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Une bataille de connaissances [FB 1625]

Voilà maintenant une année que je traverse la mer du Nord, sans but vraiment encore précis, j'ai traversé quelques îles qui m'ont conduit jusqu'ici. La Nouvelle Ohara ! De nombreuses rumeurs disent que cette île renfermerait encore des livres sur l'histoire passée de notre monde. Ma mère m'a transmit le don de lire les ponéglyphes pour l'aider dans sa quête, étant une ancienne grande pirate, elle rêvait d'obtenir la connaissance ultime sur toutes les stèles interdites pour devenir la femme la plus dangereuse du monde et s'imposer en tant que figure mondiale de la piraterie. En tant que sa fille, je me dois d'accomplir son objectif, qui me passionne tout autant ! Cependant, certaines ficelles du monde me paraissent encore trop lointaine, ou trop flou pour la plupart. Je dois bien avouer que je débute dans le métier. Et je pense honnêtement que visiter cette île, m'en apprendra déjà énormément sur le fonctionnement politique de ce monde mais aussi et surtout, sur ce que je peux croire ou non.

« Île en vue ... »

Les cartes ne mentent pas, elles au moins. Voguant à bord de mon petit bateau de débutante, avec un unique mat et une cabine digne des pêcheurs les moins riches du coin, je peux observer le gigantesque arbre de la Nouvelle Ohara au travers de ma longue-vue. C'est vêtue d'un pantalon noir et d'un chemisier blanc délavé, cheveux aux vents que j'observe ce dont je m'approche. Mon arme climatique est accrochée à ma ceinture, le vent souffle, je suis obligée de me tenir à mon mat pour arriver au port de la ville en un seul morceau, et même là, il semble y avoir énormément d'agitation. Je ne sais pas ce qui s'y passe, mais vue la présence de la Marine, ça ne doit pas être très bon. J'accroche sans trop de mal mon bateau à un emplacement prévu à cet effet, un peu en retrait des autres, j'ai toujours eu cette crainte qu'il soit volé ou détérioré, c'est littéralement ma seule maison.

« Allez, tâchons de rester discrète. Direction l'arbre. »

L'agitation bat son plein au centre de la Nouvelle Ohara, quelques groupes semblent s'être formés, l'on dirait qu'il s'agit de pirates. Comment se fait-il qu'ils se montrent au grand jour sur cette île gardée par le gouvernement ? Mon regard se porte alors à l'horizon, de gigantesques galions de la Marine s'approchent de l'île. Tout porte à croire qu'ils ne viennent pas pour une visite de courtoisie. Tandis que j'accélérais le pas pour rejoindre la grande bibliothèque du centre de l'île, un duo d'homme s'attaquèrent à un groupe de la milice locale. Sans lésiner sur les moyens, ils firent littéralement voler deux hommes des forces de l'ordre qui s'écrasèrent à mes pieds. Un mouvement de recul me fit bousculer une femme, haute d'au moins deux mètres, une épée à la main, prête à me taillader pour la bousculade que je viens de faire.

« Hé ... et mince ... »

Des sirènes résonnèrent dans toute la ville. Quelque chose allait arriver, quelque chose me dit que les galions de la Marine n'y sont pas pour rien, au contraire, des tirs sont orientés vers la ville, vers le port. Devrais-je repartir ? Au risque de rencontrer la marine sur mon chemin et d'être coulée ? Non, mauvaise idée, je suis ici pour quelque chose et je dois y parvenir. De plus, les mouvements de foules en extérieur vont libérer la place dans la bibliothèque, les gardes seront mobilisés en ville pour contenir les combats. Je dois profiter de tout ça. Je traverse les allées de la Nouvelle Ohara en me mêlant à la foule, je tiens fermement l'un de mes climat-tact pour ne pas être totalement sans défense, tenant de mon autre main la lanière du sac que j'ai emporté sur mon dos. Mon chemin croise celui de quelques gardes qui filent vers de là où je viens, mon regard ne s'attarde pas sur ce qui se passe, mais une source de chaleur me laisse penser qu'un incendie s'est déclaré.

« Comment tout cela a t-il pu commencer ? ... »

Je ne m'arrête pas de courir alors que je fonce vers l'intérieur de la bibliothèque, de nombreux civils se sont regroupés. Il y a très peu de gardes, j'analyse méticuleusement tout ce qui m'entoure tandis que je me faufile discrètement entre des groupes de civils qui se sont formés entre les gigantesques rayons de la bibliothèque. Cet endroit est aussi sublime et impressionnant que les ouvrages le retranscrivent. Des livres que des livres, et de lourdes portes plus si bien gardées que ça semblent menés aux étages supérieurs. Tâchons de voir comment les gardes se comportent avec les civils, et puis si je peux savoir ce qui se passe sur cette île, c'est toujours un plus.
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Journal Annexe N°1 : 1625, Nouvelle Ohara
Les livres et les Flammes

Puisque la personne que j’avais engagé pour écrire ma biographie n’est pas capable de lister toutes les actions pour lesquelles j’ai pu œuvrer avant mes vingt-et-un ans, j’ai décidé, en toute bonne foi, de remettre certains points en avant, parce que je me dois de rétablir la vérité, enfin, seulement pour moi surtout. Je commence par cet épisode parce que c’est le premier qui me vient en tête. Eh oui ! J’étais là lorsque la Nouvelle Ohara a brûlé à cause de pirates, et du Gouvernement. Enfin, de mon côté, j’étais au bar à ce moment, lorsque les choses se sont compliquées.

Tout d’abord, les pirates avaient attaqué pendant que j’étais en train de visiter les lieux, je n’étais pas vraiment en mission officielle, du moins pour le moment. Le bureau m’avait donné quelques jours de repos, et j’avais bien décidé de sortir de ce trou à rats afin d’améliorer mes connaissances, et ce surtout dans le domaine du combat ou encore de concoctions d’alcool, parce qu’il m’arrivait de m’y intéresser, au moins une fois par soir, et ce sur une durée indéterminée. Donc j’arrive sur l’île, tout se passe bien, mais je ne sais pas, sûrement parce qu’ils voulaient montrer qu’ils étaient les plus forts et les plus beaux, des pirates se sont mis à attaquer les civils. Aussitôt dit, aussitôt fait, la milice avait décidé d’intervenir, la plupart composée de révolutionnaires qui avaient décidé de permettre à la nouvelle connaissance, bien que surveillée par le Gouvernement, de rester en dehors des horreurs que cette île avait pu vivre, sur un autre emplacement. Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire, d’autres livres s’en occuperont pour moi. D’ailleurs, retournons-en à nos branches.

Alors que j’étais en train de visiter la bibliothèque, grande de par sa taille, mais aussi de ses connaissances, dont certaines devaient être dépassées ou encore fausses, mais libres de droit, je discutais avec un ami peu important qui est mort dans la bataille, et qui était en service, en lui expliquant qu’il se pouvait que dans tous ces documents, il pourrait y avoir des informations sur mes véritables parents, mais que les recherches risquaient d’être terriblement longues. Mes parents étant nobles, mais m’ayant abandonnée, je faisais tout, et je fais encore tout pour les retrouver et leur faire payer pour ce qu’ils m’avaient infligé. Cependant tout ce que j’avais découvert pour le moment ne m’avaient amené sur nulle part, et maintenant que je pouvais avoir de possibles réponses, voilà que les alarmes de l’île se mettaient à sonner. Alors je partis dehors avec mon collègue pour y voir la bataille déjà passée.

De mon côté, il était plutôt simple de comprendre ma situation, j’étais arrivée ici au mauvais endroit, et surtout au mauvais moment. Mon collègue, dont j’ai oublié le nom, se tourna vers moi :

« La Rouge ! C’est une situation d’urgence ! Toi qui est si forte et si belle ! Aide-nous à mettre les civils en sécurité ! Le grand-arbre est notre dernier espoir pour leur permettre de survivre le temps que tout se calme ! Protège-les avec les autres si des personnes arrivent à pénétrer le bâtiment ! »

Il s’agissait de ses paroles mot pour mot, et si vous vous demandez pourquoi je n’ai pas été mise en défense après ces paroles, parce que oui, j’étais la plus forte et la meilleure des Révolutionnaires présents ici, mais c’était surtout parce que certains avaient un égo surdimensionné et voulaient me cantonner à un poste en retrait, et qui n’allait pas mettre ceci de côté pour permettre de gagner la bataille. Enfin, j’étais là, dans la bibliothèque pendant que des personnes étaient en train de permettre aux civils de penser à autre chose et leur éviter le traumatisme, même si pour ça, c’était un peu trop tard. L’une des personnes s’occupait de donner les nouvelles aux personnes qui étaient prêtes à se défendre, et la situation n’avançait pas en notre faveur, au contraire. La Marine avait décidé de pointer son nez afin, non pas d’arrêter les Criminels, mais de liquider les personnes qui aidaient le peuple à vivre de manière normale. Dehors, on pouvait entendre des coups de feu, de cris, des explosions, mais je n’en avais cure. Des personnes se couvraient les oreilles pendant que je regardais la porte avec attention. Une personne vint vers moi et me demanda de le suivre.

« Suis-moi. » me demanda-t-il. Nb : je n’aurai pas du écrire à l’encre noire, ignorez cette ligne s’il-vous-plaît. J’aurai pu raturer le message tiens… Tant pis, et en plus les ratures, ce n’est pas très beau.

Il m’amena dans un endroit où il sortit des couvertures et tout un stock de nourriture.

« L’aide est arrivée, mais il nous faut des personnes pour distribuer les couvertures et rassurer les habitants. Tu peux faire ça pour nous ? On ne sait pas combien de temps ça va durer, alors autant s’y mettre maintenant. »

« Bien sûr, c’est mon devoir même. »

Alors voilà, je pris une pile assez conséquente de ces choses pour commencer à les distribuer à droite et à gauche. Je me dirigeais alors vers une femme, à l’époque, je ne savais pas qui elle était. Peut-être ne l’aurai-je pas vue de cet œil là si je l’avais su, mais je lui tendis une couverture, pensant à l’époque avoir à faire avec une grand-mère lorsque j’aperçus sa chevelure.

« Tenez madame, une couverture au cas où. Vous avez besoin de quoi que ce soit ? Vous savez c’est terrible ce qu’il se passe ici, j’étais en vacances moi normalement. C’est vraiment indignant d’attaquer une île pleine d’innocents, c’est vraiment terrible ce fléau qu’amène la piraterie. Ils mettent en danger des siècles et des siècles de connaissance pour leur gloire personnelle. Ils s’en prennent à une île réputée pour faire plus de lecture que d’entraînement physique, ils n’ont aucune morale. »
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Que diable en ai-je à faire d'avoir une couverture ? Elle pense vraiment que je vais tranquillement rester dans l'espace commun avec tous ces civils pendant que la guerre fait rage dehors ? Non sûrement pas ! Si l'arbre doit à nouveau subir des conséquences de cette bataille injustifiée entre la Marine, les Pirates et les Révolutionnaires, je compte bien m'en servir pour emmagasiner un maximum de connaissances, en commençant par un étage classé confidentiel et accessibles uniquement sur ordre direct de je ne sais qui d'ailleurs, mais l'endroit semblait être bien gardé d'après les ouvrages que j'ai pu en lire.

Je hoche la tête en guise de remerciement avant de l'écouter terminer son monologue sur sa pauvre vie que je ne souhaite à personne, c'est vrai que c'est terrible ce qu'il se passe, mais j'imagine qu'il y a bien des choses plus horribles qui font des ravages encore plus grave, ailleurs dans le monde, dont personne n'a d'explications. Comme les îles qui disparaissent mystérieusement, dont seul le gouvernement a entendu parler mais que tous les autres doivent avoir oublié. Je hausse finalement les épaules avant de poser la couverture qu'elle m'a donné, par terre à côté de moi, je suis toujours adossée à mon mur en prenant cette fois la parole, d'un ton assuré et calme, pour me sentir écoutée et comprise.


« Merci de votre hospitalité. Ecoutez, je me fiche du camp qui a lancé la première offensive, mais connaissez-vous l'histoire de cette île sur laquelle nous nous trouvons ? Je tiendrais à vous rappeler qu'un Buster Call a été lancé par le Gouvernement pour éradiquer tous les érudits de cette île, afin que le siècle oublié ne refasse pas surface. Alors traiter des pirates d'égoïstes pour des simples affrontements sans but envers la connaissance qu'offre cet arbre ... excusez moi mais vous semblez avoir le raccourci facile. »

Je réajuste alors ma queue de cheval, des regards indignés se retournent vers moi. Dans la foule de civils à mes côtés il y a aussi ceux qui savent se remettre en question, ils commencent à discuter, mon discours les a réveillé, ceux là, qui restent en retrait, qui ne veulent pas déranger l'opinion public. Je n'ai pas peur de dire ça tout haut, quitte à devenir une ennemie du gouvernement et de tous ses larbins, je ne me laisserais pas écraser pour oublier les erreurs du passé. C'est peut-être vieux jeu comme façon de penser, ou trop conservatrice, que sais-je, au moins je suis bien comme ça. Je bouscule alors la femme en face de moi, en lui répondant d'un ton sec et cette fois plus bas, afin que seulement elle puisse m'entendre.

« À présent je vous prierais de m'excuser, j'ai d'autres chats à fouetter. »

Non absolument pas, je n'ai rien à faire et mieux vaut ne pas sortir vu les affrontements qui éclatent à l'extérieur, mais au moins je ne devrais pas passer inaperçue en fuyant ainsi. Je m'écarte alors de mon point d'ancrage précédent pour dériver à travers la foule, j'essaie de passer la plus discrète possible pour me glisser jusqu'à la porte anciennement bien gardée qui mène aux étages supérieurs. Normalement réservés aux employés de l'arbre, je dois bien dire que j'ai plutôt intérêt à avoir une très bonne excuse pour m'être glissée ici si jamais quelqu'un m'attrape. Je monte tranquillement les escaliers avec une assurance qui m'impressionne presque, je ne suis pas si stressée que ça, sentir mon Climat-Tact à la ceinture m'aide beaucoup je pense. Après une longue minute à gravir sans aucuns doutes plusieurs étages, me voilà face à une gigantesque bibliothèque de plusieurs dizaines d'allée avec un bureau central et une porte juste derrière avec marqué en gros sur un panonceau "garde sous scellés".

« Ce n'est sûrement pas une porte avec un panonceau qui va me freiner. »

Alors que j'avance tranquillement vers le bureau, des explosions à l'extérieur attirent mon attention. Curieuse de nature, j'ose m'approcher d'une fenêtre de l'arbre. De là où je suis, il y a bien vingt mètres voire plus qui me sépare du sol. En bas, j'aperçois des pirates combattre des membres du gouvernement. J'ai beau essayer de chercher, je reconnais quelques têtes pensantes ayant fait la une des journaux de la Nouvelle Ohara, mais je ne comprends pas la raison de leurs affrontements. Et je peux continuer de me l'avouer, je me fiche un peu de leurs raisons tant que je peux accéder à des ouvrages gardés secrets au peuple. Soudain, un bruit inconnu me sort de ma rêverie, quelqu'un est-il monté ? Quand ? Mes battements par minutes s'affolent, je maintiens ma main gauche sur mon climat-tact tout en m'avançant à pas feutrés le long d'une haute étagère remplie de livre pour observer le centre de la gigantesque pièce. L'envie de demander qui est là est de plus en plus forte, mais se serait injustifié de ma part, moi qui n'est pas censée être ici. Je reste alors silencieuse ... et tendue.
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Vous le savez très bien, si je trouve qu’un criminel se trouve parmi des civils innocents, je devrai faire en sorte de le sortir de là. Cependant, sa remarque avait fait mouche. Cependant, cette femme, et non vieille, avait tort sur plusieurs points de vue, et son offensive n’était là que pour donner des doutes à ceux qui étaient ignorants, ou simplement bêtes. Contrairement à moi quoi. La connaissance était quelque chose d’important, sans connaître les légendes des Mers, ou encore l’existence d’un trésor inestimable au bout, nombreux auraient été les pirates qui auraient sacrifié leur volonté de liberté pour quelque chose de beaucoup plus protecteur, et triste. Certains pirates avaient vendu ce rêve de liberté, là où d’autres revendiquaient simplement celle de massacrer. Je ne suis pas philosophe, même si mon intellect est supérieur à la moyenne, mais ces pirates qui attaquaient, je ne les mettais pas dans le même panier que d’autres, et cette femme avait piqué ma curiosité, parce qu’elle venait de faire cette erreur. Je n’avais en aucun cas fait une généralité, mais de ce qu’il pouvait engendrer, mais elle l’avait compris ainsi.

Et vous me connaissez peut-être, vous m’avez peut-être rencontrée dans votre vie, mais je ne suis pas une personne qui cherche à avoir tort. Au contraire, si un malentendu est présent, je suis la première personne à faire savoir qu’il y avait un problème de compréhension. Alors je l’ai suivie, et pendant que certaines personnes étaient en train de discuter par rapport à la véracité de ce que venait de dire la fille aux cheveux argentés, celle-ci avait décidé, comme Diminou autrefois, d’ignorer les pancartes indiquant que l’endroit était fermé. Sa méthode de départ me faisait penser à une personne qui avait voulu se lancer en politique, mais qui s’était endettée de plusieurs dizaines de millions de berries. Alors que j’allais partir, celui qui m’avait parlé pour l’aider vint me voir.

« Ne la suis pas, il faut calmer les personnes ici, j’ai besoin de ton aide. »

Mais vous savez comment je suis, je me suis retrouvée devant la porte et je l’ai franchie aussi. Personne ne semblait plus faire attention à cet endroit de toute façon, parce que l’ambiance était devenue encore plus tendue qu’auparavant. De mon côté, je me retrouvais vraiment au mauvais endroit, et au mauvais moment. Je ne cherchais pas réellement à aider, aujourd’hui, mais à trouver des réponses. Alors que je rentrai dans la bibliothèque, à me demander où la personne avait donc pu passer. Je vois la porte mentionnée plus tôt. C’est beaucoup trop voyant pour que ce soit quelque chose à ignorer, pour quiconque pourrait venir ici, et je ne savais pas où elle était. Dans la bibliothèque ? Avait-elle déjà franchi la porte ? Je passe la première rangée, faisant bien attention à ne pas me faire surprendre.

« Ne vous inquiétez pas, ce n’est que moi. Je suis ici pour régler le malentendu, et si vous vous êtes sentie offensée, j’en suis désolée. De plus, je ne suis pas venue ici pour me battre. Cependant, vous avez parlé de faire des pirates une généralité, je parle de la piraterie, et de ce qu’elle engendre, et le fléau existe bel et bien, malheureusement. Cette bataille, là-dessous, en est malheureusement la preuve. Savez-vous combien de personnes innocentes sont victimes de pirates par jour ? D’après votre réaction, je pense qu’il n’y a pas de problème à me dire que vous vous identifiez à eux, à ce groupe. Toute personne possède une vision d’une chose, mais ce qu’ils amènent avec eux est immuable. La révolution amènera toujours de la discorde dans un peuple, pourtant c’est tout ce qu’ils veulent éviter. Mais aussi, cet endroit vous est interdit. Je vais donc vous demander de redescendre avec les autres. »

J’interrompis mes pas, prêtant attention à une possible réponse, où un possible bruit.
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La voix qui résonne entre les bibliothèques est belle et bien celle de la femme avec qui j'ai eu une légère altercation il y a quelques minutes, au niveau inférieur de l'arbre. Décidément, elle ne lâche pas l'affaire et m'a même suivie jusqu'ici ? Est-elle une employée de l'arbre pour autant s'inquiéter des faits et gestes de chacun ? Je pense jouer la carte de la pauvre civile qui a soif de connaissances et ne cherche qu'un lieu sain et réconfortant pour se recueillir. Après notre discussion un peu plus tôt, ça risque d'être compliqué de lui faire gober cela mais qui ne tente rien n'a rien. Je m'avance alors jusqu'au centre de l'allée principale, mon Climat-tact est accroché à ma ceinture et émet un léger son métallique à chacun de mes pas. J'affiche une mine passive, presque contrainte de lui parler alors que je porterais mieux à être seule.

« Vous faites des raccourcis bien trop hâtifs, ne me traitez pas vulgairement. Je ne suis qu'une simple archéologue. »

Et une fugitive, pas spécialement orientée vers la piraterie, mais je ne me plaît pas à me dire que je fais parti d'un groupe quel qu'il soit, pour le moment. J'ai certes plus d'affinités avec la piraterie, mais je ne sais pas vers quoi me guider. Je pensais trouver des réponses dans cette bibliothèque, puis finalement je suis tombée sur une sangsue qui me lance des sermons et semble ne pas vouloir lâcher mes arrières. En plus de cela, une guerre éclate à l'extérieur de l'arbre, le sol se met à trembler de temps à autres, des cris et des coups de feu résonnent. Je n'en connais ni les tenants ni les aboutissants mais tout ce que je sais c'est qu'il ne fait pas bon être en extérieur.

« Je ne sais pas qui vous êtes, mais l'on dirait que ni vous ni moi ne sommes censés être à cet étage. Mais je me sens bien plus en sécurité ici, au milieu de ces livres. Ne vous sentez vous pas apaisée ? Toutes ces connaissances, regroupés en un seul même endroit. Et Marine, pirates, chasseurs de primes, révolutionnaires, tous se battent pour défendre leurs idéaux, sans se préoccuper des erreurs du passé, des injustices du passé. »

Je pioche un livre au hasard dans les rangées qui sont à côté de moi. Par chance, il s'agit d'un livre traitant du mode de fonctionnement politique, un genre de B-A-ba pour les novices dans le domaine. Quelque chose qui pourrait nous occuper pendant des heures, comme cette femme a l'air d'en avoir dans le cerveau pour réussir à maintenir une discussion en soutenant une opinion. Je feuillète quelques pages en la regardant d'un air sans émotions particulières en réajustant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Restant calme et attentive à ma lecture sans me préoccuper du bruit extérieur. Je finis, après quelques secondes de lecture méticuleuse, à reprendre la parole, d'une voix calme et douce.

« Honnêtement, ne préférez-vous pas rester ici ? Enfin, je ne connais pas les finalités de votre travail, mais vous êtes à l'abri ici, loin de ce qui semble être une guerre ? Loin de la cohue et de la peur générale des civils à l'étage inférieure. D'ailleurs, vous travaillez ici ? Dans l'arbre je veux dire. »
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Cette fois-ci, j’avais exactement un jugement totalement objectif par rapport à la personne avec qui je parlais, il s’agissait simplement d’une analphabête doublée d’une chieuse, puisque tout bonnement j’avais raison, et que l’avenir allait me le prouver, mais sur le moment présent, je crois qu’elle n’avait pas vraiment choisi son camp, et je dois dire qu’elle n’était pas vraiment digne de recherches importantes, celui qui m’importe et remporte le tout est plutôt sur l’identité de mes parents. Mais elle n’avait pas tort sur un point : nous n’étions pas autorisées à entrer dans cette pièce, et personne ne semblait y être préoccupé, une chance pour avoir une discussion calme et éviter tout conflit.

« Vous savez, les mots sont de bien belles inventions, cependant ils peuvent être maniés de manière à cacher des vérités, certes, mais aussi à permettre à chacun de s’exprimer librement. Cette bibliothèque respire cette liberté-là. Un monde sans injustice ne serait qu’une simple utopie, cependant, faire en sorte qu’elles soient reconnues et réglées le plus rapidement possible est quelque chose d’important. Mais comme je l’ai dit, je suis en vacances ici. Je suis partie à la recherche de documents qui pourraient m’être importants. Un combat ici ne me serait d’aucune utilité, surtout s’il n’a pas lieu d’être. »

Si elle était archéologue, ce n’était donc pas sans surprise qu’elle avait connu le destin tragique des anciens habitants de l’île, mais aussi qu’elle recherche dans ces lieux pour en connaître plus sur l’histoire. Allait-elle connaître la version de mon histoire ? Je ne savais même pas ses véritables intentions, et à part semer la zizanie et monter dans un étage interdit aux visiteurs, elle n’avait rien fait d’autre. Je commençais à me déplacer dans une allée parallèle à l’endroit où j’avais entendu la voix de la jeune femme.

« Je ne peux pas dire où je travaille réellement, mais ce que je fais, je suis celle à la taverne qui va vous jeter dehors, ou celle qui va vous servir un verre en cas de chagrin ou mieux, de promotion. Mais j’ai mes problèmes personnels, et les raisons de ma venue ici sont personnelles. Malheureusement, il faut croire que nous sommes des victimes collatérales de ce conflit. En tant qu’archéologue, avant que les combat n’éclatent, êtiez-vous dans cet arbre pour trouver des réponses ? Ou simplement par curiosité ? »

Je commençai à regarder les différents ouvrages devant moi. La politique n’était pas quelque chose que je considérais comme passionnante, mais comme importante pour le type de combat que je menais. Je pris un livre qui traitait sur les navires et leur évolution au cours du temps.

« J’aime beaucoup l’histoire, mais elle est modifiable, subjectivement. J’ai du mal à m’y accrocher. Votre métier est périlleux, je dirai même plus que celui de criminel, une simple découverte et une personne pourrait vouloir vous voir disparaître de toute mer. Et comme maintenant, vous n’êtes plus sur un site d’histoire, vous la vivez, puisqu’ils seront écrits à tout jamais sur des parchemins. Si vous vous en sortez, vous sentiriez-vous capable d’écrire sur cette journée ? Ou laisseriez-vous cette opportunité à d’autres ? »
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La voix de mon opposante s'est apaisée, elle ne semble plus décidée à me faire quitter les lieux. Je l'entends traverser l'allée à mes côtés, sa vision de l'archéologie me fait sourire. Je suis consciente des risques que je prends, et je le suis depuis mon plus jeune âge. Ayant fait partie malgré moi d'un équipage pirate mondialement connu, ma mère m'a appris les risques de ce métier, de notre rang parmi les pires forbans que l'humanité n'ai jamais connu. Je m'avance alors à mon tour pour la suivre, de l'autre côté de la bibliothèque. L'envie de me battre est bien loin de moi à ce moment. Les explosions à l'extérieur font trembler les parois de l'arbre, mon regard se laisse porter aux fenêtres, de notre hauteur nous pouvons apercevoir des navires de la Marine tirer des canons non loin d'ici, une véritable bataille éclate dehors. Je prends une longue inspiration.

« Je ne suis pas de ces archéologues qui tendent à écrire l'histoire. Je ne suis qu'une novice ... et j'ai besoin d'en savoir plus sur notre passé pour appréhender mon avenir. »

Ma main se balade le long des étagères de livres, l'un d'eux interpelle mon attention, les différents Royaumes les plus influents des Blues. Pourquoi ce livre est-il dans un étage aussi haut ? Interdit au public qui plus est. On dirait bien que le gouvernement cache bien ce qu'il a envie de cacher à cet endroit maintenant. Je laisse échapper un léger rictus en souriant, c'est vraiment n'importe quoi. Je continue de m'avancer dans l'allée emplie de connaissances avant de m'appuyer sur un mur pour le dépasser. Finissant par arriver en face de la femme avec qui je discute depuis tout à l'heure, je la regarde droit dans les yeux, un sourire narquois aux lèvres.

« La connaissance devrait être légitimement apportée à tout le monde. Comment expliquer que le gouvernement veuille cacher une certaine partie de l'histoire ? Enchantée, je m'appelle Lise. Vous n'avez pas l'air de vouloir vous mêler au reste du peuple, au reste de la bataille qui se déroule en bas. M'accompagneriez-vous à l'étage supérieur ? D'après certaines de mes connaissances, un livre sur une stèle mystérieuse y serait caché. Le Gouvernement se garde bien de le communiquer au peuple depuis sa parution il a été enfermé ici. Trouvez-vous cela normal ? »

Dis-je d'un ton ironique en tendant ma main à la femme se tenant debout devant moi. Ma main gauche s'est posée sur mes hanches, faisant rabattre ma cape derrière moi, montrant légèrement l'arme climatique accrochée à ma ceinture, ce n'est clairement pas une menace que de montrer l'arme à ma disposition, c'est surtout une mise en garde. Cette femme semble démunie d'une quelconque arme, une petite idée traverse alors mon esprit futé.
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J’étais d’accord avec cette personne, apporter la connaissance, c’était aussi apporter l’intelligence et l’ouverture de ce monde à un avenir plus équitable, où les personnes pourraient prendre en compte l’importance de la vie de chacun. La jeune archéologue avait parlé d’un livre parlant d’une stèle qui pouvait se retrouver ici, et ainsi sûrement obtenir des informations sur une histoire dont je ne connaissais pas l’origine, ce qui m’intrigua légèrement.

« Une stèle mystérieuse ? Et la Marine ne voudrait pas que ceci tombe entre de mauvaises mains. A vrai dire, dit comme ça, cela pourrait être interprété comme une farce, cependant, vous êtes l’archéologue et je ne le suis pas. J’aimerai bien voir ces informations si elles existent. Je monte avec vous. »

Lise, puisqu’il s’agissait de son nom, au moment où j’écris ces pages, sa prime est maintenant de 32 Millions de Berries, mais à l’époque, je dois avouer que je ne m’en souviens plus tellement, mais ses paroles avaient encore plus attisé ma curiosité, parce que je suis une personne en recherche de connaissances dans plusieurs domaines, ce qui fait l’une de mes plus grandes forces.

Maintenant plus à découvert, indiquant aussi mon envie de ne pas commencer par la méthode violente, je jetais tout de même un œil sur les différents accès de la salle afin de ne pas me faire surprendre par une quelconque embuscade, ou pire, une entrée en scène de forbans ou de membres du Gouvernement, même si dans ma tête, les deux étaient similaires en un certain point.

« Je crois ne pas m’être présentée d’ailleurs. Je me prénomme Ann. Je suis ici sur mon temps libre afin de retrouver l’identité de mes parents parmi les différents actes de noblesses et documents que cette bibliothèque pourrait contenir. Cependant, un document comme celui-ci pourrait bien apporter des informations pour ma cause. Mais ne vous inquiétez pas, mon but est de permettre à toutes les personnes dans cet arbre à vivre. Malheureusement pour vous et votre recherche, il ne sera sûrement pas possible de sortir sans ce livre. Je cède à ma curiosité, cependant je ne suis pas dupe que retirer ces écrits d’ici à la première personne venue serait une erreur. »

J’étais sérieuse dans ma prise de parole, les livres qui étaient ici devaient le rester. Je ne pouvais pas faire confiance en la première personne qui allait se présenter comme une personne ayant les meilleures intentions du monde. Malheureusement le monde ne fonctionnait pas de cette manière. Ici au moins, il était en sécurité, et seules les personnes importantes et de confiance envers la bibliothèque pouvaient y avoir accès. Bien, à présent, il fallait savoir si Lise allait accepter ces conditions, parce que la tension extérieure me rendait beaucoup plus nerveuse que d’habitude.
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J'engage la marche jusqu'à l'étage supérieur avec mon acolyte du jour, on dirait qu'elle se laisse bien facilement mener vers l'interdit. Enfin ... sait-elle seulement que ce que nous cherchons est hautement protégé et interdit par le gouvernement ? Car il s'agit, oui, de la terrible écriture. Les ponéglyphes. D'après certaines rumeurs, un étage supérieur dans cet arbre garderait d'importants livres ayant survécu à l'assaut de l'île il y a maintenant pas loin de cent ans si ce n'est plus, qui fait battre ces rumeurs ? Eh bien ça je ne saurais le dire, mais je suis Archéologue et très attentive à tout ce qui m'entoure, les bruits de couloirs ou les discussions entre matelots ou agents du gouvernement qui semblent en savoir trop, j'aime les écouter.

Nous avançons donc jusqu'à l'étage au dessus de nous, gravissant calmement les centaines de marches tournoyantes pour accéder à une magnifique porte en bois qui semble fermée à clé. Je vais devoir occuper la femme qui m'occupe pendant qu'un plan se prépare dans ma tête, à bien tendre l'oreille on dirait qu'au minimum trois personnes se trouvent être dans cet étage réservé normalement au personnel de la grande bibliothèque, à bien y réfléchir, il doit s'agir d'employés reclus là pour survivre à l'espèce de guerre qui éclate dehors. D'ailleurs en parlant de ça, de nombreux bombardements ont lieu, ils sont de plus en plus violents, faisant même trembler l'arbre dans lequel nous nous trouvons.


« Ne vous inquiétez, je ne compte pas sortir avec ces livres, ils sont à leur place ici. Je ne cherche qu'à les lire. Je ne suis pas de ces Archéologues qui ont pour vocation de prouver les choses au monde avec des preuves écrites dans des livres, je préfère les histoires gravées dans la roche. »

Encore un sous-entendu pour rappeler les ponéglyphes, si avec ça ma partenaire ne comprend toujours pas, je vais croire qu'elle se fout royalement de l'histoire du monde qui nous entoure. Enfin, une petite idée vient d'émerger dans mon esprit, mon Climat-Tact risque de faire de gros dégâts en intérieur, mais au moins nous pourrons continuer de monter et ainsi trouver ce que nous cherchions. Je préfère d'abord prévenir la dénommée Ann, histoire de ne pas la prendre au dépourvu.

« Bon, ça risque de bouger un peu, je te conseille de reculer. »

Cette femme ne sait sûrement qui elle vient d'accompagner, elle risque de vite l'apprendre, à ses dépends. Pas sûre qu'elle soit en accord avec mes principes plutôt directs, mais je n'ai pas de temps à perdre, le monde grouille dehors, le monde tremble également. Trop de choses se passent en extérieur, ce n'est qu'un coup du destin qui me permet d'atteindre mes objectifs.

« Cyclone ... TEMPO ! »

Je rabat rapidement mon arme climatique du froid sur celui de la chaleur, pour finir par les lancer vivement sur cette porte lourde, mais en bois. C'est bien là son point faible. Mon arme tournoie en avant, libérant de la chaleur par une extrémité et du froid par son opposé. En tournoyant, les deux flux climatiques finissent par se rencontrer, terminant par créer une perturbation climatique. Une véritable bourrasque surpuissante qui déblaya la porte en bois comme si elle n'était qu'une brindille. Malheureusement pour nous et notre discrétion, notre entrée en scène fit grand bruit, emportant les débris de la porte dans l'immense salle qui s'offre à nous. Cette salle qui d'ailleurs, renfermait un gigantesque bureau en bois massif et sombre à son extrémité, entre nous et ce bureau, une allée de bouquins tous plus rares les uns que les autres se tiennent là. Qu'est-ce donc que tout ça ? Des version inédites ? Des documents inachevés ? Des livres renfermant de lourds secrets ? Mon regard analysant tout ce bel endroit fut bien vite attiré vers un petit papi grisonnant, agitant sa canne comme un forcené alors que mon Climat-Tact revient dans mes mains, tel un boomerang.

« Non mais ma p'tite demoiselle, c'est quoi ce bazar ? T'es une pirate ? Une révo du coin ? Décline ton identité ou meurs sous ma canne. Petite idioooooo... ailleuh ! »

« Papi du calme ... ton artère va encore lâcher. »

Une jeune femme souriante, vêtue d'une simple robe d'été fleurie et d'un noeud rouge dans ses cheveux blonds s'avance vers nous.

« Bonjour mesdemoiselles. Navrée de l'irrespect de mon grand-père, disons que votre entrée en scène laisse à penser que vous n'êtes pas de simples civils. Néanmoins je serais obligée de vous rappeler que cet étage est réservé aux employés de l'arbre. Quelle est la raison de votre venue ? »

Deux personnes se sont présentées à nous ... où est donc l'auteur de la troisième voix que j'entendais plus tôt ? Je ne daigne pas répondre à cette douce bibliothécaire, préférant laisser cela pour ma compagne du jour qui semble bien plus encline à jouer du social. Je me contente de réajuster ma cape en attendant une réponse de ma collègue, espérons qu'elle ne dise pas n'importe quoi qui nous ferait passer pour des fouines malvenues.
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Vous savez, vous connaissez à me connaître, je ne suis pas la personne la plus idiote du monde, je sais pertinemment qu’une personne peut toujours me mentir, surtout lorsqu’il s’agit de documents importants, et qu’il y avait littéralement une guerre à l’extérieur, une guerre dans laquelle j’aurai pu, et peut-être du être impliquée, mais comme le diraient certains, chacun fait son travail, et le mien était dans cette bibliothèque. A maintes et maintes reprises j’aurai pu ne serait-ce que me dire que les prendre et les ramener, c’était comme les sauver en quelques sortes. Et sauver un patrimoine, c’était important. Cependant, je ne savais pas quels étaient ceux qui étaient importants. Nous étions arrivés vers une porte, où il semblerait qu’elle était fermée.

L’arbre se mit à trembler, quelques livres tombent au sol, il en est de même pour des objets de décoration, ou d’écriture. C’est assez puissant, mais pas assez pour nous faire perdre l’équilibre. Mais la suite est plus intéressante que celle que je connaissais. Cette personne était à la recherche de pierres. Cela voulait aussi dire qu’elle…

« Vous êtes capable de lire ces inscriptions ? Les personnes comme vous se font rares si c’est le cas. Vous êtes une personne précieuse, ou dangereuse dans ce cas. J’aime à penser pour la première possibilité, tout individu dans votre situation sera toujours un point essentiel dans la cause qu’il défendra. Vous semblez faire cavalier seul, mais votre avenir semble semé d’embûches. Vous me semblez intelligente, donc vous n’irez jamais vous jeter tête baissée dans un combat perdu d’avance. Il y a de la chance dans votre malchance aujourd’hui. Sans ce grabuge, il aurait été plus difficile d’accéder à ce lieu. »

Une aubaine donc, mais je n’avais rien à dire à quelqu’un qui était en soif de connaissance. J’aurai volontiers partagé sa passion pour l’apprentissage des Ponéglyphes, mais le nombre de professeurs était limité. Mais de nouveaux tremblements se font sentir, et la porte ne s’ouvre pas, c’est alors que Lise me prévient de reculer, ce que je m’exécute à faire avant de voir sa prestation plus ou moins inattendue.

« Un Climat Tact ? Décidément, vous êtes pleine de surprise. Je n’ai malheureusement que des rumeurs sur ces armes, je ne sors que très peu de mon bar, ou mon bureau pour voir ce genre d’outils moi-même, j’ai beaucoup de témoignage ou de récits sur cet outil. J’en avais conclu qu’il s’agissait d’une simple légende après tout. Vous ne voulez pas plu… »

Et voilà qu’elle l’envoyait pour ouvrir la porte, ou plutôt la détruire. Mais revenons à mes connaissances. Il est vrai qu’à cette époque, je n’avais pas vraiment voyagé à travers le monde. Donc mon ignorance du monde réelle était embrumé par celles que j’avais avec mes livres, pour la plupart du temps, j’étais en intérieur, à travailler, soit en gestion, soit en logistique, mais jamais sur le terrain, et il s’agissait de quelque chose qui me pesait beaucoup à l’époque. C’est pourquoi cette personne, terrible pirate pour l’avenir, avait tout de même attiré ma curiosité, ainsi que ma colère. Enfin, avant qu’elle ne soit attirée par deux nouvelles personnes, et une salle des merveilles. Un vieillard et sa petite fille aux accoutrements très colorés.

« Bonjour, veuillez nous excusez pour l’ouverture plus ou moins brutale de la porte. Certaines personnes n’ont pas vraiment la moindre once de politesse. Je suis Ann D. Red, secrétaire et Barmaid à mes heures perdues. Sachez que ma camarade est assez anxieuse de la situation ici-bas. Pour ma part, je suis présente pour assurer la sécurité du bâtiment, de ses occupants, mais aussi de ses trésors. J’espère que personne n’a été blessé par les débris envoyés par cette attaque. Mais sachez, que contrairement à la première impression donnée par ma camarade, nous sommes ici pour votre sécurité. »

J’avais beaucoup insisté pour que le reste de la discussion se fasse dans le calme et la sérénité, espérant que cette barbare ne continue à tout casser. Elle n’avait pas le comportement de quelqu’un qui était réfléchi, ce qui était quelque chose d’assez perturbant si elle voulait se mener vers la voie de la connaissance et surtout, sur la quête qu’elle avait décidé de réaliser. On disait que les Ponéglyphes renfermaient une partie de l’histoire de ce monde, mais aussi la position d’armes surhumaines. Une personne capable d’exploser une porte à la moindre crise paranoïaque pouvait faire d’immense dégâts avec quelque chose de plus dangereux. Aujourd’hui, j’étais là pour réparer ses erreurs, mais un autre jour, et elle pourrait réaliser un massacre à cause de sa propre stupidité.

« Tout le monde va bien ? Personne n’est blessé ? Y a-t-il d’autres personnes à l’étage ? Si nous avons détruit votre barricade, avez-vous d’autres endroits pour vous mettre en sécurité ? S’il vous faut vous aider pour nous faire pardonner de notre erreur, n’hésitez pas à nous le demander. N’est-ce pas Mademoiselle Lise ? »

Donner une partie de son identité n’était pas réalisée au hasard, parce que je voulais cerner cette personne, mais elle semblait beaucoup moins ouverte d’esprit que je ne le pensais, pas idiote, parce qu’elle avait compris qu’il fallait me laisser parler, mais butée, et donc je voulais voir sa prochaine action pour en connaître un peu plus sur sa personnalité.


Dernière édition par Ann D. Red le Mer 8 Fév 2023 - 1:45, édité 1 fois
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Je ne suis pas une justicière, et encore moins une enfant de coeur qui donnerait de sa personne pour sauver quelqu'un, un civil qui plus est. Je commence déjà ma petite ronde pour repérer les livres qui pourraient se montrer intéressant, tout en gardant un œil sur les personnes qui m'entoure. D'ailleurs cette Ann semble en avoir après moi, elle n'a pas l'air d'avoir apprécié mon entrée en scène. Enfin, elle peut bien jouer les grands coeurs avec le peuple. Ce n'est pas genre, je suis là pour autre chose.

« Bien évidemment, vous semblez si déterminée dans votre tâche. »

Mes doigts parcourent finalement les étagères proches de moi, jusqu'à finalement s'arrêter sur un livre attirant mon attention. Voilà quelque chose d'enfin intéressant, ce livre ... sa couverture montre un désert. Le titre ? Hinu Town. C'est le nom d'une île de la Blue dans laquelle je me trouve si je ne me trompe pas. Je feuillète rapidement les premières pages jusqu'à tomber sur un texte griffonné à la main, dans une langue ... vraiment ancienne. Cette langue n'est pas du Ponéglyphe, c'est autre chose, quelque chose d'ancien que je peux déchiffrer mais ça me demande du temps et un peu de patience et de calme.

« Euh excusez moi. Mais ce livre est classée propriété de l'arbre de la Nouvelle Ohara. Je ne suis pas autorisée à vous le laisser, c'est un ouvrage très rare et très important. »

« Je suis archéologue spécialisée dans les Ponéglyphes, ce livre semble être d'importance mondiale. Je le prends. »

« Mademoiselle ? Je viens de vous dire que non. De plus, si vous êtes Ponéglotte, votre présence ici risque de nous causer des ennuis. La guerre dehors éclate, et ... j'ai bien peur que si vous ne daignez laisser ce livre ici, je doive appeler la milice locale. »

Le ton de la jeune femme est hésitant, elle se veut responsable et sûre d'elle mais ce n'est vraiment pas le cas. Son grand-père reste derrière elle et agite nerveusement sa canne, il a l'air de vouloir me l'envoyer en pleine tête. Ce que je peux tout à fait comprendre, mais cette petite scène me fait légèrement rire. Comment Ann va-t-elle réagir à présent ? En voyant ma nonchalance et ma non envie de coopérer, je peux parier que ça ne va pas lui plaire. Je ferme alors le livre que je tiens fermement entre mes mains avant de le coller contre ma poitrine, ah ça non, je ne compte pas le laisser.

« Navrée mais. Comme je vous l'ai dit, ce livre partira avec moi. Avant que l'un de vous ne me saute à la gorge, veuillez m'écouter. »

Mon ton paraît plus posé, je commence à m'expliquer.

« Ce livre est un bijou archéologique, si le gouvernement apprend son existence, nul doute qu'il viendrait le brûler. Pouvez-vous imaginer que la milice locale comme vous l'appelez, viendrait brûler un livre qu'ils jugeraient trop dangereux pour l'image de leur beau gouvernement ? »

« Je ... je ne pense pas que le gouvernement brûlerait des ... »

« Dois-je vous rappeler les incidents infâmes qui ont eu lieu sur cette île il y a plusieurs dizaines d'années ? Un Buster Call, ça vous dit quelque chose ? »

Pour le coup, ni le grand-père, ni la jeune femme n'ont l'air de vouloir me contredire. Je n'affiche pas de sourire, juste un regard grave et le visage volontairement fermé. Ce livre me tient à coeur et cela me prendrait des lustres à le déchiffrer entièrement, mais j'en ai besoin, je le sais. Et quoi qu'il advienne, je partirais avec. De force même, s'il le faut.
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Ce n’était plus vraiment un échange d’opinion, mais un ultimatum que venait de poser la demoiselle, elle qui venait de me dire qu’elle ne voulait pas prendre d’ouvrage en dehors de l’arbre venait de se contredire, et donc de me mentir. Pirate un jour, pirate toujours dirait le jargon, ce n’est pas pour rien qu’elle terminera ainsi, même à l’heure où j’écris ces souvenirs. Dans tous les cas, la jeune femme qui nous avait accueilli était maintenant terrifiée à l’idée que quelque chose ne lui arrive, à elle et son grand-père, s’il y avait toute action réalisée contre Lise, ce qui n’était pas forcément une bonne nouvelle pour l’avenir.

La tension est cependant présente, tout le monde peut la ressentir, et les arguments sont bien minimes par rapport à ce que Lise voudrait faire de ces documents. Personne ne semblait la connaître, mais une chose était sûre, elle n’allait pas s’amuser à détruire ces documents, mais étaient-ils plus en sécurité que maintenant ? Il n’y avait pas de garanties à ce qu’elle le mette hors de danger. Cependant, la menace qu’elle laissait planer était bien réelle, j’en étais à présent persuadée. Toujours dans l’encadrement de la porte, je m’y appuyai avec mon dos pour commencer à prendre la parole.

« Et dire que je commençais à vous apprécier… C’est votre parole contre un livre important, mais vous avez raison, il ne faut pas que de mauvaises mains ne le trouvent, la situation à l’extérieur vous donne l’avantage de la situation. Vous semblez tout de même avoir des revendications basées sur la prise de force. »

Surtout que les arguments étaient beaucoup basés sur le Buster Call et la bataille en cours, raviver des souvenirs douloureux pour mettre en avant qu’il n’y avait pas d’autre choix possible. Et c’était le cas, parce que je savais me battre, mais j’avais vu sa prestation avec son Climat Tact, je savais bien que tenter quoi que ce soit, c’était risquer ma vie, mais aussi celle des deux autres. Il allait falloir prendre une décision, et vite.

« Je ne peux pas vous faire confiance. J’en suis désolée, mais j’aurai du tenter de vous arrêter avant, plutôt que de vous écouter. Malgré la situation désespérée, si cette personne vous dit que le livre doit rester là, qu’importe les menaces que vous pourrez proférer ou les beaux yeux que vous pourrez faire. Au moins vous montrerez votre véritable visage de Criminelle. »

J’avais à présent fait barrage avec mon corps de la sortie. Certes je ne pouvais pas prendre toute la largeur, et je ne faisais pas le poids face à cette personne, on aurait pu me dire que j’étais folle et que j’aurai du la laisser prendre le livre pour ensuite le récupérer, mais ce n’était pas ainsi que les évènements se passaient dans ma tête, c’était contre ma nature de laisser passer ce genre de choses. Cependant, je respecterai le choix des personnes travaillant dans l’arbre par rapport à l’avenir de ce livre.


Dernière édition par Ann D. Red le Mer 8 Fév 2023 - 1:46, édité 1 fois
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Ce qu'ils peuvent être ennuyants ! Cette Ann et ces deux personnes chargés de la protection et du bien-être des livres dans cet arbre. S'ils en sont tant chargés que ça, que font-ils dans l'étage le plus reculé de l'arbre ? Bien à l'abri pendant que de pauvres innocents et pauvres gens plus démunis se démênent aux étages inférieurs pour ressortir vivants de ce qui semble être une guerre. Pour je ne sais quel but, mais ce qui est sûr, c'est que les affrontements éclatent dehors, les explosions font rages. Et tout l'arbre tremble ... c'est ce qui m'inquiète le plus. Je n'ai pas le temps de mourir ici, pas ici et surtout pas maintenant.

« C'est ennuyant. Je pensais bien vous apprécier, néanmoins ... je partirais avec ce livre. »

Dis-je à la femme qui s'était mise entre ma seule option de sortie et moi. Elle ne sait vraisemblablement pas à qui est-ce qu'elle s'attaque, mais quelque chose me dit qu'elle ne devrait pas tarder à le découvrir. Je prends une seconde pour m'attacher les cheveux en queue de cheval haute avant de m'étirer les bras. Je n'avais pas prévu d'en venir aux mains, mais ça risque d'arrive bien plus vite que prévu. Cette femme ne va pas me laisser passer, et je ne compte pas la laisser me barrer la route.

« Mesdemoiselles, s'il vous plaît. Nous sommes en temps de guerre, c'est assez malvenu. »

« Reculez. »

« Non ... s'il vous plaît, restez sage et laissez donc ce livre ici. »

Elle n'a rien comprit. La voyant alors dans mon coin de l'œil, s'approcher de moi, je l'attrape fermement par le poignet pour la tirer vers moi et la coller dos à moi en maintenant ma main droite sur sa bouche. Mon autre main de disponible tient fermement mon bâton climatique de la foudre et le pointe en direction de la sortie. La demoiselle que je tiens fermement semble vouloir hurler, je sens quelques larmes le long de mes doigts, son grand-père reste immobile, de peur qu'il arrive quelque chose de grave à sa petite-fille.

« C'est bien mieux comme ça. Quand tout le monde se tait enfin. »

C'est bon, je passe à l'offensive. J'en ai marre d'être ici maintenant que j'ai ce qu'il me faut. Ce livre est et restera avec moi, posé à ma gauche sur un bureau, personne d'autre que moi n'y aura accès. Pour m'en assurer je baisse mon arme climatique pour faire glisser le livre jusqu'à ce qu'il tombe dans mon sac à mes pieds. Une fois fait, je m'accroupis, accompagnée de la demoiselle que je tiens pour ramasser mon sac et le placer sur mon épaule. Tout est fin prêt pour que je puisse enfin quitter cette bibliothèque, j'aurais vraiment aimé m'y attarder plus longtemps mais j'ai perdu assez de temps maintenant. Avec tout ce qui se trame dehors, j'ai mieux à faire que subir les éclats de violence pour des raisons qui me sont inconnues.

« À présent Ann, écartez-vous de mon chemin s'il vous plaît. Ou mon otage devra y laisser la vie pour vous prouver que je suis loin d'être une enfant de chœur. Que décidez-vous ? Laissez partir une pirate avec un livre hautement dangereux pour le monde, ou laissez mourir une innocente pour m'arrêtez. Vous semblez animée d'une âme révolutionnaire, cela dit ... vous êtes gentille, bien trop. »

Des pleurs ... encore et toujours des pleurs, que je sens couler sur ma main. Tandis que de ma main gauche je fais tournoyer mon bâton foudroyant pour libérer une bulle électrique qui se maintient à l'extrémité de mon arme. Ainsi, je n'aurais qu'à l'asséner à bout portant à ma victime pour qu'elle subisse un choc foudroyant d'une telle intensité que son coeur s'arrêterait net. Suis-je ... seulement capable de faire ça maintenant ? Oui ! Lise, oui ! Tu dois réussir à le faire, pour déchiffrer ce livre et atteindre un ponéglyphe. Tu dois le faire ! Quoi qu'il en coûte. Le monde s'est toujours opposé à moi, et aujourd'hui j'ai enfin le pouvoir, le pouvoir de changer le monde, le pouvoir de le faire bouger, ce monde qui m'a volé ma mère et mon enfance ! Ce monde qui craint mon pouvoir, je n'ai plus peur d'affirmer qui je suis, aujourd'hui je saurais surmonter ça, je saurais me montrer impitoyable.
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Vous souvenez-vous de ce dont je vous avais parlé, un pirate a toujours mauvaise fond, toujours, et cette Lise, qui était en train de devenir la terrible Elisabeth L. Gray. Tout comme il était normal qu’elle se trouve être une criminelle, je devais avouer que rencontrer une personne qui s’intéressait à l’histoire de ce monde avait quelques peu abaissé ma garde. Et donc de mon regard attristé et déçu, je regardai la jeune femme terrifiée dans les yeux, baignant de larmes.

« Je m’excuse. »

Ce ne furent que de simples mots, mais ils avaient une grande signification. Je savais que je ne pouvais pas gagner, j’avais vu les performances de la demoiselle en face de moi. Il s’agissait d’une véritable force de la nature qui pouvait contrôler la météo. Je savais aussi qu’elle ne plaisantait pas. Par rapport à la criminelle, elle avait raison, j’avais été beaucoup trop clémente, j’avais donné sa chance à cette personne, et de toute façon, en aurai-je eu la possibilité ? Donner l’alerte aurait pu être la meilleure des solutions, ou peut-être qu’elle aurait entraîné plus de pertes.

« Je suis animée de ce qui me rapproche des honnêtes gens. Seules les personnes mauvaises prononcent ces mots pour soulager leurs méfaits. Je resterai en honneur avec mes valeurs. Je vous plains d’être si étroitement fermée d’esprit et de n’y voir que la désolation. Alors je vais tenter une seule fois de vous les ouvrir. »

Je ne pouvais pas laisser plus de personnes mourir en cette journée. Alors que l’intensité des combats se faisait toujours ressentir même au travers de l’arbre, je décidai de m’écarter de la porte. Le risque était beaucoup trop grand. J’étais beaucoup trop jeune pour savoir et deviner si cette personne allait réellement pouvoir réaliser ce geste de mort, et je n’étais pas prête à tenter le coup de bluff. Cependant, j’avais cette envie de lui faire ouvrir les yeux sur sa propre bêtise, entre la personne qu’elle avait été lors de nos échanges, et de l’idiote qu’elle venait de devenir en très peu de temps.

« En vous écoutant, j’y avais entendu une personne pleine de convictions avec un idéal de paix. Prenez ce livre si vous voulez, vous en avez le pouvoir, mais le rendre une fois que vous aurez fini de l’étudier, vous en aurez aussi ce pouvoir. Mais prouvez que vos intentions sont bonnes pour ce monde, ne cédez pas à cette tentation. Laissez cette femme vivre sa vie. »

Je venais de parler comme si la Révolution allait tenir bon, et le tronc principal aussi. Je n’en savais rien à ce moment, j’espérais simplement l’issue la plus positive possible, et j’étais terriblement anxieuse. Les Criminels faisaient peur, je le savais, mais les voir en action était toujours un instant désagréable, où l’adrénaline nous donnait l’envie d’agir, et nous forçait à réfléchir à toutes les situations possibles. Et dans ce cas de figure, ne rien faire était la chose la plus intelligente à réaliser.
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J'en suis navrée d'en arriver là mais au moins elles ne vont pas chercher plus longtemps la confrontation. Je range mon arme climatique à ma ceinture en poussant la demoiselle sur une des étagères à ma gauche, cette pauvre femme se rattrape de justesse et accours dans les bras de son vieux grand-père. De mon côté, j'ai réajusté mon sac à dos sur mon épaule avant de marcher en direction de la sortie. Passant à côté de Ann qui s'écarte respectueusement. Je tiens tout de même à lui laisser quelques mots, cette femme est intelligente, j'ose espérer que peu importe son rang, elle ira loin, et que nous serons amenées à nous revoir. Ici ou ailleurs.

« Vous êtes intelligente. Je reviendrais déposer ce livre, dans le plus grand des secrets. Tout aussi discrètement que ce livre est sorti de la bibliothèque, il y reviendra de la même façon. »

Je passe un revers de main droite dans mes longs cheveux qui virevoltent devant le visage d'Ann.

« À bientôt, je l'espère. »

Me voilà sortie de cette pièce à l'ambiance lourde, je descends alors rapidement les escaliers deux par deux. Il va falloir se fondre à nouveau dans la masse et faire comme si rien ne s'était passé. Je vérifie avant de quitter les lieux que le livre est toujours bien dans mon sac. Une fois au rez-de-chaussée j'ouvre lentement la porte que j'ai passé quelques minutes plus tôt. Devant moi, une foule en délire, tous hurlent et pleurent. C'est la panique à l'état général, une véritable ambiance de guerre y règne. Il y a des bruits de canons, de tirs à la carabine, des épées qui s'entrechoquent. Tous ces bruits que j'entendais comme lointain dans les étages supérieurs, j'en suis au centre. Le rez-de-chaussée de l'arbre est en proie aux révolutionnaires, aux pirates et à la Marine qui se battent pour un objectif que je n'ai pas saisis. Et honnêtement, pour lequel je n'ai pas envie de prendre part.

« Partons d'ici ... »

Des pirates ... ou des révolutionnaires ... je ne saurais même pas énoncer leurs camps. Enfin des inconscients s'élancent vers moi, une femme bien trop habillée et ni même balafrée, c'est étonnant je l'accorde. Je suis forcée de dégainer mon arme climatique, il va falloir se défendre et réussir à ouvrir une brèche dans l'affrontement pour foncer vers le port où j'ai laissé mon embarcation.

« Dégagez de mon chemin ! Cyclone Tempo ! »

D'un geste vif, j'envoie voler mon arme climatique en avant, emportant tout sur son passage. Pirates, Révolutionnaires, Gouvernement. Ils sont tous dans le même panier et c'est bien une vingtaine d'hommes et de femmes qui s'envolent en ligne droite. Je profite de la cohue générale et du climat ambiant pour courir derrière cette ligne ouverte devant moi tout en rattrapant mon arme climatique en plein vol. Il va falloir accélérer le pas, car malgré tout, quelques acharnés parviennent à m'asséner des coups d'épées filants, une arme à feu manque de me perforer l'épaule gauche, ne faisant que l'effleurer par chance. Mon adrénaline est poussé à son paroxysme, et la fatigue ne cesse de croitre. Je sens qu'une lourde sieste m'attend dans mon embarcation. Mon aventure sur la Nouvelle Ohara s'achève ainsi, après cette sortie en trombe de la bibliothèque, j'ai réussi, par miracle à me faire toute petite et me glisser jusqu'au port pour larguer la grand voile et voguer en direction d'Hinu Town.
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Les meubles avaient été sauvés, je l’espérais vraiment, alors que les bruits se faisaient entendre en bas, lorsque Lise se mit à descendre. L’arbre trembla une nouvelle fois, mais sous le signe de la météo pour celle-ci. En haut, je regardai les deux personnes, le grand-père toujours sur la défensive, et sa petite fille en larmes, toujours traumatisée par ce qu’il venait de se passer. A ce niveau, plusieurs choses étaient possibles. Soit je prenais le blâme pour ce qui venait d’être fait, malgré le fait d’avoir été impuissante, soit je continuais à me battre pour mettre les personnes en sécurité.

« Avez-vous un autre endroit où vous mettre en sécurité ? »

La jeune fille sursauta en entendant ma voix forte, modifiée par la frustration. Elle me voyait furieuse, mais aussi inquiète. Je lui répétai alors la même question, elle opina. Ce n’était pas le moment de rester dans une salle dont la porte était fermée. Je fis donc en sorte de porter le vieil homme, non sans me prendre un coup de bâton au visage, brisant mes lunettes sur le moment. Mais je n’étais plus à ça prêt. Un livre important avait été dérobé, et je devais compter sur la promesse d’une pirate pour qu’il soit rendu.

« Je m’excuse pour mon impuissance. Ce livre est un maigre sacrifice pour toutes les œuvres que vous présentez ici. »

Je ne savais pas si elle était d’accord, mais je savais que j’avais raison dans ce fond. Les pertes auraient pu être encore plus terribles, mais ne le furent pas. Le placard à balais avait une armoire où les deux pouvaient se cacher pour le moment, alors que je faisais en sorte de chercher un moyen de ne laisser personne passer les lieux. Mais le fracas semblait s’être terminé. Dehors sûrement, une personne était en train de parler avec la marine. Sa voix était si forte qu’elle portait jusqu’à mes oreilles.

« HO MARINE ! Nous ne sommes pas vos ennemies. Nous sommes venus faire votre travail et sauver les innocents d'Ohara que vous regardez mourir ! »

Il venait de prendre l’intérêt de beaucoup d’autres personnes. Un Révolutionnaire ? Je n’avais pas eu le temps de voir de qui il s’agissait, mais il semblait être une personne qui était énormément impliquée dans la cause, à l’époque en tout cas.

« Il suffit ! Ne comprenez-vous pas ?! Je peux tuer n'importe lequel d'entre vous, mais est-ce ça la justice? La loi du plus fort? Qu'est ce qui est bon est juste ? Qui définit ce qui est bien ? Vous m'attaquez parce que j'ai combattu des pirates et protégé des hommes innocents? Ouvrez les yeux, ce monde est plus complexe que marine, révolutionnaire et pirate. Oui je suis révolutionnaire, mais je ne suis pas votre ennemi. La révolution est là pour corriger vos erreurs alors…

VIVE LA REVOLUTION ! »

Le reste fut plus calme. Les pirates semblèrent se mettre en retrait, et ceux qui tentèrent de passer les étages supérieurs durent faire face à mes poings. Cependant, les Marines qui montèrent n’étaient plus venus pour se battre. Au contraire, lorsque le premier fit face à moi, les mains en l’air, il s’exclama rapidement. Il avait lu ma posture, et savait que j’étais sur la défensive et non en volonté de me battre. De plus, il pouvait voir les personnes assommées en bas. Ce n’était pas le moment pour me déclarer et me faire arrêter. Autant jouer les civils pour le moment.

« Y a-t-il des blessés ? Nous sommes ici pour vous aider. Est-ce vous qui avez fait ceci en bas ? »

« Deux personnes traumatisées se trouvent dans le placard à balais. Mais ce n’est pas moi, la majorité des dégâts ont été causé par une voleuse, elle s’est emparée de quelque chose avant de nous menacer avec une arme étrange. Je n’ai pas d’autre information malheureusement. »

Le fait de cacher l’identité de Lise pouvait m’aider, si la Marine savait quel livre avait été volé, et qui l’avait fait, ce dernier aurait beaucoup moins de chance de retourner à la Nouvelle Ohara. Alors je descendais, me rendant volontaire afin d’aider à retrouver les civils sous les décombres. Je n’étais pas une personne qui aimait beaucoup le Gouvernement, mais les Marines étaient en train d’essayer de limiter les pertes. Mais quelque chose n’allait pas. Pourquoi ravager l’île pour ensuite essayer d’aider ? Je n’avais pas vu grand-chose, mais pour une simple bataille, personne n’avait fait dans la dentelle, et la Révolution sur cette île, active, venait soudainement de mettre les voiles. Peut-être un jour aurai-je des réponses par rapport aux évènements de ce jour particulier. Après mon aide, je prenais le premier navire pour me ramener d’abord dans une zone plus sûre, puis à la base.
Fin du Flashback
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