La révolution est une vraie organisation après tout

Alors que j’avais enfin un peu de temps pour moi, durant cette folle aventure sur Winter Island, j’en profitai pour sortir mon Den Den Mushi et tenter de contacter Niklas Aldo. Cela m’a toujours paru étrange, mais je n’ai jamais eu affaire à un intermédiaire quand je devais contacter la tête de la section Développement. J’ai presque toujours eu affaire directement à Niklas, un homme rechercher bien avant que je n’entre dans la révolution. Même si apparemment la distance hiérarchique avait diminué, je n’étais toujours pas plus serein qu’avant de le contacter. En y réfléchissant, je devais compter sur les doigts d’une main, le nombre de fois où c’était moi qui l’avais contacté directement. Je pris le Den Den qu’il m’avait fourni et j’attendis anxieux qu’il décroche.

Pulup pululup… Pulup plululup…
« Moshi, moshi ? »
« Moshi, moshi! Niklas, ici Yukikurai. »
« Haaa! Mon petit Yuki. Il semblerait que tu ais reçu ma lettre. »
« Euh… oui, oui! Je ne suis pas sûr de comprendre ce qu’elle signifie. »
« Hahaha ! Je sais que tu as parfaitement compris le message. Tu veux dire que tu n’en es pas digne, plutôt ? »
Même à distance, il semblait que Niklas savait lire les pensées de gens. C’était pour ça que Yuki l’aimait, pour son empathie envers les gens, pour sa disponibilité. Comme d’habitude, il avait mis dans le mille.
« En effet, je ne mérite pas cette promotion au rang d’As de la révolution. »
« Tu veux rire ou quoi ? Qui a permis de construire cette base sous-marine qui construit des sous-marin ? Certains de ses engins se sont déjà montrés précieux en opération. Si ça ce n’est pas participer au développement de la révolution, je ne sais pas ce que c’est. »
« C’est vrai que dit comme ça, ça semble justifié. »
« Mais ? »
« Mais, je ne me sens pas prêt à gérer plus d’homme. Je suis dans le circuit depuis suffisamment longtemps pour savoir que plus d’homme sous mes ordres, c’est plus de morts potentiels sur ma conscience. Je commence seulement à appréhender le fait d’être reconnu et suivit en tant que chef. »
« Je comprends. Ce n’est pas ce que je te demande. Ce titre c’est pour te remercier, t’aider dans tes projets. Si tu as besoin d’homme n’importe qu’elle base t’en fournira. Si tu as besoin de matériel ou d’information, c’est pareil. »

« Hum… Je vois… »
« Je vois que tu as encore un projet qui te trotte dans la tête. »
« En effet ! J’ai réussi à dérober une paire de menotte en granite marin en m’échappant d'un convoi. J’ai essayé de la travailler, mais je ne suis arrivé à rien. J’aimerais trouver des informations là-dessus. »
« Comme tout le monde mon petit Yuki. C’est un des secrets les mieux garder du GM. Je ne peux malheureusement pas t’aider. Contact plutôt la nouvelle Ohara. Ils auront peut-être des informations là-dessus. »
« Ok, merci. C’est ce que je vais faire alors. Merci. »
« Une dernière chose Yukikurai n’oublie de donner des nouvelles de temps en temps. J’ai l’impression que tu ne nous contact que quand je t’envoie quelque chose. Je crois me souvenir que j’avais dû t’envoyer un escargophone une fois. »
« Huhu ! Oui, c’est celui que j’utilise. »
« J’ai confiance en toi. Si tu es aussi difficile à attraper qu’à réussir à joindre, tu ne crains rien. Hahaha ! Bon courage. Clak… tuuuut… »

Le chef de la section développement venait de me raccrocher au nez. Disponible, mais son temps était précieux comme toujours. Allez, il fallait que je contact la nouvelle Ohara. Il faudrait que je retrouve leur numéro. Je l’avais quelque part, mais là j’avais l’impression que ça s’agitait à nouveau.

A Hazey, je me sens plus détendu. Je ne suis pas sûr que le village soit vraiment plus accueillant. C’est surtout que je suis le seul étranger ici, du coup les gens sont moins à cran tout le temps. Ils font une drôle de tête quand je les croise, mais étant du genre discret, ils oublient facilement ma présence. J’arrive même à faire sursauter Mira. C’est trop drôle. Enfin, bref ! Je m’égare tout ça pour dire que j’ai du temps et pas peur qu’on m’épie. Du coup, Nouvelle Ohara me voilà.

« Pullup pullup plup…. Gotacha ! »
« Mushi mushi ! Nouvelle Ohara ? Ici Yukikurai. »
« Oui, base de la Nouvelle Ohara et vous êtes ? »
« Yukikurai, As du développement. C’est Niklas qui m’a dit de vous contacter. Comment va Billy Jones ? C’est souvent lui qui s’est occupé de mes appels. »
« Billy Jones ? Oh pauvre malheureux ! Billy Jones a été capturé par la marine. »
« Non ! C’est pas possible ? »
« Si, il a eu le malheur de se faire attraper. Puis, il l’on mis dans un de leur maudit convoi. Dallas Clint a bien essayé de le sauvé, mais ça a été un échec. Il est mort durant la tentative de sauvetage. Le pauvre petit. »
« Holala. C’est vraiment navrant. Il n’aurait jamais dû être capturé ou fiché révolutionnaire. Tuer des gens comme lui, le GM va vraiment trop loin. »
« Tout à fait. Je le voyais mourir sous une avalanche de papier, pas de cette manière. »
« C’est vraiment triste… »

« Pouvez-vous m’aidez pour mes recherches d’informations ? »
« Bien sûr, nous sommes là pour ça. Je vous écoute. »
« J’aurais besoin de tout ce que vous pouvez me donner comme informations sur le granite marin. Que se soit sa provenance, qui contrôle les gisements, la manière de le travailler, les applications connues, etc. Ce qui m’intéresse vraiment c’est l’art de le forger, mais d’après mes premières recherches c’est un des top secret gouvernemental. »
« Je vois. J’ai noté. Je commence par ça, puis j’élargis pour voir si il y a moyen de trouver des indices dans la provenance de la matière première ou dans les applications finales. »
« Tout à fait ça. Tenez-moi au courant quand vous aurez quelque chose pour moi. »
« Je n’y manquerai pas, Monsieur Yukikurai. »
« Merci bien. Au revoir. »
« Au revoir. »

Je raccroche groggy par la nouvelle. Un jeune révolutionnaire qui n’a jamais rien fait de mal à part noter et transmettre des informations est mort pour la cause. S’ils s’en prennent aussi aux membres administratifs où allons-nous.

Alors que je séjournais toujours dans le village de Hazey à attendre que l'Oursmouthon se montre, je m’ennuyais un peu, malgré tout. J’avais perdu sa trace, il y a plusieurs jours et je ne pouvais pas parcourir toute l’île pour le retrouver. Surprenamment, il y avait des forges pratiquement partout où nous nous étions rendus. Je me mis donc à la recherche de celle de ce village-ci. Je la repérai à l’odeur et au bruit du marteau bien avant de la voir. Simple bâtisse en bois avec une forge, une enclume, les portes ouvertes sur l’extérieur et son froid mordant. J’attendis que le forgeron remette son ouvrage au feu avant de l’interpeller.

L’homme plutôt bourru comme tout le monde ici j’ai l’impression, n’était déjà pas très enclin à discuter, alors quand je lui demandai si je pouvais utiliser sa forge, j’essuyais un non franc. Après pas mal de palabre, je sortis ma bourse et lui proposai de lui payer ce qu’il gagne en vendant une de ses armes. Je finis par débourser 47 000B, de mauvaise grâce pour entrer dans les bonnes grâces du bonhomme.

A ce prix-là, j’eus le droit d’utiliser son métal. Heureusement, car je ne me trimballais quand même pas avec ça dans mon barda. Cependant, je me rendis assez vite compte que la qualité de l’acier dont il disposait n’était franchement pas terrible. Avec un petit couteau je faisais une entaille dans les différents morceaux qui était à ma disposition. De mon expérience, je reconnu une nuance juste bonne pour les fers à chevaux. Elle resterait trop tendre pour une arme même après la trempe. Les suivantes ne m’inspirèrent guère plus, jusqu’à ce que je tombe sur une barre fort foncée. Elle crissa bizarrement sous ma lame. La couleur, la texture et même son odeur me laissa penser qu’elle contenait trop d’éléments additionnels. Sans doute trop de carbone et de nickel, peut-être même de molybdène ou de chrome. Cette nuance-là serait trop dure et cassante. Ce fut alors que je me souvins d’une technique que je n’avais jamais vraiment essayer, l’acier Damasé.

De mes souvenirs l’acier Damasé consistait en un mélange de différents métaux de mauvaises qualités pour en faire un meilleur. Cependant, pour réussir cela il me faudrait du fondant. Je n’allai quand même pas demander au propriétaire des lieux s’il en possédait, vu le peu de matériel dont il disposait. Je fouillai dans le fin fond de mon sac et finis par retrouver une boite sur laquelle j’avais écris Borax (fondant). Voilà, j’avais ce qu’il me fallait.

Je commençai par dessiner l’esquisse de l’arme que je voulais faire. Je voulais faire une Naginata plutôt imposante, d’environ 510mm de long ayant un maximum de 200mm de large et d’une épaisseur moyenne de 15mm. La lame serait recourbée avec sur son dos comme un crochet pour bloquer les lames ennemies. Ayant maintenant les dimensions en tête, je coupai un morceau dans chaque nuance choisie. C’était quand même fou quand on y pense, que deux morceaux de 10x50x153 mm allaient suffire pour me donner les dimensions souhaitées.

La première étape et la plus complexe, arriver à souder parfaitement les deux parties ensemble. En effet, s’il restait une zone où l’adhérence n’était pas bonne, la lame si fissurerait sous les chocs. Je commençai donc par chauffer mes deux rectangles au rouge. Une fois cela fait, je les posai l’un sur l’autre et entrepris de les écraser à coup de marteau. Ne sachant plus vraiment comment utiliser le fondant, je commençai sans. Quand il me sembla que les deux lames de métal tenaient ensemble, je les remis ensemble dans le feu. Malheureusement quand j’entrepris de le replier sur lui-même je vis les deux couches se séparer.

Je jurai fortement et de dépits je frappai le métal un peu trop durement. J’évacuai ma frustration sur lui. Bon, du coup, cet essai là fut bon à jeter. Je recommençai donc le travail. Découpage, chauffage, puis je sortis le métal porté au rouge, avec une brosse métallique je frottai la surface des pièces pour retirer les impuretés qui était remontée. Je saupoudrai ensuite avec le fondant. L’étape suivante fut de marteler les deux pièces ensemble pour les assembler, les souder. Avec le fondant, chaque coup de marteau produisait une gerbe d’étincelle, mais la vibration de chaque coup m’emplissait de joie. J’avais l’impression de sentir les atomes se lié entre eux. Quand l’ensemble ne fut plus assez chaud, je le remis au feu. Je le martelai encore un fois pour allonger mon bloc et assurer la cohésion des deux couches.

La suite fut la répétition des mêmes étapes inlassablement sept fois de suite. Pourquoi sept fois ? C’est une bonne question. Cela me sembla judicieux et propice à faire une belle arme. Avec minutie, je chauffai la trousse. Je l’étirai. Je chauffai, puis la saupoudrai de fondant, avant de la replier en deux. Et finalement retour à la forge.

A force de plier et d’étendre les deux nuances d’acier, je finis par avoir un mélange des deux. Sous l’oxydation de surface, je voyais de jolie forme se dessiner dans le métal. Il était maintenant tant de donner vie à la lame à proprement parler. Première étape lui donner grosso modo les bonnes dimensions. D’abord d’habile coup de marteau pour augmenter la longueur de la lame, tout en veillant à diminuer l’épaisseur de manière uniforme. Une fois, les 510 mm de long obtenu, il était temps de passer à l’étape suivante. Il fallait à présent que je courbe la lame. Me servant de la partie ronde de l’enclume je martelai pour imprimer une courbure à l’arme. Quand je fus satisfait de celle-ci, je passai à la troisième étape, la dégrossir et lui donner les dimensions finales. J’élargis la pièce pour lui donner à peu près les 200mm de large et ces 15mm d’épaisseur. Avant de m’attaquer au tranchant, je fis une incision sur le dos de la lame pour créer un crochet pouvant servir à bloquer une arme adverse. Je fis également deux entailles carrées juste avant la fin de la lame, car il n’y aurait pas de garde. Cela pourrait empêcher qu’une lame glisse tout de long jusqu’à mes doigts. Voilà qui conclut la première journée de forge.

Le lendemain, je n’eus pas le temps de finir entièrement la lame, mais je pus malgré tout finir ce qui devait se faire obligatoirement dans une forge. C’est-à-dire que j’affinai la lame pour faire apparaitre la tranchant sur les différentes parties en ayant besoin. J’ajustai un peu l’équilibre en faisant une rainure à un tiers de la partie épaisse. Puis surtout l’étape final, je trempai ma lame dans un baquet d’huile. Avant qu’elle ne soit complètement froide, je vérifiai qu’elle était toujours bien droite, car il pouvait arriver que la lame se courbe durant cette étape. Mais heureusement la lame était toujours parfaitement droite. Je rangeai donc mon ouvrage, qui ne demandait plus qu’à être poli, aiguiser et monter, dans mon sac. En effet, on venait de me prévenir que l’ours avait été repéré. Je retournai à notre missions implantation à Winter Island.

Alors que je faisais une pause bien méritée. Je m’adossai à un magnifique arbre. L’ours était inconscient. Il fallait que j’en profite pour faire un petit somme. A peine, avais-je fermé les yeux que je sentis la fatigue qui prenait place. Elle était là depuis un moment avec cette marche forcée. Mais à présent, elle prenait le dessus. Je sombrai rapidement dans un sommeil réparateur.

Malheureusement, je n’eus pas droit à un somme très long, mon prisonnier se réveillant alors que la nuit commençait à pointer son nez. J’émergeai heureusement plus vite que lui. Je lui assénai une violente claque derrière la tête, en lui disant :
« Couché, sale bête ! »

Elle retourna dans les bras, de Morphée, mais moi, je me sentais bien réveillé maintenant. Ce n’était pas malin ça. J’essayai de me rendormir un petit moment. Mais plutôt que de trouver le sommeil, j’observais le chêne sur lequel j’étais appuyé. Oui, ça ressemblait à un chêne. Sauf que les feuilles était plutôt rouge et que le bois était lui blanc. Cette couleur était d’ailleurs très jolie. Ce serait joli pour un manche de Katana, pour un fourreau ou pour mon Naginata. Mais oui qu’elle bonne idée. J’entrepris donc de couper une première branche pour en éprouver sa solidité. Parfait, en plus d’être esthétique, il était résistant.

J’observai bien l’arbre majestueux et puis je choisi une branche bien droite sans trop de nœud. Elle ferait le manche du Naginata. Il n’y aurait pas trop à dégrossir. Puis j’en choisi une autre avec plus de nœud, pour faire un fourreau et un manche.

Content de moi, je n’avais plus aucune envie de me recoucher. Du coup, je mis mes bouts de bois sur mon traîneau et me remis en route vers mes collègues.

Le soir même, après le discours du Prince, j’étais tranquillement en train de manger mon diner sur ce qui serait sans doute la première base, relais commercial de Winter Island, quand on entendit le bruit caractéristique d’un Den Den mushi qui sonne.

« Les gars, il y a quelqu’un qui sonne là, non ? »
« Pullup pullup… »
« Oui, mais je crois que c’est toi. Parce que personnellement je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un d’autre d’assez important pour un avoir un, à lui. »
« Merde, où est-ce que j’ai bien pu ranger ce machin ? »
« Pullup pullup… »

J’entrepris de sortir toutes les affaires de mon sac pour retrouver mon escargophone. Bien sûr, il avait glissé tout aux fonds, sinon ce ne serait pas drôle. Je finis par mettre la main sur la petite bête qui semblait exaspérée de sonner depuis si longtemps.
« Pullup pullup… »
« Moshi moshi ? »
« Yukikurai ? Ici Raven ! Qu’est-ce qui vous a pris autant de temps pour répondre ? Vous êtes en plein combat ? »
« Heu, non, je mangeais et mon escargophone était au fond de mon sac. »
« Oui, ce n’est pas le but mon amis. Il faut que vous l’ayez à portée de main. Dans une poche, sur votre poignet… C’est vous qui voyez. Il doit être caché, mais accessible. Retenez bien ça. »
« Heu… Ok, merci du conseil Raven. Vous êtes Raven du conseil du Dragon ? La chef du renseignement ? »
« Oui, Yukikurai. C’est bien moi. Tu cherchais bien des renseignements sur le granite marin ? »
« Oui, mais comment est-ce que vous le savez ? »
« Tu le fais exprès ou quoi ? C’est mon métier de tout savoir. C’est plus simple que je te transmette directement les informations que tu as demandées, car vois-tu certaines d’entre elles sont classifiées. »
« Heu… oui? »

« Trêve de blabla. Bien sûr, nous sommes sur cette problématique depuis longtemps. Commençons par ce qui n’est pas secret. Par les utilisations qu’en font la marine. L’application principale est pour la détention de détenteur de fruit du démon, menotte et barreau de cellule. Puis, il y a les cuirassés qui sont enduis d’une couche de granite marin pour pouvoir traverser Calm Belt. On pense qu’ils se servent de la poussière de granite qu’ils récupèrent des autres phases pour fabriquer l'enduis. Et enfin, il y a tout ce qui est arme, qui sont le plus souvent des prototypes. Ça ne court donc pas les rues. D’après nos sources, ils ont des balles, des bâtons, des jittes et autre poings américains… Apparemment rien de tranchant. »
« Hum… Donc, on serrait sur du massif à géométrie simple ou des enduis. Intéressant. »
« Oui, oui. Mais attendez d’avoir la suite. Ce que je vais vous dire, ne devra pas être répétez. OK ? »
« OK ! »
« Tous les gisements sont sous le contrôle du gouvernent mondial. Sur le plus gros, ils ont construit ce qu’ils appellent G11, une base fortement sécurisée. Toutes les factions et groupuscules se battent pour ce lieu. Les pirates tentent des percées en force de temps en temps. Mais toujours sans succès. Pour ma part, j’ai toujours connu la surveillance de cette base. La surveillance est permanente, mais un peu en veille. Nous n’avons plus rien tenter réellement depuis deux ans. Trop de pertes. »
Yukikurai déglutit bruyamment et la tension monta d’un cran.
« Mais un peu comme pour le Don des Saints, on n’attendait une ouverture pour tenter quelques choses. »
« J’en déduis qu’il y a du nouveau ? Quelque chose qui me permettrait une action là-bas ? »
« Tout à fait. Je viens d’être informée qu’on a la certitude qu’un navire de la marine va partir d’Arcadia dans sept jours pour rejoindre notre cible. »
« Sept jours, ce n’est pas un peu court pour monter un plan et aller là-bas. »
« Pour aller jusque-là, si tu parts dès aujourd’hui avec le Divergence qui vient d’arriver sur l’ile, non ça devrait être tout juste. »
« Comment ça le Divergence, nous a rejoint ? On parle bien de mon sous-marin ? »
« Oui, après la première victoire, on l’a fait se mettre en route pour vous rejoindre. Comme on l’a fait avec d’autre renfort. Leur timing est plus que parfait. »
« Oui tout à fait. On croirait que vous aviez tout planifié. »

« Bon, pour ce qui est du plan. Je te laisse maître de la situation. Je peux juste te fournir les informations dont on dispose. Je peux déjà te dire qu’une attaque frontale ne marchera pas. Comme tu as pu le comprendre. Pour pouvoir entrer sur G11, il te faudra un vrai navire de la marine avec de vraies autorisations et laissez-passer. Il n’y a que comme ça qu’on a réussi à s’infiltrer. Je te fournirai le pan sommaire qu’on a réussi à faire grâce à une infiltration et plusieurs survoles à haut risque. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est tout ce qu’on a. Je te fournirai aussi de plus ample information sur le navire cible. On attendait cette opportunité depuis une paie. »
« Du coup, si je comprends bien, une fois que je serai sur place, ce sera de l’improvisation ? »
« Tout à fait, avec un peu de chance tu iras plus loin que tout ce qu’on a déjà pu faire. Alors à toi d’être créatif. Je te faxerai les documents dont tu auras besoin. Bonne chance ! »
« Merci. »

Après ma discussion avec Raven, j’ai rassemblé mes affaires, informé les autres que je devais partir, puis je me suis hâté vers Granita. C’était là-bas qu’avait accosté le Divergence. J’avais une fois de plus délaissé mes compagnons et mon navire, enfin qui est un sous-marin maintenant, pour suivre Ragnar directement sur Winter Island. Nous venions de finir l’entrainement sur Kuraigana organisé par Othar, Bouly, Viktor et Krishna était encore assez secoué. Ils avaient pu pleinement réaliser le fossé qui s’était créé entre eux et moi. Avec l’aide d’Othar, celle des singes de l’ile et un peu la mienne, ils avaient pu définir ce qui les caractérisaient, ce qu’ils voulaient perfectionner et ce qu’ils devaient changer. Je ne savais pas pourquoi, mais ils m’avaient plus ou moins écarté de ce processus. Une façon de sortir de mon ombre, je supposais. Ils n’avaient pas voulu me suivre directement dans le nouveau monde, car ils ne se sentaient pas encore prêt. Venant d’identifier leur voie d’évolution, ils avaient besoin de répits pour progresser. Je me demandais comment, j’allais les retrouver.

Lorsque j’arrivai à proximité du port je tombai sur Krishna qui courrait derrière Bok. Notre mascotte, le bouquetin géant venant de l’ile des animaux me salua à sa façon. C’est-à-dire que je pris un bon coup de boule dans l’épaule. L’équivalent d’une bourrade amicale pour elle. Je chus sur mon derrière et elle en profita pour me lécher la figure. Je me relevais quand Krishna arriva tout essoufflé à notre rencontre. Lorsqu’il me vit, il eut un grand sourire et bien qu’il soit réservé, je lisais de la fierté dans son regard et son sourire. Si lui faisait cette tête-là, je n’imaginais pas celle de Bouly.

« Ha Krishna, mon ami quelle joie de te revoir. Tu as l’air en forme. »
« Yuki, c’est à cause de toi que Bok c’est encore sauvée. Elle voulait te voir. Oui, je vais bien. Tout s’est bien passé pour arriver ici. Tu as l’air en bon état pour quelqu’un qui a affronté le lieutenant d’un empereur ? »
« Oui, on s’en est bien sorti, mais l’aide des autres à bien aidé. Surtout le renfort des pirates Red et Jeska. J’ai eu ma part de chance également, comme bien souvent. On m’a encore sauvé les fesses d’une belle branlée. Où sont les autres ? »
« Ils sont en train de charger des provisions et autres équipements dans le submersible. Vu l’opportunité qui nous est offerte, on a eu droit des laisser passer de niveaux jamais vus. Pour nous du moins. A peine avions nous accoster qu’un groupe de révolutionnaire, nous a accueilli pour nous fournir assistance. D’après le timing, on a droit à une nuit à terre et crois moi, on en a besoin. »
« Depuis quand êtes-vous au courant de ça ? Raven, ne m’a contacté qu’il n’y a quelques heures. »
« On ne connais pas les détails de la mission, contrairement à toi. Cependant, les choses nous ont vite semblé louches avec Viktor. Un beau jour alors qu’on s’entrainait toujours sur Kuragaina, Othar revint. Il nous a dit que l’entrainement était fini pour tout le monde. Il ne restait plus que nous à vrai dire. De là, son navire nous a conduit directement à Terminus Station. C’est une ile, enfin un agglomérat qui fait office d’ile, qui se trouve au pied de Red Line. »
« Engelo, trouvais ça normal lui ? »
« Oui, bien sûr. Pas sûr qu’il se soit rendu compte qu’on était sur un très gros coup, cette fois-ci. Pourtant, sur Terminus Station on nous donna accès à tout ce dont on avait besoin. On a soufflé cinq jours. C’était, en vérité le temps qu’ils montent une expédition de sous-marin vers Vitesse une de nos bases dans le nouveau monde. »
« Et ? »
« Et, ce qui était bizarre, c’est que pour moi ça ressemblait plus à une escorte qu’à un transport de troupe ou de matériel. Le pire c’est qu’en pleine mer, il y a moins de 24h, ils nous ont donné un papier en nous disant suivez le et vous trouverez votre capitaine. Du coup, on n’a jamais atteint Vitesse. »
« C’est vrai que c’est étrange. D’habitude, on est trimbalé comme du simple matériel sans trop d’égard. »
« Oui, je crois que Raven t’a à l’œil depuis un moment. Et que la mission qu’elle t’a confiée se préparait depuis un moment. Juste que notre fenêtre d’action est plus courte que ce qu’elle aurait aimée. »
« Ou bien, une simple intuition que j’allais avoir besoin de vous. »
« Tu crois vraiment qu’une femme comme elle se base sur des intuitions ? »
« Oui, tu as sans doute raison. Quand on a accès à tellement de source de renseignement, est-ce encore de l’intuition ou de la lecture des signes avant-coureurs qu’on lui rapporte. »
« Allez, on devient trop philosophe. Allons profitez de cette soirée à terre avec les autres avant notre départ. »

Parfois, le destin était bien fait. J’avais passé plus d’une semaine à chercher un type sur toute l’ile et là en quatre jours, je le croisais deux fois. Bon, je ne l’avais pas vu tout de suite. On avait déjà bien ri et bien bu avec mes compagnons quand je le vis. Je ne savais plus trop pourquoi, mais je devais lui payer un verre. Tout en marchant vers lui, je cherchais son nom. Il ne me revenait plus. Pourtant un homme poisson avec un surnom pareille, je n’aurais pas dû l’oublier. Je maudis ma mémoire des gens. Une chance pour moi qu’il avait bien picolé également et parlait de lui à la troisième personne.

« Cap’tain Igloo est dans la place ! Allez ! Servez-lui un p’tit rhum. »
« Capitaine Igloo, je vous offre un verre ? »
« Volontiers ma petite. Huhuhu ! »
« Heu, je suis un homme vous savez ! »
« Ho merde. Mais je prends quand même le verre. Huhuhu ! »

« A quoi trinque-t-on ? »
« Ho bordel, je me souviens ce que je devais vous demander ! A vos attaques qui gèlent ! »
« A mes attaques qui gèlent !?!
Ho, mais tu es le p’tiot révo que j’ai sauvé. Vrai que je t’avais dit que je t’expliquerais. Mais là, je suis pas trop d’humeur. »
« Hoooo ! Peut-être avec un autre verre alors ? »

Le lendemain quand Viktor me fit émerger pour qu’ils embarquèrent dans le submersible, j'étais patraque. Mais surtout, des brumes de l’alcool, j'avais de vague souvenir de ma conversation avec l’homme poisson. Ça n’avait que peu de sens, car voilà ce que j'avais retenu. Il était question d’un art secret de l’ile détenu par les érudits. Ice hurt ou quelque chose du genre. Lui, il avait appris seul. Pour ça, suffisait d’aimer la neige et le froid, de ressentir les différentes formes de l’eau qui gèle… Et paf ça fait des poissons surgelés. Pour sûr, on avait trop bu tout les deux.


Pourtant, j’y ai repensé régulièrement. Mon corps semblait me dire qu’il y avait quelque vérité là-dedans. Qu’il faudrait essayer. Essayer quoi ? Je n’en avais aucune idée. Juste essayer. J’essayerais donc.

Nous fîmes donc routes vers Arcadia. En y repensant, ça devait être mon premier voyage avec notre sous-marin. Nous avions peut-être bien été sur Kuraigana avant, mais on n’avait pas vraiment joué la traversée. Enfin, tout ça pour dire que le Divergence V3 avait beau être un submersible, la plus grande partie du voyage se fit en surface. En effet, la quantité d’air stockée ne permettait pas de rester plus d’une grosse demi-journée sous l’eau. Du coup, nous voyageâmes la majeure partie du temps en surface, utilisant la voile comme si c’était un navire classique. Vu qu’on était pressé, on faisait aller l’hélice en même temps ce qui nous permis d’avancer à une allure constante, même quand les conditions furent moins bonne. Et finalement l’avantage du sous-marin, c’était que quand le temps devenait fou, comme cela était monnaie courante dans le nouveau monde, il « suffisait de plonger » pour retrouver des conditions un peu plus clémentes. Enfin, ça avait marché pour fuir les grêlons titanesques. Même s’il nous avait fallu atteindre une profondeur considérable avant d’être en sécurité.

A ma plus grande surprise nous avons suivis un petit carré de papier qui se dandinait en pointant une direction. Une Vivre Card que ça s’appelait.

« Viktor, rappel moi. C’est quoi encore ce petit truc qui nous indique la direction ? »
« C’est une Vivre Card. »
« Et comment est-ce que vous l’avez eue encore ? »
« Pour la dixième fois Yuki. Quand on a fait escale à Terminus Station, les hommes de Raven nous on fournis tout ce dont on avait besoin. Tu sais, ils nous ont également donné ta Vivre Card. Pour devancer ta question, il l’aurait fait en récupérant des bouts de peau après ton opération sur Kanokuni. Comme tu peux le voir, la tienne pointe vers toi où que tu ailles. »
« Moui ! »
« Celle que nous suivons nous conduit à l’indique d’Arcadia. C’est lui qui nous indiquera le navire cible. »
« C’est de la que viennent également les nouveau Den den mushi ? Celui qui est censé nous envoyer les informations nous permettant d’établir un plan ? Parce que là, on est d’accord qu’on a encore que mes informations. C’est-à-dire rien. »
« Tu exagères, on sait qu’on va à Arcadia. Qu’il faudra infiltrer un navire de la marine. Qu’on a besoin de l’équipage sinon tu ne rentreras jamais dans G11 où tu essaieras de voler les secrets du granite marin. C’est déjà pas mal. Hahaha ! »
« Tu es vraiment con Bouly ! »
« C’est pour ça que vous m’aimez. »

Arcadia commençait à se dessiner à l’horizon et le voyage avait été beaucoup trop vite. Pas dans le sens où la traversée avait été rapide et facile, mais bien parce que l’on n’était pas près du tout. Entre la mer démontée qui nous avait accaparé aux commandes du Divergence près de la moitié du temps que nous avions passé éveiller et le temps passé à discuter et analyser les informations à notre disposition, on était déjà presque arrivé.

Les informations parlons-en d’ailleurs. Comme, elle me l’avait dit Raven nous les fit parvenir au fur et à mesure via le Den Den imprimante. Bougrement pratique ce gastéropode, comme tout ceux de son espèce à vrai dire. Les premiers documents que nous reçûmes furent ceux lié aux plans de G11. La petite note qui les accompagnait n’était pas des plus encourageante. Elle disait : « Prenez garde, ces informations ont un peu plus de dix ans. Il se peut que la base du G11 ait quelque peu évolué. »

Elle était gentille Raven, mais il était difficile de planifier un plan en commençant par la fin. Et surtout avec des informations qui arrivaient au compte-goutte. A peine avions nous le temps de tirer des conclusions, de commencer à construire un plan qu’un nouveau document arrivait remettant tout en question. Par exemple, après avoir analyser les plans, nous pensâmes qu’il serait plus facile de s’infiltrer en arrivant en sous-marin que comme Raven le proposait. Puis des rapports de mission arrivèrent, décrivant la manière dont le G11 repoussaient régulièrement les assauts de pirates, nous obligeant à revoir nos plans.  A chaque fois, les débats et les hypothèses complétaient les zones d’ombre, les informations manquantes. Malheureusement, le propre même d’une hypothèse c’est qu’elle est vraie tant qu’on ne prouve pas qu’elle est fausse. Ainsi chaque nouvelle donnée complétait notre vision de la situation, mais bien souvent, elle supprimait également une hypothèse qui soutenait notre plan. Celui-ci s’effondrait alors et il fallait à nouveau recommencer. Palabres, discussions, idées folles, ou pas tant que ça. Déception, colère, dépit, enthousiasme. Le tout rythmé dans un cycle qui ne semblait pas avoir de fin. Dans ces circonstances, les obligations de la navigation étaient les bienvenues pour nous sortir de ce cercle infini.

Un jour de beau temps, après avoir passé des heures en débats stériles, nous firent une pause. Si certains profitèrent du soleil pour se prélasser, il fallait que j’occupe mes mains. Je ressortis ma lame de naginata et le bois blanc que j’avais rapporté de Winter Island. Je commençai par polir la lame ce qui fit ressortir de joli motif dû à l’acier damassé. Le geste répétitif me vida l’esprit et la vue de la qualité de ma forge, me réjouit le cœur. Personne n’ayant envie de retourner à nos hypothèses stériles, j’eus le temps de finir de l’assembler. Couper la branche à dimension, ne fut pas trop dur, un coup de couteau et le tour était joué. Par contre, lui donner une forme parfaitement rectiligne et légèrement ovale pour que les mains sachent toujours où est le tranchant, ce fut une autre paire de manche.

Finalement quand je fus satisfait des deux parties, je les assemblai avec minutie, car il ne fallait que le lame et le manche se sépare ou encore qu’il se brise. Il ne restait plus que la décoration à faire quand présentai la naginata à mes compagnons.

« Alors qu’est-ce que vous pensez de ma dernière création ? »
« Elle est très classe, même sans les finitions. Elle conviendrait à un roi. »
« J’adore le manche blanc. On dirait de la neige solide. Il vient de Winter Island ? »
« Oui tout à fait. Je l’ai commencé là-bas. Je n’ai juste pas eu le temps de la finir. Tu en penses quoi Bouly ? Tu es drôlement songeur. »
« Une arme de roi qui semble faite de neige ? Yuking ! Voilà, un nom qui lui irait bien »

Nous éclatâmes tous de rire. Cependant, par après je ne arrivai jamais à trouver un autre nom que celui-là. Bien que je le trouvais ridicule, mon bisento fut baptisé Yuking. La moralité fut qu’il fallait que je trouve un nom avant de présenter l’arme, si je comptais la nommer. J’étais beaucoup trop influençable.

Dernière réunion avant de mettre les pieds sur Arcadia, Viktor, Engelo, Krishna et moi, nous rassemblâmes sur le pont du sous-marin, pour profiter de l’air frais après un dernier passage sous les flots. Nous étions tous tendu, conscient que notre plan n’était pas parfait du tout. Cependant d’ici une heure, il faudrait le mettre en exécution.

« Bon les gars tout le monde est prêt ? »
« Non, absolument pas. »
« Je persiste à dire qu’il est bancale notre plan. »
« Tu es trop pessimiste Krishna. »
« Oui et toi tu es trop optimiste Bouly. »
« Vous n’avez pas tort, mais il faudra faire avec. Je résume ce que l’on sait et puis Yuki nous redonnes le plan. »
« Ok ! Parfait ! On n’a plus vraiment le choix ! »
« Bon ce que l’on sait de source sûre. Le but est de s’infiltrer sur G11 qui est la base qui fournit l’essentiel du granite marin au GM. Pour y arriver, c’est possible ni par la force brute, ni en mode ninja.
Un navire de la marine part demain matin pour G11. C’est notre ticket d’entrée.
La vivre card que nous suivons, nous mènera à un révolutionnaire qui nous indiquera le fameux navire.
Le navire fera route pour G11 et c’est notre seule porte d’entrée accessible.
Une fois sur G11, nous connaissons plus ou moins l’agencement en surface de la base. Tu l’as étudiée par cœur Yuki ? »
« Oui, oui ne t’inquiète pas. Je le connais tout comme le plan que tu m’as déjà fait répéter mille fois. »
« Oui, ben, une fois de plus ne te tuera pas. »
« Voici le plan que nous avons concocter en nous arrachant les cheveux pendant le trajet. Première étape on accoste sur Arcadia, dans un coin plutôt discret, car c’est une ile sous le contrôle du GM. Pendant que je vais à la rencontre ne notre contact, vous ravitaillez le Divergence pour qu’il soit prêt à venir me chercher dans trois semaines. A 23h, je rencontre notre contact.

Deuxième étape, à l’aube j’arrive sur le navire en me faisant passer pour un membre du Cypher Pole mandaté pour aller mener une enquête sur la présence de taupe révolutionnaire sur G11.

Troisième et dernière étape, une fois sur place le but est de trouver le secret du granite marin, tout en gardant ma couverture. Je devrai improviser un peu pour parvenir à mes fins. On a estimé le temps de traversée à une petite semaine. Ce qui me laisse quinze jours sur place. Nous sommes le 05, donc la nuit du 25 au 26 vous vous tiendrez prêt à me récupérer. Que j’ai trouvé ce que je cherchais ou non.

Le plan n’est finalement pas si mal. »
« Ouais c’est ça. Il y a tellement de chose qui peuvent foirer. Tu peux ne jamais arriver à monter sur ce maudit bateau. On peut ne jamais arriver à toi pour t’extraire… »
« Oui, oui. On a compris. Si ça tombe notre contact ne viendra même pas et le plan ne démarrera même pas. »
« Ne recommencez pas à vous chamailler. On ne va plus rien changer… Quoique quinze jours c’est trop pour ta couverture. Je pense qu’il a raison. Sept jours, me semble plus réaliste. »
« C’est trop court. Il m’en faut quinze. »
« Disons dix alors ! »
« Ok ! Va pour dix jours sur place. Ce qui fait la nuit du 21 au 22.
Ike ! »
« I k e ! »