Dans l’aile que je me suis attribué sur le bon versant du château en ruine, je réfléchis.
Sur la table devant moi est posé une lame que j’au trimballée quelques mois. A une époque où je n’avais qu’un bras et où me battre avec une lame brisée dont il ne reste que suffisamment de tranchant pour faire un poignard pouvait etre une plaisanterie de mauvais goût. Un cadeau foireux.
Ou bien plus que ça.
Cette lame c’est celle d’un de mes héros de jeunesse. Un homme mort depuis un siècle et dont je connaissais par coeur les exploits à une époque où l’on univers se résumait aux bas fonds de l’amerzone et aux fascicules d’aventure d’occasions à deux berrrys que j’achetais en masse dès que je trouvais de la monnaie.
C’est la lame de Dragon. Le plus grand révolutionnaire de tous les temps. Dragon, créateur historique de l’armée révolutionnaire. Ennemi numéro un du gouvernement mondial, et vainqueur à titre posthume de l’amiral en chef le plus brutal de tous les temps.
La lame de Dragon…
Malgré sa cassure nette à trente centimètres de la garde son fil reste aussi tranchant que si elle sortait d’aiguisage. Aussi belle, dangereuse et mortelle que si elle venait de sortir de la poitrine sanglante de l’amiral après lui avoir transpercé le cœur, tombant de la main de Dragon abattu lui aussi par la dernière attaque de son adversaire.
On aurait pu finir comme ça avec Tahar. On peut probablement encore…
J’empoigne la lame. Savourant son poids confortable, la solidité de sa prise, usé par les combats et le maniement d’un autre…
Quand j’étais gamin je voulais être Dragon, et a la place je suis devenu tout ce qu’il combattait. Et pourtant… Je me souviens du tour de passe passe d’Hubert, quand il s’est amusé à me confronter à des avatars des différentes époques de ma vie. Je me souviens du môme qui me disait que les seules limites étaient celles qu’on s’impose, et qui me voyait assez fort pour faire tout ce que je voudrais. Je me souviens aussi de l’agent Red, chien du GM froid et rigide comme une lame, cynique, vicieux, plus machine qu’humain. Je ne peux pas dire avoir apprécié cette charogne. Et je me souviens du mort qui n’avait plus que des regrets…
Qu’est ce que voulais Hubert en me donnant cette arme ? Se débarrasser d’elle ? De moi ? Ou me pousser vers un avenir plus radieux que celui de pirate ? M’offrir une nouvelle chance ou me faire croire qu’il y en a une ?
J’exécute quelques mouvement. Fendant lentement l’air. Imaginant Dragon faisant les mêmes mouvements quelque part dans une base révolutionnaire. Dragon. Toujours du bon côté du début jusqu’à la fin. Sans taches , sans fautes de parcours. Droit, juste, parfait… Je me demande quelle part de la vie qui nous est parvenu est vraie et quelle part est romancée pour en faire une icône, un martyr, l’incarnation d’une cause.
Après tout il serait stupide de croire que la révolution n’a pas son CP1.
Il faut que je cause à Ragnar.
Sur la table devant moi est posé une lame que j’au trimballée quelques mois. A une époque où je n’avais qu’un bras et où me battre avec une lame brisée dont il ne reste que suffisamment de tranchant pour faire un poignard pouvait etre une plaisanterie de mauvais goût. Un cadeau foireux.
Ou bien plus que ça.
Cette lame c’est celle d’un de mes héros de jeunesse. Un homme mort depuis un siècle et dont je connaissais par coeur les exploits à une époque où l’on univers se résumait aux bas fonds de l’amerzone et aux fascicules d’aventure d’occasions à deux berrrys que j’achetais en masse dès que je trouvais de la monnaie.
C’est la lame de Dragon. Le plus grand révolutionnaire de tous les temps. Dragon, créateur historique de l’armée révolutionnaire. Ennemi numéro un du gouvernement mondial, et vainqueur à titre posthume de l’amiral en chef le plus brutal de tous les temps.
La lame de Dragon…
Malgré sa cassure nette à trente centimètres de la garde son fil reste aussi tranchant que si elle sortait d’aiguisage. Aussi belle, dangereuse et mortelle que si elle venait de sortir de la poitrine sanglante de l’amiral après lui avoir transpercé le cœur, tombant de la main de Dragon abattu lui aussi par la dernière attaque de son adversaire.
On aurait pu finir comme ça avec Tahar. On peut probablement encore…
J’empoigne la lame. Savourant son poids confortable, la solidité de sa prise, usé par les combats et le maniement d’un autre…
Quand j’étais gamin je voulais être Dragon, et a la place je suis devenu tout ce qu’il combattait. Et pourtant… Je me souviens du tour de passe passe d’Hubert, quand il s’est amusé à me confronter à des avatars des différentes époques de ma vie. Je me souviens du môme qui me disait que les seules limites étaient celles qu’on s’impose, et qui me voyait assez fort pour faire tout ce que je voudrais. Je me souviens aussi de l’agent Red, chien du GM froid et rigide comme une lame, cynique, vicieux, plus machine qu’humain. Je ne peux pas dire avoir apprécié cette charogne. Et je me souviens du mort qui n’avait plus que des regrets…
Qu’est ce que voulais Hubert en me donnant cette arme ? Se débarrasser d’elle ? De moi ? Ou me pousser vers un avenir plus radieux que celui de pirate ? M’offrir une nouvelle chance ou me faire croire qu’il y en a une ?
J’exécute quelques mouvement. Fendant lentement l’air. Imaginant Dragon faisant les mêmes mouvements quelque part dans une base révolutionnaire. Dragon. Toujours du bon côté du début jusqu’à la fin. Sans taches , sans fautes de parcours. Droit, juste, parfait… Je me demande quelle part de la vie qui nous est parvenu est vraie et quelle part est romancée pour en faire une icône, un martyr, l’incarnation d’une cause.
Après tout il serait stupide de croire que la révolution n’a pas son CP1.
Il faut que je cause à Ragnar.
Dernière édition par Red le Lun 19 Sep 2022 - 14:28, édité 1 fois