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Rachel et Valérie

Une vieille auberge, nichée dans une ruelle sans nom du Vizirat d’essence. Dans une chambre au prix médiocre, meublé probablement par un aveugle, couché sur un lit qui, au moins, était propre, respirait lourdement Rachel Marco, ses blessures prenant un peu trop leur temps à se rétablir. Une certaine paranoïa s’était installée chez l’Okama depuis l’affrontement avec les Gardes des Ronces qu’iel avait attaqué après leur arrogance à son sujet. Assumant les conséquences de ses actes violents, la Beauté Astérienne avait passé les deux derniers jours dans l’établissement actuel, ayant bandé ses blessures le plus rapidement possible et tenant maintenant profil bas. Tout ce temps en intérieur, à l'abri des regards et rumeurs des rues, lui avait laissé le temps de réfléchir à son arrivée sur Pétales. Un nom, en particulier, lui restait scotché à l'esprit après tout ce temps.

Valérie.

Telle était le nom de la supérieure hiérarchique de ceux effectuant l'opération de raquette de produits cosmétiques des boutiques plus obscurs d'Essence, profitant de leur statut et la popularité inexistante de leurs victimes pour, probablement, fournir le fruit de leur labeur à leur chef. Pourquoi? Qui était-elle? Que faisait-elle? Rachel n'en avait pas la moindre idée, ce qui rendait toute potentielle résolution de ce débâcle extrêmement difficile. Iel savait que, pour s'en sortir, il faudrait s'en prendre directement à cette Valérie, mais que de telle action pourrait lui attirer la grogne du reste du Sultanat si des précautions n'étaient pas prises. Marco poussa un long soupir, les yeux rivés sur le plafond de bois qui aurait certainement besoin d'être changé rapidement, observant une tâche en particulier. Quel pétrin oh quel merdier. Ce qui aurait dû être un simple voyage cosmétique avait si rapidement dégénéré, ça en était drôle. Telle était le destin funeste d'une créature aussi magnifiquement contrôlée par ses passions. Se résignerait-iel a son sort, malgré qu'a l'instant même, certains des gardes aux armures ronceuses devait chercher le coupable du meurtre de leur cinq camarades? C'était impensable.

Le futur souverain d’Astérion ne pouvait se cloîtrer et se défaire à son sort comme un vulgaire citoyen de basse classe.

Bien que les multiples blessures de l'Okama lui causaient toujours des douleurs non négligeables, ce n'était rien qu'iel n'avait pas déjà vécu, et ce n'était certainement pas insupportable. Une longue respiration et Rachel Marco était sur ses pieds, enfilant sa légendaire veste rose et ses talons aiguilles, s'étirant les articulations et les membres avant de prendre une bonne demi-heure pour remettre à neuf son maquillage avec une expertise légendaire et une rapidité qui aurait été magnifique a montré à des spectateurs. Puis, la Beauté Astérienne quitta sa chambre, rejoignant le rez-de-chaussée où se situait la petite salle à manger de l'établissement, quasiment vide. Un sandwich au porc fut commandé avant de sortir dans les rues aux odeurs de parfum rejeté dans l'air omniprésente. Un véritable défi olfactif, que de respirer plus de quelques fois l'oxygène contaminé d'Essence, mais à voir les habitants qui agissaient comme si de rien n'était, il était très probable que l'adaptation soit plus que faisable.


Malgré sa passion pour sa fabuleuse apparence, le danseur n'était pas dupe et savait très bien que son apparence était facile à décrire et à reconnaître. Iel avait enfilé un large manteau, couvrant sa silhouette et son visage sous une capuche, se contentant de naviguer à travers les ruelles plutôt que sur les artères principales du Vizirat. Minimiser les risques était d'une importance capitale s'iel désirait survivre à cette épreuve. Après tout, les Gardes de l'Épine servaient de police secrète au Sultanat, malgré leur apparence plus que visible. Ils savaient sans aucun doute comment trouver une cible facile, alors le mieux que l'Okama pouvait faire est de se rendre difficile d'accès. Zigzagant entre les bâtiments grands comme petits, traversant les grandes boulevards à grand pas, le danseur n'avait qu'une seule cible ; trouvé le QG de la Garde d'Essence. Bien entendu, un assaut de pleine face sans information était hors de question. Chaque Vizirat devait être garni de près d'une centaine de ces chevaliers ronceux et la Beauté Astérienne avait été coupée une demie douzaine de fois contre cinq d'entre eux. Non, s'il voulait réussir il devrait frapper vite et fort contre la cheffe de l'opération. Dans sa chambre ou son bureau, dans la nuit. Disparaître de la vision publique d'Essence assez longtemps pour qu'iel ne soit pas recherché dans le reste du Sultanat.


La première étape du plan aurait été de discrètement observer la base d’opération et de questionner discrètement les locaux dans les tavernes proches des lieux, mais… pas de chance pour Rachel, le quartier entourant le repaire des épineux était, sans surprise, beaucoup mieux patrouillé par ses habitants. Tournant un coin, Marco se retrouve face à face avec un trio de ses chevaliers Pétaliens, chaque côté s’arrêtant un instant, figé par la surprise de tomber face à face avec un adversaire notoire. Leurs mains partirent en direction de leurs armes tandis que l’Okama bondissait dans les airs, tournant sur soi-même avant d’envoyer ses talons aiguilles frapper la gorge des deux en tête, ayant appris de sa leçon précédente. Leur armure était trop solide pour iel, mais les trous entre les plaques étaient la parfaite taille pour ses vicieux coups. Un jet de sang jaillit depuis l’ouverture tandis que les deux Épines s’écroulaient au sol.  Le dernier hésita un instant avant de se retourner, criant à l'aide en courant. Une stratégie tout à fait valide, étant dans la zone parfaite pour qu’il puisse trouver des alliés. Le pourchasser serait inutile, ce dernier ayant déjà abandonné toute possibilité de capturer ou de tuer le danseur. Ce dernier tourna donc les talons et s’enfuit, s'engouffrant dans la première boutique de vêtement qu’iel pouvait trouver, y achetant rapidement un nouveau manteau, d’une toute autre couleur, avant de jeter l’ancien, reprenant sa recherche de taverne. Ce fut assez facile à trouver, apparemment que ce quartier avait une soif d’alcool grandiose. L’intérieur était beaucoup plus impressionnant que les autres établissements de la ville, en plus.


Des tables de marbre, des chaises rembourrées, un tavernier en costard… Du vrai luxe pour un endroit si pollué comme Essence. Des tablettes pleines de diverses bouteilles et fioles, de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. La journée étant loin d'être terminée, il n'y avait qu'une demi-douzaine de clients, alors que l'établissement aurait facilement pu en accueillir une centaine. Cela ne posait pas grand problème pour Rachel, qui en profiterait pour monopoliser l'attention du tavernier. Après tout, en soirée, les responsables d'une foule ne pouvait donner autant d'attention à un(e) seul(e) individu. Le jour était la seule opportunité propice aux méthodes du fugitif. S'asseyant au bar, l'Okama fit signe de la main à l'homme si bien habillé derrière le comptoir.


“Tavernier, votre vin le moins cher s’il vous plaît! J’ai une soif infernale et une bourse presque vide!”


“Au moins l’est honnête, l’énergumène…”
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Le tavernier, sifflotant, se lança dans sa besogne régulière, ses mouvements d'experts démontrant une expérience et une compétence admirable. Pendant qu'il s'affairait à sa tâche, Marco observa le reste des usagers de l'établissement discrètement, jetant un coup d'œil par-ci, un coup d'œil par là. Aucun garde, par chance, n'utilisait présentement les lieux. Deux hommes, relativement poilus, que ce soit sur le visage ou ailleurs, discutaient tranquillement près de la porte, tandis que des jeunes gaillards, à peine adultes, discutaient à voix basses dans un des coins. Des taverneux peu surprenant à ces heures, seuls les jeunes et de rares adultes avaient le privilège de ne pas avoir à travailler durant cette période. Ça et les criminels et touristes, bien sûr. Mais dans un établissement aussi bien entretenu, il était sans aucune arrogance d'assumer que les autres clients n'étaient pas des rejets de la société, pourchassé par la Garde la plus terrifiante de l'île. Autrement cela aurait été trop facile.


“Voici votre verre, cher client. C’est notre moins cher, espérons que votre portefeuille puisse s’en charge efficacement, hm?”


“Ne vous inquiétez point, mon brave. J’ai tout de même assez de Berry pour me permettre un petit luxe de basse classe de temps à autre."


Le tavernier habillé élégamment était intéressant. Des muscles tout ce qu'il y a de plus standard pour un homme du métier dansait sous ses vêtements qui n'étaient ni trop serrés ni pas assez. Ses yeux étaient concentrés sur ses tâches, mais son visage montrait un désintérêt illusoire face à son noble métier. Armé d'un linge humide, il se mit à nettoyer son comptoir déjà reluisant, détruisant les moindres résidus de poussière ou de morceaux de marbres qui pouvaient y être tombés. C'était raisonnable d'assumer que le gaillard était propriétaire des lieux. Aucun employé, aussi dédié était-il, ne montrerait autant d'amour pour son établissement, après tout. Peut-être que l'Okama avait tort, bien sûr, mais dans son cœur, ayant connu de nombreux propriétaires de similaires établissements à Port-aux-Rois, iel savait que c'était la vérité.


“Vous devez accueillir pas mal d’officiers de la garde, avec le merveilleux entretien que vous faites ici.”


"Quelques-uns, ouais. Ils paient bien, après tout, et c’est les forces de l'ordre, donc on les refuse pas.”


“N’empêche, j’ai pas vu beaucoup de femme ou d’Okamas dans leur rang… On peut pas s’empêcher de penser que c’est un véritable symbole phallique que d’afficher leurs épines, eh?”


Le tavernier laissa échapper un rire.


“Effectivement, pas beaucoup de demoiselles dans leur rang. Mais une des rares fréquente ce bar. Elle est impressionnante et menaçante, toujours avec sa clique. Tu pourrais penser qu’elle essaierait d’être humble, mais elle est toujours maquillée extrêmement bien et… richement. Plus que vous, cher client.”


“Intéressant! Enfin, ce n’est pas surprenant, avoir accès à autant de produits comme natif, je ferais pareil.”


Et puis, des paroles sans importance, sans conséquence, des rires discrets, l’appréciation du pauvre vin… Après tout, Rachel Marco était tombé sur un jackpot dans la malchance qui l’entourait. Une piste sur ce qu’iel devait et allait faire pour se sortir du pétrin l’entourant. Après une bonne demi-heure, ayant fini son vin, le danseur salua le tavernier et quitta l’établissement, s'engouffrant dans une ruelle séparant le bâtiment de ses voisins. S’assurant de ne pas être observé par des petits curieux, la Beautée Astérienne se mise à grimper les murs, se rendant rapidement et discrètement sur le toit de la taverne, se positionnant de façon à pouvoir observer les vas-et-vient des usagers de l’établissement. Mais, le plus important, était qu’iel pourrait ainsi traquer celle qu’on appelait Valérie jusqu’à sa demeure ou chambre dans la base d'opérations de son organisation… et s’en débarrasser au milieu de la nuit.


L'attente fut relativement longue, le soleil accomplissant un voyage lent et douloureux à travers le ciel, semblant zigzaguer entre les nuages de pollution couvrant le bleu des sommets. Bien entendu, il était impossible à Rachel de simplement faire une sieste, puisqu'iel n'avait aucune idée d'à quel moment sa cible se présenterait à la taverne. Le processus entier fit sourire l'Okama, qui n'aurait jamais pu prévoir finir devoir accomplir un travail de typique assassin à sa première destination hors d'Astérion. Iel aurait crû devoir tabasser quelques brigands, rejoindre la guilde des usuriers de Logue Town rapidement et avoir un équipage rapido-presto, mais la vie en avait voulu autrement. C'était une vie purement criminelle qui attendait le danseur jusqu'à son retour au bercail. Bien entendu, il y avait du positif à une existence à l'opposée du monde, mais c'était surtout énervant de devoir gérer une telle situation aussi tôt dans sa carrière.


Doucement, le soleil disparut, laissant place à sa consoeur lunaire, qui n’avait pas encore complété son corps pour le montrer au monde, se contentant d’une existence fragmentée mais lumineuse. Les clients entraient et quittaient le commerce avec les heures, certains étant des Gardes de l’Épine, mais il fallut attendre quelques heures après la tombée de la nuit avant de voir une dizaine d'entre eux, groupés derrière celle qui ne pouvait être que Valérie. Leurs casques étant retirés, leurs armures toujours sur eux, comme un signe de fierté pour leurs riches épines, ils entrèrent dans la taverne. Maintenant, ce n’était qu’une question de patience pour la Beauté Astérienne. Grignotant un bout de pain du matin, observant les habitants du quartier se détendre après leurs longues journées, le danseur attendait, les yeux rivés sur la porte.
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C'est aux environs de deux heures du matin que ce qui restait de la clique de Valérie quitta la taverne, prenant la direction de leurs demeures. Il était temps pour l'Okama d'agir. Sautant de toit en toit, rampant le plus souvent possible, utilisant l'obscurité de la nuit et les ombres des plus grands bâtiments à son avantage, la créature traquait sa proie n'ayant peut-être même pas connaissance de son existence. L'ivresse des gardes lui était d'une utilité vitale, ces derniers n'observant pas particulièrement les toits autour d'eux, considérant probablement la nuit comme n'importe quelle autre. Marco gardait sa garde haute, malgré tout, se doutant que de tuer une officier ne serait pas facile et qu'iel devrait s'en occuper le plus rapidement possible sous peine d'être cerner en un clin d'œil. La traque n'était que l'entrée au plat principal que serait l'assassinat.


Et puis, la base d'opérations. Une forteresse miniature. La Garde s’était assuré qu’aucun bâtiment ne touche directement leur QG, des rues cadrant le bâtiment aux portes grillagées à l’est et à l'ouest. La base était relativement large, plus grande de quelques étages que tous les bâtiments aux alentours, un endroit idéal pour la centaine ou deux de chevaliers y résidant. La majorité des fenêtres étaient bloquées par des barreaux de fer, mis à part celles autour du toit. Des patrouilles surveillaient les alentours de la forteresse, ce qui confirmait ses suspicions qu’il n’y avait aucune façon d’entrer dans l’enceinte sans déclencher l’alarme. La voie pour entrer serait le dernier étage ou le toit, qui étaient relativement haut. Aucun bâtiment n’était assez haut ou proche pour permettre un saut sécuritaire. L’escalade du bâtiment était la seule solution, mais avec les patrouilles… Rachel aurait besoin d’une distraction.


Mais avant cela, la traque se devait de continuer. Observant les flammes des lanternes et les rares néons étant allumés lui permit d’estimer, de sa vision, les pièces qui étaient utilisées à cette heure. Gribouillant avec un vieux crayon dans un carnet rapidement pris dans un tiroir de sa chambre dans l’auberge où iel avait pansé ses blessures, Marco estima une douzaine de pièces de ce côté-ci qui pourraient être des chambres. Si les étages coïncidaient, iel pourrait facilement trouver la chambre de son adversaire. Mais, tout d’abord, les flammes allaient lécher le quartier, lui donnant l’opportunité de réaliser sa tâche. Il fallait, pour la réussite du plan, assumer que Valérie resterait dans l’enceinte du bâtiment et ne le quitterait pas héroïquement pour lutter contre les flammes brûlant ceux qu’elle devait défendre.


Les détails d'un énergumène allumant une demi-douzaine de feus autour du QG, risquant la vie de plusieurs centaines de civils, ne sont pas importants. Tout ce que vous devez savoir, c'est que ce soir-là, beaucoup d'ordures enflammées furent jetés à travers des fenêtres et que l'Okama dut se coller fermement aux murs des ruelles pour éviter les gardes. Après tout, être pourchassé aurait ruiné le plan avant même qu'il puisse avoir un brin de succès. La chance fut, heureusement, du côté du danseur dans cette tâche froide et violente, les patrouilles autour de la base d'opérations se lançant vers les flammes aux alentours, craignant probablement que le feu rejoigne leur forteresse de pierre.


Des mouvements de tête rapides. Aucun risque inutile ne devait être pris. La voie? Libre. Les Gardes de l’Épine les plus proches étaient à plus d’une centaine de mètres sur chacun des côtés du bâtiment, grimper ne serait donc pas trop visible. Iel devrait être rapide malgré tout, les incendies seraient rapidement éteints, après tout. Et à ce moment, si l’Okama n’était pas hors de portée du quartier… Non seulement sa situation serait encore pire qu’avant, mais la mort serait une possibilité confortable face aux sortes de tortures auxquelles iel pouvait s’attendre. Autant dire qu’après ce tour de passe-passe, la Beauté Astérienne quitterait Essence pour aller profiter des paysages du reste du Sultanat. Pas question de rester ici plus longtemps.


Un coup de talon aiguille. Un autre. Un autre. Là où les prises n’existaient pas, Rachel en créait, se forgeant un chemin dans les nuages de poussières vers le haut de la bâtisse le plus vite qu’iel pouvait faire, n’ayant jamais eu de pratique formelle pour escalader un bâtiment comme celui-ci. Le danseur s’était toujours contenté de grimper des murs ne faisant qu’un ou deux étages mais là… c’était une toute autre bête. Une chute signifiait la mort ou des blessures dont on ne se remettait tout simplement pas. Serrant les dents, ignorant les gouttelettes de sueurs qui mettaient en évidence l’immense stress entourant sa personne, Marco grimpait, les doigts de plus en plus égratignés par la surface rugueuse et inconfortable de la pierre. Des ruisseaux de sang dégoulinaient sur ses bras, venant tâcher ses vêtements si élégants mais maintenant sale du contact avec la poussière. Après plusieurs douloureuses et épuisantes minutes, iel put enfin pénétrer par une des fenêtres sans barreau…


Tombant dans une salle de garde.
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Les trois hommes étant en train de profiter de café dégainèrent immédiatement les épées à leurs ceintures, se lançant vers l'Okama ensanglanté qui se lança sur un côté dans une roulade, esquivant les premiers coups. Les cafés sur la table tombèrent au sol, renversé dans un spectacle de tristesse incommensurable pour tout ceux ayant déjà soufferts de fatigue, ayant été sauvé par le divin liquide noir. Tentant tant bien que mal de se relever rapidement et de se remettre de l'épuisement de l'escalade, l'Okama respirait extrêmement fort, témoin de sa fatigue. Mais si ces épineux pensaient pouvoir vaincre sa fabuleuse personne, ils avaient faux. Se relevant finalement dans une position propice à affronter ceux qu'iel avait dérangés dans leur breuvage délectable, la Beauté Astérienne effectua un pas de danse quand le garde le plus… ambitieux, dira-t-on, tenta de lui trancher la tête, suivant cela par un coup précis à la gorge, les trois portant encore leurs armures. Les deux autres, surpris, vraisemblablement, par le destin funeste de leur collègue, tentèrent de prendre en flanc leur adversaire, qui se contenta de bondir et de faire un grand écart des jambes, envoyant chaque talon aiguille percer une gorge différente. En retombant au sol, des fontaines ensanglantées quittèrent les trachées des chevaliers défunts.


Reprenant son souffle et enroulant ses doigts dans des morceaux de tissus déchiré des vêtements de ses victimes, Rachel ferma les yeux, écoutant les sons aux alentours. La voie était-elle libre hors de la pièce? Pouvait-iel rejoindre l'étage soupçonné d'être habité par Valérie? Difficile à dire, à travers le chaos qui occupait le bâtiment. À l'extérieur, les cris des civils et des gardes retentissaient, le Vizirat réveillé par les flammes. Son audition était loin d'être assez développé pour lui être suffisamment utile ici, le danseur choisit donc de tenter sa chance, ouvrant la porte et quittant la pièce, avançant à travers les couloirs de pierre, tels ceux d'un véritable château, pour trouver les escaliers qui la mèneraient jusqu'à l'étage convoité. Ces derniers ne furent pas particulièrement durs à trouver, se situant en plein milieu de l'étage et du bâtiment, en colimaçon sur toute leur hauteur. L'architecte en charge du château avait dû avoir des claires inspirations des royaumes plus vieux jeu d'à travers les sept mers, le reste de la ville étant beaucoup plus technologiquement avancé que l'endroit.


Sur les 8 étages du bâtiment, le troisième, cinquième et sixième étaient dignes d’intérêt. Le troisième étant le plus bas et isolé, Marco avait choisi de prioriser le sixième, se disant que le cinquième et sixième devaient être les chambres des chevaliers et officiers, respectivement. La possibilité qu’iel se trompe était néanmoins très réelle. S’engouffrant dans les couloirs du sixième étage, sa théorie se montra néanmoins confirmée, les portes de bois élégantes affichant le rang des chevaliers. Et au bout du couloir, Valérie l’attendait, son épée dégainée, quatre portes s’ouvrant après qu’elle ait sifflée, d’autres officiers en sortant.
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“Tu croyais que j’avais pas compris ton jeu? Tu me prends pour qui, une recrue? Une idiote? Je suis la seconde de la Garde des Ronces du Vizirat, sale Okama, et personne ne piétine sur mes hommes et mon marché sans en souffrir.”


“Aie aie, et moi qui pensais pouvoir me débarrasser de vous discrètement et rapidement mademoiselle. Quel dommage.”


“Tuez le…la… Tuer cette personne!”


Les quatre officiers, deux par deux, se lancèrent en direction de l'Okama, ces derniers équipés d'armures beaucoup plus impressionnantes que leurs subordonnés, témoignant de leur grade. Ils dégageaient aussi une énergie, par leur façon de se déplacer, de tenir leurs armes, leur posture… Ils étaient, pour ne pas moins dire, fort. Ils auraient facilement pu disposer de leurs propres soldats. L'Okama ravala sa salive, comprenant instinctivement que le combat serait le plus ardu depuis son arrivé dans le Vizirat. Son seul avantage était le couloir et le fait que ses adversaires ne le connaissaient que trop peu. Leur coordination ne laissait rien à désirer, comme ils le prouvèrent en attaquant au même moment le danseur, un coup vers le haut depuis la gauche et l'autre vers le haut depuis la droite, coinçant potentiellement le touriste. La Beauté Astérienne n'eut donc aucun autre choix que de tout risquer, effectuant un pas de danse rapide vers l'avant, entaillant ses bras sur les épées pour gagner un quart de seconde d'avance, se retrouvant entre les deux chevaliers, leurs épées tâchées légèrement de son sang qui, surprenamment, n'était pas rose.


L’espace clos rendait les mouvements d’épées complexes mais les coups de pieds l’étaient, malheureusement tout autant. N’ayant aucunement confiance en la force de ses doigts délicats, cela positionnait Rachel dans un endroit un peu problématique. Les mouvements qui s’ensuivirent ne peuvent être décrits qu’au ralenti, sans quoi l’amas de confusion et de membres auraient confondus quiconque les regardant. Marco se baissa en pliant les genoux, évitant d’être percé par les lames de ses adversaires lui fonçant dessus. Mais iel n’était pas sorti du pétrin, les armes fonçant maintenant sur sa silhouette au sol. L’Okama, utilisant sa flexibilité incroyable, envoya ses pieds dans un rapide mouvement frapper les jambes métalliques de son adversaire de droite pour se propulser au niveau de l’entrejambe de celui de gauche, ses mollets étant entaillés par les coups adverses sans trop de dégâts graves. Néanmoins, la perte de sang à plusieurs endroits aurait des effets extrêmement néfastes dans peu de temps et ou s’iel subissait plus de dégâts, ce qui était attendu. S'agrippant à l’espace entre le torse et la protection des jambes, le danseur envoya ses talons aiguilles percer sous le menton de son adversaire, profitant du bref moment de libre après que les épées ennemies aient frappé le sol, ayant tranché une partie de sa chair.


Une roulade vers l’arrière fut nécessaire pour la survie de Rachel, la lame de l’ennemi de droite frappant l’endroit où iel était retombé quelques instants avant, un de ses compagnons derrière prenant la place de l’officier mort. Du sang couvrait ses jambes et l'entièreté de ses talons aiguilles. Mais ses adversaires restaient aussi froids et méthodiques que la pierre composant les murs, chargeant l’intrus de la forteresse, qui planta ses talons dans le mur près de l’escalier, pliant ses genoux, et le moment où ses adversaires attaquèrent, iel se projeta vers eux, effectuant une pirouette contorsionniste pour passer entre les deux, s’arrêtant en s'agrippant dans les failles de leurs armures et se retournant tels un expert de gymnastique, envoyant ses talons aiguilles percer leur nuque, aillant déloger légèrement leurs casques avec son mouvement. Malheureusement pour l’Okama, un autre adversaire avait attendu son heure juste derrière et une lame perça son épaule droite au moment où iel toucha le sol. Agrippant la lame avec ses doigts récemment entourés de bandages, se tranchant l’intérieur de la main en tentant de garder un certain avantage, Marco la retira rapidement et effectua un demi-tour, claquant l’arme au sol avec son talon aiguille avant de foncer en sprint sur son adversaire, le plaquant pour le déstabiliser, ce qui n’eut pas un effet grandiose, mais qui suffit à donner le temps nécessaire pour effectuer un puissant coup de talon aiguille dans sa gorge, le mettant hors d’état de nuire.
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La respiration haletante, le sang coulant d’un peu partout sur son corps si élégant, l’Okama tentant de se garder debout. L’adversaire le plus important était toujours devant, après tout. Valérie approchait doucement, un sourire confiant au visage, la vie de ses compagnons et sous-fifre n’ayant visiblement que très peu d’importance à ses yeux. Un moulinet vers la droite, un moulinet vers la gauche, la dame au maquillage n’étant rivalisé que par le danseur s’avançait, enjambant le cadavre de la première victime de la Beautée Astérienne. Et puis, elle se projeta dans une pointe en direction de son adversaire, qui esquiva avec difficulté avec un rapide pas de danse, envoyant un coup de talon aiguille vers son visage à découvert. Elle se contenta de le bloquer d’un revers de la main, faisant brièvement perdre l’équilibre à l'Astérien, qui dut se jeter au sol vers l’arrière avec son pied toujours solide pour éviter le prochain coup qui lui aurait tranché la tête. Roulant vers l’arrière, son dos cognant le mur de pierre, lui permit de survivre à un coup, se relevant rapidement pour avoir une chance face aux coups précis et dangereux de la seconde du Vizirat. Esquivant, cette fois sans possibilité de contre-attaque, avec de multiples pas de danse, tournant autour de la dame, se faisant couper par-ci, par-la. Iel recula, son dos au mur, vraisemblablement dans une position désespérée… Mais quand Valérie frappa, elle ne rencontra que le mur, choquant ses nerfs pour un moment. Un moment de trop.


Rachel Marco s’était jetée au sol entre ses jambes, les fauchant au passage, envoyant la dame maquillée au sol avant de l’achever avec un cri de rage, piétinant son visage de ses talons aiguilles, sa respiration rauque entrecoupée de quintes de toux, son sang ayant couvert ses vêtements d’un rouge inquiétant plutôt que de son rose flamboyant habituel. Mais iel n’avait pas le temps pour apprécier sa victoire. Son orgueil était finalement comblé, ayant mis fin à la vie de celle qui avait osée désacralisé le bon nom des produits cosmétiques et dont les hommes, brutes et mesquins, avaient osés insulter son soi, un membre futur de la royauté mondiale. S'engouffrant dans une des chambres, le danseur s’empara de toutes les couvertures et vêtements trouvables avant de, difficilement, grimper les escaliers jusqu’à la porte donnant sur le toit. En rétrospective, iel aurait sûrement dû l’emprunter dès le début. Cassant des pierres avec des coups d’une épée trouvée sur un des cadavres, l’Okama créa un poids qu’iel attacha à une corde de linges et de couvertures, lui garantissant une descente plus sécuritaire qu’à la montée. S’assurant que les flammes n’étaient toujours pas complètement éteintes, la Beauté Astérienne ensanglantée et complètement épuisée déroula sa corde et s’assura que son support faisait l’affaire avant de glisser jusqu’à la pierre ferme des rues.


Mais ce n’était pas fini. Rachel Marco aspirait à devenir pirate. Et quel pirate ne prendrait pas le crédit de ses propres actions? Grimpant sur un bâtiment le plus proche de la sortie du quartier et du Vizirat mais assez proche d’un amas de garde tentant d’éteindre les flammes, le danseur cria.


“Je suis Rachel Marco, Okama d’Astérion! Je suis la personne ayant brûlé toutes ces maisons et boutiques, je suis la personne qui a tué un total de 12 Gardes de Ronce, incluant la seconde du Vizirat, Valérie elle-même! Pourquoi? Car vous avez osé me traiter en énergumène! Craignez mes talons aiguilles!”


Une course effrénée, bourré des derniers relents d’adrénaline de l’Okama. Jusque dans une des rares forêts, où, grimpant dans un arbre, la Beautée Astérienne s’endormit, fier de son coup d’éclat.


Il y avait tant à venir…


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