« Nous y voilà ! Rokade, le joyau de South blue ! »
Ironisa Gallen en se préparant à accoster sur ce rocher maudit des dieux. Il connaissait fort bien l’endroit, comme d’ailleurs n’importe qui se trouvant du mauvais côté de la loi. Sa réputation avait dépassé les frontières de South Blue depuis bien longtemps. Ce trou à rat réunissait tout ce qu’il se faisait de pire dans le secteur, pirates, assassins,violeurs. Difficile de savoir si cet endroit était mieux fréquentait que les Everglades. Mais dans l’absolue, il fallait même pour des gaillards comme eux, se tenant prêt à toute éventualité.
De son côté James n’avait toujours pas digéré sa mise au ban sur le navire. Il ne savait pas comment ni quand, mais un jour ou l’autre il lui renverrait la monnaie de sa pièce, d’une façon ou d’une autre.
Mais la mission primant, il se rangea dans le rang, rongeant son frein et marmonnant des incantations à l’encontre des mercenaires pourpres.
Le temps était comme à son habitude ici, dégueulasse ! Malgré des vêtements soi-disant adéquats, ils étaient tous trempés des pieds à la tête. La première chose à faire fut donc de se mettre au chaud en priant qu’une accalmie pointe rapidement le bout de son nez.
Raphaël prit tout naturellement le contrôle de la troupe, il semblait avoir une grande connaissance du coin. Car avec cette pluie diluvienne, le pauvre pirate ne voyait pas à deux mètres devant lui, pourtant le guide ne paraissait en aucun cas gêné par cette météo capricieuse. Au bout d’une petite dizaine de minutes, les voilà donc tous entassés les uns sur les autres dans un rade faisant office de taverne.
Comme il fallait s’y attendre, d’autres avaient eu l’idée avant eux de venir se réfugier sous un toit. L’endroit était vraiment l’enfer incarné pour un claustrophobe, pas un seul espace inoccupé. Blackburn regarda pas acquis de conscience s’il restait une seule zone libre, c’était perdu d’avance.
Mais cette situation n’était pas du gout de tout le monde, notamment de Bonnie qui semblait déjà avoir atteint les limites de sa patience.
Elle alla donc la moindre hésitation à la rencontre d’un groupe de pirates qui semblait installé depuis un bon moment autour d’une table. D’après stupéfait par autant d’audace, le ton commença à rapidement monté et les insultes des deux côtés pleuvaient dans tous les sens.
« SAIT-TU A QUI TU AS AFFAIRE SALE GARCE ? JE SUIS LE CAPITAINE MORWU ! J’AI UNE PRIME DE 4 MILLIONS !!! JE VAIS FAIRE DE TOI MA CATIN ! »
*Cette femme est une véritable calamité*
Bartolomé agrippa son énorme hache, et James se tenait lui aussi prêt à en découdre.
« Et après ce sont les pirates qui sont inconscients et font des choses stupides n’est-ce pas ? »
« Hum.. Joker. »
Mais Raphaël décida d’intervenir pour calmer la situation, il était décidément le seul à se soucier réellement de la mission. En quelques mots échangés, il fit retomber la tension instantanément, cet homme semblait jouir d’une solide réputation dans le coin. Le capitaine avait l’air de bien le connaitre et surtout le craindre. Détail qui intrigua fortement Blackburn, se demandant qu’est ce qu’il avait pu bien faire dans le coin pour mériter une réputation de ce genre. Depuis leur première rencontre, il l’avait dans le nez, et ce n’était pas le trajet jusqu’ici qui avait arrangé les choses. James n’arrivait pas à décerner exactement, mais il sentait que quelque chose ne tournait pas rond chez ce type. De toute façon, il n’avait aucune envie de le connaitre davantage, la priorité était donc de remplir le contrat pour s’éloigner le plus rapidement possible de ce type.
Le réemménage causé quelques instants plutôt n’avait pas eu le moindre effet sur le reste de la clientèle, surement habitué a voir ce genre d’incident finir avec un macchabée, pour une fois ce n’était pas le cas.
Après avoir consommé quelques jus de houblon, l’énigmatique Dolores s’absenta quelques instants en quittant l’établissement. Le suivant du regard, Blackburn creva d’envie de le suivre, pour savoir où pouvait-il donc se rendre et notamment avec qui. Il chassa cette idée de son esprit, comme le justifier auprès des autres ? C’était trop gros, faire part de ses soupçons ? Avait-il seulement une preuve de ce qu’il avançait ? Évidemment que non, et même si c’était le cas, il s’agissait de mercenaires après tout.
Environ une demi-heure plus tard, Raphaël réapparut comme par magie accompagné d’un inconnu.Il avait l’air plutôt pressé à voir sa démarche pour se rendre jusqu’à la table. Expliquant qu’il était parti s’entretenir avec l’une de ses sources, il fallait se mettre rapidement en mouvement pour pouvoir attraper les voleurs d’après ses dires.
Mettant en place une ébauche de plan, il scinda le groupe en deux. Avec d’un côté Raphaël et les mercenaires pourpres en direction d’une zone à l’écart de la ville, point de chute de leurs cibles. Et de l’autre James et ses hommes devaient venir « couper toutes retraites » aux bandits. Devant se positionner à un endroit stratégique, le capitaine devait faire le pied de grue et attendre que les mercenaires rabattent le gibier sur lui. Intérieurement il explosa de rire, trouvant la ficelle un peu trop grosse à son gout. Pourquoi le mettre ainsi sur la touche. Une fois de plus, il décida de prendre sur lui, voulant avoir le fin mot de cette histoire sans queue ni tête.
Au moment de quitter les lieux, le rookie glissa tout de même un mot à l’oreille du Commandant.
« Méfie-toi de lui. »
Bartolomé lui lança un regard qui en disait long, lui aussi avait donc compris le petit jeu ?
Une dehors, les deux groupes se quitta pour effectuer la suite du plan. James suivait son guide à bonne distance, essayant d’imaginer tous les scénarios possibles qui pouvaient lui tomber dessus. Du simple traquenard pour sa prime, jusqu’à son arrestation par la marine. En passant bien évidemment par un coup fomenté par le redoutable Hannibal. La liste de ses ennemis était bien plus longue que celle de ses amis malheureusement. Toutefois, il ne pouvait pas non plus écarter l’hypothèse qu’il n’était peut-être pas la cible. Après tout, Bartolomé avait sans doute lui aussi son lot de casseroles.
La pluie tombait toujours, mais avec bien moins d’intensité, de toute façon cela ne changeait absolument rien pour le pirate qui avait même son slip trempé. S’enfonçant au plus profond de la ville, les rues devenaient de plus en plus étroites et bien moins vivantes. Au détour d’un énième carrefour, leur guide s’éclipsa en une fraction de seconde.
« Manquait plus que ça.. »
Il fit signe à ses hommes de se mettre en alerte, ses intuitions s’étaient transformées en certitudes à présent. La rue était à présent déserte, comme si les passants avaient disparu d’un coup de baguette magique. Décidément, Blackburn avait l’impression d’avoir affaire à un cas d’école, avec la tentative d’embuscade pour les nuls. Il ne savait pas qui pouvait en vouloir sa peau, en revanche une chose était sure, il était sacrément mauvais question discrétion.
Le capitaine se posa en plein milieu de l’allée, sortant son sabre et s’appuyant dessus. Pour lui ce n’était qu’une question de minutes avant qu’on lui tombe dessus. N’étant pas du genre à fuir le combat, il redoutait tout de même de se retrouver à un contre dix. Quelle idée de partir avec si peu d’hommes, que cela lui serve de leçon pour l’avenir, enfin si l’avenir il y’ a.
Un groupe d’hommes encapuchonnés apparut quelques instants après, ils étaient environ une petite dizaine. Le premier réflexe du rookie consista à jeter un regard derrière lui, comme il fallait s’y attendre plusieurs autres ennemies s’étaient places derrière eux.
« Et maintenant ? »
« Désolé capitaine Blackburn, un contrat est un contrat. Je n’ai pas eu l’occasion de me frotter à un adversaire de ton niveau depuis bien longtemps. Les primes comme toi cela ne cours pas les rues, même ici. »
« Un contrat ? Intéressant, venant de qui ?.»
Son interlocuteur retira sa capuche, laissant apparaitre un visage clairement hideux, on aurait dit un gobelin comme dans les histoires de son enfance. Pas très haut, mais affichant une large carrure,il afficha un large sourire sadique, comme s’il savourait déjà la suite des évènements.
« Tu n’as pas besoin de savoir cela. CRÈVE !»
James fut totalement pris au dépourvu par la vitesse d’attaque de son adversaire. Il avait clairement sous-estimé ses capacités pensant avoir affaire à un vulgaire tueur à gages sans grandes prétentions. Malheureusement pour lui, ce n’était pas le cas, et cette erreur lui couta cher.
Le mystérieux tueur se battait avec deux grands couteaux qu’il maniaient avec une dextérité hors norme. La première lame lui ouvrit la joue sur toute la longueur tandis que la seconde lui fit une plaie au niveau de l’épaule.
Il ne se battait pas comme un homme, mais comme un animal, bondissant encore et encore sur sa proie sans lui laisser le temps de respirer.
Blackburn se retrouva totalement acculé, il ne pouvait que subir le déluge de coups. N’ayant pas la moindre expérience contre ce type d’adversaire.
Le capitaine avait totalement délaissé ses hommes à leurs sorts, ne pouvant rien faire pour eux. Il espérait que malgré leurs sous-nombres, ils arrivaient à garder la tête hors de l’eau. Voyant que le terrain n’était pas en sa faveur, il décida d’opter pour un endroit plus étroit, espérant ainsi limiter les déplacements du gobelin. Encaissant une nouvelle attaque de plein fouet, il réussit à se dégager en mettant un violent coup de pied dans le torse de son adversaire, l’envoyer rouler quelques mètres plus loin. Profitant de cette petite accalmie, il se précipita dans une une habitation, enfonçant la porte en bois. À l’intérieur se trouvait une famille terrorisée, de voir leur domicile se transformer en champs de bataille pour monstres surhumains.
Dorénavant, les cartes étaient rebattues entre les deux protagonistes ! Impossible pour l’assassin de sauter partout comme il le faisait à l’extérieur et James comptait bien profitait de ce handicap pour lui en mettre plein la tronche.
À présent ils évoluaient dans un couloir étroit, le pirate n’avait aucun mal à tenir en respect son adversaire grâce à l’allonge que lui procurait son sabre. Tout en reculant, le capitaine dictait son tempo, n’offrant pas la moindre faille pour venir percer sa défense. Manque de chance, il arriva bientôt dos au mur.
Voyant là-dedans une occasion favorable de reprendre le dessus, le tueur se rua sur sa proie, et faisait l’impasse sur l’arme de ce dernier. James surpris par cette action suicidaire donna un violent coup d’estoc en direction de son adversaire. L’attaque fit mouche, ce dernier lâcha un cri mêlant rage et douleur.
Les deux hommes étaient à présent au corps à corps à même le sol, Blackburn essayant tant bien que mal d’éviter que son adversaire lui plante l’une de ses lames dans le corps roula sur le côté pour se dégager et se remettre le plus rapidement debout. Le coup qu’il avait reçu, même superficiel, semblait handicaper tout de même l’assassin dans la fluidité de ses mouvements. La preuve étant qu’il se redressa bien moins rapidement que sa cible, il reçut en guise de récompense pour sa lenteur un nouveau coup de pied dans le thorax. La violence du choc lui fit traverser la cloison pour l’envoyer valser dans une autre pièce.
Récupérant un peu de ses émotions, le rookie souffla quelques instants avant de partir achever son assassin. Mais à sa grande surprise, il ne se trouvait plus là, comment avait-il réussi son coup ?
Il décida de rebrousser chemin en restant bien entendu sur le qui-vive. Voyant qu’il n’arrivait pas à venir à bout de lui, avait-il décidé de fuir le combat ? C’était une possibilité envisageable après tout.
Mais à peine avait-il fait quelques pas, que la cloison explosa à sa hauteur ! L’assassin venait de le prendre par surprise, trop tard pour le pirate pour essayer de l’esquiver. Il donna par réflexe un violent revers de son sabre en direction de son adversaire. Tandis qu’une douleur aussi vive que douloureuse se rependait dans son corps après un choc au niveau de son bras droit. Il tomba à la renverse contre le mur, un couteau planté dans son épaule.
Le gobelin avait payé cher son audace, la lame du capitaine lui avait laissé une balafre qui courait tout le long de son hideux visage. N’épargnant pas au passage son œil, il se tenait la tête dans ses mains ensanglantées. Blackburn n’en avait pas fini pour autant avec lui, il planta son sabre dans le sol pour s’aider et se remit debout. Heureusement dans son malheur c’était son bras faible qui était dorénavant hors d’usage.
La vile créature, se tenant en face de lui, ne trouva rien de mieux que de refaire la même stratégie en fuyant le combat pour se planquer en attendant que sa proie soit à porter. Alors que faire pour le pirate estropié ? Il n’allait surement pas s’aventurer à rechercher le borgne dans les quatre coins de cette foutue baraque.
Il entreprit donc de rester là, debout, sans bouger, ne serait-ce que le petit doigt. Son intuition lui soufflait que son adversaire viendrait d’une façon ou d’une autre à lui. Alors, pourquoi se fatiguer ? Il avait déjà assez donné de sa personne dans ce combat.
Pendant plusieurs minutes qui semblaient être une éternité, rien ne se passa. Il n’entendait même pas d’échos d’une quelconque bataille dehors. Le silence était total.
« Crac ».
A peine perceptible, un léger bruit de grincement provenant de derrière lui apparut jusqu’à ses oreilles. Sans réfléchir ni analyser la situation, il se retourna enclenchant un formidable revers de sa lame, persuader que le tueur se trouvait à présent dans son dos. Son sabre ne fut que légèrement ralenti lorsqu’il rencontra un mélange d’os et de chair sur son chemin.
Le capitaine venait de sectionner le bras du gobelin, envoyant le membre coupé volé à plusieurs mètres.
« Aiguise-moi ça le crapaud ! Et maintenant c’est à ton tour de crever. »
La petite créature maléfique se tenait le moignon ensanglanté en couinant comme jamais. Totalement hors de combat, avec un œil crevé et une main coupée, il était totalement à la merci du redoutable rookie de South blue. Il essaya tant bien que mal de vouloir s’exprimer, mais un sabre l’interrompit en lui transperçant la gorge. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Blackburn décida de carrément lui trancher la tête pour la ramener à ce fils de chien de Raphaël, il avait particulièrement hâte de voir sa tête en voyant celle de son assassin se balancer à sa ceinture.
Généralement pas trop enclin à ce genre de fantaisie, il trouva que l’occasion s’y prêter, de toute façon, ce genre d’ornement ne devait pas vraiment émouvoir les foules sur Rokade. Une fois le trophée de chasse solidement fixé, il se décida à retirer le couteau de son épaule. Regrettant pour l’occasion de ne plus être en compagnie du docteur Mochi, il se contenta de tirer un coup sec en hurlant aussi bruyamment que possible pour atténuer la douleur. La plaie n’était pas belle à voir et saignée abondamment, il allait devoir rapidement trouver un doc sous peine de voir la blessure s’infecter et pire encore devoir sectionner son bras.
Quittant enfin les lieux, pour retrouver ses hommes. À quatre contre quinze, il ne fallait pas s’attendre à des miracles, ils étaient étendus dans leur sang, cependant, ils avaient pris soin d’emmener avec eux en enfers bon nombre d’adversaires. Le capitaine pouvait être fier d’eux.
Toutefois, l’heure n’était pas aux funérailles, d’ailleurs plus aucune ne trace des autres ? Avaient-ils tous péri ? Ou voyant leur chef se faire trancher la tête, avaient-ils décidé de fuir le combat ?
Il récupéra cependant quelques pièces d’or sur les cadavres pour les confier à la famille qui avait subi de plein fouet la folie des hommes. En exigeant qu’une seule chose, une sépulture digne de ce nom pour chacun de ses quatre compagnons de route. Puis il s’en alla pour retourner à l’auberge, en espérant trouver en chemin un indice qui pourrait lui permettre de remonter la trace jusqu’à ce maudit traitre.
Sur le trajet retour, il croisa en route de plusieurs badauds intrigués de voir une tête se balancer à sa ceinture, certains d’ailleurs il en étant persuadé reconnaissait à qui elle appartenait. Nul doute que la nouvelle ne tarderait pas à faire le tour de l’ile. Non sans mal, il retrouva son chemin jusqu’à retrouver le lieu de leur séparation. Le pirate hésita un instant à faire une entrée fracassante pour pulvériser tout sur son passage. Puis il se rappela qu’il était seul d’une part, puis d’autre part, il n’avait plus qu’un seul bras d’opérationnel.
Une fois à l’intérieur, il se dirigea le plus naturellement vers le comptoir. Il avait remarqué la présence d’un homme dont la silhouette ne lui était pas inconnue. Arrivée à ses côtés, il posa la tête de défunt devant lui, renversant au passage son verre.
« Je crois que tu as perdu ça en route ! »
L’homme hurla face à ce spectacle d’horreur avant de chuter de sa chaise pour se retrouver le cul par terre. Comprenant instantanément qu’il était foutu, il tenta de prendre une nouvelle fois la poudre d’escampette. Mais le capitaine ne l’entendait pas de cette oreille, il lui planta son sabre à travers la cuisse, la lame s’encastrant dans le sol. L’homme hurlait à se déchirer sur les cordes vocales.
« Maintenant nous allons avoir une petite discussion toi et moi. Où sont-ils ? »
Malgré tout, il continuait de vouloir gagner du temps et faire l’innocent devant James en expliquant qu’il n’était pour rien dans cette histoire. Ne croyant pas un seul mot de ses bobards, le pirate décida de jouer un peu avec le manche de son arme pour lui rappeler qu’il avait une lame en travers de la cuisse. Voyant qu’il était dans une impasse, il décida de passer à table pour espérer sauver sa jambe.
L’assassin se faisait appeler la Fouine, il s’agissait d’un des membres de l’équipage des Chasseurs d’Ombres. Des bandits totalement fous, et le gars en question étaient sans doute le plus cruel de tous. Il avait été engagé pour conduire Blackburn dans une embuscade. Il ne savait rien d’autre, juste l’emplacement approximatif du repaire des pirates.
Une fois les informations obtenues, Blackburn récupéra son arme en tirant d’un coup sec sans prendre la moindre précaution pour sa victime. Dans un geste de colère et de vengeance, il sectionna la jugulaire du malheureux encore au sol.
« Ça, c’est pour mes gars. »
Récupérant au passage une bourse bien garnie et la jeta en direction du comptoir, et s’adressa au patron des lieux.
« Ça, c’est pour le ménage.. À tout hasard tu t’y connais en soins de premier secours ? »
Se rendant dans l’arrière-cuisine, James a eu le droit à une médecin des plus rudimentaires qu’il connut. Et ce ne fut pas les lampées de rhum avalées qui calmèrent la douleur provoquée par le nettoyage de la plaie à l’alcool. Une fois le travail effectué, il était à présent bandé sur l’ensemble du bras. Son bienfaiteur lui rappelant qu’il devait voir au plus vite un véritable docteur pour pouvoir avoir des soins dignes de ce nom.
Sortant de l’établissement en récupérant au passage son trophée, il se dirigea à présent vers le repère de ces mystérieux chasseurs.
Ironisa Gallen en se préparant à accoster sur ce rocher maudit des dieux. Il connaissait fort bien l’endroit, comme d’ailleurs n’importe qui se trouvant du mauvais côté de la loi. Sa réputation avait dépassé les frontières de South Blue depuis bien longtemps. Ce trou à rat réunissait tout ce qu’il se faisait de pire dans le secteur, pirates, assassins,violeurs. Difficile de savoir si cet endroit était mieux fréquentait que les Everglades. Mais dans l’absolue, il fallait même pour des gaillards comme eux, se tenant prêt à toute éventualité.
De son côté James n’avait toujours pas digéré sa mise au ban sur le navire. Il ne savait pas comment ni quand, mais un jour ou l’autre il lui renverrait la monnaie de sa pièce, d’une façon ou d’une autre.
Mais la mission primant, il se rangea dans le rang, rongeant son frein et marmonnant des incantations à l’encontre des mercenaires pourpres.
Le temps était comme à son habitude ici, dégueulasse ! Malgré des vêtements soi-disant adéquats, ils étaient tous trempés des pieds à la tête. La première chose à faire fut donc de se mettre au chaud en priant qu’une accalmie pointe rapidement le bout de son nez.
Raphaël prit tout naturellement le contrôle de la troupe, il semblait avoir une grande connaissance du coin. Car avec cette pluie diluvienne, le pauvre pirate ne voyait pas à deux mètres devant lui, pourtant le guide ne paraissait en aucun cas gêné par cette météo capricieuse. Au bout d’une petite dizaine de minutes, les voilà donc tous entassés les uns sur les autres dans un rade faisant office de taverne.
Comme il fallait s’y attendre, d’autres avaient eu l’idée avant eux de venir se réfugier sous un toit. L’endroit était vraiment l’enfer incarné pour un claustrophobe, pas un seul espace inoccupé. Blackburn regarda pas acquis de conscience s’il restait une seule zone libre, c’était perdu d’avance.
Mais cette situation n’était pas du gout de tout le monde, notamment de Bonnie qui semblait déjà avoir atteint les limites de sa patience.
Elle alla donc la moindre hésitation à la rencontre d’un groupe de pirates qui semblait installé depuis un bon moment autour d’une table. D’après stupéfait par autant d’audace, le ton commença à rapidement monté et les insultes des deux côtés pleuvaient dans tous les sens.
« SAIT-TU A QUI TU AS AFFAIRE SALE GARCE ? JE SUIS LE CAPITAINE MORWU ! J’AI UNE PRIME DE 4 MILLIONS !!! JE VAIS FAIRE DE TOI MA CATIN ! »
*Cette femme est une véritable calamité*
Bartolomé agrippa son énorme hache, et James se tenait lui aussi prêt à en découdre.
« Et après ce sont les pirates qui sont inconscients et font des choses stupides n’est-ce pas ? »
« Hum.. Joker. »
Mais Raphaël décida d’intervenir pour calmer la situation, il était décidément le seul à se soucier réellement de la mission. En quelques mots échangés, il fit retomber la tension instantanément, cet homme semblait jouir d’une solide réputation dans le coin. Le capitaine avait l’air de bien le connaitre et surtout le craindre. Détail qui intrigua fortement Blackburn, se demandant qu’est ce qu’il avait pu bien faire dans le coin pour mériter une réputation de ce genre. Depuis leur première rencontre, il l’avait dans le nez, et ce n’était pas le trajet jusqu’ici qui avait arrangé les choses. James n’arrivait pas à décerner exactement, mais il sentait que quelque chose ne tournait pas rond chez ce type. De toute façon, il n’avait aucune envie de le connaitre davantage, la priorité était donc de remplir le contrat pour s’éloigner le plus rapidement possible de ce type.
Le réemménage causé quelques instants plutôt n’avait pas eu le moindre effet sur le reste de la clientèle, surement habitué a voir ce genre d’incident finir avec un macchabée, pour une fois ce n’était pas le cas.
Après avoir consommé quelques jus de houblon, l’énigmatique Dolores s’absenta quelques instants en quittant l’établissement. Le suivant du regard, Blackburn creva d’envie de le suivre, pour savoir où pouvait-il donc se rendre et notamment avec qui. Il chassa cette idée de son esprit, comme le justifier auprès des autres ? C’était trop gros, faire part de ses soupçons ? Avait-il seulement une preuve de ce qu’il avançait ? Évidemment que non, et même si c’était le cas, il s’agissait de mercenaires après tout.
Environ une demi-heure plus tard, Raphaël réapparut comme par magie accompagné d’un inconnu.Il avait l’air plutôt pressé à voir sa démarche pour se rendre jusqu’à la table. Expliquant qu’il était parti s’entretenir avec l’une de ses sources, il fallait se mettre rapidement en mouvement pour pouvoir attraper les voleurs d’après ses dires.
Mettant en place une ébauche de plan, il scinda le groupe en deux. Avec d’un côté Raphaël et les mercenaires pourpres en direction d’une zone à l’écart de la ville, point de chute de leurs cibles. Et de l’autre James et ses hommes devaient venir « couper toutes retraites » aux bandits. Devant se positionner à un endroit stratégique, le capitaine devait faire le pied de grue et attendre que les mercenaires rabattent le gibier sur lui. Intérieurement il explosa de rire, trouvant la ficelle un peu trop grosse à son gout. Pourquoi le mettre ainsi sur la touche. Une fois de plus, il décida de prendre sur lui, voulant avoir le fin mot de cette histoire sans queue ni tête.
Au moment de quitter les lieux, le rookie glissa tout de même un mot à l’oreille du Commandant.
« Méfie-toi de lui. »
Bartolomé lui lança un regard qui en disait long, lui aussi avait donc compris le petit jeu ?
Une dehors, les deux groupes se quitta pour effectuer la suite du plan. James suivait son guide à bonne distance, essayant d’imaginer tous les scénarios possibles qui pouvaient lui tomber dessus. Du simple traquenard pour sa prime, jusqu’à son arrestation par la marine. En passant bien évidemment par un coup fomenté par le redoutable Hannibal. La liste de ses ennemis était bien plus longue que celle de ses amis malheureusement. Toutefois, il ne pouvait pas non plus écarter l’hypothèse qu’il n’était peut-être pas la cible. Après tout, Bartolomé avait sans doute lui aussi son lot de casseroles.
La pluie tombait toujours, mais avec bien moins d’intensité, de toute façon cela ne changeait absolument rien pour le pirate qui avait même son slip trempé. S’enfonçant au plus profond de la ville, les rues devenaient de plus en plus étroites et bien moins vivantes. Au détour d’un énième carrefour, leur guide s’éclipsa en une fraction de seconde.
« Manquait plus que ça.. »
Il fit signe à ses hommes de se mettre en alerte, ses intuitions s’étaient transformées en certitudes à présent. La rue était à présent déserte, comme si les passants avaient disparu d’un coup de baguette magique. Décidément, Blackburn avait l’impression d’avoir affaire à un cas d’école, avec la tentative d’embuscade pour les nuls. Il ne savait pas qui pouvait en vouloir sa peau, en revanche une chose était sure, il était sacrément mauvais question discrétion.
Le capitaine se posa en plein milieu de l’allée, sortant son sabre et s’appuyant dessus. Pour lui ce n’était qu’une question de minutes avant qu’on lui tombe dessus. N’étant pas du genre à fuir le combat, il redoutait tout de même de se retrouver à un contre dix. Quelle idée de partir avec si peu d’hommes, que cela lui serve de leçon pour l’avenir, enfin si l’avenir il y’ a.
Un groupe d’hommes encapuchonnés apparut quelques instants après, ils étaient environ une petite dizaine. Le premier réflexe du rookie consista à jeter un regard derrière lui, comme il fallait s’y attendre plusieurs autres ennemies s’étaient places derrière eux.
« Et maintenant ? »
« Désolé capitaine Blackburn, un contrat est un contrat. Je n’ai pas eu l’occasion de me frotter à un adversaire de ton niveau depuis bien longtemps. Les primes comme toi cela ne cours pas les rues, même ici. »
« Un contrat ? Intéressant, venant de qui ?.»
Son interlocuteur retira sa capuche, laissant apparaitre un visage clairement hideux, on aurait dit un gobelin comme dans les histoires de son enfance. Pas très haut, mais affichant une large carrure,il afficha un large sourire sadique, comme s’il savourait déjà la suite des évènements.
« Tu n’as pas besoin de savoir cela. CRÈVE !»
James fut totalement pris au dépourvu par la vitesse d’attaque de son adversaire. Il avait clairement sous-estimé ses capacités pensant avoir affaire à un vulgaire tueur à gages sans grandes prétentions. Malheureusement pour lui, ce n’était pas le cas, et cette erreur lui couta cher.
Le mystérieux tueur se battait avec deux grands couteaux qu’il maniaient avec une dextérité hors norme. La première lame lui ouvrit la joue sur toute la longueur tandis que la seconde lui fit une plaie au niveau de l’épaule.
Il ne se battait pas comme un homme, mais comme un animal, bondissant encore et encore sur sa proie sans lui laisser le temps de respirer.
Blackburn se retrouva totalement acculé, il ne pouvait que subir le déluge de coups. N’ayant pas la moindre expérience contre ce type d’adversaire.
Le capitaine avait totalement délaissé ses hommes à leurs sorts, ne pouvant rien faire pour eux. Il espérait que malgré leurs sous-nombres, ils arrivaient à garder la tête hors de l’eau. Voyant que le terrain n’était pas en sa faveur, il décida d’opter pour un endroit plus étroit, espérant ainsi limiter les déplacements du gobelin. Encaissant une nouvelle attaque de plein fouet, il réussit à se dégager en mettant un violent coup de pied dans le torse de son adversaire, l’envoyer rouler quelques mètres plus loin. Profitant de cette petite accalmie, il se précipita dans une une habitation, enfonçant la porte en bois. À l’intérieur se trouvait une famille terrorisée, de voir leur domicile se transformer en champs de bataille pour monstres surhumains.
Dorénavant, les cartes étaient rebattues entre les deux protagonistes ! Impossible pour l’assassin de sauter partout comme il le faisait à l’extérieur et James comptait bien profitait de ce handicap pour lui en mettre plein la tronche.
À présent ils évoluaient dans un couloir étroit, le pirate n’avait aucun mal à tenir en respect son adversaire grâce à l’allonge que lui procurait son sabre. Tout en reculant, le capitaine dictait son tempo, n’offrant pas la moindre faille pour venir percer sa défense. Manque de chance, il arriva bientôt dos au mur.
Voyant là-dedans une occasion favorable de reprendre le dessus, le tueur se rua sur sa proie, et faisait l’impasse sur l’arme de ce dernier. James surpris par cette action suicidaire donna un violent coup d’estoc en direction de son adversaire. L’attaque fit mouche, ce dernier lâcha un cri mêlant rage et douleur.
Les deux hommes étaient à présent au corps à corps à même le sol, Blackburn essayant tant bien que mal d’éviter que son adversaire lui plante l’une de ses lames dans le corps roula sur le côté pour se dégager et se remettre le plus rapidement debout. Le coup qu’il avait reçu, même superficiel, semblait handicaper tout de même l’assassin dans la fluidité de ses mouvements. La preuve étant qu’il se redressa bien moins rapidement que sa cible, il reçut en guise de récompense pour sa lenteur un nouveau coup de pied dans le thorax. La violence du choc lui fit traverser la cloison pour l’envoyer valser dans une autre pièce.
Récupérant un peu de ses émotions, le rookie souffla quelques instants avant de partir achever son assassin. Mais à sa grande surprise, il ne se trouvait plus là, comment avait-il réussi son coup ?
Il décida de rebrousser chemin en restant bien entendu sur le qui-vive. Voyant qu’il n’arrivait pas à venir à bout de lui, avait-il décidé de fuir le combat ? C’était une possibilité envisageable après tout.
Mais à peine avait-il fait quelques pas, que la cloison explosa à sa hauteur ! L’assassin venait de le prendre par surprise, trop tard pour le pirate pour essayer de l’esquiver. Il donna par réflexe un violent revers de son sabre en direction de son adversaire. Tandis qu’une douleur aussi vive que douloureuse se rependait dans son corps après un choc au niveau de son bras droit. Il tomba à la renverse contre le mur, un couteau planté dans son épaule.
Le gobelin avait payé cher son audace, la lame du capitaine lui avait laissé une balafre qui courait tout le long de son hideux visage. N’épargnant pas au passage son œil, il se tenait la tête dans ses mains ensanglantées. Blackburn n’en avait pas fini pour autant avec lui, il planta son sabre dans le sol pour s’aider et se remit debout. Heureusement dans son malheur c’était son bras faible qui était dorénavant hors d’usage.
La vile créature, se tenant en face de lui, ne trouva rien de mieux que de refaire la même stratégie en fuyant le combat pour se planquer en attendant que sa proie soit à porter. Alors que faire pour le pirate estropié ? Il n’allait surement pas s’aventurer à rechercher le borgne dans les quatre coins de cette foutue baraque.
Il entreprit donc de rester là, debout, sans bouger, ne serait-ce que le petit doigt. Son intuition lui soufflait que son adversaire viendrait d’une façon ou d’une autre à lui. Alors, pourquoi se fatiguer ? Il avait déjà assez donné de sa personne dans ce combat.
Pendant plusieurs minutes qui semblaient être une éternité, rien ne se passa. Il n’entendait même pas d’échos d’une quelconque bataille dehors. Le silence était total.
« Crac ».
A peine perceptible, un léger bruit de grincement provenant de derrière lui apparut jusqu’à ses oreilles. Sans réfléchir ni analyser la situation, il se retourna enclenchant un formidable revers de sa lame, persuader que le tueur se trouvait à présent dans son dos. Son sabre ne fut que légèrement ralenti lorsqu’il rencontra un mélange d’os et de chair sur son chemin.
Le capitaine venait de sectionner le bras du gobelin, envoyant le membre coupé volé à plusieurs mètres.
« Aiguise-moi ça le crapaud ! Et maintenant c’est à ton tour de crever. »
La petite créature maléfique se tenait le moignon ensanglanté en couinant comme jamais. Totalement hors de combat, avec un œil crevé et une main coupée, il était totalement à la merci du redoutable rookie de South blue. Il essaya tant bien que mal de vouloir s’exprimer, mais un sabre l’interrompit en lui transperçant la gorge. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Blackburn décida de carrément lui trancher la tête pour la ramener à ce fils de chien de Raphaël, il avait particulièrement hâte de voir sa tête en voyant celle de son assassin se balancer à sa ceinture.
Généralement pas trop enclin à ce genre de fantaisie, il trouva que l’occasion s’y prêter, de toute façon, ce genre d’ornement ne devait pas vraiment émouvoir les foules sur Rokade. Une fois le trophée de chasse solidement fixé, il se décida à retirer le couteau de son épaule. Regrettant pour l’occasion de ne plus être en compagnie du docteur Mochi, il se contenta de tirer un coup sec en hurlant aussi bruyamment que possible pour atténuer la douleur. La plaie n’était pas belle à voir et saignée abondamment, il allait devoir rapidement trouver un doc sous peine de voir la blessure s’infecter et pire encore devoir sectionner son bras.
Quittant enfin les lieux, pour retrouver ses hommes. À quatre contre quinze, il ne fallait pas s’attendre à des miracles, ils étaient étendus dans leur sang, cependant, ils avaient pris soin d’emmener avec eux en enfers bon nombre d’adversaires. Le capitaine pouvait être fier d’eux.
Toutefois, l’heure n’était pas aux funérailles, d’ailleurs plus aucune ne trace des autres ? Avaient-ils tous péri ? Ou voyant leur chef se faire trancher la tête, avaient-ils décidé de fuir le combat ?
Il récupéra cependant quelques pièces d’or sur les cadavres pour les confier à la famille qui avait subi de plein fouet la folie des hommes. En exigeant qu’une seule chose, une sépulture digne de ce nom pour chacun de ses quatre compagnons de route. Puis il s’en alla pour retourner à l’auberge, en espérant trouver en chemin un indice qui pourrait lui permettre de remonter la trace jusqu’à ce maudit traitre.
Sur le trajet retour, il croisa en route de plusieurs badauds intrigués de voir une tête se balancer à sa ceinture, certains d’ailleurs il en étant persuadé reconnaissait à qui elle appartenait. Nul doute que la nouvelle ne tarderait pas à faire le tour de l’ile. Non sans mal, il retrouva son chemin jusqu’à retrouver le lieu de leur séparation. Le pirate hésita un instant à faire une entrée fracassante pour pulvériser tout sur son passage. Puis il se rappela qu’il était seul d’une part, puis d’autre part, il n’avait plus qu’un seul bras d’opérationnel.
Une fois à l’intérieur, il se dirigea le plus naturellement vers le comptoir. Il avait remarqué la présence d’un homme dont la silhouette ne lui était pas inconnue. Arrivée à ses côtés, il posa la tête de défunt devant lui, renversant au passage son verre.
« Je crois que tu as perdu ça en route ! »
L’homme hurla face à ce spectacle d’horreur avant de chuter de sa chaise pour se retrouver le cul par terre. Comprenant instantanément qu’il était foutu, il tenta de prendre une nouvelle fois la poudre d’escampette. Mais le capitaine ne l’entendait pas de cette oreille, il lui planta son sabre à travers la cuisse, la lame s’encastrant dans le sol. L’homme hurlait à se déchirer sur les cordes vocales.
« Maintenant nous allons avoir une petite discussion toi et moi. Où sont-ils ? »
Malgré tout, il continuait de vouloir gagner du temps et faire l’innocent devant James en expliquant qu’il n’était pour rien dans cette histoire. Ne croyant pas un seul mot de ses bobards, le pirate décida de jouer un peu avec le manche de son arme pour lui rappeler qu’il avait une lame en travers de la cuisse. Voyant qu’il était dans une impasse, il décida de passer à table pour espérer sauver sa jambe.
L’assassin se faisait appeler la Fouine, il s’agissait d’un des membres de l’équipage des Chasseurs d’Ombres. Des bandits totalement fous, et le gars en question étaient sans doute le plus cruel de tous. Il avait été engagé pour conduire Blackburn dans une embuscade. Il ne savait rien d’autre, juste l’emplacement approximatif du repaire des pirates.
Une fois les informations obtenues, Blackburn récupéra son arme en tirant d’un coup sec sans prendre la moindre précaution pour sa victime. Dans un geste de colère et de vengeance, il sectionna la jugulaire du malheureux encore au sol.
« Ça, c’est pour mes gars. »
Récupérant au passage une bourse bien garnie et la jeta en direction du comptoir, et s’adressa au patron des lieux.
« Ça, c’est pour le ménage.. À tout hasard tu t’y connais en soins de premier secours ? »
Se rendant dans l’arrière-cuisine, James a eu le droit à une médecin des plus rudimentaires qu’il connut. Et ce ne fut pas les lampées de rhum avalées qui calmèrent la douleur provoquée par le nettoyage de la plaie à l’alcool. Une fois le travail effectué, il était à présent bandé sur l’ensemble du bras. Son bienfaiteur lui rappelant qu’il devait voir au plus vite un véritable docteur pour pouvoir avoir des soins dignes de ce nom.
Sortant de l’établissement en récupérant au passage son trophée, il se dirigea à présent vers le repère de ces mystérieux chasseurs.