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[Quête] Un samourai déchu

L’Iceberg venait de jeter l’ancre au large et se rapprochait lentement de la côte de l’archipel vert, l’équipage venait de quitter Orange et sortait d’un combat dantesque contre les Ouroboros, la capitaine du navire avait besoin de prendre du repos et ces îlots forestiers lui promettaient une relative tranquillité. Pour ne pas déranger le développement d’un petit village, ils s’étaient mis légèrement à l’écart, les aidant de temps en temps pour montrer quelques murs, des barricades, en sommes reconstruire le village.

Les hommes et femmes qui composaient la force des Glaciers, le nom que s’étaient donnés les membres du nouvel équipage de Robina, se relayaient pour couper du bois à mettre dans la cale, les préparations pour le voyage sur la route de tous les périls allaient bon train, ils y seraient dans tous juste quelques jours. Toutefois, ils leur manquaient encore un élément du plus important, un navigateur assez expérimenté pour se diriger facilement sur cette nouvelle mer qui était la plus dangereuse du monde d’après les rumeurs. Pour le moment, la capitaine se baladait autour de la zone de travail de ses subordonnées, elle patrouillait pour faire fuir les diverses bêtes sauvages qui auraient pu les attaquer.

Le bruit des coups de hache résonnait dans les airs, créant un fracas constant se répercutant à une dizaine de mètres à la ronde, à une occasion telle que celle-ci, elle n’aurait pas eu à faire sa ronde, malheureusement, elle était devenue plus méfiante suite à son affrontement avec Edward Minaro. Elle n’aurait pas eu de soucis avec la rencontre avec des pirates avant ces événements, la donne avait changé depuis, la paranoïa était loin encore, mais la précaution était devenue de mise à partir de maintenant. Sa main directrice sur Libertalia en prise inversée, elle fit un dernier tour avant de revenir sur la plage de sable fin qui entourait le village ainsi que la forêt.

Son galion au loin mouillait dans la baie, elle eut un petit coup de cœur en le voyant, elle l’avait récupéré il y a de cela quelque temps sur l’Îlot Flottant et depuis, il ne l’avait pas quitté, le drapeau de Sanderr ainsi que celui de son équipage flottaient au vent. Les pièces d’artillerie étaient tournées vers l’extérieur, une petite vingtaine d’hommes restaient sur le bâtiment pour défendre la baie des attaques des pirates. Les hommes-poissons plongeaient régulièrement pour repartir pêcher du poisson à faire sécher plus tard dans l’Iceberg, les préparatifs allaient bon train, encore quelques heures et ils pourraient partir sans se retourner.

Des pas se firent entendre au lien, lents, traînants, quelques membres s’arrêtèrent de travailler pour observer ce nouvel arrivant, néanmoins après plusieurs secondes de silence total, pas de nouvelles. La chasseuse de primes ne voulant pas prendre de risques fit signe à trois des bûcherons improvisés pour la suivre vers la source de cette agitation. Elle se fit la plus discrète possible, cependant elle était toujours comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, la jungle, le foret, tous ses déplacements dans la nature qui n’étaient pas dans un milieu hivernal laissaient des traces.

S’approchant le plus discrètement possible elle poussa un feuillage pour voir un homme avec les cheveux attachés en queue-de-cheval, ces derniers ébouriffés en l’air comme si une bombe avait explosé à l’intérieur. Une cicatrice sur le nez, une épaulière sur un de ses bras et un sabre accroché à sa ceinture, un épéiste reposait là soufflant comme un bœuf trois profondes entailles traversaient son torse de son épaule droite jusqu’à sa hanche gauche, un animal avait bien faillis prendre sa vie.

Apportez quelque chose vite ! On doit l’aider !

Mais, et si c’était un piège capitaine ? On ne peut pas lui faire confiance !

Lui faire confiance n’a rien à voir là-dedans ! Un homme blessé reste un homme blessé et vu son état, il ne peut rien nous faire. Vous avez vu les blessures qu’il a reçu ? Vous croyez vraiment qu’il est là pour nous faire du mal ? Plutôt que de raconter des inepties aidez moi à le porter pour l’amener au village, il pourra recevoir des soins là-bas au moins.

Et s’il a de mauvaises intentions et que vous avez tort ?

Elle plongea son regard dans les yeux de son subordonné, il venait de Sanderr, sous ses ordres, il restait cependant nouveau et avait du mal à prendre ses ordres de l’ancienne cuisinière du palais, par habitude, il était un militaire pas un marin, cependant les règles étaient les règles et sa supérieure se trouvait être le petit brin de femme face à lui.

Bien reçu capitaine !

Le samouraï ouvrit pendant quelques instants les yeux pour voir que des personnes étaient en train de le secourir, on apporta un brancard en une trentaine de secondes où il fut emmené en urgence au village en construction. Quelques maisons tout juste finies de construire se trouvaient légèrement à l’écart et l’une d’elle fut mise à disposition pour servir de centre de soin pour l’épéiste de l’archipel. Un médecin commença à examiner l’homme tandis que la cuisinière sortait pour ne pas gêner ce dernier lors de son travail.

Elle le laissait s’occupe de son patient, elle aurait des réponses à ses questions quand il se réveillerait et serait plus en forme, en attendant elle devait toujours superviser les préparatifs pour son départ vers Shishoku, le titre de meilleur cuisinier du monde lui tendait les bras, elle était excitée comme une puce. Sans perdre de temps, elle récupéra elle aussi une hache pour aider en mettant la main à la pâte, plus vite ils iraient et plus vite, ils repartiraient pour rejoindre leur objectif.

La journée avait filé à une vitesse folle, n’ayant pas un instant à elle, l’aventurière avait joué la bûcheronne, la capitaine en donnant des ordres, ce dont elle n’avait clairement pas l’habitude, et son métier principal, cuisinière. La nuit avait étendu le long voile d’obscurité sur le monde alors que la louche plongeait dans une des nombreuses marmites qui faisaient face à Robina. Avec plusieurs dizaines de personnes à nourrir pendant le service, elle avait prévu à peine ce qu’il fallait alors que des dizaines de kilogrammes d’ingrédients étaient passés sous le fil de ses couteaux de cuisine.

Fallait-il diminuer les rations des membres d’équipage ? Pas spécialement, en y regardant bien chacun avait tout juste manger à sa faim, l’entrée, avec le plat et la crème, il fallait un minimum de cent grammes d’entrée, plus la viande, les condiments ainsi que le dessert, le tout faisait environ quatre cents grammes par personne, pour la centaine de personnes sur l’Iceberg, cela faisait quarante kilogrammes de matières premières d’utiliser, sans compter les pertes.

Elle sourit en pensant qu’elle allait devoir apprendre à cuisiner en grande quantité, beaucoup plus que ce qu’elle faisait précédemment.

Capitaine !

Elle tourna la tête pour trouver le capitaine, sans réfléchir que c’est elle qu’on appelait au loin.

Capitaine ! Le blessé a repris connaissance ! Capitaine !

Le médecin s’arrêta en regardant la chasseuse de primes.

Capitaine ? Est-ce que ça va ? Vous voulez que je vous ausculte ?

Remettant les pieds sur terre, la Sanderrienne se rendit compte que c’est à elle que l’on parlait. Elle ne comprenait pas encore toujours qu’elle était devenue commandante de son propre navire, elle tourna son regard vers le médecin de bord.

Non, merci, ça ira, je n’ai juste pas encore l’habitude que l’on m’appelle capitaine.

Le médecin lui sourit en entendant sa réponse. Ne vous inquiétez pas, vous vous y ferez bien assez vite, j’en suis sûre. Comme je vous disais, mademoiselle Erwolf, le blessé a repris connaissance, je sais que vous êtes le genre de personne à vouloir être mise au courant.

Il va bien ? Est-ce que je peux le voir ?

Pour l’instant, son état est stable, il est hors de danger, pour le voir, je ne peux pas vous ordonner d’attendre, néanmoins, je ne peux que vous conseiller de prendre votre mal en patience et de le voir demain matin. Il ne s’enfuira pas, il est beaucoup trop faible.

D’accord, j’attendrais demain alors. Vous avez faim peut-être ? J’ai préparé le repas.

Ah ! Ça n’est pas de refus, j’ai l’estomac dans les talons, je n’ai pas mangé de la journée avec ce nouveau patient. Ses blessures étaient profondes, il lui faudra beaucoup de repos et de convalescence pour qu’il puisse de nouveau retrouver la forme, néanmoins, je pense que vous pourrez échanger quelques mots sans soucis demain.

Je vous remercie.

Non, c’est moi qui vous remercie capitaine. J’ai toujours voulu voyager sur la route de tous les périls et parcourir le monde entier, toutefois, je n’ai jamais eu le courage de sauter le pas réellement, votre aventure pour devenir la meilleure cuisinière m’ouvre une porte que je n’avais jamais franchis, alors encore merci.

Je n’ai rien fait, mis à part suivre mon rêve, en tout cas, je suis heureuse que vous me suiviez dans cette aventure. Elle fit un grand sourire au médecin de bord qui prit sa part du repas avant de s’installer pour se remplir l’estomac, encore un jour ou deux et ils partiraient, elle avait hâte de savoir quelle créature avait fait ces blessures à l’homme et savoir si elle était dangereuse pour le village qui se construisait. Si c’était le cas, elle ferait en sorte que la bête ne soit plus jamais un souci pour qui que ce soit.

Elle ferma les yeux après avoir fait le tour du périmètre, le campement sur la plage n’était pas obligatoire, cependant les hommes n’avaient pas l’habitude de la vie en mer et préféraient dormir sur la terre ferme plutôt que dans le hamac sur l’Iceberg. Certains des membres étaient mécontents, partir de chez eux ne leur plaisait pas, d’autres, comme le médecin de bord, avaient attendu cette occasion toute leur vie. Toutefois, le sentiment qui prédominait était l’excitation, tout le monde ne partait pas avec le plaisir fanatique de vivre l’aventure, mais découvrir un monde qu’ils n’avaient jamais vu de leurs yeux leur donnaient à tous du cœur à l’ouvrage.

Le lendemain, elle se réveilla dans les premiers et commença son travail, un commis l’aidait en épluchant les fruits, allumant le feu sous l’énorme fait-tout pour faire un lait fumant dès le matin ainsi qu’un café pour ceux qui étaient les plus difficiles à se lever. Elle récupéra quelques quartiers de fruits qu’elle écrasa avec une cuillère en bois ainsi qu’avec un moulin, pour le blessé, l’excuse de lui apporter de quoi manger lui servirait pour satisfaire sa curiosité.

Elle attendit que tout l’équipage soit servi et remit au travail avant de se diriger vers la cabane construite il y a de cela peu de temps, sans bruit, elle s’infiltra dans la pièce pour trouver le patient déjà éveillé, son regard perdu dans les spirales du bois du plafond. Le docteur avait pensé sa blessure, il avait étendu le linge de l’alité et posé son sabre sur le mur. En voyant que le battant de la porte bougeait, il voulut reculer pour mettre de la distance entre l’arrivante et lui, il grimaça à cause de la douleur se dégageant de tout son corps dû au mouvement.

Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux pas de mal, je suis ici pour vous apporter de quoi manger. Regardez ! Elle montra le plateau rempli d’un bol de lait tiède accompagné d’une compote de fruit. Le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée, vous ne devez pas le louper pour reprendre des forces le plus vite possible.

Le samouraï regarda avec méfiance la demoiselle aux cheveux bleus qui lui déposa de quoi manger sur la couverture à ses côtés. Il put sentir le fumet se dégageait du déjeuner simple que lui proposait la femme lui faisant face. Il put percevoir la douce odeur de la mangue dont il avait l’habitude, poussant partout à travers l’archipel, mêlée à de la pomme et de la cannelle, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu un plat préparé pour lui juste à avaler, sans devoir faire sa propre cuisine. Il avala sa salive avant de poser ses yeux plein de méfiances sur Robina et de faire quelques allers-retours vers le bol. Voyant son hésitation la chasseuse de primes prit la cuillère du patient et prit une bouchée, elle avala lentement avant de rendre son instrument à l’homme qui s’attaqua goulûment à son repas.

Un petit sourire satisfait s’afficha sur les lèvres de Robina, elle était toujours heureuse de voir quelqu’un apprécier sa cuisine, cela lui réchauffait toujours le cœur.

Je vais vous laisser manger, je reviendrais plus tard.

Non, vous pouvez rester. Je me rappelle de qui vous êtes. Vous êtes la femme qui dirigeait les hommes qui m’ont aidé n’est-ce pas ?

Oui, je suis leur capitaine, je suis Robina Erwolf, cuisinière et commandante de l’Iceberg.

L’Iceberg ? C’est votre navire ?

Oui, il mouille dans la baie au large. Vous n’avez pas dû faire attention, avec les ennuis que vous aviez.

Oh si, j’ai bien vu votre bateau, c’est pour ça que je suis venu vers la plage. Je venais voir si vous étiez des pirates, je ne les porte pas vraiment dans mon cœur. Cependant, je me suis fait attaquer par un tigre sur le chemin et bien que je l’ai tué, il m’a fait cette vilaine blessure que vous avez pu constater.

Je comprends, je vais vous laisser vous reposer, nous avons encore quelques préparatifs à faire avant notre départ. Je repasserais ce midi pour vous apporter un repas aussi.

Et où allez-vous exactement ?

Sur la route de tous les périls, je veux devenir la meilleure cuisinière du monde et pour cela, il faut que je batte le tenant du titre là-bas. Elle gonfla un peu le torse, fière de son aspiration, sur ces derniers mots, elle ouvrit la porte, laissant l’homme à ses réflexions.

La matinée fila à toute vitesse, les préparatifs étaient finis, les dernières planches de bois se faisaient remorquer dans la cale du galion, mais pour le moment, c’était la pause repas, chacun profitait de ce qu’avait préparé leur capitaine pour cet instant et ne se plaignait pas, si celle-ci voulait devenir la meilleure cheffe du monde, elle en avait l’étoffe et prenait son travail à cœur. Encore quelques voyages et la réserve de bois serait pleine pour l’aventure qui les attendait.

À la fin du service, elle sortit du cercle de Sanderriens et d’hommes-poissons pour se diriger vers l’infirmerie, deux assiettes dans les bras, une pour le patient et une pour le médecin qui prenait soin de lui. Elle poussa la porte avec son épaule en boitant un peu et déposa le repas sur la table mis à disposition. La blessure de la pointe de sucre d’Edward Minaro la faisait encore souffrir ponctuellement, néanmoins son état s’améliorait elle cicatrisait bien et les soins qu’elle recevait étaient de qualités.

Voilà pour vous Apolo. Vous devriez manger, vous vous êtes occupés du patient toute l’après-midi d’hier et toute la matinée aujourd’hui. Je vais prendre le relais, allez-vous reposer, nous repartons demain matin, je pense.

Je vous remercie. Et demain déjà ?

Oui, les hommes semblent enthousiastes à l’idée de partir sur la route de tous les périls, ils ne veulent pas passer trop de temps coincer ici. Nous allons donc mettre les bouchées doubles.

Je vois… Le patient voulait vous parler, je ne sais pas de quoi, il n’a pas voulu me le dire. Mais cela semblait important. Je vous laisse voir avec lui, je vais prendre l’air avant de manger.

Robina hocha de la tête avant de rentrer dans la pièce de Fang, ce dernier se trouvait assis, il regarda avec son regard d’acier entrer la Sanderrienne et la remercia d’un hochement de tête pour le repas qu’elle lui apportait.

Vous m’avez dit que vous partiez pour la route de tous les périls tout à l’heure. Vous avez quelqu’un pour vous guider sur cette mer ?

Non, nous cherchons encore, nous allons sûrement aller à Hinu Town pour en embaucher un. Cela nous coûtera quelques millions de berries je pense, mais au moins, nous aurons quelqu’un de compétent, facilement et rapidement.

Si ça ne vous dérange pas, je voudrais devenir votre navigateur pour la traversée.

Une expression de surprise se peignit sur le visage de la fille aux cheveux bleus en entendant cela, comment aurait-elle pu deviner que l’homme découvert plus tôt hier, était un navigateur ? Et vous avez déjà été sur la route de tous les périls ?

Je suis natif de là-bas, plus loin encore, dans la partie du nouveau monde, mon seul souhait, c’est que vous me preniez avec vous pour me ramener chez moi. Je vous aiderais en vous aidant à naviguer jusque-là.

Qu’est-ce que vous faites ici alors ? Pourquoi ne pas être sur votre île natale ?

Un petit sourire discret s’afficha sur le visage de Fang avant de souffler sur le contenu de sa cuillère et d’avaler du bouillon. Je me suis perdu, tout simplement. M’aiderez-vous à rentrer chez moi ?

Robina comprit qu’il y avait plus que ce que l’homme voulait bien lui dire jusque-là, toutefois, elle ne voulut pas creuser plus loin, il n’était pas agressif, et la vie privée des gens ne la regardait pas, enfin pas trop, elle était un peu curieuse, mais pas au point de s’immiscer dans la vie des personnes qu’elle ne connaissait pas.

Vous aidez, bien sûr que je vais le faire. Et vous m’accompagnerez-vous pour me guider sur la route de tous les périls en tant que navigateur ?

Avec plaisir.

Alors maintenant, vous êtes mon navigateur, faites bien attention à vous, nous partons demain matin. Reposez-vous, je vous apporterais de quoi manger de nouveau ce soir.

Les heures passèrent à toute vitesse, entre les allers et venues de ceux qui remplissaient la cale du navire de poissons, d’autres de fruits et de racines et pour les derniers, de bois, il y avait énormément d’activité. Le ciel commençait déjà à s’assombrir quand tout le monde eut fini son assiette et que la plonge était finie. Une dernière nuit de sommeil sur la terre ferme et le lendemain, le samouraï se tenait devant la maison où il avait séjourné pendant deux jours. Il monta dans une chaloupe et prit place derrière le gouvernail, les yeux du médecin de bord ainsi que ceux de Robina ne le quittaient pas, ils se faisaient du souci pour lui.

Capitaine Erwolf, quel cap ?

Première fois qu’on lui posait la question. Et elle n’en avait strictement aucune idée. Cependant, elle avait une question avant de répondre à cette dernière.

J’aimerais surtout savoir votre nom avant de vous laisser la barre. Après tout, je ne peux pas tout le temps dire vous ou timonier.

Petit sourire face à cette petite remontrance de son nouveau capitaine. Je m’apelle Fang Shui.

Eh bien monsieur Shui, cap vers Hinu Town.

Bien mon capitaine !

L’Iceberg fit un quart de tour vers l’horizon, dirigé par son nouveau barreur Fang Shui.
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