Posté Jeu 9 Juin 2022 - 0:26 par Helena De Ruyter
Aran et Torres avaient décidé de mettre leurs différends de coté pour le moment. C’était une bonne nouvelle : avoir ces deux-là se tirer dans les pattes était quelque chose qu’Helena préférerait ne pas avoir a gérer ou subir. Déjà que la population locale ne portait pas la Marine en haute estime, si en plus il fallait gérer du dommage collatéral causé par un concours d’ego mal placé, cette mission allait vite devenir extrêmement compliquée. Ord Mantell était désormais en effervescence, comme purent le constater nos héros une fois entrés. Les deux groupes de Marine qui venaient de rappliquer n’étaient pas les bienvenus dans le secteur, et le personnel médical s’empressait de préparer les lieux pour la bataille qui s’annonçait. L’hôpital biscornu restait cependant un lieu de soins avant tout, aussi les docteurs et infirmiers présents étaient plus occupés à tasser leurs patients dans leurs chambres ou évacuer ceux au triage que vraiment mettre des bâtons dans les roues de la Marine, se contentant de se plaindre quand les soldats ouvraient les portes des chambres pour vérifier que leurs cibles ne s’y cachaient pas. Si les deux premiers étages fourmillaient d’activité, le troisième était bien plus calme. Seuls les râles de quelques patients pleurnichant qu’on ne s’occupait pas de leur rhume assez vite coupaient le silence. Flanquée de ses deux soldats et du commodore de la 91ème, Helena, lame au clair, explorait chaque chambre, salle de repos et bloc opératoire. Très vite, excepté les pleurnichements des enrhumés mentionnés plus haut, les soldats arrivèrent à la conclusion que l’étage était vide. Encore deux à fouiller, donc.
Bizarrement, mais dans un sens logique pour un bâtiment biscornu comme Ord Mantell, il n’y avait pas d’escaliers desservant tout le bâtiment; chaque étage avait une volée de marches desservant celui au-dessus et une autre celui en-dessous. Il y avait bien un monte-charge afin de pouvoir monter les lits et le matériel entre les étages, mais ce dernier ne fonctionnait pas. Ou plutôt, avait été mis hors-service par les occupants de l’hôpital pour retarder les autorités… Avisant la porte qui menait au quatrième étage, la petite blonde s’en approcha; mais à la seconde où sa main toucha la poignée, De Ruyter cria de douleur et de peur quand, sans prévenir, une main gantée attrapa l’un de ses seins par-derrière et la tira violemment en arrière. Sa tête heurta une surface métallique tandis qu’une mèche de longs cheveux noirs et gras glissa contre sa joue. Torres.
Reculant vivement de trois pas sans lâcher prise, écrasant Helena contre son torse, le commodore finit par s’arrêter tandis qu’un bruit de verre cassé suivi de grésillements désagréable se faisaient entendre. La porte de l’escalier, qu’Helena avait violemment ouvert par accident en se débattant après avoir été attrapée et désormais grande ouverte, laissait voir au sol les débris d’un bêcher tandis qu’un liquide transparent se répandait autour desdits débris, faisant mousser et grésiller le sol. En y regardant de plus près, Helena vit apparaître des trous dans le plancher, révélant ce qui s’était passé : les locaux avaient fait la vieille blague du récipient en équilibre sur une porte, sauf qu’au lieu d’un seau d’eau, c’était un bêcher d’acide qui serait tombé sur la tête de celui qui aurait ouvert la porte. Ou plutôt celle qui l’aurait ouverte dans ce cas de figure.
Avec la proximité, la petite blonde réalisa que Torres sentait cet affreux mélange de craie, d’huile et autres produits chimiques inconnus qu’on imagine que dégagent les savants fous qui se livrent à des expériences glauques et inhumaines dans leurs labos secrets. Mais l’odeur dérangeait beaucoup moins Helena que le fait que même si le danger était passé et qu’il avait au final une raison légitime d’avoir fait ce qu’il avait fait (il lui avait sauvé la vie, après tout!), le commodore Torres continuait à lui écraser la poitrine telle une boule anti-stress et à la maintenir contre la sienne.
- Conseil gratuit, caporale. Si vos ennemis savent que vous êtes là, faites très attention aux portes fermées, c’est une occasion en or pour tendre une embuscade ou un piège.
- Je vous remercie, commodore, mais… Vous pouvez me lâcher, désormais…?
- ...Oh. Mes excuses. Le-le feu de l’action, je suis vraiment navré.
L’avait-il vraiment fait dans l’urgence ? Difficile à dire, mais aussitôt relâchée, Helena se jura de ne plus laisser Torres l’approcher dans son dos pour le moment. Le commodore semblait lui-même réaliser sa boulette, car il s’empressa d’ouvrir la marche dans l’escalier. Janos et Tanja, occupés à fouiller des chambres adjacentes, s’empressèrent de voir si leur officier était blessée après l’avoir entendue crier, mais excepté la marque profonde des doigts de l’officier de la 91ème, il n’y avait rien de physique à signaler. Enjambant la flaque d’acide, le trio de De Ruyter suivit Torres dans l’escalier menant aux étages supérieurs. Cependant, Kuznetzov et Von Tirpitz ne fermaient plus la marche mais étaient au milieu, cette fois-ci; le message était clair, vie sauvée ou pas, Torres était cordialement invité à respecter la distance sociale avec Helena.
- Comment avez-vous su que…?
- J’ai vu la porte entrouverte et surtout, je l’ai senti. C’est très subtil, mais à force de pratique, je peux reconnaître aisément beaucoup de composants et produits chimiques; en l’occurrence, de l’acide hydrofluorique pur.
- Est-ce… Si dangereux ?
- Vu la quantité dans ce bêcher, Mademoiselle De Ruyter serait en train de supplier qu’on l’achève si ne serait-ce que la moitié lui était tombée dessus. Ou du moins d’essayer de le dire vu que ses voies respiratoires seraient en train de brûler.
- *gloups*
- C’est cependant une bonne chose que nous ayons rencontré ce piège. Cet acide est utilisé pour nettoyer des pièces cybernétiques de haute qualité; quiconque nous l’a tendu-
La porte menant au quatrième étage éclata devant le groupe, envoyant voler des copeaux de bois et du verre dans la cage d’escalier. Celui qui avait fait ça s’enfuyait dans les couloirs en courant, mais le quatuor put voir que parmi les débris, on pouvait voir de la glace en train de fondre. Sans perdre une seconde, Torres arracha un petit Den Den d’une de ses poches et hurla dedans à l’attention de ses hommes.
- GORCHKOV !!! GORCHKOV EST AU QUATRIÈME !!! BLOQUEZ LES ESCALIERS ET LE MONTE-CHARGE !!!
C'est un cyborg lui aussi et il sait utiliser le Ice Heart, soyez prudents!