William Jefferson, Agent Mills
Sexe : Homme
Race : HumainMétier : Enquêteur au CP4
Groupe : GM
But : Faire autant chier que possible sa hiérarchie.
Équipement : Un revolver 6 coups, un imper, un paquet de clopes et un briquet.
Mémoire Eidétique capacité N
Passe-partout capacité N
Parrain :
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Pas vraiment un reroll plus une refonte de mon DC
Si oui, quel @ l'a autorisé ? Nom du @RED !
Description physique
Dossier médical de William Jefferson, agent Mills :
Sexe : Masculin
Date de naissance : 15/03/1593 à Logue Town, East Blue
Groupe sanguin : A+
Taille : 182 cm
Poids : 80 kg
Signe(s) particulier(s) : Néant
Addiction(s) : Néant
Il est toujours drôle de regarder ce genre de dossier alors que Jefferson n’avait que 25 ans. Aujourd’hui, après plus de 20 ans, passés dans ces murs. Il faudrait rajouter de nombreuses choses à ce dossier pour être à jour. Mais plus qu’un physique, Jefferson c’est avant tout une gueule. Il a la gueule de l’emploi, la gueule de l’enquêteur qui ne lâche rien. Si il fallait faire une caricature du bonhomme, rien de simple que de dessiner un type avec imper sur le dos et une clope au bec marchant les mains dans les poches et les cheveux ébouriffés.
Mais la chose la plus reconnaissable chez lui est sans aucun doute sa démarche. Il semble avoir toute la misère du monde sur ses épaules, toujours à se balader les mains dans les poches, le dos vouté et le cou rentré dans le col de son imper. Voilà l’agent Mills qui est en route pour de nouvelles aventures.
Description psychologique
Pour aborder la personnalité de William, la meilleure chose à faire est sans doute d’aller questionner les personnes qui ont la chance ou la malchance de le côtoyer assez régulièrement. Posons donc la question suivante, « Qu’est-ce que vous pensez de Jefferson ? »
Prenons au hasard l’une de ses ex-femmes :
« C’est un con ! Égoïste au possible, qui préfère passer son boulot et ses jeux débiles avant sa famille ! Il n’est jamais là, quand on a besoin de lui. Il est aussi mauvais mari que père ! »
Son ancien supérieur au CP5 :
« Une putain de calamité, ingérable, il n’en fait qu’à sa tête ! Si cela ne tenait qu’à moi, il serait depuis longtemps dehors… Mais ce salopard arrive à se rendre indispensable, il est toujours partant pour les dossiers critiques que personne ne désire. »
Son ancien partenaire :
« Ah, l’agent Mills, sacré phénomène, personnage haut en couleur ! Têtu comme une mule, c’est un enquêteur né, mais bordel qu’est-ce qu’il est chiant à vivre. Je comprends pourquoi tous ces mariages sont des échecs. Impossible de savoir sur quel pied danser avec lui. C’est parfaitement le genre de mec à passer ses nuits au boulot pour boucler un dossier sans queue ni tête. Il règne toujours un bordel monstre sur son bureau, et je l’ai toujours soupçonné d’avoir ses petits bizness en parallèle de son job ici. Vous pouvez bosser des années avec lui et pourtant vous avez toujours cette impression qu’au final, lui connait tout de vous, mais vous absolument rien. »
Le médecin du travail :
« Hum, l’agent Mills ? C’est le mec avec une hygiène déplorable, toujours une clope au bec ? Hum. Bah pas grand-chose à dire, juste un miracle qu’il soit encore de notre monde vu ce qu’il s’enfile. Il a une tension à faire clapser un macchabée, pourtant cela n’a pas l’air de l’empêcher de fumer paquet sur paquet et d’avoir la main lourde à l’heure de l’apéritif. »
Le moniteur de sport du CP4 :
« Agent Mills ? Ne connais pas, vous êtes sûr qu’il bosse ici ?! »
Le patron du pub où il a ses habitudes :
« Ah jefferson, cela fait combien d’années qu’il vient ici ? Un paquet.. Quoiqu’il en soit, c’est le client parfait. Il ne fait chier personne, il sirote son verre et paie toujours. J’ai eu un paquet de discussions avec lui, mais je suis incapable de vous dire ce qu’il fait comme métier. Il a un talent pour contourner le sujet assez rare. C’est un chouette type, même s’il a une vision un peu noire des choses. »
Et de son point de vue ? Il a parfaitement conscience d’avoir un caractère de merde, mais s’en accommode très bien. Comme de ses nombreux vices et écarts qu’il se permet régulièrement. La seule chose dont il souhaitait vraiment se détacher, c’était cette addiction pour les jeux d’argent qu’il traine depuis son affectation au CP5. Même si pour le moment cette passion dévorante est derrière lui, les dettes qu’il a accumulées à cette période sont toujours d’actualités.
Ce qu’il aime dans son métier ? Pouvoir trouver le petit indice qui est passé sous le nez des autres enquêteurs pour pouvoir leur claquer à la gueule par la suite. C’est un limier à l’ancienne, régulièrement c’est lui le dernier à quitter le bureau. Il ne rechigne pas à la tâche du moment qu’on ne vient pas lui chier dans les bottes pour un oui ou pour un non. Si son supérieur est trop insistant, il fera tout son possible pour lui ruiner sa vie jusqu’à ce qu’il obtienne la paix.
Jamais aussi heureux que lorsqu’il se trouve seul dans son bureau bordélique et enfumé. Il se permet quelques écarts de conduite, notamment en faisant quelques extras lui permettant d’apporter un peu de beurre dans les épinards. Sa fonction lui permet en effet d’avoir accès à beaucoup d’informations, dont certaines qui peuvent se monnayer à bon prix. Mais conscient que ce genre d’activité annexe peut être mal perçue ou mal interprétée, il préfère rester le plus discret à ce sujet. Parfaitement convaincu de son côté, que cela ne viole aucune règle de l’institution du Cipher Pol, c’est juste un coup de main rendu à la société en facilitant l’arrestation ou la mise hors circuit de criminels ou voyous en tout genre.
Faisant rarement part de ses convictions, à part à des heures tardives après plusieurs verres de whisky, Jefferson à une vision très pessimiste de l’humanité. Persuadé que le genre humain est une saloperie qu’il faudrait mieux exterminer pour le bien de la planète. Vision qu’il à acquise dès ses premières années dans la Marine, en fréquentant aussi bien des pirates sanguinaires que des soldats qui n’avaient rien à leur envier. N’étant pas adapté de la violence ni de la manière forte, il répugne à faire usage de la force, ne gardant cette option qu’en ultime recours.
Biographie
Ce soir j’avais fait une entorse à mon code de conduite, je m’étais autorisé pour une raison inconnue, un deuxième verre au Jackson’s pub. C’était mon QG, le seul endroit où je me sentais mieux que chez moi, au milieu de d’autres, égarés, de la vie ayant de nombreux points communs avec moi. Venir ici, c’est un rituel immuable pour moi, c’est ma thérapie, mon sanctuaire. Chacun se pointer dans ce pub avec son lot d’emmerdes en tout genre, mais une fois que tu franchis la porte d’entrée, tout ça, cela reste à l’entrée. Et durant l’espace d’un verre ou d’une soirée, tu es libéré de ton fardeau. Celui qui fallait remercier avant tout, c’est Joz, le taulier et confident, toujours une oreille attentive pour ses clients, même les cas les plus désespérés. C’est un mec vraiment bien, au cours de mon existence j’ai eu l’occasion d’en croiser des salopards en tout genre, mais lui c’était le genre à vous redonnez foi en l’humanité. Si cela ne tenait qu’à moi, je reconnaitrais son établissement comme d’utilité publique !
Cela faisait déjà un paquet d’années que je fréquente ce lieu, toujours à poser mon cul sur le même siège et à fixer mon reflet dans le miroir face à moi. C’était ma façon à moi de me remettre les idées en place, de me rappelait qui je suis réellement.
William Jefferson, agent au Cipher Pol 5 depuis bien trop longtemps à mon gout. D’ailleurs cette année c’était la der des der, je tirais enfin ma révérence après trente-huit ans de bons et loyaux services pour cette institution de merde. Il me restait encore trois mois à tirer avant la retraite. Et après ? Mauvaise question, je n’avais pas envie de penser à ça pour le moment. Il se faisait tard, j’avais encore une tonne de dossiers à traiter et surtout je devais voir l’un de mes contacts à la première heure. Un truc à la con, mais c’est important d’être toujours au courant des dernières rumeurs.
« Bon, il est temps de foutre ma carcasse au lit je crois, messieurs, Jefferson s’en va dans son plumard avec les honneurs. »
J’adresse un signe de tête en direction de Joz sans oublier de glisser un petit billet sous mon verre. Les bons comptes font les bons amis, voilà quelque chose que j’avais toujours gardé en tête.
En me dirigeant vers la porte, je remarque qu’il pleut dehors, c’est bien ma veine. Je remonte le col de mon imper beige au-dessus du cou et m’engouffre dans la sortie. Quel temps de chien bordel, pas un rat dehors. Heureusement je ne suis qu’à dix petites minutes de marche d’ici. Cela ne m’empêchera pas de finir trempé des pieds à la tête ni de m’en griller une dernière pour la route, j’ai toutes les peines du monde à l’allumer avec toute cette flotte. En chemin je croise un couple qui coure sous un parapluie tenu par monsieur, moi je n’ai ce genre de fardeau, pas besoin d’être au petit soin avec madame, je n’ai que bill mon chat qui m’attend à la maison. Les femmes j’ai déjà donné plus d’une fois, à par des emmerdes et de l’argent en moins je n’en garde aucun souvenir particulier.
Suivant le même parcours que j’emprunte depuis une éternité, je me retrouve sur le pont de l’Amiral Kizaru, de l’autre côté où se trouve mon appartement. Encore quelques minutes de souffrance pour être enfin chez moi. Les mains dans les poches, la tête baissée, j’avance en défiant les éléments comme je le fais depuis toujours avec mes os usés. Dire que si j’avais été moins con, j’aurais eu une vie bien différente, mais j’avais mes vices, les femmes et les jeux d’argent. J’avais perdu au cours de ma carrière une fortune, difficile à chiffrer, mais aussi loin dont je me souvienne, j’ai quasiment toujours vécu avec des dettes. Encore à l’heure actuelle, j’avais plus d’une ardoise avec mon nom inscrit dessus. Que voulez-vous, on ne change pas une équipe qui gagne.
« Monsieur Jefferson ?! »
Quelqu’un derrière moi, vient de m’interpeler en citant mon nom. Étonnant, je ne m’attendais pas à rencontrer une connaissance dans ces conditions. Je me retourne pour faire face à mon interlocuteur :
« Ça dépend de qui le demande ? »
La silhouette face à moi dégaine subitement un révolver et pointe le canon dans ma direction et j’entends une détonation, suivie d’une seconde puis d’une troisième. Pris de cours, je n’ai même pas eu le temps de me protéger ou de me jeter au sol. Je ne m’attendais pas à ça, en fait si, mais je ne pensais pas que cela arriverait maintenant si proche de la fin, j’avais déjà eu l’occasion de mourir cent fois.
Le temps s’arrête pour moi, je fais quelques pas en arrière avant de me retrouver contre la rambarde du pont. Mon assassin reste quelques instants planté devant moi, tandis que je pose machinalement mes mains sur une plaie au niveau du ventre. Malgré la pénombre ambiante, je comprends que cela sent le sapin pour moi, j’ai la paluche couverte de sang. L’instant d’après le tireur n’est plus là, comme volatilisé dans la nuit. Peut-être que finalement je suis en plein dans un rêve ?
Je décide de sortir une cigarette de ma poche, rien de tel pour se remettre les idées dans le bon ordre. J’ai toutes les peines du monde à amener la clope jusqu’à mon bec.
« Fais chier… Cela pue sacrément du cul pour Jefferson cette histoire.. »
Je suis en train de crever en plein milieu d’une rue habituellement bondée de monde dans la journée, sous la flotte à cinquante mètres de chez moi. Je pense immédiatement à ce pauvre Bill, qui doit m’attendre près de sa gamelle l’estomac vide. Désoler mon pote, je pense que je ne vais pas pouvoir rentrer ce soir.
Étrangement je n’ai pas mal, j’ai juste froid, très froid. Je ne sens plus mes jambes, je ne me fais aucune illusion cependant. C’est l’heure de passer à la caisse pour moi, malheureusement je doute que ce soit le paradis ma prochaine destination.
« Fait… chier... »
Alors que je parviens à attraper la sèche du bout des lèvres, je cherche désespérément mon briquet dans ma poche et soudain c’est le drame. Perte d’équilibre ? Aucune idée, je fini par basculer par-dessus bord, ne me voilà maintenant dans les airs en direction d’un fleuve dans l’obscurité la plus totale. Pour qui, pour quoi, je repense subitement à l’histoire de ma vie.
***
J’avais eu une enfance tout à fait classique, troisième rejeton d’une famille travaillant depuis des générations pour le Gouvernement mondial, j’avais décidé d’embrasser moi aussi cette carrière au terme de mes études. J’étais jeune et surtout plein d’espoirs à l’époque, j’avais choisi la Marine ayant le cerveau farcie de conneries à propos de batailles légendaires et de traques jusqu’aux confins du monde. Mais je me rendis vite compte que ce n’était absolument pas fait pour moi la carrière d’officier. Je détestais la vie en communauté et surtout devoir sans cesse donner et recevoir des ordres, très peu pour moi. J’avais tout de même suffisamment travaillé pour sortir de là avec mon grade de sous-lieutenant, mais plus question pour moi de foutre le pied sur un pont. Grâce à quelques contacts, j’avais réussi à contacter un gradé dans le Cipher Pol qui ne tarda pas à me recruter. Alors que tous les yeux de la famille étaient rivés sur mon ainé qui connaissait une ascension fulgurante au sein de la Marine. Je n’avais dorénavant plus aucune pression sur mes épaules, découvrant une institution qui allait être la mienne durant toute ma vie.
Dès le début de ma formation, je compris quel la plupart étaient ici principalement pour recevoir leur dose d’adrénaline quotidienne. Il faut dire que le Cipher Pol à l’avantage de proposer un large panel de missions diverses et variées capables de satisfaire même plus exigeant. Mais pour moi qui avais déjà eu un avant-gout de l’action dans la Marine, ce n’était absolument pas mon objectif. Mais la formation était ainsi faite, il fallait rentrer dans le moule pour pouvoir atteindre mes objectifs. Certes, je n’étais pas le plus sportif ni le plus fort, mais j’avais toujours eu un bon crochet du gauche. Me permettant de ne pas me faire ridiculiser durant les séances de combats. Pour le reste, j’avais encore à l’époque cette flamme à l’intérieur de moi. Je donnais le maximum de moi-même pour prouver que j’avais bien ma place ici.
En venant ici, je n’avais pas fait ce choix par hasard, je m’étais préalablement renseigné sur les différents postes proposés par cette administration. Je savais qu’une fois cette formation terminée, j’aurais tout le loisir de pouvoir m’orienter vers ce que je souhaitais. J’incarnais parfaitement le profil du parfait enquêteur, n’ayant pas du tout peur de passer des journées entières le cul sur une chaise à gratter des rapports et lire des tonnes de comptes rendus. Et si en plus je pouvais être seul dans mon bureau, c’était le summum.
Les agents en formation n’avaient rien à envier aux futurs officiers de la Marine tant le niveau d’exigence était élevé. Il existait tellement de domaines d’apprentissage sanctionnés chaque fois par des examens que c’était à en perdre la tête. Mon profil de gratte-papier se dégagea bien rapidement aux yeux de mes instructeurs. J’avais exprimé clairement mes objectifs dès le départ, pour éviter d’être assimilé avec le reste du troupeau. Les meilleurs visaient sans le dire, les places dans le très convoité CP9 dont la réputation n’était plus du tout à faire. Quant à moi, mon cœur balançait entre les affaires internes et le CP5 qui était un véritable fourretout.
À la fin de ma formation, par opportunité plus qu’autre chose, je jetais mon dévolu sur les affaires internes. Après une rapide présentation du service, je fus affecté en binôme avec un vieux de la vieille à seulement quelques années de la retraite. C’était une véritable légende vivante du service, un puits de savoir sans égal. Difficile de trouver meilleur formateur pour un bitos comme moi, mais putain, qu’est-ce qu’il était chiant. Il passait son temps à me raconter en boucle les mêmes histoires sur ses meilleurs dossiers au fil de sa carrière. Le mec vivait uniquement pour son travail. Il mangeait CP4, il baisait CP4, il chiait CP4. Toute sa putain de vie gravitait autour de son taff. C’était le parfait exemple du type que je ne voulais absolument pas devenir. Et pourtant…
Durant ces cinq années, je dois admettre que sous sa coupe je fus rapidement un agent efficace dans mon travail. Mon mentor avait une capacité unique, capable de dénicher le petit détail dans n’importe quel dossier capable de faire basculer une affaire. C’était un limier datant d’une autre époque, utilisant des méthodes hors d’âges et freinant des quatre fers pour la modernité. Des techniques que j’utilise encore aujourd’hui, me faisant passer bien souvent pour un original auprès de mes jeunes collègues.
Deux après qu’il soit partie en retraite, je décidais de changer d’air, ayant eu l’impression d’avoir fait le tour ici. Je me pointais dans mon nouveau service, à savoir le CP5. Changement complet de décors pour moi, le rat de bibliothèque que j’étais allait prendre davantage l’air ici, je découvrais de nouvelles techniques de filatures en tout genre. Une grande partie de mes activités se passait dorénavant à l’extérieur de mon bureau, ce fut un changement très radical pour moi et pas forcément déplaisant.
Avec mes collègues de bureau, je découvris d’ailleurs de nouveaux vices, à savoir la cigarette, le whisky et surtout les jeux d’argent. Si j’avais su, mon pauvre, je serais bien évidemment resté terré dans mon bureau du CP4.
C’est à partir de là que mes dettes commencèrent à pointer le bout de leur nez. J’étais subitement devenu un autre homme, ma femme de l’époque me quitta d’ailleurs même pas deux ans après ma mutation. En même temps, qui voulait d’un mec rentrant à pas d’heure, les poches vides et puant l’alcool et la cigarette ?
Toutefois, cela ne me fit pas changer pour autant, quelques mois plus tard d’ailleurs je fis la connaissance de ma seconde femme. Mais l’histoire tourna cours aussi quelque temps après, sauf que cette fois-ci j’avais deux gamins donc deux pensions qui venaient s’ajouter à mes frais. Le jeu est sans doute une invention du diable en personne… J’ai encore en mémoire l’ascenseur émotionnel que j’ai vécu tant de fois au casino. Passant à chaque fois à ça de la fortune, pour finalement rentrer rincé.
Heureusement pour moi, le côté professionnel tournait plutôt bien, même si mes égarements privés avaient été certainement un gros frein dans mon évolution de carrière. Ma réputation de joueur invétéré était certainement arrivé aux oreilles de ma hiérarchie. Décidant toutefois de me reprendre en main, je faisais le choix de reprendre un poste de gratte-papier toujours au sein du CP5. Je me disais que si je passais moins de temps dehors, j’aurais peut-être moins envie de finir mes soirées au casino du coin… penses-tu.
C’est à cette période que je fis la connaissance d’un ancien de chez nous qui avait fait sa reconversion en tant que chasseur de prime. Nous avions fini par sympathisé lui et moi, et commença alors une nouvelle activité lucrative pour moi. Moyennant finance, je faisais en sorte de mettre la main sur des informations concernant ses traques en cours, un petit coup de pouce pour la noble cause. C’était surtout une façon pour moi de pouvoir mettre un peu de beurre dans les épinards sans avoir l’impression de franchir la ligne rouge. L’objectif n’était pas de fournir des informations classées à des civils ou des personnes mal intentionnées, mais d’aider un honnête citoyen et de nous débarrasser de la pègre. De fil en aiguille j’avais tissé un petit réseau que j’alimentais en informations quand l’occasion se présentait. L’objectif était bien évidemment de se faire un peu de blés en passant sous les radars de la direction, manquait plus que mon principal gagne-pain se fasse la malle.
C’est à partir de cette époque que mon intérêt pour le travail commença à décroitre rapidement en même temps que ma foi dans cette institution. Je ne pense pas avoir eu un quelconque élément déclencheur, mais surement de la lassitude qui s’installa au fil des années et ma vie personnelle chaotique n’aidait ne rien. C’est à ce moment-là que je pris la décision de me donner un nouveau souffle dans ma carrière. En retournant aux sources, le fameux CP4, les affaires internes. La décision fut rapide à prendre de mon côté, car mon nouveau chef de section était un véritable connard de la pire espèce. Le CP5 est réputé pour avoir un énorme turn-over, pourtant j’avais réussi à faire mon trou là-bas, même si le travail n’était plus aussi passionnant qu’à mon arrivée. Mais avec un manager pareil, pas étonnant que les gens se cassent d’ici…
Je prenais donc mes cliques et mes claques quelques semaines après ma demande de mutation, non sans faire savoir à mon ancien N+1 qu’il était ni plus ni moins qu’un gros con. Je me rendis compte que toute ma vie professionnelle ne pouvait tenir que dans un seul carton, triste constat. Je retournais donc à mes premiers amours, l'endroit qui avait fait de moi l’enquêteur que j’étais aujourd’hui. Bien évidemment depuis mon départ, pas mal d’anciens n’étaient plus là, mais je reconnaissais tout de même certaines têtes. Et sans compter les petits nouveaux, franchement arrivés. Cette sensation d’un vent nouveau me fit pousser des ailes l’espace de quelques années. J’avais toujours souhaité au fond de moi revêtir le costume du vieux de la vieille enseignant aux jeunes pousses le métier avec un grand M. et j’avais trouvé une cible toute trouvée pour essayeur les plâtres, un certain agent Laranja.
Mais d’un coup me revoilà plongé dans l’instant présent. Je viens tout juste de percuter l’eau de pleine poire, cette saloperie est gelée et pourtant je suis incapable de faire le moindre geste pour me sortir de là. Je coule comme une pierre, fixant le reflet de la lune sur la surface, je vois subitement mon briquet flotter à ma hauteur avec mon paquet de clopes. J’ai les boules, ce paquet était presque neuf, quel gâchis..
Je m’enfonce de plus en plus profondément, au moins ma mort ne sera pas en vain. Je sais qu’une armée de crabes et de poiscailles vont se faire un plaisir de venir becter ma carcasse gonflée. J’ai un dernier rictus aussi en pensant à la gueule du pauvre bougre qui tombera sur mon corps en pleine décomposition.
Puis tout s’éteint .. Plus de son ni d’image.
Informations IRL
- Êtes-vous majeur ? non
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Dernière édition par Morgan J. Blake le Mar 13 Sep 2022 - 12:38, édité 1 fois