Max(ence) "La Menace" Diabolosse [Terminée]

Le Rouge, l'Or et le Noir ; voilà son code couleur. 

Le Rouge de l'amour, de la passion, des flammes et du sang qui composent la majeure partie de sa tenue jusqu'à ses yeux luisants ; une couleur vive, agressive, qui se voit de loin tant elle attire l'œil et qui évoque si naturellement le danger mais aussi quelque chose de particulièrement expressif.

L'Or du luxe, de l'excellence, de la richesse et d'une certaine noblesse ; de la lumière qui révèle, oserais-je vous dire... de quelque chose qui se veut au-delà du terre-à-terre, quelque chose qui... se la pète un peu, jusque dans la couleur dorée de ses cheveux. 

Le Noir Funèbre de la poudre à canon, de tout ce qui est calcinée, de la nuit, du sombre et de la mort... car c'est aussi le prix de la voie qu'il a choisi. 

Véritable festival ambulant, qui a dit qu'un pirate n'avait pas le droit d'avoir le sens du style ?! Soit ! Sachez-le ! Son style de vie fait ses tenues... très vite usées, déchirées et abîmées... mais ça ne l'empêche pas de s'habiller avec l'esthétique en tête. Tricorne à plumes amples, redingote cintrée façon corsaire et une jolie paire de rapière aux gardes dorées ! Maxence lui-même n'est pas très grand, ni très imposant de base... un mètre soixante-dix pour soixante-dix kilos... mais ça ne l'empêche pas de se donner des grands airs ! Max marche partout comme en terre déjà conquise, marche comme on danse et s'étale sans vergogne ; le voilà déjà qui s'accoude, s'adosse et s'affale partout comme si c'était chez lui. Au mépris des mœurs et des convenances, ce pirate trouve son aise partout où il peut. 

Haut-en-couleur, on le voit et l'entend venir de loin ! Rire éraillé et sardonique qu'on croit emprunté à quelques diables ou requins, il parle fort, se met à chanter à tue-tête sans trop de raison, se fiche bien de déranger. S'il a le temps, il le prend et ne se prive pas de s'étaler. De base, sa démarche à la langueur d'un serpent qui se faufile dans les herbes, son pas s'allonge pareil à celui d'un félin à la vue d'une souris et il s'attarde sur choses et gens pareil à un loup reniflant sa proie... mais évidemment, les trois animaux que je vous cite sont très capables de se faire véloce sans forcer.

Ragez-pas ! Max a beau être un fumier, un meurtrier, quelqu'un à la morale absente... il est très bien dans sa peau et le fait savoir, sans un mot, par cette simple élégance de son corps qui danse plutôt que de simplement bouger. Lui qui déborde de confiance reçoit les regards de travers et les messes basses comme des fleurs qui lui seraient jetés... bon joueur... car lui parle en voulant qu'on l'entende et va pour être vu sans complexe ! 

Lui qui déborde d'énergie ne masque pas d'être capable de s'enflammer d'un rien et il respire les problèmes à des kilomètres... son visage juvénile s'efface bien vite au profit de sa nature particulièrement expressive, vite capable de transformer son visage de bel éphèbe en une tronche hideuse de dépravé mégalomaniaque.

Max "La Menace" Diabolosse a, en son cœur, une passion qui brûle si incroyablement fort que, si personne n'a la volonté ou la capacité de l'arrêter, cette flamme sacrée pourrait le monde entier dévorer.

Lui qui se voit "Art et Artiste" à la fois considère l'entièreté du monde comme une toile... qui n'est peut-être pas vierge mais, sur laquelle, il va s'empresser de peindre ses délires !  Lorsqu'on lui parle de ses déboires violents, lui ne comprend pas vraiment le problème... car les flammes et le sang sont les peintures de ses toiles dantesque ; les lames qui frictionnent, les cris, les pleurs et les explosions sont, pour lui, la plus illustre des symphonies ; lui-même se bat comme on danse et danse à l'amour comme à la guerre. Les considérations morales ne sont que de très vagues abstractions à ses yeux car lui ne voit pas les choses de la même façon. Pour lui, la vie n'a pas vocation à être tranquille, sereine, confortable et sécure ; ce n'est juste pas ainsi qu'il voit la vie.
Max ne voit que la beauté tandis que son cœur ne vise que la passion de l'art et des émotions ; sa vie en elle-même sera son œuvre et ce pauvre monde, le support de son art.

Entièrement dévoué à son art, à sa passion et à ses émotions... ce qui ne laisse que peu de place au pragmatisme, à la raison et à la réflexion. Et c'est bien pour ça qu'il est pirate ! Parce qu'il se fiche bien de l'intérêt général ou du bien commun, ni même d'être un humain décent, tout ce qui l'intéresse... c'est de voir se réaliser sous ses yeux ses visions démentes.

Au-delà de ça, Maxence fait partie de ces pirates qui écoutent leurs cœurs avant tout et autant de vous dire que son cœur à lui ne fait pas dans la demi-mesure. Véritable cœur d'artichaut d'ailleurs, notre flamboyant forbans tombe amoureux toutes les cinq minutes... et est prêt à tout, même à souffrir mille morts, pour prouver toute la sincérité de son coup de foudre ! Qu'il s'agisse de raser un village en l'honneur de la prunelle de ses yeux, de la kidnapper façon Hadès et Perséphone ou n'importe quelle folie du moment... mais cinq minutes de plus, il aura probablement oublié. Ou plutôt, disons qu'il s'en ira fatalement parce que... vous savez bien... un pirate, ça a la bougeotte ! Et un pirate, ça n'a jamais été connu pour faire du sur-place en fondant une famille. Au-delà de l'intérêt romantique, Max la Menace est assez vite fasciné et intrigué par n'importe quel quidam qui croise sa route. Insatiablement curieux et ironiquement philanthrope malgré la sauvagerie dont il peut parfois être capable, rien ne lui plait plus que de découvrir de nouvelles personnes... et de quoi elles sont faites.

Qu'il s'agisse d'aller boire un coup et de danser, de monter des plans foireux, de se battre ou tout ça à la fois, Max a cette soif insatiable de rencontre avec des gens... qui sortent de l'ordinaire, qui expriment quelque chose de particulier. Et de la même façon que lui se voit "Art et Artiste à la fois", sa vision c'est que nous le sommes tous à un certain degré. Certains mieux que d'autres, c'est tout... il y en a qui sont des Mona Lisa, des Radeaux de la Méduse... d'autres qui ne sont encore que des croquis et enfin, des dessins d'enfants. Bref, qu'est-ce qu'il peut y avoir de plus passionnant que le vivant et toutes ses créations ?

Bon vivant évidemment, capable de boire des fleuves d'alcools et de manger des pâturages entiers, son appétit insatiable à l'heure du banquet n'est que le reflet de sa soif de vivre ! Des aventures pour s'émerveiller ou se faire peur, des combats que l'on domine orgueilleusement, des roustes que l'on se prend... Évidemment, en quête de sensations fortes, d'émotions intenses et de sens, Maxence n'a pas nécessairement besoin de l'emporter à la fin. Tout ce qui lui importe, c'est de vivre une vie formidable et exceptionnelle ! Mais pas seulement, ce serait trop simple.

Comme toute œuvre d'art et tout artiste qui l'accompagne, Max a aussi besoin d'amour, de reconnaissance et de gloire. Il se plaît autant à se pavaner devant des foules d'anonymes qui acclament son nom ou hurle de terreur qu'à nouer des relations privilégiées. Quoique très capable d'être volage, de se fasciner d'un être puis de s'en lasser, il est tout aussi capable de s'attacher à quelqu'un ad vitam aeternam. Le plus souvent, et comme c'est le cas avec les pirates, le lien le plus fort au sein de la piraterie reste celui d'un équipage uni. A ce niveau-là, lorsqu'il aura son équipage, soyez sûr que celui-ci sera son plus beau trésor ! Que dis-je, la prunelle de ses yeux et que des villages entiers brûleront à la moindre offense !

Être entier et passionné, tout aussi déterminé mais qui échappe à la rationalité, il n'est pas... tellement dans les manigances subtiles ou les complots de l'ombre. Puisqu'en quête de gloire aussi, lui préfère largement faire dans l'éclat et le bruyant ! Et c'est quelqu'un de franc qui n'a, entre nous, ni la capacité ni même la volonté de se dissimuler au monde d'une quelconque façon. D'ailleurs... ça n'étonne personne de le voir hurler à s'en casser la voix, rire aux éclats et pleurer à chaudes larmes ; il a ses humeurs, sera assez rarement mélancolique mais, d'une manière générale, il ne passe inaperçu... c'est bien le but ! De même que sa nature impulsive et tête brûlée ne choquera personne.

Maxence Diabolosse est né dans un cadre particulièrement nanti. En effet, le blondinet a vu le jour au Royaume de Saint-Urea, au cœur même de ce royaume, dans ce que l'on nomme là-bas la "Haute Ville" : s'y côtoient nobles, dirigeants, gradés de la marine et militaires locaux. La crème de la crème, le gratin gratiné de la haute société ! Élevé dans la plus pure tradition militaire de la marine, sachez que tout à un prix et Diego n'échappe à la règle. Lui qui mangeait largement à sa faim, buvait largement à sa soif et ne manquait de rien, loin de là, manquait pourtant... d'amour ? De passion ? D'émotion ? C'est une vie bien plus triste qu'elle peut en avoir l'air au premier abord. Avoir un planning de ministre à huit ans, ce n'est pas toujours rigolo. On se lève à telle heure -très tôt- et on peut enfin aller se coucher à telle heure -très tard- ; toute la journée, l'impitoyable emploi du temps ne laisse guère de temps ni à la rêverie, ni au jeu. Il s'agit de s'entraîner et étudier toute la journée, sans discontinuer. Jusqu'aux repas étaient, en réalité, des épreuves incroyables tant les bonnes manières pouvaient être complexes à retenir et appliquer. Toujours droit, toujours stricte, toujours discipliné et... sans jamais un mot plus haut que l'autre, sans jamais rien qui dépasse et toujours parfaitement parfait, les choses et gens quadrillés jusque dans le moindre infime détail. La liberté y est un concept abstrait et, d'ailleurs, l'on en parle jamais ; ce n'est qu'à son départ que Max a finalement entendu ce mot de la bouche d'un clochard alcoolique. Le gamin, ne connaissant que ça évidement, n'était pas capable d'imaginer autre chose ; difficile de conceptualiser quelque chose que l'on a jamais ne serait-ce qu'entraperçu. 

Heureusement... ou malheureusement, allez savoir... la famille Diabolosse n'a fait qu'une seule erreur : ils n'ont pas suffisamment exposé le p'tit Max au monde extérieur, ne l'ont absolument pas préparé à se confronter à la "vraie vie". Ainsi aura-t-il fait ses classes au sein de la marine, à base de piston et de compétences honorables, pour se retrouver dans une unité de marine... plus ou moins planquée ? L'idée, à terme, c'était que Max devienne un haut-gradé plutôt que de crever bêtement au combat... et son père, manchot et borgne, ne tenait pas tellement à ce que son fils devienne un homme de terrain. Tout ça, au final, est très politique mais à Saint-Urea, le passage par la marine ou l'armée locale est quasi-obligatoire pour espérer atteindre un statut convenable. Son père était marin de formation, alors soit, son fils le serait aussi.

En train de passer le balai sur le pont d'un fier navire de la marine gouvernementale... alors que rien n'aurait pu le prédire, par pur hasard et coup du destin ; des pirates ont attaqué ! Le combat fut sanglant, brutal et vicieux, il y a eu des morts en nombres, des deux côtés... et des vies brisées, des gens dont le corps serait meurtri et d'autres, traumatisés à vie. Max fut de ces derniers, son esprit chamboulé comme pas possible par ce combat sanglant duquel il est miraculeusement sorti vivant sans trop savoir comment. Accroché désespérément à un morceau d'épave, comme c'est souvent le cas à South Blue, son morceau de navire a dérivé pour s'échouer au cimetière d'épaves. C'était... étrange comme constat... blessé, effrayé, il avait froid au point que ça l'en brûlait... et pourtant ? Pourtant ! Pourtant il avait crié et hurlé de toutes ses forces, avait frappé avec rage, s'était fait tirer dessus et lacérer et lui aussi frappé !
Autant de choses si intenses, si prenantes, si... si... ...bref, Max a compris que sa vie à Saint-Urea, c'était de la merde, ce n'était pas la vraie vie : la vraie vie, c'est celle que vivent les pirates !