Elle tourna la tête à droite et à gauche pour trouver ce qu’elle cherchait, mais ce qu’elle vit fut un de ses anciens équipiers, Peeter G. Dicross.

Elle avait fait équipe avec lui sur le Royaume de la Veine pour attraper Abou Dhabi, un tueur sanguinaire des Monroes. Elle le salua de la main, alors qu’il tournait la tête vers elle. Quelle drôle de coïncidence les avait réunis tous les deux après plusieurs mois dans la même auberge pour participer au même concours ?
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Cinquante-six fut alors le numéro qu'on accorda à Alegsis Jubtion. Celui-ci, ingénu en diable, était venu demander sa route alors qu'il pistait un flibustier à la petite semaine. Tout insouciant qu'il était, il avait naturellement signé d'une croix pour la compétition sans toutefois comprendre de quoi il en retourna vraiment. Le hasard, dans toutes ses largesses, voulut que le numéro de participant qui lui fut assigné coïncida très exactement avec le montant de son quotient intellectuel. Ce heureux hasard, Alegs perçut en lui un signe ; à moins que ce fut Un canard. Le fait qu'on fit pleuvoir si généreusement la gnole dans ces godets l'intima en tout cas à les vider. Car comme le disait le célèbre adage épavien, « Quand un verre est plein, on le vide et quand il est vide, on le plaint ». Trop courtois pour ne pas savoir faire honneur à des hôtes si prévenants qui le noyaient dans l'éthanol, il avait ainsi passé le premier Round et cela, sans même avoir saisi qu'il fut embarqué dans un concours de boisson.
Il était cuit, Alegsis ; à point, même. Aussi était-on venu à lui pour le travailler au corps, lui tester la bile, savoir ce qu'il avait encore en lui de contenance.

- Beuh.. Bien sûr que... que j'ai des épaules. J'en ai.. j'en ai trois ! Au moins. Avait-il répondu à l'importun venu prendre la température du cuité. Puis, bien élevé, Alegsis siffla d'une traite la liqueur que son nouvel ami lui servit si aimablement. P... pointure de la picole burp, tu parles. Tous... tous les soiffards lààààààà, hurlait-il à moins de dix centimètres du visage d'un forban venu à lui pour l'égarer, ils boivent... ils boivent pour euh.. . pour... tu sais, là... ah oui ! Ils boivent rien que pour oublier ! Alors que moiiiiii, MOIIIIIIIIII, vociférait-il à présent que ses dernières digues d'inhibitions avaient cédé, moi je bois pouuuuuuuur....... je sais plus en fait.

Inconscient d'être jeté dans une lutte féroce qui mettait aux prises les biberonneurs comptant parmi les plus téméraires passés par Alba en ce jour, Alegs entamait avec son nouveau compagnon de beuverie un deuxième Round qui s'imposait à lui comme l'avait fait le précédent. Bien qu'il fut déjà dans un état second pour ne pas dire tertiaire, le chasseur de primes se laissa aller à quelques confidences alors que son copain descendait avec lui la cascade à spiritueux qui leur tomba à nouveau dessus à verse.

- Artiste que je suis, moi ! burp, artiste chasseur de primes, même. Se présentait-il en enchaînant un verre après l'autre, essuyant chaque fois une grimace plus disgracieuse que la précédente. Farpaitement ! Je fais deeeees... des trucs là, avec de la peinture... du Color Frappe, un truc comme ça. Il lui révélait rien moins que ses techniques secrètes, mais qui eut pu de toute manière le prendre au sérieux cet olibrius-ci ? Je mets... je mets... je vais gerber, dit-il en s'enfilant un nouveau godet pour se rincer ses mauvais reflux, je mets de la fantaisie dans tout ce que je fais. Et c'est pour ça.... il regarda à droite et à gauche pour être sûr qu'on ne l'écouta pas, sa vision étant de toute manière trop troublée pour qu'il fut en mesure de discerner le moindre regard posé sur lui, je mets de la peinture dans mes verres. Pour mettre plus de fantai.. hic... de fantaisie dans la picole.

Et il tira une drôle de trogne dont on put penser, peut-être, qu'il chercha à prendre un air fier en dépit de ce que l'alcool lui avait ravagé sur sa vilaine bobine. L'homme-là, il était ainsi plein de fantaisie et d'empoisonnement au plomb, ne rendant sa présente ivresse que plus méritoire. Son compagnon remarqua en effet que, le malheureux candidat qu'il s'en était allé taquiner, laissait chaque fois une petite dose de ses capsules de peinture dans la liqueur avant de s'enfiler l'anisette.
Posant une main sur l'épaule de ce pirate dont il s'était fait un copain, cela, autant pour affirmer son amitié que se tenir à quelque chose et ne pas tomber de sa chaise, Alegsis pointa un doigt tremblant situé au bout d'un bras vacillant.

- Et avec le pVvvouvoir de la fantaisie, burp, celle-ci, je vais me la faire. Je vais me la faAaaAaiiiIire que je te dis. Mais non, pas la plante verte, la nana, là avec ses cheveux un peu bleuuUuRgh, il retînt un relent in extremis avant de reprendre, elle... elle est à moi. Alors tu touches pas, copain.

Les enjeux du concours, alors, avaient soudain été réhaussés d'un cran supplémentaire. De quoi atteindre des strates conduisant à un dénouement qu'on ne pouvait deviner que dramatique.

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C’est bizarre, je me l’étais imaginé moins con le zigue. Enfin, d’une manière générale, je me l’étais pas imaginé comme ça. Maintenant que je prends le temps de mieux le zieuter pendant qu’il débite les mots comme la boisson que je lui ai offert, y’a une impression bizarre que c’est pas la bonne personne. Pas un imposteur, pas non plus une goumiche dans un corps masculin, mais pas le bon. Peut-être que c’est mon cerveau qui a fondu après la première manche gagnée, peut-être que c’est l’opium qui m’enfume l’esprit plus que je l’aurais pensé, mais y’a ce truc dans ma tête qui se répète, c’est pas le bon zigue. Mais eh, j’ai picolé, j’ai fumé, et j’ai un plan à suivre alors je vais pas me faire chier à tenter de comprendre ce que mon esprit tordu s’imaginait. — Vrai que pour oublier, la gnôle c’est vachement efficace. Parole d’expert. M’enfin, en réalité ça te permet seulement d’oublier quelques heures, après tout ça te revient en pleine gueule et c’est dix fois pire.

Piger tout ce qu’il bave est pas évident, ça demande un grand effort de concentration que j’ai plus forcément à ce stade, mais j’essaie. Il se dit artiste chasseur de primes, il dit se servir de la peinture, d’un truc qu’il appelle le color frappe. Et ça demande un instant de réflexion de ma part avant de répondre, prendre le temps de réfléchir et d’essayer de construire un truc logique avec tout ça. Et pour m’aider, je descends quelques gorgées de ma pinte. — En gros, tu tabasses des raclures les pognes pleines de peinture, c’est ça ? C’est que je me dis que c’est cool comme façon de faire. Totalement inutile en combat, mais visuellement sympa. — Moi aussi c’est de l’art quand je bosse, mais j’utilise pas beaucoup de couleur… pour ne pas dire qu’une seule, celle du sang.
Si c’est réellement un chasseur de primes, je vais éviter de lui dire que je suis criminel qui bosse pour une famille mafieuse, ça pourrait coincer et j’ai pas envie qu’il recrache sa bière, pas avant d’être totalement ivre mort. Ce qui me semble pas si loin d’arriver vu l’état avancé d’ébriété dans lequel il est déjà.

— De la peinture dans tes verres ? C’est dégueulasse non ? Le goût doit être infecte, je sais pas comment il arrive à boire ce mélange. Je veux dire, je capte le concept de mettre de la fantaisie dans son verre, c’est un dérivé des paillettes dans sa vie je suppose, mais là ça va un peu loin. J’ai un œil un brin fatigué qui se pose dans le contenant de l’énergumène, histoire de vérifier ses dires. Possible que le con soit en train de me raconter des cracks depuis le début juste pour m’endormir, on sait jamais. La règle d’or quand un type a une gueule de con, c’est qu’il faut jamais le juger pour ça, c'est toujours eux qui te la mettent à l’envers. Même si lui ce qu’il semble surtout se mettre, c’est une grosse murge.
Dubitatif, je le mire qui vide réellement de sa merde dans son verre. C’est complètement con à mon sens, mais je suis personne pour lui dire quoi faire. Je veux juste pas qu’il me gerbe le tout sur la table ou le costume. — T’es sûr que ça va mon gars ? Je parle surtout psychologiquement, du reste y’a qu’à le voir pour remarquer qu’il complètement torché. Pour seule réponse une main posée sur mon épaule, un doigt qui pointe une participante. Que je tourne la tête dans la direction en question, histoire de juger par moi-même des goûts du bonhomme.

Ah tiens, je connais cette trogne et cette tignasse bleue.
Casser des bouches à des sales types ensemble, ça vous grave un nom et sa fiole à vie dans la tête. Robina. Je retiens pas un sourire d’étirer légèrement mes lèvres, c’est donc elle que veut se taper le gamin. Pour me souvenir du caractère de la dame, je lui souhaite bien du courage dans cet état. Je vais peut-être même lui en donner, du courage tiens. Après tout, si je peux faire d’une pierre deux coups. — Eh, t’as de bons goûts toi, pas mal… Je me bois une nouvelle gorgée. — Tu sais qu’en plus je l’ai surprise à regarder vers toi juste avant de venir te voir ? Je pense que tu lui as tapé dans l'œil ! Pour appuyer mes dires, la voilà justement qui nous fait signe depuis sa place, d’un geste de la main qui peut être interprété comme on le veut à cette heure. — Ah putain tu vois ! Qu’est-ce que je te disais, c’était clairement pour toi ça ! Je le pousse un peu vers l’avant, pour le motiver à se lancer. — Allez mon gars, lance-toi ! Elle est pour toi ce soir celle-là !
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Il lui avait répondu. C'était toujours un plaisir de revoir une vieille connaissance, surtout qu’elle n’avait pas pu prendre de ses nouvelles depuis le Royaume de la Veine. Robina se tourna vers l’homme qu’elle avait vaincu dans la dernière manche. Le monde tournait un peu, mais c’était une sensation heureuse. Elle avait besoin de faire descendre la pression et rien de mieux qu’un bon moment à boire jusqu’à plus soif.

- Je viens de voir un vieil ami. Elle posa sa main sur le large bras de l’Albien qui lui avait fait la conversation jusque là. Je vais vous laisser un instant, j’espère que ça ira pour la fin de la soirée.

- T’inquiètes pas, poulette ! Il se mit à rire fort, les clients les plus proches se retournant vers lui, lui lançant des éclairs des yeux. Je boirais sur mon argent plutôt qu’à l'œil, rien de bien grave. File donc voir ton ami.

- Désolé, j’aurais bien voulu continuer à discuter plus longtemps avec vous. Elle se leva de son tabouret et prit son verre de Cola pour se tourner vers le mafieux et son compagnon. Je vous payerais une bière quand j’aurai pris de ses nouvelles.

- T’excuses pas j’te dis ! Il frappa de son battoir sur le comptoir avant de prendre une gorgée de bière. Je comprends. File donc !

Il lui fit un clin d'œil. Il se faisait clairement des illusions, mais la cuisinière ne voulait pas perdre plus de temps, surtout qu’elle avait toujours son envie pressante. Elle se posa à côté de Peeter, lui faisant un signe de tête. Le bar était bondé, elle allait devoir rester debout cette fois. Elle s’appuya sur le bois pour prendre de la hauteur et se pencha sur le côté pour se faire entendre avec tout le monde autour.

- Monsieur Dicross ! Elle parlait fort pour que ses mots atteignent l’ancien marine. Ravis de voir que vous vous êtes remis de nos aventures sur le Royaume de la Veine ! Elle se tourna vers Alegsis qui était dans un état lamentable. Et vous le connaissez ? J’ai cru voir que vous lui parliez tout à l’heure.

- Lui ? Le mafieux se tourna vers le chasseur de primes qui semblait sur le point de rendre son déjeuner. Un compagnon de boisson, tout simplement, un bon bougre selon moi, il fait le même métier que vous.

- Cuisinier ? Elle leva un sourcil au ciel en jetant un regard à la face de crapaud qui se trouvait courbé en deux. Je ne m’attendais pas à ça !

- Ah, non ! Il est lui aussi chasseur de primes. Il se mit à ricaner. C’est un artiste à ce qu’il m’a dit ! Il se bat avec de la peinture.

- Un chasseur de primes ? Elle regarda l’artiste pour lui parler. Et vous êtes ? Je ne crois pas que nous ayons été présentés. Robina Erwolf. Capitaine et cuisinière de l’équipage des Glaciers. Enchantée de vous connaître.

Elle lui attrapa la main quelques secondes le temps de faire un échange cordial. Son “collègue” semblait être sur le point d’exploser par tous les trous à chaque instant.

- Je suis désolée, mais je dois m’absenter un instant. Elle posa son verre de Cola sur le bar. Vous pouvez me repasser une commande ? Je paie ma tournée. J’ai réussi à mettre quelques pièces de côté, c’est moi qui offre.

Elle aurait voulu continuer à rester plus longtemps, mais sa vessie allait exploser. Elle laissa son verre de côté et partit dans la direction qu’indiquait une pancarte pour se retrouver face à une petite foule qui attendait son tour pour faire comme elle.
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Bien entendu, ce qui s'engagea immédiatement après fut si prévisible que le destin même n’aurait pu s’opposer à telle résolution ; Alegsis, tout naturellement faussa compagnie à son « coupain » afin de rejoindre la file d’attente des toilettes pour dames. L’ébriété ne pesait pas bien lourd dans son errance alors qu’il n’eut agi autrement s’il fut sobre d’un siècle. Collé à elle, prétextant la foule massée dans les environs, Alegs imposa sa conversation et son haleine sucrée de rhum vanillé.

- Alors… alors comme ça on sait faire la popote ?

En dépit d’une mémoire vacillante qui lui glissait de la cervelle chaque fois qu’il l’irrigua un peu plus à l’éthanol, Alegs avait au moins retenu qu’elle fut cuisinière. Il ne lui en fallait alors guère plus pour sceller son idylle. Surtout compte tenu de ce qu’il avait ingurgité jusqu’à lors. Car si son grammage se rapportait à son plumage, on put jurer, à le voir tituber immobile, que le seuil du coma éthylique avait déjà été pulvérisé de beaucoup.

- Le nom, là, « Robina Réwlof »…

L’ami Dicross, par taquinerie peut-être, l’avait rencardé sur la dame. Reconnaissant, bien que ivre au dernier degré, le chasseur de primes le salua afin de lui faire savoir que tout se déroulait divinement. L’alcool, en effet, faisait le lit de confiance foncièrement infondées.

- C’est « Erwolf » L’avait-elle rapidement recadré ; poliment bien que sèche malgré la nature humide du concours qui se jouait.

- Encore pire. BeEeUh. Moi je dis, des conneries, il disait des donneries et s’apprêtait d’ailleurs à en dire une grosse, faudrait que votre nom ça soit… ça soit… burp… fausse alerte, il avait manqué de peu de lui vomir dessus, faudrait que ça soit Robina Jubtion. Ouaiiiis. Ça c’est un nom. Même que c’est le mien.

Persistant à être gênant, la file avança d’une personne après l’autre, apparemment interminable, tandis qu’Alegsis n’en finissait pas de draguer lourdement cette inconnue. Tout y était passé, il lui avait monté des pièces de cent berries pour lui montrer qu’il était très riche – il savait les femmes sensibles au matérialisme – et n’avait pas manqué de rappeler à quel point seul le destin avait pu prévoir que deux chasseurs de primes se rencontrèrent inopinément. L’argumentaire était chiche, ce qui ne l’empêcha pas de le ressasser de longues minutes durant. Jusqu’à ce qu’ils arrivèrent toutefois au crottoir, donc le saint-siège, où tant de postérieurs s’étaient vissés, fut accordé à mademoiselle Erwolf.

- Vous vous rendez compte que c’est les toilettes des filles. Lui fit-elle remarquer alors qu’il s’obstinait à lui faire la conversation tandis qu’elle chercha un peu d’intimité.

- PrrRrRt, ça me gêne paaaaas. Jura bien volontiers Alegsis. Je vous regarde faire, allez-y. Et donc, je disais, pour notre lune de miel, on irait au Baratie, burp, et… il persistait à parler sans réfléchir tout en se saisissant des godets de qui passa par là pour mieux alimenter son déversoir à âneries qu’on put alors croire intarissable.

Jarté de force de devant des toilettes par un coup de pied que lui adressa Robina en estoc, c’est sans toucher terre qu’Alegsis retourna s’asseoir auprès de Peeter, lui piquant son verre des mains comme s’il lui était revenu de droit. Ceci accompli, le chasseur de primes fit bien assez tôt mention du fruit de ses illusions éthyliques à ce confident qu’il retrouva sans trop savoir comment.

- Bon… c’est convenu, adjugea-t-il en adressant un coup de poing sur la table, bien qu’il manqua le rebord de dix bons centimètres au moins, elle… hic… elle m’épouse. Comme ça c’est fait.

- Logique.

Il était bon en effet de ne pas contrarier les fous. Surtout quand ceux-ci étaient mieux garnis de rhum que n’aurait pu l’être une barrique pleine. De son poison, Alegsis s’en était en effet si bien imprégné qu’on put trouver matière à s’étonner qu’il ne se transforma pas en canne-à-sucre.

- Alors j’aaaaai… j’aaaaai… j’ai sept-cent berries sur moi, il égraina malhabilement ses pièces sur la table collante, étalant aussi son impudente pauvreté au milieu des vomissures de houblon avoisinantes, faut queeeeuuuuUUuh... que je lui achète une bague à la moche, car de même que l’alcool faisait passer les thons pour les sirènes, il produisait aussi l’effet inverse lorsque l’on était imbibé plus que de raison, donc faudrait que tu mettes au bout. Cinq-siiiiiix millions, pas pluuuus, burp. ALLEZ ! S’énervait-il déjà en l’agrippant au col. Sois pas radin… je te… je te demande jamais rien en plus ! On est amis de toujours ou….OuuUrgh… ou on n’est pas amis de toujours ? Donne tes sous, y’a.. y’a amitié en péril.

Les temps étaient alors si troubles que les chasseurs de primes en étaient rendus à rançonner les mafieux. L’amour le justifiait. L’alcool aussi. L’alcool surtout.
Une main toujours accrochée au col d’un caïd qui, d’un coup de patte à peine, aurait pu l’étaler raide mort, Alegsis se servit de la deuxième pour s’emparer d’un verre à sa portée. La biture appelait la biture, et il sembla s’assoiffer un peu plus à mesure qu’il buvait. La bagatelle, engagée telle qu’elle était, pourrait vraisemblablement ne pas se conclure sur un mariage. Excepté celui, peut-être, celle de phalanges et de gencives jetées les unes contre les autres dans une culbute passionnée.
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C’est dégueulasse de pousser un type complètement ivre dans les bras d’une belle femme, souvent tu passes pour un con et t’affiches devant elle au bout des vingt première secondes, ce qui est déjà amplement suffisant pour lma grande majorité d’entre elles pour décier que tu n’en vaus pas la peine. J’ai plus le terme exact, mais ils disent que ça s’appelle passer dans la zone. Quelle zone je m’en souviens pas, mais j’imagine que c’est la zone des pauvres malheureux qui vont se la coller derrière l’oreille ce soir.
Mon ami l’artiste est pas du genre à se démonter, je l’ai rapidement compris, n’empêche que c’est moche. ‘Faut dire qu’il est pas très beau non plus, quand tu prends le temps de le zieuter un petit instant. C’est pas le rhum qui me fait ça, c’est juste sa trogne qui se démarque par une certaine laideur peu commune. Marrant de se dire que Robina a une touche, plus encore quand t’as passé les dernières minutes à écouter les conneries débitées par l’énergumène dont le cœur a été fléché par la Chasseuse. Ce soir, les rôles s’inversent, c’est elle qui devient la proie, eh.

Et en parlant de la louve…— Madame Erwolf. Je lui adresse un maigre sourire, de ceux dont j’ai l’habitude. Ceux dont tu sais pas s’ils sont forcés et paraissent si faux, ou s’ils paraissent si tristes parce qu'ils sont vrais, justement. — Il m’a fallu quelques jours de repos, mais ça va mieux désormais, ouais. Entendre par là que ça m’a pris de longues nuits blanches à me bourrer la gueule et à fumer de l’opium. La destruction du mal par les substances douteuses, c’est ma médecine traditionnelle à moi. Foutuement efficace, je suis encore en vie et en un seul morceau après toutes les emmerdes que j’ai eu dans ma chienne de vie. Certains diront que j’ai eu de la chance, d’autres que les enfers veulent pas d’un salopard comme moi, d’autres me diront d’aller me faire foutre.
— Je dois avouer que ça me surprend de vous retrouver ici, je ne pensais pas que vous étiez du genre à aimer vous inonder d’alcool. C’est la dureté du métier qui veut ça, peut-être ? Quand je vois l’état dans lequel s’est foutu son collègue collecteur de primes, je me dis qu’ils ont beaucoup de choses à oublier, avec le sale métier qu’ils font. Un peu comme moi, du coup. Peut-être qu’un jour, c’est moi qu’ils chercheront à oublier, après m’avoir tranché la gorge et empocher la thune sur ma tête, si un jour y’a une prime qui tombe. Jusqu’ici, j’ai été épargné, j’ai été discret aussi. Bambana aime bien les enflures qui savent bosser sans attirer l’attention de la justice.

Je les laisse s’aventurer du côté des chiottes, décide de passer mon tour. De une parce que j’ai pas franchement envie, de deux parce que et surtout, parce que c’est un calvaire d’accéder aux toilettes d’une taverne. Le rassemblement de gens aux petites vessies, attroupement de personnes plus ou moins torchées qui ont besoin de se vider un peu pour mieux se remplir. Puis bon, je suis un homme, si je veux pisser j’ai qu’à sortir dehors, me trouver un petit mur sympatoche contre lequel balancer mon urine et le tour est joué. Pisser à la fraîche un soir de beuverie, l’une des meilleures sensations au monde.
Je doute que l’Artiste y ait pensé, tout comme je doute qu’il ait réellement envie de pisser, mais plutôt de tirer une autre sorte de cartouche. C’est marrant, parce qu’à la base je voulais l’achever et le laisser se vautrer dans sa gerbe, une fois son quota dépassé, mais je commence presque à avoir de la pitié pour lui.

Presque. Je suis venu pour gagner, à la base.
Alors je fais signe à une des serveuses de nous remettre une tournée de binouzes et m’allume une clope, histoire de se détendre un peu. La tornade de gnôle revient la première, sa présence ayant sans doute fini par gonfler la chasseuse, en me délestant d’un verre au passage. Pas de quoi prendre la mouche, un minimum de sang froid est nécessaire dans le milieu, surtout avec les artistes semi-autistes. Je le mire d’un œil amusé balancer ses thunes sur la table, redemandant une autre tournée au passage. C’est Madame Erwolf qui paie, après tout.
— Hm. Je lui lâche un regard vide d’expression, le laisse s’exciter sur ma poire en invoquant une amitié qu’il vient de s’imaginer. C’est ce qui arrive quand tu donnes un peu d’attention aux désespérés, ils s’emballent vite. Surtout quand ils sont bourrés. Il boit, je tire une autre bouffée sur ma clope. Tandis qu’il avale sa gnôle, je relâche la fumée dans sa direction, il pourra y sentir un savant mélange de tabac et d’opium. — Tu veux du pognon pour impressionner ta gonzesse, hein ? Six millions, ça peut se faire et avec, probablement qu’il pourra se payer une bague entièrement faite de diamant. — Tu l’as pas écouté tout à l’heure ? Elle a dit avoir des pièces de côté, c’est pas avec du fric que tu vas la faire mouiller, elle est plus riche que toi. La réalité peut parfois être dur à accepter, mais oui, de nos jours, une femme peut gagner son propre fric et mieux encore, s’en mettre plein les poches.

— Non ce qu’il te faut, c’est lui prouver que c’est toi l’homme fort ici. Ce concours de bibine, tu dois le gagner. Y’a que comme ça qu’elle t’ouvrira ses cuisses. Il est un peu lourd sur les bords le petit gars, mais pas encore assez chiant pour me donner envie de lui faire sauter le caisson. C’est… divertissant, je crois.

Puis merde, moi aussi à une époque j’ai été jeune.
On a tous été une fois jeune, con et en chien.
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Coincée dans les toilettes. Débarrassée de cette mouche insupportable qui lui vrillait les tympans, Robina réfléchissait. Toutefois, elle n’avait pas forcément énormément de temps, elle devait vite libérer la place. Effectuant ses petites affaires rapidement, elle ressortit plus légère. Elle s’arrêta tout de même avant de revenir dans la pièce commune. Elle n’avait pas vraiment envie de devoir de nouveau tolérer cet alcoolique notoire qui lui tenait la jambe. Faisant tourner ses méninges, elle fut bousculée par une utilisatrice des toilettes qui se trouvait derrière elle et qui avait fini.

Elle allait devoir dénicher une astuce pour se dérober. Elle ne se cacha pas néanmoins. Les deux hommes étaient en train de parler, elle ne savait pas quoi exactement, et ne voulait pas le connaître. Elle se rapprocha d’eux et attrapa son verre de cola pour boire une gorgée. Le crapaud s" approcha, essayant laborieusement de créer des liens avec la cuisinière. Mal à l’aise, elle tenta tant bien que mal d’attirer l’attention du barman. Ce dernier, voyant une cliente, chose rare dans son établissement, se précipita après quelque trente secondes.

— Je peux faire quelque chose pour vous, mademoiselle ? Il leva un sourcil vers le ciel.

— Oui. Elle sortit quelques billets de sa poche. Voilà pour ma consommation et celle de mon ami. Elle pointa le verre de Peeter du doigt. J’ai aussi un petit désagrément.

— Un souci ? La mine du tenancier s’assombrit. Qu’est-ce qu’il y a qui va pas mam’selle ?

— Eh bien… Je ne sais pas comment dire ça de façon correcte.

— Si vous ne trouvez pas, c’est qu’il n’y en a pas. Sa grosse voix résonnait autour d’elle. Enfin, dite carrément, je vais peut-être dénicher une solution.

— J’ai un homme qui me présente des avances, un peu trop « entreprenantes » si vous voyez ce que je veux dire. Elle se mit à murmurer et à se pencher en avant pour ne pas trop se faire entendre. J’aimerais bien m’en débarrasser du coup.

— Et c’est qui ce zigoto ? Le patron regardait autour d’eux pour apercevoir qui pouvait être l’objet de ses foudres. J’apprécie pas que l’un de mes clients emmerde une belle donzelle. On est un établissement convenable ici.

Elle se retourna légèrement et pointa Alegsis d’une œillade à côté de Peeter.

— Lui, l’homme qui a une face de crapaud. Un peu plus grand que moi avec un chapeau à large bord et des dents de morses.

— Celui qui donne l’impression qu’il va gerber à tout instant ou l’autre qui a un air supérieur ? Le tenancier ne savait plus lequel des deux il fallait dégager.

— Celui qui va vomir. Elle souffla, enfin elle allait être débarrassée de lui.

— Très bien, je m’en occupe tout de suite. Sa voix se fit plus ferme.

Joignant le geste à la parole, il se releva et siffla. Deux mastodontes se levèrent de leur tabouret à l’entrée du bar pour regarder dans la direction de leur patron. D’un mouvement rapide, le barman pointa du doigt l’homme au chapeau à large bord et accomplit un signe pour le jeter dehors. Sans aucun échange de mot, les deux malabars hochèrent de la tête. Ils se rapprochèrent alors du groupe et attrapèrent Alegsis par les épaules avec leurs énormes battoirs.

— Vous allez venir avec nous, monsieur ! La voix grave de l’un des agents de sécurité claqua.

— Mais… Mais non ! Je dois acheter une bague pour ma fiancée ! Vous auriez pas quelques ronds par hasard ? C’est pour elle, vous pouvez bien aider un homme dans le besoin ! Tout en grimaçant, le peintre tentait de faire grimper sa cagnotte.

La chasseresse de primes se rapprocha de son ancien compagnon pour reprendre la conversation là où elle s’était arrêtée.

— Pour vous répondre, je viens de sortir d’une bataille contre un équipage pirate, les « Ouroboros » sur Orange. Et je n’avais pas pris le temps de me détendre dans un bar depuis longtemps, autant lier l’utile à l’agréable. La Sanderrienne réagit enfin à la question du mafieux.

— Qu’est-ce qui va lui arriver, vous pensez ? L’homme de Bambana resta de marbre en voyant le crapaud se faire traîner dehors.

— J’espère qu’il va finir dehors et qu’il ne m’ennuiera plus. Elle souffla, exténuée. Je déteste les hommes qui se pensent les conquérants du monde. J’ai été assez délicate pour que ça soit l’établissement qui le fasse à ma place.

Il y avait toutefois de l’agitation à l’entrée. Le peintre ne semblait pas se laisser faire.
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Avec fracas et fulgurance, le tenancier passa au travers de son bar pour stopper aussitôt son envol contre ses bouteilles. Les étagères, ainsi fracassées par le choc, déversèrent ensuite sur lui quelques kilos de verre brisé trempés d’alcool.

- T’y crois ça… *burp *, encore un de ces pirates de taverne qui viennent te… te les briser alors que tu bois traaaaaaaaanquillement, avec ton copain tu t’appelles comment déjà, copain?

L’alcool obscurcissait le discernement mais, de discernement, Alegsis n’en avait jamais eu ne serait-ce qu’une once à faire valoir. L’éthanol, même aussi conséquemment distillé dans son sang, n’influait finalement en rien sur sa conduite. Sa seule incidence se rapportait à l'apathie éprouvée par ses fonctions motrices. Ceci excepté, Alegs n’aurait alors pas agi autrement quand bien même fut-il à jeun. En un sens, c’était heureux qu’il soit ivre dès lors où la biture émoussait sa spontanéité irréfléchie.

- Parce que moi… Peetpeet, Peeter avait eu l’insouciance crasse de répondre à sa question, je… je.. euh… je suis pas n’importe quiiiii… je suis chasseur de primes. Moi les… les pipirates là, rien qu’à l’odeur que je les repère véridique.

- T’as du flair, c’est sûr. S’en amusa un homme qui eut par la suite la carrière que l’on sait.

Peut-être tanné par le verbiage incessant d’un compagnon, celui-ci devenu d’autant plus encombrant qu’il avait assommé l’organisateur même du concours, Peeter envoya promener habilement Alegsis afin de ne pas partager la foudre quand celle-ci lui tomberait dessus. Car l’assemblée, encore sous le choc de ce qu’ils tenaient pour une pochtronnerie, ne compta pas laisser faire.

- Bouge pas d’ici mon gaillard, s’interposa un bon citoyen tandis que le chasseur de primes tituba jusqu’à Robina, crois pas qu’on va te laisser partir après que t’aies agressé le patron. Eh ! Que quelqu’un appelle la Marine.

Ce n’était pas se rendre service que de laisser les autres régler son problème à sa place. D’autant moins que les autres n’arriveraient guère que lorsque le désastre serait abouti. Sans s’inquiéter foncièrement d’une potentielle irruption de Mouettes, Alegsis, tenu en respect d’une seule main plaquée sur son torse afin de l’empêcher d’avancer, se pencha tout contre le monsieur pour le renifler de près.

- Mais qu’est-ce qu’il fout ce dégueulasse ?

- Toi… toi aussi tu sens le pirate.…

- Qu'est-ce que tu rac...

Son coup de pinceau, Alegsis ne l’administrait pas uniquement sur des toiles nacrées. Presque jamais d'ailleurs. Doté d’une arme qui n’était rien moins qu’un pinceau long d’un mètre cinquante, il en usa alors comme d’une masse venue s’éclater contre le crâne du malheureux venu l'interrompre.
On s’improvisait en effet justicier à ses risques et périls. C’était un métier après tout, un métier dans lequel Alegsis œuvrait sans toutefois exceller dans ses attributions.

De là, les copains s’en mêlent, les esprits s’échauffent, les ivrogneries concourent et l’agitation n’en ressort que plus générale. Qui s’imaginait pouvoir enivrer des mammifères pour qu’il ne résulta que du bon de pareille expérience avait alors beaucoup à apprendre des choses du monde. Devant le tumulte et la clientèle en colère, celle-ci prudemment amoncelée autour de lui, Alegsis se sentit de démontrer sa valeur à sa dame de cœur ; de la sauver des mauvaise gens dont il fut finalement le seul à leur échauffer les esprits.
Peeter, en l’intimant comme il l'avait fait à prouver que c’était lui l’homme, lui avait mis des idées dans la tête. Et pas des bonnes à en contempler leur présent aboutissement.
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Je suis pas certain que l’on va me croire si je le dis, mais vraiment, c’est pas le destin que je lui souhaitais au petit Alegsis. Certes, il est méchamment con quand il est complètement beurré, mais c’est quand même pas une raison pour lui vouloir du mal. Se faire recaler par la femme qu’on aime, c’est moche et ça fait saigner le coeur, tant bien même que cette femme ça fait même pas une heure que vous venez de la rencontrer. L’amour c’est pas le genre de truc qui se commande et franchement, c’est pas très sport de la part de Robina de l’avoir joué de la sorte. Mais c’est pas pour autant que j’ai l’intention de m’en mêler, j’ai un concours à gagner moi, dans un sens j’obtiens ce que je voulais, il va finir hors course. — Pas certain qu’ils se montrent plus délicats que vous, ces deux-là…
Je m’étais pas imaginé que la taverne possédait deux beaux bébés, prêts à te foutre dehors à grands renforts de coups de panards au derche, dès l’instant où tu foutais la merde. Aussi, quand ils ont débarqué pour reconduire le pas très beau Alegsis vers la sortie, je me suis dit que ça allait chauffer pour ses miches. Mais il est très surprenant le zigue, y’a qu’à voir la manière dont il envoie valdinguer le barman qui s’y attendait pas non plus. En entendant le bruit des bouteilles qui se cassent à la chaîne dans notre dos, je sais à ce moment-là que la soirée est foutue et que le concours, je peux me le carrer où je pense.  

Ma dernière consommation a été réglée par la Sanderrienne, c’est au moins ça de pris.
Sans broncher, je savoure le verre tandis que tout autour de moi, la tension monte graduellement avec en son centre, ce cher Alegsis. Et autant je le trouve brave, autant j’ai aucune envie de m’attirer des problèmes ce soir, alors je prends la décision de couper tout lien avant que ça me retombe dessus. C’est pas très correct non plus, mais je suis pas quelqu’un de correct alors bon. Et ça marche foutrement bien, ce type a comme un aimant collé au dos qui attire tous les types dans la pièce. Visiblement, le gérant du coin est un ami dans le village et on va pas laisser passer ce qu’il vient de se produire.
De mon côté, j’invite poliment Madame Erwolf à se déplacer pour continuer notre petite discussion plus en sécurité. Je tiens pas à prendre une mandale dans le processus, ni à me faire renverser mon précieux dernier verre. Dans le coin du bar, à l’opposé du chasseur au pinceau démesuré, autrement dit, loin des emmerdes. — Vous disiez donc, les Ouroboros ? Jamais entendu ce nom avant, c’est un équipage qui vient de se former ? Je me souviens être passé sur Orange une fois, j’y ai délivré ma plus belle prestation d’acteur là-bas, malheureusement la pièce a tourné au désastre et c’était pas nécessairement de ma faute. Vous savez le spectacle, c’est un milieu difficile, les étoiles montantes d’aujourd’hui peuvent facilement devenir des pétards mouillés rangés aussitôt au placard, contraint d’aller se trouver un nouveau job.

Je peux pas m’empêcher de zieuter d’un œil le pauvre Alegsis se faire malmener par toute la clientèle, y’en a des très virulents au milieu et même s’il se défend bien, parfois le nombre ça joue de trop en ta défaveur. Et, je sais bien qu’il aurait pas dû frapper le tenancier, mais est-ce que c’est vraiment mérité d’essayer de le lyncher comme ça ? Je sais pas moi, il me fait un peu de peine au fond je crois. Est-ce que je dois aller l’aider pour autant ? Je sais pas vraiment, j’arrive pas encore à me décider si c’est une bonne chose de lui sauver la mise ou si ça lui fera une bonne leçon. Y’a des types comme ça, ils y peuvent rien, ils le font pas exprès, mais ils divisent sacrément l’opinion. Du coup, je préfère m’allumer une autre clope à l’opium et continuer de boire mon verre, suivant comme la situation évolue je verrais bien, teh.
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Robina était sur le côté à discuter avec Peeter, tandis que Alegsis se battait avec la moitié du bar. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Le peintre se fit mettre à la porte en se faisant jeter dehors. Il atterrit dans la boue dans la porcherie, de quoi lui remettre les idées en place, comme disait les Albiens. Ils rigolaient quand ils revinrent de dehors, le vent froid s’engouffra dans la pièce, faisant frissonner la cuisinière. L’alcool tenait chaud, mais la température commençait à être plus froide que ce à quoi elle s’attendait.

— Les Ouroboros ? Elle leva les yeux de son verre qu’elle regardait en repensant à son affrontement avec le capitaine. Des pirates pas très commodes, j’ai envie de dire. Ils ont essayé de me tuer, heureusement j’ai pu m’en sortir blessée seulement.

— Blessée ? Le mafieux regarda la cuisinière en levant un sourcil. Vous ne semblez pourtant pas si mal en point.

— Plus que je ne le voudrais. Elle se toucha les côtes. Plusieurs côtes cassées, une luxation de l’épaule et un déplacement de vertèbre. Il aurait pu me tuer, mais il ne l’a pas fait.

— Ah oui, je vois, vous avez le moral dans les chaussettes, miss Erwolf. Peeter avala son verre et en recommanda un autre dans la foulée. Vous savez ce que je dis à mes hommes quand ils sont comme ça ?

— Non. Elle but une gorgée de son cola. Quoi ?

— Qu’il faut se remettre en selle et ne pas perdre la main ! Il jouait avec son verre vide sur le comptoir en attendant sa nouvelle consommation. Si vous vous laissez miner par ça, vous êtes foutus. Le mec vous a laissé en vie ? Il va s’en mordre les doigts quand vous reviendrez lui botter le cul.

— Vous croyez ? Elle eut un sourire timide à cette pensée.

— Si j’y crois ? Il se mit à parler fort, comme s’il était sur Manshon. Vous avez arrêté à vous toute seule un mec qui valait dix millions de berries sur le Royaume de la Veine ! DIX PUTAIN DE MILLIONS ! Il se pencha sur elle. Je trouve que c’est pas rien pour un petit brin de femme comme vous.

— Vous avez raison. Elle finit son verre. Je ne dois pas me laisser abattre.

Elle se leva de sa chaise en cognant son verre bruyamment sur le bois du bar. Elle déposa un billet pour payer les consommations au barman.

— Gardez la monnaie, monsieur pourra boire jusqu’à avoir tout éclusé avec ce que je viens de vous donner. Elle plongea son regard dans celui du tavernier.

Ce dernier lui répondit avec un signe de tête pour se faire comprendre. La soirée avait à peine commencé et le tournoi était loin d’être fini. Pourtant, la Sanderrienne se dirigea d’une démarche un peu chaloupée vers la sortie. Il était temps de reprendre sa vie et pour cela, rien de mieux que de repartir à l’aventure !
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