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[Quête] Dernier acte de la guerre au Royaume Enneigé !

La pluie est en train de faire fondre la neige, le ciel se met à gronder, les éléments semblent comprendre ce qui se trame sur le Royaume de Drum. La garnison de la Marine chargée de protéger le Royaume vient de perdre l’un de ses meilleurs éléments, la Commodore Ayame est morte foudroyée des mains de la sorcière climatique … de mes mains. À présent je ne peux plus faire demi-tour, je cours dans les ruelles désertes avec le sentiment lourd d’avoir déclaré une guerre pour laquelle je ne suis certainement pas prête. Des larmes coulent sur mes joues, personne ne peut me voir, mais je suis en sanglot, que suis-je en train de faire ? Est-ce là le prix pour la liberté … pour ma liberté. Pourquoi serais-je obligée de faire du mal, pour la simple raison que j’ai des connaissances sur le siècle oublié qui pourraient mettre en péril le monde ? Ce gouvernement ne voudra jamais l’admettre, mais ce sont des menteurs, mon destin est de le prouver au monde entier.

Les coups de canon sont en train de pleuvoir, je dois me ressaisir, ma porte de sortie n’est toujours pas atteinte. Il va falloir s’opposer à sûrement quelques géants pour espérer pouvoir fuir de ce Royaume. La garde rapprochée d’Ayame semble dissipée et complètement perdue en ville, mon seul vrai problème va être de rejoindre Vaillant et de réussir à partir. Mais … plongée dans mes pensées, je n’eut pas le temps de réagir à temps qu’un lourd marteau parvint à m’accueillir et à m’envoyer voler par la fenêtre d’une maison à quelques mètres de ma position initiale. Le choc fut d’une violence inouïe. Et ce n’était pas de la patte d’un humain … ah ça non.


« Merde … c’est violent. »

Un géant … rien que ça. Un géant à l’air un peu simplet se penche de manière peu délicate par-dessus la fenêtre que je viens de briser en passant au travers. Son regard peine à me voir et c’est tout naturellement que je me glisse par la porte d’entrée pour fuir le plus loin possible, celui-là n’a pas l’air bien futé. Mais mince … s’il est déjà en ville c’est que bon nombres de ses collègues doivent déjà être arrivés. J’espère que Jyll aura réussit à rejoindre Vaillant, ce n’est pas le moment de se séparer. Tout en reprenant ma course, je jette un œil derrière moi pour m’apercevoir que le géant simplet s’est aperçu de mon évasion et … court ? Il court là ? Il semblerait qu’il se soit mit à trébucher, ou courir après moi en hurlant de m’arrêter dans un dialecte si peu précis que je me dois de deviner ce qu’il demande.

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« Être géant ne semble pas signifier qu’il a un plus gros cerveau apparemment. »

******

Sur le navire principal de la Flotte des Géants. Légèrement en retrait de leur second navire, déjà accosté sur l’une des côtes de Drum, non loin du port.

******

L’ambiance est sévère et sérieuse, sur le pont principal du navire de la 33ème garnison de la Marine, un géant au charisme impressionnant se tient debout, une hache à la main et le regard lointain. Il semble percevoir quelque chose. Alors qu’un de ses subalternes géant s’approche de lui, lui chuchotant quelque chose.

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« Morte ? … Eh bien … pauvre jeune fille. Elle aura eu une belle vie au service de la Marine. Après avoir tout tenté pour stopper les idéaux d’une folle, c’est généralement le prix à payer. »

« Contre-Amiral Heltarson … que voulez-vous faire ? »

« Lotar, tu te sens prêt à dérouiller de la mauvaise graine ? »

Le géant en place central semble s’adresser à l’un de ses compagnons resté en arrière, ce dernier sortant de l’ombre, tous les sous-fifres présents se mettent à genoux devant ce géant ayant une certaine place dans leur estime et pour cause. Aux côtés du Contre-Amiral Arnald Heltarson, il s’agit de Lotar Drakul, le plus célèbre des géants de la Marine, ayant formé et fondé cette garnison prête à défendre Drum. Ce géant est à l’origine même de cette division, bien qu’il n’ait pas le statut de son ami Arnald, il reste bon décisionnaire et son avis est toujours prit en compte par le Contre-Amiral.

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« La Commodore ne méritait pas une telle fin. Cette sorcière semble bien plus dangereuse que prévu. James est un sacré vaurien mais il n’en reste pas moins un membre important du Cipher Pôle, nous aurions dû nous montrer plus agressif et méfiant lorsque l’état d’alerte a été lancé au CHU. Contre-Amiral ? »

« J’écoute, Lotar. »

« Accostons. Le premier navire de nos troupes peut se déplacer de façon à bloquer l’avancée du navire de la sorcière climatique. »

« Bonne idée. Nous allons l’encercler, il semblerait que son navire ait ralenti le mouvement, la navigatrice a son bord doit sûrement les attendre, nous devons les empêcher de s’enfuir. »

Suite à cette décision, le navire de guerre du Contre-Amiral décida de mouiller sur la côte non loin du port et ordonna à son second navire déjà posté, de lever l’ancre pour contourner Vaillant, le navire de la sorcière, par la mer pour l’empêcher de s’enfuir. Cette tactique permettrait au Contre-Amiral et à son ami, Lotar Drakul d’accoster et de s’occuper du cas d’Elisabeth L. Gray, eux-même.

******

De retour aux côtés d’Elisabeth L. Gray.

******

Je n’ai jamais ressenti une telle tension en moi, mon corps a déjà subit énormément de l’affrontement contre la Commodore et voilà que je dois me coltiner une dizaine de géants qui sont après moi. J’ai beau courir à toute vitesse dans les allées de Bighorn je n’ai pas l’impression de réussir à les distancer, ils sont increvables et s’en est lassant. Soudain, alors que mon regard longeait les bâtiments à côté de moi pour me trouver une échappatoire, une voix au loin attira mon attention, celle de Jyll. Un grand sourire fit son apparition sur mon visage en voyant mon meilleur ami se tenir debout devant moi.

« Lise ! Faut se débarrasser d’eux ! Meira est proche du port, on doit la rejoindre. »

« Bien. »

Plus question de fuir maintenant, je sens à nouveau cet élan de détermination avec mon meilleur compagnon à mes côtés, je vais réussir à les vaincre. Je m’arrête à quelques centimètres de Jyll afin qu’il prenne appui sur ma cuisse pour s’élancer au visage de l’idiot de Géant qui m’a envoyé valser dans une maison quelques minutes auparavant. Dans un bon magistral, il atterrit sur son visage et lui assène de nombreux coups qui finissent par le faire valdinguer en arrière. Sa chute emporte avec lui deux de ses compagnons. Finalement je me met en position pour mettre à profit le temps hideux qui nous tombe dessus. La pluie continue de tomber mais … la voilà qui commence à se cristalliser alors qu’elle continue de tomber. Les géants s’arrêtent alors tous, en regardant le ciel et les nuages devenir d’un blanc opaque.

« La pluie est trop embarrassante, tachons de rendre ce spectacle … inoubliable. Ice Age … Tempo ! »

D’une voix forte j’acclame le nom de ma technique en faisant tournoyer mon bâton du froid à toute vitesse. Ce dernier libère une nuée de bulles froides qui foncent en direction des nuages les plus bas afin de les charger en grêlons. Grêlons qui ne mettent pas longtemps à retomber sur nos adversaires, Jyll s’est munit de toutes les précautions possibles en se cachant sous le corps sonné d’un géant afin d’éviter de mourir assommé violemment par la grêle que je viens de faire tomber. Quant à moi, je me suis abritée sous un porche, regardant cette folie climatique faire son effet. Comme quoi, être grand ne fait pas tout, c’est au contraire une très grande faiblesse face à une sorcière climatique de mon rang.

« On doit partir ! »

« Alors là non ! Sûrement pas ! »

Une voix forte surgit de derrière moi. De derrière moi ? Mais il y avait une maison là ! Le mur dans mon dos se fracasse alors dans un bruit monstrueux, en m’envoyant valser en avant, me prenant des gravats sans ménagement. De derrière ce mur de pierre sort un nouveau géant, avec un charisme si impressionnant que je reste allongée dans la neige mouillée bien cinq secondes avant de retrouver mes esprits. Soudain, un bruit venant du ciel tel un aéronef prêt à s’écraser file dans notre direction. L’élément volant non identifié vient s’écraser au milieu des géants précédemment criblés de grêlons, le choc avec le sol fait soulever les pavés et le goudron sur plusieurs mètres, faisant s’affaisser les maisons alentours.

« Jyll … non … »

« Satanés pirates. »

Le géant nouveau venu se relève avec une hache menaçante dans la main gauche et Jyll dans la main droite. Son aura est puissante … elle est menaçante, il n’est clairement pas venu ici pour nous offrir des cadeaux, son regard est pesant. Je n’arrive plus à me relever, prise d’une peur panique, je sens néanmoins cet autre géant s’avancer dans mon dos.
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Cette présence se concrétise bien assez vite alors qu’une main imposante me soulève, j’ai beau tenter de me débattre je ne peux rien faire, cette force surprenante, elle m’écrase, elle me serre … c’est oppressant et ça me met sérieusement en danger. Cette pression qui s’exerce autour de mon corps m’empêche de respirer, je dois faire quelque chose. Jyll, inconscient, est sorti de sous les corps des quelques géants allongés là.

« Pulu pulu pulu pulu pulu …. Pulu pulu pulu pulu pulu … »

« C’est quoi ça ? »

Un den-den, qui sonne ? Depuis les poches de mon acolyte. Le bruit répétitif du petit escargophone lui fait ouvrir les yeux, malheureusement, l’étreinte du géant l’empêche de bouger. Ce dernier va même jusqu’à le jeter un peu plus loin, le faisant passer par une fenêtre. S’en est trop, on doit s’enfuir d’ici et vite. Mon Climat-tact est tombé au sol, je ne peux rien faire, je vais devoir soumettre mon adversaire.

« Qui que vous soyez … je ne pense pas que vous sachiez à qui vous avez affaire. »

« Nous le savons, petite idiote de pirate. C’est toi qui a tué la Commodore. »

« Les bonnes nouvelles vont vite. »

Mon regard croise, l’espace d’un instant, celui de mon tortionnaire. Je sens mon regard se froncer et ma colère se déverser, mon fluide royal s’échappe de la moindre cellule de mon corps et je vois ce géant vaciller légèrement. Il faut profiter de cette perte partielle de connaissance, je glisse alors ma main dans l’ouverture de la sienne pour m’y faufiler et m’extirper de sa poigne, par le haut. D’un bond rapide je m’élance sur la neige fondue pour récupérer mon arme climatique et m’éloigner en direction de la maison où Jyll a été jeté. Sur mon chemin, un mouvement de foule derrière me fait regarder vers les deux géants qui se remettent de leurs émotions.

« Contre-Amiral … capitaine Lotar, vous êtes ici. »

« Contre-Amiral ? »

Mon regard s’arrête sur le géant qui s’était chargé de soulever Jyll … ce géant venu des airs à l’aide d’un Soru, c’est un Contre-Amiral ? Mon sang se glace instantanément, je n’avais pas rencontré de personnalité aussi importante que ça du Gouvernement, là … ça commence à sentir vraiment le roussi. Ce moment où notre avenir semble incertain, ce moment où nous perdons tout contrôle de la situation … ce moment où notre stresse est tel, que nous ne savons plus où nous mettre. La panique … en somme. Dans cette panique incontrôlable, je défonce la porte de la maison où se trouve Jyll pour le retrouver en train de se relever, son Den-Den en main.

« C’est … Hitoshi. »

« Qu’est-ce qu’il veut ? On n’a vraiment pas le temps là ! »

« Je n’ai pas eu le temps d’écouter tout le message. Attends Li... »

« Viens ! Il faut qu’on se barre d’ici, écoute-le en chemin, fais ce que tu veux, mais on n’a vraiment pas le temps Jyll ! »

J’attrape mon acolyte par le poignet, le forçant à se relever, nous courrons ainsi tous les deux en dehors de cette maison. Alors que je reforme mon arme climatique que je fais tournoyer tout en courant, d’innombrables bulles se mettent à monter haut dans le ciel, de son coté, mon médecin de bord active la messagerie de son Vital Den-Den qui … tire une tête vraiment bizarre. À bien y repenser … ce n’est vraiment pas normal. Je n’ose pas me retourner, mais derrière nous, les géants se sont mit à notre poursuite, j’entends la voix forte du Contre-Amiral qui dispose ses pions partout. Jyll n'est pas dans son assiette, j’essaie de rester légèrement derrière lui en chargeant nuages après nuages de foudre pour foudroyer les forces ennemies qui nous courent après. Ce plan semble fonctionner, plusieurs dizaines de géants s’effondrent, complètement grillés par la foudre, mais je dois bien avouer, ils sont bien plus résistants que de simples humains.

« Lise … »

« QUOI ! IL A QUOI HITOSHI ?! »

Ma patience en est à sa limite. J’attrape vivement ce Vital Den-Den et le porte à mon oreille, sans même remarquer que Jyll s’est arrêté … et vient de s’effondrer, les genoux au sol.

« Jyll c’est Hitoshi. Je me trouve sur Harahettania. Je… Je ne suis pas dans une bonne posture. »

Qu’est-ce qui se passe derrière lui ? Des bruits de courses, de pas effrénés, il court ? Pourquoi ? Et sa voix est tout sauf normale, il panique, sa peur panique est perceptible dans ses sanglots.

« J’ai besoin d’aide. Si tu es dans le coin, je t’en supplie vient m’aider. Le Grand corsaire Greed est ici et je suis tombé sur lui. Jyll ? Pitié décroche… Ezume est … »

Un tir … un tir résonna à travers le Vital Den-Den. Un tir qui me fit m’arrêter dans ma course. Dans ma chance, l’orage qui gronde derrière nous, nous laisse un tant soit peu de répit afin que je puisse écouter tout le message de l’ange, laissé à son plus grand amour. Qu’est-ce qui a pu le pousser à rencontrer un Grand Corsaire, est-il seulement inconscient ? Une haine profonde et une rage commence à gronder en moi, alors que le message continue de défiler. Son environnement semble apocalyptique, je n’arrive pas à croire que je sois en train d’écouter ça.

« Jyll, je crois que je suis blessé. Jyll… Pitié viens me soigner. J’ai besoin de toi. J’ai si froid. Où es-tu ? Promets-moi de retrouver ma mamie. Promets-moi de lui dire que je l’ai cherchée. »

« Non … »

Des larmes commencèrent à perler le long de mes joues, je pris un instant pour me retourner et voir Jyll, pleurer à chaudes larmes, le visage relevé vers le ciel, une légère pluie fine tombant sur son visage. C’est une blague c’est ça ? Ce n’est pas possible autrement ! Non ! C’est impossible, cet idiot d’ange, ce petit idiot d’ange au sourire gravé sur le visage ne peut pas mourir.

« J’y étais… presque. Ils auraient été si fiers de moi. Je ne veux pas mourir, j'ai très peur… Je ne te l’ai jamais dit mais… je t’… »
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Le message fut subitement coupé par un nouveau tir qui arracha la dernière parole … la dernière seconde de liberté à cet ange parti trop tôt. Un sursaut de stupeur, mêlé à de l’incompréhension me fit lâcher le Vital Den-Den dans la neige. Cette fois, les hurlements à la mort de Jyll me firent sursauter, mon ami frappa la neige à s’en faire saigner les mains. Alors que je restais debout là … complètement perdue, et peinée par cette perte injuste. Tous les moments passés avec cet idiot d’ange passèrent à travers ma mémoire. Notre rencontre mouvementée à Whiskey Peak, nos retrouvailles à Little Garden puis notre aventure au Festival de Kiyori.

Malgré le fait que ce fier défenseur de la justice était un ennemi naturel de notre cause, il n’en restait pas moins un proche. Un véritable ami si j’ose dire. Il n’a pas hésité à défendre Jyll face à sa famille lors du Festival de l’Impératrice Intemporelle. C’est un vide immense qui se crée dans notre cercle, car mine de rien, depuis lors qu’il a commencé à se rapprocher de mon meilleur ami, je l’ai véritablement intégré dans mon cercle proche. Et merde … ça m’embête de l’admettre ! Mais non … Hitoshi tu n’avais pas le droit de mourir. Pas maintenant, pas de cette façon. Ta joie et ta bonne humeur ne méritent pas de se faire fouler ainsi. Je le pensais véritablement immortel … comme quoi … Grand Line est véritablement la Mer de tous les Périls. Qui que nous soyons, la mort est si vite arrivée.


« Hito … MERDE MERDE MERDE ! FOUTU GOUVERNEMENT ! SALES CHIENS DU GOUVERNEMENT ! »

« Jyll … »

L’orage s’est arrêté, les hurlements de mon ami sont en train de lui enrailler la voix, il crache même du sang tant la peine lui arrache l’intérieur et dû aux chocs préalablement subit. Qu’est-ce que je suis censée faire maintenant ? Je ne contrôle plus rien, la situation est très sincèrement en train de m’échapper et je ne sais pas ce que je dois faire. Mon cerveau n’arrive plus à tourner, je suis complètement déboussolée et perdue. J’entends cependant les pas lourds des géants revenir à la charge. Dans un élan de dernier espoir, Jyll se relève et se donne corps et âme dans cet affrontement, encaissant les coups les uns après les autres.

« Arrête ! Tu vas y rester ! »

Ce combat, mon meilleur ami ne doit pas être le seul à le mener. Je brandis d’un geste déterminé mon arme climatique pour me battre moi aussi, mes enchaînements risquent d’être dangereux, mais je dois tenter le tout pour le tout. Jyll est en train de se donner à fond pour créer un vide dans les troupes ennemies, je dois profiter de sa folie meurtrière et être l’élément final. Ma peine est immense, et je me retrouve même surprise d’avoir de l’empathie, voilà le risque d’avoir un cercle proche … la mort … elle nous peine et nous empêche d’être concentrée. Je n’ai jamais été comme ça. J’ai toujours été seule, j’avoue ne pas réussir à totalement comprendre ce que je dois faire maintenant, à part défendre mon ami.

« Lâchez votre arme tout de suite ! »

« Mirage Tempo ~ »

Balayant l’air devant moi d’un geste rapide, la condensation ambiante s’en trouve fortement modifiée, elle devient lourde, pesante, chaude mais humide. De manière à troubler la vision des géants présents, je me suis camouflée dans un mirage parfait afin de me glisser au milieu de leur troupe, laissant au préalable plusieurs petits nuages noirs à différents endroits derrière des pans de murs encore intacts, parmi les quelques maisons pas encore totalement détruites. Il me faut bien deux minutes pour échafauder mon plan avant de réapparaître, légèrement transpirante, accroupis au milieu des troupes de géants qui ont commencés à fouiner un peu partout pour me retrouver.

« Vous êtes bien pitoyables. »

« PRENEZ VOS DISTANCES CAMARADES ! »

« Thunder Lance … Tempo ! »

Brandissant haut mon arme, plusieurs grondements se font entendre avant qu’un premier … puis un second, un troisième, pour que pas moins de dix petits nuages noirs se précipitent en direction de mon arme. Brisant les murs sur leur passage, cassant les fenêtres des maisons aux alentours, et bien évidemment, foudroyant net tous les géants autour de moi. Le Contre-Amiral était dans le schéma de mon attaque, son Tekkai lui permit d’encaisser une grosse dose de dommages, il fut cependant forcé de ployer le genou. Tandis que tous ses hommes, s’effondraient un à un, soit foudroyés, soit frappés à mort sur des points vitaux par mon bras-droit, qui encaissait bien trop de coups. Je me dois à présent d’affirmer ma présence, et d’un geste purement, royal, je passe un revers de main dans mes longs cheveux argentés virevoltant au vent, alors que mon arme climatique libère encore quelques arcs électriques.

« Je suis … la Reine Climatique ! Vous vous êtes attaqués à la mauvaise personne, et je vous ferais regretter amèrement toute opposition. Vous m’avez pris tout ce qu’il me restait ! Je vous le ferais payer. »

Un souffle d’une puissance inouïe s’échappa soudainement de mon regard, une véritable vague de Haki se déverse tout autour de moi, je me surprend moi-même à libérer une telle force. Des pans de murs s’effondrent et s’effritent, le sol se fissure, tous les géants encore capables de se relever, sont à présent au sol, la bave aux lèvres. Il ne reste que le Contre-Amiral, avec toujours le genou posé au sol, et son collègue Lotar qui, malgré son âge apparent par ses traits vieillissant, se maintient à genou, les yeux fermés. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, c’est la première fois que je fais montre d’une telle démonstration de puissance, et c’est relativement usant. Mais en face de moi, des géants sont soit inconscients, soit en train de ployer le genou devant ma personne. Où est Jyll là-dedans ?

« Jyll … JYLL ? Où es-tu ? »

À bien regarder partout, je remarque que mon acolyte est allongé dans la neige, baignant dans un bain de sang. Mon cœur loupa un battement et me fit me précipiter vers lui pour me jeter dans la neige en prenant soin de ranger mon arme climatique à ma ceinture, prenant son pouls malhabilement comme je sais si bien le faire, je ne suis pas médecin après tout.

« Jyll arrête de jouer à l’idiot ! Relève-toi ! Je ne sais pas prendre de pouls. »

« Hitoshi est mort … »

Mon regard s’assombrit, je baisse la tête, refusant d’accepter cela.

« Tu dois te relever, on doit s’en aller. Meira nous attend, regarde au loin, Vaillant nous attend. »

« Tu ne comprends pas … Hitoshi est mort … »

« Je le sais ! Je le sais Jyll ! Je l’ai entendu tout comme toi ! Mais je n’ai pas prévu de mourir à mon tour ! »

Me voilà, fondant en larme au-dessus du corps fatigué et éreinté de mon meilleur ami qui lâche quelques larmes à son tour. Je fonds alors en sanglot, quelques mèches retombant par-dessus mes épaules, cachant partiellement mon visage.

« Je ne veux pas mourir ! Trop de gens sont morts, trop de mes proches ont connu ce sort terrible, je ne peux pas me résigner maintenant. Pas après ce que nous venons de traverser Jyll. On doit se relever, on doit vivre, tu dois vivre, pour Hitoshi ! Pour honorer sa mémoire, et pour montrer que votre amour persiste toujours, tu dois te battre pour ce en quoi tu crois. »

Ces derniers mots semblèrent faire un déclic à mon meilleur ami qui se releva à moitié avant de pointer du doigt nos deux adversaires encore capables de se battre. Le Contre-Amiral et le géant dénommé Lotar, ces deux là sont des durs à cuire. Je sèche rapidement mes larmes avant de dégainer à nouveau mon arme. Cependant, mon acolyte semblait en avoir décidé autrement, d’un geste précis il m’attrapa le bras et me projeta quelques mètres plus loin, en direction du port. Tandis qu’il restait là, debout devant moi, transpirant, tremblotant, épuisé et en larme ... je ne l'avais jamais vu dans un état aussi terrible.

« Hé … à quoi tu joues ? »

« Je dois me battre pour ce en quoi je crois. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? »

Au loin, les deux géants semblaient se mettre en mouvement. Mais Jyll restait planté là, debout, en tremblant.

« Va-t’en Lise. »

« QUOI ? »

L’incompréhension me fit perdre pied à nouveau, et de nouvelles larmes firent leur apparition. Je ne pouvais certainement pas me résoudre à m’enfuir en laissant mon meilleur ami aux prises de la Marine. Voyant que je ne semblait pas vouloir bouger d’un iota, Jyll se mit à courir dans ma direction et voulut m’attaquer, résignée à ne pas vouloir me laisser faire je fus forcée de lui bloquer les bras à l’aide de mon arme climatique en le plaquant au sol. Mais avant même que je puisse dire quelque chose, la jambe du Contre-Amiral se heurta à mon bâton du froid qui para le choc direct, néanmoins, l’onde du coup me fit voler plusieurs mètres plus loin.
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Une vibration désagréable résonnait dans mon cerveau, c’était si désagréable que je dû m’accroupir pour faire passer ce mal de crane persistant. À cause de cela je ne pu voir ce qui se déroulait dehors. Dehors oui, je venais d’être envoyée à nouveau dans les décombres d’une maison par le Contre-Amiral qui semble à présent se déchainer sur mon acolyte. Mais ça je ne pu le constater que quelques secondes après avoir recouvré mes esprits. En sortant des décombres je pu apercevoir Jyll combattre corps et âme contre le Contre-Amiral qui le surpassait, le second géant n’avait pas bougé de sa position, mon Haki Royal semblait l’avoir cloué sur place, les yeux fermés, il tremblait, c’était impressionnant à voir. Ce qu’un Fluide de ce type peut faire à un géant si imposant par la taille et l’esprit, c’est à en couper le souffle.

« Si tu penses pouvoir terminer ainsi. »

Le Contre-Amiral continue de déchaîner sa haine sur Jyll, et finalement, ma voix résonne comme un écho dans la rue principale où nous nous trouvons, faisant cesser ce combat inégal qui se déroulait sous mes yeux.

« CESSEZ ! CESSEZ OU JE LE TUE ! »

Mon arme climatique foudroyante est placée à quelques centimètres du cou de mon adversaire à genou, le géant devant moi est tout tremblotant, il aurait beau vouloir se débattre ou voire même s’enfuir que je n’aurais pas à beaucoup me fatiguer pour le rattraper et c’est tant mieux. Je sens en moi une énorme fatigue qui grandit. Je suis totalement remise de mon affrontement contre James mais je dois bien avouer que la Commodore n’a pas démérité son titre, elle m’a exténué. Enfin … le Contre-Amiral voyant son cher ami aux mains d’une tueuse de Marines, le voilà qui daigne enfin poser Jyll au sol, lui aussi tout tremblant et ensanglanté. À ce stade, ma haine n’est que grandissante.

« Si vous osez lever la main à nouveau sur mon ami, je tue votre collègue sur le champ. »

« Sorcière. Tu es encore jeune, ne crois-tu pas avoir fait assez de victimes pour aujourd’hui ? Ta peine pourra être réduite si tu te rends, plutôt que de vouloir nous déclarer la guerre. »

« Mensonges ! Aucune réduction de peine n’est fait pour une Ponéglotte, je le sais mieux que personne ! N’essayez pas de me faire la morale ou d’apaiser les choses. »

Je me laisse clairement emporter par la situation, d’abord Gabriel qui a donné sa vie pour que nous puissions nous enfuir de Little Garden, puis la Commodore que j’ai dû tuer, et ce n’est qu’une parmi tant d’autres. Pour continuer par Hitoshi … et je devrais laisser mon acolyte, mon bras-droit aux mains de la Marine ? Non c’est impossible ! Mes pulsions deviennent totalement incontrôlable et j’ai peur d’aller trop loin, de ne pas savoir m’arrêter et de m’éterniser alors que je pourrais juste fuir après le carnage déjà réalisé. Avec tout ce qui s’est déroulé à Drum, après tout ce que j’ai engendré, nul doute que la garde royale ne devrait pas tarder à arriver et là … je ne pourrais rien faire, je serais définitivement perdue, et morte.

« Elisabeth. Ne faites pas quelque chose que vous pourriez regretter. »

« COLONEL ! CONTRE-AMIRAL ! »

Soudain, une nouvelle troupe d’au moins cent hommes et femmes commencèrent à arriver de part la place centrale, je pu apercevoir des géants, des soldats de la Marine et même des agents du Cipher Pole. Mon stresse ne fit que gagner de l’ampleur dans ma tête et mon corps, corps que je ne pu contrôler l’espace d’un instant. Et dans un élan de panique, je pris la décision d’ôter la vie de Lotar Drakul … le légendaire fondateur de la Division Géant. Ce géant de plusieurs années se prit un violent coup de jus de part mon arme climatique, le choc dura assez longtemps pour griller ses neurones et mener son corps à la surchauffe. Étant déjà bien vieux et fatigué, les éclairs qui pénétrèrent dans son corps, grillèrent instantanément toutes ses terminaisons nerveuses. Le choc fit l’effet d’une bombe pour moi comme pour mes opposants qui s’arrêtèrent dans leur course. Mon regard croisa alors celui du Contre-Amiral, un mélange de haine et de vengeance, voilà ce à quoi il aspirait à présent.

« Qu’ai-je … fais ? »

« Lotar … LOTAR NON ! »

« Je … ce n’était pas voulu. Mais vous … vous … N’AVIEZ QU’À M’ÉCOUTER ! »

Ce fut la pire justification que je pu lui donner. J’étais alors en pleine crise de panique, incapable de remettre de l’ordre dans mes pensées. Qu’étais-je en train de devenir ? Que suis-je devenue ? Une tueuse sans âme ? Mon cerveau n’arrivait plus à s’organiser, c’est finalement la voix de Jyll qui me fit reprendre conscience que ce qui venait de se passer alors que devant moi, le corps sans vie du géant Lotar Drakul s’effondrait. Un corps fumant et sentant la mort, une odeur que je ne serais définitivement pas prête d’oublier.

« Lise … tu dois fuir ! TU DOIS VIVRE ! POUR HITOSHI ! POUR MOI ! »

« Jyll … arrête avec ça ! »

Dans un élan surprenant, Jyll leva une arme bleue en l’air. Mon bâton climatique ? Surprise, je cherchai à toucher mes bâtons normalement accrochés à ma ceinture et … rien, je ne possédais que mon arme foudroyante. C’est alors que je fis le lien, lorsque le Contre-Amiral s’était jeté sur moi, lors du choc, j’ai sûrement dû lâcher mon bâton du froid ainsi que celui de la chaleur. Sa détermination ne laissait rien présager de bon, qu’allait-il devenir ? Qu’allais-je devenir sans lui ? Je ne pourrais certainement pas m’en sortir. Je demeurais immobile et vide, alors que le Contre-Amiral avait changé de cible et s’élançait à présent vers moi. Jyll usa de son bon sens de l’observation pour reproduire une technique je n’ai que peu utilisée et dont seul mon meilleur ami pouvait si bien s’en souvenir. Après avoir réduit la densité de l’air qui nous entoure, le climat passa de la pluie à la neige. Et usant de mon arme climatique tel un boomerang, il la lança dans ma direction, de ses extrémités, deux cyclones d’un froid extrême et d’une violence sans précédent furent crées. Emportant tout sur leur passage … moi y comprit.

Les cyclones créés libèrent un froid glacial, allant même jusqu’à former de petites stalactites. Ce petit idiot de Jyll a réussi à perfectionner ma propre technique de manière si facile, on dirait qu’il m’a bien observé ces dernières semaines avant Little Garden. La force du vent me force à me relever pour ne pas me faire emporter. Le Contre-Amiral est prit en plein dans l’œil du cyclone, tout est balayé sur son passage, il est balayé dans tous les sens, se prenant de puissantes stalactites qui s’éclatent contre son corps musclé. Ne manquant pas de l’entailler légèrement à chaque fois. De mon côté c’est bien plus compliqué, l’attaque n’a pas pour but de me blesser grièvement mais … il cherche à m’éloigner. Afin de survivre je dois courir en direction du port, laissant derrière moi mon meilleur ami et toute cette folie et tous ces morts. En courant, je sens alors un nœud se faire dans ma gorge, m’empêchant soudainement de respirer.


« Aaah … aaaah ! Non … aaaah ! Jyll ! Nooon !!! Aaaaah ! »

Je fonds alors en larme tout en gardant ce rythme rapide dans mes pas, haletante, en sueur, blessée aussi physiquement que mentalement, c’est finalement mon bâton climatique qui me sort de mes pensées sombres. Mon Climat-tact vient se heurter à mon dos, avant de rebondir sur le sol derrière moi. En me retournant, j’aperçois alors Jyll, les mains en haut-parleur autour de sa bouche.

« Lise … Liiiise ! LIIIIISE ! »

De là où je suis, je parviens à l’entendre.

« JYLL ! JE NE POURRAIS PAS M’EN SORTIR SANS TOI ! Je t’en supplie … PITIÉ ! RESTE AVEC MOI ! »

« Ne fais pas demi-tour Elisabeth ! J’ai foi en toi, j’ai foi en Meira ! Vous pouvez accomplir de grandes choses. Je t’en supplie Lise … VIE ! VIE POUR TOI ! VIE POUR HITOSHI ! VIE POUR MOI ! JE T’AIME ELISABETH ! »

« Jyll ! »

Ces mots eurent l’effet d’une bombe dans mon cœur, un véritable souffle qui me fit perdre pied. Je me mis alors à hurler, à hurler de toutes mes forces le prénom de mon meilleur ami. À hurler comme si rien ni personne n’allait pouvoir m’empêcher d’exprimer ce que je ressens. À hurler jusqu’à m’en arracher la voix ! À hurler toute cette peine et toute cette haine ! Les larmes ne cessent de couler sur mes joues à présent devenus rouges à cause du froid ambiant. Je suis épuisée et vidée de tout, c’est insoutenable cette douleur, et cette impression d’avoir franchit le pire mais que finalement … le pire est encore à venir.

Je n’en peux plus. J’attrape mon arme climatique posée au sol en remarquant que Jyll a lancé en même temps son Vital Den-Den, sûrement pour que je garde en mémoire l’existence d’Hitoshi. Cette douleur vive me lance à nouveau dans la poitrine. Je me mets alors à sangloter en me redressant d’un air déterminé. Suis-je capable de promettre ça ? Vais-je tenir cette promesse ? Je l’espère et je suis bien déterminée à tout faire pour réussir. D’une voix forte, puissante, je reprends la parole, libérant au même instant une nouvelle vague de Haki qui fissure le sol environnant et qui stoppe les troupes élancées pour capturer Jyll.


« JYLL ! Je te jure de te sauver ! TU M’ENTENDS ? VOUS M’ENTENDEZ SALES CHIENS DU GOUVERNEMENT ? Je jure de devenir la Reine Climatique la plus puissante que ce monde n’ait jamais connu ! Je vous ferais ainsi tomber de votre piédestal ! Je livrerais au monde la véritable histoire du siècle oublié. Et pour ce faire … je ne peux le faire qu’avec toi Jyll ! Mon meilleur ami ! JE T’AIME AUSSI JYLL ! TOUT COMME HITOSHI T’AIMAIS ! Il doit encore t’aimer passionnément de là où il est ! »

Je vois alors Jyll s’effondrer en larme et chuchoter quelque chose que je ne peux pas comprendre de là où je suis, il est incapable de bouger les jambes, ses forces sont en train de définitivement le quitter, une troupe de la Marine l’encercle alors et le mettent en joug.

« Lise … j’ai si peur. Je ne veux pas mourir. Je ne peux pas t’abandonner maintenant … mais je ne peux plus bouger, tu dois fuir. Merci … merci pour toutes ces aventures, merci pour ces moments passés ensemble. »

« ASSEZ ! Criminel ! Contre-Amiral, on tient le bras-droit de la sorcière. »

« Emmenez-le ! Tout le reste de nos troupes sur terre se sont fait souffler par cette gamine, signalez également la mort de ... Lotar Drakul … appelez les renforts, le second navire de la Division des Géants doit intercepter la fuite de la Sorcière Climatique. »

« Bien ! »

Ce fut alors le dernier instant où je pu voir Jyll. Les troupes ennemies n’allaient pas tarder à se mettre à mes trousses, je dû courir encore bien dix voire quinze minutes avant de pouvoir rejoindre Vaillant. Pas de navire ennemi en vue, Meira s’est chargé d’abattre tous les opposants de la Marine afin de m’assurer une arrivée en douceur avant de lever l’ancre. Me voyant arriver au loin, ma Navigatrice lança l’échelle par-dessus bord afin de m’aider à monter. Une fois sur Vaillant, ma peine explosa et je ne pu que m’effondrer dans les bras de Meira.

« Oh … Elisabeth ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu sembles remises de tes blessures. »

Meira me regarde alors de plus près.

« Enfin partiellement. Que s’est-il passé sur Drum ? Et où est Jyll ? »

C’est presque suffocante que je reprends la parole avant de poser une main sur le mat de mon navire, ne pouvant m’empêcher de pleurer, je pose ma seule main de libre sur ma poitrine pour tenter de m’apaiser en serrant les dents.

« Hgn …. Hmmm … Jy… Jyll ! Pfouuu … Jyll s’est sacrifié pour que … pfou … pour que je puisse te rejoindre en vie. »

« Quoi ? Attends … c’est une blague j’espère ? »

« No.. Non … Meira je ne me sens pas bien. »

« Oh non. Ce n’est pas le moment Elisabeth. »

Je le sens … Meira est au bord des larmes, son caractère pétillant habituel semble étouffé. Elle s’approche alors de moi pour me prendre dans ses bras, ce contact me libère et je me laisse alors aller en pleurs et en sanglot.

« C’est … pfou … c’est impossible. Pas Jyll. »

C’est alors qu’un violent coup de canon frappa le port à quelques mètres de notre position, le choc vint secouer notre embarcation et nous fit tomber sur les fesses. Le retour à la réalité fut brutal, mon regard croisa celui de Meira qui hocha alors la tête avant de se lever.

« Jyll serait déjà en train de larguer la grand-voile. Ne perdons pas un instant Capitaine, il faut lever l’ancre. »

C’est alors sans parler plus que nécessaire que nous nous mettons en position toutes les deux afin de faire face au navire qui s’oppose à nous. Nos gestes sont précis, déterminés et à cent pourcents, rien n’est laissé de côté, je vire la barre à tribord pour éviter un coup de canon tandis que Meira engouffre de l’air dans les voiles à l’aide de mon arme climatique pour nous faire prendre de l’avance. Sur terre, le Contre-Amiral donne l’ordre à tous ses tireurs de nous cribler de balles et de boulets de canon, cette fois, je monte alors sur l’arrière de mon navire, l’air marin s’engouffrant dans mes poumons. D’un geste précis je fis tournoyer mon bâton climatique au-dessus de ma tête, ainsi, d’imposants nuages prirent la direction du port et du navire de guerre à nos trousses. Sans attendre, je fis tournoyer mon arme foudroyante devant moi, libérant une nuée de bulles foudroyantes dans le but de charger ses nuages denses qui virèrent rapidement au sombre.

Un grondement puis deux … et c’est finalement une véritable pluie d’éclair qui s’abat sur le port ainsi que sur le navire de la Marine, mettant feu à leurs voiles et faisant craqueler le bois de leur pont principal. Je regardais cette scène d’un air … vide … comme si plus rien n’avait d’importance à mes yeux. L’orage continuait de gronder et de cracher ses éclairs que je pris un instant pour me concentrer en pointant l’horizon du bout de mon Climat-Tact.


« Je ne sais pas ce qu’ils vont faire de Jyll … mais dans l’optique d’aller le libérer je dois perfectionner mon art climatique. »

« Quelle destination tu veux prendre … Lise ? »

« Je crois que le moment est venu de rejoindre Weatheria. Mais avant ça … j’aimerais voir quelqu’un en particulier. »

D’un geste fluide, je balaie l’air tout autour de moi, et du bout de mon bâton climatique s’échappe un air condensé qui nous plonge alors dans un mirage, nimbant Meira … moi-même ainsi que Vaillant, dans une illusion qui eut l’impression que nous venions de disparaître en pleine mer aux yeux de nos ennemis encore vivants. Et c’est ainsi que s’achève ma première grande guerre contre le gouvernement. La Reine Climatique est née, et vient de disparaître au large des côtes de Drum dans un mirage climatique.
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