Piège de cristal
Les folles histoires d'Elsa
1628 - Les pirates "D'Achille le furieux" écument les mers de West Blue à la recherche de quelques larcins faciles pour pouvoir revendre les marchandises volées au marché noir. Elsa, femme du capitaine, prend son rôle très à cœur, elle s'aventure dans les profondeurs de l'île de Poiscaille pour espérer découvrir un trésor.
Tout l'équipage d'Achille avait débarqué sur l'île. Monsieur Kanazawa, second du capitaine, avait remis une série d'instruction à l'ensemble du personnel navigant afin de pouvoir compléter le matériel du navire pour se préparer à la prochaine excursion en haute mer. Il n'avait cependant pas donné d'ordre à Elsa, pour la simple et bonne raison qu'elle était la femme du Capitaine, en aucun cas, il ne se serait permis un tel affront envers son chef. Tout le monde pose le pied-à-terre, Achille n'a donné qu'un seul ordre : pas de bazar ! Rares sont ceux qui lui avaient désobéi et ceux-ci l'avaient amèrement regretté, le supplice de la planche chez les pirates, c'est quelque chose de sérieux.
Nous sommes en 1628, un fin zéphyr s'engouffre dans la tignasse hirsute d'Elsa, elle hume l'air, et même l'odeur nauséabonde de poisson lui semble agréable et suffisamment proche de la terre. La dernière excursion avait tout de même durée plus de six semaines, mettant à mal les nerfs de l'équipage Promiscuité oblige-, mais aussi des réserves du navire qui sont dans un état alarmant. La jeune dame sait pertinemment que l'ensemble de l'équipage est en train de réaliser d'important préparatif en vue d'un assaut de grande ampleur sur Kage Berg, ils avaient entendu parler d'une fête un peu singulière qui leur permettrait de gagner une somme importante. Aussi, rester en ville ne lui semblait pas pertinent. D'une démarche assurée, elle se dirige en dehors de la vie citadine pour s'aventurer dans une vaste forêt de bambou. Si les sentiers semblent partir de part et d'autres de l'îles, l'aspect lugubre des lieux lui laisse croire qu'il est possible que ces lieux regorgent de mystères et de curiosités en tout genre. Un trésor peut-être ? Qui sait... Mais avant toute chose, elle se devait de faire la chose qui lui manque le plus lorsqu'elle navigue. Un feu ! Elle avait besoin de sentir la caresse chaude de la chaleur ardente, de voir les morsures acérées des flammes dévorées le bois. Elle s'affaire donc à prendre du bois sec avant de frotter ardemment sa pierre à silex pour laisser jaillir une gerbe d'étincelles qui mettent progressivement le feu au tas de bois sec. Elsa à cette époque, n'avait aucune idée que le prochain assaut sur Kage Berg donnerait un tournant décisif à sa vie. Il y perdrait un œil, un bras, et son mari. C'est donc une Elsa un peu plus insouciante et moins virulente, mais pas moins dangereuse.
Elle s'assoit tranquillement tout en se reposant sur son sabre, profitant de chaque instant ou le feu lui amène un peu plus de réconfort. Elle reste presque une heure tranquillement assise, observant au bord du chemin les allée et venues incessantes des gens. Marchands itinérants, bûcherons, promeneur, elle passe inaperçu et personne ne semble lui prêter attention, pourquoi le devraient-ils après tout ?
Mais, après quelque temps, une femme à l'allure étrange passe sur ce même chemin, si au premier abord Elsa ne voulait pas s'attarder dessus, un objet scintillant attire son œil. Il lui faut quelques instants avant de cibler correctement le fruit de sa convoitise, serait-ce ici une boule de cristal ? Le cristal se revend toujours bien au marché noir. Que risque t'elle après tout ? Elsa se lève, délaissant son feu chéri et s'avance vers la femme avant de l'apostropher.
"-Hey ! Toi. Reviens un peu ici, veux-tu ?"
Si la femme venait à se retourner, elle pourrait voir qu'Elsa avait la main posée sur son sabre et qu'elle était prête à dégainer. Un large sourire carnassier s'affiche sur son visage, offrant une vue imprenable sur une rangée parfaitement alignée de crocs acérés.
"-Tu vas me donner cette boule-là... Je n'ai pas envie de te faire mal. Mais c'est à moi désormais. Que tu le veuilles ou non. Ça peut se passer de deux manières... Donnes moi mon dû, part et vis ta vie. Tente de résister et non seulement, j'aurai ton précieux bien, mais j'aurai aussi pris ta vie. Inutile d'en arriver à de telles extrémités non ?"
Elsa était loin de se douter de la suite.