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Alegsis Jubtion

Alegsis Jubtion, Alegs

Description physique

Il est pas beau Alegs, et la carne n'a même pas l'excuse d'être accidentée pour attester d'une trogne dont le moindre détail apparent contrevient - et de loin - à tous les critères recevables en matière d'esthétisme humain. Paraîtrait que les yeux seraient le reflet de l'âme. C'est ce qui se dit. À l'aune du proverbe, on en déduira que le pauvre monsieur Jubtion a une âme terne comme les pierres. Deux billes rondes et flasques avec une prunelle au centre. Voilà pour l'affaire. Notez que ça ne l'empêche pas d'être expressif, même qu'il l'est de beaucoup trop, à grimacer sans arrêt. N'empêche qu'il a pas les yeux d'un ravageur ; plutôt ceux d'un ravagé. Un ravagé qui, si on s'arrête à ses seuls yeux, apparaît tantôt hagard ou ahuri selon le contexte.

Et pourtant, avec des globes oculaires pareils, c'est encore dans ses yeux qu'on lui découvre ses moindres défauts à celui-ci. Son nez, pour ce qu'il a de large et écrasé, fait qu'on ne lui devine que deux minuscules narines au beau milieu de la figure. Et dessous ? Une bouche ; une gueule, plutôt. Une dont les lèvres sont si fines qu'elles en deviennent inexistantes. Et à voir les deux énormes chicots qui en dépassent d'une extrémité à l'autre, on ne tarde pas à comprendre qu'en dedans, c'est peut-être bien pire qu'en dehors. Il a de toute manière la dent rare, le bon Alegsis ; ça, on le remarque lorsqu'il bâille la mâchoire grande ouverte.

«Mon potame d'amür» qu'elle l'appelait sa mère. Quand on génère un môme dont le visage tient de l'art abstrait, on habille le désastre comme on peut. C'est pourtant bien vrai, à y réfléchir, qu'il a une gueule d'hippopotame le malheureux. Un hippopotame si énergique qu'il en devient usant.

Plutôt dégingandé au naturel, du moins le croirait-on à le voir avec un air si indolent et plat collé sur la gueule, celui-ci ne tarde jamais à se montrer franchement expansif dans ses élans divers et variés. Tout, quand on le sollicite, est prétexte au grandiloquent et au grand guignolesque ; un registre à sa mesure. Expressif de la moue comme du bout de ses grands gestes, faut jamais le pousser de trop ou même de peu pour qu'il s'exclame plus qu'il ne s'exprime. Ça fait son charme, même si le commun des mortels, à trop s'y exposer, n'est que trop disposé à lui claquer le beignet au bout d'un moment. Un court moment.

Si la nature n'a pas été généreux avec lui, Alegsis se sera rattrapé du mieux qu'il aura pu. Athlétique, élancé, cotoyant de peu le mètre quatre-vingt, il l'a soignée sa carrure, et sans chercher à l'exhiber. Du reste, il se couvre entièrement d'une combinaison relativement ample venue l'emballer de la gorge aux poignets et jusqu'aux sommets de ses chevilles. Chevilles par ailleurs couvertes de bandages enfoncés dans des chaussures sans lacets, celles-ci étant assorties à sa tunique. Un chapeau de pêcheur aux bords long trône sur ses cheveux qui, au sommet de son crâne, se font presque aussi rares que les dents dans sa mâchoire.

Description psychologique

Simplet ? Stupide ? Limité ? Tous les adjectifs y seront passés pour tenter de définir les contours intellectuels de la bête. À parler de ses frasques et de ses lubies, l'euphémisme est de circonstance ; un «au moins, il est pas méchant» tombant toujours impitoyablement sous le poids d'un dépit qu'on s'abstient d'articuler trop ostensiblement.

Naturellement enjoué et distrait, oscillant brutalement entre l'ingénu et le volcanique, sans jamais cependant que ses colères ne soient franchement sincères, celles-ci étant plus inopinées que justifiées ; Alegs est quelque part ce bon sauvage exubérant à la jovialité bien trop souvent déplacée. Prompt à rire à contretemps ou à s'improviser butor quand l'instant le commande, parfois même naïf jusqu'aux confins de la connerie furieuse, il est de ces hommes qu'on ne peut que haïr ou adorer sans jamais que son avis sur leur compte puisse se situer dans un juste milieu. Dépourvu des capacités sociales attendues d'un homme de son âge, le tact est chez lui chose étrangère, sa balourdise de rustaud fini faisant bien souvent le jeu de ses maladresses.

Ce serait toutefois une regrettable erreur que de ne voir en lui qu'un animal aussi stupide qu'il est innocent. Trop lucide pour être qualifié d'amoral, c'est généralement sans scrupule aucun qu'il s'abaisse aux coups bas et autres couardises du même acabit. Parce qu'il est un poil péteux, Alegsis. L'inconvénient étant que sa curiosité prendra toujours le pas sur sa relative lâcheté ; le conduisant ainsi inexorablement sur le sentier d'un danger certain, toujours pavé par son insouciance. En un sens - et même en plusieurs - un regard avisé porté sur son compte conduira les plus perspicaces à dire de lui qu'il est un prométhéen qui s'ignore. Embarqué sans cesse et sans répit dans les coups fourrés les plus divers, chacun le connaissant se sera fait à l'idée, et depuis longtemps, qu'Alegsis Jubtion puisse être confondu avec un fléau perché sur deux jambes. Pas un de ces fléaux augustes dont les dieux ont le secret, mais une de ces calamités accidentelles dont on dit si volontiers qu'elle sont «la faute à pas de chance». Une faute qui se partage avec tous ceux amenés à se joindre à son itinéraire, celui-ci rendu cahoteux par l'imprévoyance manifeste et désinvolte du personnage.

«La faute à pas de chance», c'est peut-être encore à ça que pourrait se résumer le parcours de vie et la psyché d'un irresponsable rendu flamboyant de ses errements coutumiers.

Biographie

Tout parent le sait, ça tient du serment tacite de ne pas le dire à haute voix mais, les enfants, on fait avec à défaut de les aimer véritablement. «À tout accouchement un châtiment» dit-on à Cimetière d'Épaves, terre illustre, faite de ruines nautiques qui a vu naître et grandir une de ces incongruités biologiques et psychologiques dont le coin a le secret. Un de ces chiards saugrenus qu'on aura baptisé Alegsis.

Le père est un de ces fourgues qui fait transiter les babioles traînées dans les courants marins de mains en mains, la mère gère sa portée, et les mouflets - six au compteur - aident au mieux le paternel ou à éduquer les plus jeunes. Ses frères, ses sœurs, Alegs, il ne se sera jamais entendu avec. Non pas qu'ils lui furent résolument hostiles par principe et ce, au seul prétexte que sa tronche ne leur revenait pas, mais car il accaparait le gros de l'attention de ses parents.

Enfant terrible, cumulant les tares alors qu'il était aussi aventureux que maladroit, il ne faisait pas bon le quitter des yeux un instant. Pourtant pas hutin ni trop hâbleur - quoi que très remuant et expressif - Alegsis savait se mettre dans les situations les plus épineuses ; situations où s'en allaient ensuite s'écharper ses parents pour l'en sortir.

C'est curieux un marmot, mais un qui se trouve trop stupide pour butter sur le sens du mot «Non», c'est un cas particulier ; un cas d'école. Entre ses tentatives de voir les «trésors» flottants de trop près et la volonté farouche de rester dans les pattes de l'autochtone, ici réputé pour son impatience, Alegsis aura donné ce qu'il fallait de mouron à ses parents pour que ceux-ci vieillissent de dix ans par jour. Il aura bien fallu le canaliser l'enfant-là, ne serait-ce que pour s'épargner le supplice de le supporter lui et ses frasques. Alors on l'a jeté là où on a pu. Y'avait un ermite dans les épaves, un vieux qui aspirait à la paix. Pas de chance. À lui, qui vivait de la charité de ses voisins faute de pouvoir trop travailler, on lui a fait le chantage à la communauté ; qu'il fallait donner pour recevoir, le couplet habituel, et on lui a juré ses grands dieux que s'occuper de la marmaille, c'était comme qui dirait accomplir son devoir civique.
Ancien peintre, paraît-il émérite sans que le succès ne croisa sa route venue se terminer en ces lieux tragiques, il occupait la jeunesse qu'on lui abandonnait du mieux qu'il pouvait. C'est à la gouache qu'on l'a collé, Alegs, tout contre les toiles qu'il barbouillait pour l'occuper. Le tout, avec suffisamment d'âpreté pour que l'aîné se pique d'affection pour ce petit parvenu l'étant devenu malgré lui, resté pur et sauvage au point d'en être attachant.

Les années passent. Le vieux clamse - c'est dans l'ordre des choses passé les dix décennies - et rendu sans garde-fou, d'autant qu'il a dépassé la vingtaine, on se met en tête, mais avec la peur au ventre, de confier un travail à Alegsis. De le foutre dehors et de le laisser se démerder, qu'il ne soit plus une charge pour personne, si ce n'est les croque-morts. Bon à rien, incapable en tout, même la marine n'en veut pas. Trop indiscipliné qu'on lui a fait remarquer. Il a une âme d'artiste, mais de la peinture, on n'en vit pas à moins de savoir quelles pattes graisser. Et Alegs, il sait pas.

Néanmoins, le sergent recruteur, plutôt que de l'envoyer chier pour pas un rond en refusant sa candidature, à ce garçon pétulant qui a en lui de la verve et la fureur des aventuriers qui meurent jeune, il lui adresse un conseil :

«Chasseur de Prime, c'est peu réglementé, tu sais».

Et c'est avec une pareille désinvolture qu'il aura pavé la route du jeune couillon qui quittait son bureau. Ses parents, sa fratrie, trop contents de se débarrasser du boulet, ils l'ont même suppléé dans l'idée de partir à l'aventure. Il verrait du pays, il prendrait l'air... et si les pirates s'avéraient trop féroces... il aviserait, et puis c'est tout. Alegs, pourtant insouciant des choses du monde, avait été envoyé à l'aventure comme un envoie un condamné à la potence. Et il y sera allé en haussant les épaules, parce qu'après tout, ça ou autre chose, ça lui allait aussi bien. Il était, après tout, garçon de peu d'ambitions.

Embarqué sur un pédalo de fortune - fait de pièces des vaisseaux éparses comme tout au Cimetière d'Épaves - il quittait le plancher des crabes pour s'essayer à des rixes douteuses avec la basse flibuste. C'est la fleur au fusil qu'il partait, car ce que son précepteur lui avait enseigné était une forme d'art plus expressive que nulle autre. Une qui, disait-on, influait sur la psyché des esprits faibles de ceux qui se trouvaient en proie à cette dernière. C'est à coup de pinceaux qu'il allait laver les mers sanglantes pour en redessiner le paysage. Du moins l'imaginait-il.

Informations IRL

  • Votre prénom / pseudo : Alegs m'ira.
  • Êtes-vous majeur ? Oui
  • Vous aimez / n'aimez pas : -
  • Votre personnage préféré (de One Piece) : Foxy
  • Vous vous définiriez comme : Introverti mais pas méchant
  • Vous faites du RP depuis : 15 ans
  • Vos disponibilités (approximatives) : Un à deux posts par semaine, c'est largement jouable.
  • Comment avez-vous connu le forum ? Top-sites
  • https://www.onepiece-requiem.net/t25733-fiche-technique-de-alegs
  • https://www.onepiece-requiem.net/t25723-alegsis-jubtion
Bienvenue sur OPR,


Pour la forme:
C'est super bien écrit, tu as une très belle plume, y'a pas à dire. Je n'ai relevé que peu de fautes, des oublis ou des erreurs de clavier certainement.

Pour les descriptions:
On va faire simple, j'étais mort de rire du début à la fin. Je n'ai jamais vu quelqu'un en mettre autant plein la tronche de son propre personnage. C'était poilant, bien écrit, bien tourné, j'ai adoré. Et alors, bon, ok il est immonde mais ça on le voit de suite en regardant l'avatar, mais tu ne t'arrêtes pas là, non monsieur/madame/truc ! Tu en rajoutes une couche, en plus d'être aussi laid que l'inceste, il est bête à manger du foin. C'était super rafraichissant, j'ai adoré.

Pour l'histoire:
Pas grand chose à dire, c'est court mais drôle du début à la fin. Le tout s'enchaine naturellement et c'est à l'image des descriptions du dessus. Alegsis se retrouve sans trop savoir comment CdP et part sur un pédalo, fin. Parfait, j'ai hâte de voir la suite, car je vais suivre tes aventures de loin sois en sûr.


Tout ça pour dire que je te valide donc à 750 dorikis

Pour la suite: direction la confection de ta FT et le recensement de ton avatar.


Bon jeu et amuse toi bien sur OPR.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t23698-fiche-technique-ambrosia
  • https://www.onepiece-requiem.net/t23692-ambrosias-proteger-servir-et-traquer#250544